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L'Irlande par Jacqueline ! La verte Érin, pour un tour complet à vélo.

64 jours
5613km
+19281m / -19251m
Par Jacqueline25
mis à jour 18 nov.
4046 lecteurs
Informations générales
L'Irlande ! La Verte Érin... aux paysages verdoyants. Irlande, Irlande du nord, voilà mon projet de cette année 2025 pour un tour complet de trois-mille-cinq-cents kilomètres auquel il faudra ajouter ma traversée de la France de Roscoff à Besançon : mille-cinq-cents kilomètres.
Partir seule à vélo pour faire le tour de France, rallier Saint-Nazaire à la mer Noire ou encore pédaler de Besançon jusqu’au cap Nord, ce n’est pas simplement admirer des paysages, des villes, des musées et goûter à de nouvelles saveurs. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres cultures, de plonger dans des traditions inconnues et, peut-être plus que tout, d’apprendre à se connaître soi-même.
Activité :
vélo de randonnée
Statut :
réalisé
Distance :
5613km
DATE :
02/07/2025
Durée :
64 jours
Dénivelées :
+19281m / -19251m
Alti min/max :
0m/550m
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en train ferry
Toutes les sections GPX , KML

L'Irlande par Jacqueline ! La verte Érin, pour un tour complet à vélo.

Les étapes :

1
mise à jour : 15 nov.
Mercredi 2 juillet 2025 – 1er jour
En train - Une traversée de la France
De Besançon à Morlaix 
 
Le voyage à vélo au long cours ne s’improvise pas. Un bon vélo et du bon matériel m’est nécessaire. Cela me laisse ainsi un grand espace d’insouciance et de liberté.
Je voyage en solo sur de longues distances en tant que dame et je dois l’avouer… un peu âgée.
J’ai donc remis à neuf ma chère bicyclette. Ma compagne de route. Celle qui me porte, me transporte, me supporte. Celle que j’ai un peu martyrisée au cours de milliers de kilomètres. Elle tombe aussi, et parfois moi avec, sans trop de gravité. Sauf une fois, en pleine ville de Besançon, mon pneu prisonnier des voies du tram. J’ai dû m’occasionner une contracture de la cage thoracique et mon cœur ne battait plus qu’à un fil. Mais tout est redevenu normal très rapidement. C’était l’automne dernier, c’est du passé.
La voilà ! Toute belle ! Avec des roues, une dynamo et des pneus, neufs, et puis un nouveau frein hydraulique aussi. Normalement, il n’aurait pas dû être si vite fichu ! Allez savoir pourquoi. Mais c’est toujours comme cela avec moi… toute nouveauté tombe en panne. J’en ai pris mon parti !
J’adore les bicyclettes Betty, Peugeot, Gitane des années 70. Tout en finesse ! Sacrilège… fin des années 80, j’ai jeté mon Peugeot doré acheté en 1974.[/just...
4
425km
+2002m / -2027m
mise à jour : 16 nov.
Jeudi 17 juillet – 16e jour
50 km / 162 m de dénivelé positif
Tralee, Lixnaw, Ballybunion
 
Ce matin, je fais la connaissance de Lionel, Grenoblois, parti pour trois semaines à vélo en Irlande. Il me précise : « C’est la première fois que je voyage seul ! » Il a commencé son voyage à Rosslare. Aujourd’hui, il prend le train jusqu’à Galway.
Il n’arrête pas de me féliciter en tant que femme seule à vélo. Il me demande mon âge. Lui a cinquante-deux ans. Sportif, il ajoute : « Qui ne l’est pas à Grenoble ! ». Nous comparons notre matériel, un vélo Gravel pour lui et, pour moi, un spécial cyclo-voyage en acier. Il trouve que ma sacoche de guidon est bien rangée. Cela me rappelle que j’étais la seule fille parmi « Les Garçons » en Norvège, cyclo-voyageurs comme moi pour le cap Nord, qui s’alliaient et riaient quelque peu à mes dépens. Paul l’Écossais s’exclamait : « Oh ! Regardez la sacoche de guidon de Jacqueline, tellement bien rangée, elle a emporté tous ses produits de beauté. » C’est un bon souvenir. « Les Garçons », Français, Néerlandais, Espagnols, Écossais sont venus égayer, embellir, dynamiser la fin de mon voyage, durant plusieurs semaines.
Avec Lionel, nous y allons de nos expériences de voyage. La Corse à vélo réunissant vingt-quatre membres de sa famille pour lui, et pour moi, le Tour de France, l’EuroVelo6 jusqu’à la mer Noire ou, ce qui fut mo...
6
391km
+991m / -955m
mise à jour : 17 nov.
Lundi 28 juillet – 27e jour
84 km / 378 m
Doogort, Mulranny, Bangor Erris, Bumba Locha (lac Doolough)
 
Le temps de chercher et d’installer ma moustiquaire de tête, pas plus grosse qu’un pruneau d’Agen, je me fais assaillir par les midges dès la sortie de ma tente. Je ressens très rapidement les multiples morsures sur mon visage : le front, le pourtour du visage, le bord des paupières, y compris le cuir chevelu.
Mes voisins, une famille bretonne, avec deux enfants de dix et onze ans, m’envient de posséder un objet aussi efficace. À condition de la porter avant de sortir de la tente.
Je dois revenir sur une partie de mon parcours d’hier et emprunter la voie verte si agréable et bien pensée avec tables et bancs disposés régulièrement.
Hier j’ai parcouru soixante-dix kilomètres dont une cinquantaine sur la Greenway au dénivelé modeste. J’ai fait un détour par Mulranny, situé sur un isthme entre les baies de Clew et de Blacksod. Une simple glace dégustée a pris une grande saveur devant un paysage majestueux. Mais pour repartir, j’ai pensé ne pas pouvoir remonter les cinquante mètres, au dénivelé de vingt pour cent, qui me séparaient de la Greenway.
Aujourd’hui, après la traversée de l’île d’Achill et une erreur de parcours, j’arrive malencontreusement jusqu’à Mulranny aux baies envoûtantes et aux délicieuses...
7
306km
+1996m / -2044m
mise à jour : 17 nov.
Samedi 2 août - 32e jour
30 km
Sligo Sligeac, Rosses Point

Ce matin, je me promène sur la plage de Strandhill, qui est une plage de surf populaire. Certains s’y adonnent déjà.
J’ai repéré sur internet un réparateur vélo installé au village. Les leviers de freins sont en butée contre les poignées et ne permettent qu’un médiocre freinage. Hélas, il n’a pas en stock ce genre de patins pour freins hydrauliques.
Je me rends à Sligo, à huit kilomètres de Strandhill. Sligo est la capitale du comté et elle est la seconde plus grande communauté après Galway.
Le premier mécanicien est un homme pressé. Il ne prend que le temps de m’informer : « Je n’ai pas de frein Magura ! »
Chez le deuxième vélociste, je rencontre un homme prévenant. Il n’a pas les patins adéquats. Néanmoins, il me propose de tenter de régler le système de freinage. Il m’indique un restaurant typiquement irlandais au centre de Sligo.
Au Hargadon Bros, la serveuse m’installe dans une pièce dont les murs sont couverts de planche de bois foncées, décorée de multiples cadres comportant des photos. Le plafond est peint, mais presque aussi noir que les murs. Peut-être que des générations d’hommes ont fumé dans cette salle. Nous ne sommes que trois dames seules. Les couples et les familles ont été installés dans une longue  pièce aux box séparés pour une meilleure intimité. Notre petite salle nous convient tout à fait. Je n’observe aucune ouverture sur l’extérieur. Seul le lustre éclaire la pièce d’une lumière tam...
8
153km
-6m
mise à jour : 18 nov.
Jeudi 7 août – 37e jour
81 km / 781 m
(Annagary) Gaoth, Dobhair, Croly, Glen
 
Il a continué à pleuvoir une bonne partie de la nuit. Le vent, violent, a secoué ma tente dans tous les sens, ce qui a eu pour effet d’enlever une attache à une sardine. La pluie s’est infiltrée entre le tapis supplémentaire et le tapis de sol de la tente le mouillant considérablement. J’ai l’impression que « mon lit » est humide. Si un petit vent est présent ce soir, cela séchera.
Le tracé sur l’application de l’Eurovelo1 indique que je vais parcourir de longs kilomètres sur la nationale. Je me suis habituée aux voitures filant à quatre-vingts voire cent kilomètres à l’heure. Je réussis à garder une cadence rapide. Un compte à rebours indique sur un panneau au logo de vélo, les kilomètres qui restent à parcourir : six, puis cinq… est-ce pour encourager les cyclistes ou informer les automobilistes ? Toutes mes alertes de sécurité sont placées : gilet jaune, drapeau jaune, éclairage de la bicyclette, tout cela comme d’habitude, mais aussi un éclairage additionnel très puissant accroché sur une sacoche arrière.
Plus qu’un kilomètre et je vais bifurquer à droite pour rejoindre le Glenveagh National Parc. Lorsque vous êtes à gauche et qu’il faut tourner à droite et traverser une nationale sur laquelle les voitures roulent à cent kilomètres à l’heure, eh bien c’est spo...
9
316km
+1144m / -994m
mise à jour : 11 sept.
IRLANDE DU NORD
 
Mardi 12 août - 42e jour
75 km / 
Magilligan-Point / Castlerock
 
La première partie de cette journée, réalisée en République d'Irlande, est écrite sur la section 7.

Dès la descente du ferry, à Magilligan-Point j’aperçois une vaste plage. Elle accueille les familles et les promeneurs. Le soleil est là, faisant scintiller le sable doré. La mer d’un bleu turquoise appelle à la baignade.
Guère de changement d’un côté à l’autre de la frontière qui n’est matérialisée par aucun panneau. Sauf que maintenant, je dois compter en miles, acres, onces et payer en livres.
À ma gauche, séparée par un espace herbeux, une piste cyclable vient d’être asphaltée. Des poteaux en bois et des rouleaux de grillage sont posés au sol attendant la construction d’une séparation. Je m’engage sur la piste. Je pédale allègrement, ravie de ne pas rouler sur la route. Au loin, j’aperçois des tracteurs arrêtés sur cette voie. Puis l’un vient dans ma direction. Un homme en descend et se précipite vers moi.
Il m’explique brièvement : « Vous êtes en zone strictement interdite ! Il faut vite regagner la route ! » Il fait un geste avec bras et main pour imiter un fusil. Je n’y comprends rien ! Mais rien de rien !
Il s’empare de...
10
539km
+1342m / -1378m
mise à jour : 12 sept.
Lundi 18 août - 48e jour
30 km
Belfast
 
Au petit matin, me voici dans le bus pour Belfast.
Ma matinée se déroule en déambulation pour quelque peu investir Belfast.
En début d’après-midi, j’ai rendez-vous avec Stéphane, Belfast à pied, pour une visite à dominante politique : « Les deux communautés, les Troubles, l'impasse politique ».
Après une introduction historique, Stéphane présente sans fard, d’un point de vue neutre et objectif, les sentiments, provocations, confrontations, exactions, émeutes et meurtres qui ont parsemé le passé lointain et beaucoup plus récent et continuent de hanter le présent. 
Une grande partie du circuit de la visite est consacrée à ce que l’on continue d’appeler avec pudeur « les Troubles », cette période de 1968 à 1998 pendant laquelle plus de trois mille personnes trouvèrent la mort. Un état de fait qui est au cœur de la société nord-irlandaise. 
Stéphane aborde le processus de paix de 1998, les hauts et les bas d’une réconciliation laborieuse, voire sabotée, et la formation de l’échiquier politique local actuel. 
Il s’attarde sur « les Troubles », violent conflit sectaire qui a sévi en Irlande du Nord entre 1968 et 1998 environ, opposant les unionistes (loyalistes) majoritairement protestants qui souhaitaient que la provi...
12
mise à jour : 11 nov.
Jeudi 28 août – 58e jour
78 km /720 m
Riverhollow / New Ross / Rockshire / Waterford / Tramore
 
Il pleut… Le tapis de sol de la tente ultralégère a absorbé l’humidité. C’est loin d’être une bâche de camion ! Il me faudrait une tente quatre saisons ! Après réflexion, je pense qu’une tente doit être aussi performante que possible, notamment dans les pays du nord où il pleut fréquemment. D’ailleurs, elle pourrait peser deux kilogrammes de plus. Surplus que je compense allègrement par mon amaigrissement au cours de mes voyages à vélo ! 
Mon couchage est humide. Mon tapis de sol additionnel dégouline. Lorsque je deviens nomade, mon corps s’habitue à cette vie. Progressivement je ne ressens plus la fatigue, le froid, la faim, l’inconfort. Sauf les mains et les pieds qui résistent mal au froid. Pour les pieds, j’ai trouvé la solution grâce aux fameuses chaussettes imperméables. Elles sont confortables et chaudes. Force est de constater qu’elles sont vraiment moches ! Gris anthracite, elles me paraissent énormes, épaisses ce qui affecte l’ajustement de mes chaussures fermées. Mais peu importe, je ne les porte qu’en cas de pluie avec mes sandales. Très moches aussi ces dernières. Les plus moches qui puissent exister. Mais parfaitement adaptées pour le pédalage. Parfois, lorsqu’il tombe des trombes d’eau pendant des heures et des heures, l’eau s’infiltre ...
13
mise à jour : 17 nov.
Lundi 1er septembre – 62e jour
12 km à pied
Cork
 
Dans ce dortoir de six personnes, ma nuit s’est bien passée. Une cohabitation aussi étroite peut vite devenir un enfer pour moi. Je souffre d’un mal qui s’apparente à la misophonie. Certes léger, mais tout de même bien présent. J’ai une répulsion auditive à des bruits très précis. Des petits bruits a priori très banals, qui peuvent énerver légitimement beaucoup de monde, mais qui me mettent dans un véritable inconfort, presque à éprouver une réaction épidermique. Pour être plus précise, les sons impliqués sont essentiellement les bruits de gorge, de mastication et surtout de reniflement. Mais ouf ! « Il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’un symptôme qui fait suite à une hyperexcitabilité, une hypervigilance ou une hypersensibilité émotionnelle », m’a expliqué un médecin.
Aujourd’hui j’ai une mission qui doit absolument aboutir. Déplacer la date de mon retour prévue samedi. Deux ferries traversent la mer Celtique chaque semaine. J’ai commis une erreur, j’ai acheté cet aller-retour à un comparateur de prix en pensant que c’était la maison mère. Alors voici les résultats : impossibilité de joindre cette agence par téléphone, elle n’a pas d’adresse physique, dans un premier temps seule une intelligence artificielle traite les demandes. Mes courriels sont donc reçus et les réponses sont toujours ...
14
mise à jour : 17 nov.

L'Irlande ! La Verte Érin... aux paysages verdoyants. République d’Irlande, Irlande du Nord, pour un tour complet de trois-mille-cinq-cents kilomètres en deux mois, voilà le voyage à vélo au long cours de cette année 2025.
Coup de pédale après coup de pédale, je me suis transformée. Et je me suis surtout conformée avec la réalité du pays. Les paysages passant de la sagesse à la rudesse puis à la poésie de façon naturelle. J’ai gravi avec difficulté des falaises et des côtes battues par les vents.  J’ai poussé mon vélo pour accéder à des cols au point de vue mirifique. J’ai accédé à des îles aux traditions farouches. Il y a bien sûr la lande sauvage et désolée où paissent des troupeaux de moutons et où l’on extrait encore la tourbe pour se chauffer. J’ai traversé des villages, aux couleurs se succèdant dans l'ordre de celles de l’arc en ciel, perdus au milieu de nulle part, parfois blottis autour de leur église sinon leur pub. C’est à travers les villes irlandaises que se cachent aussi l’âme chère à la littérature. 
Les deux Irlandes sont des pays multi-facettes à la population profondément gentille, empathique et chaleureuse. Sans chichi et sans tralala, je fus hébergée. Slodan, jeune femme charmante, m’a proposé sa bergerie pour me mettre à l’abri une nuit. Paddy, profondément triste, m’a prêté sa maison qu’il n’habitait plus. Le jeune Lee, volubile, tellement heureux de parler français, m’a invitée dans l...