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La traversée des Pyrénées par le GR10, entre autres !

(réalisé)
randonnée/trek
Quand : 31/05/19
Durée : 39 jours
Distance globale : 810km
Dénivelées : +46533m / -46555m
Alti min/max : 19m/2705m
Carnet publié par Béryl le 14 juil. 2019
modifié le 20 mai 2020
Mobilité douce
C'est possible (ou réalisé) en train bus
Précisions : Départ possible depuis les gares de toute grande ville.
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Vue d'ensemble

Le topo : J26 - St-Lizier-d'Ustou/Aulus-les-Bains (mise à jour : 01 déc. 2019)

Distance section : 14.4km
Dénivelées section : +980m / -984m
Section Alti min/max : 740m/1648m

Description :

Indications GPS  (différentes de celles du site ; je ne comprends pas pourquoi) :

Distance : 17,96Km
Dénivelé positif : 1048m
Dénivelé négatif : 1032m
Temps de marche : 5h11
Temps d'arrêt : 2h15

Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.

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Le compte-rendu : J26 - St-Lizier-d'Ustou/Aulus-les-Bains (mise à jour : 01 déc. 2019)

Mardi 25 juin 2019

J'ai trop mangé ce matin. Je me suis gavé comme un cochon et je le paie. J'ai les dents du fond qui baignent, pour parler crûment.
Un litre de lait dans trois bols de flocons d'avoine, deux crèmes dessert avec du muesli elles aussi, il faut que je me raisonne.
Je ne sais plus comment calmer la faim qui me hante au quotidien. J'ai l'impression que le problème vire au psychologique ; un début de boulimie ?
Quoi qu'il en soit, je peine à trouver mon souffle et les montées, qui ne sont pas violentes sur cette étape, m'épuisent rapidement.
Malgré tout, le col de Fitté (1380m) est atteint pile dans les temps du topoguide et des panneaux. Toujours pas de trace de Mike et Pedro. Ils me rejoignent dans la montée du col d'Escots (1618m) et nous arrivons ensemble au sommet.
Ils m'expliquent qu'ils n'ont pas pu aller bien loin, hier finalement. Ils se sont posés dans une maison en construction sur un chantier de lotissement juste à la sortie du village. Ils ont dû se lever plus tôt pour déguerpir avant l'arrivée des ouvriers !
Vous auriez été mieux au camping, les gars !
Je les laisse partir devant et profite d'être seul pour me poser et m'enduire de crème solaire ; ça commence à cogner.
La descente vers la Jasse du Fouillet est assez raide ; mon genou droit commence sérieusement à s'en plaindre. Jusqu'ici, j'ai pu éviter la genouillère, car la douleur ne dure pas. Là, j'ai l'impression qu'elle s'installe. De plus, comme je déporte mon poids sur l'autre jambe, le genou gauche me fait comprendre que ça ne va pas durer autant que les impôts, ce petit jeu-là !
Bref, je suis bien boiteux et dois redoubler de vigilance sur certains passages caillouteux.
On n'a pas l'impression, mais ça grimpe sec !
On n'a pas l'impression, mais ça grimpe sec !
Certains profitent des panneaux pour faire leur pub !
Certains profitent des panneaux pour faire leur pub !
Guzet-Neige, petite station plus jolie que les autres.
Guzet-Neige, petite station plus jolie que les autres.
Plus haut, toujours autant d'indications ; impossible de se perdre !
Plus haut, toujours autant d'indications ; impossible de se perdre !
Les fées n'ont pas leur pareil pour enjoliver le moindre caillou.
Les fées n'ont pas leur pareil pour enjoliver le moindre caillou.
Culbute aquatique au milieu des rhododendrons en fleur.
Culbute aquatique au milieu des rhododendrons en fleur.
Majesté des paysages que mon petit appareil photo peine à rendre honneur.
Majesté des paysages que mon petit appareil photo peine à rendre honneur.
Soudain, dans un passage boisé, mon œil est attiré par une forme au sol sur le côté. Je m'approche et reconnais la veste de Mike. Je la prends avec moi dans l'espoir de les croiser assez tôt pour leur éviter de chercher des heures. N'ayant aucun réseau, je ne peux même pas leur envoyer un message.
Il ne faudra pas bien longtemps pour que je les voie remonter le chemin.
C'est ça que vous cherchez les gars ?
Ouais, je viens de m'apercevoir que je l'avais paumée !
Il vient de s'apercevoir... Coup de bol, j'arrive pile au bon moment. En fait, ils remontent d'un sentier qui s'écarte du chemin et mène à une cascade magnifique : la cascade du Fouillet.
On vient d'y casser la croûte, le coin est idyllique, tu devrais y aller !
Merci, les gars, pour l'info. Justement, j'ai faim, je crois que je vais suivre votre conseil et me poser là.
Une petite descente de plus, au point où j'en suis, et j'arrive au plus beau spot de pique-nique de tout le GR10 (enfin, le mien, en tout cas !).
De suite, je me déchausse et y trempe les pieds. Deux minutes, l'eau est glacée ! Et dire que, le contraire m'aurait étonné, Pedro a piqué une tête !
Quelques photos, mon saucisson pomme quotidien, je temporise un peu pour calmer mon genou. Un coup d'œil dans le topoguide : j'avais repéré une variante pour rallier Aulus, le GRP Tour du Val de Garbet qui permet d'y arriver en une heure. Problème, je rate la cascade d'Ars de haute réputation. Hésitation. Je plie mes affaires et repars sans avoir arrêté de décision.
Mon genou droit me fait toujours autant souffrir.
J'arrive à l'endroit où je dois choisir : à droite, la cascade d'Ars puis Aulus à trois heures trente, tout droit Aulus à une heure.
Cas de conscience.
Je ne tente pas le diable, pas envie de finir mon périple ici à cause d'une blessure. Je me pose, sors ma genouillère et décide de prendre le GRP.
Un peu plus loin je rencontre un couple qui fait une pause dans la montée depuis Aulus.
Bonjour !
Bonjour, qu'ils me répondent, vous ne connaitriez pas un coin sympa par là ?
Oh que si, continuez une bonne demi-heure et prenez à droite quand vous verrez le minuscule panneau vous indiquant la cascade du Fouillet. Vous verrez, vous ne le regretterez pas !
Merci ! J'espère qu'il y a moins de monde qu'à la cascade d'Ars ! Nous y étions hier et c'est l'enfer ! Des bus entiers qui arrivent, difficile de se faire une place.
D'un coup, ma conscience s'allège ; j'ai fait le bon choix !
Goulet sylvestre.
Goulet sylvestre.
La cascade du Fouillet : plus beau spot de pique-nique de tout mon périple !
La cascade du Fouillet : plus beau spot de pique-nique de tout mon périple !
Allez, je vous remets la même prise les pieds dans l'eau !
Allez, je vous remets la même prise les pieds dans l'eau !
Un peu plus loin l'eau s'engouffre sous terre (dommage que l'on ne voit pas bien l'arc-en-ciel).
Un peu plus loin l'eau s'engouffre sous terre (dommage que l'on ne voit pas bien l'arc-en-ciel).
Vous reprendrez bien une p'tite grimpette ?
Vous reprendrez bien une p'tite grimpette ?
Pas étonné qu'une draga, assise sur un rocher moussu, me regarde passer...
Pas étonné qu'une draga, assise sur un rocher moussu, me regarde passer...
Comme prévu, j'arrive à Aulus dans l'heure qui suit.
Et qui je trouve assis à une table devant l'Office du Tourisme ? Les deux compères qui sirotent une bouteille de mousseux. Sans déconner les gars, du mousseux avec la chaleur qu'il fait...
Je me pose un moment avec eux et cure ma gourde d'eau. Deux poivrots locaux rappliquent avec leurs canettes de bière bon marché. Ils ont déjà trois grammes et leurs propos m'indiffèrent.
Bon les gars, j'y vais, moi. Je vais me poser au camping un peu plus loin. Vous faites quoi, vous ?
Comme d'hab', on continue.
Vous visez quoi ?
Le refuge de Basiès.
Quoi ? Mais c'est à plus de cinq heures d'ici !
Bah, on verra bien.

C'est tout vu : j'y arriverai demain avant eux ! Les lièvres et la tortue, sage fable qui se confirmera jusqu'à Banyuls...

Aulus est un grand village aux trois quarts vides. Beaucoup de maisons à vendre, peu de commerces, il fait partie de ces villages dont l'heure de gloire est loin derrière.
Le camping, lui, est nickel. Je me pose au bord d'un ru, sous les arbres. Le patron passe et m'explique que le ruisselet se jette dans un étang un peu plus loin dans le camping. C'est magnifique et très reposant. De plus, il est plein de petites truites que l'on peut apercevoir facilement avec un peu de patience.
Après m'être installé et comme d'habitude, la douche et la lessive, je repars vers le centre-ville pour compléter mon ravitaillement. Quand j'arrive, Mike et Pedro sont toujours là avec les deux autres !
Et bin les gars, vous êtes pas arrivés, ce soir !
Le temps de faire quelques courses dans la supérette à côté, ne restaient que les poivrots quand je suis sorti.
Bon repas prévu ce soir et petit-déjeuner raisonnable, je n'ai pris qu'un demi-litre de lait.
Le repas, je le prends avec deux jeunes chtis qui se font une petite boucle et un grand gaillard qui arrive de Banyuls en mode sport. De suite, échange d'infos dans les deux sens.
Tous les trois picorent à peine ; le gaillard ne tourne qu'aux fruits en boite ! Mais comment fait-il pour tenir ?!
Pour ma part, c'est thon à la catalane, coq au vin et Mont Blanc au chocolat. Que du light !
Malgré tout, je me couche la faim au ventre.
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