Tour de l'ouest de la Bretagne en tandem

Lundi 19
Nous arrivons de Franche-Comté, à ARRADON quelques kilomètres au sud-ouest de Vannes, où nous déposons le combi au camping municipal en garage mort. 

Nous prenons bien deux heures pour choisir et charger dans la remorque le nécessaire dont nous aurons besoin pour notre trip. Vers 18h, nous démarrons pour un tour horaire de la moitié ouest de la Bretagne, avec comme premier objectif la visite de BELLE ILE-EN-MER ; nous passons par PLOEREN, PLOUGOUNMELEN, BONO, AURAY, CRAC’H, jusqu’à la pointe de KERBIHAN. Ces hameaux ou communes sont très dépaysants ; d’ailleurs il fait tellement chaud qu’en passant le long de ruelles bordées de maisons blanches, on se croirait en Grèce… Ce sont de récurrentes odeurs de crêpes qui nous rappellent où nous sommes ! 

Mardi 20
6h20… Le soleil est à peine levé que nous sommes réveillés par un garde, appareil photo en main, prêt à dégainer. Il nous indique qu’il s’agit d’une réserve et que le camping y est strictement interdit. Nous lui expliquons que nous sommes arrivés tard et que nous repartons ce matin. Comme il est compréhensif, il nous invite à démonter sans délai… 
Nous démontons notre bivouac et commençons notre journée un peu plus tôt que prévu par un petit déjeuner pris tranquillement sur place. La température risque encore de dépasser les 30 degrés aujourd’hui. 

Mercredi 21
Il tombe des gouttelettes des pins une bonne partie de la nuit. C’est ce que les gens appellent ici « le brouillard de la mer », qui condense au contact des épines. Les vêtements restés dehors sont juste un peu humides. Le temps est donc couvert une partie de la matinée. Nous roulons de hameau en hameau, tous plus fleuris les uns que les autres. Nous franchissons le Blavet au Pont du Bonhomme, puis nous descendons sur LORIENT par un dédale de pistes cyclables contournant une grande zone militaire. Nous nous ravitaillons en ville avant de déjeuner sur un banc sur le port de plaisance ; au menu : salade de produits frais. Nous repartons en suivant des voies cyclables qui contournent la rade.  Nous suivons ensuite le littoral où se succèdent de longues plages bien occupées pour un mercredi de juin. Nous remontons le long du fleuve Laïta que nous traversons par la départementale particulièrement désagréable en raison de la circulation routière. Nous cherchons assez longtemps un  bivouac, mais rien de bien intéressant ne se présente. Nous nous installons entre les communes de CLOHARS CARNOET et MOËLAN / MER dans un sous-bois, à l’abri des regards mais sans dégagements côté paysage.
Distance 74 kilomètres / 5h00 /610m D+.

Jeudi 22

Ce matin, le temps est un peu couvert. Nous reprenons la route, ou plutôt les chemins d’ailleurs, qui nous emmènent à MOËLAN/MER, où une ancienne chapelle mérite le détour avec une charpente intérieure apparente . Nous suivons des voies qui montent et descendent tranquillement. 

Vendredi 23
Comme les jours précédents, le temps est encore un peu couvert en début de matinée. Enfin, nous nous levons à 09h00…
Donc, au petit matin, dix heures et demi environ, nous prenons la direction sud/sud ouest  KERHOULVEN , FOUESNANT, puis BENODET où nous achetons pain, kouigamman (délicieux), d’un côté sucré et gaz, pâtes et sel, côté… salé un peu plus loin. 

Samedi 24
Ce matin, nous suivons le bord du littoral ; la marée qui est –encore- basse, laisse apparaître une multitude de rochers sur des centaines de mètres. Nous nous ravitaillons un peu avant midi et prenons notre pause à PLOUHINEC ; Nous traversons la petite ville d’AUDIERNE et prenons la pause du milieu d’après-midi à SAINT TUGEN, derrière une chapelle bien conservée. 

Dimanche 25
Nous nous levons au huit ou neuvième coup de cloche du matin. Il ne pleut plus, le soleil est là avec un ciel de traîne. La route et quelques sentiers nous emmènent à DOUARNENEZ. Nous descendons jusqu’aux ports. La marée est basse. Il y a plein de grosses huîtres sur le sol que la mer laisse apparaître au bord du port. Les touristes profitent pour traverser à gué vers l’île Tristan. La ville est remarquablement belle mais bien pentue aussi. Une partie du port est retranchée derrière un barrage, ce qui permet de conserver l’eau à marée basse.
Un pain aux pépites de chocolat en guise de coupe-faim nous aide à avaler le dénivelé pour quitter la ville, d’autant plus que le GPS nous fait passer par un … escalier. A la sortie de la ville nous empruntons une jolie véloroute très agréable, aménagée sur une ancienne voie ferrée, abritée du soleil par des grands arbres. Après quelques kilomètres, nous bifurquons, enchainant quelques bosses jusqu’à SAINTE ANNE LA PALUD, en bord de mer. Sauf que celle-ci est retirée tellement loin qu’elle est invisible. Nous mangeons sur place. Florence va visiter la plage, tandis que je fais une sieste réparatrice. La suite de la journée, ce sont encore pas mal de montagnes russe, dont l’une, hors piste, nous oblige à passer à côté du vélo que je tiens, Florence à la retenue de la remorque derrière… Nous continuons le long de la plage de PENTREZ où les pilotes de chars à voile slaloment entre les grappes de touristes du dimanche qui flân...

Lundi 26
Le crachin est là ce matin, le temps se dégagera gentiment en cours de journée. Nous remballons, mais nous laissons la remorque dans le hangar du camping pour la journée, le temps de faire le tour de la presqu’île. Nous nous rendons sur la presqu’île de ROSCANVEL, dont nous effectuons le tour. Il y a un joli point de vue sur BREST à la pointe nord. Nous redescendons sur CAMARET par la D355 peu passante, puis par une succession de chemins. A midi, nous mangeons  sur la terrasse du Langoustier, restaurant au bout du port de CAMARET. Le service est plutôt long, le restaurateur est dépassé par le nombre de clients, mais la qualité y est gastronomique.  En bout de jetée, la tour Vaubant et N.D de Rocamadour  attirent du monde.  Quelques épaves de bateaux anciens  sont posées à demeure à proximité.
Nous rentrons par CROZON, par une piste cyclable bien sympa. Nous trouvons du gaz compatible avec notre réchaud, et nous achetons des vivres pour la suite. Nous repassons par le camping Oce’âne en passant par des sentiers et nous récupérons la remorque en passant. Nous prenons la direction de CHATEAULIN, empruntant une partie de la route que nous avions prise avant-hier pour venir. La recherche du bivouac  est un peu longue, nous sommes peut-être trop exigeants… Nous trouvons un emplacement pour dormir entre pins et fougères à 800m est/sud est du village VVF d’ARGOL, en direction du site d’escalade.
Distance 77 kilomètres / 5h00 /1000m D+.

Mardi 27
Des gouttes tombent du ciel tout au long de la journée, mais pas suffisamment pour nous mouiller…
Ce matin, comme les autres jours, difficile de quitter le bivouac avant 10h30/ 11h00. Nous roulons jusqu’à CHATEAULIN, par la route ; le profil est plutôt descendant. Nous ravitaillons et faisons notre pause du midi au bord du canal Brest/Nantes. Nous prenons ensuite la véloroute qui longe le chemin de halage de l’AULNE sur une quarantaine de kilomètres. Cette voie est bordée régulièrement d’abris. Quelques kilomètres avant d’arriver à CHATEAUNEUF DU FAOU, nous en squattons un, car la pluie arrive pour de vrai ce soir ! Nous étendons le tarp pour étendre notre surface sèche et mettre la tente à l’abri … au cas où.
Distance 69 kilomètres / 4h15 /357m D+.

Mercredi 28                                                           
C’était une bonne idée de tendre le tarp après l’abri (pas étanche), cela a bien protégé la tente de la pluie de la nuit. A part le chien Malone qui est passé pour ses promenades d’hier soir et de ce matin en compagnie de son maître et qui a aboyé après la tente, la nuit était calme. Les premiers passants-randonneurs nous racontent, à la vue du sèchage en cours de notre toile, qu’au camping plus loin les campeurs font tout sécher aussi, notamment les sacs de couchages…
Le ciel se dégage progressivement au fil de la journée. Nous remontons le cours de l’Aulne, enchaînant les passages d’écluses. A midi, nous terminons la salade grecque d’hier pendant que la tente termine son sèchage au vent. Parvenus à CARHAIX, nous trouvons un vélociste chez qui nous achetons une chaîne, histoire de continuer plus sereinement côté transmission du tandem. Une pause au supermarché et Flo ressort avec bien 10 kg de victuailles plus 4 litres d’eau supplémentaires pour ce soir ; c’est donc bien chargés que nous quittons CARHAIX . Nous laissons la voie verte qui suit l’Aulne pour emprunter une autre voie verte, ancienne voie ferrée celle-ci, sur laquelle nous filons vers MORLAIX. Nous traversons le parc d’Armorique, forêt d’Amboise, secteur de Coat Queau. L’endroit est sauvage et comme nous avons parcouru  65km, nous bifurquons dans le premier champ fauché en bordure de véloroute. Bivouac discret et agréable ent...

Jeudi 29
Ce matin, côté météo, le soleil ne reste que le temps nécessaire pour sécher la condensation sur la toile de tente. Après le rituel copieux petit déjeuner suivi du démontage quotidien, nous filons toujours sur cette voie sablonneuse, jouant au chat et à la souris entre les averses parfois fortes. Nous dépassons un couple en tandem avec un enfant sur le siège bébé derrière, qui nous dépassent à leur tour au gré des arrêts pour se mettre aux abris. Nous arrivons ensembles à MORLAIX.

Vendredi 30
Journée de repos pour nous et de tempête à l’extérieur. La journée passe entre TV, internet, sieste…
De temps en temps nous apercevons l’océan au milieu de la brume. Nous sortons marcher une petite heure avant de décider de passer une seconde nuit ici. A ce prix, nous n’hésitons pas.

Samedi 1^er Juillet
 
Le vent du matin balaye les nuages et la journée sera ensoleillée. Nous réunissons notre paquetage. Le tarif était normalement de 40 euros la nuit mais une erreur de la banque en notre faveur s’est glissée dans les comptes…
Nous ne nous en plaindrons pas. Nous reprenons la direction de LANNION, passant le long de baies occupées par des kyte surfers. Nous empruntons ensuite une véloroute très agréable en sous-bois qui nous fait passer par SAINT MICHEL EN GREVE, PLOUMILLIAU, très joli, puis KERZEVEAN. Nous suivons peu ou prou le tracé balisé de la véloroute. Une pause repas sur une aire de jeu dans le village de BUHULIEN. 
Nous approchons de LANNION ; le fléchage que nous suivons fait des tours et des détours dans des quartiers anciens, où il y a plein de maisons à colombages, l’escalier de Brelevenez, qui mène à une église.

Nous quittons LANNION par la route, la vraie, avec une circulation normale, jusqu’au bord de mer.

Dimanche 2
La météo prévoyait de la pluie entre 11h et 14h pour aujourd’hui, mais elle est tombée cette nuit. Nous étions abrité du vent dans notre sous-bois. Un peu de crachin persiste encore un peu ce matin. Au menu de la matinée, petites routes sans gros dénivelés alternent avec des sentes que nous partageons avec les participants d’une randonnée pédestre nature. A midi nous déjeunons au bord du fleuve côtier, le Jaudy, sur une table pique nique, avec vue sur un ancien pont suspendu. Nous nous étalons un peu, le temps de faire sécher la tente. 

Lundi 3
Les quelques nuages présents le matin s’éclipsent assez vite. Nous reprenons notre chemin, passant de hameau en hameau jusqu’à SAINT QUAI PONTRIEUX où la ruelle fermée à la circulation que nous suivons nous conduit devant un groupe de jazz face à un public attablé dans la rue, devant verres de blanc et plats d’huîtres fraîches… Nous conversons avec un artiste devant sa boutique qui nous donne quelques informations sur les sites intéressants à voir. Sur ses conseils, nous mangeons sur terrasse d’un salon de thé d’où nous profitons du concert.
La suite, c’est le passage à ETABLES/MER, BINIC, PORDIC, PLERIN, et SAINT-BRIEUC. Nous arrivons par le port et rejoignons le centre en passant par l’ancienne route… une rampe avec le dénivelé qui va avec ! Une pause méritée boulangerie/kouignamann et bières pression, hé oui, et nous repartons en longeant les prés salés du fond de la baie de Saint-Brieuc. Nous roulons encore un bon moment en cette fin de journée ; nous avons du mal à trouver un point d’eau. C’est un riverain occupé à arroser ses fleurs avec l’eau de source qui arrive sur  son terrain qui remplit nos réserves pour la soirée. Nous parcourons encore quelques kilomètres pour stopper à l’ouest du village de HENON en bordure d’un pré.
83km 6h00 1000m D+

Mardi 4
Temps lumineux et doux ce matin. Comme à notre habitude, nous décollons peu avant 11 heures. La campagne bretonne est la même qu’hier : des maisons et des fermes isolées et un réseau de petites routes très développé. Au bout de 14km, l’éclatement du pneu arrière du tandem gonflé à la pression maxi prévue  nous scotche sur place dans la traversée d’un hameau. Pose d’une grosse rustine, suivie d’un gonflage interrompu par l’arrachage de l’obus de valve, avant de m’apercevoir que la tringle du pneu s’est déchirée sur presque 10cm, entraînant l’éclatement de la chambre… J’avais bien prévu un pneu de secours, plié dans le fond de la remorque... mais attaché à rien, nous l’avons perdu il y a quelques jours…  
Nous demandons à un habitant où pouvons-nous trouver un vélociste ? Il nous indique qu’un marchand de vélos est installé à PLAINTEL , distant d’au moins dix kilomètres. Nous poussons notre ensemble sur un bon kilomètre, avant de sonner chez l’habitant, au CHENETEL, dans le but de déposer le barda dont nous n’avons pas besoin pour aller acheter un pneu dans sa grange. Particulièrement aimable, il nous propose de nous emmener à PLAINTEL, et c’est en voiture que nous nous y rendons. Il est midi passé et nous lui demandons de nous déposer au restaurant Le Sebastopol à proximité du vélociste, où nous pouvons  nous restaurer, copieusement pour  12 euros, comprenant buffet d’entrées, plat (moules frites), fromage, dessert, caf...

Mercredi 5
La nuit a été bonne ; vers 5h30, le ciel est rougeoyant à l’Est ; le soleil ne va pas tarder. Ce matin il fait doux. Il y a tellement d’oiseaux de toutes sortes qui chantent à tue-tête de tous les côtés, qu’on se croirait dans une volière. Pas facile de se rendormir…
Ayant rapatrié toutes nos affaires, nous continuons le long de la rigole d’Hilvern encore une vingtaine de kilomètres, puis à SAINT-GONNERY, nous arrivons à la jonction avec le canal fluvial. Les premiers hectomètres, voire kilomètres, ce sont des écluses qui se succèdent les unes aux autres ; presque pas besoin de pédaler ça descend ! A midi, nous prenons notre pause sur une table de pique nique avant de continuer sous une température de plus de 30 degrés. 

Jeudi 6
Il a fait très chaud cette nuit. Ce matin, une couverture nuageuse nous permet de respirer un peu. Nous remballons et retrouvons le chemin de halage sur 4km avant de bifurquer vers QUESTEMBERT distante d’une quarantaine de kilomètres par une voie verte goudronnée, ancienne voie férrée, plate, en ligne droite bien ombragée et disons-le, agréable pour pédaler. Nous faisons la causette avec un cycliste pas loin de la retraite, bien sympathique sur des kilomètres. Nous passons par QUESTEMBERT avec ses halles remarquables. Nous pique niquons dans un pré avant de continuer jusqu’à ARRADON, notre point de départ. Peu de routes extraordinaires sur cette portion, avec la traversée des zones commerciales et pavillonnaires de VANNES. Nous arrivons à ARRADON à 18h, l’heure de boire une Grimbergen à une terrasse de café. Retour au camping où nous prenons un emplacement pour la nuit.
83km 5h20 744m D+