La traversée du Massif des Vosges, malgré tout !
Parti pour un trek de 4 mois, abandonné au bout de 16 jours.
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Quand : 13/06/2024
Durée : 16 jours
Durée : 16 jours
Distance globale :
432km
Dénivelées :
+22478m /
-21133m
Alti min/max : 164m/1391m
Carnet publié par Béryl
le 05 nov.
modifié le 10 nov.
modifié le 10 nov.
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
Précisions :
Tous les trajets aller et retour ont été faits en train, à part un taxi dans Paris pour aller de la gare de l'Est à la gare Montparnasse.
298 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : Jour 9 - Barr/Châtenois (mise à jour : 08 nov.)
Distance section :
26km
Dénivelées section :
+737m /
-756m
Section Alti min/max : 191m/558m
Description :
Données GPS :
Distance : 26,71 km
Dénivelé positif : 737 m
Dénivelé négatif : 756 m
Distance : 26,71 km
Dénivelé positif : 737 m
Dénivelé négatif : 756 m
Le compte-rendu : Jour 9 - Barr/Châtenois (mise à jour : 08 nov.)
Jeudi 6 juin 2024
Quand je mets le nez dehors ce matin, il fait beau. IL FAIT BEAU ! Alléluia ! Je vais enfin pouvoir faire sécher mes affaires, marcher d'un pas serein, profiter de la beauté de la nature sous le soleil, des gens souriants peut-être, même.
Un petit coup d'œil sur la météo : pluie attendue ce soir.
Bonne introduction pour cette journée qui s'annonce belle, mais que certains vont s'évertuer à ternir.
Heureusement, quand je rentrerai mon nez dedans, ce soir, je garderai le souvenir d'une belle journée malgré tout.
Quand je mets le nez dehors ce matin, il fait beau. IL FAIT BEAU ! Alléluia ! Je vais enfin pouvoir faire sécher mes affaires, marcher d'un pas serein, profiter de la beauté de la nature sous le soleil, des gens souriants peut-être, même.
Un petit coup d'œil sur la météo : pluie attendue ce soir.
Bonne introduction pour cette journée qui s'annonce belle, mais que certains vont s'évertuer à ternir.
Heureusement, quand je rentrerai mon nez dedans, ce soir, je garderai le souvenir d'une belle journée malgré tout.
Après un petit café-croissant à la boulangerie du coin, me voilà parti d'un air guilleret. Il fait beau et je compte bien en profiter !
Je fais abstraction des cinq kilomètres de goudron pour quitter Barr et me répète à l'envi : "C'est une belle journée, aujourd'hui !", méthode Coué qui porte ses fruits.
Les petits villages s'égrainent, tout mignons sous le soleil : Mittelbergheim, Andlau, Bernarvillé.
Un panneau m'indique que je suis sur une voie jacquaire et il me reste 2280 kilomètres pour arriver à Saint-Jacques. Heureusement, il m'indique aussi 4h55 pour arriver à Châtenois, ce qui me convient très bien pour aujourd'hui.
Pour autant, j'aurais préféré que le Club Vosgien nous informe en distance et non en temps ; je connais mon allure et la durée que je mets pour aller d'un point A à un point B n'est jamais conforme aux indications des panneaux. Un temps ne me parle pas alors qu'une distance me donne une idée du moment où je vais pouvoir faire une pause, toujours à plus de la moitié de l'étape.
Je fais abstraction des cinq kilomètres de goudron pour quitter Barr et me répète à l'envi : "C'est une belle journée, aujourd'hui !", méthode Coué qui porte ses fruits.
Les petits villages s'égrainent, tout mignons sous le soleil : Mittelbergheim, Andlau, Bernarvillé.
Un panneau m'indique que je suis sur une voie jacquaire et il me reste 2280 kilomètres pour arriver à Saint-Jacques. Heureusement, il m'indique aussi 4h55 pour arriver à Châtenois, ce qui me convient très bien pour aujourd'hui.
Pour autant, j'aurais préféré que le Club Vosgien nous informe en distance et non en temps ; je connais mon allure et la durée que je mets pour aller d'un point A à un point B n'est jamais conforme aux indications des panneaux. Un temps ne me parle pas alors qu'une distance me donne une idée du moment où je vais pouvoir faire une pause, toujours à plus de la moitié de l'étape.
Après Bernarvillé, j'attaque la montée au milieu de vignes ; de grands crus d'Alsace que je n'aurais pas l'occasion de goûter. Je rencontre pas mal de monde dans les tournées. Les gens ont le sourire et peuvent enfin s'occuper de leurs parcelles sans se faire tremper. Il semble avoir plu tellement par ici que j'ai même la surprise de tomber sur un bateau échoué au bord du chemin ! Un bateau, ici, dans les vignes, en Alsace ! Une microarche de Noé ?
Quittant les vignes, j'entre dans la forêt. Moi qui adore marcher sous les arbres, je peux dire que j'aurai été gâté lors de ce périple ! Les trouées de soleil qui illuminent ponctuellement le chemin ont quelque chose d'apaisant, je trouve. Le sentier bien tracé, je peux relâcher la vigilance et profiter pleinement du paysage. D'innombrables fleurs parsèment les bas-côtés, taches colorées qui se font butiner à tout va. De grandes digitales élèvent leurs grappes roses offertes comme des cornes d'abondance aux insectes du coin.
Je renoue avec le plaisir de marcher. Mon sac se fait plus léger - tiens, ça me fait penser que je n'ai pas regardé cette drôle de bosse dans le bas du dos, hier soir au camping -, mes pieds semblent aller mieux, même après le bitume du début d'étape, bref le moral remonte !
Je renoue avec le plaisir de marcher. Mon sac se fait plus léger - tiens, ça me fait penser que je n'ai pas regardé cette drôle de bosse dans le bas du dos, hier soir au camping -, mes pieds semblent aller mieux, même après le bitume du début d'étape, bref le moral remonte !
Au point le plus haut de l'étape, je passe près d'un parking où de nombreuses voitures sont garées. Perdu au milieu des bois, je m'interroge sur la curiosité locale à visiter, ne croyant pas une seconde que ce sont là tous des randonneurs.
La réponse me saute aux yeux alors que je termine de doubler une longue file de touristes allant tous dans le même sens : le château du Bernstein, bâtisse du XIIe siècle patiemment retapée par des passionnés bénévoles, est ouvert à la visite. Pas l'endroit idéal pour casser la croûte, d'autant plus qu'aujourd'hui, comme tous les jeudis semble-t-il (paie ta chance !), ils sont tous là et pour couronner le tout, une classe entière de gamins très investis dans une chasse au trésor s'éparpillent comme volée de moineaux quand je passe devant l'entrée. Je fais si peur que ça ?!
À l'approche de midi, je me mets en quête d'une table de camping. Quand j'arrive en vue de la première, un couple de randonneurs à la journée vient juste de l'investir. Pas de bol ! Lors de la préparation, j'en ai repéré plusieurs dans le coin. Je continue.
En haut d'une petite grimpette, j'arrive à la deuxième table : deux couples, ce coup-ci, sont déjà installés. À l'apéro, ils ne sont pas près d'en partir. Un petit coucou de la main et je passe. Amer, le coucou, quand même ! Je continue.
Le temps se couvre dans ma tête ; je commence à ronchonner. J'en ai repéré, certes, mais pas des dizaines, non plus !
Me voilà au pied du château d'Ortenbourg. Quelle belle vue on doit avoir de là-haut ! Avec à la clé un endroit idéal pour tronçonner un saucisson ! Oui, idéal en effet, la vue sur la vallée est magnifique, seulement la cour intérieure du château, seul endroit pour se poser, est squattée par trois Allemands (en short !) qui se souillent les moustaches de sandwiches gras. Les hommes du moins. Encore que...
Je jure intérieurement comme un charretier ! Mais c'est pas vrai ! Ils se sont tous donné le mot pour me pourrir la journée ou quoi ?! Je continue.
Dernier spot de pique-nique avant la findu monde de l'étape. Devinez ? Le soleil fait sortir les Alsaciens autant que la pluie les cagouilles, j'ai l'impression. Déjà, les cris que j'entendais avant d'y arriver ne présageaient rien de bon, mais quand enfin je découvre l'endroit investi par une - ou plusieurs je ne sais - classe d'ados qui gueulent à tout va, grimpent sur tout ce qui est grimpable (ou pas même, pour faire rire les copains ou épater les filles qui regardent en douce) et s'étendent sur deux cents mètres carrés, comment dire ?...
Je serre les dents, passe rapidement et ne réagis surtout pas au : "Hé, m'sieur, vous marchez vachement vite pour un escargot !"
Je souris juste à la réaction du prof dont l'autorité semble indiscutable :"Kévin, on ne parle pas comme ça aux gens ! Tiens ta langue !"
Tiens ta langue ! Bougez pas qu'il n'en faut pas plus au gamin : "Tiens ta langue ? Vas-y, c'est trop moisi comme expression, ça, m'sieur !"
Merci Kévin, tu m'auras au moins fait marrer dans mon désespoir !
La réponse me saute aux yeux alors que je termine de doubler une longue file de touristes allant tous dans le même sens : le château du Bernstein, bâtisse du XIIe siècle patiemment retapée par des passionnés bénévoles, est ouvert à la visite. Pas l'endroit idéal pour casser la croûte, d'autant plus qu'aujourd'hui, comme tous les jeudis semble-t-il (paie ta chance !), ils sont tous là et pour couronner le tout, une classe entière de gamins très investis dans une chasse au trésor s'éparpillent comme volée de moineaux quand je passe devant l'entrée. Je fais si peur que ça ?!
À l'approche de midi, je me mets en quête d'une table de camping. Quand j'arrive en vue de la première, un couple de randonneurs à la journée vient juste de l'investir. Pas de bol ! Lors de la préparation, j'en ai repéré plusieurs dans le coin. Je continue.
En haut d'une petite grimpette, j'arrive à la deuxième table : deux couples, ce coup-ci, sont déjà installés. À l'apéro, ils ne sont pas près d'en partir. Un petit coucou de la main et je passe. Amer, le coucou, quand même ! Je continue.
Le temps se couvre dans ma tête ; je commence à ronchonner. J'en ai repéré, certes, mais pas des dizaines, non plus !
Me voilà au pied du château d'Ortenbourg. Quelle belle vue on doit avoir de là-haut ! Avec à la clé un endroit idéal pour tronçonner un saucisson ! Oui, idéal en effet, la vue sur la vallée est magnifique, seulement la cour intérieure du château, seul endroit pour se poser, est squattée par trois Allemands (en short !) qui se souillent les moustaches de sandwiches gras. Les hommes du moins. Encore que...
Je jure intérieurement comme un charretier ! Mais c'est pas vrai ! Ils se sont tous donné le mot pour me pourrir la journée ou quoi ?! Je continue.
Dernier spot de pique-nique avant la fin
Je serre les dents, passe rapidement et ne réagis surtout pas au : "Hé, m'sieur, vous marchez vachement vite pour un escargot !"
Je souris juste à la réaction du prof dont l'autorité semble indiscutable :"Kévin, on ne parle pas comme ça aux gens ! Tiens ta langue !"
Tiens ta langue ! Bougez pas qu'il n'en faut pas plus au gamin : "Tiens ta langue ? Vas-y, c'est trop moisi comme expression, ça, m'sieur !"
Merci Kévin, tu m'auras au moins fait marrer dans mon désespoir !
De guerre lasse, je poursuis et finis par arriver à Châtenois. Vingt-six bornes sans pause, record battu. Pas de quoi être fier, cela dit. Surtout que je peine à trouver le gite, malgré deux appels téléphoniques au numéro que j'avais heureusement noté dans mon road-book.
J'avais rajouté : "pas loin de l'église", comme indication supplémentaire, sauf qu'à Châtenois, il y a deux églises. Enfin, non, une église et une chapelle qui est tellement imposante qu'elle semble plus grosse que l'église ! C'est donc autour de la chapelle Sainte-Anne que je cherche désespérément le gite. Et ne le trouve pas, bien entendu. Heureusement, un groupe de passants me recale en m'indiquant l'autre bout de la ville. La chapelle est en hauteur, j'ai grimpé tout ça pour rien ! Je redescends donc et finis par trouver le bâtiment que j'avais repéré dès mon arrivée en me demandant quel pouvait être cet édifice imposant avec de grands drapeaux devant !
Le truc inratable, quoi !
La dame de l'accueil se moque un peu de moi. Elle ne m'a effectivement jamais dit que c'était derrière l'église, mais derrière l'office de tourisme, comme quoi je devrais plus écouter les locaux que chercher à rentabiliser le temps passé à préparer ce trek !
L'immeuble est immense avec plusieurs étages et... je suis tout seul !
Une chambre rien que pour moi et la grande terrasse au soleil où je peux faire sécher mes affaires et ma tente.
Après la douche et la lessive, je vais faire un tour en ville, moment que j'affectionne particulièrement pour prévoir le nécessaire au repas du soir et au petit déjeuner du lendemain.
J'en profite pour passer du Voltaren sur la plante de mes pieds ; ils ont fini par apprécier moyennement l'étape d'une traite et se sont rappelé qu'ils avaient leur mot à dire sur mon comportement. Je m'inquiète de douleurs sur les côtés des talons (tendons ?). Les redémarrages après une pause sont en effet très douloureux à ce niveau et je dois serrer les dents pour continuer en attendant que cela se calme.
L'impression que les f(u)ameuses semelles orthopédiques payées une blinde m'ont bien flingué les pieds, pour le coup.
J'avais rajouté : "pas loin de l'église", comme indication supplémentaire, sauf qu'à Châtenois, il y a deux églises. Enfin, non, une église et une chapelle qui est tellement imposante qu'elle semble plus grosse que l'église ! C'est donc autour de la chapelle Sainte-Anne que je cherche désespérément le gite. Et ne le trouve pas, bien entendu. Heureusement, un groupe de passants me recale en m'indiquant l'autre bout de la ville. La chapelle est en hauteur, j'ai grimpé tout ça pour rien ! Je redescends donc et finis par trouver le bâtiment que j'avais repéré dès mon arrivée en me demandant quel pouvait être cet édifice imposant avec de grands drapeaux devant !
Le truc inratable, quoi !
La dame de l'accueil se moque un peu de moi. Elle ne m'a effectivement jamais dit que c'était derrière l'église, mais derrière l'office de tourisme, comme quoi je devrais plus écouter les locaux que chercher à rentabiliser le temps passé à préparer ce trek !
L'immeuble est immense avec plusieurs étages et... je suis tout seul !
Une chambre rien que pour moi et la grande terrasse au soleil où je peux faire sécher mes affaires et ma tente.
Après la douche et la lessive, je vais faire un tour en ville, moment que j'affectionne particulièrement pour prévoir le nécessaire au repas du soir et au petit déjeuner du lendemain.
J'en profite pour passer du Voltaren sur la plante de mes pieds ; ils ont fini par apprécier moyennement l'étape d'une traite et se sont rappelé qu'ils avaient leur mot à dire sur mon comportement. Je m'inquiète de douleurs sur les côtés des talons (tendons ?). Les redémarrages après une pause sont en effet très douloureux à ce niveau et je dois serrer les dents pour continuer en attendant que cela se calme.
L'impression que les f(u)ameuses semelles orthopédiques payées une blinde m'ont bien flingué les pieds, pour le coup.