La traversée du Massif des Vosges, malgré tout !
Parti pour un trek de 4 mois, abandonné au bout de 16 jours.
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Quand : 13/06/2024
Durée : 16 jours
Durée : 16 jours
Distance globale :
432km
Dénivelées :
+22478m /
-21133m
Alti min/max : 164m/1391m
Carnet publié par Béryl
le 05 nov.
modifié le 10 nov.
modifié le 10 nov.
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
Précisions :
Tous les trajets aller et retour ont été faits en train, à part un taxi dans Paris pour aller de la gare de l'Est à la gare Montparnasse.
298 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : Jour 10 - Châtenois/Ribeauvillé (mise à jour : 08 nov.)
Distance section :
23km
Dénivelées section :
+804m /
-699m
Section Alti min/max : 194m/693m
Description :
Données GPS :
Distance : 23,02 km
Dénivelé positif : 804 m
Dénivelé négatif : 699 m
Distance : 23,02 km
Dénivelé positif : 804 m
Dénivelé négatif : 699 m
Le compte-rendu : Jour 10 - Châtenois/Ribeauvillé (mise à jour : 08 nov.)
Vendredi 7 juin 2024
Le temps s'est franchement couvert, hier soir, et il a fini par pleuvoir dans la nuit. Je m'en fous, j'étais au chaud et au sec et surtout, surtout, mes affaires sont enfin sèches !
Quand je me lève, ce matin, le ciel est bien dégagé, ce qui annonce une belle journée, et je ne connais qu'un moyen de commencer une belle journée : un petit déjeuner bien consistant ! Je serais bien allé le prendre sur la terrasse, mais tout est encore mouillé. Je reste dans ma chambre et je temporise. Je profite du confort.
Mais très vite, les guiboles me démangent, alors je plie mon barda, mets ma maison sur le dos et prends la tangente.
Pour me mettre en jambe : une petite grimpette au milieu des vignes ! Pas violent comme dénivelé, mais constant et ce, quasiment sur toute l'étape.
Un panneau m'indique une nouvelle déviation. Celle-ci a l'air plus sérieuse avec de grosses croix rouges sur la trace officielle. Mmmh, j'hésite et regarde la carte sur mon GPS. Il semble que je ne vais pas trop m'éloigner du tracé, je tente, donc.
Un peu plus loin, je rencontre un local qui, devant mon étonnement à propos de tous ces contournements, m'explique que c'est pour éviter les chantiers de coupes dans les bois, chantiers qui sont interdits au public, comme j'ai pu m'en apercevoir parfois trop tard. Comme je lui dis aller vers le château du Haut-Kœnigsbourg, il me rassure en me disant être sur le meilleur chemin, beaucoup plus beau que l'autre. Il a l'habitude de faire cette randonnée et ne s'en lasse pas.
Bon choix, donc ! Je ne peux pas perdre à chaque fois !
Non, pas à chaque fois, mais un peu quand même : arrivé près de la Montagne aux Singes, le chemin est barré par un grand portail fermé. Verboten ! Me voilà parti donc sur la déviation d'une déviation et cette mise en abîme gâche quelque peu mon humeur jusqu'ici folâtre.
Il semble que le chemin a été absorbé par le parc puisque me voici à le contourner derrière le haut grillage. Je finis tout de même par en trouver l'entrée et, comme il n'y a personne, j'entre et coupe tout droit à travers les attractions sans voir âme qui vive de quelque primate que ce soit. Me voilà à la sortie pile sur la trace GPS. Fier de m'être joué de ce maudit parc en travers de mon chemin, je continue, le front haut et le torse bombé, au pas décidé du vainqueur.
Le sentier se raidit à l'approche du château et je termine l'ascension en soufflant un bon coup accompagné d'un autre randonneur rejoint en chemin. Lui aussi est sur l'Hexatrek, enfin le GR5 plutôt, comme il me précise : "Après on verra". Nous nous posons à la terrasse d'une gargote qui vend une fortune le moindre café. De suite, la conversation s'engage sur le matériel. Lui est monté très léger. Son sac fait pas loin de la moitié du mien ! C'est un choix. C'est aussi surtout un budget ! Le light, en rando, c'est du luxe !
Je lui fais part de mes problèmes de pieds et quand je sors mes semelles des chaussures il n'est pas étonné ! Bien sûr que c'est la source de mes maux ! Lui aussi a déjà enduré ces semelles-là. Une horreur ! Il a usé pas mal de podologues pour en trouver un qui faisait l'affaire et c'était un podologue du sport, les seuls selon lui à comprendre vraiment les besoins des randonneurs au long cours comme nous.
Je n'ai pas le temps de dégoter un podologue du sport, mais une chose est sûre : il faut que je trouve à remplacer mes semelles de pro en carton par celles que j'ai l'habitude de porter. Celles que j'ai bêtement écartées pour un problème de chaussures neuves qui m'a poussé à consulter afin de mettre toutes les chances de mon côté pour ce trek.
Pendant que nous discutons, des bus arrivent et vomissent leur flot de touristes. Un tsunami (puisqu'on ne dit plus raz de marée) de touristes ! Ils investissent, que dis-je, envahissent les lieux allant même jusqu'à marcher sur nos sacs posés au sol !
Une organisatrice, du genre nageuse est-allemande, se place entre nous deux pour hurler ses indications à un groupe qui semble s'en foutre éperdument. Elle gueule tant, que je ne parviens pas à deviner quel idiome elle emploie.
Ça selfique de partout autour de nous ; c'en est trop, je me lève et je pars. Salut l'ami !
Le temps s'est franchement couvert, hier soir, et il a fini par pleuvoir dans la nuit. Je m'en fous, j'étais au chaud et au sec et surtout, surtout, mes affaires sont enfin sèches !
Quand je me lève, ce matin, le ciel est bien dégagé, ce qui annonce une belle journée, et je ne connais qu'un moyen de commencer une belle journée : un petit déjeuner bien consistant ! Je serais bien allé le prendre sur la terrasse, mais tout est encore mouillé. Je reste dans ma chambre et je temporise. Je profite du confort.
Mais très vite, les guiboles me démangent, alors je plie mon barda, mets ma maison sur le dos et prends la tangente.
Pour me mettre en jambe : une petite grimpette au milieu des vignes ! Pas violent comme dénivelé, mais constant et ce, quasiment sur toute l'étape.
Un panneau m'indique une nouvelle déviation. Celle-ci a l'air plus sérieuse avec de grosses croix rouges sur la trace officielle. Mmmh, j'hésite et regarde la carte sur mon GPS. Il semble que je ne vais pas trop m'éloigner du tracé, je tente, donc.
Un peu plus loin, je rencontre un local qui, devant mon étonnement à propos de tous ces contournements, m'explique que c'est pour éviter les chantiers de coupes dans les bois, chantiers qui sont interdits au public, comme j'ai pu m'en apercevoir parfois trop tard. Comme je lui dis aller vers le château du Haut-Kœnigsbourg, il me rassure en me disant être sur le meilleur chemin, beaucoup plus beau que l'autre. Il a l'habitude de faire cette randonnée et ne s'en lasse pas.
Bon choix, donc ! Je ne peux pas perdre à chaque fois !
Non, pas à chaque fois, mais un peu quand même : arrivé près de la Montagne aux Singes, le chemin est barré par un grand portail fermé. Verboten ! Me voilà parti donc sur la déviation d'une déviation et cette mise en abîme gâche quelque peu mon humeur jusqu'ici folâtre.
Il semble que le chemin a été absorbé par le parc puisque me voici à le contourner derrière le haut grillage. Je finis tout de même par en trouver l'entrée et, comme il n'y a personne, j'entre et coupe tout droit à travers les attractions sans voir âme qui vive de quelque primate que ce soit. Me voilà à la sortie pile sur la trace GPS. Fier de m'être joué de ce maudit parc en travers de mon chemin, je continue, le front haut et le torse bombé, au pas décidé du vainqueur.
Le sentier se raidit à l'approche du château et je termine l'ascension en soufflant un bon coup accompagné d'un autre randonneur rejoint en chemin. Lui aussi est sur l'Hexatrek, enfin le GR5 plutôt, comme il me précise : "Après on verra". Nous nous posons à la terrasse d'une gargote qui vend une fortune le moindre café. De suite, la conversation s'engage sur le matériel. Lui est monté très léger. Son sac fait pas loin de la moitié du mien ! C'est un choix. C'est aussi surtout un budget ! Le light, en rando, c'est du luxe !
Je lui fais part de mes problèmes de pieds et quand je sors mes semelles des chaussures il n'est pas étonné ! Bien sûr que c'est la source de mes maux ! Lui aussi a déjà enduré ces semelles-là. Une horreur ! Il a usé pas mal de podologues pour en trouver un qui faisait l'affaire et c'était un podologue du sport, les seuls selon lui à comprendre vraiment les besoins des randonneurs au long cours comme nous.
Je n'ai pas le temps de dégoter un podologue du sport, mais une chose est sûre : il faut que je trouve à remplacer mes semelles de pro en carton par celles que j'ai l'habitude de porter. Celles que j'ai bêtement écartées pour un problème de chaussures neuves qui m'a poussé à consulter afin de mettre toutes les chances de mon côté pour ce trek.
Pendant que nous discutons, des bus arrivent et vomissent leur flot de touristes. Un tsunami (puisqu'on ne dit plus raz de marée) de touristes ! Ils investissent, que dis-je, envahissent les lieux allant même jusqu'à marcher sur nos sacs posés au sol !
Une organisatrice, du genre nageuse est-allemande, se place entre nous deux pour hurler ses indications à un groupe qui semble s'en foutre éperdument. Elle gueule tant, que je ne parviens pas à deviner quel idiome elle emploie.
Ça selfique de partout autour de nous ; c'en est trop, je me lève et je pars. Salut l'ami !
Je traverse le charmant village de Thannenkirch, dont l'adjectif n'est pas usurpé, croyez-moi. En plus d'être ravissant, tout est fait pour le randonneur dans le coin, avec des spots de pique-nique et même de bivouac de première classe et de l'eau courante (et potable) à chaque fois. Il est cependant trop tôt pour faire une pause et je quitte l'endroit à regret.
J'arrive à Ribeauvillé à midi et demi. J'ai calibré une étape courte aujourd'hui afin d'économiser mes pieds. Très vite, je repère un magasin de chaussures qui expose de belles paires de groles de rando en vitrine. J'ai de bonnes chances d'y trouver des semelles adéquates ! Réouverture à 14h, il faut que je temporise. Un kébab aux prix honnêtes m'accueille et je peux me remplir la panse les orteils à l'air. Coup d'œil sur les campings du coin que j'avais repérés : le premier, du genre quatre étoiles est très loin du chemin ; le second est complètement à l'opposé et pas que géographiquement, c'est à la limite du bivouac, les sanitaires en plus, mais il est beaucoup plus proche de la trace. De plus, je préfère nettement cette option-là, moins peuplée.
Il est 14h02 quand je pousse la porte de Tendan'Sport, le magasin qui va me sauver la vie, ou du moins les pieds ! Très vite, je sais que je suis au bon endroit ; un coin du local est riche en semelles en tout genre, dont la marque que j'affectionne ! Tous les modèles sont là ! La patronne prend les choses en main, me fait essayer plusieurs paires à la suite, mais voilà, toutes sont trop grandes et ont besoin d'être découpées à la taille de mes pieds pour être vraiment appréciées. Pas grave, je les loge tant bien que mal dans mes chaussures et fais quelques pas avec. Ça les déforme, c'est sûr, mais elle s'arrangera pour que cela ne se voie pas en les remettant dans leur emballage. Petite hésitation entre deux paires. Pile ou face. Allez, je prends celles-ci !
La vendeuse s'empare d'une paire de ciseaux, ajuste la coupe et : "Zou ! Allez faire quelques pas dans la rue !"
Ah le changement ! Ah le bonheur ! Des Charentaises !
"Revenez me voir si ça va pas !"
Merci madame, un service de pro !
Et tout ça avec le sourire.
Me voilà à déambuler dans les rues de Ribeauvillé en ayant l'impression de marcher dans le "Village dans les nuages". Je ne rencontre ni Patanok ni Nouka mais dois arborer le même sourire béa que j'avais, minot, quand je regardais l'émission à la télé.
Au bout d'un moment, un détail me frappe. Vite, il faut que je retourne au magasin !
Ah ! la tête de la patronne quand elle me voit à nouveau passer la porte !
"Ça va pas ? me demande-t-elle inquiète.
- Non, ça va pas. Pas du tout même ! lui dis-je d'un air sérieux.
- Elles vous font mal ?
- Quoi ? Qu'est-ce qui me fait mal ?
- Les semelles ! Elles ne vous vont pas ?
- Si si, elles me vont très bien même ! Mais j'ai oublié une chose très importante : il me faut des embouts de bâtons ! tout cela dit avec un petit sourire.
- Ah ! vous m'avez fait peur ! se reprend-elle d'un air soulagé.
- Je plaisantais ! Par contre, pour les embouts, je ne plaisante pas, j'en ai vraiment besoin depuis que j'en ai perdu un sur une bouche d'égout."
Dès que j'arrive sur du dur, j'ai pour habitude de protéger mes pointes de bâtons avec des embouts. Le fait d'en avoir perdu un (bêtement, sur une grille d’eau pluviale au village de La Hoube quelques jours avant) me handicapait pas mal, mine de rien, notamment quand je passais dans les villages.
Je sors à nouveau, mes pointes bien à l'abri dans leurs embouts tout neufs et peux partir à la recherche du camping visé.
Il est 14h02 quand je pousse la porte de Tendan'Sport, le magasin qui va me sauver la vie, ou du moins les pieds ! Très vite, je sais que je suis au bon endroit ; un coin du local est riche en semelles en tout genre, dont la marque que j'affectionne ! Tous les modèles sont là ! La patronne prend les choses en main, me fait essayer plusieurs paires à la suite, mais voilà, toutes sont trop grandes et ont besoin d'être découpées à la taille de mes pieds pour être vraiment appréciées. Pas grave, je les loge tant bien que mal dans mes chaussures et fais quelques pas avec. Ça les déforme, c'est sûr, mais elle s'arrangera pour que cela ne se voie pas en les remettant dans leur emballage. Petite hésitation entre deux paires. Pile ou face. Allez, je prends celles-ci !
La vendeuse s'empare d'une paire de ciseaux, ajuste la coupe et : "Zou ! Allez faire quelques pas dans la rue !"
Ah le changement ! Ah le bonheur ! Des Charentaises !
"Revenez me voir si ça va pas !"
Merci madame, un service de pro !
Et tout ça avec le sourire.
Me voilà à déambuler dans les rues de Ribeauvillé en ayant l'impression de marcher dans le "Village dans les nuages". Je ne rencontre ni Patanok ni Nouka mais dois arborer le même sourire béa que j'avais, minot, quand je regardais l'émission à la télé.
Au bout d'un moment, un détail me frappe. Vite, il faut que je retourne au magasin !
Ah ! la tête de la patronne quand elle me voit à nouveau passer la porte !
"Ça va pas ? me demande-t-elle inquiète.
- Non, ça va pas. Pas du tout même ! lui dis-je d'un air sérieux.
- Elles vous font mal ?
- Quoi ? Qu'est-ce qui me fait mal ?
- Les semelles ! Elles ne vous vont pas ?
- Si si, elles me vont très bien même ! Mais j'ai oublié une chose très importante : il me faut des embouts de bâtons ! tout cela dit avec un petit sourire.
- Ah ! vous m'avez fait peur ! se reprend-elle d'un air soulagé.
- Je plaisantais ! Par contre, pour les embouts, je ne plaisante pas, j'en ai vraiment besoin depuis que j'en ai perdu un sur une bouche d'égout."
Dès que j'arrive sur du dur, j'ai pour habitude de protéger mes pointes de bâtons avec des embouts. Le fait d'en avoir perdu un (bêtement, sur une grille d’eau pluviale au village de La Hoube quelques jours avant) me handicapait pas mal, mine de rien, notamment quand je passais dans les villages.
Je sors à nouveau, mes pointes bien à l'abri dans leurs embouts tout neufs et peux partir à la recherche du camping visé.
En fait de camping, c'est plus une aire de bivouac, mais avec un bloc sanitaire très correct. Quelques vacanciers sont là avec leurs camping-cars. Aucune tente. On m'indique que "la dame" doit passer plus tard et que je peux m'installer où je veux.
Va pour ici, alors. L'emplacement est calme et juste à côté des sanitaires, comme d'habitude !
L'installation est vite faite et je me pose pour coucher quelques mots dans mon carnet. C'est grâce à ces quelques notes (et les nombreuses photos prises) que je peux rédiger ce carnet de voyage sans douter des souvenirs parfois confus qui remontent à la surface quand je les convoque. D'habitude, je me mets à la rédaction d'un carnet de voyage quelques jours après la fin d'un trek, de manière à avoir des souvenirs assez frais. C'est aussi une façon pour moi de prolonger le voyage, de garder la tête en chemin à défaut des pieds.
Pour celui-ci, c'est plus compliqué. Plus délicat, dirons-nous. Plusieurs mois sont passés depuis que je suis rentré ; j'ai longuement hésité avant d'entamer sa rédaction et dois me forcer pour la poursuivre jour après jour. Mais il est encore trop tôt pour en parler.
Tenez, plutôt que me morfondre, je vais vous parler de mon sac à dos, même si c'est pas joyeux joyeux.
Voilà quelques jours, donc, que j'ai remarqué une drôle de bosse dans le bas du sac. Drôle n'est peut-être pas l'adjectif adéquat, d'ailleurs. Je dirais plutôt : inquiétante. C'est en sortant mon petit panneau solaire que je m'aperçois qu'il est déchiré par endroit, comme s'il avait été grignoté par un rongeur. Aucune chance, cela dit qu'un petit fouineur soit venu s'y frotter les dents, il est rangé dans l'emplacement de la poche à eau complètement plaqué par le reste du matériel. Même moi, j'ai du mal à le sortir, parfois, et dois quasiment vider le sac pour y parvenir.
Mais alors, quid ?
C'est en fouillant un peu plus que je découvre le pot aux roses. Les deux armatures du sac sont cassées et elles ont percé leurs gaines de tissu. Ce sont elles qui, en marchant, frottent sur la séparation de la poche à eau, l'ont percée et se sont attaquées au panneau solaire coincé entre mon dos et le reste du matériel qui le comprime.
Voilà aussi l'explication de la bosse en bas du sac et pourquoi il tient moins bien sur mes hanches et pèse tant sur mes épaules. Aucun réglage ne pouvait rattraper cela.
Je suis anéanti.
Le sac à dos est un des quatre big four, en rando, avec la tente, le matelas de sol et le sac de couchage. Un des quatre éléments les plus lourds et aussi les plus chers. Ceux sur lesquels il ne faut surtout pas se rater sous peine d'effets fortement indésirables.
Un sac à dos cassé signe en général l'arrêt du trek à plus ou moins brève échéance s'il n'y a pas moyen de le changer très vite.
Je sais que je suis en sursis.
Un boulet de plus qui va m'entrainer vers le fond.
Va pour ici, alors. L'emplacement est calme et juste à côté des sanitaires, comme d'habitude !
L'installation est vite faite et je me pose pour coucher quelques mots dans mon carnet. C'est grâce à ces quelques notes (et les nombreuses photos prises) que je peux rédiger ce carnet de voyage sans douter des souvenirs parfois confus qui remontent à la surface quand je les convoque. D'habitude, je me mets à la rédaction d'un carnet de voyage quelques jours après la fin d'un trek, de manière à avoir des souvenirs assez frais. C'est aussi une façon pour moi de prolonger le voyage, de garder la tête en chemin à défaut des pieds.
Pour celui-ci, c'est plus compliqué. Plus délicat, dirons-nous. Plusieurs mois sont passés depuis que je suis rentré ; j'ai longuement hésité avant d'entamer sa rédaction et dois me forcer pour la poursuivre jour après jour. Mais il est encore trop tôt pour en parler.
Tenez, plutôt que me morfondre, je vais vous parler de mon sac à dos, même si c'est pas joyeux joyeux.
Voilà quelques jours, donc, que j'ai remarqué une drôle de bosse dans le bas du sac. Drôle n'est peut-être pas l'adjectif adéquat, d'ailleurs. Je dirais plutôt : inquiétante. C'est en sortant mon petit panneau solaire que je m'aperçois qu'il est déchiré par endroit, comme s'il avait été grignoté par un rongeur. Aucune chance, cela dit qu'un petit fouineur soit venu s'y frotter les dents, il est rangé dans l'emplacement de la poche à eau complètement plaqué par le reste du matériel. Même moi, j'ai du mal à le sortir, parfois, et dois quasiment vider le sac pour y parvenir.
Mais alors, quid ?
C'est en fouillant un peu plus que je découvre le pot aux roses. Les deux armatures du sac sont cassées et elles ont percé leurs gaines de tissu. Ce sont elles qui, en marchant, frottent sur la séparation de la poche à eau, l'ont percée et se sont attaquées au panneau solaire coincé entre mon dos et le reste du matériel qui le comprime.
Voilà aussi l'explication de la bosse en bas du sac et pourquoi il tient moins bien sur mes hanches et pèse tant sur mes épaules. Aucun réglage ne pouvait rattraper cela.
Je suis anéanti.
Le sac à dos est un des quatre big four, en rando, avec la tente, le matelas de sol et le sac de couchage. Un des quatre éléments les plus lourds et aussi les plus chers. Ceux sur lesquels il ne faut surtout pas se rater sous peine d'effets fortement indésirables.
Un sac à dos cassé signe en général l'arrêt du trek à plus ou moins brève échéance s'il n'y a pas moyen de le changer très vite.
Je sais que je suis en sursis.
Un boulet de plus qui va m'entrainer vers le fond.