La traversée du Massif des Vosges, malgré tout !
Parti pour un trek de 4 mois, abandonné au bout de 16 jours.
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Récit d'une aventure qui n'est pas passée du tout comme prévu...
Quand : 13/06/2024
Durée : 16 jours
Durée : 16 jours
Distance globale :
432km
Dénivelées :
+22478m /
-21133m
Alti min/max : 164m/1391m
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
Précisions :
Tous les trajets aller et retour ont été faits en train, à part un taxi dans Paris pour aller de la gare de l'Est à la gare Montparnasse.
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Vue d'ensemble
Le topo : Prologue (mise à jour : 06 nov.)
Distance section :
432km
Dénivelées section :
+10710m /
-10531m
Section Alti min/max : 167m/1391m
Description :
La traversée du Massif des Vosges est un trek qui part de Wissembourg, à la frontière allemande, jusqu'à Belfort.
Un petite vingtaine de jours sont prévus pour parcourir les 430km.
Un petite vingtaine de jours sont prévus pour parcourir les 430km.
Le compte-rendu : Prologue (mise à jour : 06 nov.)
Anatomie d'un échec
Sur le papier ça avait l'air séduisant : 3 000km, 138 000m de dénivelé, 14 parcs naturels traversés, 2 chaines de montagnes, 4 mois d'immersion.
L'Hexatrek est le thru-hike qu'il manquait à la France.
Nous sommes fin mars 2023. Je prends mon café du matin, tranquillement, en feuilletant le dernier numéro de Carnets d'Aventures. Je n'irai pas plus loin que la page 7. C'est là, en effet, que je bloque sur les quelques lignes qui décrivent l'aventure de Cécile qui a parcouru l'Hexatrek en 2022.
Je devrais dire l'Aventure, d'ailleurs, avec un grand A, car 2022, c'est la date de naissance de ce trek si particulier. Autant dire que Cécile fait partie des pionniers, des défricheurs.
De suite, je pars à la pêche aux infos sur cette randonnée hors-norme. Le site Hexatrek.com m'apporte l'essentiel, mais ma faim grandit au fur et à mesure que je découvre le parcours. Après moult tergiversations avec ma conscience, je finis même par entrer sur le salon Discord des Hexatrekeurs, faisant taire la petite voix qui hurle à l'hérésie dans ma tête à propos des données personnelles.
Dès lors, ce sera mon quotidien et, je peux bien l'avouer, ça l'est encore au moment où j'écris ces lignes, malgré tout.
Ce n'est pas mon premier trek, aussi je sais que j'aurai besoin de temps pour me préparer correctement. Me préparer et préparer mon entourage aussi. Il va falloir convaincre, rassurer, expliquer encore et encore. Mon discours est rodé ; j'ai l'habitude. Je sais que je ne partirai pas cette année, ce sera pour 2024 au mieux.
Et 2024 arrive.
J'accélère. Voilà, la famille me suit. Un grand pas est franchi. Il m'en faut un autre pour ne pas marcher à cloche-pied : le boulot. C'est loin d'être gagné. Prendre cinq mois de pause (je prévois une marge) n'est pas à la portée de tout le monde. Mes compteurs de jours de congés et d'heures supplémentaires débordent de partout, ce n'est pas le problème. C'est plutôt le moment de l'année qui risque coincer : l'été est la période la plus tendue dans ma branche, mais j'ai déjà tenté le coup dans le passé pour un trek moins long et c'est passé crème. La réponse ne viendra pas de suite, il faut que cela gravisse les échelons. Ces quelques jours d'angoisse ne seront pas sans me rappeler l'attente des résultats du Bac ! Le verdict tombe un matin, dans mon bureau : ça passe ! Pour un peu, j'aurais embrassé mon boss !
C'était le dernier feu à passer au vert. Il me reste trois mois pour peaufiner ma préparation.
J'ai déjà la majorité du matos. Je ne change que mon sac de couchage pour un deux fois plus léger. J'aurais peut-être dû y regarder de plus près...
J'enchaîne les sorties avec mon sac chargé. L'allègement est une alchimie délicate, je le sais. Le poids est un ennemi redoutable, mais il est parfois aussi synonyme d'un certain confort, et avec l'âge, le confort devient lui aussi un argument de poids !
Mon road-book est prêt. Des heures passées sur mon logiciel de cartographie à suivre la trace centaine de mètres par centaine de mètres. J'ai déjà parcouru quatre ou cinq fois l'Hexatrek sans bouger de mon bureau ! Dernières retouches, dernières infos glanées : numéro de téléphone d'un camping, prix d'un refuge, horaire d'ouverture d'un commerce, modification de la trace pour éviter le bitume, plan B, plan C, plan D en cas de galère, etc.
J'aime ces moments de préparation. J'ai déjà l'impression d'y être.
Derniers préparatifs, recherche des trajets les plus avantageux pour rallier le départ. Ce sera en train. Entièrement en train.
Et puis la date tombe : je pars le 29 mai de Wissembourg.
Dans le premier train qui m'amène à Bordeaux, je regarde défiler le paysage.
C'est parti.
Sensations mêlées d'excitation, beaucoup, et d'angoisse, un peu.
Cette angoisse qui me hante depuis le début. Le tout début.
Cette angoisse que j'ai cherché à atténuer du mieux que je pouvais, jusqu'à l'ignorer.
La petite voix à faire taire à tout prix.
Un déni fatal.
Sur le papier ça avait l'air séduisant : 3 000km, 138 000m de dénivelé, 14 parcs naturels traversés, 2 chaines de montagnes, 4 mois d'immersion.
L'Hexatrek est le thru-hike qu'il manquait à la France.
Nous sommes fin mars 2023. Je prends mon café du matin, tranquillement, en feuilletant le dernier numéro de Carnets d'Aventures. Je n'irai pas plus loin que la page 7. C'est là, en effet, que je bloque sur les quelques lignes qui décrivent l'aventure de Cécile qui a parcouru l'Hexatrek en 2022.
Je devrais dire l'Aventure, d'ailleurs, avec un grand A, car 2022, c'est la date de naissance de ce trek si particulier. Autant dire que Cécile fait partie des pionniers, des défricheurs.
De suite, je pars à la pêche aux infos sur cette randonnée hors-norme. Le site Hexatrek.com m'apporte l'essentiel, mais ma faim grandit au fur et à mesure que je découvre le parcours. Après moult tergiversations avec ma conscience, je finis même par entrer sur le salon Discord des Hexatrekeurs, faisant taire la petite voix qui hurle à l'hérésie dans ma tête à propos des données personnelles.
Dès lors, ce sera mon quotidien et, je peux bien l'avouer, ça l'est encore au moment où j'écris ces lignes, malgré tout.
Ce n'est pas mon premier trek, aussi je sais que j'aurai besoin de temps pour me préparer correctement. Me préparer et préparer mon entourage aussi. Il va falloir convaincre, rassurer, expliquer encore et encore. Mon discours est rodé ; j'ai l'habitude. Je sais que je ne partirai pas cette année, ce sera pour 2024 au mieux.
Et 2024 arrive.
J'accélère. Voilà, la famille me suit. Un grand pas est franchi. Il m'en faut un autre pour ne pas marcher à cloche-pied : le boulot. C'est loin d'être gagné. Prendre cinq mois de pause (je prévois une marge) n'est pas à la portée de tout le monde. Mes compteurs de jours de congés et d'heures supplémentaires débordent de partout, ce n'est pas le problème. C'est plutôt le moment de l'année qui risque coincer : l'été est la période la plus tendue dans ma branche, mais j'ai déjà tenté le coup dans le passé pour un trek moins long et c'est passé crème. La réponse ne viendra pas de suite, il faut que cela gravisse les échelons. Ces quelques jours d'angoisse ne seront pas sans me rappeler l'attente des résultats du Bac ! Le verdict tombe un matin, dans mon bureau : ça passe ! Pour un peu, j'aurais embrassé mon boss !
C'était le dernier feu à passer au vert. Il me reste trois mois pour peaufiner ma préparation.
J'ai déjà la majorité du matos. Je ne change que mon sac de couchage pour un deux fois plus léger. J'aurais peut-être dû y regarder de plus près...
J'enchaîne les sorties avec mon sac chargé. L'allègement est une alchimie délicate, je le sais. Le poids est un ennemi redoutable, mais il est parfois aussi synonyme d'un certain confort, et avec l'âge, le confort devient lui aussi un argument de poids !
Mon road-book est prêt. Des heures passées sur mon logiciel de cartographie à suivre la trace centaine de mètres par centaine de mètres. J'ai déjà parcouru quatre ou cinq fois l'Hexatrek sans bouger de mon bureau ! Dernières retouches, dernières infos glanées : numéro de téléphone d'un camping, prix d'un refuge, horaire d'ouverture d'un commerce, modification de la trace pour éviter le bitume, plan B, plan C, plan D en cas de galère, etc.
J'aime ces moments de préparation. J'ai déjà l'impression d'y être.
Derniers préparatifs, recherche des trajets les plus avantageux pour rallier le départ. Ce sera en train. Entièrement en train.
Et puis la date tombe : je pars le 29 mai de Wissembourg.
Dans le premier train qui m'amène à Bordeaux, je regarde défiler le paysage.
C'est parti.
Sensations mêlées d'excitation, beaucoup, et d'angoisse, un peu.
Cette angoisse qui me hante depuis le début. Le tout début.
Cette angoisse que j'ai cherché à atténuer du mieux que je pouvais, jusqu'à l'ignorer.
La petite voix à faire taire à tout prix.
Un déni fatal.