L'Irlande par Jacqueline ! La verte Érin, pour un tour complet à vélo.
L'irlande ! La Verte Érin... aux paysages verdoyants. Irlande, Irlande du nord, voilà mon projet de cette année 2025 pour un tour complet de trois mille kilomètres auquel il faudra ajouter ma traversée de la France de Roscoff à Besançon : mille-cinq-cents kilomètres.
Partir seule à vélo pour faire le tour de France, rallier Saint-Nazaire à la mer Noire ou encore pédaler de Besançon jusqu’au cap Nord, ce n’est pas simplement admirer des paysages, des villes, des musées et goûter à de nouvelles saveurs. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres cultures, de plonger dans des traditions inconnues et, peut-être plus que tout, d’apprendre à se connaître soi-même.
Partir seule à vélo pour faire le tour de France, rallier Saint-Nazaire à la mer Noire ou encore pédaler de Besançon jusqu’au cap Nord, ce n’est pas simplement admirer des paysages, des villes, des musées et goûter à de nouvelles saveurs. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres cultures, de plonger dans des traditions inconnues et, peut-être plus que tout, d’apprendre à se connaître soi-même.
When : 7/2/25
Length : 65 days
Length : 65 days
Total distance :
5613km
Height difference :
+19281m /
-19251m
Alti min/max : 0m/550m
Eco travel
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
Possible with
train
ferry
999 reader(s)
-
Global view
Guidebook : Section 4 : du 25 au 29 juille.. (updated : hier)
Section distance :
487km
Height difference for this section :
+1238m /
-1282m
Section Alti min/max : 0m/191m
Description :
Mountshannn , Connagh, Flesk, Kilebrack, Loughrea, Galway, Knocknacarragh 82,1km 450 m
Galway 30 km
Galway, Na Forbacha, Baile na hAbham, Caas Camus, Dhoire lorrais, Doonregan, Toombeola puis à G pour Roundstone 83,7 km 386 m
Roundstone, Ballinaboy, Clifden, Ardmore, Moyard, Letterfrack, Tullycross, Salrock (Connemara) 75 km 394 m
Salrock, Leenane, Ben Creggan, Liscarney, Westport 64 km 410 m
Galway 30 km
Galway, Na Forbacha, Baile na hAbham, Caas Camus, Dhoire lorrais, Doonregan, Toombeola puis à G pour Roundstone 83,7 km 386 m
Roundstone, Ballinaboy, Clifden, Ardmore, Moyard, Letterfrack, Tullycross, Salrock (Connemara) 75 km 394 m
Salrock, Leenane, Ben Creggan, Liscarney, Westport 64 km 410 m
Report : Section 4 : du 25 au 29 juille.. (updated : hier)
Pour ceux qui me suivent et s’inquiètent. Tout va bien ! Mais il me reste peu de temps pour écrire… Et j’ai une semaine de retard dans mon cahier.
J’avance je suis arrivée au point violet, presqu’au Nord.
J’avance je suis arrivée au point violet, presqu’au Nord.
…
Mercredi 23 juillet - 22e jour
83,7 km / 386 m
Galway, Na Forbacha, Baile na hAbham, Caas Camus, Dhoire lorrais, Doonregan,
Toombeola puis à G pour Roundstone
Debout dès l’aurore après une nuit d’insomnie. Mais tout va bien. Je suis en forme. L’exercice physique à haute dose exerce certaines modifications physiques grâce notamment aux endorphines, aux anti-inflammatoires et à un système immunitaire renforcé. Les quatre hormones du bonheur sont là ; Dopamine, ocytocine, sérotonine et endorphine. De quoi parfaire mon voyage !
En principe l’essentiel est rangé dans les sacoches la veille afin d’être opérationnel le plus tôt possible. Mais hier soir, j’ai discuté tardivement avec cette dame. Exceptionnellement la tente est quasiment sèche ce matin. Pas de pluie, pas de rosée. Chaque petit événement simplifiant la vie est un plaisir lorsque l’on est une nomade.
J’emprunte la R336, route régionale très circulante. Je circule sur le trottoir. Il me met en sécurité durant trente kilomètres. Trente kilomètres pour desservir une maison de temps à autre ! C’est parfait pour moi ! Il est soit à ma gauche, qui est la droite chez nous, ou soit à ma droite qui est la gauche chez nous. Enfin ! J’ai intégré les repères de la conduite à gauche, y compris pour la circulation sur les ronds-points ou dans les carrefours. Lors de la traversée de la route à pied, ce point reste sensible. Je ne sais dans quel sens arrivent les voitures.
Passant ma vie dehors, il m’est impératif d’être extrêmement vigilante. C’est tout un apprentissage. Une inversion de soixante-douze ans d’expériences.
Peu avant Spiddal, un groupement de maisons colorées m’arrêtent. Un îlot pour touristes français avec différentes boutiques ; galerie d’art, maroquinerie… et un musée avec fabrication d’objets en rotin, pulls, écharpes et tours de cou en bonne laine de mouton d’Irlande. J’achète une écharpe et un tour de cou. J’ai égaré ce dernier qui m’était très utile, car parfois j’ai froid. Mon corps n’a pas encore inversé son processus d’habituation au froid. Je suis encore dans la lutte contre la canicule française et celle de l’Irlande du sud. Évidemment, le site comporte un bar avec de nombreuses pâtisseries et des cafés de toutes sortes : small, médium et large. Large… un demi-litre environ.
Les Français visitent le Connemara. Nous connaissons tous ce mot par une chanson française de 1981.
J’entre progressivement dans le Connemara où 80 % des terres sont incultivables.
Cromwell (1649). Après des massacres, les survivants paysans catholiques furent déportés à l’ouest du fleuve Shannon. Cromwell aurait alors prononcé ces paroles : « To Connacht or to Hell », c'est-à-dire : « Le Connacht ou l'enfer ». Le Connacht servit en effet pendant longtemps de zone refuge aux Irlandais catholiques face à l'oppresseur britannique.
Et pourtant, grâce à une économie semi-autarcique et à beaucoup de sacrifices, la population, nombreuse arrivait à survivre, à perpétuer sa langue et à affirmer son identité. La grande famine de 1845 brisa cette société, et l’immense hémorragie de l’émigration acheva de la désorganiser.
Est-ce le passé qui surgit devant moi ? Des ruines de petites masures de pierre avec quelques lopins de terre. De toutes petites parcelles qu’il a fallu épierrer. Les pierres ont été utilisées pour la construction des murs qui, parfois, sont arrêtés par un rocher impossible à déplacer, mais reprennent au bout de ce même rocher. Ces murs sont accidentés, irréguliers, épousant un sol tourmenté.
Je suis émue. Je ressens le passé qui se dégage de ces lieux. Un tout petit lopin pour faire paître une vache. Un autre pour cultiver des pommes-de-terre. Et une masure pour se mettre à l’abri, chauffée aux galettes de tourbe. Le tout loué à de riches propriétaires.
Puis je quitte ce lieu en bordure de mer.
J’atteins des plateaux couverts de lande à l’herbe basse, puis de vastes zones couvertes de lacs. Les montagnes sont proches.
Et je n’en finis pas de pédaler avec l’impression que je me dirige trop à l’est. Seule ! Je suis seule d’un lac à l’autre. Les paysages changent d’aspect, présentant des terres rocailleuses et dépouillées qui alternent avec les tourbières. Quelques maisons de-ci de-là, et je me rends compte de ma méprise. Lors de mes lectures, de l’autrice Edna O’Brien pour ne citer qu’elle par exemple, j’imaginais que la tourbe placée dans les cheminées étaient en forme de galettes. En réalité, ce sont des bûches de trente centimètres, parallélépipédiques de 10 x 10 cm, dont quelques racines en dépassent. D’importantes quantités sont entreposées sous des hangars.
J’observe, des tranchées creusées par l’extraction de la tourbe ; de petits tas au milieu des tourbières de cinq ou six briquettes, posées à la verticale et en appui les unes avec les autres, terminent leur séchage ; des tas de briquettes au bord de la route ; dans les champs, des sacs en plastique d’environ cinquante litres, remplis de ces briquettes attendent, ouverts, face au vent. Je suis fascinée par ce simple fait. J’ai l’impression que mes lectures s’animent.
Un automobiliste s’arrête. Il
s’inquiète de me savoir dans ces montagnes. Il est rassuré lorsque je lui dis que je vais à Roundstone. Je ne suis pas perdue. Pour un automobiliste, c’est la porte à côté, mais pas pour moi.
Évidemment, j’ai le vent de face.
Victoire ! La route n’a pas rencontré les semelles de mes chaussures, sinon pour photographier toute une variété de panoramas durant ma journée. J’ai progressé depuis le début de mon voyage.
Mes deux compères, traces Garmin et Google Maps ne s’accordent absolument pas. Leur danse est chaotique. Ils se marchent sur les pieds. De surcroît les noms des lieux sont écrits en gaélique.
Cela fait douze heures que je suis partie avec simplement deux petites pauses d’une demi-heure. J’ai donc pédalé onze heures.
J’arrive enfin au bord de l’océan Atlantique par de belles descentes que je dois remonter en partie pour rejoindre le village de Roundstone et arriver ensuite dans un camping à vingt heures, après une étape de quatre-vingt-cinq kilomètres, peut-être plus, car tous mes appareils de mesure ne fonctionnent plus.
Je passe la soirée avec Lucie, Irlandaise, qui a pris quelques jours de vacances, et Seng, Français, en vacances avec sa femme. Chaque camping en Irlande possède une cuisine avec salle à manger. Seng me demande comment je me dirige. Lorsque je lui montre mon pauvre GPS, il le prend dans ses délicates mains d’informaticien, et l’appareil s’ouvre en deux comme par magie pour livrer ses secrets. L’humidité a désagrégé le joint et la colle du cadran. Seng me conseille : « Tentez de le sécher. Vous pouvez le placer sous le sèche-mains pendant une dizaine de minutes. » J’écouterai ce conseil, mais sans succès. Seng nous raconte sa venue en France, encore enfant, depuis le Laos.
En apprenant ma mésaventure au camping de Doonbeg, Lucie recherche sur son téléphone la photo dudit camping, car elle veut la confirmation de l’endroit. La douce Lucie qui habite le comté de Clare m’annonce tout de go : « Avec mes amis motards, nous irons rencontré ce monsieur. En Irlande on ne refuse jamais l’hospitalité ! »
Elle m’informe aussi : « Trump possède un terrain de golf dans ce village ! »
Lucie nous raconte l’extraction de la tourbe. (Je rapporterai ses paroles plus tard !)
Puis il est très tard ! Il fait froid !
Lucie me montre sa bouillotte et va prendre une douche pour se réchauffer. Dans la nuit, je rejoints le fond d’un champ du camping quatre étoiles, gratuit pour moi, car je ne réussirai pas à rencontrer le gérant.
83,7 km / 386 m
Galway, Na Forbacha, Baile na hAbham, Caas Camus, Dhoire lorrais, Doonregan,
Toombeola puis à G pour Roundstone
Debout dès l’aurore après une nuit d’insomnie. Mais tout va bien. Je suis en forme. L’exercice physique à haute dose exerce certaines modifications physiques grâce notamment aux endorphines, aux anti-inflammatoires et à un système immunitaire renforcé. Les quatre hormones du bonheur sont là ; Dopamine, ocytocine, sérotonine et endorphine. De quoi parfaire mon voyage !
En principe l’essentiel est rangé dans les sacoches la veille afin d’être opérationnel le plus tôt possible. Mais hier soir, j’ai discuté tardivement avec cette dame. Exceptionnellement la tente est quasiment sèche ce matin. Pas de pluie, pas de rosée. Chaque petit événement simplifiant la vie est un plaisir lorsque l’on est une nomade.
J’emprunte la R336, route régionale très circulante. Je circule sur le trottoir. Il me met en sécurité durant trente kilomètres. Trente kilomètres pour desservir une maison de temps à autre ! C’est parfait pour moi ! Il est soit à ma gauche, qui est la droite chez nous, ou soit à ma droite qui est la gauche chez nous. Enfin ! J’ai intégré les repères de la conduite à gauche, y compris pour la circulation sur les ronds-points ou dans les carrefours. Lors de la traversée de la route à pied, ce point reste sensible. Je ne sais dans quel sens arrivent les voitures.
Passant ma vie dehors, il m’est impératif d’être extrêmement vigilante. C’est tout un apprentissage. Une inversion de soixante-douze ans d’expériences.
Peu avant Spiddal, un groupement de maisons colorées m’arrêtent. Un îlot pour touristes français avec différentes boutiques ; galerie d’art, maroquinerie… et un musée avec fabrication d’objets en rotin, pulls, écharpes et tours de cou en bonne laine de mouton d’Irlande. J’achète une écharpe et un tour de cou. J’ai égaré ce dernier qui m’était très utile, car parfois j’ai froid. Mon corps n’a pas encore inversé son processus d’habituation au froid. Je suis encore dans la lutte contre la canicule française et celle de l’Irlande du sud. Évidemment, le site comporte un bar avec de nombreuses pâtisseries et des cafés de toutes sortes : small, médium et large. Large… un demi-litre environ.
Les Français visitent le Connemara. Nous connaissons tous ce mot par une chanson française de 1981.
J’entre progressivement dans le Connemara où 80 % des terres sont incultivables.
Cromwell (1649). Après des massacres, les survivants paysans catholiques furent déportés à l’ouest du fleuve Shannon. Cromwell aurait alors prononcé ces paroles : « To Connacht or to Hell », c'est-à-dire : « Le Connacht ou l'enfer ». Le Connacht servit en effet pendant longtemps de zone refuge aux Irlandais catholiques face à l'oppresseur britannique.
Et pourtant, grâce à une économie semi-autarcique et à beaucoup de sacrifices, la population, nombreuse arrivait à survivre, à perpétuer sa langue et à affirmer son identité. La grande famine de 1845 brisa cette société, et l’immense hémorragie de l’émigration acheva de la désorganiser.
Est-ce le passé qui surgit devant moi ? Des ruines de petites masures de pierre avec quelques lopins de terre. De toutes petites parcelles qu’il a fallu épierrer. Les pierres ont été utilisées pour la construction des murs qui, parfois, sont arrêtés par un rocher impossible à déplacer, mais reprennent au bout de ce même rocher. Ces murs sont accidentés, irréguliers, épousant un sol tourmenté.
Je suis émue. Je ressens le passé qui se dégage de ces lieux. Un tout petit lopin pour faire paître une vache. Un autre pour cultiver des pommes-de-terre. Et une masure pour se mettre à l’abri, chauffée aux galettes de tourbe. Le tout loué à de riches propriétaires.
Puis je quitte ce lieu en bordure de mer.
J’atteins des plateaux couverts de lande à l’herbe basse, puis de vastes zones couvertes de lacs. Les montagnes sont proches.
Et je n’en finis pas de pédaler avec l’impression que je me dirige trop à l’est. Seule ! Je suis seule d’un lac à l’autre. Les paysages changent d’aspect, présentant des terres rocailleuses et dépouillées qui alternent avec les tourbières. Quelques maisons de-ci de-là, et je me rends compte de ma méprise. Lors de mes lectures, de l’autrice Edna O’Brien pour ne citer qu’elle par exemple, j’imaginais que la tourbe placée dans les cheminées étaient en forme de galettes. En réalité, ce sont des bûches de trente centimètres, parallélépipédiques de 10 x 10 cm, dont quelques racines en dépassent. D’importantes quantités sont entreposées sous des hangars.
J’observe, des tranchées creusées par l’extraction de la tourbe ; de petits tas au milieu des tourbières de cinq ou six briquettes, posées à la verticale et en appui les unes avec les autres, terminent leur séchage ; des tas de briquettes au bord de la route ; dans les champs, des sacs en plastique d’environ cinquante litres, remplis de ces briquettes attendent, ouverts, face au vent. Je suis fascinée par ce simple fait. J’ai l’impression que mes lectures s’animent.
Un automobiliste s’arrête. Il
s’inquiète de me savoir dans ces montagnes. Il est rassuré lorsque je lui dis que je vais à Roundstone. Je ne suis pas perdue. Pour un automobiliste, c’est la porte à côté, mais pas pour moi.
Évidemment, j’ai le vent de face.
Victoire ! La route n’a pas rencontré les semelles de mes chaussures, sinon pour photographier toute une variété de panoramas durant ma journée. J’ai progressé depuis le début de mon voyage.
Mes deux compères, traces Garmin et Google Maps ne s’accordent absolument pas. Leur danse est chaotique. Ils se marchent sur les pieds. De surcroît les noms des lieux sont écrits en gaélique.
Cela fait douze heures que je suis partie avec simplement deux petites pauses d’une demi-heure. J’ai donc pédalé onze heures.
J’arrive enfin au bord de l’océan Atlantique par de belles descentes que je dois remonter en partie pour rejoindre le village de Roundstone et arriver ensuite dans un camping à vingt heures, après une étape de quatre-vingt-cinq kilomètres, peut-être plus, car tous mes appareils de mesure ne fonctionnent plus.
Je passe la soirée avec Lucie, Irlandaise, qui a pris quelques jours de vacances, et Seng, Français, en vacances avec sa femme. Chaque camping en Irlande possède une cuisine avec salle à manger. Seng me demande comment je me dirige. Lorsque je lui montre mon pauvre GPS, il le prend dans ses délicates mains d’informaticien, et l’appareil s’ouvre en deux comme par magie pour livrer ses secrets. L’humidité a désagrégé le joint et la colle du cadran. Seng me conseille : « Tentez de le sécher. Vous pouvez le placer sous le sèche-mains pendant une dizaine de minutes. » J’écouterai ce conseil, mais sans succès. Seng nous raconte sa venue en France, encore enfant, depuis le Laos.
En apprenant ma mésaventure au camping de Doonbeg, Lucie recherche sur son téléphone la photo dudit camping, car elle veut la confirmation de l’endroit. La douce Lucie qui habite le comté de Clare m’annonce tout de go : « Avec mes amis motards, nous irons rencontré ce monsieur. En Irlande on ne refuse jamais l’hospitalité ! »
Elle m’informe aussi : « Trump possède un terrain de golf dans ce village ! »
Lucie nous raconte l’extraction de la tourbe. (Je rapporterai ses paroles plus tard !)
Puis il est très tard ! Il fait froid !
Lucie me montre sa bouillotte et va prendre une douche pour se réchauffer. Dans la nuit, je rejoints le fond d’un champ du camping quatre étoiles, gratuit pour moi, car je ne réussirai pas à rencontrer le gérant.
…
Jeudi 24 juillet - 23e jour
75 km / 394 m
Roundstone, Ballinaboy, Clifden
Ardmore, Moyard, Letterfrack, Tullycross, Salrock
Ce matin, Lucie vient me demander : « Quelle est ta philosophie de vie pour te déplacer à vélo et aussi pour monter et démonter ton campement quotidiennement. »
Pour moi, c’est un rêve d’enfance ! C’est un besoin de liberté ! C’est prendre le temps ! C’est s’imprégner de la nature ! C’est découvrir le monde et les gens d’une façon hors du commun…
À chaque départ, dès que j’ai pris en main ma lourde monture, je sais que je fais ce que j’aime. D’emblée, je suis envahie par une immense sensation de liberté et de légèreté. Je plonge dans un changement radical de mes habitudes valorisant l’autonomie, l’entraide, le dépassement de soi, les découvertes, le plaisir d’avancer selon un mode de déplacement doux.
De citadine, je deviens nomade.
De discrète, je deviens volubile.
De solitaire, je deviens liante.
D’effacée, je deviens exubérante.
De taciturne, je deviens communicative.
Et parfois, de citadine au confort certain, je deviens vagabonde.
Lucie m’écoute avec attention. Elle m’avoue : « Nos conversations d’hier et de ce matin m’ont apporté beaucoup de réconfort. Je te remercie. » je n’ai pas gardé de contacts avec Lucie. Quel dommage !
À mon départ, je fais connaissance brièvement avec un jeune couple de Parisiens. Ils sont partis de Dublin pour une traversée de l’Irlande en passant par la ville d’Althone, rejoindre Galway en vue de découvrir le Connemara.
Le garçon m’informe qu’ils suivent l’Eurovelo1 grâce à une application qu’il a téléchargée et qui reprend l’intégralité de l’Eurovélo1. Du cap Nord au Portugal. Cette trace est découpée en 224 séquences.
Avant la ville de Clifden, ville de deux-mille habitants, considérée comme la capitale du Connemara, je m’arrête… Je ne peux faire l’impasse. Sur un espace au bord de la route, Edna est là ! Dans son van à cheval qu’elle a personnalisé.
Magnifique ! Il est peint en rose aux fleurs blanches dont le cœur est jaune. Le salon d’été, constitué de petites tables roses aussi, m’accueille pour le déjeuner où je me régale d’un sandwich garni de boudin blanc et noir. Je résiste aux pâtisseries, décorées avec brio, qui sont déposées sous cloches.
Je remarque que le pull d’Edna est en parfait accord avec son van. Quel bon moment avec la fantaisiste Edna !
J’arrive à Clifden. Je dois remplacer ma béquille qui montre quelques faiblesses. Décidément, je ne pourrai plus me vanter de posséder le vélo le plus robuste au monde !
Je m’arrête à Clifden bike shop où Stuart, le mécanicien, recherche la plus robuste des béquilles pour supporter ma bicyclette et sa lourde charge. Il prend le temps. Il installe aussi un compteur puisque le mien ne fonctionne plus, même après être allée changer la pile chez le bijoutier de Clifden.
Rien n’a résisté aux pluies irlandaises ! Le précédent était un véritable petit ordinateur avec de nombreuses fonctions. Celui-ci est un modèle de base.
Stuart , garçon extrêmement sympathique parle un peu français.
Il me dit : « Je suis absolument ravi d’avoir remis votre vélo en état et, aujourd’hui, j’ai appris un nouveau mot français : béquille. »
Merci ci à Stuart, patient et chaleureux. J’ai eu le temps, pendant la remise en état, de me promener dans la jolie ville de Clifden.
Un camping est situé non loin. Mon étape se termine après vingt-cinq kilomètres. Deviendrais-je fainéante ? Ou alors dois-je considérer qu’une remise en état vaut bien une demi-journée de pédalage.
Je peux enfin laver mon linge ! Depuis plus d’une semaine, je n’ai pas eu de machine à laver à disposition. Tout ce qui est en tissu pénètre dans la machine. Sauf la tente ! Malgré de bonnes sacoches étanches, mes effets ont absorbés l’humidité.
Au cours de cette fin d’après-midi, je ressens des démangeaisons au niveau du visage. Les petites mouches dévoreuses, les midges, à peine visibles, sont à l’œuvre. Je suis un véritable festin pour elles. Je vais devoir porter ma moustiquaire de tête. Déjà que je n’ai pas fière allure, je pense que cela complétera le tableau.
75 km / 394 m
Roundstone, Ballinaboy, Clifden
Ardmore, Moyard, Letterfrack, Tullycross, Salrock
Ce matin, Lucie vient me demander : « Quelle est ta philosophie de vie pour te déplacer à vélo et aussi pour monter et démonter ton campement quotidiennement. »
Pour moi, c’est un rêve d’enfance ! C’est un besoin de liberté ! C’est prendre le temps ! C’est s’imprégner de la nature ! C’est découvrir le monde et les gens d’une façon hors du commun…
À chaque départ, dès que j’ai pris en main ma lourde monture, je sais que je fais ce que j’aime. D’emblée, je suis envahie par une immense sensation de liberté et de légèreté. Je plonge dans un changement radical de mes habitudes valorisant l’autonomie, l’entraide, le dépassement de soi, les découvertes, le plaisir d’avancer selon un mode de déplacement doux.
De citadine, je deviens nomade.
De discrète, je deviens volubile.
De solitaire, je deviens liante.
D’effacée, je deviens exubérante.
De taciturne, je deviens communicative.
Et parfois, de citadine au confort certain, je deviens vagabonde.
Lucie m’écoute avec attention. Elle m’avoue : « Nos conversations d’hier et de ce matin m’ont apporté beaucoup de réconfort. Je te remercie. » je n’ai pas gardé de contacts avec Lucie. Quel dommage !
À mon départ, je fais connaissance brièvement avec un jeune couple de Parisiens. Ils sont partis de Dublin pour une traversée de l’Irlande en passant par la ville d’Althone, rejoindre Galway en vue de découvrir le Connemara.
Le garçon m’informe qu’ils suivent l’Eurovelo1 grâce à une application qu’il a téléchargée et qui reprend l’intégralité de l’Eurovélo1. Du cap Nord au Portugal. Cette trace est découpée en 224 séquences.
Avant la ville de Clifden, ville de deux-mille habitants, considérée comme la capitale du Connemara, je m’arrête… Je ne peux faire l’impasse. Sur un espace au bord de la route, Edna est là ! Dans son van à cheval qu’elle a personnalisé.
Magnifique ! Il est peint en rose aux fleurs blanches dont le cœur est jaune. Le salon d’été, constitué de petites tables roses aussi, m’accueille pour le déjeuner où je me régale d’un sandwich garni de boudin blanc et noir. Je résiste aux pâtisseries, décorées avec brio, qui sont déposées sous cloches.
Je remarque que le pull d’Edna est en parfait accord avec son van. Quel bon moment avec la fantaisiste Edna !
J’arrive à Clifden. Je dois remplacer ma béquille qui montre quelques faiblesses. Décidément, je ne pourrai plus me vanter de posséder le vélo le plus robuste au monde !
Je m’arrête à Clifden bike shop où Stuart, le mécanicien, recherche la plus robuste des béquilles pour supporter ma bicyclette et sa lourde charge. Il prend le temps. Il installe aussi un compteur puisque le mien ne fonctionne plus, même après être allée changer la pile chez le bijoutier de Clifden.
Rien n’a résisté aux pluies irlandaises ! Le précédent était un véritable petit ordinateur avec de nombreuses fonctions. Celui-ci est un modèle de base.
Stuart , garçon extrêmement sympathique parle un peu français.
Il me dit : « Je suis absolument ravi d’avoir remis votre vélo en état et, aujourd’hui, j’ai appris un nouveau mot français : béquille. »
Merci ci à Stuart, patient et chaleureux. J’ai eu le temps, pendant la remise en état, de me promener dans la jolie ville de Clifden.
Un camping est situé non loin. Mon étape se termine après vingt-cinq kilomètres. Deviendrais-je fainéante ? Ou alors dois-je considérer qu’une remise en état vaut bien une demi-journée de pédalage.
Je peux enfin laver mon linge ! Depuis plus d’une semaine, je n’ai pas eu de machine à laver à disposition. Tout ce qui est en tissu pénètre dans la machine. Sauf la tente ! Malgré de bonnes sacoches étanches, mes effets ont absorbés l’humidité.
Au cours de cette fin d’après-midi, je ressens des démangeaisons au niveau du visage. Les petites mouches dévoreuses, les midges, à peine visibles, sont à l’œuvre. Je suis un véritable festin pour elles. Je vais devoir porter ma moustiquaire de tête. Déjà que je n’ai pas fière allure, je pense que cela complétera le tableau.
…
Vendredi 25 juillet - 24e jour
75 km / 394 m
Roundstone, Ballinaboy,
Clifden, Ardmore, Moyard, Letterfrack, Tullycross, Salrock (Connemara)
Vendtedi 25 juillet
Il pleut, j’entends les gouttes tomber sur ma tente avec sa cadence régulière et douce. Elle agit comme un calmant naturel. Ce son enveloppant est un bruit blanc ou bruit rose, en créant un fond sonore stable. Je resterais volontiers des heures enveloppée de mon duvet.
C’est moins drôle lorsqu’il faut boucler les sacoches courbées en sous la tente. Je ne vois plus la vie en rose et blanc.
Dans la salle commune un cycliste s’adresse à moi. Il habite à Belfast et sillonne le Connemara. Il me tend la main et se présente. C’est une tradition irlandaise que d’annoncer son prénom et son patronyme. Il ne comprend pas mon prénom et je ne comprends pas non plus le sien. Il me fait un geste avec les deux mains jointes. Il s’appelle Amen. Devant mon sourire, Amen O’Connor poursuit : « Je ne me serais jamais choisi ce prénom-là ! » Entre cyclistes, la fraternité est toujours de mise.
Aujourd’hui je vais contourner le le parc national du Connemara. À l’extrémité d’une baie, je m’arrête à une épicerie avec sa station-service et une vaste salle café-restaurant. La route doit être fréquentée. Chaque matin je m’efforce de m’approvisionner pour la journée, afin de ne pas être prise de court.
Affairée à ranger les quelques provisions, j’entends : « Salut ! » C’est le jeune parisien croisé avant-hier. Sa compagne et lui ont loué un hébergement « Afin que Juliette puisse se reposer » m’informe Sylvain. Tout sourire, il enchaîne : « Hier, à Clifden, nous avons vu ta bicyclette devant l’atelier du réparateur. » Je lui montre l’objet de la réparation.
Il propose : « Veux-tu que j’installe sur ton téléphone la trace GPX relevée sur le site de l’Eurovelo ? » Seng lui a relaté mon histoire de GPS qui s’est ouvert dans sa main.
En un tour de main il enregistre la trace, et la positionne sur une l’application wiever2. Devant mon regard ébahi par tant de dextérité, il précise : « C’est mon métier ! »
Un grand merci à Sylvain. Cet outil est simple d’utilisation. Je suis géolocalisée sur le parcours. Je peux donc, à tout instant, procéder à une vérification, ou alors prendre d’autres chemins en sachant continuellement où je me situe. Le seul ennui, est que je consomme l’énergie de la batterie de mon téléphone. Mais c’est le moindre mal !
Il poursuit : « Nous avons été surpris lorsque tu es arrivée au camping avec ta bicyclette et ton équipement. » Et mon âge, mais il ne l’ajoutera pas franchement. Je lui indique que mon atout est de ne pas véritablement ressentir la fatigue. Il me raconte cette histoire : « Dans les années 1960, un biathlon, déjà âgé,continuait à remporter des victoires en surprenant le monde de la science. Il s’est avéré qu’il possédait une hormone qui venait contrarier la fatigue et lui permettait d’avoir beaucoup d’endurance. Enfin, c’était de cet ordre-là ! ».
Je lui relate à mon tour le commentaire d’Éliane ma voisine, celui qui m’a bien fait rire « Jacqueline "la machine"...
C'est un surnom qu'ils t'avaient donnés et qui te va comme un gant...
Je pense que plus tard tu devrais léguer ton corps à la science afin que l'on comprenne comment tu es capable de faire ce que tu fais… »
Au cours des soixante-dix kilomètres parcourus aujourd’hui, les paysages seront splendides, alternant entre lacs, prairies, moutons, chevaux… et quatre Français à côté de leur voiture admirant le paysage.
L’un, Jean-François, me repère de loin poussant mon vélo dans une côte. Ce n’est pas très glorieux ! Mais si je veux arriver à la fin de mon périple, je dois préserver mes genoux en mauvais état.
La discussion animée, essentiellement par l’amuseur Jean-François, s’engage de façon dynamique. Il accompagne un couple d’amis, Laurence et Thierry, venu rendre visite à leur fille. Annabelle est fille au pair à Dublin pendant une année avant de reprendre ses études en architecture. La famille habite à Clermont-Ferrand et espère me rencontrer au festival vélo qui a lieu chaque année. Voilà encore un moment partagé qui fait chaud au cœur et vient briser les moments de solitude.
Le camping Connemara est magnifiquement situé. Les petites tentes placées sur un promontoire surplombent les falaises, la mer et la plage logée dans une crique. Les quatre petites tentes sont plantées sur des plates-formes juste assez grandes pour les accueillir. Cet espace nous est réservé car les campings-cars ou les vans ne peuvent y accéder. Le vent puissant vient encore vivifier les trois cyclo-voyageurs que nous sommes et le motard.
Je décide de dîner sur une table que je perçois de l’autre côté de la plage sur un autre promontoire. Accrochée au grillage pour ne pas tomber dans la crique en contrebas, je marche péniblement sur un sentier boueux, marneux, en dévers, à peine suffisamment large pour des chevrettes et pieds nus car mes tongs étaient encore un autre danger. C’est ainsi, glissant dans la boue, que j’accomplis mon dernier exploit de la journée. Celui d’une dame qui n’a plus rien d’un cabri.
75 km / 394 m
Roundstone, Ballinaboy,
Clifden, Ardmore, Moyard, Letterfrack, Tullycross, Salrock (Connemara)
Vendtedi 25 juillet
Il pleut, j’entends les gouttes tomber sur ma tente avec sa cadence régulière et douce. Elle agit comme un calmant naturel. Ce son enveloppant est un bruit blanc ou bruit rose, en créant un fond sonore stable. Je resterais volontiers des heures enveloppée de mon duvet.
C’est moins drôle lorsqu’il faut boucler les sacoches courbées en sous la tente. Je ne vois plus la vie en rose et blanc.
Dans la salle commune un cycliste s’adresse à moi. Il habite à Belfast et sillonne le Connemara. Il me tend la main et se présente. C’est une tradition irlandaise que d’annoncer son prénom et son patronyme. Il ne comprend pas mon prénom et je ne comprends pas non plus le sien. Il me fait un geste avec les deux mains jointes. Il s’appelle Amen. Devant mon sourire, Amen O’Connor poursuit : « Je ne me serais jamais choisi ce prénom-là ! » Entre cyclistes, la fraternité est toujours de mise.
Aujourd’hui je vais contourner le le parc national du Connemara. À l’extrémité d’une baie, je m’arrête à une épicerie avec sa station-service et une vaste salle café-restaurant. La route doit être fréquentée. Chaque matin je m’efforce de m’approvisionner pour la journée, afin de ne pas être prise de court.
Affairée à ranger les quelques provisions, j’entends : « Salut ! » C’est le jeune parisien croisé avant-hier. Sa compagne et lui ont loué un hébergement « Afin que Juliette puisse se reposer » m’informe Sylvain. Tout sourire, il enchaîne : « Hier, à Clifden, nous avons vu ta bicyclette devant l’atelier du réparateur. » Je lui montre l’objet de la réparation.
Il propose : « Veux-tu que j’installe sur ton téléphone la trace GPX relevée sur le site de l’Eurovelo ? » Seng lui a relaté mon histoire de GPS qui s’est ouvert dans sa main.
En un tour de main il enregistre la trace, et la positionne sur une l’application wiever2. Devant mon regard ébahi par tant de dextérité, il précise : « C’est mon métier ! »
Un grand merci à Sylvain. Cet outil est simple d’utilisation. Je suis géolocalisée sur le parcours. Je peux donc, à tout instant, procéder à une vérification, ou alors prendre d’autres chemins en sachant continuellement où je me situe. Le seul ennui, est que je consomme l’énergie de la batterie de mon téléphone. Mais c’est le moindre mal !
Il poursuit : « Nous avons été surpris lorsque tu es arrivée au camping avec ta bicyclette et ton équipement. » Et mon âge, mais il ne l’ajoutera pas franchement. Je lui indique que mon atout est de ne pas véritablement ressentir la fatigue. Il me raconte cette histoire : « Dans les années 1960, un biathlon, déjà âgé,continuait à remporter des victoires en surprenant le monde de la science. Il s’est avéré qu’il possédait une hormone qui venait contrarier la fatigue et lui permettait d’avoir beaucoup d’endurance. Enfin, c’était de cet ordre-là ! ».
Je lui relate à mon tour le commentaire d’Éliane ma voisine, celui qui m’a bien fait rire « Jacqueline "la machine"...
C'est un surnom qu'ils t'avaient donnés et qui te va comme un gant...
Je pense que plus tard tu devrais léguer ton corps à la science afin que l'on comprenne comment tu es capable de faire ce que tu fais… »
Au cours des soixante-dix kilomètres parcourus aujourd’hui, les paysages seront splendides, alternant entre lacs, prairies, moutons, chevaux… et quatre Français à côté de leur voiture admirant le paysage.
L’un, Jean-François, me repère de loin poussant mon vélo dans une côte. Ce n’est pas très glorieux ! Mais si je veux arriver à la fin de mon périple, je dois préserver mes genoux en mauvais état.
La discussion animée, essentiellement par l’amuseur Jean-François, s’engage de façon dynamique. Il accompagne un couple d’amis, Laurence et Thierry, venu rendre visite à leur fille. Annabelle est fille au pair à Dublin pendant une année avant de reprendre ses études en architecture. La famille habite à Clermont-Ferrand et espère me rencontrer au festival vélo qui a lieu chaque année. Voilà encore un moment partagé qui fait chaud au cœur et vient briser les moments de solitude.
Le camping Connemara est magnifiquement situé. Les petites tentes placées sur un promontoire surplombent les falaises, la mer et la plage logée dans une crique. Les quatre petites tentes sont plantées sur des plates-formes juste assez grandes pour les accueillir. Cet espace nous est réservé car les campings-cars ou les vans ne peuvent y accéder. Le vent puissant vient encore vivifier les trois cyclo-voyageurs que nous sommes et le motard.
Je décide de dîner sur une table que je perçois de l’autre côté de la plage sur un autre promontoire. Accrochée au grillage pour ne pas tomber dans la crique en contrebas, je marche péniblement sur un sentier boueux, marneux, en dévers, à peine suffisamment large pour des chevrettes et pieds nus car mes tongs étaient encore un autre danger. C’est ainsi, glissant dans la boue, que j’accomplis mon dernier exploit de la journée. Celui d’une dame qui n’a plus rien d’un cabri.