A vélo, de Lanester à Samarkand (?)

Pendant l'hiver, fabrication d'un vélo de voyage au sein de l'atelier vélo participatif de Lorient, l'association Syclett. Equipe vraiment sympathique avec des pédaleux dotés de solides connaissances techniques !
Toute la transmission est en neuf sauf le dérailleur avant : cassette, dérailleur arrière, chaine, boitier de pédalier, pédalier, manettes de dérailleur.
Les roues, la selle et le guidon aussi. Je voulais être certain de la solidité des jantes. Je souhaitais également une selle ergonomique et un guidon papillon.
Le reste c'est de la seconde vie : cadre, fourche, freins, poignées de frein, porte-bagages...
Le porte-bagages avant est fait maison avec du fer à béton récupéré.
J'apprends à fixer les composants, à régler... C'est vraiment chouette et quel bonheur de s'imaginer taillant la route sur une monture que l'on a fabriquée.

Ça y est, c'est parti !
Départ à midi. Un petit café chez Luc à Kerouzine, Brigitte et Jak qui me rejoignent gentiment au Pont Lorois puis direction Larmor-Baden. Apéro prévu chez l'ami Pierre. Il ne faudra pas rester coincé !
65 km pour cette première demi-journée.
Quel plaisir de rouler sous ce soleil ! On l'a tellement attendu.

Petit moment sympa chez Pierre et sa famille hier soir. Et c'était les 10 ans de Noé. Je lui ai promis une carte postale depuis le bout de la route. Je suis reparti avec un beau saucisson sec à la noisette tendu par la petite menotte de Rose.

Il y avait longtemps que je  ne m'étais pas battu avec mon duvet pour le remettre dans son sac de compression. Mais le combat est maintenant inégal car j'ai chopé le coup de main.
Gros brouillard au réveil, ça commence à se lever lorsque je me mets en route. Heureusement...

Bercé par les binious hier soir : le bâtiment derrière lequel je campais héberge une association de musique bretonne.

Ho le gros dodo!
Couché 8h30, levé... 8h.
Mettons ça sur le compte du contrecoup lié au départ. Si, si.

En quittant le camping nous contrôlons encore une fois la pression des pneus avec le gérant. Car j'avais comme un doute : j'ai en effet trouvé bizarre le fonctionnement de la pompe à l'atelier vélo. Et niveau sensation ça ne ressemblait pas à ce à quoi je m'attendais. Verdict : au lieu de  faire passer la pression de 5 à 5,5 bars hier matin, la pompe l'a descendue à 3 ! Ceci a par contre dû améliorer mon confort dans les petits chemins. Un coup de compresseur et tout rentre dans l'ordre.

Beaucoup de vent cette nuit. Cela semble s'être calmé.
Oulala il fait frais au lever !

Tout petit galop d'essai pour débuter la journée car j'ai dormi sur la commune limitrophe de celle des parents de Nico sans le réaliser au début. Je suis convié au petit-déjeuner. Échange des plus sympathiques et je fais le plein d'énergie pour la matinée. Merci encore Martine et Pierre.
Allez hop en route !

De la pluie hier soir mais qui n'a pas duré.
Je pars sous une météo des plus frisquettes. Je rajoute une polaire sous mon maillot jaune.

J'aime faire 10 ou 20 km avant le petit-déjeuner (parfois plus lorsqu'il n'y a rien...). Cela me permet aujourd'hui d'atteindre Langeais.

Il fait décidément froid les soirs et les matins. (Et la nuit bien sûr !)
Quand je pense que j'ai failli laisser à Martine et Pierre des vêtements pour alléger le vélo : polaire, jean... J'ai été heureux de me raviser car maintenant je rajoute des épaisseurs.
Je me suis simplifié la tâche concernant le rangement de duvet : il atterrit directement dans la sacoche sans passer par la case sac de compression. Un bel effort en moins pour débuter la journée !

Allez hop, un petit tour dans la vieille ville. Ici encore c'est vraiment une belle bourgade. Et c'est jour de marché en plus !

Les nuits sont fraiches.
Le duvet tient ses promesses mais pour s'en extraire le matin c'est autre chose ! Sans parler du débarbouillage au bord du cours d'eau aujourd'hui. Parfait pour finir de réveiller son cycliste.
Le matin je remballe la tente au tout dernier moment pour la faire sécher au maximum.

En route dans le frisquet.

Pause du matin à Ste Sévère s/Indre. Ste Sévère très certainement la patronne des cyclistes locaux. Son nom doit trouver son origine dans la sacrée pente à gravir pour arriver au village. De mon côté je ne manquerais pas d'aller brûler un cierge en signe de totale dévotion envers St Dérailleur.
Je tombe encore sur un de ces petits cafés de village qui font mon bonheur. Avec Françoise sa très avenante tenancière.
Nous passons la porte avec un habitué sorti tirer sur sa clope. Nous nous mettons à discuter. Il s'est déjà rendu à Lorient. En photographe averti il me parle de la lumière du port de commerce au petit matin, la silhouette des cargos commençant à se se dessiner, leurs cheminées soufflant des volutes de fumée. Je ne peut qu'abonder dans son sens.
De beaux et vieux objets à l'intérieur.

J'ai mangé hier soir à l'abri de la salle commune en compagnie d'une jeunes thésarde en physique, cyclotouriste également.  Elle a entrepris le parcours inverse jusqu'à la Loire. Elle m'a raconté que, croisant cette jeune femme seule peinant dans les côtes, certains papis cyclistes faisaient demi-tour pour l'accompagner quelques instants afin de l'encourager. C'est-y pas attentionné ça ? De vrais cyclogentlemen. Nous nous retrouvons au coin vaisselle. Là, une retraitée voyageant en camping-car avec son amoureux (du moment) se met à parler, à parler. Nous apprenons entre autres la manière dont elle a mis dehors son précédent prétendant : sacs par la fenêtre, à l'intérieur chemises fraîchement repassée et... enduites de moutarde pour une belle surprise lors de sa prochaine sortie au restaurant. Et puis, et puis... Bref elle nous aura bien fait rire !

Il a fait 0°C cette nuit, le duvet est en train d'atteindre ses limites. J'espère vraiment pouvoir atteindre mes hôtes prévus ce soir.
Allez, il va falloir se mettre en route et attaquer cette longue côte. Je ne rempli qu'une seule gourde, cela fera toujours un kg de moins.

Je me trouve avant de partir face à l'un des plus épineux casse-têtes du cyclotouriste : le rangement de concombre. Il faut réussir à jongler avec un ensemble de contraintes : qu'il ne s'abîme pas, qu'il ne gêne pas, qu'il soit toujours là à l'arrivée.

C'est donc jour de relâche.
Mon Dieu qu'il fait froid, je traîne dans le duvet.

Nuit passé seul au camping, personne d'autre.
Un petit cours d'eau, La Tardes, longe le terrain.

La journée de dimanche s'est glissée par erreur avant celle de samedi. Il faut donc aller voir avant.
Oups !

Avec Maurice nous avons hier étudié la carte pour la suite, en tenant compte des possibilités d'accueil cycliste comme chez eux. J'ai donc jeté mon dévolu sur la bourgade de Culnhat pour ce soir. Une étape d'un peu moins de 80 km. Plusieurs options, Maurice me conseille les routes plus tranquilles. Il est vrai que par endroit hier avec les poids lourds...
Nelly, toujours très attentionnée, me tend ma ration du midi. 
Tout est rangé, je vais y aller.
Nous nous disons au revoir. A vélo ou pas, j'espère avoir le plaisir d'accueillir Nelly et Maurice en Bretagne.

Belle discussion hier soir avec Hélène, la médecin urgentiste musicienne cycliste qui aimerait aussi s'occuper de la forêt. On comprend vite  pourquoi elle a choisi de ne travailler qu'à 60 %. Du coup au dodo plus tard que d'habitude.

Olala le Velux de la chambre est couvert de neige au lever ! Ça va être roulable aujourd'hui ?

Ho la bonne nuit chez Loris ! Ça requinque son cycliste.

Ce sera une petite journée aujourd'hui : je vais rejoindre Tanguy le berger sur son île au milieu du Rhône à une trentaine de kilomètres. J'ai donc le temps, je pars visiter un peu Annonay avant de la quitter.

Il a pleuvioté cette nuit. Cela a suffit à la tente pour me faire comprendre qu'elle n'est pas étanche : une flaque à l'intérieur, goutte à goutte par les coutures. Matelas et duvet un peu mouillés. Pas terrible du tout pour la suite et le week-end est prévu très pluvieux. Ça veut dire trouver une autre tente ? Ça veut surtout dire je crois trouver un endroit pour être à l'abri ce week-end.
Tanguy me propose une tente, bien compacte, bien pratique à vélo. Vraiment sympa mon copain !  Je la monte pour faire un essai. Ce n'est pas une fois sous la tempête qu'il faudra se poser des questions ! Bon j'hésite vraiment car ma tente non étanche n'en est pas moins autoportée : je peux la poser où je veux, sous un abri par exemple, ce qui a déjà été le cas une fois depuis le départ. Ce n'est pas la même chose avec la tente de Tanguy qu'il faut haubaner avec des ficelles pour qu'elle tienne. Il faut donc pouvoir planter des sardines. Grosse grosse hésitation. Bon, je garde la mienne.
Pas trop de pluie aujourd'hui normalement, je vise un camping à 70 km. Demain, en pédalant bien, je pourrais atteindre Avignon pour y rester dimanche car de la grosse pluie est prévue.
Bon il pleut, je reste à l'abri de la caravane de Tanguy. Monsieur nous cuisine un risotto pour ce midi, rien que ça !
Les affaires ont séché, la pluie cesse, je pars à 13h30. Bye-Bye Tanguy et Outchi, le futur chien de berger.

8h50, c'est parti pour sans doute une grosse journée de pédalage.

Un peu déçu en me réveillant il faut bien l'avouer :
"Ho non, il ne pleut pas !"
Mais comment diable une telle pensée a-t-elle pu m'effleurer ? Et les campeurs alors ? Pas bien.
Finalement la journée sera bien arrosée.

La météo aujourd'hui semble correcte ce qui ne sera peut-être pas le cas demain. Alors profitons-en pour avancer et tenter de rallier Aix en Provence.
Mais tout d'abord un petit tour dans Avignon à bicyclette.

Des chants d'oiseaux au réveil. Comme d'habitude sous la tente me direz vous, et vous auriez raison, mais j'entends là des gazouillis particulièrement mélodieux inconnus jusqu'ici. Mais qui diable me flatte ainsi l'oreille de bon matin ? Allez je tente : j'enregistre depuis le duvet avec le téléphone et fait parvenir ça à l'ami Phil, l'homme oiseau de Lanester. La réponse de ce précieux ornithologue ne se fait pas attendre : Philippe m'annonce que j'ai affaire au loriot d'Europe, un oiseau qui n'est pas présent en Bretagne. Merci Phil pour ton expertise et ta diligence ! 😉 Je pense avoir aperçu son plumage jaune vif, un mâle alors, passant d'un arbre à un autre. Bien belle manière de débuter la journée.
Aujourd'hui c'est direction Toulon. Pas une distance impossible mais du dénivelé quand-même. Je m'en rajoute un peu car les premiers tours de roues seront pour remonter une fois encore l'Allée des Mûriers à l'entrée du village. C'est tellement si beau.

Nous avons donc passé dix délicieuses journées en Sardaigna avec Virginie. Quel beau pays.
Programme des réjouissances après un débarquement à Porto Torres :

A Toulon, avant la Sardaigna, les deux cyclistes de l'auberge étaient installés dans le même dortoir. Zvec Raoul, Raoul le vagabond comme il disait, nous avons fait connaissance. Il était parti de sa Suisse natale, pour plusieurs mois lui aussi. Direction le sud de l'Espagne tranquillou, en visitant.

Mon Dieu le buffet de la prima colazione ! J'ai cru que je n'étais pas bien réveillé. Moi qui aime goûter à tout, impossible ici.

La nuit n'a pas été des meilleures sur le ferry. J'ai bien trouvé un endroit pour étendre le duvet mais j'avais oublié qu'un sol c'est dur. La prochaine fois j'installerai aussi le matelas gonflable. Et ce réveil aux hauts parleurs un peu avant 6h, pour être certain que les groupes se bousculent au petit-déjeuner.
J'avais vu hier soir que de la belle pluie était annoncée en début de matinée, je souhaitais laisser passer ça à l'abri dans la gare maritime. Mais de gare maritime, point de ce côté-ci de la Mer Tyrrhénienne. De plus c'est couvert mais il ne pleut pas. Je prends donc la route.
L'objectif est d'atteindre Firenze vendredi après-midi ou soir. Pour retrouver Alberto mon copain de l'année Erasmus passée en Angleterre. Ça fait presque 30 ans qu'on ne s'est pas vu ! Ma mamilla ! Alberto était à l'époque en étude d'histoire de l'art. Il faut dire qu'en Toscana il y a de quoi faire. Il nous avait fait faire le tour de superbes villages autour de chez lui. Il ne sera pas disponible avant vendredi alors je vais rejoindre Firenze en trois jours, en repassant par ces magnifiques endroits : Volterra, San Gimignano, Castelfiorentino...
Deux options aujourd'hui : filer donc jusqu'à Volterra, une belle étape avec du dénivelé, ou bifurquer vers Cédri. J'ai vu qu'il y avait un hébergement pas cher en dortoir, le camping sauvage n'est pas autorisé en Italie. 15 km de moins, presque plat tout du long et dans ce cas Volterra sera pour demain matin. J'aviserai un peu plus loi...

Je descends hier soir demander à Pino à quelle heure on se voit pour le petit-déjeuner. Alors que je repars, il me rappelle et me propose de l'accompagner nourrir ses deux ânes, à qui il va rendre visite tous les soirs avec ses deux chiennes. Je porte le seau de friandises. En chemin il me montre Volterra au loin, perchée sur son promontoire.
Pino à quitté Pisa pour s'installer ici il y a 30 ans. Il souhaitait fuir la ville et son agitation. Il y  jouait, chantait, écrivait des chansons, sociales comme il dit. Il a continué ensuite. Il semble connu.
"Regarde Pino Masi sur Internet, tu verras."
Il est arrivé un jour à Cedri par hasard et a vu que la route n'allait pas plus loin. Il interroge une ancienne qu'il croise.
"Oui, la route s'arrête.", lui répond-elle de façon laconique alors que lui est vraiment étonné.
Il rit en me décrivant la scène.
Il décidera de s'installer ici.
"Où la route s'arrête, la vie commence." me dit-il.
Nous continuons quelques centaines de mètres après les ânes pour arriver à un endroit où la vue se dégage sur les vallons toscans. C'est là que Pino vient faire ses quelques mouvements de tai chi. L'empreinte de ses pieds à marqué le sol.
Il ne faut par contre pas se formaliser sur la manière de parler du bonhomme :
"Arrête de jouer le gentil américain. Tu aides si je te demande. C'est compris ?", dit-il, brutal.
Il a énormément voyagé dans sa jeunesse : France, Europe, Afrique, Moyen-...

Quel concerto pour se faire réveiller ! Les oiseaux s'en donnent à cœur joie. Je regarde l'heure avant de sortir du duvet. Ha... 5h30. Bon les gars, c'est pas un peu abusé ça ? Je reste finalement encore deux heures au chaud.

 

Quelques images de la ville.

Je m'y remets demain, direction Ancône. Et je préfère vous dire que les pros n'ont qu'à bien se tenir !

Alberto part amener les filles à l'école à 8h, j'y vais aussi. Les au revoir ce n'est jamais drôle.
Ciao Alberto, ciao Luli, ciao Oli, ciao Anna.

Allez hop toutes les affaires dans l'ascenseur, le vélo descend les quatre étages par l'escalier. On a eu beau essayer vendredi, il ne rentre pas dans l'ascenseur.

Réveillé aux horaires, 5h30, je me lève à 6h. Je voudrais quitter l'endroit en toute discrétion avant qu'il y ait - mais y en-t-il jamais ? - du passage dans la rue. Il va falloir sortir les sacs un par un, la porte s'ouvrant peu avec le rideau métallique qui gêne. Puis ce sera le tour du vélo. Je n'étais en effet pas tranquille hier soir à l'idée de le laisser dehors, je l'ai rentré. J'ai dû désolidariser le guidon du cadre pour pouvoir le faufiler car ça ne passait pas. Et c'était tout juste avec les pédales. Je remballe tout en faisant le moins de bruit possible, c'est un logement au-dessus.

Le petit-déjeuner est servi à partir de 8h, donc je suis dans la salle... à 7h55. Pas mal de kilomètres m'attendent, je souhaite partir assez vite.
Avec l'aide de la personne de l'accueil, vraiment sympathique, noue ressortons le vélo de la pièce où il était remisé pour la nuit.
J'en ai eu le temps hier, j'ai fait des courses pour plusieurs repas, pour le ferry notamment. Je ne voulais penser à rien d'autre que rouler aujourd'hui.

Le ferry part avec deux heures de retard.
Je m'installe dans un petit coin à bord hier soir, avec le matelas gonflable cette fois. Je ne suis pas le seul.
Et bien le matelas ça fait la différence, j'ai bien dormi.
Je vise un petit camping au bord de l'eau ce soir, à Plataria, 10 km après le ferry. Aurons-nous deux heures de retard également à l'arrivée ? Le débarquement est normalement prévu à 18h.

Ça va être la fin du service de midi au self, je demande s'il serait possible de n'acheter que du pain. Il me reste de quoi grignoter autrement. La personne me fait passer, me tend une assiette de frites avec et ne me fait rien payer. Ho ben ça alors, merci beaucoup ! Trop bien.

En me voyant arriver à vélo hier soir, le responsable du camping me dit :
" Vous faites 100 km par jour, c'est ça ?"
" Un peu moins, le vélo est lourd."
Il demande où je vais après et je lui réponds à Ioanina.
"C'est à quelle distance ?"
"100 km, une journée."
"Pas pour moi."
Je regarde, il y a deux chemins possibles, effectivement une centaine de kilomètres chacun. Par contre un des deux offre un peu moins de dénivelé. Car pour rejoindre Ioanina ça grimpe quand même sévère. Je ne réfléchis même pas, je prends les 200 m de dénivelé en moins.
Je pars saluer le patron.
"Vous allez réussir dans la journée, regardez, vous êtes mince et en forme !"
Ben oui mais quand même. Il est vraiment sympa.
Il est tôt, 8h, je pars en direction d'Igoumenitsa, à  une dizaine de km, où je m'arrêterai pour un petit-dèj, retirer des soussous, prendre de quoi manger pour la journée.

Tout plein de moustiques hier soir, ben oui quelle idée de se poser au bord d'un lac aussi, je rapplique dare dare à l'intérieur de la tente pour finir de manger.

Alors aujourd'hui ?
Bon :
Fermé les yeux un peu tard hier soir,
+ Réveillé BEAUCOUP TROP tôt (5h30...), merci les voisines,
+ Pluie prévue en fin de journée et nuit,
+ Ce serait dommage de ne pas visiter,
= Je passe la journée à Ioanina.

Je voulais initialement rester le matin et commencer à pédaler en début d'aprèm mais si jamais pluie arrive je n'irai pas très loin. Et je suis vraiment fatigué avec cette nuit bien trop courte, je n'aurais pas d'énergie. C'est quand même bête que l'organisme ne soit pas capable de faire de réserve de sommeil : on dort bien pendant 6 mois et une seule mauvaise nuit suffit à vous mettre sur les genoux.

C'est donc dans un genre d'auberge de jeunesse que j'ai passé la nuit. Nous avons discuté hier soir avec un anglais, un canadien et le patron du lieu. Celui-ci m'expliquait qu'il était exténué car il avait passé la journée sur la parcelle familiale dans les montagnes à s'occuper de ses noyers. Il me disait que pour les festivités de Noël ici, tous les gâteaux sont faits à base de noix. Miam.

La pluie est passée cette nuit, vraiment super. Et il fait moins chaud, ça va être bien pour pédaler.
Je ressors le vélo que l'on avait eu du mal a amener jusqu'à la courette de l'auberge.

Petit-déjeuner en ville, pas évident de trouver du pain et autre, c'est dimanche, beaucoup de choses sont fermées.
Je pars, direction Smedovo à 55 km, on verra après pour la suite. Ne regardant pas assez le gps, je commets deux erreurs dès le début. J'en suis quitte pour 6 ou 8 km de plus. Mais bon, pour l'instant c'est plat.
La route fait passer de l'autre côté du lac, j'en aurai presque fait le tour. Il y a une île, je ne l'avais pas réalisé hier. C'est en fait là que se rendaient toutes les petites navettes.

Je passe une excellente nuit dans mon grand loft.
Je repasse au magasin de Yanis en partant, je croise sa maman à qui je laisse les clefs.
Encore merci les habitants de Malia.

Petit repas donc hier soir en compagnie de Cristos.
J'ai eu un peu peur en le voyant arriver avec une assiette de féta accompagnée de la bouteille d'alcool transparent qui va bien. Quand c'est transparent souvent c'est du brutal. Mais les verres sont petits et Cristos ne pousse pas à la consommation. Juste de quoi être bien détendu. Cristos parle un peu anglais. C'est mieux parce que mon grec est des plus limité.
"Mais dis donc, c'est fort comme alcool, non ?"
Une belle démonstration valant mieux qu'un long discours :

Je suis finalement retourné dans la tente à l'extérieur au milieu de la nuit pour cause d'attaque de moustiques grecs. Mais la tente étant à l'abri, je ne craignais pas un éventuel retour de la pluie.

Je salue Elias et Peter qui sont arrivés à 8h, ce qui m'a fait me lever d'un bond d'un seul, et j'y vais.
Rouler le long de l'autoroute hier n'était vraiment pas génial mais je n'ai pas trop envie de passer mon temps à regarder le GPS et il est vrai aussi que je n'ai croisé aucun chien sur cette route. Et ça, ça compte beaucoup ! A mon avis en passant dans les villages... J'ai regardé hier soir des choses à propos des voyageurs à vélo confrontée à des représentants de la gente canine pas toujours des plus coopératifs. J'ai réalisé que j'avais adopté de bons réflexes : s'arrêter et descendre du vélo ( la vitesse d'un chien en course allant de 30 à 80 km/h, illusoire de vouloir le semer), ne pas bouger, ne pas les regarder dans les yeux car ils peuvent prendre ça pour du défi. (Tiens, ça me rappelle un truc : saviez-vous qu'avec les primates les chiens sont les seuls animaux à regarder les humains dans les yeux ? Incroyable, non ?) Ensuite il y a deux écoles : ceux qui essaient de crier plus fort que le chien, ceux qui leur parle gentiment. Je n'ai fait ni l'un ni l'autre. Par contre l'arme nucléaire du cycliste apparemment c'est le bâton. Les chiens et ont peur. Je me suis donc, en partant, équipé plus sérieusement.

La nuit n'a pas été formidable, un groupe est rentré tard à mon étage et était très bruyant. J'ai dans le lit superposé au mien un beau bébé albanais qui doit allègrement dépasser le quintal. Les planches qui font office de sommier sont heureusement très solides. Difficile de ne pas l'entendre se retourner. Bon balade quand même ce matin, je piquerai un somme dans la journée.

La nuit fut bonne et c'est tant mieux car aujourd'hui on roule.
Le café qui va bien avec un truc à grignoter au sésame, comme il y en a ici de toutes les formes, salés ou sucrés, et je démarre.
Ça commence par du raide de chez raide tout de suite. Je repasse à côté du monastère où je suis allé me promener hier après-midi.

Après une copieuse assiette de gyros hier soir, je laisse le téléphone à charger au restaurant, je repasserai. L'endroit auquel je pensais pour installer la tente est quand même assez proche des derniers restaurant et nous sommes vendredi, il y vraiment beaucoup de monde à se promener, à venir manger devant la plage. Je vais donc jusqu'au quelques camping-cars qui sont arrêtés à une centaine de mètres pour demander s'il me serait possible de bivouaquer contre l'un d'eux. Ça fera moins tâche qu'une tente isolée et je ne courrais ainsi je pense pas le risque de me faire déloger. La personne du premier camping-car, bulgare, me dit que c'est bon. Génial. Je reviens donc avec le vélo et m'installe. Me voici de plus loin des bruits et je vais être bercé par le son des vagues qui s'écrasent sur la plage.

Réveil au milieu des copains.
Paul, parti de Paris début mars avec la route du Pamir comme objectif (un des graals de tout cyclotouriste), Pierre, son copain belge qui l'a rejoint à Thessaloniki avec le vélo dans l'avion, et Daniel, allemand qui pédale depuis chez lui jusqu'à Istanbul. Il y est presque.

Le soleil  sur la tente me réveille tôt et c'est tant mieux car la journée est prévue chaude. C'était déjà bien tiède hier mais Vassiliki la sympathique patronne de café m'a prévenu qu'aujourd'hui ce serait 4 °C de plus. C'est à dire 34°C. Donc partir rapidement semble être une bonne idée.

Camping assez bruyant : proche de la route, l'oiseau grec en groupe est des plus matinal ainsi que certains voisins cyclistes qui veulent sans doute éviter au maximum la chaleur. On ne peut pas leur en vouloir. A ce propos il a fait 36 °C hier, ça devrait redescendre aujourd'hui. Résultat des courses, je ne dors plus et suis debout avant 6h. Je me dis que c'est sans doute la bonne journée pour faire un peu de bus en direction de Burgas car me connaissant je vais être ramolli du mollet aujourd'hui vu le manque de sommeil. Le camping c'est bien pour les commodités mais parfois pas du tout pour bien dormir.
Le temps de terminer le compte-rendu d'hier et de commencer à ranger, Daniel est debout. Nous nous saluons et peut-être à se revoir à Istanbul si je rate le bateau : Daniel y sera dans quelques jours et y restera un peu avant de rentrer par avion.
Quelques rapides courses de manger histoire d'être tranquille pour la journée et je file à la gare routière. Sera-t-il possible d'embarquer le vélo ? L'idée serait de rejoindre Orestiada à quelques kilomètres de la frontière turque. Puis de là rejoindre Edirne à bicyclette pour se mettre sur la route de Burgas. Si j'arrive à atteindre Edirne aujourd'hui il restera 220 km jusqu'au ferry à faire en trois jours, ça me paraît jouable. Et si jamais je change d'avis, assez vite tout de même, il sera aussi possible de continuer en bus depuis Edirne.

Edirne s'est retrouvé par hasard sur le trajet, ce n'était pas du tout prévu au départ, et j'en ai pris plein les yeux en me promenant hier soir.

Comme la veille, petite déambulation hier soir dans la ville.
Alors, que trouve-t-on en musardant dans les rues de Kırklareli ?

Réveil matinal encore une fois, le soleil qui se lève juste en face transforme la tente en étuve.

Deux jours et demi de traversée sur les eaux de la Mer Noire, moment à part pour les mangeurs de bitume que nous sommes, routiers comme cyclistes. Pour ces premiers c'est certainement la routine mais avec les copains voyageurs à vélo nous partageons la même impression : être détenus volontaires à bord d'une prison flottante. Avec tout de même, pour adoucir nos peines, bières à disposition. Les espaces communs ne sont pas si vastes, entre réfectoire et partie du pont autorisée. Quatre bancs, deux gros tourets de chantier flanqués de parasols, voilà de quoi s'asseoir pour prendre l'air et le soleil, en périphérie de la zone dédiée au grutage de marchandise. Une petite salle télé aussi, que se sont accaparés les fumeurs. Tous les chauffeurs quoi. Ça boit bière, vodka, ça tire sur les clopes à longueur de journée, ça joue aux cartes, aux dominos. Le désœuvrement fait son effet, j'en arrive à préférer temporairement cet espace enfumé avec de l'animation plutôt que me retrouver seul dans le réfectoire.

Nous sommes une trentaine de passagers, sept cyclotouristes et deux motards entourés de chauffeurs routiers tous plus ventripotents les uns que les autres. Leur gabarit est réellement impressionnant. Le cuisinier est là pour veiller à leur tour de ventre. 8h-9h, 12h-13h, 18h-19h, les repas sont copieux, il faut un peu de courage parfois pour trouver de l'appétit. Mais c'est bon, cela motive, merci au cuistot. Et avouons-le, un repas ...

8h du matin heure de bord, Batoumi est en vue.

Ce sera donc journée à Batoumi.

Je quitte Batoumi pour être demain soir à Koutaïssi chez Alexander. J'ai prévu de m'arrêter ce soir à Tchokhataouri.

Petit tour dans Tchokhataouri (pas facile à prononcer, hein ?) avant de partir.

Je pars avant que Suzan ne soit réveillée, je lui laisse un petit mot pour la remercier.
Je file chez Alexander, je remets tout sur le vélo et J'y vais. Merci Alexander.
Je l'avais oublié ! Je passe devant l'endroit où se baigner dont m'a parlé Alexander hier soir. C'est vrai que c'est sympa. Je m'arrête, je grignote un morceau et petit bain du matin.

J'ai eu la bonne idée de planter la tente à côté d'un petit plan d'eau, j'ai été aux premières loges toute la nuit pour le concerto de grenouilles. Mais cela ne m'a finalement pas trop dérangé. Avec les bouchons d'oreilles ça fait un bruit de fond, c'est autre chose qu'un chien qui se met à aboyer ou un coup de klaxon.
Réveillé tôt, comme d'habitude quoi, mais je retombe dans les bras de Morphée jusqu'à 8h. Ça c'est chouette. Par contre il y a un sacré vent qui semble mal orienté pour le cycliste.
Avant d'attaquer la sévère montée qui va me ramener sur la route, je m'arrête jeter un œil à la jolie église.

Je fais ce matin le repas léger que je n'ai pas pu faire hier soir : un beau bol de mûres pour commencer la journée.
J'ai aussi sur les bras la demi-bouteille de vino dont Ila n'a pas voulu. Je ne vais quand même pas jeter : 1/4 de rouge + 3/4 d'eau = boisson énergétique pour le sportif.

Aujourd'hui c'est un roman...

Cela aura pris toute la soirée d'hier plus la matinée mais ça y est, j'ai réussi à me décider pour la suite. Car plusieurs possibilités étaient envisageables. Celle du départ, c'est à dire prendre un vol de Tbilissi à Baku en Azerbaïdjan puis un ferry pour traverser la Mer Caspienne à destination d'Aktau au Kazakhstan. En effet il est impossible d'entrer sur le territoire azéri par voie terrestre, les frontières sont fermées. Je le savais en partant mais je me suis naïvement dit que cela aurait le temps de changer. Et bien non. Ensuite je comptais faire les 1000 kilomètres suivantd jusqu'à Noukous par train : la zone semble assez désertique, peu d'agglomération, certainement beaucoup d'autoroute (alors 150 km d'accord mais 1000...), et la chaleur me faisait un peur à cette saison. Je ne me suis pas trop trompé, 41°C aujourd'hui à Noukous. Il serait alors resté seulement 800 km à pédaler (je sais, je frime) jusqu'à Samarkand plus un crochet par Khiva que je souhaiterais également visiter. Pour terminer cela aurait été du transport en commun jusqu'à Tachkent afin d'y prendre un vol pour Paris. Ça c'était donc sur le papier avant le départ. Et puis j'ai réfléchi. Voyez-vous, on a le temps pour cette activité lorsque l'on passe sa journée sur un vélo. Je voyais quand même là plusieurs inconvénients :
- Il faut trouver une compagnie aérienne qui accepte d'embarquer un vélo. (Mais c'est sans ...

Au programme donc la matinée : ambassades azéri et turkmène. Faire les deux risque quand même d'être délicat car l'accueil du public se fait jusqu'à 12h30. Or il est déjà 10h15. Je décide de commencer par l'ambassade d'Azerbaïdjan : si on me répond qu'il est impossible de quitter le pays par voie terrestre pour aller en Géorgie, je ne passerais pas par là et ne traverserais donc pas le Turkménistan avant. Je prendrai un vol depuis l'Ouzbékistan. Une seule ambassade à faire dans ce cas.

C'est à vélo que je pars cette fois-ci à l'ambassade turkmène : 30 mn de pédalage aller contre 2 heures de marche, c'est plutôt rentable.
Une fois arrivé, je pose le vélo et le gardien sort de sa guérite pour me demander si je travaille là. Ha ben non. Parce qu'aujourd'hui c'est fermé, ils ne travaillent pas. Comme à l'ambassade azérie.
...
J'ai du faire un truc qui a offensé le dieu des ambassadeurs. Le gardien ne sait même pas si ce sera ouvert demain, ils ont des jours fériés. Il doit y avoir un truc religieux là-dessous.

Bon ben je file au magasin de vélo sur j'ai repéré pour essayer de régler ce jeu au niveau de la cassette.

La mission de la journée, outre celle de ne pas rater l'avion bien-sûr, est de repasser au magasin de vélo en début d'après-midi.

C'est fait ! Le spécialiste était là. Le problème ne provenait finalement pas de la cassette mais du moyeu de roue arrière. Il démonte tout, regraisse les billes de roulement, remonte et tout rentre dans l'ordre. Je garde ma cassette. Il regarde, la chambre la chaîne est encore bonne aussi. Super, le vélo sera prêt à reprendre la route à mon retour d'Ouzbékistan. Une petite folie, je m'offre un beau klaxon tout vert pour 10 laris, ce sera le souvenir de Tbilissi pour Korto.

Je crois que je vais passer pas mal de temps dans les trains au Kazakhstan et en Ouzbékistan, je vais essayer de trouver un bouquin. En français...

L'avion a eu deux heures de retard : départ à 3h au lieu d'1h. Je me suis endormi dans l'espace d'attente. Je me réveille et vois que le comptoir pour embarquer est ouvert. En fait je suis le dernier, on m'attend (encore un peu) pour décoller ! Il s'en est fallu de peu. Ça aurait été plutôt ballot.

Je me réveille et jette un œil à l'heure : horreur il est 7h58 le réveil n'a pas sonné ! Le chauffeur doit déjà être devant la guesthouse. Je lui fais parvenir un message, remballe le peu que j'ai et laisse un mot à mon voisin de chambre en lui souhaitant bonne continuation.
Je descends faire la connaissance de Koblan avec qui je vais passer la journée. Il me demande si je suis d'accord pour qu'on aille chercher un collègue à lui qui parle très bien anglais. Lui-même possède quelques notions mais guère plus. Chauffeur n'est pas son métier : c'est un ami du responsable de l'agence de location avec qui j'ai traité hier. Il travaille, avec le collègue en question que nous passons chercher, dans une entreprise d'import export. Soucha descend du bâtiment, monte à l'arrière et nous partons. Les deux copains semblent bien sympathiques, la journée s'annonce sous les meilleurs hospices.

Ha... La bonne nuit sur ma petite couchette. C'est vraiment une autre manière de voyager. Le train est à Beyneu pour 6h30, je suis debout une heure avant, le jour se lève, je vais profiter du paysage.

Ce sera taxi encore pour rejoindre Khiva. Après j'arrête ! Celui-ci était prévu pour 10h, il  a décalé à 11h et n'arrive toujours pas.
J'attends.

Il est 8h, je vais aller me balader dans la vieille ville avant la chaleur, je reviendrai petit-déjeuner à la guesthouse ensuite.

Il n'y a personne, c'est assez hallucinant dans pareil endroit. Quasiment aucun stand dans les rues. La faute à la venue du président ? J'ai d'ailleurs eu peur de ne pouvoir pénétrer dans Itchan Kala, mais non c'est bon. Ça aurait été dommage.

Un chauffeur de taxi passera me chercher à la guesthouse à 9h pour me conduire à la gare d'Ourguentch, je me lève à 7h pour aller faire mes au revoir à Khiva.

Je termine de petit-déjeuner lorsqu'arrive le chauffeur. Parfait : il est vrai que je ne crois que ce que je vois.
Je lui dis que j'aimerais m'arrêter acheter du pain, du bon pain local pour le trajet. Celui-ci va durer 7 heures. Je me doute quand même un peu que pour pareille durée il va y avoir possibilité de se ravitailler en route mais je préfère cependant assurer. Le chauffeur me conduit dans une petite échoppe qu'il semble affectionner tout particulièrement. Ça sent bon et c'est beau tout ces pains tièdes.

Tout d'abord, si vous êtes barbés par les édifices religieux et autres bazars, et je pourrais le comprendre, vous pouvez passer cette journée.

Bukhara ne compte pas moins de 140 édifices sous protection de l'UNESCO. Nous parlons d'une surface de plus de 300 ha.
Un petit peu de vocabulaire.
- Une médersa ou madrassa est une école théologique musulmane.
- Un koch désigne deux bâtiments se faisant face. C'est une technique urbanistique dans l'architecture médiévale de l'Asie centrale. Parmi les ensembles koch, il n'en existe aucun dont la réception des deux bâtiments s'est faite en même temps. L'écart entre l'installation des deux parties de l'ensemble varie dans le temps, de dizaines voire de centaines d'années (Wikipédia).
- Un khanqah est un lieu destiné à abriter les spécialistes et savants religieux musulmans, une sorte d'équivalent des couvents chrétiens (Wikipédia).

Je pars tôt ce matin encore. Je souhaite refaire le parcours de tous les édifices que j'ai particulièrement appréciés. Et il me reste deux choses à voir : intérieur de la mosquée Kalon et la façade de la mosquée Bolo Haouz.
Il est prévu 7°C de moins aujourd'hui et il y a du vent, nous allons pouvoir respirer un peu.

Avec la méforme d'hier, dodo à 20h. Je me réveille, je regarde l'heure, il est trop tôt. Et puis l'impatience d'aller contempler ce qui se trouve si proche prend le dessus : allez, comme ça je vais profiter du lever de soleil sur le Régistan. Je quitte la guesthouse à 4h.
Le jour se lève doucement.

Je prends très majoritairement des hébergements avec lit en dortoir. Les prix sont modiques : entre 6 et 11 € la nuit. Mais ça m'est arrivé, comme à Bukhara d'avoir un belle chambre d'hôtel pour le même prix. Et encore je réserve sur Internet avec Booking. Ce serait moins cher sans. Le patron ici m'a dit que sur les 13€ que m'ont coûtées les deux nuits, il en reverse quasiment 4 à la plateforme de réservation. C'est énorme. Il est vrai qu'à cette saison je ne prendrais pas grand risque sans réserver à l'avance : la saison touristique c'est printemps et automne. A partir de mi-juin il fait trop chaud. Par contre il n'y a quasiment personne. C'est l'avantage de l'inconvénient. Car on m'a dit que Khiva, Bukhara et Samarqand peuvent être surpeuplées.

Je débute la journée par une bonne résolution : j'arrête les taxis. Je pars donc faire le point concernant le trajet en bus : ligne, arrêt, fréquence. J'ai marché une bonne vingtaine de minutes pour rejoindre l'arrêt que j'avais repéré mais  je réalise que tout proche de l'hostel passe une autre ligne qui se rend à l'aéroport. Un bus toutes les 10 mn. Au poil pour demain matin !
Ça c'est fait. Mais dis donc, et si je faisais un petit tour au bazar pour changer ? Ce n'est pas tout près, ça permettra de visiter en route.

Je suis finalement à l'arrêt de bus à 5h35. Une fois à bord de celui-ci il ne faudra que 10 mn pour rejoindre l'aéroport ! Je n'en reviens pas. Je m'assure même auprès du chauffeur d'être bien arrivé à l'aéroport international et non pas à celui des vols domestiques. Mais non, c'est bon. Fini le stess de rater l'avion.
Je suis placé côté hublot, ça c'est chouette.

Suite à un problème technique je n'ai pas pu terminer hier soir le compte-rendu de la journée. Voici.

Je m'occupe un peu du vélo : il est plus que temps de remplacer les patins de freins avant.

Avant de quitter la capitale j'aimerais regoûter aux badrijani, ces aubergines fourrées aux noix. Je me rends donc dans un petit établissement que l'on m'a montré plus tôt dans l'après-midi.

En quittant la Georgian House, je laisse un mot pour remercier toute l'équipe. C'est vraiment une bonne adresse à Tbilissi.

Je me lève et constate que les deux grands portails sont fermés et cadenassés. Toilette du matin, remballage de toute les affaires et toujours pas âme qui vive. J'espère seulement que le restaurant est ouvert aujourd'hui et qu'ils ne m'ont pas oublié. Je m'assoie et j'attends.
Ha, ça y est, le patron arrive. Je l'aide à ouvrir le premier des deux portails. Je le remercie mais il propose de m'offrir le café. Merci !
Avec la petite fontaine juste devant, beaucoup de monde s'arrête.

J'étais vraiment fatigué hier, je me suis glissé dans le duvet comme les poules, à 20h.
Les vaches qui repassent dans l'autre sens le matin et viennent renifler la tente me réveillent à 6h. Je me lève finalement, ça fait déjà une belle nuit.
Départ à 7h. Je commence par faire le plein d'eau et en avant.
Il fait beau, je suis reposé, Borjomi est à un peu plus de 60 km, ça roule bien... Bref le pied.
Oui, sauf qu'après être entré dans le village suivant ça se corse.

Quelle nuit ! L'orage est arrivé, de la pluie et un vent ! Heureusement que mes quelques dizaines de kg de muscles étaient à l'intérieur de la tente sinon elle finissait en haut d'une montagne. Je ne sais pas à quelle heure ça s'est terminé, j'ai dormi en pointillé.Par contre, presque pas d'eau dans la tente. Certainement grâce au vent qui la secouait comme un bananier. Tellement d'ailleurs qu'un des morceaux des arceaux était tout fendu au démontage. Et bé, j'ai eu chaud ! J'ai rafistolé ça avec du scotch.
Malgré cette nuit, ce début de nuit tout du moins, je ne me sens pourtant pas fatigué au réveil et me lève à 6h.

Je me réveille en repensant aux deux dernières journées.
Moi qui était en manque de paysages de montagne géorgienne j'ai été servi. Cela a réellement été une épreuve pour le corps et le mental mais m'a fait évoluer au sein d'une scène grandiose. Le matériel a enduré sa part et je peux être fier de mon vélo. Et de mes godasses, car tout ça a été fait chaussures de vélo automatiques aux pieds !
La meilleure décision que j'ai prise du voyage jusqu'ici a été de faire demi-tour vers Tabatskuri et de ne pas continuer avant hier. Me lancer dans le parcours jusqu'à Didi Mitarbi à 15h aurait été une très très mauvaise idée. Sur le papier c'était seulement 14 km, mais 14 km qui m'ont pris 5 heures, et encore en commençant la journée par ça. J'aurais certainement dû bivouaquer avant d'atteindre ma destination. Sous l'orage, sans protection contre le vent. Breton, je connais la prudence dont il faut faire preuve envers l'océan. Je découvre qu'en montagne c'est la même chose. Et il y a eu la rencontre avec cette famille.

Pour commencer, un petit mot pour te rassurer Jean-Pierre.
J'ai failli mais je n'ai pas encore succombé à cette mode d'exhiber sur Internet tous les plats dont on se régale. Donc ne t'inquiètes pas, j'ingurgite mon comptant de calories. Tiens hier soir par exemple j'ai dîné à l'hôtel : cinq khinkalis, un beau bol d'ochi, une corbeille de pain. Oui monsieur, pas moins ! Mais il est vrai que j'aime partir le matin ventre vide, le petit-déjeuner sera l'occasion d'une pause, et que le midi je ne me goinfre pas : je trouve trop difficile de pédaler ensuite. C'est plutôt le soir que je me fais plaisir.
J'espère t'avoir tranquillisé.🙂

Et maintenant, la journée.
Je sors de la chambre et je suis bien le seul à déambuler dans ce petit hôtel. Réception fermée, cuisine fermée. Il faut que je vois quelqu'un pour régler la note. Je prépare le vélo et suis prêt à décoller, toujours pas âme qui vive. Bon et bien dans ce cas je vais aller faire la photo de la veille ville depuis l'autre côté et trouver de quoi ne pas mourir de faim aujourd'hui.
Je passe à côté d'un panneau que je n'avais pas vu hier : la frontière turque est à 18 km.

4h30, le muezzin du village lance le premier appel à la prière de la journée. Alors sous prétexte qu'il est insomniaque, il réveille tout le monde ? Je trouve ça un peu moyen.
Je finis par me rendormir.
Je me lève et ouvre la grande porte du garage, la météo semble bonne. Le temps de tout ranger, Halit est debout également. Dilara et Seda dorment toujours. Je n'aurais malheureusement pas le loisir de leur dire au revoir, je demande à Halit de s'en charger. Encore des personnes que je n'oublierai pas de si tôt.

4h30... Le muezzin. Ça y est ça s'arrête. Ha non, il y a une autre mosquée pas loin. Ils s'arrangent pour ne pas chanter en même temps, c'est rudement sympa de leur part comme ça ça dure plus longtemps. J'ai du mal à me rendormir.

Boran passe me chercher hier soir pour manger avec eux. Quelques feuilles de journal sur le bureau, des couverts et tout un assortiment de trucs à grignoter : légumes, fromage, pain, gâteau, loukoums, friandise aux noix... Nous piochons dans les plats. Tchai à volonté bien évidemment.
Je voudrais me coucher assez tôt car demain il me faudra quitter les lieux pour 7h : le personnel revient. Et de toutes façons rouler à la fraîche semble obligatoire. Mais c'est raté car ça discute, ça montre des trucs sur le téléphone et j'ai obligation de manger encore et encore.
"Tu n'auras pas ça devant toi plus tard." me dit Osman rapport aux desserts.
Juste encore un alors !
Vous l'aurez compris, c'est à nouveau une belle soirée.
Je réussi à m'éclipser un peu avant minuit.

En préparant hier soir des affaires en vue d'aller jusqu'à Ishak Pacha à vélo aujourd'hui, impossible de remettre la main sur la pompe. J'ai réussi à la perdre ! C'est dingue. Cela fait peut-être plusieurs semaines que je roule sans. Et bien dis donc, j'ai vraiment eu de la chance : j'aurais eu l'air malin en cas de crevaison !
Ha et tiens, ça me fait repenser à un truc d'hier après-midi. Juste avant d'arriver en ville je dépasse une voiture arrêtée avec le pneu avant gauche complètement défoncé. Le chauffeur me fait signe : il voudrait regonfler avec ma pompe pour réussir à avancer encore un peu ! Quand je vois l'état du pneu... 😂 Je lui dis que je n'en ai pas. Ce qui finalement était vrai. Ou bien, ha oui c'est peut-être ça, ce mensonge a déplu au génie du coin, il a fait disparaitre ma pompe.

C'est la nuit.
Ha, le muezzin... Finalement ce n'est pas 4h30 mais 3h30. Et oui, le téléphone avait une heure d'avance. Ils sont fous. Je n'arrive pas à me rendormir, je me lève. Transformons un problème en quelque chose de positif : je vais aller admirer le lever de soleil sur Ishak Pacha. Une petite lessive dans le lavabo pour se réveiller (si si, essayez vous verrez) et c'est parti.

Et voilà une affaire rondement menée ! Je devais prendre le bus de 12h, à 7h le vélo et les affaires sont dans la soute.

Je quitte l'hôtel à 7h pour aller jusqu'à la citadelle. Une bonne heure de marche m'attend.

Je vais acheter un truc où deux pour grignoter à bord du bus.

Nous arrivons enfin à Istanbul.

Passage de la frontière à 2h du matin. A pied, tout le monde descend du bus. 

Je soulève le masque de nuit et nous voici déjà à Sofia. Et bien ça alors ! De 23h à 7h, une broutille comparé aux 27 heures du précédent trajet.

Nous aurons eu cinq contrôles, autant que de frontières passées. Espace Schengen ou pas, ce qui importe ici est la nationalité des personnes à bord des bus : nous ne sommes pas tous ressortissants d'un des pays de l'Union Européenne. Le contrôle à la dernière frontière, allemande donc, a été un peu plus musclé. J'ai cru qu'un des passagers allait devoir quitter le bus. Finalement non.
Après quelques 22 heures de trajet nous arrivons à München. Ouf !
Je remonte le vélo, assez rapidement je dois dire, et je file vers le camping à 7 km.
Après 27+9+22=58 heures de bus (je n'en reviens pas !), cette pause au pays de la bière va faire du bien.

Une fois installé, lavé et un peu reposé je pars visiter une partie de la ville. Je commence par le quartier de Haidhausen. München c'est grand, c'est à 10 km.

J'avoue avoir été un peu inquiet hier soir mais j'ai bien dormi. Les guitares m'ont bercé de loin.

Malin comme concept ce camping. On peut y installer son abri bien sûr mais également dormir dans d'énormes tentes : à même le sol (matelas mousse et couvertures fournis) ou alors dans des lits superposés qui se comptent par dizaines. Il ne doit pas être possible de dormir pour meilleur marché à München. Nous sommes en fait une minorité à arriver avec notre tente.
Aucune voitures ni camping-cars ici et ça c'est chouette.

J'ai finalement eu deux fauteuils une bonne partie du trajet. Ce n'est pas la meilleure nuit de ma vie mais j'ai dormi quand même.
Le bus arrive avec un peu d'avance à Paris Bercy. Je réinstalle tout sur le vélo et je file chez Gaëlle et Yann à Clamart pour me faire offrir un copieux petit-déjeuner. Charlotte est là aussi. Je pensais être plus fatigué que ça mais finalement lorsque je repars ça va. C'est grâce à l'équivalent des cinq cafés que j'ai bu comme le fait remarquer Yann ! Nous avons regardé le trajet ensemble, je vais me diriger vers Dreux. Mais cela fera sans doute trop loin pour aujourd'hui, je repars vers 10h30.
Il semblerait que j'ai énormément de chance. Gaëlle m'apprend qu'il a plu toute la nuit mais je devrais être tranquille aujourd'hui. C'est vrai qu'il y avait de nombreuses flaques sur la route depuis Paris Bercy.
Allez, merci les cousins !

La bonne nuit. Ça fait vraiment du bien.
Petit débarbouillage au bord de l'Eure puis je range tout et vais saluer les propriétaires de ce charmant morceau de terrain.
Dreux est juste en face. Je crois que contrairement à mon habitude je vais commencer la journée par un petit-déjeuner. Ce sera l'occasion d'explorer brièvement la cité.

Le vent a bien forci hier soir, j'ai déplacé la tente pour le mettre à l'abri derrière les troncs. Mais je n'avais pas vu, je l'ai posée sur des bosses faites par des racines. Malgré le matelas je n'ai pas arrêté de bouger de la nuit pour trouver une position. Rajoutez à cela un fort vent dans les branches et de la pluie, vous obtiendrez une nuit qui est loin d'avoir été excellente.
L'extrémité du duvet est mouillé, il y a un peu d'eau dans la tente. Je crois qu'elle est en train de vivre ses derniers jours... Je range tout ça mouillé, je verrai pendant une pose pour faire sécher. La pluie revient, je m'équipe. Allez, disons que ça ne va pas durer !
Premier coup de pédales et le vélo n'avance pas. Je regarde si un des patins de frein ne ferait pas des siennes. Et là, horreur, je vois le pneu arrière complètement à plat. Finalement la réparation de la chambre à air... Je me mets à l'abri d'un hangar. Il faut tout enlever du vélo pour pouvoir le retourner et chercher démonte-pneus, chambre à air (neuve!) et pompe au fin fond des sacoches. Il est ravi le cyclotouriste. Mais pas le choix.
40 mn plus tard je peux y aller. Il est maintenant presque 10h. Sacré début de journée.
Le bon côté de la chose est que la pluie a cessée, je ne vais pas partir sous l'eau.

Il n'a pas plu et le ciel est bleu au lever. Et pas de racines sous le dos cette nuit. 🙂

L'image qui fait VRAIMENT plaisir pour débuter la journée :

Encore une bonne nuit, comme la précédente : plus de 10 heures dans le duvet !

Ile de Beaufort (Josselin) / écluse de Minazen (Blavet)

Eric et Marco me rejoignent hier soir pour manger ensemble. C'est super sympa de revoir les copains.