Gants chauffants
Résumé :
Pour le confort, pour conserver une dextérité correcte, pour la sécurité, etc., les gants chauffants peuvent être bien utiles pour nombre d'activités en environnement froid et/ou dans lesquelles les mains sont particulièrement exposées : activités de montagne, snowkite vélo, parapente, équitation...Ce dossier se propose de débroussailler le sujet, et de présenter quelques modèles, dont le nombre augmentera au fur et à mesure de nos tests.
Gants chauffants : le principe
Des fabricants de gants proposent des modèles chauffants, qui intègrent donc un système de chauffage à l'intérieur des tissus du gant (allant de la paume au bout des doigts selon les modèles) et une batterie, en général dans un compartiment sur le poignet que l'on ouvre par un petit zip ou velcro dans lequel arrivent le ou les jacks à brancher à la ou les batteries.L'allumage/extinction du chauffage est pilotable par un bouton (situé sur le dos de la main ou du poignet, en général suffisamment gros pour être activé avec des gants

Evidemment, plus la puissance de chauffe est élevée, plus la batterie se vide rapidement. On veillera donc à baisser ou couper le chauffage quand on en a moins besoin...
Les batteries de ces gants se rechargeant par un chargeur secteur spécifique (voir ci-dessous), l’utilisation des gants chauffants sera bien adaptée aux activités journée ou sur 2-3 jours ; pour des voyages au long cours, il faudra emporter le chargeur spécifique et avoir accès au secteur de temps en temps, bien que la recharge hors secteur soit théoriquement possible (voir nos précédents dossiers sur les panneaux solaires portables).
Note : certains sont parfois déçus, en essayant leurs gants en conditions réelles (en extérieur par temps froid et venté), du "peu" de chaleur ressentie : attention hein, l'idée n'est pas de se "brûler" les doigts ni d'avoir l'impression de les coller à la vitre du poêle à bois !, mais bien plutôt d'avoir un apport de chaleur extérieur pour ne pas avoir les mains froides ! Ce n'est par parce qu'on n'a pas la sensation d'une bouillotte bouillante que le gant ne fonctionne pas correctement, et surtout que sa présence n'est pas justifiée. Si vous doutez : faites le test une main avec le chauffage au max, l'autre main chauffage éteint et vous verrez.
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Des gants chauffants : pour quoi ?
Pour le confort, l'aisance et la conservation d'une dextérité correcte, pour la sécurité, etc., les gants chauffants peuvent être bien utiles pour nombre d'activités en environnement froid et/ou dans lesquelles les mains sont particulièrement exposées - et pas seulement pour ceux qui souffrent de problèmes de circulation distale.On peut citer les activités de montagne (hivernale mais pas seulement : haute altitude, hautes latitudes, conditions ventées...) : ski, ski de randonnée ou nordique, itinérance ski-pulka, alpinisme, cascade de glace, snowkite, raquettes, le vélo sous toutes ses formes (de la route au VTT en passant par le fatbike, parfois sur neige), bivouac hivernal, mais aussi des activités comme le parapente où il est possible de voler plusieurs heures à des altitudes élevées (>2500m) et où les mains sont en permanence exposées au vent relatif et les bras levés vers le haut (position qui ne favorise pas une bonne vascularisation distale), l'équitation... On peut être tenté de les utiliser aussi pour de la navigation en milieu froid (kayak de mer, canoë, voile...), selon les conditions, cela peut être possible (attention à l'étanchéité bien sûr, aux embruns salés...).
Un domaine que nous n'évoquerons pas ici, puisque motorisé, utilisateur de gants chauffants est la moto (d'où des gammes spécifiques, ou aussi l'intérêt parfois de jeter un œil aux vendeurs spécialisés).
On le dit plus haut, le confort n'est pas le seul enjeu recherché lorsque l'on porte des gants chauffants : conserver une dextérité correcte n'est pas simplement confortable, c'est souvent nécessaire, voire indispensable au point de mettre sa sécurité en jeu. Monter une tente dans le blizzard avec des doigts gelés est impossible, piloter un parapente très difficile et aléatoire...
Ceux qui doivent régulièrement faire appel aux potes, pour cause de doigts gelés, pour - dans le désordre - fermer leur braguette (pas grave ça, mais c'est du vécu), enlever les peaux de leurs skis de rando (si souvent du vécu


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Gants chauffants : types et enjeux
Du sous-gant à la moufle
On a parfois l'idée que si on a besoin d'un gant chauffant, c'est qu'il fait très froid et donc que le gant lui-même doit être très chaud. Pas forcément.A vélo, par exemple, on peut souhaiter un gant fin offrant une protection légère lorsque l'on transpire à la montée, avec un système de chauffage que l'on actionnera à la descente. Idem à ski de randonnée.
On peut aussi opter pour un petit gant chauffant sur lequel on ajoutera un surgant ou une surmoufle. Dans ce cas, il faudra prendre en compte la possibilité/facilité d'accès au bouton on/off/réglage du chauffage "à travers" le surgant ; de même dans cette configuration, on ne verra pas le témoin lumineux de niveau de chauffage.
Bref, de nombreuses configurations sont possibles. On trouve donc sur le marché des modèles allant du sous-gant chauffant à la grosse moufle chauffante, en passant par tout un tas de modèles coupe-vent ou non, imperméables ou non, avec tout ou partie en cuir, doublés à l'intérieur, plus ou moins protecteurs thermiquement, plus ou moins renforcés (sur l'extérieur de la main, des modèles moto ou ski sont parfois bien renforcés), etc.
À chacun d'identifier ses propres besoins et les conditions principales dans lesquelles il souhaite utiliser ses gants.
Choisir sa paire de gants chauffants
C'est bête à dire mais un gant chauffant est avant tout un gant
Il ne faut pas que le gant taille trop petit. En effet un gant qui serre limite la circulation sanguine dans les extrémités qui seront alors nettement plus sensibles au froid. Ainsi un gant plus isolant mais très serré protégera moins du froid qu’un gant un peu moins isolant mais plus lâche.
Selon l’activité pratiquée, les contraintes sur les gants seront différentes. L’alpinisme et la cascade de glace, par exemple, sollicitent beaucoup l’intérieur de la paume (frottement de la corde, tenue du piolet ou du rocher), d’où la nécessité d’avoir des renforts sur cette partie.
Une certaine précision est également requise pour ces activités. Selon votre besoin, vous devrez en général faire un compromis entre chaleur et précision.
Indépendamment du système de chauffage que l'on peut bien sûr éteindre, avoir un gant trop "chaud" dans lequel on transpire peut être extrêmement désagréable et pénalisant (dextérité, gants trempé de sueur qui ensuite se refroidit et devient très inconfortable et bien moins isolant, gant trempé difficile à enlever/enfiler...).
On sera aussi attentifs aux différentes caractéristiques du gant : protection globale (coupe-vent ?, imperméable ? Type de tissus, double interne ?...), coupe au poignet (le gant remonte-t-il bien sur le poignet ?), serrages possibles (poignet, dessus de la main), leash éventuel, éventuellement : tissu pour écrans tactiles sur pouce index majeur...
N'hésitez pas à consulter notre précédent dossier Gants de montagne chauds qui détaille les différents types de gants, et de couches de gants, existants, leurs avantages/inconvénients selon les usages, et donne des conseils pour bien les choisir.
Chauffage et capacité des batteries :
- Autonomie : le premier point à regarder est sans doute la capacité de la batterie (mAh), plus elle est élevée, plus le gant chauffera longtemps (à iso puissance de chauffe car, évidemment, plus on règle la puissance de chauffe élevée, plus la batterie se vide rapidement). Nombre de batteries de gants chauffants sont à 2200 mAh.
Certains modèles de gants permettent l'ajout d'une 2e batterie (pour encore plus de temps de chauffe) : un 2e jack arrive dans le compartiment pour batterie, on peut ou non le connecter. La 2e batterie est alors souvent vendue en option.
- Détail : "lisibilité" du témoin lumineux on/off/réglage de puissance. D'expérience, un seul témoin qui passe du jaune à l'orangé au rouge est assez peu lisible sur le terrain avec des lunettes de soleil ou un masque ; un témoin à 3 leds l'est bien plus.
- Le compartiment pour loger la batterie est en général placé sur l'intérieur du poignet, ce qui évite de gêner l'éventuel port d'une montre altimètre ou GPS par exemple, souvent un peu volumineuse : si c'est votre cas, cela peut être un point à regarder en choisissant votre modèle.
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Batteries et recharge
Les batteries utilisées sur les gants chauffants sont en général des lithium-ion (Li-ion) ou lithium-ion polymère (Li-Po), que l'on recharge par un chargeur à brancher sur le secteur.Une charge en USB serait bien, mais il faut gérer au mieux le problème de tension.
La tension nominale d’un élément Li-Ion est de 3,6 V ou 3,7 V, d'un Li-Po 3,7 V. Ainsi, en général, afin d'avoir une puissance suffisante de chauffe, les modules sont couplés par 2 (mis en série) formant une batterie de 7,4V.
L'USB classique délivrant 5V et 2A (aujourd'hui, soit 10W, l'usb-c annonce une puissance de charge bien plus élevée), il faudrait soit un chargeur capable de mettre en parallèle les 2 modules de 3,7 V pour les charger séparément (chacun à la moitié de l'ampérage, donc de la puissance), mais le temps de charge s'en trouverait rallongé. (D'autant qu'il faut aussi charger la batterie du 2e gant

Bref, pour le moment (à part quelques modèles chinois vus sur Internet avec des batteries mono-module de 3,7V) les batteries des gants chauffants du marché se rechargent par des chargeurs secteur spécifiques.
Pour les intéressés, voir les pages Wiki des accus au lithium et des accus lithium-ion.
Autonomie / décharge / chauffe :
Le temps de décharge/chauffe dépend principalement du niveau de puissance. La température joue aussi un rôle. Nous mesurons les durées maximales de chauffe en fonction de la puissance à 19°C en indoor, donc sans vent, gants immobiles et sans main dedans

Par -10°C avec du vent (qui refroidit en permanence la petite couche d'air que le gant réchauffe autour de lui) il faudra tabler sur moins que ça.
Pour chaque modèle de gant testé, nous mesurons donc l'autonomie en indoor à température ambiante, et dans un congélateur à -10°C (voir les fiches de chaque modèle pour les mesures chiffrées).
Lors d'un précédent comparatif de gants chauffants, nous avions comparé l'autonomie de la batterie à +20°C et à -10°C, et avions été étonné de constater que les 30°C d'écart ne faisaient pas beaucoup baisser cette autonomie : identique pour 3 des 6 modèles testés ; et pour les 3 autres, l'autonomie à -10°C était de 90%, 91% et 97% celle à 20°C. Voir ces chiffres dans le tableau de ce précédent comparatif.
Témoin lumineux du haut : 3 leds, une pour chaque niveau de chauffage ; réglé ici sur le niveau 2.
(le témoin vert en dessous indique le niveau de charge des batteries).
(le témoin vert en dessous indique le niveau de charge des batteries).
Durabilité
Concernant le durabilité des systèmes chauffants, il y a 2 enjeux :- Les batteries.
Les batteries lithium-ion sont peu affectées par l'effet mémoire (phénomène physico-chimique qui affecte les performances des accumulateurs électriques s'ils ne sont pas complètement déchargés avant d’être rechargés), on n'aura donc pas besoin de faire des cycles complets de décharge/charge (ceux-ci nuiraient même à la préservation dans le temps d'une batterie Li-ion, cf. wikipédia). Il est même souvent recommandé d'éviter de décharger entièrement sa batterie.
En général, il est conseillé de stocker ses batteries débranchées (du gant et du chargeur) entre 2 utilisations. Et pour du stockage "longue durée" (>2mois), de les stocker avec un niveau de charge compris entre 50 et 75%.
Le mieux étant de regarder les recommandations sur la notice !

Si une des batteries venait à ne plus fonctionner, il serait bien sûr possible de la changer. De notre expérience d'utilisation des gants chauffants, les circuits chauffants rendent malheureusement toujours l'âme avant...
- Les circuits chauffants dans le gant.
Il s'agit-là de petits éléments, inaccessibles puisque situées à l'intérieur des tissus du gant, et donc impossibles à remplacer.
Il est clair qu’il vaut mieux éviter de trop plier ou compresser votre gant sous peine de mettre ces circuits chauffants à rude épreuve. Bien entendu, l'activité elle-même impose des contraintes sur ces éléments qui ne semblent pas éternels...
Note : depuis plusieurs années nous utilisons régulièrement des gants chauffants (principalement en parapente), en en prenant soin (éviter des les bourrer dans un sac par exemple), malheureusement quasiment tous les gants que nous avons eus (divers modèles de diverses marques) ont cessé de fonctionner au bout d'une à eux années d'utilisation régulière mais pas intensive non plus. A chaque fois, c'est bien les circuits chauffants internes qui sont en panne.
Lorsque l'on achète plus de 250€ sa paire de gants chauffants et qu'au bout d'un an et demi, ils ne sont chauffent plus, c'est assez décevant... Il n'y a peut-être pas de miracle, mais peut-être y a-t-il du progrès à faire dans la qualité/fiabilité de ces technologies, et dans leur "remplaçabilité" (ménager, à la conception, un accès dans le gants pour changer le système de chauffage ?), et allonger les durées de garantie...
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Voir les fiches des éléments de ce dossier :
compare | ||||
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IWarm GTX
Racer
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![]() |
508 g | 280 € | |
IWarm 2 Layer
Racer
|
![]() |
296 g | 150 € |
Circonstances du test
Nous testons les gants avec et sans chauffage, régulièrement pendant plusieurs mois/années (comme expliqué ci-dessus, nous avons précédemment constaté des dysfonctionnements des circuits chauffants sur plusieurs modèles au bout de 1 à 2 ans d'utilisation régulière mais pas intensive), et ce au cours de diverses activités telles que :- Parapente principalement, vols hivernaux et vols de distance printaniers : parfois plusieurs heures à des altitudes supérieures à 2500m (parfois jusqu'au-dessus de 4000m !). La position de pilotage expose beaucoup les mains au froid : elles sont en permanence exposées au vent relatif (environ 35 kmh, effet windchill), et les bras sont levés vers le haut (position qui ne favorise pas une bonne vascularisation distale).
- Ski de randonnée, ski de piste.
- Vélo.
- bivouac hivernal.
Nous faisons également de observations à la caméra thermique (cf. image ci-dessus) qui permet de comparer qualitativement les capacités isolantes des gants, et de repérer d'éventuels ponts thermiques.
Nous mesurons par ailleurs les temps de charge et décharge des batteries, à température ambiante en indoor (19°C environ, sans vent), et dans un congélateur (-20°C, sans vent aussi bien entendu).
L'auteur et testeur de ce dossier :
