Côte Ouest de la Corse à vélo

Direction le Cap Corse. Les parfums de thym et de fleurs nous remplissent les narines. La côte est superbe, bien que sinueuse et à bord de falaise.
Arrivés en fin de matinée à Macinaggio nous cassons la croûte avant notre ascension vers le Cap (hé oui il faut monter, on ne vous l’a pas encore dit mais la Corse et notamment la côte Ouest, c’est tout sauf plat ! ). 
Point de vue superbe, le cap nous offre notre premier panorama à couper le souffle. Que c’est beau, ça promet pour la suite!

Puis nous entamons notre descente vers la rive afin de trouver un coin pour bivouaquer. Ce sera notre bête noire durant tout notre trip. La côte escarpée et la peur de se faire déloger par les locaux ou autres (le bivouac est interdit en Corse et nous apprendrons à notre retour que les forces de l’ordre cherchent et mettent à l’amande les épris de bivouac sauvage) nous poseront problème tout le long de notre voyage pour trouver des endroits où passer la nuit. Ainsi une petite angoisse sera présente chaque soir, bien que nous sommes très respectueux et ne laissons jamais aucune trace de notre passage derrière nous.
Nous rêvons qu’un jour d’autres pays s’inspirent de l’Allemannsretten de nos amis les norvégiens pour garantir ce droit fondamental qui nous tient tant à coeur.

C’est donc sur une aire de camping payante mais à l’abri des regards que nous nous installons devant notre premier splendide coucher de soleil. Luxe que nous n’aurons qu’une fois durant les 15 jours de notre périple: u...

Ici encore, nous mangeons notre popotte devant un magnifique coucher de soleil face à la mer sur ce petit bout du monde. Mais la nuit sera la plus difficile que nous passerons malgré notre moustiquaire à cause de l’inconfort (même si ça, on commence à bien connaître à force de bivouaquer un peu n’importe où  ) et des voitures.

Le troisième jour nous descendons lentement direction St-Florent puis nous bifurquons vers le redouté désert des Agriates. Heureusement nous l’atteignons le matin et entamons notre ascension, motivés. 
Mais la chaleur écrasante et nos vélos approchant les 50 kilos nous mettent à rude épreuve. Et c’est épuisés que nous ateingnons le sommet. Mais encore une fois la vue nous subjugue et, heureux, nous commençons notre descente vers la plage d’Ostriconi.
Ce fut la descente la plus raide et longue à la fois que nous ayons eu et l’air frais après le four des Agriates fut salutaire pour nous; Qu’est ce que ça fait du bien !!

( T30 très  dangereuse avant Lozari où il faut essayer de serrer à droite et avancer malgré le vent qui souffle fort)

Quatrième jour direction l’île Rousse (île de beauté sur lîle de beauté) où nous vous invitons à monter au phare afin d’admirer la vue à 360° sur la mer et la Corse.
Nous continuons sur la T30 environs 20km, toujours aussi fréquentée. 

Enfin nous atteignons Calvi tant prisée par les touristes mais sans grand intérêt selon nous. Nous repartons pour quelques heures de pédalage en longeant la côte en plein soleil. Même si nous nous levons tôt pour pédaler à la fraîche, nous continuons un peu l’après midi, pour ne pas être pris de court, et être obligés d’accélérer le rythme plus tard pour reprendre le ferry à Porto Vecchio (ce que nous regretterons par la suite )

Nous nous ravitaillerons durant notre séjour en quémandant de l’eau dans des stations services ou des garages. Avec un grand sourire, le plus souvent nous pouvions remplir une ou deux gourdes sans problèmes .
Et en ce qui concerne la nourriture, des boites de thon ou de maquereau accompagnées de fruits achetés dans des supérettes sur la route nous suffiront amplement. Même si nous ne nous sommes pas refusés un bon saucisson, du miel et des biscuits corses !

Après cette dure nuit nous attaquons le 6e jour la montée des calanques de Piana à l’ombre des arbres, du moins au début. Ascension difficile, mais jouer à trouver des visages, animaux ou formes populaires entre les blocs de roche ocre s’avère très sympathique, avec en prime une vue insaisissable sur le golfe de Porto; attention toutefois à garder un oeil sur la route toujours très fréquentée et étroite !

Le lendemain nous prenons la direction d’Ajaccio, plus grosse ville que nous ayons traversée jusque là avec ses plus de 100 000 habitants.
N’ayant pas de carte à l’échelle de la ville, en sortir fut un peu compliqué. Nous avons ainsi traversé une zone commerciale puis pris la direction des quais pour enfin passer derrière l’aéroport.
Ici la route territoriale T40 est très dangereuse ! Mais nous la quittons rapidement pour prendre la D555. Le trafic s’est grandement intensifié sur les départementales également et les plages de plus en plus noires de monde.

Le 8e jour nous partons rejoindre Acqua Doria. (nous ne regrettons pas d’être resté sur plage hier, bien au contraire, car après cet endroit, trouver un bivouac s'est avéré très compliqué!). La côte jusqu’au village est la plus pentue que nous ayons eu à gravir et même à 8h du matin le soleil tape déjà!

La descente est courte et rapidement la route redevient plate avec Zéphyr qui ne nous lâche pas en prime. (la Corse s’aplanit au fur et à mesure que l’on va au sud mais le vent se fait de plus en plus présent).

Enfin nous arrivons à Propriano. Le centre ville est bondé, nous prenons notre mal en patience dans les bouchons et rejoignons la plage de Portigliolo. La ville et la plage sont sans intérêt pour nous, déçus, nous trouvons le coin fade. Mais nous devons nous arrêter pour la nuit avant d’aller à Sartène le lendemain.

Au petit matin, nous ne voulions pas monter à Sartène par la T40 (la vue au loin de cette voie rapide raide et en plein soleil nous a effrayé). Ainsi nous avons décidé de passer par la D21 qui monte dans la forêt.
Mais pour cela il faut pour la rejoindre tirer les vélos sur plus de 2 km de plage et passer à pied la rivière Rizzanèse. Ce fut une longue et difficile épreuve pour nos corps fatigués mais de bonne heure le matin, la faible chaleur du soleil nous a laissé un peu de répit.

Le lendemain, la fin de cette expédition commence à se faire sentir. Nous nous rapprochons de Porto Vecchio. 

Let’s go vers Bonifacio!  La route est venteuse et nous traversons un désert de forêt brûlé, un petit effort et nous voilà dans la pente vers le port de la ville.

Ainsi le lendemain nous filons vers la baie de Santa Manza. Pour l’atteindre nous passons dans un véritable labyrinthe dont les murs sont constitués de petites pierres blanches empilées sans ciment, nous séparant de villas de millionnaires.

Le lendemain nous nous dirigeons doucement vers la baie de Rondinara. Nous nous installons à l’extrême Sud de la plage déjà prise d’assaut par les touristes. 
Dans la descente vers la plage, nous nous sommes permis de demander à l'accueil d'un camping si l'on pouvait se ravitailler dans leur épicerie. Ils ont accepté, et petits filous nous en avons profité pour remplir nos bidons aux lavabos de ce camping

Après un bivouac à la baie de Rondinara, nous repartons, cette fois vers la plage de Santa-Giulia.
Il nous faut pour cela empreinter la route T10, qui remonte jusqu’à Bastia. Cependant nous avons décidé de ne pas emprunter cette route ( ce qui nous aurait permis de faire le tour de la Corse ) en nous arrêtant à Porto-Vecchio. Cela parce que la Corse est sans grand intérêt sur sa côte Est et que rouler des heures sur une voie rapide est là aussi loin de notre représentation de ce que doit être un voyage itinérant le plus possible proche de la nature.

Le lendemain nous retournons à la plage déjeuner sur le sable fin et nous baigner pour la dernière fois. L'air frais du matin est tellement agréable ! Nous n'avons pas hâte de repartir dans la circulation. Mais il faut bien rejoindre le bateau.

Le lendemain nous partons déjeuner sur le même rocher que la veille et allons jouer aux cartes en face de l'embarcadère pour quitter l’île. Nous faisons également un dernier petit tour en ville comme pour dire au revoir à la chaleur du bitume .