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Voie du Puy et Camino francés à vélo (Chemins de Compostelle)

44 jours
JB_Dijon
Par JB_Dijon
mis à jour 24 févr. 2023
3290 lecteurs
Coup de Coeur
Informations générales
Parce l’évasion n’est pas toujours synonyme d’éloignement et d’isolement de la civilisation, je suis parti de chez moi à Dijon à vélo, en mai 2021 pour rejoindre le Puy-en-Velay et parcourir la voie du Puy. Peu après, en octobre 2021, je me suis lancé dans la continuité sur le Camino francés en Espagne. Il s’agit de chemins de Compostelle, mais par respect des opinions et des croyances, l’aspect religieux n’est jamais abordé ici sans préciser d’ailleurs si moi-même je suis croyant ou non.  Hormis les premières sections du début du voyage, les photos sont toutes commentées.

Film - Reportage Dijon – Puy-en-Velay (mai 2021) : youtu.be/MutErhKAWKg
Film - Reportage Camino francés : https://youtu.be/QiVsZJJBMIk

Facebook : facebook.com/72rayonsdespoir
 
« 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn », c’est aussi d’autres itinérances à pied, à vélo, en kayak, passées et à venir.
Activité :
vélo de randonnée
Statut :
réalisé
DATE :
13/05/2021
Durée :
44 jours

Voie du Puy et Camino francés à vélo (Chemins de Compostelle)

Les étapes :

1
mise à jour : 24 févr. 2023
Premier coup de pédales, l'excitation est à son comble car voilà deux années que je n'avais pas chevauché Pégase bâté de ses sacoches. L'idée de débuter ce périple du seuil de ma porte a quelque chose de savoureux. Dijon Paray-le-Monial c'est le souvenir de mon tour de Bourgogne 2019, à contre-sens : ambiance viticole à travers de prestigieux domaines Bourguignons, puis vient le canal du Centre avec ses petites routes bucoliques. En comparaison à mon initiation aux bivouacs hivernaux où froid et isolement font planer une menace omniprésente, sur ma selle l'insouciance du voyageur est permise, et je compte bien en profiter et vous en faire profiter.

Je fais étape au camping de Santenay où l'euphorie est palpable. Chacun semble jouir d'une paisible quiétude à savourer un sentiment de liberté recouvré au lendemain de ce troisième confinement. Le deuxième jour est marqué par mon entrée en Saône-et-Loire avec des espaces vallonnés tantôt boisés, tantôt en pâture, et de magnifiques petites routes d'autant plus charmantes qu'elles viennent casser la monotonie des véloroutes parfaitement aménagées et à usage exclusif du vélo. La constante depuis le départ reste la pluie intense et épisodique. Une fois mouillé les nuages me laissent le temps de sécher suffisamment entre deux averses pour ne pas attraper froid. Au camping de Palinges je suis littéralement emporté par le sommeil, en victime de la bonne fatigue qui troque le stress et le sédentarisme de ma vie citadine, contre le bon...
2
mise à jour : 21 juin 2021
Pour la période des Saints de Glace, pas de gelée matinale mais une pluie persistante. Au 3ème jour l'eau a fini par s'immiscer partout, y compris dans les sacoches. Résultat le soir les habits du bivouac sont poisseux et la journée je pédale mouillé par 11 degrés en frissonnant avec une douleur dans le talon d'Achille. Ça ne fait pas rêver ... et pourtant ces petits déboires sont largement compensés par mon rendez-vous avec la Loire ! Soudain à la sortie d'un virage elle est là ... je ne m'attendais pas à la trouver si imposante en amont de sa confluence avec l'Allier. Ce voyage qui n'en est qu'à ses prémices est assurément déjà diversifié dans ses paysages. Après une étape au camping familial de Pouilly-sous-Charlieu, je fais quelques courses à Roanne dans une supérette fort heureusement ouverte le dimanche. À la sortie de la ville mon audace d'improviser un nouvel itinéraire plus court me coûtera de bonnes suées dans une succession de pentes à 4-8% sur des chemins de terre. La douleur de mon pied est remontée et mon genou me fait souffrir. Aujourd'hui je viens d'achever une nouvelle étape de 70 km en avançant plus doucement et en adaptant mon style de pédalage. La reprise post-confinement a peut-être été un peu brutale eu égard à mes petits ennuis de santé qui n'épargnent pas l'inflammation de mes articulations, mais je garde espoir que la route se poursuive. Chaque instant est propice à un nouvel émerveillement, et un nouveau chapitre devrait bientôt s'ouvrir puisque l...
3
mise à jour : 21 juin 2021
Cette fois-ci pas de récit en un bloc, mais des photos commentées 🙂
4
mise à jour : 21 juin 2021
J'ai repris la route. Le genou se fait toujours sentir mais la douleur est stabilisée à condition de ne pas forcer et de ne pas être trop gourmand quant à la longueur des étapes. Hormis l'achat du topo je n'avais pas préparé l'itinéraire, il y a plus de dénivelé que je ne l'avais imaginé, et les chemins de terre et de cailloux que j'emprunte régulièrement ralentissent mon avancée. Ça demande un certain investissement physique, mais j'adore : l'ambiance et les paysages sont magnifiques ! Les photos sont commentées.
5
mise à jour : 24 juin 2021
En entreprenant ce voyage à vélo du seuil de ma porte je ne savais pas à quoi m'attendre. Depuis le Puy-en-Velay, la Haute-Loire, la Lozère, l'Aveyron, le Lot, sont autant de départements traversés qui m'ont permis de toucher du bout du doigt une France du centre qui m'est méconnue. En prenant un peu de hauteur, je découvre des étendues vallonnées verdoyantes à perte de vue. Paysages, maisons, aucune ligne n'est régulière. Les villages sont clairsemés, et tant de par leur taille restreinte que de par leur architecture en pierres sèches, ils me semblent en harmonie avec leur environnement naturel, concrétisation du savoir perdu de nos anciens. L'imperfection des petites routes, les galères des chemins caillouteux m'éloignent des véloroutes parfois trop prévisibles de mes précédentes itinérances à vélo. Chaque jour je me lève avec l'impression d'avoir un nouveau défi à relever qui m'apportera découvertes et émerveillement, ultime récompense des efforts demandés. Et quand vient l'heure de planter la tente, je le fais fatigué mais avec un sentiment de regret de ne pas pouvoir poursuivre plus loin pour cette journée 🙂 La plupart des photos sont commentées (je n'avais pas prévu d'écrire ce petit bilan au dernier moment). PS : A force de pommade et d'étirements mon genou va beaucoup mieux.
6
mise à jour : 24 juin 2021
Depuis Cahors mon environnement évolue. Les étendues boisées se retirent au profit de vastes espaces agricoles, les montagnes s'estompent pour devenir des collines, les petits villages en pierres sèches laissent place à des communes de tailles plus conséquentes aux constructions récentes. Conques et son abbaye passés, les marcheurs sont moins nombreux, le trafic routier et les dessertes locales s'intensifient. Les routes à effet "toboggan" me font cumuler du dénivelé sans offrir de panorama d'altitude pour autant. Mais l'effort fourni n'est pas vain, car moyennant quelques détours, côtes, et chemins de terre supplémentaires, je découvre des lieux empreints d'histoire. Nos anciens ont édifié autour du chemin de Compostelle des chefs-d'œuvre architecturaux dont la taille et le raffinement témoignent de leur dévotion, et parfois même d'une certaine prospérité économique des moines. Cet héritage de la pierre, représentatif d'un style de vie d'une époque m'interroge sur celui que nous laisserons avec nos constructions en béton incapables de traverser les siècles. Son absence trahira-t-il notre consumérisme ? Pour ce qui est de mon quotidien, le retour météorologique aux normales de saison associé à la perte d'altitude ont fait grimper le thermomètre de 20 degrés (!), en prime la pluie s'est arrêtée et le genou ne me fait plus mal grâce aux étirements. Ces éléments sont de bon augure pour rejoindre Saint-Jean-Pied-de-Port avant la fin des congés, car il me faut allonger les étap...
7
mise à jour : 24 juin 2021
Objectif remplit : Saint-Jean-Pied-de-Port est atteint ! Quand je jette un œil sur la carte, je ne vois pas les 1500 kilomètres parcourus, les milliers de mètres de dénivelé grimpés, la vingtaine de jours et nuits passés hors de 4 murs, mais ce qui me vient à l'esprit ce sont la beauté des paysages, des villages pleins de charme, des édifices remarquables, des lieux empreints d'histoire, de belles rencontres, et in fine la satisfaction d'être arrivé au bout ! A travers mes voyages l'effort physique et le sentiment d'évasion sont ma façon de lutter contre la maladie, même si cela doit passer par quelques moments difficiles. Au fond la clé ne réside ni dans la souffrance, ni dans la performance, mais dans le plaisir que chacun peut se procurer en concrétisant ses rêves quels qu'ils soient, sans les remettre à plus tard, sans céder à la peur d'échouer, et d'en sortir épanoui. Sur ce parcours débuté au seuil de ma porte, tout était splendide, et j'espère que les photos vous auront transmis la multitude des ambiances traversées (vignes, fleuves, montagnes, villages, monuments, forêts, ...). L'année prochaine avec Pégase nous reprendrons la route sur la partie espagnole, mais d'ici là j'ai d'autres voyages et de beaux paysages à partager avec vous... A très bientôt. PS : les photos sont commentées.
8
mise à jour : 15 nov. 2021
J1-J3 Camino Francés à vélo. Après avoir roulé à vélo en mai le trajet Dijon - Le Puy-en-Velay puis la voie du Puy à travers le centre de la France, je me lance dans la continuité sur le Camino Frances, en Espagne, direction Saint-Jacques-de-Compostelle. Pour la première fois je n'ai pas pris ma tente sur les conseils avisés de personnes l'ayant déjà parcouru et m'incitant fortement à faire des rencontres dans les auberges pour vivre l'expérience "unique de Saint-Jacques," croyant ou non. Ce choix n'a pas été facile, car j'aime mon abri de toile qui me permet le soir venu de continuer à m'immerger dans la nature et m'offre le confort d'un petit chez moi plutôt qu'un grand chez les autres : le luxe selon mes critères :) ! Outre que le camino frances est déjà bien fréquenté, 2021 est une année Jacquaire (la Saint Jacques tombe un dimanche), sorte d'année bonus attirant foule de croyants supplémentaires désireux d'obtenir une rémission totale de leurs péchés. De plus le chemin est à priori plus roulant que la voie du Puy, et les paysages, de ce qu'on m'en a dit, moins attrayants. Assis dans le car pour Saint-Jean-Pied-de-Port, Pégase dans la soute (mon vélo), je doute : et si, eu égard à mes précédentes itinérances, je serai déçu ? Finalement ma crainte est certainement celle de l'inconnu, celle de voyager différemment, la beauté et l'émerveillement viendront où je ne les soupçonne pas, entre autres dans la richesse de l'humanité au grès des rencontres. L'expérience est nouve...
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mise à jour : 15 nov. 2021
J4-J9. Camino Francés à vélo. Le chemin de Saint-Jacques : j'en ai souvent entendu parler et c'est peut-être parce qu'il a beaucoup à raconter à travers les multiples facettes qu'il revêt selon la voie empruntée, que l'on soit à pied, à vélo, à cheval, en bivouac, auberge, gîte, hôtel, ... sous un soleil de plomb ou à l'automne, à plusieurs ou seul, que l'on marche quotidiennement 10 ou 50 km et que l'on parte pour 2 jours ou plusieurs mois. De nombreuses façons de voyager auxquelles une dose de subjectivité telle que la croyance, la confiance en soit, le parcours de vie, la culture et l'éducation ne manquera pas d'influencer la perception de son voyage qui le rendra unique. Trop souvent depuis mon départ j'ai été interloqué par la virulence de jugements à l'égard de celui qui pense et voyage différemment. Ces quelques échanges m'ont rappelé à quel point il est dommageable d'enfermer ses pensées dans le confort d'une pièce au point d'en égarer les clés de l'empathie et de la tolérance, sésame pour sortir de cette prison dorée et se confronter à un monde coloré et éblouissant, parfois contrariant, mais au combien enrichissant. Fort de cette expérience, disposé plus que jamais à rencontrer, écouter et comprendre "l'autre", le chemin de Saint-Jacques m'offre des échanges inoubliables, remplis d'étonnements, de rigolades et d'humilité. L'esprit nourri d'une nouvelle discussion je poursuis ma route et je perçois alors la piste blanche du Camino Francés serpentant au grès des re...
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mise à jour : 15 nov. 2021
J10-J14. Camino Francés à vélo. Depuis que j'ai quitté Castrojeriz le chemin est plat et longe des routes fréquentées sur plusieurs dizaines de kilomètres. Indépendamment de la section précédemment citée et en me tenant qu'à ma seule appréciation, je ne regrette pas d'être parti à vélo, car je suis dans une phase de vie où à pied il me faut un parcours aux reliefs davantage escarpés, une praticabilité moindre du terrain, et un retrait nettement plus prononcé d'une économie de services développée tout au long et pour le chemin, en somme moins de civilisation pour une immersion dans la nature. Sans doute pour avoir été hospitalisé plusieurs mois dans l'incapacité de marcher, une volonté de revanche sur la maladie me pousse à en profiter physiquement tant que je le peux. Sur le Camino Francés, à pied ma boussole me manquerait car il n'est pas nécessaire de chercher un chemin déjà tracé et signalé à grand renfort. De même je préfère rencontrer un randonneur isolé assis sur un rocher au détour d'un col montagneux, plutôt que d'en apercevoir des dizaines à l'une des nombreuses terrasses de café. Au-delà des kilomètres parcourus, une fois lancé, j'apprécie n'avoir d'autres alternatives que de compter sur mes propres moyens pour poursuivre ma route dans de bonnes conditions : la satisfaction de trouver et filtrer mon eau, produire mon électricité puis la consommer avec parcimonie, ressentir la faim d'un rationnement dans l'effort en attendant de rejoindre la prochaine vallée habit...
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mise à jour : 15 nov. 2021
J15-J17. Camino Francés à vélo. Bonne nouvelle, je suis arrivé à Saint-Jacques-de-Compostelle. Une journée de battement pour visiter, me consacrer à la logistique, m'octroyer une heure de sieste (la première !), et me voilà prêt à reprendre le chemin jusqu'à l'océan. Objectif le bout du monde du Moyen-Âge lorsque les hommes pensaient que la terre était plate. Je vous laisse découvrir mon périple à travers les photos commentées.
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mise à jour : 15 nov. 2021
J18-J21. Camino Francés à vélo. Le voyage est terminé. Mon expérience du Camino Francés est nuancée. Je suis heureux d'avoir pédalé au grand air durant trois semaines, mais ses paysages trop souvent le long de grands axes routiers, sa forte fréquentation et la prégnance d'une économie qui gravite autour correspondent à ce dont je cherche à m'éloigner au cours de mes itinérances. Ma tente m'a manqué pour la liberté de m'arrêter quand je veux, me réveiller avec le soleil, me poser durablement à un endroit et appréhender un environnement que je ne fais que traverser en journée. Mais il convient de mettre les choses en perspective, la voie du Puy en France m'a apporté l'authenticité et la nature dont personnellement je suis plus sensible. J'ai découvert une nouvelle façon de voyager sur deux des voies de Compostelle, j'ai connu un travail d'introspection voyage intérieur dans le voyage, j'ai fait de très belles rencontres, je pense en particulier à Dominik un allemand parti de Hambourg d'une humilité qui force au respect. Mes impressions et mes sentiments s'entremêlent, la fatigue n'y aide pas. Avec le temps je prendrai le recul nécessaire, mais de ce que je peux vous en dire, je termine cette itinérance heureux et nostalgique de tous les bons moments passés.