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Kayak Allier Loire jusqu'à l'océan

41 days
JB_Dijon
Par JB_Dijon
mis à jour 28 Aug 2022
2009 lecteurs
Informations générales
Nouveau 2021 : ajout de la section Orléans - Océan avec photos commentées (se rendre directement à 2021 dans les onglets).

Lors de mon départ en 2020, je n'avais jamais fait de kayak auparavant et je me suis lancé sur l’Allier après une préparation éclaire de 3 semaines au retour de ma traversée des Pyrénées (achat du kayak, matériel, ...). En 2021 j’ai fini ce que je n’avais pas achevé faute de congés : Orléans - Atlantique + découverte du kayak en mer.
 
Film - Reportage de l'itinérance kayak 2020 (Allier – Loire jusqu’à Orléans) : https://youtu.be/99iBW2k9PTs
Film - Reportage de l'itinérance kayak 2021 (Orléans - Océan) : https://youtu.be/Dph0CZydvO4
Facebook : http://www.facebook.com/72rayonsdespoir

« 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn », c’est aussi d’autres itinérances à pied, à vélo, en kayak, passées et à venir.
Activité :
inflatable kayak
Statut :
done
DATE :
9/1/20
Durée :
41 days

Kayak Allier Loire jusqu'à l'océan

Les étapes :

1
updated : 06 Dec 2020
J0. Je vous ai fait des cachoeteries... Si vous n'avez pas eu de nouvelles depuis mon retour de la traversée des Pyrénées, c'est parce que je me suis affairé à la préparation de ma prochaine itinérance : descente en kayak gonflable sur l'Allier et la Loire. Les 3 dernières semaines se sont apparentées à un véritable marathon. Chaque jour à peine rentré du travail, j'ai passé mes soirées à appréhender cette activité que je méconnais et à m'équiper à minima en conséquence. Le congé sans solde posé a été accepté par ma hiérarchie compréhensive de mes soucis de santé et de ce besoin d'évasion, mais panique... mon kayak ne sera pas livré à temps. La faute au covid qui a engendré une rupture de stock à l'échelle européenne, mais c'était compter sans le professionnalisme et la sympathie de Patrick Suranyi, gérant de Kayak-Online (Besançon) que je tiens à remercier chaleureusement pour le prêt d'un kayak Gumotex Framura. Pour la technique mes cousins Yannick et Nathalie qui pratiquent assidûment le kayak depuis de nombreuses années me donnent une séance d'initiation un samedi sur l'Yonne à Auxerre. Je ne les sens pas vraiment optimistes quant à mes chances de réussite, mais ils ont raison si j'ai vu "grand" pour mes premières itinérances vélo et montagnes, cette fois-ci j'ai peur de ne pas y arriver (épaule, technique, ...). D'ailleurs merci à Julien, un ami d'enfance, kinésithérapeute à Dijon qui a remis ma cheville d'aplomb suite à ma petite mésaventure de la dernière journée de...
2
updated : 06 Dec 2020
J1-J2. Lorsque je l'avais gonflé dans mon salon, du long de ses 4 mètres, mon kayak m'avait pourtant semblé imposant. Maintenant au bord de l'Allier, juste avant de me lancer, il me parait étonnamment plus petit. C'est parti, des spectateurs sont accoudés au garde-du-corps du pont ! Le nez de mon embarcation oscille comme un pendule mal cadencé au rythme d'un pagaiement hasardeux. Lorsque le courant accélère timidement, j'avance vite et droit (youpi !), puis fin des réjouissances c'est généralement un tête-à-queue avec arrêt total, ...  Ma petite dérive en plastique se serait sans doute montrée un allié fort efficace dans mes déboires de débutant, mais j'ai préféré m'en affranchir pour faire ressortir mes défauts et les corriger sans attendre. Subitement le fond du cours d'eau remonte et je suis emporté de travers par le courant, le kayak va ripper sur des rochers, je tends le bras en direction du sol pour le retenir : Aïe (!), mon poignet... Leçon N°1 (et j'espère la dernière) : ne jamais sortir les mains du bateau, même à très faible allure comme c'était le cas. Cela est d'autant plus vrai lorsque le kayak avance de travers dans le sens du courant car la force déployée y est importante. Le soir, l'emplacement du bivouac est simple, mais la magie opère : le sentiment d'isolement est renforcé par une accessibilité possible uniquement par le fleuve, l'eau me procure un sentiment d'apaisement. C'est cette ambiance que je recherchais et je la savoure. Les deux prochains jours...
3
updated : 06 Dec 2020
J3-J5. En comparaison avec mes précédentes itinérances pédestres et à vélo, ce qui me surprend depuis mon départ, c'est le sentiment d'isolement. En trois jours et demi je n'ai aperçu qu'un seul kayak, type ultra sportif, qui remontait l'Allier à contre-courant. Curieusement, je suis à la fois proche et loin de la civilisation. Lorsque je regarde la carte les zones habitées ne sont jamais très éloignées, mais la densité de la végétation sur les rives dresse un écran qui m'enferme sur le fleuve. Même lorsque je longe ponctuellement un sentier sur berge, la communication avec ses promeneurs se montre moins fluide, une frontière invisible entre la terre et l'eau semble nous séparer. L'alchimie opère, je ne suis pas déçu. Comme un enfant projeté subitement dans un pays imaginaire, je me retrouve coupé de mon environnement, immergé dans un monde avec ses propres règles, celles de l'Allier. Je poursuis ses méandres sans autre option de trajectoire possible, je compose avec ses caprices, tantôt calme alors propice à l'émerveillement, tantôt agacé suscitant l'excitation de contourner les embûches qu'il me tend. C’est d’ailleurs pour ainsi dire mon "deuxième grand étonnement" : pour l'avoir déjà franchi sur des ponts à vélo, j'ai assimilé dans ma préparation l'Allier à un large cours d'eau tranquille. Or c'est bien d'une rivière dont il s'agit, avec des passages tumultueux, du moins pour un kayakiste débutant comme moi. Très vite j'ai observé tant que j'ai pu pour appréhender et an...
4
updated : 07 Dec 2020
J6-J9. Je quitte le camping de Saint-Yorre. En kayak le poignet droit est généralement celui qui fait pivoter la pagaie, mais avec mon attelle il me faut diminuer l'angle entre les deux pales car il ne m'est plus possible de casser le poignet à chaque mouvement : 90° pour le sportif, généralement moins en randonnée, et un petit 35° dans mon cas. En comparaison avec mon excursion de la veille, Vichy vue du fleuve m'est méconnaissable. L'étendue de sa retenue d'eau est telle, qu'en l'absence de courant, j'ai l'impression de ne pas avancer. Ce petit aperçu me laisse imaginer qu'une bonne dose de persévérance doit s'avérer sans doute nécessaire en kayak de mer face à la grandeur des éléments. Après un portage d'un petit kilomètre en milieu urbain pour franchir le seuil en aval de Vichy, 4 retournements de chariot, une sangle hors d'usage, quelle fut ma joie de me retrouver à nouveau sur les eaux de ce bon vieil Allier ! Deux heures de séparation, et il commence déjà à me manquer. Le soir je ferai mon premier bivouac sur une des nombreuses îles qui s’échelonnent le long de la rivière. Ma tente n'est pas autoportante et les ancrages utilisés dans la neige cet hiver vont s'avérer d'une efficacité redoutable pour la solidariser au sable (petits sacs à remplir et à enfuir dans le sol). Si je compare avec les premiers jours, la navigation est plus fluide et la compréhension du milieu me permet d'anticiper les actions correctives sur ma trajectoire. Dans une prochaine publication je ...
5
updated : 07 Dec 2020
J10-J12.J'ai le sentiment de retrouver les mêmes conditions qu'il y a 2 jours, ... en pire. Le vent souffle violement sans discontinuer. J'avance à allure escargot tout en ayant l'impression de courir un sprint. Son souffle est tel que ma pagaie à peine sortie de l'eau, il la tourne instantanément. Pas le choix, j'augmente le fameux angle entre les deux pales afin de trouver une cote mal taillée entre la diminution de cet effet et pagayer avec une attelle au poignet droit. Ma compréhension du cours d'eau est altérée par les plis que le vent forme à la surface de l'eau. Ils se confondent avec ceux des bas-fonds m'obligeant de temps à autre à descendre du kayak, comme dans les premiers jours, pour le promener au bout de sa corde. Le discernement du petit ressac, annonciateur d'un obstacle affleurant, le plus souvent un rocher ou une branche immergée, est lui aussi à peine perceptible. C'est ce type d'accrochage que je redoute le plus car il est propice à la crevaison de mon kayak gonflable. Dans un autre style il y a la pléthore d'arbres gisants, moins sournois car bien visibles, mais qui ne restent pour autant pas moins dangereux. La ramification de leurs branches tend un piège au kayakiste qui s'en extraira non sans difficulté, comme l'insecte prisonnier d'une toile d'araignée. Si je vous expose cela c'est pour comprendre mon quotidien, car contrairement à mon attente d'évoluer sur un large cours d'eau tranquille, et sans comparaison possible avec une descente de rapides, ...
6
updated : 07 Dec 2020
J13-J17. Si au Bec d'Allier, je me suis demandé lequel des deux entre la Loire et l'Allier est le plus gros, mes premiers coups de pagaie en aval de leur confluence sont pour le moins déroutants. Le cours d'eau né de leur fusion présente une largeur démesurée. J'avance en oscillant d'une rive à l'autre à la recherche du couloir formé par le courant qu'il me faudra emprunter, mais je ne parviens pas à le trouver. Mes récents et fragiles repères acquis sur l'Allier semblent mis à mal. Le soir au bivouac, lors de ma baignade, je suis là encore surpris. Le courant est bien là, lent, mais sa puissance est d'une force en corrélation à la taille de ce géant pourtant d'aspect si tranquille. Il faudra m'en méfier, tout particulièrement dans ces débuts initiatiques. Au cours des prochains jours la première différence notable qui m'est apparue et que, si la Loire n'a pas volé son titre de "fleuve sauvage", à la différence de l'Allier (rivière) il draine une multitude de bassin de vie. Les communes y sont plus nombreuses, plus imposantes et d'avantage tournées vers le cours d'eau. Avec elles s'accompagnent une densification des implantations industrielles et un renforcement du maillage des réseaux de transport. Le ronronnement des machines et le bourdonnement du trafic sont présents de façon plus ou moins omniprésentes selon les sections traversées. Bateaux à moteur, locatiers de kayaks, et baigneurs, ont également fait leur apparition. Mais les espaces sont grands et les ressources c...
7
updated : 07 Dec 2020
J18. La centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire que j'ai passée quelques jours auparavant disposait de 2 tours aéroréfrigérantes, celle de Dampierre qui ponctue ma journée en a quatre, à hauteur de la démesure du fleuve sur lequel j'évolue. La Loire est si large que passer d'une rive à l'autre nécessite un certain temps et cette traversée ne peut généralement se faire sans s'échouer sur un banc de sable : descente et tractage du kayak obligatoire. Je m'arrête sur une île pour y passer la nuit. Sully-sur-Loire n'est plus très loin, je camoufle mon bivouac pour m'abriter des regards curieux de ses berges fréquentées.

J19. Passage de Sully-sur-Loire. De bons souvenirs de ma randonnée vélo 2018 ressurgissent, car j'avais apprécié son château fort dans un style Renaissance entouré de douves en eau. Le soir la présence humaine, de plus en plus prégnante depuis quelques jours, m'oblige à me mettre de nouveau à l'abri des regards en me dissimulant derrière un fin écran de végétation. Pan... !!! Sans doute me suis-je un peu trop bien caché, car deux chasseurs les pieds dans l'eau sont installés en face et tirent. Prudemment je sors de ma cachette pour leur signaler ma présence, ils me voient, ils sont positionnés à une centaine de mètres, mais le fleuve nous sépare rendant un échange impossible pour s'expliquer et mieux se comprendre l'un l'autre. Depuis mon départ la chasse est omniprésente, et en tant que randonneur jamais je ne me suis senti en danger, car toujours très bien...
8
updated : 10 Sep 2021
J1-J3 Publié récemment il était temps que je vous montre le petit film-reportage de mon itinérance kayak de l'an passé, car je viens de reprendre la descente de la Loire avec pour objectif Nantes ! Pas de récit, les photos ont commentées. A bientôt pour la suite.
9
updated : 10 Sep 2021
J4-J6. En dehors de mes itinérances, je ne pratique jamais de kayak. Muscles et articulations me rapellent à chaque mouvement ce changement de rythme brutalement imposé. Je tente du mieux que je peux de ne pas franchir la ligne rouge d'une douleur trop prononcée en restant à l'écoute de mon corps et en gérant efforts et assouplissements en conséquence. En comparaison avec l'an passé, le niveau de l'eau et le courant sont favorables à une avancée plus rapide, mais une météo mitigée et surtout un vent de face viennent quelque peu contrecarrer ces facteurs facilitants. Les paysages naturels sont sensiblement les mêmes que lors de mon arrêt en amont d'Orléans. Les oiseaux cormorans, aigrettes, hérons cendrés, mouettes rieuses et canards sauvages, pour ceux que je reconnais, habitent toujours ces lieux de quiétude, mais je n'observe plus d'oies, ni de cigognes et d'hirondelles de rivage. L'activité humaine continue de s'intensifier avec l'omniprésence de communes et d'industries tournées vers le fleuve, héritage de plusieurs siècles de développement comme viennent en témoigner des châteaux qui rivalisent de somptuosité, mais dont malheureusement la visite m'est conditionné à la présence d'un camping accessible depuis la Loire. Et pour vous plonger au coeur de l'action, place maintenant aux photos commentées.
10
updated : 10 Sep 2021
J7-J10. Le voyage continue. Voici quelques nouvelles avec des photos commentées.
11
updated : 10 Sep 2021
J11-J14. Après avoir parcouru la Loire sur des centaines de kilomètres, elle ne cesse de me surprendre. Les régions traversées sont hétérogènes, mais il me faut mettre le pied à terre pour les découvrir. L'écran de végétation qui borde les rives me renferme dans une ambiance ligérienne qui se suffit à elle même tant elle recèle de surprises. Sauvage et à taille humaine au début du voyage, de nombreux affluents n'ont eu de cesse d'alimenter la Loire pour finir par former un fleuve dont l'envergure démesurée est en corrélation avec la force de son courant. Face à la puissance de tels éléments, l'homme a enroché les berges du fleuve, l'enfermant dans une cage. Il le rend ainsi navigable tout en s'en protégeant pour mener librement ses activités et sa vie sur les berges. Dans cet univers dans lequel la navigation de plaisance motorisée a fait une entrée fracassante, je ne perçois pas la nature épanouie qui m'a tant fait vibrer plus en amont. Ces éléments conjugués à la fatigue ont fait ressurgir quelques moments empreints de lassitude, mais cela fait partie du voyage et c'est en partie ce qui en fait sa richesse 😉 Puis la fin est déjà là : je m'arrête une demi-journée de navigation plus tôt qu'escomptée, à Oudon, car la découverte d'un camping accessible par la Loire et situé à seulement 150 mètre de la gare rendent la logistique d'une rarissime facilité. Il me reste donc à découvrir les deux sections navigables aux extrémités de la Loire : la partie amont du Puy-en-Velay à R...
12
updated : 10 Sep 2021
J15-J18. Pour mémoire, j'ai arrêté mon itinérance sur la Loire, à Oudon, aux portes de Nantes, et je vous avais promis un petit retour d'expérience de mes impressions de débutant lors de mes sorties maritimes dans le golf du Morbihan. C'est chose faite, vous le trouverez en commentaires des photos. Et comme cette appréhension du milieu maritime a été bénéfique, et qu'il me reste un goût d'inachevé de mon itinérance sur la Loire, je reprends mon chemin au départ de Oudon dès demain, objectif : l'océan !
13
updated : 10 Sep 2021
J19-J20. J'ai vécu ces 2 jours dans l'estuaire comme un voyage à part entière tant les conditions sont propres à cette partie pour composer avec la marée, le vent et la vase. Trois éléments naturels puissants dont pour chacun je n'ai que très peu voire aucune expérience, encore moins lorsqu'ils s'associent ou se confrontent pour générer des effets combinés. L'océan apporte les marées, la Loire fournit la vase. Dans ces conditions mon dilemme a été de remonter plus que difficilement une marée montante, ou au contraire, de profiter de la marée descendante qui une fois achevée laisse place à des rives vaseuses qui s'avèrent dangereuses à traverser pour rejoindre un emplacement fiable de bivouac. En sus s'ajoutent vent et courant, générateurs de houle, et selon leurs orientations sont synonymes d'efforts supplémentaires pour maintenir le kayak dans le cap souhaité, ou au contraire d'une aide précieuse pour me pousser, etc. J'ai déjà tiré un court bilan de ma descente sur la Loire lors de la précédente publication, je me limiterai donc ici à des photos commentées, qui je l'espère seront riches d'un retour d'expérience dans un milieu atypique à la frontière entre fleuve et océan. À bientôt pour un prochain voyage.