ISLANDE A VELO, 7 JOURS, 7 AMBIANCES...

Après une matinée passée à peaufiner les derniers préparatifs, nous quittons Cairanne et ses 32° vers 17h, direction l'aéroport de Lyon. Nous mangeons nos sandwiches dans la file d'embarquement et nous "buvons" cul-sec nos Danettes... à la douane ! On nous interdit de les prendre dans l'avion.

A bord, nous faisons la connaissance d'un journaliste qui part faire un reportage pour le magasine de vélo "200km". Nous essayons de dormir un peu en prévision de la courte nuit qui nous attend... En vain.

Arrivée à Keflavik vers 00h30. Il pleut et il fait froid. Le choc thermique est rude ! Transfert en bus et arrivée au camping de Reykjavik vers 3h00.
Nous montons nos vélos et décidons qu'il est trop tard pour planter la tente. En plus, la pluie qui s'était arrêtée se remet à tomber !

Nous posons nos duvets sous un abris, juste devant la salle commune du camping dans laquelle comatent quelques noctambules. Emplacement certes abrité de la pluie mais pas du bruit ! Un vrai hall de gare ! Des vas-et-viens toute la "nuit" ! Deux heures de sommeil entrecoupées de bruits de pas, de porte qu'on ouvre et qu'on ferme, de valise à roulettes... Bref, pas vraiment reposant !

Lever vers 6h. Après quelques péripéties pour trouver le bon bus et son point de départ, nous prenons finalement place à 8h  dans le bus 1351 direction Geysir.
Nous hésitons entre dormir et profiter du paysage. De la vapeur sort de terre un peu partout. Il pleut beaucoup...

Nous descendons du bus vers 10h30. Visite du site géothermique et de son impressionnant geyser; ça fume et ça bouillonne de partout. Puis enfin, vient le moment tant attendu: les premiers coups de pédales sur le sol islandais !!... sous les gouttes. Aprés quelques kilomètres, nous arrivons aux chutes de Gulfoss, autre site trés touristique et... trés impressionnant !  Quelques photos puis nous reprenons les vélos. Nous quittons la route pour la piste. L'aventure commence !

Les premiers kilomètres se font plutôt bien mais arrivés sur le plateau, la piste devient vallonnée, pas trés roulante, et trés exposée au vent qui commence à souffler trés fort. Nous n'avançons pas bien vite et nous réalisons rapidement que nous ne pourrons effectuer la distance prévue.  Nous suivons une interminable ligne à haute tension dont on ne voit jamais le bout.  La cariole est lourde ! Trop lourde ! Il faudra revoir la répartition du chargement.  Un 4x4 s'arrête à notre niveau et le chauffeur nous rappelle qu'avant d'arriver à Haifoss,  il nous faudra traverser deux gués, avec de l'eau jusqu'à mi-cuisse !

Vers 18h, nous atteignons le premier et décidons de planter la tente au bord de la rivière. Pour le petit bain, on at...

Au réveil, le vent souffle toujours aussi aussi fort mais quelques rayons de soleil percent entre les nuages. Compte tenu de notre vitesse de progression et du retard pris la veille, nous décidons d' un plan B: nous nous donnons 4 jours pour arriver à Landmannalaugar. Là-bas, nous ferons un jour de rando avant de rentrer en bus à ReykjaviK.  

Après avoir plié bagages, nous nous préparons à passer ce premier gué: nous remontons le pantalon, enfilons les chaussons néoprène, mettons des vieilles chaussures, et c'est parti ! Le courant n'est pas trop fort et comme il fait presque aussi froid dehors que dedans, la traversée est moins désagréable que prévu. De l'autre côté, séchage des pieds et opération inverse. Nous enlevons les chaussons, remettons les chaussettes, le pantalon, etc....  Nous nous réchauffons vite sur le vélo. Nous continuons de suivre cette ligne à haute tension qui n'en finit pas. Nous passons quatre autres gués. Les averses sont fréquentes mais ne durent jamais très longtemps. Par contre, le vent est toujours bien là. En milieu d'après-midi, nous arrivons à la cascade d'Haïfoss. Sauvage, démesurée, grandiose !!  Nous faisons la connaissance d'un couple de français qui arrive justement de Landmannalaugar et qui nous dresse un tableau pas très engageant: pluie, boue, vent violent, brouillard, neige sur les hauteurs, pistes défoncées et inondées et pas d'amélioration météo en vue... Bref, ils nous déconseillent clairement d'y aller ! Nous ne réfléchissons pas...

Réveil sous le soleil. Pas mal de ciel bleu même ! Pour fêter çà: crêpe party ! Le ventre plein, nous plions le camp et nous rendons au "centre touristique". Nous regardons un joli film "multi-écrans" sur la région. Nous discutons avec la femme de l'accueil qui nous suggère de passer à Fludir où se trouve la plus ancienne piscine d'Islande, un bassin extérieur baigné d'eau à 38°c. Vers 10h, nous prenons donc la route et arrivons au village vers 12h. Dans le coin, les ruisseaux fument et ça bouillonne partout. De la vapeur s'échappe d'espèces de soupapes... Nous demandons notre chemin et finissons par trouver le "Secret Lagoon". Nous cassons la croute devant la porte puis nous entrons pour un petit bain digestif ! L'eau est effectivement trés chaude et plus on se rapproche de la source, petit geyser à côté du bassin, plus la température augmente, à la limite du supportable. C'est tout ramollis que nous remontons sur nos vélos en début d'après-midi.

  Le ciel est bien gris. La pluie se met à tomber sans discontinuer. Alors que nous roulons sur une route trés fréquentée. Christophe crêve ! Réparation express et nous repartons au milieu des 4x4 et des camions. Nous quittons rapidement la route pour retrouver enfin la piste. Nous nous arrêtons à la cascade d'Uridafoss et faisons quelques photos humides.
Nous continuons le long de la rivière jusqu'au hameau de Pjorsarver où nous avions décidé de passer la nuit. Il pleut encore et nous espérons pouvoir nous mettre au sec quelqu...

Au petit matin, la pluie a cessé. Les vêtements sont secs, enfin... presque. Aprés un petit échauffement sur le stade d'athlé de l'école, nous reprenons la piste direction l'océan.
 
Ambiance trés "camargue": de grandes étendues vertes et plates, des chevaux, des oiseaux, des fermes isolées...
Nous roulons tranquillement jusqu'au phare de Baugsstadir. Pique-nique au soleil avec vue sur l'océan, puis ballade digestive jusqu'à l'eau. Nous reprenons les vélos et continuons paisiblement notre chemin le long de la côte.
Nous traversons  Stokkseyri et Eyrarbakki, villages de pêcheurs aux façades et aux toitures colorées. Nous nous attendions à un peu d'animation mais c'est vraiment mort...

 Nous poursuivons jusqu'à Porlakshöfn et nous plantons la tente à côté du centre aquatique. Il y a un abris pour faire la cuisine, du chauffage dans les sanitaires et la douche chaude à la piscine. Super confort ! Nous allons faire un tour dans le village en quête d'un petit troquet où boire une bière. Aprés avoir marché un bon moment, nous nous installons dans ce qui est manifestement le seul bar du village: une pizzeria ! Accueil aussi chaleureux que l'air extérieur... Aprés avoir bu notre "Viking", nous retournons au campement et mangeons en compagnie d'un couple de français venus courir le marathon de Reykjavik. Pyjama et dodo !

Aprés une bonne douche et l'estomac rempli de délicieuses crêpes à la myrtille, nous reprenons la route direction Reykjavik. Fin de la boucle. Il fait beau mais la pluie et les nuages noirs ne sont pas loin. Le peu de vent qui souffle ce matin nous pousse. Pour une fois ! La route qui monte nous éloigne de l'océan. Le décor change et nous entrons progressivement dans une véritable mer de lave recouverte de mousse. Au bord de la route, nous explorons le début d'un tunnel qui court sur des kilomètres sous la lave. Au loin, nous apercevons des colonnes de vapeur. Des fumeroles peut-être ? Nous avançons dans ce décor volcanique. La lumière est superbe. Les fumeroles n'en sont pas. Il s'agit en fait d'une centrale géothermique. Nous entrons dans le bâtiment. Nous décidons de ne pas faire la visite mais traînons un peu au magasin de souvenirs. Le retour vers Reykjavik se fera finalement par la route et non par la piste que nous avions repérée, trés caillouteuse et située sous... une ligne à haute tension !!

Arrivés aux portes de la ville, nous tentons de nous orienter pour rejoindre le quartier du camping. Petit moment de stress lorsque nous débouchons... sur l'autoroute ! Nous nous empressons de sortir à la première bretelle et nous engageons sur l'une des nombreuses pistes cyclables de la ville. Un véritable réseau de circulation parrallèle où cohabitent cyclistes, coureurs, rollers, skieurs !
  Nous arrivons  au "Reykjavik campsite" en fin d'après-midi. Nous nous installons...

Dernière journée consacrée à la visite de la ville, à vélo et sans sacoches ! Photo devant le "Sun Voyager", le célèbre Drakkar métallique, visite de l'"Harpa Concert Hall" à l'architecture ultra-moderne, passage obligé devant l'église Hallgrimskikja, ballade dans le centre animé et achat de souvenirs.... Aprés s'être mis en appétit avec un hot-dog pas génial dans une épicerie colorée, nous poursuivons notre repas dans un steakhouse avec un plat un peu plus consistant. Pas suffisant toutefois pour Christophe qui prendra une grand panier de frites en guise de dessert dans un petit snack à la déco originale sur le vieux port. Nous décidons ensuite de monter à "la perle", énorme réservoir d'eau de la ville qui offre une vue panoramique sur Reykjavik.

Retour au camping pour une séance lecture dans la salle commune où des voyageurs de tous horizons passent et repassent. Nous nous cuisinons un petit repas chaud entre deux chapitres avant de regagner nos sacs de couchages pour notre dernière nuit sur le sol  islandais...

Aprés le p'tit dej pris dans la salle commune vient le temps de refaire les bagages. Chacun récupère ses "ziploc" disséminés dans les divers sacs et sacoches. Les quelques restes de nourriture iront garnir les étagères cosmopolites de la cuisine commune. Nous chargeons les vélos et en fin de matinée, nous prenons la route.  Nous faisons une halte sur le port et mangeons un délicieux  "fish and chips" sur les quais. Le ventre plein (enfin presque...) nous nous rendons à la gare routière où le bus pour l'aéroport nous attend. Sur le parking, nous démontons la remorque et les vélos, mettons les sacoches en sac et chargeons le tout dans les soutes. 45 minutes plus tard, nous voici de retour à Keflavik. La semaine est bien vite passée ! Christophe termine son repas avec un dernier burger islandais puis nous dépensons les dernières couronnes qu'il nous reste avant d'embarquer.