Ski pulka dans le parc national du Sarek
21 jours
355km
+4962m
/ -4839m



On parle du parc national du Sarek comme étant l'un des plus grands espaces sauvages restant en Europe.
Qui dit sauvage, dit également absence de refuge et de connexion réseau... Quant aux cabanes (renvaktarstuga sur les cartes) elles sont, de par leur vétusté, quasi toutes fermées. Seul un petit abri, au centre du parc avec un poste de téléphone, permet, le cas échéant, d'appeler des secours.
Les conditions climatiques peuvent être très difficiles et une préparation sérieuse sur le plan matériel est indispensable.
C'est à la lecture d'un carnet que j'ai découvert le Sarek. Photos et vidéos glanées sur le net m'ont plus que motivé à découvrir ces paysages.
Après une première expérience d'itinérance en ski pulka entre copains dans le nord de la Norvège en 2018 , un départ avorté le 17 mars 2020 (St Patrick
) pour cause de virus, je suis parti le 19 mars, pour 21 jours d'itinérance et autant d'autonomie, visiter le Sarek avec une petite incursion dans le Padjelanta
Qui dit sauvage, dit également absence de refuge et de connexion réseau... Quant aux cabanes (renvaktarstuga sur les cartes) elles sont, de par leur vétusté, quasi toutes fermées. Seul un petit abri, au centre du parc avec un poste de téléphone, permet, le cas échéant, d'appeler des secours.
Les conditions climatiques peuvent être très difficiles et une préparation sérieuse sur le plan matériel est indispensable.
C'est à la lecture d'un carnet que j'ai découvert le Sarek. Photos et vidéos glanées sur le net m'ont plus que motivé à découvrir ces paysages.
Après une première expérience d'itinérance en ski pulka entre copains dans le nord de la Norvège en 2018 , un départ avorté le 17 mars 2020 (St Patrick

Activité :
ski nordique
Statut :
réalisé
Distance :
355km
DATE :
22/03/2023
Durée :
21 jours
Dénivelées :
+4962m
/ -4839m
Alti min/max :
1m/1653m
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
bus
Précisions :
Départ en train de Grenoble - Genève - Zurich - Hambourg - Copenague - Stockholm - Boden - Gällivare - 46h + 3h30 de bus de Gällivare à Ritsem
Retour Ritsem-Gällivare 3h30 de bus. Train de Gällivare - Boden - Umeaa - Goteborg - Copenague - Frede...
Départ en train de Grenoble - Genève - Zurich - Hambourg - Copenague - Stockholm - Boden - Gällivare - 46h + 3h30 de bus de Gällivare à Ritsem
Retour Ritsem-Gällivare 3h30 de bus. Train de Gällivare - Boden - Umeaa - Goteborg - Copenague - Fredericia - Hambourg - Basel - bern - Genève - Grenoble - Voiron terminus...
Ski pulka dans le parc national du Sarek
Les étapes :
1
mise à jour : 11 juin 2023
La mobilité douce avec 55kg de matos et pour une telle distance, ça se passe en train.
Réduire son impact carbone demande un bonne dose de motivation : 8 correspondances à l'aller, 10 au retour.
46 heures de voyage où l'on ne s’ennuie pas :
Lecture, musique, contemplation du paysage, visite du train et des toilettes
, contrôle de police, policiers qui oublient de descendre et qui courent entre les sièges affolés et un passager qui lance : "votre titre de transport SVP" : rigolade des voyageurs...
Et puis ne rien faire... juste ne rien faire... quel bonheur de ne rien faire... n'est-ce pas un luxe de ne rien faire ???
Deux roulettes fixées sur l'arrière de la pulka et ça roule comme une valise. Ascenseur, escalator et même la montée d'un escalier ne lui résistent pas.
(l'escalator montant et l'ascenseur en panne en même temps
).
Au sol, le long des sièges ou dans l’espace vélo, verticale dans un casier ou suspendue au crochet vélo, je n'ai eu aucun problème pour la caser, même si dans les trains français l'espace vélo et parfois un peu virtuel...
J'ai le sentiment que ce type de bagage est entré dans les mœurs. Aucun contrôleur ne m'a fait le moindre commentaire sur son volume ou sa longueur et aucun supplément n'est demandé. ( je n'est pas pris de TGV : à vérifier dans ce cas)
De plus, voyager avec une pulka suscite la curiosité et souvent crée la rencontre.
Réduire son impact carbone demande un bonne dose de motivation : 8 correspondances à l'aller, 10 au retour.
46 heures de voyage où l'on ne s’ennuie pas :
Lecture, musique, contemplation du paysage, visite du train et des toilettes

Et puis ne rien faire... juste ne rien faire... quel bonheur de ne rien faire... n'est-ce pas un luxe de ne rien faire ???
Deux roulettes fixées sur l'arrière de la pulka et ça roule comme une valise. Ascenseur, escalator et même la montée d'un escalier ne lui résistent pas.
(l'escalator montant et l'ascenseur en panne en même temps

Au sol, le long des sièges ou dans l’espace vélo, verticale dans un casier ou suspendue au crochet vélo, je n'ai eu aucun problème pour la caser, même si dans les trains français l'espace vélo et parfois un peu virtuel...

J'ai le sentiment que ce type de bagage est entré dans les mœurs. Aucun contrôleur ne m'a fait le moindre commentaire sur son volume ou sa longueur et aucun supplément n'est demandé. ( je n'est pas pris de TGV : à vérifier dans ce cas)
De plus, voyager avec une pulka suscite la curiosité et souvent crée la rencontre.

2
13.2km
+5m /
-6m
mise à jour : 11 juin 2023
Il a beaucoup neigé la semaine précédent mon arrivée à Gälivare, ce qui crée une ambiance grand nord : les routes sont blanches, les talus de neige énormes !!!
Après le train, il me reste 3h30 de bus pour atteindre Ritsem, point de départ de mon raid.
A l'approche de Saltoluokta- arrêt possible pour partir sur la Kungsleden*- les premiers contreforts montagneux apparaissent.
On longe l'immense lac Akkajaure durant 1h30 avec, sur l'autre rive, le parc national du Sarek.
Je suis impressionné par la vastitude du massif et le doute s’empare de moi... Que suis-je venu faire ici ??? Partir seul dans cette immensité ???
Ritsem : terminus. Trois femmes partent rapidement coté Kebnekaise et je suis seul à partir côté Sarek... je ne suis pas vraiment serein...
Je casse croûte près du lac, chausse les skis et pars pour les 10kms de traversée. Un panneau indique : "épaisseur de glace 50cm"
A peine ai-je commencé à glisser sur le lac que tous mes doutes se dissipent. C'est ici ma place, seul dans cette immensité !!! c'est ce que je suis venu chercher !!! un sentiment de plénitude m’envahit.
Il me faudra 3h pour atteindre l'autre rive avec, au milieu du lac, la rencontre surprenante d'un magnifique chaos de glace formé par la baisse du niveau de l'eau.
17h, je pose ma tente dans une clairière avec déjà de belles images dans la tête.
*la Kungsleden, ou « Voie royale » en suédois, est une piste balisée qui traverse la Laponie suédoise sur 440 km, entre Abisko et Hemavan
...
Après le train, il me reste 3h30 de bus pour atteindre Ritsem, point de départ de mon raid.
A l'approche de Saltoluokta- arrêt possible pour partir sur la Kungsleden*- les premiers contreforts montagneux apparaissent.
On longe l'immense lac Akkajaure durant 1h30 avec, sur l'autre rive, le parc national du Sarek.
Je suis impressionné par la vastitude du massif et le doute s’empare de moi... Que suis-je venu faire ici ??? Partir seul dans cette immensité ???
Ritsem : terminus. Trois femmes partent rapidement coté Kebnekaise et je suis seul à partir côté Sarek... je ne suis pas vraiment serein...
Je casse croûte près du lac, chausse les skis et pars pour les 10kms de traversée. Un panneau indique : "épaisseur de glace 50cm"

A peine ai-je commencé à glisser sur le lac que tous mes doutes se dissipent. C'est ici ma place, seul dans cette immensité !!! c'est ce que je suis venu chercher !!! un sentiment de plénitude m’envahit.
Il me faudra 3h pour atteindre l'autre rive avec, au milieu du lac, la rencontre surprenante d'un magnifique chaos de glace formé par la baisse du niveau de l'eau.
17h, je pose ma tente dans une clairière avec déjà de belles images dans la tête.
*la Kungsleden, ou « Voie royale » en suédois, est une piste balisée qui traverse la Laponie suédoise sur 440 km, entre Abisko et Hemavan
...
3
15.6km
+153m /
-56m
mise à jour : 11 juin 2023
Les prévisions météo, enregistrées avant de ne plus avoir de réseau, annonçaient 5 jours de beau.
Quel est ce coup de vent qui me sort du sommeil et de la tente à une heure du matin ??? Le ciel est clair, rempli d'étoiles. J’entends arriver les rafales dans les arbres avant quelles ne me tombent dessus. Je tends tous les haubans et retourne au pays des songes.
Il fait -12 ce matin, je range tout dans la pulka et cherche ma balise de secours durant une heure...
Je suis en rage et m'impose plus de rigueur dans le rangement. Désormais la balise est dans son brassard et reste accroché à mon bras.
Je pars à travers les bouleaux en traçant dans 25cm de poudreuse avant de descendre sur la rivière et de rejoindre une trace de scooter. Suivre la trace rend plus facile ma progression mais rompt le coté sauvage et ne me convient pas. Finalement, je remonte à découvert, où la neige qui a été soufflée facilite la glisse, jusqu'au lac Kutjaure.
J'avais prévu d'aller découvrir le parc national du Padjelanta* pour aller ensuite dans le Sarek. Après réflexion (on a le temps de réfléchir quand on tire une pulka à 3km/h durant des heures
) et encouragé par ce beau temps, je priorise la découverte du parc national du Sarek qui était en venant mon principal objectif.
Après la traversée du lac, qui ne laisse pas indifférent (voire encart ci-dessous), je bifurque à 90° : direction le refuge d'hiver de Kissuris où je passe une agréable soirée en compagnie de trois suédois qui termi...
Quel est ce coup de vent qui me sort du sommeil et de la tente à une heure du matin ??? Le ciel est clair, rempli d'étoiles. J’entends arriver les rafales dans les arbres avant quelles ne me tombent dessus. Je tends tous les haubans et retourne au pays des songes.
Il fait -12 ce matin, je range tout dans la pulka et cherche ma balise de secours durant une heure...

Je pars à travers les bouleaux en traçant dans 25cm de poudreuse avant de descendre sur la rivière et de rejoindre une trace de scooter. Suivre la trace rend plus facile ma progression mais rompt le coté sauvage et ne me convient pas. Finalement, je remonte à découvert, où la neige qui a été soufflée facilite la glisse, jusqu'au lac Kutjaure.
J'avais prévu d'aller découvrir le parc national du Padjelanta* pour aller ensuite dans le Sarek. Après réflexion (on a le temps de réfléchir quand on tire une pulka à 3km/h durant des heures

Après la traversée du lac, qui ne laisse pas indifférent (voire encart ci-dessous), je bifurque à 90° : direction le refuge d'hiver de Kissuris où je passe une agréable soirée en compagnie de trois suédois qui termi...
4
17.1km
+308m /
-14m
mise à jour : 11 juin 2023
-23° au lever et -20 pour le départ !!! Toujours le soleil et le ciel bleu... Je savoure la chance d'avoir une telle météo. Pas de vent, pas un nuage, pas de trainée d'avion, sans doute pas de ligne aérienne au dessus de cette région !!! Pas un bruit. Seul le frottement des skis et de la pulka sur la neige se mêle au cri très particulier des lagopèdes qui m’accompagnent chaque jour, pour mon plus grand plaisir.
Aujourd’hui, je pénètre dans le parc national du Sarek. Je laisse derrière moi le Hakka et file droit sur le splendide Nijak plâtré d'une épaisse couche de neige.
Au pied de ce dernier je prends la magnifique et large vallée Ruohtesvagge, qui monte tout en douceur. Au loin j’aperçois un renne solitaire
. Progresser dans cet univers est magique !!! Difficile de faire aussi beau comme cadre de pique-nique...
Assis sur ma pulka, je savoure une semoule-tomate-basilic à l'huile d'olive bien chaude.
Menu étudié pour un maximum de calorie. (4000 kcal par jour).
Avant de repartir, je contrôle ma balise de secours que j'avais mis en mode traker et c’est la stupeur !!! Elle est arrêtée. Les piles lithium sont complètement déchargées... je les remplace par celle de mon ARVA. Est-ce le mode traker, le froid, ou les deux qui ont eu raison d'elles ???
Le problème est de savoir combien de temps des alcalines vont tenir avec ce froid ?
Inenvisageable de ne pas envoyer le SMS préprogrammé du soir informant famille et amis que tout est OK.
Pas question également de reveni...
Aujourd’hui, je pénètre dans le parc national du Sarek. Je laisse derrière moi le Hakka et file droit sur le splendide Nijak plâtré d'une épaisse couche de neige.
Au pied de ce dernier je prends la magnifique et large vallée Ruohtesvagge, qui monte tout en douceur. Au loin j’aperçois un renne solitaire

Assis sur ma pulka, je savoure une semoule-tomate-basilic à l'huile d'olive bien chaude.

Avant de repartir, je contrôle ma balise de secours que j'avais mis en mode traker et c’est la stupeur !!! Elle est arrêtée. Les piles lithium sont complètement déchargées... je les remplace par celle de mon ARVA. Est-ce le mode traker, le froid, ou les deux qui ont eu raison d'elles ???
Le problème est de savoir combien de temps des alcalines vont tenir avec ce froid ?
Inenvisageable de ne pas envoyer le SMS préprogrammé du soir informant famille et amis que tout est OK.
Pas question également de reveni...
5
22km
+113m /
-186m
mise à jour : 11 juin 2023
Au réveil, la petite ouverture de mon duvet qui me sert à respirer est givrée. -14 dans la tente - 20 dehors...
Un petit coup de briquet sur le réchaud pour chauffer l'eau du petit dej. et rapidement je gagne quelques degrés. Conséquence : c'est le "fog" autour de moi et un peu plus de givre sur les parois de la tente
L'avantage du froid c'est que ça ne mouille pas. Avant de défaire la tente, je brosse avec la balayette les parois et le sol, et hop, tout dehors !
La balayette : outil ordinaire à la maison, mais tellement indispensable en bivouac hivernal.
20 minutes après mon départ je découvre une cabane. La seule que j'ai trouvé ouverte dans le Sarek. Il faut être pris par un gros coup météo pour avoir envie de dormir là... il y a un poêle, mais pas de bois et le premier arbre est à 25 km...
Avec ce beau ciel bleu, ce n'est pas l'envie qui me manque de faire un des sommets. Il y a eu de grosses chutes de neige la semaine précédant mon arrivée, le vent a dégarni les crêtes et plaqué tout le reste. J'ai trop de choses à découvrir pour me mettre sous une avalanche...
Pas de frustration, je suis déjà comblé par la vue en fond de vallée !!!
Chaque vallée perpendiculaire appelle à être visitée. Je prends celle de gauche direction le Bierikjavrre et pose ma tente, non loin de ce dernier.
Sur les 10 premiers jours du raid je posais ma tente au alentour de 16h30-17h. Au delà, le froid intense se faisait sentir et mes doigts me le faisaient savoir !!!
Un petit coup de briquet sur le réchaud pour chauffer l'eau du petit dej. et rapidement je gagne quelques degrés. Conséquence : c'est le "fog" autour de moi et un peu plus de givre sur les parois de la tente

L'avantage du froid c'est que ça ne mouille pas. Avant de défaire la tente, je brosse avec la balayette les parois et le sol, et hop, tout dehors !
La balayette : outil ordinaire à la maison, mais tellement indispensable en bivouac hivernal.
20 minutes après mon départ je découvre une cabane. La seule que j'ai trouvé ouverte dans le Sarek. Il faut être pris par un gros coup météo pour avoir envie de dormir là... il y a un poêle, mais pas de bois et le premier arbre est à 25 km...

Avec ce beau ciel bleu, ce n'est pas l'envie qui me manque de faire un des sommets. Il y a eu de grosses chutes de neige la semaine précédant mon arrivée, le vent a dégarni les crêtes et plaqué tout le reste. J'ai trop de choses à découvrir pour me mettre sous une avalanche...
Pas de frustration, je suis déjà comblé par la vue en fond de vallée !!!
Chaque vallée perpendiculaire appelle à être visitée. Je prends celle de gauche direction le Bierikjavrre et pose ma tente, non loin de ce dernier.
Sur les 10 premiers jours du raid je posais ma tente au alentour de 16h30-17h. Au delà, le froid intense se faisait sentir et mes doigts me le faisaient savoir !!!
6
17.4km
+77m /
-67m
mise à jour : 11 juin 2023
-17°dans la tente !!! Une main et un œil sortent du duvet pour allumer le réchaud 
Je traine un peu en attendant que le soleil vienne réchauffer la tente mais c’est peine perdue. Il fera -15° toute la journée.
En quittant mon lieu de bivouac, l'ambiance est surprenante. Le lac Bierikjavrr et la vallée en enfilade sont dominés par le Bierikbakte qui culmine seulement à 1789, mais donne une impression de haute montagne.
Les paysages sont somptueux !!! Progresser seul dans cet univers blanc, c'est magique. Je suis comblé...

Je traine un peu en attendant que le soleil vienne réchauffer la tente mais c’est peine perdue. Il fera -15° toute la journée.
En quittant mon lieu de bivouac, l'ambiance est surprenante. Le lac Bierikjavrr et la vallée en enfilade sont dominés par le Bierikbakte qui culmine seulement à 1789, mais donne une impression de haute montagne.
Les paysages sont somptueux !!! Progresser seul dans cet univers blanc, c'est magique. Je suis comblé...
7
18.2km
+13m /
-59m
mise à jour : 11 juin 2023
Encore -15° dans la tente, -20° dehors.
Sixième jour que je progresse avec ces températures et déjà mon corps s'adapte. Tout prend beaucoup plus temps : s'habiller, se déshabiller mettre ses chaussures, ranger... J'apprends à gérer le froid.
A la fois pour ma sécurité et pour ne pas inquiéter ma famille et mes amis je doit trouver des piles pour ma balise de secours.
Je descends donc à Vietas, sans grand enthousiasme, retrouver la civilisation.
Ce fut cependant très utile, car j'ai également acheté un complément de gaz* et des sacs plastiques.... Que j'ai mis par la suite sur mes chaussettes, pour protéger mes chaussons de randonné de la transpiration. Système assez efficace.
La descente à Vietas fut des plus scabreuse. Après des passages dans des talwegs bien trop raides avec une pulka, un saut de bloc de torrent gelé et des bouleaux évités de justesse, j'étais content d'arriver au lac sans casse...
S'en sont suivies deux heures de glisse sur ce dernier, une heure le long de la route sur une piste de scooter et un accueil chaleureux à "Stora Sjöfallet" pour passer une nuit au chaud.
*Je suis parti avec mon réchaud primus multifuel et des cartouches de gaz "winter" qui fonctionnent jusqu"à -22°.
Certes cela fonctionne mais la consommation est excessive. A basse température le rendement est plus faible qu'avec du pétrole et génère des déchets de cartouches, qu'il faut transporter...
Sixième jour que je progresse avec ces températures et déjà mon corps s'adapte. Tout prend beaucoup plus temps : s'habiller, se déshabiller mettre ses chaussures, ranger... J'apprends à gérer le froid.
A la fois pour ma sécurité et pour ne pas inquiéter ma famille et mes amis je doit trouver des piles pour ma balise de secours.
Je descends donc à Vietas, sans grand enthousiasme, retrouver la civilisation.
Ce fut cependant très utile, car j'ai également acheté un complément de gaz* et des sacs plastiques.... Que j'ai mis par la suite sur mes chaussettes, pour protéger mes chaussons de randonné de la transpiration. Système assez efficace.
La descente à Vietas fut des plus scabreuse. Après des passages dans des talwegs bien trop raides avec une pulka, un saut de bloc de torrent gelé et des bouleaux évités de justesse, j'étais content d'arriver au lac sans casse...
S'en sont suivies deux heures de glisse sur ce dernier, une heure le long de la route sur une piste de scooter et un accueil chaleureux à "Stora Sjöfallet" pour passer une nuit au chaud.
*Je suis parti avec mon réchaud primus multifuel et des cartouches de gaz "winter" qui fonctionnent jusqu"à -22°.
Certes cela fonctionne mais la consommation est excessive. A basse température le rendement est plus faible qu'avec du pétrole et génère des déchets de cartouches, qu'il faut transporter...
8
4.4km
+69m /
-18m
mise à jour : 11 juin 2023
Le beau temps n'en finit plus !!! 6 jours sans un nuage !!! Du jamais vu de mémoire d'une suédoise habituée à randonner par ici...
Matinée détente et rangement avant de faire 20mn de bus jusqu'à Saltoluokta, lieu qui était, dans mon "programme" initial, le point d'arrivée...
Dans le bus, c'est l’occasion de rencontrer un couple de français qui finit une randonnée dans le massif du kebnekaise, et quatre autres, qui font l’intégrale de la Kungsleden. Cette dernière reste en périphérie Est du parc national du Sarek.
Avec Marie, Hortense, Francis et Jordan nous décidons de marcher ensemble, durant deux jours, jusqu'à Aktse.
De là, je vais bifurquer dans la magnifique vallée Rapadalen et m'enfoncer à nouveau, seul, au cœur du Sarek.
Nous suivons la piste, bien tracée par les randonneurs et scooters des neiges, jusqu'à la sortie de la forêt ou nous posons nos tentes.
La Kungsleden est très balisée et j'imagine, en voyant cette voie jalonnée de croix rouges, que les conditions météo peuvent être très difficiles.
Ce soir, à la vue du ciel voilé, on sent les prémices d'un changement de temps.
Matinée détente et rangement avant de faire 20mn de bus jusqu'à Saltoluokta, lieu qui était, dans mon "programme" initial, le point d'arrivée...

Dans le bus, c'est l’occasion de rencontrer un couple de français qui finit une randonnée dans le massif du kebnekaise, et quatre autres, qui font l’intégrale de la Kungsleden. Cette dernière reste en périphérie Est du parc national du Sarek.
Avec Marie, Hortense, Francis et Jordan nous décidons de marcher ensemble, durant deux jours, jusqu'à Aktse.
De là, je vais bifurquer dans la magnifique vallée Rapadalen et m'enfoncer à nouveau, seul, au cœur du Sarek.

Nous suivons la piste, bien tracée par les randonneurs et scooters des neiges, jusqu'à la sortie de la forêt ou nous posons nos tentes.
La Kungsleden est très balisée et j'imagine, en voyant cette voie jalonnée de croix rouges, que les conditions météo peuvent être très difficiles.
Ce soir, à la vue du ciel voilé, on sent les prémices d'un changement de temps.
9
24km
+409m /
-209m
mise à jour : 11 juin 2023
-8° ce matin. Je n'ai pas mis de gants pour prendre le petit dej... Il fait presque chaud 
Nous partons sous un ciel bas et, rapidement, marchons sous des averses de neige.
Dans un petit vent de dos, l’alternance de nuages, d'éclaircies et de neige crée de magnifiques lumières.
Ce soir les tentes restent pliées dans les pulkas. Nous passons la nuit dans une petite cabane en bordure du lac Sitojaure. Super soirée où les échanges sur nos jours précédents ont été suivis d'un petit concert d'harmonica.

Nous partons sous un ciel bas et, rapidement, marchons sous des averses de neige.
Dans un petit vent de dos, l’alternance de nuages, d'éclaircies et de neige crée de magnifiques lumières.
Ce soir les tentes restent pliées dans les pulkas. Nous passons la nuit dans une petite cabane en bordure du lac Sitojaure. Super soirée où les échanges sur nos jours précédents ont été suivis d'un petit concert d'harmonica.

10
19.1km
-283m
mise à jour : 11 juin 2023
Le soleil brille à nouveau ce matin, mais le vent est de la partie. Nous repartons sur le lac Sitojaure et rapidement, le temps change. La perturbation qui arrive crée, avec le vent et le soleil encore présents, des éclairages somptueux !!!
La Kungsleden est principalement un sentier d'été, beaucoup moins adapté au ski-pulka. En témoigne cette butte de 300m de dénivelé (cf photo)
Les jeunes tracent droit dans la pente tandis que je fais des lacets... la descente sur l'autre versant, suivant la piste étroite dans la foret, est aussi pentue.
Avec mon brancard je la négocie, non sans difficulté (50kg ça pousse...) mais avec les cordages, les pulkas de mes compagnons sont difficiles à maitriser : tous les quatre finissent à pied, les skis sur la pulka... Par chance, nous ne croisons personne qui monte.
Nous nous quittons à Aktse. Je suis content de les avoir rencontrés et content de reprendre mon raid solo.
C'est avec une certaine émotion que je continue seul dans cette immense vallée, d'autant que les prévisions météo, d'il y a deux jours, annonçaient un fort coup de vent.
Une bonne préparation matérielle est nécessaire, une bonne préparation mentale est indispensable...
En bifurquant plein ouest, je me retrouve maintenant vent de face.
Au fur et mesure de mon avancée, et en même temps que les nuages et la neige arrivent, le vent forcit sérieusement. Après deux heures de progression avec le corps à 45°, je pose ma tente à la lisière de la foret, juste derrière une...
La Kungsleden est principalement un sentier d'été, beaucoup moins adapté au ski-pulka. En témoigne cette butte de 300m de dénivelé (cf photo)

Les jeunes tracent droit dans la pente tandis que je fais des lacets... la descente sur l'autre versant, suivant la piste étroite dans la foret, est aussi pentue.
Avec mon brancard je la négocie, non sans difficulté (50kg ça pousse...) mais avec les cordages, les pulkas de mes compagnons sont difficiles à maitriser : tous les quatre finissent à pied, les skis sur la pulka... Par chance, nous ne croisons personne qui monte.
Nous nous quittons à Aktse. Je suis content de les avoir rencontrés et content de reprendre mon raid solo.
C'est avec une certaine émotion que je continue seul dans cette immense vallée, d'autant que les prévisions météo, d'il y a deux jours, annonçaient un fort coup de vent.
Une bonne préparation matérielle est nécessaire, une bonne préparation mentale est indispensable...
En bifurquant plein ouest, je me retrouve maintenant vent de face.
Au fur et mesure de mon avancée, et en même temps que les nuages et la neige arrivent, le vent forcit sérieusement. Après deux heures de progression avec le corps à 45°, je pose ma tente à la lisière de la foret, juste derrière une...
11
mise à jour : 11 juin 2023
Ce matin, c'est la tempête et décide donc de rester sur place en attendant que ça se calme.
J'ai été réveillé plusieurs fois dans la nuit par le vacarme de grosses rafales de vent qui ont fait plier la tente.
Certes, elle est prévue pour résister à des vents à 160km/h max mais j'ai eu un doute quant à la résistance du tissu exposé aux claquements avec des températures entre -15° et -20. Finalement tout à bien tenu le coup !!!
En cas de pépin, j'avais prévu l'indispensable rouleau de scotch de réparation gris qui m'a servi pour réparer une branche de lunette cassée, le tapis de sol thermarest, un tube carbone fissuré du brancard de la pulka et l'intérieur de mes chaussons de rando...
J'ai été réveillé plusieurs fois dans la nuit par le vacarme de grosses rafales de vent qui ont fait plier la tente.
Certes, elle est prévue pour résister à des vents à 160km/h max mais j'ai eu un doute quant à la résistance du tissu exposé aux claquements avec des températures entre -15° et -20. Finalement tout à bien tenu le coup !!!

En cas de pépin, j'avais prévu l'indispensable rouleau de scotch de réparation gris qui m'a servi pour réparer une branche de lunette cassée, le tapis de sol thermarest, un tube carbone fissuré du brancard de la pulka et l'intérieur de mes chaussons de rando...

12
20.3km
+126m /
-24m
mise à jour : 11 juin 2023
Vent, neige et éclaircies sont au programme ce matin, mais les conditions restent acceptables pour chausser les skis et remonter la vallée Rapadalen.
Je m'enfonce à nouveau au cœur du Sarek et retrouve l’aspect sauvage de la nature que j’affectionne tant !!!
Cette large et longue vallée dénivelle très peu (200m sur environ 40km). Je progresse sur la rivière Rahpaâdno, suivant ses méandres, en alternance sur de la neige soufflée, des rapides avec des formations de glace surprenantes, de la glace vive, et 25 à 30 cm de poudreuse sur les abords quand je dois éviter un cahos de glace.
L'alternance d’éclaircies et d'averses de neige crée de magnifiques lumières et laisse place, finalement, au ciel bleu !!!
Seul au milieu de cette superbe vallée, je savoure chaque minute, chaque seconde qui passent !!!
Je m'enfonce à nouveau au cœur du Sarek et retrouve l’aspect sauvage de la nature que j’affectionne tant !!!
Cette large et longue vallée dénivelle très peu (200m sur environ 40km). Je progresse sur la rivière Rahpaâdno, suivant ses méandres, en alternance sur de la neige soufflée, des rapides avec des formations de glace surprenantes, de la glace vive, et 25 à 30 cm de poudreuse sur les abords quand je dois éviter un cahos de glace.
L'alternance d’éclaircies et d'averses de neige crée de magnifiques lumières et laisse place, finalement, au ciel bleu !!!

Seul au milieu de cette superbe vallée, je savoure chaque minute, chaque seconde qui passent !!!
13
18.2km
+1060m /
-1041m
mise à jour : 11 juin 2023
-15° dans la tente au réveil - 20° dehors. De nouveau pas un nuage !!! quelle chance !!! 
A 9h, je suis sur les skis et découvre, droit dans l'axe de la vallée, un magnifique sommet.
Dans la fraction de seconde qui suit, le programme de ma journée est établi :
- 4kms plus tard, je dépose la pulka au pied de la pente, prépare mon sac à dos, et pars comme une fusée à travers les bouleaux pour le Tielma, à 1642m.
A ma grande surprise, j’aperçois, plus haut dans la foret, trois silhouettes que je rejoins rapidement. Trois suédois en ski de randonné venus, en scooter, dormir dans une cabane privée...
Sur leur visage, il y a de l'étonnement de voir débouler une personne seule ici...
"hello ! It's a very beautiful day. You go up to Tielma ? Yes ! See you later"
En prenant de la hauteur, je domine la magnifique Rapadalen, puis, du sommet, la vue se révèle grandiose !!!
Un 360° à marquer dans les annales et qui restera gravé dans ma tête pour longtemps !!!
En prenant de la hauteur (1000m de dénivelé), la température a également baissé. Une petite brise souffle et le froid est devenu polaire.
Je ne peux rester statique et, tout en marchant ,je profite de cet incroyable panorama.


A la descente, j'assure les premiers virages sur de la neiges dure, glacée, avec de gros reliefs formés par le vent.
Pas le droit de me blesser ici. J'imagine qu'en déclenchant ma balise, les secours ne seraient pas là dans la demi-heure qui suit...
Plus bas, je me fais rattraper par ...

A 9h, je suis sur les skis et découvre, droit dans l'axe de la vallée, un magnifique sommet.
Dans la fraction de seconde qui suit, le programme de ma journée est établi :

- 4kms plus tard, je dépose la pulka au pied de la pente, prépare mon sac à dos, et pars comme une fusée à travers les bouleaux pour le Tielma, à 1642m.
A ma grande surprise, j’aperçois, plus haut dans la foret, trois silhouettes que je rejoins rapidement. Trois suédois en ski de randonné venus, en scooter, dormir dans une cabane privée...
Sur leur visage, il y a de l'étonnement de voir débouler une personne seule ici...
"hello ! It's a very beautiful day. You go up to Tielma ? Yes ! See you later"

En prenant de la hauteur, je domine la magnifique Rapadalen, puis, du sommet, la vue se révèle grandiose !!!
Un 360° à marquer dans les annales et qui restera gravé dans ma tête pour longtemps !!!
En prenant de la hauteur (1000m de dénivelé), la température a également baissé. Une petite brise souffle et le froid est devenu polaire.
Je ne peux rester statique et, tout en marchant ,je profite de cet incroyable panorama.



A la descente, j'assure les premiers virages sur de la neiges dure, glacée, avec de gros reliefs formés par le vent.
Pas le droit de me blesser ici. J'imagine qu'en déclenchant ma balise, les secours ne seraient pas là dans la demi-heure qui suit...
Plus bas, je me fais rattraper par ...
14
20.2km
+328m /
-95m
mise à jour : 11 juin 2023
Le temps de plier le campement et le ciel s'est bâché. J'entre dans la vallée Sarvesvagge et deux heures plus tard c'est "jour blanc"
Je distingue la vallée et les sommets alentour, mais je ne vois rien à deux mètres devant moi... Impossible d'anticiper si je monte ou descends un talus, j'avance tout au ressenti.
Cette vallée, qui donne accès au parc national du Padjelanta, est, à l'inverse de la Rapadalen, étroite, et le ciel bas et gris lui donne un aspect austère.
Depuis deux jours m'est apparue une grosses douleur sur le coté du coup de pied droit, alors qu'habituellement, ces chaussures de rando sont de vraies pantoufles à mes pieds.
Ce soir c'est donc atelier moulage : je chauffe la coque avec mon réchaud, coince la poignée de ma pelle à neige à l’intérieur afin de la reformer à mon pied. S'adapter aux imprévus...
Le premier soir de mon raid, j'ai posé deux patchs de réparation sur des petites fuites à mon tapis de sol. Des soudures avaient lâchées...
De nouveau une fuite du même type. j'ai regonflé mon tapis 3 ou 4 fois dans la nuit. Ce matin j'ai tenté une réparation avec un compeed (protection pour les ampoules au pied) et du scotch gris. Je suis assez confiant quant au résultat. Malheureusement, ce soir, en gonflant, ça ne tient pas...
Je distingue la vallée et les sommets alentour, mais je ne vois rien à deux mètres devant moi... Impossible d'anticiper si je monte ou descends un talus, j'avance tout au ressenti.
Cette vallée, qui donne accès au parc national du Padjelanta, est, à l'inverse de la Rapadalen, étroite, et le ciel bas et gris lui donne un aspect austère.
Depuis deux jours m'est apparue une grosses douleur sur le coté du coup de pied droit, alors qu'habituellement, ces chaussures de rando sont de vraies pantoufles à mes pieds.
Ce soir c'est donc atelier moulage : je chauffe la coque avec mon réchaud, coince la poignée de ma pelle à neige à l’intérieur afin de la reformer à mon pied. S'adapter aux imprévus...

Le premier soir de mon raid, j'ai posé deux patchs de réparation sur des petites fuites à mon tapis de sol. Des soudures avaient lâchées...
De nouveau une fuite du même type. j'ai regonflé mon tapis 3 ou 4 fois dans la nuit. Ce matin j'ai tenté une réparation avec un compeed (protection pour les ampoules au pied) et du scotch gris. Je suis assez confiant quant au résultat. Malheureusement, ce soir, en gonflant, ça ne tient pas...
15
14.5km
+196m /
-156m
mise à jour : 11 juin 2023
Première nuit sans tapis de sol ...
J'ai mis tous ce que je pouvais pour m'isoler du sol mais rien n'y fait, le froid passe.. C'est tout de suite moins confortable
Je décide d'aller au refuge Tuottasrtugorna, dans le parc national du padjelanta, pour, au mieux, rencontrer quelqu’un qui aurait un patch de réparation à me donner, ou, au pire, tenter une nouvelle réparation en étant cette fois-ci bien installé sur une table. Hélas, personne pour me dépanner et impossible de réparer...
Quelques éclaircies avant mon départ et rapidement, c'est "jour blanc". Les éclairages n'en sont pas moins superbes !!!
Je repère sur la carte une clôture pour les rennes qui passe par un col où je dois me rendre. Je m'en approche et la longe afin de mieux distinguer le relief proche.
A partir du col, je suis enveloppé par une épaisse couche de brouillard. Pas un arbre, pas un rocher, pas un repère visible, je ne vois plus rien...Tout est blanc de blanc...
Le GPS m'indique que je suis sur la rive gauche d'un lac. J'avance lentement, sentant la légère contre-pente sous mes skis. Soudain une petite descente et le saut d'une congère, heureusement pas trop haute. Le bonhomme et la pulka se font secouer, mais la réception est bonne et pas de casse...
Une fois arrivé sur le lac, je tire des lignes droites et contrôle sur le GPS tous les quarts d'heure.
A proximité du refuge, le brouillard se lève, je suis à 300 mètres de Tuottasrtugorna
Merci "Monsieur GPS"
J'ai mis tous ce que je pouvais pour m'isoler du sol mais rien n'y fait, le froid passe.. C'est tout de suite moins confortable

Je décide d'aller au refuge Tuottasrtugorna, dans le parc national du padjelanta, pour, au mieux, rencontrer quelqu’un qui aurait un patch de réparation à me donner, ou, au pire, tenter une nouvelle réparation en étant cette fois-ci bien installé sur une table. Hélas, personne pour me dépanner et impossible de réparer...
Quelques éclaircies avant mon départ et rapidement, c'est "jour blanc". Les éclairages n'en sont pas moins superbes !!!
Je repère sur la carte une clôture pour les rennes qui passe par un col où je dois me rendre. Je m'en approche et la longe afin de mieux distinguer le relief proche.
A partir du col, je suis enveloppé par une épaisse couche de brouillard. Pas un arbre, pas un rocher, pas un repère visible, je ne vois plus rien...Tout est blanc de blanc...
Le GPS m'indique que je suis sur la rive gauche d'un lac. J'avance lentement, sentant la légère contre-pente sous mes skis. Soudain une petite descente et le saut d'une congère, heureusement pas trop haute. Le bonhomme et la pulka se font secouer, mais la réception est bonne et pas de casse...
Une fois arrivé sur le lac, je tire des lignes droites et contrôle sur le GPS tous les quarts d'heure.
A proximité du refuge, le brouillard se lève, je suis à 300 mètres de Tuottasrtugorna

Merci "Monsieur GPS"

16
17.5km
+62m /
-365m
mise à jour : 11 juin 2023
N’ayant pu réparer mon tapis de sol, je décide d'emprunter une couverture pour chien à disposition dans le refuge. A mon arrivée à Ritsem, je l'ai déposée au gite, et les scooters la ramèneront lors du prochain ravitaillement.
Je ne me fais pas trop d’illusion sur la qualité d'isolation de cette dernière, mais ça sera mieux que rien...
Je suis maintenant dans le parc national du Padjelanta. Les sommets et les larges vallée du Sarek laissent place à de petits dômes, sur un immense plateau entre 600 et 800m d'altitude.
L'atmosphère a changé, l'air est devenu plus doux. Peut-être est-ce un effet de la proximité avec la Norvège et de son climat plus océanique ?
L'idée de passer une nuit quasi à même la neige ne me motive guère... A Saltoluokta, je me laisse tenter par une seconde nuit en refuge sur un matelas.
Avec cette petite étape, j'arrive tôt et profite de faire du "tourisme". Staloluokta est un village Sami, complètement désert à cette saison, fantomatique presque...
Il y a là, dominant l’immense lac Virihaure, une "Kyrkkata" (église) de toute beauté.
Dôme de tourbe sur une ossature bois de bouleau, avec des vitraux, laissant entrer une lumière tamisée sur un autel de rondins... Sol recouvert de branchages avec, au centre, un foyer.
J'imagine l'ambiance et l'émotion partagées lors des cérémonies au tambour, dans ce lieu...
Je ne me fais pas trop d’illusion sur la qualité d'isolation de cette dernière, mais ça sera mieux que rien...
Je suis maintenant dans le parc national du Padjelanta. Les sommets et les larges vallée du Sarek laissent place à de petits dômes, sur un immense plateau entre 600 et 800m d'altitude.
L'atmosphère a changé, l'air est devenu plus doux. Peut-être est-ce un effet de la proximité avec la Norvège et de son climat plus océanique ?
L'idée de passer une nuit quasi à même la neige ne me motive guère... A Saltoluokta, je me laisse tenter par une seconde nuit en refuge sur un matelas.
Avec cette petite étape, j'arrive tôt et profite de faire du "tourisme". Staloluokta est un village Sami, complètement désert à cette saison, fantomatique presque...
Il y a là, dominant l’immense lac Virihaure, une "Kyrkkata" (église) de toute beauté.
Dôme de tourbe sur une ossature bois de bouleau, avec des vitraux, laissant entrer une lumière tamisée sur un autel de rondins... Sol recouvert de branchages avec, au centre, un foyer.
J'imagine l'ambiance et l'émotion partagées lors des cérémonies au tambour, dans ce lieu...
17
24.8km
mise à jour : 11 juin 2023
A cinq heures, je suis debout, et déjà, j'en prends plein les mirettes...
Lumières dorées qui virent au blanc tamisé, avant de me retrouver au centre d'une aquarelle... c'est magique !!!
-5° au départ et du vent plus ou moins en rafale, toute la journée.
Avançant dans cette ambiance que j'affectionne particulièrement, j'aperçois soudain, au loin, une forme inhabituelle : un "pulkiste". Nous avançons l'un vers l'autre.
Rencontre improbable avec un Espagnol qui fait la traversé en huit jours de Ritsem à Kvikkjokk.
Pour tous les deux, c'est notre première rencontre depuis 4 jours. Par la suite, je ne reverrai plus personne durant 4 jours...
Je retourne dans le Sarek avec l'espoir de faire le Gisuris, sommet repéré sur la carte que j'ai en ligne de mire quasi toute la journée.
Il me faut deux jours pour atteindre ses contreforts et poser ma tente.
Dans l'après midi, le vent forcit avec de fortes rafales. C'est l'occasion de parfaire la méthode de montage de la tente avec des conditions difficiles. Par précaution, je monte un mur de neige de protection afin de limiter l'impact du vent. Malgré ça, les déformations de la tente à l’intérieur sont impressionnantes.
Lumières dorées qui virent au blanc tamisé, avant de me retrouver au centre d'une aquarelle... c'est magique !!!
-5° au départ et du vent plus ou moins en rafale, toute la journée.
Avançant dans cette ambiance que j'affectionne particulièrement, j'aperçois soudain, au loin, une forme inhabituelle : un "pulkiste". Nous avançons l'un vers l'autre.
Rencontre improbable avec un Espagnol qui fait la traversé en huit jours de Ritsem à Kvikkjokk.
Pour tous les deux, c'est notre première rencontre depuis 4 jours. Par la suite, je ne reverrai plus personne durant 4 jours...
Je retourne dans le Sarek avec l'espoir de faire le Gisuris, sommet repéré sur la carte que j'ai en ligne de mire quasi toute la journée.
Il me faut deux jours pour atteindre ses contreforts et poser ma tente.
Dans l'après midi, le vent forcit avec de fortes rafales. C'est l'occasion de parfaire la méthode de montage de la tente avec des conditions difficiles. Par précaution, je monte un mur de neige de protection afin de limiter l'impact du vent. Malgré ça, les déformations de la tente à l’intérieur sont impressionnantes.
18
13.8km
+158m /
-47m
mise à jour : 11 juin 2023
Ce matin, le vent à faibli, mais c'est un nouveau jour blanc, avec quelques éclaircies.
Je poursuis ma progression vers le Gisuris en mode radar...
Le casse croûte de midi sera rapide, car le vent et le froid sont de retour, et à 14h30, je pose ma tente : juste avant l'arrivée de la neige...
Après la grosse étape de la veille, une après-midi de repos est la bienvenue et me permet d'établir les plans A et B pour le lendemain.
Des éclaircies dans la soirée me donnent espoir pour une belle journée demain, et peut-être le plan A : monter au sommet du Gisuris puis finir la remontée de la vallée Sierggavage.
Je poursuis ma progression vers le Gisuris en mode radar...

Le casse croûte de midi sera rapide, car le vent et le froid sont de retour, et à 14h30, je pose ma tente : juste avant l'arrivée de la neige...
Après la grosse étape de la veille, une après-midi de repos est la bienvenue et me permet d'établir les plans A et B pour le lendemain.
Des éclaircies dans la soirée me donnent espoir pour une belle journée demain, et peut-être le plan A : monter au sommet du Gisuris puis finir la remontée de la vallée Sierggavage.
19
12.6km
+14m /
-241m
mise à jour : 11 juin 2023
Du vent et de la neige toute la nuit qui se poursuivent ce matin...
J'opte donc pour le plan B : direction le refuge Kissuris.
Les deux dernières nuits sur la couverture en guise de tapis de sol n'étaient pas top.
De la condensation se crée sous la couverture, qui se mouille ce qui augmente la sensation de froid.
Après-midi de farniente sur la petite terrasse du refuge en observant une mésange boréale picorer quelques bourgeons, puis fin de lecture de mes deux derniers carnet d'AV de retard...
J'opte donc pour le plan B : direction le refuge Kissuris.
Les deux dernières nuits sur la couverture en guise de tapis de sol n'étaient pas top.
De la condensation se crée sous la couverture, qui se mouille ce qui augmente la sensation de froid.
Après-midi de farniente sur la petite terrasse du refuge en observant une mésange boréale picorer quelques bourgeons, puis fin de lecture de mes deux derniers carnet d'AV de retard...
20
21.3km
+1088m /
-1086m
mise à jour : 11 juin 2023
Je sors dans la nuit, espérant une fois de plus voir une aurore boréale. Pas de chance, le ciel est nuageux.
5h, ciel est encore nuageux mais...
6h les nuages semblent se dissiper je sens que ça va le faire...
7h15 plus un nuage !!! Surexcité, je pars comme une balle pour le Gisuris en suivant ma trace de la veille.
3h30 plus tard, je suis au sommet d'où la vue se déploie, grandiose
La vallée Ruohtesvagge, porte d'entrée nord du Sarek gardée par le magnifique Nijak, les lacs du Padjelanta couverts d'une couche de brouillard givrant avec, au fond, les sommets frontaliers de la Norvège, et la vallée du Akka, lieu de mon premier bivouac, il y a 20 jours...
360° d'immensité blanche !!!
Je profite, seul au monde, de ce panorama inoubliable durant 1h, avant que le froid intense n'ait raison de ma motivation et de toutes mes couches de protection...
Pour couronner le tout, une descente à ski dans une neige de rêve, sur 900m de dénivelé... A graver dans les annales...
5h, ciel est encore nuageux mais...
6h les nuages semblent se dissiper je sens que ça va le faire...
7h15 plus un nuage !!! Surexcité, je pars comme une balle pour le Gisuris en suivant ma trace de la veille.
3h30 plus tard, je suis au sommet d'où la vue se déploie, grandiose

La vallée Ruohtesvagge, porte d'entrée nord du Sarek gardée par le magnifique Nijak, les lacs du Padjelanta couverts d'une couche de brouillard givrant avec, au fond, les sommets frontaliers de la Norvège, et la vallée du Akka, lieu de mon premier bivouac, il y a 20 jours...
360° d'immensité blanche !!!
Je profite, seul au monde, de ce panorama inoubliable durant 1h, avant que le froid intense n'ait raison de ma motivation et de toutes mes couches de protection...

Pour couronner le tout, une descente à ski dans une neige de rêve, sur 900m de dénivelé... A graver dans les annales...
21
27.5km
+783m /
-886m
mise à jour : 11 juin 2023
Hormis le "pulkiste" espagnol, je n'ai vu personne depuis huit jours... je suis donc surpris, quand, en début de soirée, un couple de Suédois arrive au refuge.
Parti de Ritsem il y a deux jours, ils randonnent en effectuant des photos d'animaux.
Malgré mon piètre anglais, nos échanges sont l’occasion d'assouvir quelque peu ma curiosité sur la culture Sami.
Je quitte le refuge vers 9h en mode "marche arrière"... aucune envie de rentrer... 19 jours que j'évolue dans cette univers sauvage de blanc et l'impression d'avoir rêvé... 19 jours qui ont passé bien trop vite...
je descends sur le lac Kutjaure où le brouillard givrant de la veille à laissé son empreinte : des milliards de petits plumeaux blancs enveloppent les branches d'arbres. C'est splendide !!!
Plus loin, c'est la stupeur !!! Le lac s'est ouvert, laissant jaillir une impressionnante source bouillonnante. je ne me sens pas très bien et n'ose plus bouger... Peut-être n'y a t'il que 10 cm de glace, prêts à céder sous mes skis...
Je bifurque et effectue une grande boucle au large avant de prendre pied sur la berge dans un grand soulagement.
En trois semaines, l'ambiance a changé. Il y a maintenant des scooters avec remorque qui circulent sur une large piste. Certainement les bergers Samis qui commencent leurs ravitaillements pour l'été, mais également des vacanciers, qui rejoignent de petites cabanes privées...
La rivière s'étant ouverte, j'emprunte sur une dizaine de kilomètres la piste bien tracée qui me ...
Parti de Ritsem il y a deux jours, ils randonnent en effectuant des photos d'animaux.
Malgré mon piètre anglais, nos échanges sont l’occasion d'assouvir quelque peu ma curiosité sur la culture Sami.
Je quitte le refuge vers 9h en mode "marche arrière"... aucune envie de rentrer... 19 jours que j'évolue dans cette univers sauvage de blanc et l'impression d'avoir rêvé... 19 jours qui ont passé bien trop vite...
je descends sur le lac Kutjaure où le brouillard givrant de la veille à laissé son empreinte : des milliards de petits plumeaux blancs enveloppent les branches d'arbres. C'est splendide !!!
Plus loin, c'est la stupeur !!! Le lac s'est ouvert, laissant jaillir une impressionnante source bouillonnante. je ne me sens pas très bien et n'ose plus bouger... Peut-être n'y a t'il que 10 cm de glace, prêts à céder sous mes skis...

Je bifurque et effectue une grande boucle au large avant de prendre pied sur la berge dans un grand soulagement.
En trois semaines, l'ambiance a changé. Il y a maintenant des scooters avec remorque qui circulent sur une large piste. Certainement les bergers Samis qui commencent leurs ravitaillements pour l'été, mais également des vacanciers, qui rejoignent de petites cabanes privées...
La rivière s'étant ouverte, j'emprunte sur une dizaine de kilomètres la piste bien tracée qui me ...
22
13.1km
mise à jour : 11 juin 2023
-10° à l’extérieur -6° dans la tente pour mon dernier réveil. Il fait bon 
Je ne suis pas très pressé de plier le campement, pas très motivé à prendre le chemin du retour... mais il le faut bien.
Petite étape aujourd'hui. Environ 3km sur terre avant la traversée de 10kms du lac Hakkajaure.
Après ma frayeur d'hier sur le Kutjaure, je consulte le panneau de mesure de l’épaisseur de glace avant de me lancer.
Au 5/04/2023 +50cm dixit BEP !!! (cf photo) Yes !!! je peux me lâcher.
Rapidement, je sors de la trace de scooter et tire une azimut sur Ritsem, 10km en face, sur l'autre rive.
,
2h30 plus-tard je suis à Ritsem. C'en est fini de ce fabuleux raid à ski-pulka...
C'est le foutoir dans ma tête : joie intense, tristesse de quitter le Sarek, fierté d'avoir mené ce projet au bout... Difficile de ne pas verser une larme...
Place maintenant au troisième voyage avec deux jours et demi de train. Mobilité douce pour un retour tout en douceur...

Je ne suis pas très pressé de plier le campement, pas très motivé à prendre le chemin du retour... mais il le faut bien.

Petite étape aujourd'hui. Environ 3km sur terre avant la traversée de 10kms du lac Hakkajaure.
Après ma frayeur d'hier sur le Kutjaure, je consulte le panneau de mesure de l’épaisseur de glace avant de me lancer.
Au 5/04/2023 +50cm dixit BEP !!! (cf photo) Yes !!! je peux me lâcher.

Rapidement, je sors de la trace de scooter et tire une azimut sur Ritsem, 10km en face, sur l'autre rive.
,
2h30 plus-tard je suis à Ritsem. C'en est fini de ce fabuleux raid à ski-pulka...
C'est le foutoir dans ma tête : joie intense, tristesse de quitter le Sarek, fierté d'avoir mené ce projet au bout... Difficile de ne pas verser une larme...
Place maintenant au troisième voyage avec deux jours et demi de train. Mobilité douce pour un retour tout en douceur...