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Oser partir à vélo !

par La Rédac'
mis à jour 16 juil.
379 lecteurs

Questions sans réponses, doutes, peurs, « c’est pas pour moi »… De nombreux freins, bien légitimes, peuvent nous empêcher de nous lancer dans l’aventure du voyage à vélo. Et si ce n’était en fait que des fausses excuses ? Nous avons demandé à des cyclovoyageurs aguerris de répondre à vos questions ; ils nous livrent conseils, techniques, astuces et idées qui remettent le départ dans le champ des possibles, pour tous.

Vous pouvez partir, lâchez les freins !

Ils vous répondent :

AURÉLIE
Elle se plie en quatre pour le vélo ! Originaire du sud de la France, elle vit depuis 15 ans au Québec. Le week-end, pour une semaine ou pour un mois, c’est en Brompton et en train qu’elle voyage, et elle vous raconte toutes ses aventures en vidéos.
► @La p’tite réinventerie

HUGO ET ÉLISA
Après plusieurs itinérances à VTT en France et en Espagne, ils se sont lancés dans la grande aventure du long cours en 2022, et ont beaucoup beaucoup à raconter…
skraved-outdoor.fr ♦ @hu.boyr

NATHALIE
Elle est tombée récemment dans la marmite du voyage à vélo et revient tout juste d’une aventure un peu folle au Monténégro avec son compagnon Thierry.

HÉLOÏSE ET AURÉLIEN - La Vuelta Familia
18 ans de cyclo-voyages au compteur, ils emmènent dans leurs sacoches leurs 3 enfants Manon, Axel et Baptiste depuis qu’ils sont bébés, et reviennent d’une aventure au long cours en famille.
@locoheton3 ♦ Leurs carnets

MARINE ET GABRIEL
Un amoureux des grands espaces et une passionnée d’oiseaux qui voyagent à vélo pour mieux observer la faune. Ils ont récemment publié dans CA79 le récit de leur aventure européenne suivant les flux migratoires des oiseaux.
cyclopithecus.com@cyclo.pithecus 

MANU ET LYDIANE
Baroudeurs des sentiers et petites routes avec leurs deux jeunes enfants, finishers d’une GTMC à tandem VTT + remorque, ça se respecte !
@Les Aventuriers de Manutea 

BLANDINE
Une aventurière en solo, rien ne l’arrête, pas même l’hiver en Scandinavie.
► @En Cycle Libre

JULIETTE ET KÉVIN
Une famille où le vélo fait partie du quotidien (travail, transport) avec deux petits garçons fans de VTT. Les enfants en voyage oui, mais en montagne !
► jul_lesaint@hotmail.fr ♦ Leur récit autour des Dolomites

Ressources utiles

Aurélie.
Aurélie.
Hugo et Élisa.
Hugo et Élisa.
Nathalie
Nathalie
La Vuelta Familia. Héloïse, Aurélien, Manon, Axel et Baptiste.
La Vuelta Familia. Héloïse, Aurélien, Manon, Axel et Baptiste.
Marine et Gabriel.
Marine et Gabriel.
Manu, Lydiane, Samuel (6 ans) et Robin (3 ans).
Manu, Lydiane, Samuel (6 ans) et Robin (3 ans).
Blandine.
Cordillère des Andes. Y en a marre de sourire devant tant de beauté, un peu de sérieux à la fin !
Blandine.
Cordillère des Andes. Y en a marre de sourire devant tant de beauté, un peu de sérieux à la fin !
Juliette (derrière l'appareil), Kévin, Tom (6 ans) et Maël (4 ans)
Juliette (derrière l'appareil), Kévin, Tom (6 ans) et Maël (4 ans)

JE NE SUIS PAS ASSEZ ENTRAÎNÉ.E !

Faisiez-vous déjà beaucoup de vélo avant de partir ?

À l’unanimité • Pas d’entraînement spécifique ni de condition physique particulière, on s’habitue rapidement à l’effort. Il suffit d’écouter son corps, partir doucement les premiers jours qui sont les plus difficiles, puis les étapes s’allongent d’elles-mêmes sans s’en rendre compte.

Blandine • Je n’aimais pas le vélo. Aujourd’hui, c’est une passion. Si je ne me suis jamais entraînée, je suis en revanche allée dans une association de recyclage vélo qu’on trouve aujourd’hui à peu près dans toutes les grandes villes de France, et j’ai appris à réparer l’essentiel moi-même (une crevaison, changer une chaîne, des plaquettes de frein et des câbles de dérailleur, et un peu plus encore). Être autonome, savoir gérer un problème perdue au milieu de la pampa est, pour moi, le meilleur entraînement qui soit.

Élisa • Les premières semaines, nous évitions de faire des pauses plusieurs jours d’affilée afin de ne pas casser la progression (qu’il est d’ailleurs si satisfaisant de constater !). En revanche, mon mental, lui, a mis plus de temps à se fortifier, à s’adapter aux inconforts répétés du long voyage petit budget.

Marine et Gabriel • Gabriel était en cours de rééducation après une opération des croisés, cela ne nous a pas empêchés d’avancer doucement mais sûrement.

Nathalie • Pour ma première itinérance cyclo, je ne savais pas si la formule allait me convenir (trop roots, trop dur, mal au derrière, monotonie…). J’avais une bonne condition physique générale (pratiquant toute l’année de nombreux sports de nature), et le voyage à vélo ne m’a pas paru spécialement difficile. Le plus dur à gérer finalement a été la vie au grand air dans la chaleur de l’été ! Il a fallu s’adapter : pédaler très tôt le matin, s’arrêter aux heures chaudes pour repartir après 16h, chercher des coins de rivière…

Héloïse et Aurélien • Les enfants fonctionnent comme nous. Notre fille a commencé à rouler seule sur son vélo à 6 ans et s’est même plus rapidement adaptée physiquement que nous.

C'EST TROP LOURD !

Quel est le poids idéal à ne pas dépasser pour rouler confort, et comment s'alléger ?

Hugo • Lors de notre traversée des Amériques, je portais mes affaires plus tout le matériel de camping pour nous deux. Hors vélo (15 kg), mon chargement total était d’environ 22 kg, dont 6 kg de matériel photo. Pour moi c’était confortable la plupart du temps, mais nous sommes tous différents.
Pour réduire le poids, le plus simple est de commencer par les vêtements. On en a toujours trop. Par exemple, je n’utilise qu’un pantalon convertible, un short très léger de running pour les jours de lessive et la plage, deux paires de chaussettes, deux paires de sous-vêtements, deux t-shirts ou chemises, et des vêtements pour la pluie et le froid selon les saisons. Pour la mécanique, nous ne transportions que des pièces très spécifiques que nous sommes sûrs de ne pas trouver dans les pays traversés, plus des câbles de frein, de transmission et des plaquettes en cas de panne au milieu de nulle part, quelques outils pour les réglages et urgences (deux ou trois clés Allen, une Torx, une pince multiprise miniature, un mini dérive-chaine et de quoi réparer une crevaison). Les outils plus spécifiques peuvent être empruntés chez un hôte ou un atelier vélo sur la route. Côté cuisine, le minimum pour des plats simples : une popote dont le couvercle peut faire office de petite poêle, un réchaud à alcool, une tasse, une cuillère et un couteau chacun, un thermos pour les saisons froides, et quelques épices, ni plus ni moins.

Nathalie • Pour ma part, une quinzaine de kilos max ! Une astuce pour peser moins est de limiter le nombre de contenants : personnellement, je n’utilise que deux sacoches à l’arrière et le vanity sur le guidon (encas, appareil photo, et tout le nécessaire de journée).
Ne pas prendre son téléobjectif comme je l’ai fait dans les Balkans au cas où je croiserais un ours ! La photo naturaliste est peu compatible avec la légèreté.

Marine et Gabriel • Dans notre cas, partir très chargés était nécessaire (matériel d’observation des oiseaux, vêtements quatre saisons, besoin d’autonomie sur une semaine), et le vélo doit être adapté. En cours de route, nos jantes ont lâché. Elles étaient sous-dimensionnées pour notre chargement. Au bout de trois jantes arrière chacun cassées, nous avons changé de vélo. Le budget a été mis en priorité sur des roues costaudes avec des rayons solides, possible avec le montage sur mesure et à la carte proposé par MW Cycles. Détails sur cyclopithecus.com.

Besoin de personne... Photo : Blandine
Besoin de personne... Photo : Blandine
Un vélo chargé pour trois ans de voyage. Photo : Hugo et Élisa
Un vélo chargé pour trois ans de voyage. Photo : Hugo et Élisa
Jantes trop fragiles vs roues robustes. Photos : Marine et Gabriel
Jantes trop fragiles vs roues robustes. Photos : Marine et Gabriel
Photo : Nathalie
Photo : Nathalie

JE N'AIME PAS LA PLUIE !

Je n’aime pas rouler sous la pluie et ne pas pouvoir sécher d’un jour sur l’autre. Comment faire ? 

Aurélie • J’utilise l’application Météo&Radar qui me permet d’anticiper le temps à venir et d’éviter de rouler sous la pluie. En Allemagne du nord où il pleut souvent, j’ai utilisé un grand poncho que je pouvais accrocher au guidon. Pour mon prochain voyage, j’utiliserai des chaussures aérées en maille qui permettent un séchage facile à l’arrivée.

Hugo • Eh bien moi, j’adore rouler sous la pluie 😀 ! La végétation brille, la lumière joue avec la brume et les nuages, il n’y a pas de poussière en suspension et mon vélo est tout propre à la fin de la journée. Plus sérieusement, avoir une tente spacieuse le soir, des vêtements adaptés (sur-chaussures, pantalon et veste de pluie) pendant la journée et chauds et secs pour le soir font beaucoup pour le moral. Une pause boisson chaude et des snacks réconfortants aussi. Et puisqu’il n’y a rien de pire que de s’installer le soir dans une tente mouillée, au moindre rayon de soleil ou coup de vent dans la journée nous faisons une pause pour la sécher.

Élisa •Je comprends tout à fait et pourtant j’adore ça. La meilleure des solutions me semble de se forcer à faire abstraction du désagrément. Notamment en se focalisant sur le caractère passager de la situation (par contraste, les journées ensoleillées qui suivront n’en seront que plus belles). Et aussi sur l’amplification des sensations permise par cet inconfort (un café instantané n’a jamais été aussi bon que sous un abribus pendant une pluie froide). Cette capacité m’est venue avec le temps, mais en la travaillant à coups d’affirmations, je suis sûre que la gratitude d’être ici et maintenant peut rapidement prendre le dessus (à faire avec douceur et indulgence bien sûr 😊).

Marine et Gabriel • Une petite astuce : lors des fortes averses, on fait une pause le temps que ça passe, et s’il n’y a pas d’abri à l’endroit du déluge, on pose nos vélos, on sort la couverture de survie épaisse qu’on utilise quotidiennement comme dessous-de-tente et on les couvre avec. Ainsi nos affaires sont vraiment protégées de la pluie ce qui allège considérablement le stress des affaires mouillées. Il ne suffit « plus que » d’attendre que l’averse passe ! Pour nous, le poncho intégral est une bonne option pour rester au sec, rien de tel qu’un bon carré de bâche PVC (les goretex montrent vite leur limite). Et le mieux reste d’en rire, et de s’accorder des pauses gourmandes au chaud quand cela est possible.

Héloïse et Aurélien • Généralement lorsqu’il pleut, nous évitons de rouler et prévoyons une pause. Mais au Japon, nous n’avons pas vraiment eu le choix, la pluie était trop fréquente pour que l’on s’arrête à chaque fois. Nous avons acheté de bons ponchos, il n’y a vraiment rien de mieux pour rester au sec de haut en bas. Et il s’enlève et se remet facilement (contrairement au pantalon de pluie). Pour le bivouac, on essaye d’anticiper pour trouver un endroit couvert.

Ambiance ! Photo : Hugo et Élisa
Ambiance ! Photo : Hugo et Élisa
Même pas peur ! Photo : Aurélie Delimal
Même pas peur ! Photo : Aurélie Delimal
Tenue de soirée ! Photo : Marine et Gabriel
Tenue de soirée ! Photo : Marine et Gabriel
Coucher sous les ponts... au sec ! Photo : Marine et Gabriel
Coucher sous les ponts... au sec ! Photo : Marine et Gabriel
Pas toujours facile sous la pluie, surtout quand il n’y a pas d’abri. Mieux vaut en rire. Photo : Marine et Gabriel
Pas toujours facile sous la pluie, surtout quand il n’y a pas d’abri. Mieux vaut en rire. Photo : Marine et Gabriel
Photo : Marine et Gabriel
Photo : Marine et Gabriel
Photo : Héloïse et Aurélien
Photo : Héloïse et Aurélien
Photo : Marine et Gabriel
Photo : Marine et Gabriel
Photo : Héloïse et Aurélien
Photo : Héloïse et Aurélien

J'AI MAL AU C*L !

Quelles sont vos solutions contre le mal aux fesses ?

Aurélie • Sur mon vélo pliant Brompton, j’utilise depuis longtemps une selle SMP Medium Gel TRK (ergonomique : sans bec et avec un trou central qui réduit les pressions sur le périnée) et j’en suis ravie. Plusieurs jours avant chaque voyage, je fais aussi quelques ajustements (inclinaison et hauteur de la selle, position du guidon) jusqu’à trouver ce qui me convient le mieux pour diminuer les douleurs au cou et aux fesses.

Marine • Ma selle me faisait un peu mal au début (une Brooks Imperial en cuir). Je l’ai recouverte d’un couvre-selle en gel, ce qui a bien apaisé les douleurs, et au bout de 2000 km je n’en avais plus besoin (du couvre-selle, pas de la selle !).

Nathalie • Faire des pauses, porter un cuissard avec peau de chamois sur une selle rembourrée, lever son fessier dès que possible, alterner vélo et randonnée… Je suis sujette aux infections en tout genre au niveau des parties intimes dès que je transpire trop. Je conseille aux femmes de maintenir une hygiène intime quotidienne même si l’itinérance complique la tâche (trouver un point d’eau ou remplir des bidons à l’avance), quitte à le faire avant de trouver le lieu de bivouac.

Héloïse et Aurélien • Les selles Brooks, des incontournables ! Passé les premiers 500 km, elles se font à nos derrières et sont pour nous le rempart absolu contre le mal aux fesses. Après un voyage de deux ans et un autre de seize mois, elles nous accompagnent toujours.

À chacun son fauteuil idéal. Photo : Guilaine et Éric Millischer
À chacun son fauteuil idéal. Photo : Guilaine et Éric Millischer
Même pas mal ! Photo :  Cellodyssée
Même pas mal ! Photo : Cellodyssée

J'AI PEUR DES CHIENS !

Comment gérer les chiens ?

Hugo et Élisa • Demandez à n’importe quel cycliste au long cours quel est l’animal le plus effrayant qu’il ait croisé, sa réponse sera toujours : le chien. Nous avons roulé parmi des ours, des élans et des taureaux et pourtant nos rencontres les plus traumatisantes ont toujours été avec « le meilleur ami de l’homme ». Les chiens sont des animaux territoriaux aux réflexes de prédation bien ancrés. Face à des animaux agressifs, la première chose à faire est de s’arrêter et mettre pied à terre, pour stopper le réflexe de prédation (courir après une proie qui s’enfuit). Si le chien est toujours aussi agressif, se protéger derrière son vélo, et marcher en lui parlant doucement. Généralement, une fois la limite de son territoire dépassée, il fera demi-tour et vous laissera tranquille. Dans certains pays (par exemple en Amérique latine), les chiens sont éduqués à coups de cailloux. C’est malheureux, mais le seul moyen de leur faire rebrousser chemin est souvent de faire semblant de ramasser une pierre, voire de la lancer (sans intention de viser l’animal) dans leur direction.
Ndlr : Voir aussi Comment se comporter avec les patous

Heureusement, il y a aussi des braves toutous qui ne demandent que des caresses. Photo : Hugo et Élisa
Heureusement, il y a aussi des braves toutous qui ne demandent que des caresses. Photo : Hugo et Élisa

J'AI DES ENFANTS !

Comment faire aimer aux enfants les vacances à vélo ? 

Manu et Lydiane • Faire attention au dénivelé : pour ne pas les (ni nous !) dégoûter.
Bien choisir la destination : nos enfants de 3 et 6 ans aiment bouger, barboter, lancer des cailloux, faire des barrages, donc plus il y a d’« aires de jeux » sympas (lac, forêt, rivière), plus ils vont adorer.
Et surtout, s’adapter à leur rythme. Nous roulons peu : deux à trois heures par jour maximum (soit 25 à 30 km). Chez nous, le vélo est synonyme de moyen de déplacement d’un endroit sympa à un endroit encore plus cool, il n’est pas la finalité du voyage. On s’autorise également la multimodalité : bateau, bus, train, parfois juste pour le plaisir de changer de mode de déplacement.
Aussi, ne jamais avoir vraiment froid, toujours avoir quelque chose à manger qui fait plaisir (comme pour nous en fait !) et un objectif fun à court terme, une mission à accomplir qui les motive. Bref, éviter l’ennuyeux, le difficile, le pénible.

Héloïse et Aurélien • L’habitude depuis tout petits. Nous voyageons avec nos trois enfants depuis qu’ils sont bébés. Chaque année nous partons un mois à vélo, alors pour eux c’est une évidence ! Et surtout nous ne nous imposons aucun objectif kilométrique et prévoyons des itinéraires très peu ambitieux. Nous roulons environ 35 km par jour et même beaucoup moins s’il y a du dénivelé, soit trois à quatre heures de vélo, ce qui laisse la part belle aux jeux, aux explorations et aux rencontres. Cela nous a permis de garder leur motivation durant notre grand voyage de seize mois (ils avaient 9, 8 et 6 ans). Ils demandent même à repartir.

Juliette et Kévin • Avoir des enfants qui aiment le vélo au quotidien ! Plus sérieusement, en respectant leur rythme (bannir la fatigue !), en ponctuant la journée par d’autres choses que le vélo (facile en voyage où les découvertes sont nombreuses, et il suffit parfois d’une pause glace pour une après-midi réussie), en les impliquant dans la logistique quand ils aiment ça (monter le camp, compter les kilomètres avec un compteur accroché à leur guidon, leur laisser faire des photos…), ou encore en emmenant des copains !

Avez-vous déjà voyagé avec un enfant de 2-3 ans sur une selle de cadre, et donc sans remorque ?

Manu et Lydiane • Oui. La question de l’âge dépend de chaque enfant, et surtout de leur besoin de sieste. Nous avons commencé à faire voyager nos fils sur une selle de cadre à partir de 2,5-3 ans (avant, ils étaient en remorque), avec nous sur le tandem, puis sur un vélo classique. Nous avons alors cessé de rouler durant les siestes (généralement en hamac), repos forcé pour tout le monde mais cela nous convenait bien aussi. La selle sur le cadre est très agréable pour l’adulte (poids centré du vélo par rapport à un siège arrière), on n’écarte pas les genoux comme avec un siège avant ; et l’enfant apprécie de pouvoir discuter avec nous, mieux voir et avoir l’impression de piloter et non de suivre… Nos deux fils ont adoré !
À partir de 3,5-4 ans, ils avaient leur propre vélo (14 pouces) en follow me, couplé avec une selle de cadre lorsqu’ils n’avaient plus l’énergie ou l’envie nécessaires pour pédaler en autonomie.

Comment transporter le matériel maintenant que les enfants ne sont plus en remorque ? 

Manu et Lydiane • Nous sommes quatre (deux enfants de 3 et 6 ans sur leurs vélos sans aucun chargement) et minimisons beaucoup les affaires (surtout les vêtements adultes) que nous fixons façon bikepacking : deux duvets sur les guidons des adultes tenus par deux sangles ; k-way, trousse de secours et grignotage dans les sacoches de cadre faites maison ; vêtements de toute la famille dans les deux sacoches arrière classiques de Lydiane et nourriture + popote et divers dans celles de Manu ; la tente et un duvet enfant fixés sur le porte-bagages ; un petit sac à dos de 20 L pour la nourriture fraîche issue des ravitaillements ; l’eau dans des gourdes et une poche de 5 L pour les bivouacs sans point d’eau ; des pochons DIY accrochés aux guidons pour le téléphone, GPS, appareil photo.

Juliette et Kévin • Nous partons avec 8 sacoches et 2 sacs étanches (type Rack-Pack de Ortlieb) sur les porte-bagages, réparties sur les deux vélos adultes. Avec deux enfants et un peu d’optimisation, on arrive à tout faire rentrer ! En pensant à garder de la place pour les ravitaillements. L’investissement principal à mon sens concerne surtout les duvets, qui peuvent rapidement prendre de la place (nos Valandré et Cumulus en plume sont chauds, compacts et légers).

Fin heureux ! Photo : Héloïse et Aurélien
Fin heureux ! Photo : Héloïse et Aurélien
Photo : Manu et Lydiane
Photo : Manu et Lydiane
Tous en selle ! Photo : Manu et Lydiane
Tous en selle ! Photo : Manu et Lydiane
Photo : Manu et Lydiane
Photo : Manu et Lydiane
Tout le monde pousse au Guatemala. Photo : Héloïse et Aurélien
Tout le monde pousse au Guatemala. Photo : Héloïse et Aurélien
Convoi exceptionnel ! Tandem + follow me + remorque. Ça c'était avant... Photo : Juliette et Kévin
Convoi exceptionnel ! Tandem + follow me + remorque. Ça c'était avant... Photo : Juliette et Kévin
On se régale au Japon. Photo : Héloïse et Aurélien
On se régale au Japon. Photo : Héloïse et Aurélien

J'AIME TROP FAIRE BONNE CHÈRE

Quelle est votre recette favorite (simple, pratique, délicieuse) à vélo-bivouac ?

Aurélie • Les pâtes au thon, repas réconfortant en trois ingrédients : pâtes, thon, huile d’olive ! Sinon, le voyage à vélo, ce sont souvent des combinaisons alimentaires improbables : je vous recommande le duo carotte-beurre de cacahuète ou encore saucisson-chocolat, essayer c’est les adopter.

Hugo et Élisa • Couscous, mélange de fruits secs et noix, quelques épices et légumes frais : pas besoin de cuisson, facile et rapide à préparer, et délicieux. Dans certaines régions du monde, le couscous et les fruits secs sont parfois difficiles à trouver, ou bien les nuits sont froides et on a envie d’un plat chaud. Dans ce cas, nous utilisons des pâtes et des protéines de soja à la place, avec une petite sauce beurre de cacahuète / épices / gingembre frais pour lier le tout.

Marine et Gabriel • Semoule, pois chiche, oignons frits, sauce masala, fromage fondant !

Nathalie • Polenta aux champignons séchés (ou trouvés en bord de chemin) !

Comment vous alimentez-vous en voyage ? 

Aurélie • J’aime faire deux bons repas consistants chaque jour : un le matin et un le soir. Tout au long de la journée, je grignote selon les envies. J’ai toujours du fromage, du pain, des bananes, des noix, des barres de céréales.

Marine et Gabriel • Un vrai petit déj à base de porridge aux flocons d’avoine dans l’eau chaude + beurre de cacahuète, des fruits et des biscuits pour les fringales, des œufs durs pour le midi avec un sandwich, un repas plus léger le soir.

Nathalie • J’aime avoir un sachet de graines à portée de main. Je me prépare mon petit mélange (noix, amandes, cranberries, raisins secs…) que je place dans mon vanity de guidon pour les petites fringales après de grosses montées par exemple. Et les fruits ramassés en route sont toujours un délice !

La rédac’

Nos recettes et astuces pour bien manger en voyage : Cuisine nomade, comment bien manger en bivouac ?

Photo : Jean-Julien Portier
Photo : Jean-Julien Portier
Photo : Nathalie
Photo : Nathalie
Photo : Aline Guignard,
chasseursdhorizon.com
Photo : Aline Guignard,
chasseursdhorizon.com
Photo : Marine et Gabriel
Photo : Marine et Gabriel
Photo : Aline Guignard,
chasseursdhorizon.com
Photo : Aline Guignard,
chasseursdhorizon.com
Photo : Aline Guignard,
chasseursdhorizon.com
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JE NE SAIS PAS OÙ ALLER !

Quels sont vos endroits favoris ? 

À l’unanimité • Le Danemark pour ses paysages, ses plages, son terrain plat, ses pistes cyclables, ses nombreux shelters (abris en accès libre avec souvent une place pour le feu et de l’eau, référencés sur l’application Shelter, le bivouac en dehors y est interdit) ; idéal pour un premier voyage à vélo.
L’Espagne en général, où les automobilistes sont partout très respectueux des cyclistes.
La Drôme avec ses climats variés, ses petites routes et chemins peu fréquentés et sa faible densité de population. L’été, il y a toujours une rivière pour se rafraîchir, et l’hiver du soleil pour se réchauffer.
Coup de cœur pour le vaste réseau français de routes secondaires si calmes et variées.
La Sardaigne en hiver pour ses bivouacs de rêve et la faible fréquentation de l’île.
La Loire à vélo et l’EuroVélo 6 pour se faire plein d’amis en été.
Les petites routes et pistes forestières très esthétiques et nature voire sauvages entre Vercors, Drôme, Baronnies provençales et Trièves.
La montagne en général pour ses paysages majestueux et le trafic automobile voire pédestre faible (Rallarvegen en Norvège, paso Agua Negra entre Argentine et Chili) ; et c’est possible avec des enfants (Carretera Austral, Bavière et Tyrol, Michoacan mexicain, Pamir tadjik, plateaux tibétains, vallée de Spiti en Inde, Atlas marocain).

Spiti Valley en Inde. Photo : Héloïse et Aurélien
Spiti Valley en Inde. Photo : Héloïse et Aurélien
Cordillère des Andes, dans le col d’Agua Negra. Photo : Blandine
Cordillère des Andes, dans le col d’Agua Negra. Photo : Blandine
En Bavière. Photo : Manu et Lydiane
En Bavière. Photo : Manu et Lydiane
Sardaigne en hiver. Photo : Héloïse et Aurélien
Sardaigne en hiver. Photo : Héloïse et Aurélien
Tyrol et Bavière. Photo : Manu et Lydiane
Tyrol et Bavière. Photo : Manu et Lydiane
Au Japon. Photo : Héloïse et Aurélien
Au Japon. Photo : Héloïse et Aurélien

AVEC QUEL MATÉRIEL ?!

En voyage au long cours, utilisez-vous des chaussures avec cales sur pédales automatiques ou bien des baskets classiques pour plus de flexibilité ?

Blandine • Une fois, j’ai utilisé des pédales auto sur une itinérance de 1000 km et j’ai eu mal aux genoux alors que cela ne m’arrive jamais. Je suis donc une adepte de la pédale plate en voyage, mais pour plein d’autres raisons. Vive la liberté ! Adieu les risques de chute (quand tu n’as pas réussi à déclipser à temps) ! Je peux modifier mes appuis (le talon ou le gros orteil), un vrai confort. J’aime même pédaler en chaussures de rando pour être à l’aise lorsqu’il faut pousser le vélo, mais aussi pour pouvoir laisser le vélo quelques heures et crapahuter sur les sentiers alentour sans avoir à m’encombrer d’une paire supplémentaire. Je privilégie les pédales avec des petits picots qui accrochent bien la semelle permettant de forcer un peu plus longtemps sur ton tour de pédale.
Bien sûr, côté efficacité et performance, on est perdant puisqu’on ne peut pas tirer complètement. Si tu veux faire de l’ultra-distance, ou aller vite et loin, que tu n’aimes pas la marche, et que tu veux rouler ultraléger, les pédales auto sont pour toi (avec une bonne étude posturale en amont quand même).
Et si entre les deux ton cœur balance, il existe de très bonnes chaussures de vélo dont tu arrives à oublier les cales en marchant (attention tout de même aux surfaces glissantes) couplées à des pédales semi-auto avec un côté cale et un côté plat.
Mais le plus important dans l’histoire, c’est de pédaler avec des chaussettes cornichons ! Car avec ça, chaussures auto ou pas, t’as toujours la classe !

Hugo et Élisa • En voyage au long cours (trois ans dans notre cas), nous utilisons des chaussures de rando ou de trail à tige basse, ce qui nous permet de ne transporter qu’une seule paire polyvalente (vélo, rando, ville, travail de volontariat…). Aussi, nous aimons sortir des routes bitumées, et avoir le pied libre sur des pédales plates est beaucoup plus rassurant dans les chemins un peu engagés.

Marine et Gabriel • Des pédales plates pour la polyvalence, et larges c’est encore mieux. Ainsi les semelles s’usent moins vite qu’avec des pédales métalliques plus étroites. Et puis, on ressemble à quelque chose quand on descend du vélo, et ça, ça pèse dans la balance (en vérité, on ne s’est jamais posé la question des cale-pieds, ni du short cycliste d’ailleurs).

Avec style... cornichons ! Photo ! Blandine
Avec style... cornichons ! Photo ! Blandine
Tirez fort ! Photo : La rédac'
Tirez fort ! Photo : La rédac'
En crocs jusqu’au bout du monde ! Photo : Manu d’Adhémar
En crocs jusqu’au bout du monde ! Photo : Manu d’Adhémar
Ou en tongs. Photo : Alba Moreno Gañan
Ou en tongs. Photo : Alba Moreno Gañan

Quel est l’intérêt du guidon papillon qu’on retrouve sur beaucoup de vélos de voyage ?

Marine • Multi-positions ! Le fait de pouvoir changer régulièrement ses mains de place sur le guidon et donc sa posture, est très agréable surtout pour la longue distance.

Nathalie • J’ai fait mon premier voyage à vélo avec un guidon papillon, et le second avec un guidon droit. Je peux aisément plaider en faveur du premier pour les voyages au long cours ! Peut-être aussi particulièrement pour les femmes assez petites comme moi (au regard des avis lus sur Internet). Il permet véritablement d’être confort pendant plusieurs heures en changeant facilement de position pour éviter les fourmillements.

Chacun sa position préférée ! Mieux vaut ne pas trop papillonner sur les pistes. Photo : la rédac'
Chacun sa position préférée ! Mieux vaut ne pas trop papillonner sur les pistes. Photo : la rédac'

Comment protégez-vous votre matériel photo des secousses ?

Hugo • Comme beaucoup de cyclistes croisés sur le continent américain, j’utilise un sac banane. Il en existe de nombreux modèles, de tailles différentes et plus ou moins adaptés. Le mien est un modèle spécial photo de la marque allemande Evoc, avec des compartiments en mousse pour séparer le boîtier, les objectifs et les accessoires. Mon appareil photo y est aussi bien protégé que dans un sac à dos (pas de secousses comme dans une sacoche fixée au vélo), c’est beaucoup plus confortable, et je n’ai qu’à la faire tourner autour de ma taille pour avoir accès à mon matériel.
(ndlr : voir aussi expemag.com/go/bananes-etanches)

Marine et Gabriel • L’appareil photo était calé dans la sacoche de guidon dans un étui en néoprène qui a bien fait l’affaire. Avec de la mousse autour, cela aurait été encore mieux je pense. En cas de pluie, il était en plus protégé par un sac congélation tout simple. La longue-vue était quant à elle enroulée dans notre bâche de tarp, un beau rouleau de printemps logé dans un sac polochon étanche fixé sur le porte-bagages arrière et posé sur un carré de mousse qui nous servait de tapis de fesse pour manger par terre. Malgré toutes les vibrations subies en un an de voyage, le matériel a très bien supporté les conditions. Seulement une de nos paires de jumelles a dû être resserrée, c’est tout ! Le sac à dos n’est pas pratique pour accéder facilement au matériel, en plus de tenir chaud au dos. Mieux vaut être prêt à dégainer en le mettant dans la sacoche de guidon.

La rédac’

Nous avons aussi testé quelques modèles de bananes étanches !

Photo : Marine et Gabriel
Photo : Marine et Gabriel
Banane Mero Mero Piha. Photo : La rédac'
Banane Mero Mero Piha. Photo : La rédac'
Banane Evoc Capture 7L. Elle peut contenir mon boitier (Fuji XT3), un objectif à focale fixe relativement petit, un zoom plus encombrant et des accessoires (batteries, enregistreur audio, filtres...). Photo : Hugo et Élisa
Banane Evoc Capture 7L. Elle peut contenir mon boitier (Fuji XT3), un objectif à focale fixe relativement petit, un zoom plus encombrant et des accessoires (batteries, enregistreur audio, filtres...). Photo : Hugo et Élisa
Dans les Sierras de Cazorla, sud-est de l’Espagne. Une banane fabriquée par Bikepackid, un artisan espagnol rencontré sur la route. Photo : Hugo et Élisa
Dans les Sierras de Cazorla, sud-est de l’Espagne. Une banane fabriquée par Bikepackid, un artisan espagnol rencontré sur la route. Photo : Hugo et Élisa
Premiers kilomètres en Amérique, sur la Dempster Highway, Yukon. Photo : Hugo et Élisa
Premiers kilomètres en Amérique, sur la Dempster Highway, Yukon. Photo : Hugo et Élisa

Peut-on vraiment voyager avec un vélo pliant type Brompton ? 

Aurélie • La réponse est oui, absolument ! Depuis quatre ans, je voyage avec un Brompton (notamment deux mois à travers l’Ontario et le Québec où je vis actuellement, et un tour d’Europe de trois mois), et c’est une des meilleures décisions que j’ai prises ! Des passants curieux me sourient et semblent surpris de voir un vélo chargé avec de si petites roues (16 pouces). C’est un modèle robuste sur lequel j’ai fait quelques adaptations pour améliorer le confort en itinérance (pneus longue distance, selle plus confortable, plateau 44 puis 39 dents pour mouliner plus, poignées ergonomiques, pédales plus confortables et légères, barre transversale sur le guidon pour installer GoPro, téléphone…). Je peux l’emporter partout très facilement (dans la tente, à l’épicerie, dans les trains et bus), et je fais partie d’une communauté internationale de voyageurs en Brompton. Pour moi, voyager en pliant c’est vivre une expérience unique, une ode à prendre le temps de s’émerveiller à chaque coup de pédale.
Côté chargement, j’installe un sac à dos sur le porte-bagages arrière fixé à la selle. Il est aussi possible d’utiliser une remorque, une sacoche de selle ou un sac sur le porte-bagages avec fixation Klickfix. Pour l’avant, il existe une fixation intégrée au Brompton qui permet d’installer plusieurs modèles de sacoches compatibles.

Photos : Aurélie Delimal
Photos : Aurélie Delimal
Photos : Aurélie Delimal
Photos : Aurélie Delimal
Photos : Aurélie Delimal
Photos : Aurélie Delimal

Matériel et voyage au long cours : que choisir ?

Hugo et Élisa • Il existe plusieurs écoles :

  • Acheter du matériel de qualité en espérant qu’il dure tout le voyage. On espère tous que notre nouvelle tente durera éternellement, malheureusement le matériel est mis à rude épreuve dans ce genre de voyage. C’est pour cela qu’il vaut mieux choisir un fabricant qui offre une bonne garantie et ne vous laissera pas tomber, même à l’autre bout du monde. Nous avons eu de très bonnes expériences avec certaines marques et de beaucoup moins bonnes avec d’autres… 
  • Acheter du matériel moins cher et disponible un peu partout. La principale différence avec du matériel haut de gamme, ce n’est pas forcément la durabilité mais surtout le poids, l’encombrement et l’ergonomie. Si on a un petit budget, acheter du matériel basique, potentiellement moins pratique mais aussi durable et qui pourra être remplacé par quelque chose d’équivalent un peu n’importe où est une bonne stratégie. Au Mexique, nous avons remplacé un oreiller gonflable en fin de vie par un modèle basique cinq fois moins cher : nous avons perdu un peu en confort mais pas en encombrement, et ce modèle a duré aussi longtemps (voire plus) que le précédent.

 

Utilisez-vous des tentes à grande abside pour y glisser vélo et/ou sacoches ? Sécurisez-vous le vélo la nuit ?

Hugo et Élisa • Les vélos restent dehors, et s’il ne pleut pas, nous laissons l’abside ouverte. Double avantage : garder un œil sur nos vélos et sur les alentours tout en évitant la condensation. En camping, ou si le bivouac est visible, nous utilisons le vélo comme point d’ancrage de la tente à l’aide de cordelettes. Si quelqu’un touche au vélo, la tente bouge. Nous n’emportons dans la tente que nos affaires pour la nuit et objets de valeur. Le reste dort dans l’abside, voire reste sur le vélo.

Marine et Gabriel • Nous avons opté pour une tente autoportante avec des mini-absides pour placer nos sacoches au sec. Les vélos sont l’un contre l’autre, en équilibre, et au besoin couverts d’une bâche.

Héloïse et Aurélien • Nous avons une grande abside, mais pas pour les vélos ! Plutôt pour manger quand il fait froid ou patienter, faire des jeux ou l’école quand il pleut. Nos vélos restent dehors (rarement cadenassés, sauf dans les endroits touristiques ou les grandes villes), et nous laissons au maximum les sacoches dessus (une étape en moins le lendemain matin !).

Vélo attaché à la tente avec une cordelette (Salar d’Uyuni). Photo : Hugo et Élisa
Vélo attaché à la tente avec une cordelette (Salar d’Uyuni). Photo : Hugo et Élisa
Photo : Héloïse et Aurélien
Photo : Héloïse et Aurélien

J'AI PEUR DE ME PERDRE !

Comment gérez-vous l’itinéraire et le guidage en route ?

Aurélie • Je trace un itinéraire général sur Brouter.de avant le voyage ; en route, j’utilise le GPS Wahoo et me sers aussi de Komoot et Google maps.

Blandine • Aujourd’hui, je ne prépare plus aucun itinéraire à l’avance. J’ai juste un but plus ou moins établi (qui peut changer), puis mon itinéraire se fait au gré des rencontres et de ce qu’on me dit. J’utilise aussi l’application Komoot que je consulte de temps en temps pour vérifier si je suis sur le bon chemin sans activer la navigation directe. Je l’aime beaucoup car on peut voir le dénivelé annoncé avec précision. Je clique aussi sur les petits ronds rouges pour avoir un aperçu en photo, et si ça me plaît, j’y vais ! 
J’ai un GPS Garmin, mais je l’utilise peu sur les longs voyages, c’est un engin électronique en plus à recharger. Sinon, c’est pratique pour ne pas se perdre et ça permet de s’occuper en regardant sa vitesse, son kilométrage, etc. quand la route est monotone.
Tout cela m’a quand même valu de sacrés détours (jusqu’à 40 km en France et plus de 100 km une fois en Norvège) après avoir loupé des croisements. Mais ça fait partie de l’aventure et c’est une grande liberté de n’avoir aucun plan ! 
Je pourrais aussi me servir de carte papier, je trouve cet objet tellement noble ! Et là, pas besoin d’électricité. Mais c’est un poids et un encombrement supplémentaires sur le vélo, car si on va loin, il en faut beaucoup… Et un coût ! Je reste donc une aventurière 2.0 avec mon smartphone et mon vélo.

Hugo et Élisa • Nous traçons notre itinéraire sur Komoot, puis exportons la trace dans OsmAnd que nous utilisons pour la navigation. C’est une application un peu complexe à prendre en main mais qui offre beaucoup de fonctionnalités utiles sur le terrain : afficher les courbes de niveau ou une image satellite, recalculer un itinéraire. En Amérique, nous y importions également les données iOverlander (base de données recensant des informations sur les hébergements, spots de bivouac, passages de frontière, points d’eau, etc.), ce qui nous permettait d’avoir toutes nos données cartographiques au même endroit. Et puis bien sûr, une fois l’itinéraire tracé, nous nous laissons le droit d’improviser.

Marine et Gabriel • OpenStreetMap et RouteYou, et toujours un peu d’impro liée à la recherche de bivouacs et de points de ravitaillement (eau + nourriture).

Héloïse et Aurélien • Nous aimons beaucoup ne rien planifier ! Nous ne prévoyons jamais nos itinéraires sur plusieurs jours. Chaque soir ou chaque matin au café, nous décidons d’un point qui peut être un objectif de bivouac pour le soir. Mais ce n’est jamais une fin en soi et ce point est bien souvent changé en cours de journée. Cela évite toute notion de performance ou d’optimisation du voyage. Cette imprévision convient bien aux enfants qui y trouvent leur compte en découvertes et en rythme. Pour le guidage, nous sommes des fidèles de l’appli OsmAnd qui permet de télécharger des cartes du monde entier et de les consulter hors connexion. Nous sommes passés par de nombreuses pistes, de minuscules chemins et elle ne s’est jamais trompée !

La rédac’

On vous guide aussi avec Les outils pour créer son itinéraire et s'orienter !

Photo : la rédac’
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Photo : Blandine
Photo : Blandine

J'AI MES RÈGLES !

Comment faire en itinérance quand on a ses règles ?

Élisa • Pendant un voyage de trois ans, on a ses règles 39 fois. Je viens de compter oui, et je me souviens à chaque fois du lieu où nous nous trouvions. Les prises de tête avec Hugo sont systématiquement associées aux moments où nous avons continué à pédaler malgré tout. En effet, gérer la douleur des deux premiers jours du cycle m’est moins difficile quand nous faisons une pause. Auberges ou bivouac, je choisis de ménager ma peine. Le moyen de contraception est à prendre en compte. Pour en avoir discuté avec une cycliste sage-femme, si c’était à refaire, j’abandonnerais mon DIU (stérilet) au cuivre pour un hormonal qui permet de réduire drastiquement le flux et les maux physiques associés.

Marine • Protections périodiques classiques et repos si on est fatiguée.

Juliette • La cup est très pratique dans ce cas (peut se rincer à l’eau claire d’une gourde en pleine nature).

Héloïse • Pour de l’itinérance courte, les culottes menstruelles sont parfaites tant du point de vue pratique (pas besoin de stocker des paquets de serviettes hygiéniques volumineux), écologique (il y a juste à les laver le soir lorsque l’on a accès à un point d’eau) et confort (pas de démangeaisons ou de sensation de « couche » sur la selle).
En revanche, pour l’itinérance longue, j’ai fait le choix d’un stérilet aux hormones durant 1,5 an. Je n’ai eu aucune règle et cela est vraiment très très confortable (surtout lorsque l’on voyage dans des pays peu développés, que l’on bivouaque souvent sans point d’eau).

J'AI PEUR DU VOL !

Comment faites-vous quand vous faites des courses ?

À l’unanimité • Technique à adapter selon le feeling, les lieux et les situations (ville, campagne, pays, régions). Généralement, une sacoche de guidon rapide pour emporter l’essentiel de valeur, le vélo cadenassé (léger) devant le magasin (si possible visible depuis l’intérieur) ou quelqu’un reste pour les garder si on est plusieurs.

Juliette et Kévin • Quand les vélos sont laissés cadenassés devant les magasins, les culottes qui sèchent dessus diminuent le risque de vol !

La rédac’

Quelques solutions légères testées pour se rassurer : Quel cadenas emporter en voyage à vélo ?

 

Photo : la rédac’
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Potiron veille...
Potiron veille...