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Quel matériel pour purifier et transporter l’eau en voyage ?

par Anthony 28 mars 2023 3003 lecteurs Soyez le premier à commenter Lecture 6 min.

Résumé :

En complément de notre article complet sur la purification et le transport de l’eau en voyage, nous présentons ici le matériel que nous avons eu l’occasion de tester pour ce dossier.
Commençons par une description succincte des éléments testés :
  • Certains servent uniquement à purifier l’eau
  • Certains ne font que la stocker
  • Et certains peuvent faire les deux !
Pour le stockage de l’eau, nous distinguons deux types de contenants :
  • Les gourdes : jusqu’à 2 litres environ, facilement accessibles pendant la journée, pour boire directement au goulot. Elles se remplissent aisément. 
  • Les réservoirs (ou vaches à eau) : au-delà de 2 litres, ils font plutôt office de stockage pour le bivouac, ou pour de plus grandes périodes en autonomie (comme les trips kayak de mer par exemple).
La limite de 2 litres est un tantinet arbitraire : on aurait pu dire 1,5L comme 2,5L. De fait, elle correspond à une limite physique : au-delà, ça devient lourd et volumineux, donc peu pratique pour être utilisée comme une gourde facile d’accès. Cas concret : on boit directement au goulot d’une canette de bière, mais on se sert un verre avec un cubis de vin : gourde versus réservoir 🙂
Petite gourde...
Petite gourde...
...et gros réservoir.
...et gros réservoir.
Les réservoirs testés (liste complète en fin d'article).
Les réservoirs testés (liste complète en fin d'article).

Fin Mosaic

Nous nous sommes focalisés sur des modèles de gourdes et réservoirs souples, plus faciles à ranger grâce à leur forme malléable. Cette souplesse permet aussi, avec un système de filtration légère, de pousser l’eau à travers celui-ci. Aussi, les contenants souples occupent bien moins d’espace lorsqu’ils ne sont pas plein. Quant à leur composition, on distingue deux types de matériaux : 
  • polyéthylène (PE) : un matériau que l’on connaît depuis longtemps, très employé dans l’industrie. Pour les contenants souples, il s’agit plus précisément de PE basse densité. 
  • polyuréthane thermoplastique, plus connu sous son acronyme TPU. Par abus de langage, il est souvent confondu avec le silicone. Ces dernières années de nombreuses gourdes et réservoirs en TPU ont vu le jour.
Le TPU a l’avantage d’être plus souple et plus silencieux. Sa prise en main, légèrement rugueuse, est très agréable. Les récipients en TPU conservent mieux leur forme lorsqu’ils sont vides, ce qui facilite leur séchage. En revanche, leur goût est assez marqué. Et ils ne sont pas transparents, mais translucides : on peut distinguer le niveau d'eau, mais on ne peut pas voir sa qualité visuelle (eau légèrement turbide par exemple*). 
Le PE ne donne quant à lui aucun goût à l’eau. À volume égal, les contenants PE sont bien plus légers (voir tableau ci-après). Une fois vidé, leurs parois peuvent avoir tendance à se coller avec l’eau résiduelle, compliquant le séchage. Tout dépend alors de la géométrie du récipient (voir fiches de test individuelles).

Question solidité, c’est match nul : tout réservoir souple doit être manipulé avec un minimum de soins.

*nous rappelons que la qualité visuelle de l’eau n’est en aucun cas un indicateur de sa potabilité. Ce n’est qu’un indice parmi d’autres.
Test gustatif.
Test gustatif.
Eau millésimée.
Eau millésimée.
PE = transparence.
PE = transparence.
TPU = translucide... ou opaque !
TPU = translucide... ou opaque !
Au séchage : léger avantage pour le TPU.
Au séchage : léger avantage pour le TPU.

Fin Mosaic

Les différentes méthodes pour purifier l’eau (voir l’article complet sur la purification) :
  • Ébullition
  • Traitement chimique
  • Filtration
  • Rayonnement ultraviolet
Ce sont évidemment les 3 dernières qui nous intéressent ici, bien que l’ébullition constitue toujours une solution de secours fiable.

Interopérabilité : il existe 2 diamètres de filetage très répandus, 28 mm et 42 mm. Ainsi, certains filtres s'adaptent sur des gourdes et réservoirs qui en seraient dépourvus. Ce qui nous laisse de nombreuses possibilités !

Vitesse de filtration : neufs, les filtres testés présentent des vitesses de filtration relativement similaires. Ou plutôt, les différences ne sont pas significatives, notamment par rapport à l’évolution de cette vitesse dans le temps. En effet, les filtres s’encrassent, ce qui entraîne une chute considérable de leur vitesse de filtration. Il faut donc surtout prendre soin de les nettoyer régulièrement, selon les procédures indiquées.

Entretien des filtres : de manière générale, les filtres demandent de grandes précautions pour conserver leurs performances initiales. Outre l’encrassement inévitable, la structure en fibres creuses conserve naturellement une petite quantité d’eau en elle (estimée à 10-30 mL tout de même !) : il peut donc s’y développer des moisissures ou, par température négative, cette eau peut geler. Dans les deux cas, le filtre devient irréversiblement hors service… Je ne saurai que vous conseiller de bien lire les notices à cet égard : rétrolavage, eau de javel, eau salée… Chaque constructeur a ses recommandations. Ma technique la plus simple : utiliser son filtre le plus régulièrement possible, y compris chez soi avec de l’eau claire. Ainsi, on assure une bonne circulation dans les fibres creuses pour que l’eau n’y stagne pas.
Filtration.
Filtration.
Traitement chimique.
Traitement chimique.
Rayonnement ultraviolet.
Rayonnement ultraviolet.
Interopérabilité : filtre LifeStraw sur réservoir Platy.
Interopérabilité : filtre LifeStraw sur réservoir Platy.
Interopérabilité : filtre Sawyer sur réservoir Hydrapak.
Interopérabilité : filtre Sawyer sur réservoir Hydrapak.

Fin Mosaic

Pour l’ensemble du matériel testé, voici les points auxquels nous porterons particulièrement attention :
  • Rapport poids/volume (réel) : l’eau est déjà assez lourde en soi, autant avoir des contenants les plus légers possible. Nous avons pesé chaque récipient et vérifié leur volume exact… vous verrez, il y a une surprise !
  • Goût : très variable ! Cela concerne le stockage (selon le type de plastique) et le moyen de purification. 
  • Durabilité : choix des matériaux, durée de vie (filtres et lampes UV), réparabilité (pièces de rechange).
  • Utilisation au quotidien : facilité de remplissage, séchage, nettoyage, efficacité du traitement, vitesse de filtration, bouchon, etc. De plus, quelques modèles sont spécifiques pour certaines utilisations (les réservoirs suspendus pour le bivouac par exemple).

Voici un petit tableau récapitulatif du matériel testé :
item photo
Quelques clefs de lecture :
  • Calcul du ratio poids/volume : pour les modèles avec filtration, nous avons comptabilisé l’ensemble du système (contenant + filtre + seringue si besoin). Naturellement, cela semble “pénaliser” leur ratio, mais donne une idée précise du “surpoids” engendré. 
  • Références : les 8 dernières lignes (fond jaune) ont été ajoutées à titre indicatif, pour donner un ordre de grandeur de quelques récipients “classiques”
  • Variantes : parmi les modèles présentés, une grande majorité propose plusieurs déclinaisons de volume. Dans ce cas, le ratio poids/volume est souvent à l’avantage des plus grands litrages. Il suffit de regarder la différence entre les BeFree 0,6L et 1L pour en avoir la preuve !
  • Goût : de 1 (marqué) à 5 (indétectable). Les notes ont été affectées par un jury après dégustation à l’aveugle. On ne sait pas expliquer pourquoi celui des gourdes TPU Hydrapak est un peu plus marqué que ses équivalents. Quant au goût piscine des pastilles Micropur, elles font l’unanimité… mais elles sont diablement efficaces et infaillibles rappelons-le, pour un poids modique !
  • Utilisation et durabilité : tout est précisé en détail dans les fiches de test de chaque modèle
Pour partir en voyage, il s’agit donc de sélectionner le ou les éléments parmi cette multitude de possibilités. De nombreuses variables influencent ce choix, notamment la zone géographique et l’activité envisagée qui conditionnent la fréquence d’accès à un point d’eau et sa qualité.

Deux infos bonus :
  • Mon kit le plus léger et compact : réservoir Platy 2,4 L (35g) et filtre + seringue Lifestraw (20 et 22g respectivement). Auquel j'ajoute quelques pastilles Micropur (moins de 5g). En parallèle, j’utilise une gourde adaptée à l’activité que je pratique (bidon à vélo, bouteille légère en rando, etc.). 
  • Astuce boisson : le TANG... cela doit rappeler des souvenirs à certains ! Eh bien si l’on sait apprécier le bon goût chimique de la chose, cette poudre à dissoudre est diablement efficace pour … bien s’hydrater ! Notamment quand l’eau est glaciale et que la température ambiante n’est guère plus élevée. Faites le test, vous verrez :) Et dites vous que même la NASA l’a utilisée sur certaines missions en orbite ! Malheureusement, on ne trouve (presque) plus le Tang dans l’Hexagone… Mais nos voisins hispaniques le commercialisent toujours. Sinon il doit bien exister d’autres poudres dans le même style, non ?
Maintenant, le mieux est d’aller consulter le test détaillé de chaque modèle : liste complète ci-dessous.
Kit UL.
Kit UL.
Une bonne eau pour savourer un TANG frais !
Une bonne eau pour savourer un TANG frais !

Fin Mosaic

Voir les fiches des éléments de ce dossier :

Flux 1.5L Hydrapak
97 g 30 €
Seeker 4L Hydrapak
104 g 35 €
Expedition 8L Hydrapak
263 g 67,50 €
Pioneer 10L Hydrapak
370 g 72,50 €
Steripen UltraLight Katadyn
71 g 90 €
Micropur Forte MF 1T DCCNa Katadyn
6 g 22 €
BeFree 0.6L Katadyn
59 g 40 €
BeFree 1L Katadyn
63 g 50 €
BeFree Gravity 6L Katadyn
261 g 100 €
Peak paille personnelle Lifestraw
68 g 30 €
Peak 650mL Lifestraw
97 g 45 €
Peak 3L Lifestraw
240 g 80 €
Platy 2L Platypus
35 g 17 €
Système Quickdraw Platypus
105 g 55 €
Squeeze Sawyer
150 g 65 €
Nomadic 1L Source
80 g 32 €
Liquitainer 2L Source
38 g 12 €

L'auteur et testeur de ce dossier :

Anthony Anthony
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