Pour les plus connues il y a 3 grandes façons de traverser les Pyrénées : le GR10 en France, le GR11 en Espagne et la Haute Randonnée des Pyrénées qui trace son propre itinéraire tantôt en Espagne, tantôt en France avec ponctuellement des petits tronçons de GR10 et de GR11. C’est pour son aspect plus engagé que j’ai choisi la HRP. Ma traversée des Pyrénées s’est faite de la Méditerranée à l’Océan via la Haute Randonnée des Pyrénées (HRP) réalisée sur 2 ans : la 1ère moitié en 2019 jusqu’à Bagnères-de-Luchon et l’autre moitié en 2020.
Le film complet de ce récit est sur ma page Facebook « 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn » ainsi que bien d’autres itinérances à pied, à vélo, passées et à venir.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions sur l'itinéraire.
Lien vers le film
1ère partie Banyuls-sur-Mer - Bagnères-de-Luchon : https://youtu.be/SPzDg-_aT2s
2ème partie Bagnères-de-Luchon - Hendaye : https://youtu.be/kaZ0yZmfDxc
Le film complet de ce récit est sur ma page Facebook « 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn » ainsi que bien d’autres itinérances à pied, à vélo, passées et à venir.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions sur l'itinéraire.
Lien vers le film
1ère partie Banyuls-sur-Mer - Bagnères-de-Luchon : https://youtu.be/SPzDg-_aT2s
2ème partie Bagnères-de-Luchon - Hendaye : https://youtu.be/kaZ0yZmfDxc
Activité :
tekking/hiking
Statut :
done
DATE :
7/13/19
Durée :
26 days
Eco travel
Traversée des Pyrénées par la HRP
Les étapes :
1
updated : 07 Mar 2021
I. De l'euphorie à l'enfer
Le démarrage du périple tant attendu me procure un sentiment d’excitation supplanté progressivement par un émerveillement grandissant à la vue sur la Méditerranée que m’offrent ces premiers reliefs Pyrénéens.
N’ayant pu m’entrainer avant le départ, et souffrant quelque peu des premiers échauffements procurés aux pieds par mes chaussures neuves, je décide sagement, et non sans soulagement, de m’arrêter à mi-parcours de cette première étape (après tout de même un bon 1000 m de dénivelée positive). Le premier bivouac se fera en contrebas de l’abri des Couloumates à proximité d’un ruisseau. Les gestes pour monter la tente sont encore hésitants et s’opèrent sous le regard amusé de Banyulencs venus chercher en ces lieux un moment de quiétude, parenthèse à l’effervescence tumultueuse générée chez eux par l’activité estivale.
Invités la veille à un apéritif revitalisant, c'est pansements aux pieds et l’esprit léger, avec mon sac de 18 kg sur le dos, que je débute cette deuxième journée. Elle s’inscrira dans la continuité de la première, avec la satisfaction de s’élever toujours plus haut au-dessus de la mer. La nuit passée à proximité du chalet de l’Albère sera la controverse à l’engouement du débutant que je suis. Le vent secouant la tente et grondant dans les arbres a planté en moi la graine de la crainte, puis des sangliers rodant à proximité l'arrosèrent faisant germer la peur en mon fort intérieur. En définitive, le vent aura mis davantage...
Le démarrage du périple tant attendu me procure un sentiment d’excitation supplanté progressivement par un émerveillement grandissant à la vue sur la Méditerranée que m’offrent ces premiers reliefs Pyrénéens.
N’ayant pu m’entrainer avant le départ, et souffrant quelque peu des premiers échauffements procurés aux pieds par mes chaussures neuves, je décide sagement, et non sans soulagement, de m’arrêter à mi-parcours de cette première étape (après tout de même un bon 1000 m de dénivelée positive). Le premier bivouac se fera en contrebas de l’abri des Couloumates à proximité d’un ruisseau. Les gestes pour monter la tente sont encore hésitants et s’opèrent sous le regard amusé de Banyulencs venus chercher en ces lieux un moment de quiétude, parenthèse à l’effervescence tumultueuse générée chez eux par l’activité estivale.
Invités la veille à un apéritif revitalisant, c'est pansements aux pieds et l’esprit léger, avec mon sac de 18 kg sur le dos, que je débute cette deuxième journée. Elle s’inscrira dans la continuité de la première, avec la satisfaction de s’élever toujours plus haut au-dessus de la mer. La nuit passée à proximité du chalet de l’Albère sera la controverse à l’engouement du débutant que je suis. Le vent secouant la tente et grondant dans les arbres a planté en moi la graine de la crainte, puis des sangliers rodant à proximité l'arrosèrent faisant germer la peur en mon fort intérieur. En définitive, le vent aura mis davantage...
2
updated : 07 Mar 2021
II. De l'ascension du Canigou au pied du pic Carlit
La nuit passée dans l’hôtel d’Amélie-les-Bains m’aura apporté la persévérance mais la forme physique, elle, n’y est pas. Je décide donc de m’accorder une journée de repos, reportant au lendemain le verdict entre l’abandon ou la poursuite de la randonnée. Les conditions étant plus clémentes qu’à mon approche, je découvre Amélie-les-Bains sous son vrai visage, celui d’une ville agréable aux rues commerçantes arpentées par les curistes nombreux en cette période. N’étant mentalement pas résigné à abandonner, tel un pion sur un échiquier, j’abrège momentanément la trêve octroyée à mon corps pour lui infliger un petit (mais douloureux) 300 m de dénivelée positive et me positionner ainsi à Montbolo. Avant poste stratégique en cas d’une éventuelle reprise, j’y trouve un hameau plein de charme et propice au repos, malgré une nuit venteuse m’obligeant à ajuster la toile de tente à deux reprises.
En définitive, les premiers pas seront vite révélateurs : je vais beaucoup mieux ! La machine humaine est formidable, un peu comme si elle aurait d’elle-même rassemblée les engrenages de mon organisme ébranlé par la sollicitation de ces derniers jours, mais cette fois-ci dans un agencement différent pour faire face à ce nouveau mode de vie. Après des prémices difficiles aux avant-goûts de montagne, quelle joie d’arpenter les sentiers de l’emblématique Canigou visible parmi tous depuis la côte.
Les deux prochains jours y seront con...
La nuit passée dans l’hôtel d’Amélie-les-Bains m’aura apporté la persévérance mais la forme physique, elle, n’y est pas. Je décide donc de m’accorder une journée de repos, reportant au lendemain le verdict entre l’abandon ou la poursuite de la randonnée. Les conditions étant plus clémentes qu’à mon approche, je découvre Amélie-les-Bains sous son vrai visage, celui d’une ville agréable aux rues commerçantes arpentées par les curistes nombreux en cette période. N’étant mentalement pas résigné à abandonner, tel un pion sur un échiquier, j’abrège momentanément la trêve octroyée à mon corps pour lui infliger un petit (mais douloureux) 300 m de dénivelée positive et me positionner ainsi à Montbolo. Avant poste stratégique en cas d’une éventuelle reprise, j’y trouve un hameau plein de charme et propice au repos, malgré une nuit venteuse m’obligeant à ajuster la toile de tente à deux reprises.
En définitive, les premiers pas seront vite révélateurs : je vais beaucoup mieux ! La machine humaine est formidable, un peu comme si elle aurait d’elle-même rassemblée les engrenages de mon organisme ébranlé par la sollicitation de ces derniers jours, mais cette fois-ci dans un agencement différent pour faire face à ce nouveau mode de vie. Après des prémices difficiles aux avant-goûts de montagne, quelle joie d’arpenter les sentiers de l’emblématique Canigou visible parmi tous depuis la côte.
Les deux prochains jours y seront con...
3
updated : 07 Mar 2021
III. Solitude, Émerveillement, Orage
L’ascension du Carlit débuta par la contemplation de son pic à mesure que je m’en approchais. Et, progressivement mon regard s’en détacha pour se porter derrière, car avec l’altitude apparu un étang, puis deux, puis trois… jusqu’à ce que j’arrête de les dénombrer. Le paysage fut d’autant plus splendide que je bénéficiais de la lumière dorée de l’aurore, tout en jouissant en même temps de la fraicheur matinale sur un sentier déserté par les randonneurs au réveil plus tardif. Bien qu’étant mis en garde juste au moment de m’élancer, la descente par le pierrier du versant ouest du Carlit n'a posé aucune difficulté. Il est vrai que la haute randonnée des Pyrénées, plutôt généreuse en passages techniques, a déjà eu l’occasion de me mettre à contribution à de multiples reprises pour le meilleur comme pour le pire…
Après avoir traversé l’étang de Lanoux par son barrage et franchi le col du même nom, j’entame une très longue descente vers la vallée de l’Hospitalet. Je décide de m’arrêter à mi parcours à la rustique cabane de Cortal Rosso qui surplombe un vallon aux montagnes dénuées de l’empreinte de l’homme. C’est dans ce cadre idyllique que pour la première fois je ressenti la solitude. Peut-être parce que ici justement, à la différence de mes précédentes randonnées en vélo, je suis loin de toute forme de civilisation. Mais aussi sans doute parce que mes discussions avec les autres randonneurs sont éphémères, s’apparentant à de la cou...
L’ascension du Carlit débuta par la contemplation de son pic à mesure que je m’en approchais. Et, progressivement mon regard s’en détacha pour se porter derrière, car avec l’altitude apparu un étang, puis deux, puis trois… jusqu’à ce que j’arrête de les dénombrer. Le paysage fut d’autant plus splendide que je bénéficiais de la lumière dorée de l’aurore, tout en jouissant en même temps de la fraicheur matinale sur un sentier déserté par les randonneurs au réveil plus tardif. Bien qu’étant mis en garde juste au moment de m’élancer, la descente par le pierrier du versant ouest du Carlit n'a posé aucune difficulté. Il est vrai que la haute randonnée des Pyrénées, plutôt généreuse en passages techniques, a déjà eu l’occasion de me mettre à contribution à de multiples reprises pour le meilleur comme pour le pire…
Après avoir traversé l’étang de Lanoux par son barrage et franchi le col du même nom, j’entame une très longue descente vers la vallée de l’Hospitalet. Je décide de m’arrêter à mi parcours à la rustique cabane de Cortal Rosso qui surplombe un vallon aux montagnes dénuées de l’empreinte de l’homme. C’est dans ce cadre idyllique que pour la première fois je ressenti la solitude. Peut-être parce que ici justement, à la différence de mes précédentes randonnées en vélo, je suis loin de toute forme de civilisation. Mais aussi sans doute parce que mes discussions avec les autres randonneurs sont éphémères, s’apparentant à de la cou...
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updated : 07 Mar 2021
IV. Quand la difficulté croît l'imaginaire devient mon échappatoire
Le chemin d'accès au refuge de l'étang de Fourcat me plut : un paysage minéral au relief déchiqueté parsemé de lacs et de rivières. J'y entrevis néanmoins les prémices d'une difficulté technique grandissante, notamment par de longues traversées de bloc rocheux dont les hauteurs de marches nécessitaient l'usage régulier des mains. Je passai la nuit dans la partie hiver du refuge où j’éprouvai un sentiment controversé. L'amertume de manger seul dans l'obscurité naissante ma ration de graines quotidiennes, alors que de l'autre côté de la porte me provenaient les intonations joyeuses des discutions suscitées par une bonne table, ainsi que les effluves d'une nourriture alléchante aiguisant mon appétit. En contrepartie, cet isolement permit de m'affranchir des dortoirs communs et de son opéra nocturne sans chef d'orchestre, où chacun se livre à sa propre interprétation. D'un côté les musiciens dont la symphonie disgracieuse laisse présager que les instruments nasaux aient été endommagés par les efforts du jour, certains usant ponctuellement pour la basse d'un autre instrument dont je préfère taire le nom. D'un autre côté les danseurs dont la chorégraphie est quelque peu improvisée pour sortir d'un duvet trop étriqué, descendre plus ou moins maladroitement à l'échelle d'un lit superposé, et enfin avancer par tâtonnements jusqu'au centre de la scène, les toilettes. Bien sûr le spectacle ne saurait être com...
Le chemin d'accès au refuge de l'étang de Fourcat me plut : un paysage minéral au relief déchiqueté parsemé de lacs et de rivières. J'y entrevis néanmoins les prémices d'une difficulté technique grandissante, notamment par de longues traversées de bloc rocheux dont les hauteurs de marches nécessitaient l'usage régulier des mains. Je passai la nuit dans la partie hiver du refuge où j’éprouvai un sentiment controversé. L'amertume de manger seul dans l'obscurité naissante ma ration de graines quotidiennes, alors que de l'autre côté de la porte me provenaient les intonations joyeuses des discutions suscitées par une bonne table, ainsi que les effluves d'une nourriture alléchante aiguisant mon appétit. En contrepartie, cet isolement permit de m'affranchir des dortoirs communs et de son opéra nocturne sans chef d'orchestre, où chacun se livre à sa propre interprétation. D'un côté les musiciens dont la symphonie disgracieuse laisse présager que les instruments nasaux aient été endommagés par les efforts du jour, certains usant ponctuellement pour la basse d'un autre instrument dont je préfère taire le nom. D'un autre côté les danseurs dont la chorégraphie est quelque peu improvisée pour sortir d'un duvet trop étriqué, descendre plus ou moins maladroitement à l'échelle d'un lit superposé, et enfin avancer par tâtonnements jusqu'au centre de la scène, les toilettes. Bien sûr le spectacle ne saurait être com...
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updated : 07 Mar 2021
V. Quand orientation et hors sentier s'entremêlent pour me perdre
Si les jours suivants présentèrent moins d'intérêts en termes de paysages, à la technicité vint se greffer une nouvelle difficulté, l'orientation. L'étape au départ du refuge de Certascan consista simplement à éviter un gros relief escarpé en décrivant un V inversé : d'abord SO en descendant de 1000 mètres puis NO en remontant tout autant. Mon bref passage au hameau de Noarre (1600m) me confirma que, un peu comme un poisson hors de l'eau, en dessous du seuil des 1600-1800m je ne suis plus dans mon élément : chaleur, fatigue et baisse de moral. Une fois la barre des 2000 à nouveau franchie, en l'espace de quelques instants je retrouve mon énergie et tout va beaucoup mieux.
Enric Pujol, c'est un abri atypique à l'égard de tous ceux que j'ai pu croiser sur mon chemin. Sorte de container au toit arrondi, il est maintenu à un sol minéral par une multitude de câbles. Pas plus grand qu'un confetti à l'échelle de la montagne sur laquelle il est posé, il semble pourtant présenter une force herculéenne le mettant à l’abri des tempêtes les plus violentes. Son aménagement intérieur en bois apporte une touche chaleureuse, et c'est confiné autour de sa petite table que nous partageâmes un dîner entre 4 nationalités. Tour à tour nous contâmes notre odyssée montagnarde avec une passion telle que dans cette alchimie, l'ambiance m'évoqua celle d'alpinistes veillant dans leur base pour partir à l'ascension d'un pic hi...
Si les jours suivants présentèrent moins d'intérêts en termes de paysages, à la technicité vint se greffer une nouvelle difficulté, l'orientation. L'étape au départ du refuge de Certascan consista simplement à éviter un gros relief escarpé en décrivant un V inversé : d'abord SO en descendant de 1000 mètres puis NO en remontant tout autant. Mon bref passage au hameau de Noarre (1600m) me confirma que, un peu comme un poisson hors de l'eau, en dessous du seuil des 1600-1800m je ne suis plus dans mon élément : chaleur, fatigue et baisse de moral. Une fois la barre des 2000 à nouveau franchie, en l'espace de quelques instants je retrouve mon énergie et tout va beaucoup mieux.
Enric Pujol, c'est un abri atypique à l'égard de tous ceux que j'ai pu croiser sur mon chemin. Sorte de container au toit arrondi, il est maintenu à un sol minéral par une multitude de câbles. Pas plus grand qu'un confetti à l'échelle de la montagne sur laquelle il est posé, il semble pourtant présenter une force herculéenne le mettant à l’abri des tempêtes les plus violentes. Son aménagement intérieur en bois apporte une touche chaleureuse, et c'est confiné autour de sa petite table que nous partageâmes un dîner entre 4 nationalités. Tour à tour nous contâmes notre odyssée montagnarde avec une passion telle que dans cette alchimie, l'ambiance m'évoqua celle d'alpinistes veillant dans leur base pour partir à l'ascension d'un pic hi...
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updated : 07 Mar 2021
VI. Une ambiance minérale pour terminer en beauté
Je mis à profit ma journée à l'auberge de Salardu pour me reposer et mettre au point la logistique des derniers jours. A la reprise de la marche, durant les premières heures mes articulations me firent souffrir par manque de fluidité, je me sentais rouillé comme une machine que l'on aurait remisée et que l'on ferait subitement fonctionner sans ménagement. En revanche mon cerveau était toujours opérationnel et mes pensées se focalisaient sur mon point de chute de cette première partie de la traversée des Pyrénées : Bagnères-de-Luchon. Pour y parvenir, le parcours de trois jours-et-demi que j'avais minutieusement planifié la veille fut écourté d'une journée par la patronne de l'auberge, qui visiblement, semblait préoccupée de me savoir arrivé avant le risque d'orage annoncé. C'est au milieu des pots de confiture et des tartines beurrées, sur une carte aux pliures déchirées et usée par les années, qu'elle me prodigua ses bons conseils. Le sort en était jeté, afin de gagner un temps précieux je ferai une petite entorse à la Haute Randonnée des Pyrénées (HRP) en empruntant un tronçon du GR11. Il s'agit de la Grande Randonnée côté espagnol, qui avec le GR10 son homologue côté français, sont deux autres itinéraires empruntés pour la traversée des Pyrénées. Même s'ils ne sont pas totalement en phase avec mes inspirations, parcourus ponctuellement ils m'ont souvent procuré le plaisir de m'y sentir délesté de la pression intr...
Je mis à profit ma journée à l'auberge de Salardu pour me reposer et mettre au point la logistique des derniers jours. A la reprise de la marche, durant les premières heures mes articulations me firent souffrir par manque de fluidité, je me sentais rouillé comme une machine que l'on aurait remisée et que l'on ferait subitement fonctionner sans ménagement. En revanche mon cerveau était toujours opérationnel et mes pensées se focalisaient sur mon point de chute de cette première partie de la traversée des Pyrénées : Bagnères-de-Luchon. Pour y parvenir, le parcours de trois jours-et-demi que j'avais minutieusement planifié la veille fut écourté d'une journée par la patronne de l'auberge, qui visiblement, semblait préoccupée de me savoir arrivé avant le risque d'orage annoncé. C'est au milieu des pots de confiture et des tartines beurrées, sur une carte aux pliures déchirées et usée par les années, qu'elle me prodigua ses bons conseils. Le sort en était jeté, afin de gagner un temps précieux je ferai une petite entorse à la Haute Randonnée des Pyrénées (HRP) en empruntant un tronçon du GR11. Il s'agit de la Grande Randonnée côté espagnol, qui avec le GR10 son homologue côté français, sont deux autres itinéraires empruntés pour la traversée des Pyrénées. Même s'ils ne sont pas totalement en phase avec mes inspirations, parcourus ponctuellement ils m'ont souvent procuré le plaisir de m'y sentir délesté de la pression intr...
7
updated : 29 Nov 2020
J1-J2. M'y voilà enfin : à Luchon ! C'est ici que j'ai stoppé un an plus tôt ma traversée des Pyrénées de la Méditerranée à l'Atlantique. Je trépigne d'impatience tant de pouvoir reprendre le cours de mon itinérance qu'à l'idée que 4 semaines de randonnée de pur bonheur m'attendent. A bord d'une télécabine je rejoins Superbagnères, la station de ski de Luchon. Une fois n'est pas coutume, j'ai concédé à cette facilité pour me retrouver d'emblée dans le cœur de l'action, mais aussi... je dois l'avouer... pour m'économiser lors de cette première journée avec tout de même, pour ma défense, un "petit 1000 mètres" de dénivelés cumulés + et - à parcourir sous des pluies orageuses. Le lendemain je renoue avec un environnement de hautes montagnes dans toute sa magnificence et son hostilité. Pas de doute je reconnais bien là la marque de fabrique de la Haute Randonnée des Pyrénées. Seul bémol, cette année la neige est abondante, et sans crampons les techniques apprises au Club Alpin Français de Dijon se sont avérées fortes utiles au passage de la petite pente raide du col de Gourg Blanc. Pour le reste, les photos suffisent à décrire ce que fut cette journée. Je soulignerai seulement la sympathique rencontre de Benjamin et Sarah au refuge du Portillon qui m'ont reconnu pour avoir visionné ma vidéo avant de se lancer sur la HRP. Tous deux sont passionnés de plantes. Ils en ont déjà répertorié 200 depuis leur départ côté Atlantique, et ils ont le projet génial de les géolocaliser sur ...
8
updated : 29 Nov 2020
J3-J4. Cette nuit, tout comme la précédente, il semblerait que le marchand de sable ne veuille pas s'aventurer dans les hauteurs pyrénéennes. Le grand air d'altitude retrouvé, la joie d'être en montagne après le confinement, le contrecoup du stress des passages enneigés de l'après-midi : autant de sensations qui tranchent à vif mon esprit et me maintiennent éveillé. Le lac des Isclots m'offre un cadre sublime pour apaiser ces tensions nocturnes. Assis dehors devant ma tente, je regarde les silhouettes des montagnes sur fond étoilé se dessiner et se gommer au grès du passage de petits nuages. Au matin, le superbe sentier en balcon dont des randonneurs croisés la veille m'ont vanté les mérites, se résume pour ma part, à une progression sous la pluie sans visibilité sur la vallée. Avec l'orage qui gronde et des cailloux rendus glissants par la pluie, il serait déraisonnable de passer le col de Aygues Tortes aujourd'hui. Je décide donc de de ne pas poursuivre et profite d'une accalmie le midi pour planter la tente non loin de la cabane de Casaneuve, puis je file rejoindre 4 Basques "pures souches", visiblement bien installés dans la cabane, pour passer un moment de convivialité. Ils me serviront des platées de pâtes à la sauce tomates, et l'un d'eux insistera (pas longtemps) pour que je goûte un succulent foie gras de sa production familiale. Le lendemain, au col qui était escompté pour la veille, je passe en Espagne où je poursuivrai mon itinérance dans les prochains jours. A...
9
updated : 29 Nov 2020
J5-J6. Aujourd'hui, pour m'affranchir d'une portion de route circulée au départ de Bielsa, j'emprunte le GR11 qui me mène directement à la petite commune de Parzan (Espagne). Le GR11 côté Espagnol, et le GR10 côté Français, sont de par leur accessibilité les deux itinéraires les plus fréquentés pour traverser les Pyrénées. La portion du GR 11 que j'emprunte passe par le col de Urdiceto, dont l'ascension se fait tout en douceur sur un sentier verdoyant aux connotations bucoliques. La descente quant à elle emprunte la piste d'accès d'une installation hydroélectrique, pas des plus agréable mais efficace pour avancer vite. Situé à 10 km de la frontière, Parzan s'est fait voler son âme par les supermarchés d'alcool - cigarettes qui jouxtent l'axe structurant qui traverse cette petite commune. Pour ce qui est de ma randonnée, la superette de la station essence fait parfaitement l'affaire pour un approvisionnement en nourriture, et une chambrette à 35 euros à l'hôtel Le Fuen m'évite d'avoir à planter la tente dans cet environnement pas très montagnard. Le lendemain, au 6ème jour, me voilà rodé. Malgré un départ tardif et un sac chargé à bloc, je monte d'une traite les 1500 mètres de dénivelé, et plante dans la foulée ma tente en surplomb des lacs du col de Barroude. Au-delà d'un beau paysage et d'avoir à marcher 1h30 sur une route circulée interdite aux piétons, cette journée a été marquée par le froid à partir du col. Une température de 5°C indiquée par ma montre électronique et...
10
updated : 29 Nov 2020
J7. Finis pluies et orages. Aujourd'hui le soleil fait souvent son apparition entre deux nuages, et il paraît même que la tendance des prochains jours va vers le beau. La journée se résume en deux cols pyrénéens franchis en seulement 500 mètres de dénivelé positive ! Le secret ? Un départ à 2350 mètres et un beau sentier en balcon reliant chacun de ces cols. Le bivouac se fait en fond de vallée à Chapelle de Héas à proximité immédiate de l'aire camping-car. L'emplacement m'a été recommandé par un couple de camping-cariste rencontré en chemin, et dont le poids des années ne semble avoir nullement affecté un rythme de marche remarquablement soutenu.
J8. Journée de marche assez classique qui débute par 1h30 de route bitumée, comme souvent pour sortir d'un fond de vallée habitée, puis passage du col Hourquette d'Alans. Itinéraire plutôt facile, également entrepris par un couple accompagné de trois adolescents pas très motivés, et qui me laissent à penser qu'en montagne il y a d'autres types de fardeaux qu'un sac à dos de 18kg. A la descente, surprise : superbe vue sur le cirque de Gavarnie et sa célébrissime brèche de Roland. A la commune de Gavarnie j'effectue un lourd ravitaillement pour tenir 4-5 jours. Si je n'avais pas la crainte de "surconsommer" et ne tenais pas tant à mes anciennes chaussures, j'en aurais acheté une nouvelle paire à la petite boutique de sport bien achalandée. En plus du bout de semelle manquant et du rivet d'attache de lacet parti, la semelle commenc...
J8. Journée de marche assez classique qui débute par 1h30 de route bitumée, comme souvent pour sortir d'un fond de vallée habitée, puis passage du col Hourquette d'Alans. Itinéraire plutôt facile, également entrepris par un couple accompagné de trois adolescents pas très motivés, et qui me laissent à penser qu'en montagne il y a d'autres types de fardeaux qu'un sac à dos de 18kg. A la descente, surprise : superbe vue sur le cirque de Gavarnie et sa célébrissime brèche de Roland. A la commune de Gavarnie j'effectue un lourd ravitaillement pour tenir 4-5 jours. Si je n'avais pas la crainte de "surconsommer" et ne tenais pas tant à mes anciennes chaussures, j'en aurais acheté une nouvelle paire à la petite boutique de sport bien achalandée. En plus du bout de semelle manquant et du rivet d'attache de lacet parti, la semelle commenc...
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updated : 29 Nov 2020
J9. La première demi-journée, je surplombe la vallée d'Ossoue sur un joli sentier en balcon. L'après-midi le sentier d'accès au refuge de Bayssellance s'avère sur-fréquenté, en cause le GR10 combiné au très attractif Vignemale, surnommé le "Seigneur des Pyrénées". Le soir au bivouac, je parviens à trouver un peu de quiétude sur un sol rocailleux, au milieu des névés, en retrait du refuge à proximité duquel des dizaines de tentes s'accumulent les unes contre les autres. Beaucoup iront à l'aube se lancer à l'ascension du Vignemale.
J10. Mini ascension matinale jusqu'au col d'Ossoue, puis descente au refuge des Oulettes de Gaube et remontée au col des Mullets, le tout en décrivant un V qui permet d'observer le Vignemale sous toutes ses facettes. Entre-temps je quitte le GR10 et de fait je retrouve les difficultés, mais pour ma plus grande satisfaction elles s'accompagnent d'un aspect plus sauvage de la montagne. Vers le refuge Wallon (fermé pour travaux), à la nuit tombante, alors que je suis bien emmitouflé dans mon duvet, les vaches viennent me déloger. Pas d'autres choix que de déplacer la tente, car visiblement elles sont bien déterminées à passer la nuit ici.
J11. Ce matin je me lance à la conquête du col frontalier de la Fache. Cailloux et névés sont au rendez-vous, paysages grandioses avec un sentiment d'isolement, voilà des aspects de cette itinérance qui me font tant vibrer. En milieu d'après-midi, l'orage fait son apparition. Je monte la tente in-extremis au nivea...
J10. Mini ascension matinale jusqu'au col d'Ossoue, puis descente au refuge des Oulettes de Gaube et remontée au col des Mullets, le tout en décrivant un V qui permet d'observer le Vignemale sous toutes ses facettes. Entre-temps je quitte le GR10 et de fait je retrouve les difficultés, mais pour ma plus grande satisfaction elles s'accompagnent d'un aspect plus sauvage de la montagne. Vers le refuge Wallon (fermé pour travaux), à la nuit tombante, alors que je suis bien emmitouflé dans mon duvet, les vaches viennent me déloger. Pas d'autres choix que de déplacer la tente, car visiblement elles sont bien déterminées à passer la nuit ici.
J11. Ce matin je me lance à la conquête du col frontalier de la Fache. Cailloux et névés sont au rendez-vous, paysages grandioses avec un sentiment d'isolement, voilà des aspects de cette itinérance qui me font tant vibrer. En milieu d'après-midi, l'orage fait son apparition. Je monte la tente in-extremis au nivea...
12
updated : 29 Nov 2020
J12. L'étape du jour est une étape de lacs. Ils sont si nombreux que dès que je relâche mon attention je m'égare les confondant les uns avec les autres. Au refuge d'Arrémoulit, au bord d'un lac ..., je m'offre un petit plaisir : le plat du jour, mon premier repas assis à une table depuis 12 jours 🙂 L'occasion de dire aurevoir à Laurent (père) et Jason (fils), deux HRPistes bourguignons (comme moi), forts sympathiques (comme moi aussi ?). A force de nous croiser nous avons fini par sympathiser, mais nos chemins doivent se séparer car nous n'avons pas la même stratégie de ravitaillement. Le soir, abstraction faite des bourrasques de vent qui secouent la tente, et des éclairs qui l'illuminent, mon bivouac au lac du Lurien est superbe. Totalement isolé, se sera sans doute l'un des derniers à l'esprit "haute montagne".
J13. A Fabrèges, vers midi, je récupère mon colis de vivres (celles non utilisées pour mon expé en Laponie annulée - covid-19). L'utilisation de lyophilisés et des colis postés vers des points de ravitaillement bien ciblés sont les deux grandes nouveautés de cette itinérance, et je pense les renouveler tant elles me conviennent. Après une côte en sous-bois, je m'entretiens avec la famille de berger à la cabane de Saoubiste, puis à peine la tente plantée, je ne tarde pas à être cerné. A 10 mètres à gauche la patou qui veille, à droite l'orage qui gronde dans la vallée voisine. Finalement le patou s'endormira, et l'orage se fera simplement entendre sans franchir ...
J13. A Fabrèges, vers midi, je récupère mon colis de vivres (celles non utilisées pour mon expé en Laponie annulée - covid-19). L'utilisation de lyophilisés et des colis postés vers des points de ravitaillement bien ciblés sont les deux grandes nouveautés de cette itinérance, et je pense les renouveler tant elles me conviennent. Après une côte en sous-bois, je m'entretiens avec la famille de berger à la cabane de Saoubiste, puis à peine la tente plantée, je ne tarde pas à être cerné. A 10 mètres à gauche la patou qui veille, à droite l'orage qui gronde dans la vallée voisine. Finalement le patou s'endormira, et l'orage se fera simplement entendre sans franchir ...
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updated : 29 Nov 2020
J15. Dixit mon topo : "Très longue étape qui va explorer les nombreux replis et vallons intermédiaires de la vallée d'Aspe". N'ayant pas envie de me lever dans la nuit (ordinairement 6h-6h30), mais aussi compte tenu de mes temps impartis au bivouac matin et soir, ainsi qu'une fatigue accumulée, je décide de scinder cette étape. De toute façon, je n'ai jamais vraiment respecté le séquençage de mon topo-guide, plantant ma tente au grès de mes envies et de mes capacités de la journée. Mon sentiment mitigé de la veille est toujours présent, peut-être même renforcé par la "basse" altitude (1300-2000m), l'évolution en sous-bois, et également le grand retour de la verdure et de la civilisation (vallées habitées, randonneurs, bergerie, ...). Je sens un changement s'opérer en moi. Le plaisir de marcher au jour le jour sans penser au lendemain, se transforme en une pensée structurée. Je ne me focalise pas uniquement sur le prochain passage technique avec sa petite dose d'adrénaline, mais sur une vision globale de cette itinérance, avec la satisfaction d'avancer dans ma quête de l'océan. Ne nous méprenons pas pour autant, je suis très heureux d'être ici et je ne changerai de place pour rien au monde. Avec l'expérience, je me rends compte qu'une itinérance est riche d'une diversité de milieux traversés, de rencontres, d'évènements, d'humeurs ressenties... Chacun de ces ingrédients, du plus corsé au plus amer, vient apporter sa note à la superbe composition de l'aventure humaine et que...
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updated : 29 Nov 2020
J19. A mesure que je me suis approché du Pays Basque, plusieurs randonneurs croisés en sens inverse m'ont évoqué des anecdotes météorologiques vécues en chemin. Ma première journée ne fait pas exception. Je suis englobé d'une épaisse brume qui se lève par rares intermittences pour dévoiler un soleil de plomb. Lassé de changer systématiquement de vêtements, j'ai fini par ne plus vraiment le faire, dans un cas finissant en sueur sous mon imperméable, et dans l'autre trempé par la brume. La journée s'est terminée sous ... une fine pluie ininterrompue, se poursuivant dans la nuit avec des bourrasques de vent qui ont animé mon bivouac à proximité de l'abris de Ardané. J'ai adoré cette journée ! Certes les paysages sont travaillés par l'homme, mais j'y ai ressenti l'authenticité d'une région de caractère qui m'est encore méconnue. Les reliefs des montagnes sont affirmés, ses habitants aussi, les rencontres sur sentiers se font plus rares laissant place à une bienveillance entre randonneurs. Cela s'avère de bon augure pour une terminer en beauté.
J20. Magnifique parcours de crête qui culmine au pic d'Orhy, dernier "2000" de la chaîne. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Tout simplement parce que ça en vaut la peine. Pas besoin d'en écrire d'avantage, les photos sont jointes. PS : Nuitée au camping d'Iraty, bivouac interdit à proximité des chalets du col de Bagargi.
J21. Alors même que je dois exceptionnellement parcourir plusieurs kilomètres de routes bitumées...
J20. Magnifique parcours de crête qui culmine au pic d'Orhy, dernier "2000" de la chaîne. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Tout simplement parce que ça en vaut la peine. Pas besoin d'en écrire d'avantage, les photos sont jointes. PS : Nuitée au camping d'Iraty, bivouac interdit à proximité des chalets du col de Bagargi.
J21. Alors même que je dois exceptionnellement parcourir plusieurs kilomètres de routes bitumées...
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updated : 29 Nov 2020
Il ne me reste plus que quatre jours pour achever ma traversée des Pyrénées. Même si la marche reste agréable, elle perd clairement de son intérêt : basse altitude aux reliefs atténués, vue généralement cachée par des sentiers en sous-bois, zones habitées, ...
Dans cet environnement, ma première journée se déroule en pleine chaleur avec de nombreux kilomètres sur routes bitumées. Puis deux jours, pas vraiment réjouissants, avec un temps maussade qui n'a de cesse d'osciller entre brume et pluie avec de rares accalmies. Quelques passages de crêtes agrémentent ce quotidien, ainsi qu'une brève portion commune avec St-Jacques de Compostelle où je fais de nombreuses rencontres sympathiques en un temps record (une idée pour une prochaine itinérance à vélo ?). La dernière journée se termine (presque) en beauté. La visibilité est bonne et, après ma dernière grimpette pour atteindre le sommet de la Rhune, je jouis d'une vue panoramique sur la côte. C'est la première fois que j'aperçois l'océan depuis mon départ, et de le voir si proche, me remplit d'une joie immense : c'est la fin ! Quoi, déjà ? Je n'ai pas vu les semaines passer... La traversée des Pyrénées sur la HRP est derrière moi, le dénivelé de la journée accomplit, et c'est à ce moment précis que la petite gêne ressentie depuis la veille dans la jambe droite devient une vive douleur. Je termine les dix derniers kilomètres en serrant les dents tout en boitillant.
Dans cet environnement, ma première journée se déroule en pleine chaleur avec de nombreux kilomètres sur routes bitumées. Puis deux jours, pas vraiment réjouissants, avec un temps maussade qui n'a de cesse d'osciller entre brume et pluie avec de rares accalmies. Quelques passages de crêtes agrémentent ce quotidien, ainsi qu'une brève portion commune avec St-Jacques de Compostelle où je fais de nombreuses rencontres sympathiques en un temps record (une idée pour une prochaine itinérance à vélo ?). La dernière journée se termine (presque) en beauté. La visibilité est bonne et, après ma dernière grimpette pour atteindre le sommet de la Rhune, je jouis d'une vue panoramique sur la côte. C'est la première fois que j'aperçois l'océan depuis mon départ, et de le voir si proche, me remplit d'une joie immense : c'est la fin ! Quoi, déjà ? Je n'ai pas vu les semaines passer... La traversée des Pyrénées sur la HRP est derrière moi, le dénivelé de la journée accomplit, et c'est à ce moment précis que la petite gêne ressentie depuis la veille dans la jambe droite devient une vive douleur. Je termine les dix derniers kilomètres en serrant les dents tout en boitillant.