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PYRÉNÉES - LA GRANDE TRAVERSÉE

(réalisé)
PYRÉNÉES - LA GRANDE TRAVERSÉE

☛ Le cadre : 
Les Pyrénées s'étirent sur environ 420 km de longueur à vol d'oiseau, soit une centaine de plus que les Alpes françaises. Il existe différents itinéraires qui parcourent le massif dans sa longueur. Les GR 10 et 11, balisés, traversent les Pyrénées, respectivement françaises et espagnoles, par la moyenne montagne. La Haute Route Pyrénéenne (HRP) est un itinéraire non balisé qui passe par les parties les plus hautes de la chaîne. L’itinéraire que nous avons suivi s’inspire de la Haute Route, sans toutefois s’y conformer vraiment.

☛ La naissance du projet : 
Au départ, cette traversée était le vœu de Sylvie. En 2015, elle avait fait une tentative de traversée solo par la HRP, malheureusement avortée après une dizaine de jours en raison d’une aponévrosite (tendinite du pied) handicapante. Depuis, elle espérait une nouvelle occasion d'essayer à nouveau, tout en se questionnant sur le moyen de ne pas refaire à l'identique les 10 jours qu'elle avait déjà parcourus. De mon côté, les circonstances faisaient que je pouvais, une fois n'est pas coutume, être disponible durant les deux mois d'été. De plus, l’idée d'une traversée mixte, à la fois en VTT et à pied, qui donnait un caractère singulier à ce projet, et l'opportunité d'une itinérance un peu "longue" finissaient de me convaincre de son intérêt.

☛ Le « cahier des charges » de cette Grande Traversée des Pyrénées était le suivant :
- Découvrir les secteurs les plus montagneux et les plus emblématiques de la chaîne pyrénéenne selon un parcours d’altitude aussi sauvage que possible. 
- Couper les routes et les lieux de civilisation le moins souvent possible.

☛ La traversée a été découpée en différents tronçons, en partie du fait des moyens de progression différents [VTT et marche] utilisés, en partie pour des raisons logistiques [échange de matériel, arrivée de nouveaux participants, ravitaillements].

Le découpage proposé dans ce CR (6 sections) s'appuie principalement sur les entités géographiques traversées.
- Les sections 1 & 6 ont été consacrées à la traversée des Pyrénées Orientales et du Pays Basque en VTT.
- Les tronçons 2 à 5 concernent la traversée à pied des parties les plus hautes de la chaîne : les Pyrénées ariégeoises, catalanes, aragonaises, luchonnaises, navarraises, bigourdanes et béarnaises. 

☛ Une immersion prolongée en altitude et une grande itinérance réalisée « en semi-autonomie » : nous avons bivouaqué la très grande majorité du temps, mais également utilisé quelques cabanes et fait des passages réguliers par des infrastructures "en dur" (8 au total) pour récupérer nos ravitaillements.

☛  Sens de la traversée :

Les difficultés de l'itinéraire programmé se concentraient a priori davantage sur la partie orientale de la chaîne et il me semblait plus judicieux, pour des raisons de gestion de l'effort global, de commencer par le plus dur. Il me semblait également plus logique de progresser soleil dans le dos au moment de la journée où il y a le plus de chance que celui-ci soit présent (le matin).


☛  D'autres infos complémentaires en fin de carnet...
randonnée/trek / VTT
Durée : 49 jours
Distance globale : 868km
Dénivelées : +56443m / -56638m
Alti min/max : 5m/3343m
Carnet publié par Mika05 le 13 sept. 2021
modifié le 05 déc. 2021
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Vue d'ensemble

Le topo : PAYS BASQUE (mise à jour : 05 déc. 2021)

Distance section : 189km
Dénivelées section : +5982m / -7592m
Section Alti min/max : 6m/1796m

Description :

Haute Navarre & PAYS BASQUES (français et espagnol)

De la Pierre-Saint-Martin à Hendaye en passant sur le versant sud du Pic d'Orhi, à Irati, à Roncevaux, aux Aduldes, à à Elisondo et au sommet de la Rhune.

Du Jour 45 au jour 49 (5 jours)


- J45 : De la Pierre-Saint-Martin à Irati
l'itinéraire que nous avions programmé se tient très près de la crête frontalière, qui sur ce tronçon est bien individualisée et qui festonne grosso modo entre 1500 et 2000 mètres d'altitude. C'est le Pays basque des montagnes. Ici, les chemins, empruntés par le bétail, sont creusés et étroits et ne sont pas forcément simples à rouler.
J45    Longueur : 54.81km    d+:1490m    d-:2316m

- J46 et 47 : D'Irati à la vallée du Baztan en passant par Roncevaux et la vallée des Aduldes. 
C'est la partie du Pays basque qui nous a le plus plu.
Ici, le relief devient un peu plus confus dans la mesure où les altitudes des différentes lignes de crêtes sont à peu près équivalentes. Initialement, j'avais été tenté de suivre quelques lignes de crêtes qui filent vers le nord et qui semblent parfois plus incisives que la dorsale principale qui, elle, s'évase progressivement vers l'ouest. Mais il aurait ensuite fallut descendre davantage en plaine pour rattraper la section de crêtes suivante et accepter de progresser selon une trajectoire en créneau avec pas mal de sud-nord et nord-sud. Par simplicité et parce que nous n'avions plus vraiment l'énergie, la santé et le temps nécessaire pour faire « du rab », nous optons finalement pour l'itinéraire de Haute Route Pyrénéenne, qui emprunte ici le GR11.
J46    Longueur : 36.89km    d+:1363m    d-:1210m
J47    Longueur : 39.13km    d+:1242m    d-:1891m

- J48 et 49 : De la vallée du Baztan à Hendaye-Plage en passant par le col de Lizarrieta, le sommet de la Rhune et le col d'Ibardin.
Tout à fait à l'ouest, la chaîne pyrénéenne se prolonge davantage du côté du Pays basque espagnol en une succession de petits massifs de basse altitude qui se poursuivent en direction de la chaîne cantabrique. Mais dans tout ce secteur, les altitudes des petits sommets et collines se valant presque, il est compliqué de répertorier une ligne indiscutablement logique pour atteindre l'Océan. Plus encore ici que les jours précédents, on s'en remet au tracé de la HRP pour nous guider.  
Pour descendre de la Rhune, puis à nouveau au col d'Ibardin, pensant devoir accélérer le tempo pour terminer le jour même, nous optons pour des pistes et nous écartons un poil de la HRP que nous retrouvons au col Pitare... La descente finale est commune au GR10.
J48    Longueur : 43.02km    d+:1767m    d-:1756m
J49    Longueur : 14.89km    d+:120m      d-:419m

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Le compte-rendu : PAYS BASQUE (mise à jour : 05 déc. 2021)

J45 : De la Pierre-Saint-Martin à Iraty

Étonnamment, après la Pierre-Saint-Martin, la Haute Route Pyrénéenne qui file vers l'ouest en direction du Pays basque ne propose pas mieux que de suivre pendant une douzaine de km la route goudronnée qui franchit le col de la Pierre-Saint-Martin et descend ensuite en bordure d'une très belle et vaste zone karstique qui occupe, versant espagnol, la pointe nord de la Navarre. Les cartes ne montrent aucune alternative à ce trajet routier si l'on souhaite poursuivre ensuite sur les crêtes. Bon, dans ces circonstances, on est d'autant plus heureux d'être à nouveau sur nos bikes.
J45. Dans la purée de pois pour franchir le col frontalier de la Pierre-Saint-Martin.
J45. Dans la purée de pois pour franchir le col frontalier de la Pierre-Saint-Martin.
On franchit donc le col frontalier de la Pierre-Saint-Martin dans une purée de pois manifestement assez caractéristique du secteur. Versant espagnol, la route sinue dans le karst. Dommage que le brouillard nous empêche de jouir pleinement de ces paysages qui semblent superbes. Après être descendus de 350 m d'altitude, on sort du brouillard et on quitte enfin la route pour poursuivre par le GR12. Ici, les chemins sont souvent étroits et creusés car empruntés par le bétail, ce qui limite malheureusement un peu leur intérêt. Après un gros mois de marche, il faut dire qu'on peine un peu à reprendre nos marques sur les vélos. Et puis on est chargé comme des bourricots... On roule, on pousse, on porte pour atteindre le Collado de Gimbeleta.
Versant espagnol, la route sinue dans le karst. Dommage que le brouillard nous empêche de jouir pleinement de ces paysages qui semblent superbes.
Versant espagnol, la route sinue dans le karst. Dommage que le brouillard nous empêche de jouir pleinement de ces paysages qui semblent superbes.
Après être descendus de 350 m d'altitude, on sort du brouillard et on quitte enfin la route pour le GR12.
Après être descendus de 350 m d'altitude, on sort du brouillard et on quitte enfin la route pour le GR12.
Après un gros mois de marche, on peine un peu à reprendre nos marques sur les vélos. Le sentier n'est pas difficile mais trop étroit et creusé pour être bien roulant.
Après un gros mois de marche, on peine un peu à reprendre nos marques sur les vélos. Le sentier n'est pas difficile mais trop étroit et creusé pour être bien roulant.
Les chevaux sont très nombreux côté espagnol de la chaîne.
Les chevaux sont très nombreux côté espagnol de la chaîne.
Les sentiers très empruntés par les vaches et chevaux sont souvent creusés.
Les sentiers très empruntés par les vaches et chevaux sont souvent creusés.
En direction du Collado de Gimbeleta
En direction du Collado de Gimbeleta
On alterne roulage, poussage et portage en fonction du profil du sentier.
On alterne roulage, poussage et portage en fonction du profil du sentier.
Sous le sommet du Lakartxela
Sous le sommet du Lakartxela
La pente sous le collado (petit col) de Gimbeleta est un poil raide et le GR 12 n'est visible que par les coups de pinceaux blancs et rouges donnés de-ci delà : pas de trace au sol, on descend plus ou moins droit dans la pente mi-herbeuse, mi-caillouteuse, à faible vitesse pour éviter les trous que dissimulent les herbes, le cul bien en arrière de la selle pour tenter de contrecarrer le poids importants des sacs à dos.

J'entends un cri déchirant : Sylvie vient de chuter lourdement une trentaine de mètres derrière moi. Elle est à terre quand je me retourne. Je comprends immédiatement qu'elle s'est vraiment fait mal. Elle est encore au sol et a des difficultés à recouvrer ses esprits quand j'arrive auprès d'elle. Elle sait qu'elle est blessée mais le boost d'adrénaline ne lui permet pas encore de comprendre s'il s'agit de simples contusions ou si quelque chose est cassé.
Warrior !
Warrior !
Le 5ème métacarpe...
Ou  l'incident et ses conséquences vus et racontés par Sylvie

"Alors que nous roulons à présent en traversée sur un sentier particulièrement étroit, nous regrettons rapidement d'avoir succomber la veille à la tentation de dévaliser l'épicerie. Nous estimons le poids de nos sacs à plus de 13 kg. Non mais, n'importe quoi ! Chacun s'emploie donc à compenser les déséquilibres, en bougeant sur le vélo avec l'aisance d'un play mobile. J'entends Mika fulminer et rejeter la faute sur quelques tomates, deux trois pêches et un pauvre reste de pastèque que nous avions renoncé à abandonner dans une poubelle avant notre départ.
Je réajuste mon sac puis je m'engage dans une pente raide et herbeuse pour rejoindre Mika déjà 50 mètres en aval.
Ma petite voie tente de m'avertir : "Oh là méfie-toi, il y a des trous cachés sous les..."
Trop tard. Ma roue avant est tombée dans le piège.
Je sens la roue arrière décoller inexorablement, sans doute bien aidée par une intempestive et malencontreuse pression de mon index sur le frein avant. Je tente de réagir. Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, je perçois dans mon dos quelque chose de pesant (13 kg environ) qui me pousse vers l'avant... Je suis en train de passer par-dessus le cintre et visualise une dalle plate que je vais sans doute parvenir à esquiver. Mais une fraction de seconde plus tard, je pousse un cri d'effroi devant la forte probabilité de voir ma tête finir aplatie comme un Poster contre un gros bloc, posté en embuscade 3 mètres en contrebas. Malgré une vaine tentative de ma main droite pour amortir la chute, je m'échoue lourdement au sol, dans le petit intervalle herbeux séparant la dalle et le rocher. Ippon! J'ai juste le temps de lever les bras pour me préserver de la réception du vélo visiblement bien parti pour achever ses acrobaties via une issue plus favorable.
Mika remonte à toute vitesse (en râlant me semble-t-il).
S'engage alors une espèce de dialogue de sourds :
"- Ça va ?
- Mmmmmmmmmmm Nan !
- T'as mal où ?
- Mmmmmmmmmmm. Je sais pas...
- T'as cogné la tête ?
- Mmmmmmmmmmm Nan
- Les cervicales ?
- Non plus...
- ?????
- La hanche, je me suis peut-être cassée la hanche.
- ???????????? Fais voir ! Ce petit truc là ?? C'est juste une égratignure ! Ça fait mal quand j'appuie ?
- Mmmmm Nan
- Bon ben c'est rien !
- Ah ??? Bon alors.... la main. J'ai mal à la main."

Effectivement, ma main est bien enflée et j'ai des difficultés à bouger mes doigts. Mais cela me paraît complètement dérisoire au regard de la tragédie à laquelle je viens d'échapper ! Je me remets debout sur deux jambes flageolantes, en proie à une forte envie de vomir. En fait, j'ai eu peur. Mais une fois ma lucidité retrouvée, je décide que cet incident ne compromettra pas la fin de notre aventure.
Nous remontons sur les vélos et nous arrêtons un peu plus loin pour la pause de midi. Nous décidons ensuite de nous séparer. Débarrassé de ses tomates et de sa tranche de pastèque, Mika poursuivra comme prévu en altitude par les crêtes. Pour ma part, incapable de piloter, je rejoints la piste. Nous convenons d'un lieu de bivouac pour nous retrouver en soirée. Les jours suivants, en appliquant sur le cintre une pression ferme de la partie bombée de la paume de main, je parviens à rouler en limitant les chocs et les vibrations. Mais dans ces conditions, seule la dernière phalange du majeur et de l'annulaire se referment sur la poignée, assurant un piètre contrôle du vélo. Autant dire que je mets pied à terre à chaque fois que le sentier est un peu technique. Quant au petit doigt, incapable de la moindre flexion, il est livré à lui-même et à la merci des abondantes fougères, ronces et autres végétaux qui bordent les sentiers étroits du pays basque. Chaque accrochage m'arrache un grand "Aaaiiiiiiie!", suivi d'un adjectif qualificatif bien choisi à l'égard de la plante en question."

Après sa chute, Sylvie serre les dents mais roule autant que possible. On se caille (ici dans le secteur du Barazea).
Après sa chute, Sylvie serre les dents mais roule autant que possible. On se caille (ici dans le secteur du Barazea).
Pour nous alléger, nous avons laissé l'essentiel de la trousse de secours avec nos affaires de marche, si bien que nous n'avons même pas de quoi faire un bandage. Je m'en veux surtout de ne pas nous être imposés de descendre à pied cette pente sans intérêt. En tant d'endroits tout au long de cette traversée des Pyrénées nous avons mesuré les risques d'une mauvaise chute, nous imposant une vigilance accrue dès que cela était un tant soit peu nécessaire. Et voilà qu'à quelques jours de l'arrivée, ce que nous redoutons depuis des semaines se produit. Heureusement, à l'endroit de la chute, aucun risque lié à l'inclinaison du versant.

Nous sommes conscients que l'aventure peut s'arrêter là, à quelques journées de l'océan. Une éventualité que chacun, en son for intérieur, repousse. On ne va de toute façon pas appeler les secours ici, alors que la visibilité n'est pas bonne, que nous ne sommes pas en danger et que nous sommes encore mobiles. Avançons si c'est possible, nous verrons un peu plus loin, à l'endroit où nous devons croiser la petite route transfrontalière du Port de Larrau. On pourra alors descendre facilement rejoindre la civilisation si nécessaire.

On repart doucement, d'abord à pied en poussant les vélos. Sylvie parvient même à le mettre sur son dos dans la traversée raide qui s'ensuit. On est à nouveau dans les nuages, juste sous la crête frontalière, à peine à l'abri du vent froid et ultra humide qui arrive de France.
On cherche un peu notre chemin pour rejoindre une piste pastorale en aval.
On cherche un peu notre chemin pour rejoindre une piste pastorale en aval.
Sylvie parvient à rouler tant que le sentier n'est pas technique. Aussi ne souhaite-t-elle pas descendre en vallée pour consulter un médecin : trop compliqué, et trop de risques que cela nous éloigne temporairement (peut-être même définitivement) de notre objectif. Aucun de nous deux n'en a envie. Elle va donc rouler 4 jours durant sans pouvoir plier le petit doigt et donc refermer convenablement sa main droite sur la poignée du cintre. C'est clairement handicapant dès que le sentier devient technique et la douleur se ressent avec les vibrations ou lorsque le petit doigt est sollicité. Heureusement, le reste du temps, sur le vélo comme au repos, ça va. On se dit donc qu'on va tenter de terminer la traversée comme cela si la situation ne se détériore pas...
Troupeau de moutons dans ce qui s'appelle un « brouillard à découper à la tronço »...
Troupeau de moutons dans ce qui s'appelle un « brouillard à découper à la tronço »...
Bienvenu au Pays basque : une atmosphère saturée à 100% d'humidité !
Bienvenu au Pays basque : une atmosphère saturée à 100% d'humidité !

Mais au Portillo de la Pista, il est évident qu'on ne peut décemment poursuivre le long des crêtes (la météo ne nous y pousse pas non plus). Nous quittons le GR12 et descendons un peu sur le versant français jusqu'à rejoindre une piste pastorale traversante... Sur le versant espagnol du Port de Larrau, un sentier part à la première épingle que fait la route. Mieux vaut tout de même que Sylvie ne tente pas le diable, je lui propose de rejoindre le hameau d'Irati en contrebas par la route puis une large piste tandis que je poursuis de mon côté par le GR12. Nous fixons un point de rdv en bas. A un moment, le sommet du Pic d'Orhy semble se dégager, j'hésite un instant à y monter mais la météo et un peu de bon sens m'en dissuadent finalement.

Mon itinéraire est beaucoup plus alambiqué que celui de Sylvie et de plus, je perds du temps à essayer de suivre un itinéraire balisé VTT peu intéressant qui me promène sur un versant boisé au-dessus du torrent d'Irati. Les nuages et la bruine poussés par un vent glacial de nord instillent une ambiance sauvage dans les hêtraies. Nous bivouaquons à l'extrémité nord de l'Embalse de Iradia, en bordure d'un tranquille petit torrent qui fait la frontière entre la France et l'Espagne.
A un moment, le Pic d'Orhy semble se dégager. J'hésite un instant à passer par les crêtes mais la météo et un peu de bon sens m'en dissuadent.
A un moment, le Pic d'Orhy semble se dégager. J'hésite un instant à passer par les crêtes mais la météo et un peu de bon sens m'en dissuadent.
Petite éclaircie sur le versant espagnol du Pic d'Orhy. Mais ça ne va pas durer...
Petite éclaircie sur le versant espagnol du Pic d'Orhy. Mais ça ne va pas durer...
J45. Les nuages et la bruine poussés par un vent du nord glacial reviennent au grand galop et instillent une ambiance sauvage dans les hêtraies proches d'Irati.
J45. Les nuages et la bruine poussés par un vent du nord glacial reviennent au grand galop et instillent une ambiance sauvage dans les hêtraies proches d'Irati.
J46 et 47 : D'Irati à la vallée du Baztan en passant par Roncevaux et la vallée des Aduldes. 

Il fait un temps superbe et au lieu de monter directement vers le col d'Errozate, on opte pour un peu de cyclotourisme sur une petite route qui fait une boucle sur les croupes des collines versant français. Nous avons l'impression d'avoir été téléportés quelque part en Ecosse !! Mais les toponymes nous ramènent immédiatement au Pays basque : Artxilondo, Intzarazki, Errozate... Hallucinant le nombre de troupeaux de moutons (de chevaux aussi) dans ce secteur. C'est que l'herbe y pousse drue... 
J46. Nous avons dormi au bord d'un tranquille petit torrent qui fait la frontière entre la France et l'Espagne, il fait un temps superbe et au lieu de monter directement vers le col d'Errozate, on opte pour un peu de cyclotourisme sur une petite route qui fait une boucle sur les croupes des collines versant français.
J46. Nous avons dormi au bord d'un tranquille petit torrent qui fait la frontière entre la France et l'Espagne, il fait un temps superbe et au lieu de monter directement vers le col d'Errozate, on opte pour un peu de cyclotourisme sur une petite route qui fait une boucle sur les croupes des collines versant français.
Impression d'avoir été téléportés quelque part en Ecosse !! Mais les toponymes nous ramènent immédiatement au Pays basque : Artxilondo.
Impression d'avoir été téléportés quelque part en Ecosse !! Mais les toponymes nous ramènent immédiatement au Pays basque : Artxilondo.
Col d'Irau.
Col d'Irau.
La belle petite combe d'Intzarazki
La belle petite combe d'Intzarazki
Incroyable le nombre de troupeaux de moutons (de chevaux aussi) dans ce secteur. C'est que l'herbe y pousse drue...
Incroyable le nombre de troupeaux de moutons (de chevaux aussi) dans ce secteur. C'est que l'herbe y pousse drue...
En descendant d'Errozate (Pays basque français).
En descendant d'Errozate (Pays basque français).
Sur le GR8, vers Minutegiko (Pays basque espagnol). Au dernier plan à gauche, le Pic d'Orhy et tout au fond le massif d'Ansabère.
Sur le GR8, vers Minutegiko (Pays basque espagnol). Au dernier plan à gauche, le Pic d'Orhy et tout au fond le massif d'Ansabère.
Au fond, les crêtes d'Urkulu et le pic d'Orhy.
Au fond, les crêtes d'Urkulu et le pic d'Orhy.
Scène pastorale partout visible dans ce secteur du Pays basque.
Scène pastorale partout visible dans ce secteur du Pays basque.
Le sentier est ici à la fois GR 8 et 12. Mais il y passe davantage de bétail que de randonneurs...
Le sentier est ici à la fois GR 8 et 12. Mais il y passe davantage de bétail que de randonneurs...
Jolie petite plaine dominée par l'Urkulu.
Jolie petite plaine dominée par l'Urkulu.
En montant vers le site des cromlecs (dolmens) de Soraluze (Pays basque espagnol)
En montant vers le site des cromlecs (dolmens) de Soraluze (Pays basque espagnol)
Collines recouvertes de fougères
Collines recouvertes de fougères
Au col frontière d'Arnostéguy, sous le sommet de l'Urkulu.
Au col frontière d'Arnostéguy, sous le sommet de l'Urkulu.
Jolie petite combe en versant ouest de l'Urkulu.
Jolie petite combe en versant ouest de l'Urkulu.
Nous apprécions franchement cette partie du Pays basque, tout ce secteur autour d'Irati. Des tapis de bruyères en fleurs occupent un peu tous les versants et donnent une couleur lie-de-vin aux collines. Des sous-bois moussus enjolivent encore des hêtraies magnifiques. La météo est complaisante, il flotte un air océanique, lumineux, limpide qui donne un je ne sais quoi de celtique au voyage. Très différent de ce que nous avons vu jusque là. Bivouac tranquille dans la hêtraie à proximité de Roncevaux et de son  abbaye.
Tapis de bruyères en fleurs le long de cette section commune aux Chemins de Compostelle. La plante présente un peu sur tous les versants du secteur donne une couleur lie-de-vin aux collines.
Tapis de bruyères en fleurs le long de cette section commune aux Chemins de Compostelle. La plante présente un peu sur tous les versants du secteur donne une couleur lie-de-vin aux collines.
Single sympa en descendant sur l'Abbaye de Roncevaux.
Single sympa en descendant sur l'Abbaye de Roncevaux.
Dans l'enceinte de l'Abbaye de Roncevaux.
Dans l'enceinte de l'Abbaye de Roncevaux.
J46. Bivouac tranquille dans la hêtraie à proximité de Roncevaux.
J46. Bivouac tranquille dans la hêtraie à proximité de Roncevaux.
J47. Palombière (tour pour chasser les palombes) moderne en montant vers le sommet du Lindus. Les crêtes du Pays Basque, qu'il soit français ou espagnol, en sont truffées.
J47. Palombière (tour pour chasser les palombes) moderne en montant vers le sommet du Lindus. Les crêtes du Pays Basque, qu'il soit français ou espagnol, en sont truffées.
Patchwork.
Au col frontière de Burdincurutcheta
Patchwork.
Au col frontière de Burdincurutcheta
Sous-bois moussu vers les Rochers d'Hortzorrotz.
Sous-bois moussu vers les Rochers d'Hortzorrotz.
Sur une petite crête entre les cols d'Auzarai et de Teilary
Sur une petite crête entre les cols d'Auzarai et de Teilary
Les hétraies sont magnifiques.
Les hétraies sont magnifiques.
Sous la butte d'Errola, a travers les landes à ajoncs, dans la vallée des Aldudes. Mieux vaut être en tubeless...
Sous la butte d'Errola, a travers les landes à ajoncs, dans la vallée des Aldudes. Mieux vaut être en tubeless...
La vallée des Aduldes, une sorte d'avancée ou d'enclave du territoire français dans un secteur où l'on a bien du mal à discerner la logique qui prévaut à la frontière entre les 2 pays, est également un joli coin. Collines vertes apaisantes et bâtisses blanches. On arrive au village juste avant la fermeture de l'épicerie et, comme à chaque fois qu'on se réapprovisionne après une presque pénurie de vivres, on dévalise la boutique et on en repart chargés comme des mulets...
Sous le col de Mizpira, vallées des Aldudes
Sous le col de Mizpira, vallées des Aldudes
« Fougèresland » dans la vallée des Aldudes
« Fougèresland » dans la vallée des Aldudes
Un peu envahissantes tout de même...
Un peu envahissantes tout de même...
En descendant sur le petit village des Aldudes.
En descendant sur le petit village des Aldudes.
Aldudes. On arrive au village juste avant la fermeture de l'épicerie et , comme à chaque fois qu'on se réapprovisionne après une presque pénurie de vivres, on dévalise la boutique et on en repart chargés comme des mulets...
Aldudes. On arrive au village juste avant la fermeture de l'épicerie et , comme à chaque fois qu'on se réapprovisionne après une presque pénurie de vivres, on dévalise la boutique et on en repart chargés comme des mulets...
Sommet frontalier d'Hargibel, entre la vallée française des Aduldes (arrière plan) et la vallée espagnole du Baztan (Elizondo)
Sommet frontalier d'Hargibel, entre la vallée française des Aduldes (arrière plan) et la vallée espagnole du Baztan (Elizondo)
Rude montée sous le soleil pour atteindre le petit sommet frontalier d'Hargibel et basculer dans la vallée espagnole du Baztan (Elizondo). Nous coupons ici et là, ou empruntons de temps à autre, des sections de la Grande Traversée du Pays Basque à VTT (impression que cet itinéraire emprunte beaucoup les pistes). 
Nous coupons ici et là, ou empruntons de temps à autre, des sections de la Grande Traversée du Pays Basque à VTT.
Nous coupons ici et là, ou empruntons de temps à autre, des sections de la Grande Traversée du Pays Basque à VTT.
Sous la Pena Alba (ultime sommet de la chaîne à dépasser les 1000 mètres d'altitude)
Sous la Pena Alba (ultime sommet de la chaîne à dépasser les 1000 mètres d'altitude)
On shunte le sommet de la Pena Alba (ultime pointe de la chaîne à dépasser les 1000 mètres d'altitude), vraiment trop caillouteux et dévalons les pentes jusqu'à la petite ville d'Elizondo. Les bâtisses traditionnelles de la vallée du Baztan (pays basque espagnol) sont assez remarquables mais on sent qu'on quitte progressivement les montagnes. 
J47. Les sentiers du pays basque ne sont pas toujours très roulants.
J47. Les sentiers du pays basque ne sont pas toujours très roulants.
J48. Les bâtisses traditionnelles de la vallée du Baztan (pays basque espagnol) sont assez remarquables (ici les hameaux d'Apalao et Azpilkueta).
J48. Les bâtisses traditionnelles de la vallée du Baztan (pays basque espagnol) sont assez remarquables (ici les hameaux d'Apalao et Azpilkueta).
Brumes matinales dans la vallée du Baztan (Pays basque espagnol).
Brumes matinales dans la vallée du Baztan (Pays basque espagnol).
Montée vers le Larrondo.
Montée vers le Larrondo.
Vue vers les collines entourant la vallée de la Bidasoa, à l'ouest
Vue vers les collines entourant la vallée de la Bidasoa, à l'ouest
Yiiihaa ! Depuis le sommet des collines à l'ouest d'Elizondo, sous la crête de l'Atxuela, nous découvrons enfin l'océan Atlantique sur la ligne d'horizon ! Toujours sur le GR11, on en finit plus d'enchaîner les montées et les descentes. Et on crève la soif : le pays a beau être vert, l'eau n'y coule tout de même pas sur les crêtes. N'en pouvant plus, on fait un détour pour aller puiser un filet d'eau au fond d'un ravin. Juste avant le col de Lizarrieta, on passe au pied des palombières d'Etxalar, haut lieu de la chasse traditionnelle à la palombe.
Sous la crête de l'Atxuela, nous découvrons enfin l'océan Atlantique sur la ligne d'horizon.
Sous la crête de l'Atxuela, nous découvrons enfin l'océan Atlantique sur la ligne d'horizon.
En descendant vers le col Eskisaroi. Au fond, le sommer de la Rhune et l'océan à droite.
En descendant vers le col Eskisaroi. Au fond, le sommer de la Rhune et l'océan à droite.
Toujours sur le GR11, on en finit plus d'enchainer les montées et les descentes. Et on crève la soif : le pays a beau être vert, l'eau n'y coule tout de même pas sur les crêtes. N'en pouvant plus, on fera un détour pour aller puiser un peu d'eau au fond d'un ravin...
Toujours sur le GR11, on en finit plus d'enchainer les montées et les descentes. Et on crève la soif : le pays a beau être vert, l'eau n'y coule tout de même pas sur les crêtes. N'en pouvant plus, on fera un détour pour aller puiser un peu d'eau au fond d'un ravin...
Palombière traditionnelle d'Etxalar (un peu avant le col de Lizarrieta)
Palombière traditionnelle d'Etxalar (un peu avant le col de Lizarrieta)
En contournant la butte de l'Ibanteli par le versant français.
En contournant la butte de l'Ibanteli par le versant français.
Puis arrive le moment, en plein milieu d'après-midi, de l'Ultime portage pour accéder au sommet de la Rhune, sommet incontournable car le dernier de la chaîne pyrénéenne. Une belle petite galère que de remonter cette sente qui grimpe le long de la frontière, dans les ajoncs : elle est trop étroite pour pouvoir pousser le vélo et il n'y a pas d'autres moyens que de tenter de se faufiler en crabe, le bike en travers sur le dos sur près de 300 mètres de dénivelé. 
En montant à la Rhune... Sylvie est enchantée...
En montant à la Rhune... Sylvie est enchantée...
La vue et le versant se dégagent enfin...
La vue et le versant se dégagent enfin...
Ultime portage vers le sommet de la Rhune...
Ultime portage vers le sommet de la Rhune...
La baie de Saint-Jean-de-Luz et le fleuve la Nivelle vu depuis le sommet de la Rhune.
La baie de Saint-Jean-de-Luz et le fleuve la Nivelle vu depuis le sommet de la Rhune.
Au sommet de la Rhune (900 m)
Au sommet de la Rhune (900 m)
Alors qu'on est monté à la Rhune par les sentiers, on choisit d'en descendre par une piste... Parce qu'étant donné la blessure de Sylvie, le sentier qui descend versant nord est trop technique. Et aussi parce qu'il faut accélérer le rythme si l'on veut rejoindre Hendaye le soir même. Mais parvenus au col d'Ibardin, on réalise que ce faisant nous allons arriver à la nuit tombante à l'Océan. Autant faire un dernier bivouac et profiter d'une arrivée en douceur le lendemain.
J48. Dernier bivouac
J48. Dernier bivouac
J49. ça sent la quille...
J49. ça sent la quille...
On fait un brin de toilette dans le lac artificiel qui se trouve sur le versant français de la Manddale.
On fait un brin de toilette dans le lac artificiel qui se trouve sur le versant français de la Manddale.
Une bonne heure après avoir quitté le bivouac, nous longeons la baie de Chigoundy à Hendaye.
Une bonne heure après avoir quitté le bivouac, nous longeons la baie de Chigoundy à Hendaye.
Ooooh YES ! Hendaye-Plage !
Ooooh YES ! Hendaye-Plage !
Atlantique !! 49 jours après avoir quitté la Méditerranée.
Atlantique !! 49 jours après avoir quitté la Méditerranée.
On l'a fait !! Sylvie, 5 ans après ta première tentative, tu termines la traversée des Pyrénées. Chapeau miss ! :-)
On l'a fait !! Sylvie, 5 ans après ta première tentative, tu termines la traversée des Pyrénées. Chapeau miss ! :)
Epilogue :
Au retour du périple, une semaine après la chute, la main de Sylvie est toujours bien enflée et aucune amélioration n'est constatée. Elle décide d'aller consulter aux urgences dans les Hautes-Alpes. Les radios sont catégoriques : fracture déplacée du 5ème métacarpe.

Elle se fait opérer le jour même à Gap et ressort de l'hôpital avec 2 broches dans la main et six semaines d'immobilisation. Le personnel hospitalier n'en revient pas quand elle explique qu'elle vient de faire 4 jours de VTT avec la main dans cet état. Solide la miss...

Morale de l'histoire : si nous étions descendus des montagnes pour consulter un médecin, il est évident que nous ne serions jamais remontés sur les crêtes et n'aurions pas fini le trip. Notre mauvais diagnostic a sauvé la fin du voyage... 8-) :angel: 
Fracture du 5ème métacarpe...
Fracture du 5ème métacarpe...
Complément d'information sur la traversée en cliquant sur le dernier lien ci-dessous...
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