Le tour d'Alsace à vélo en avril 2022. Pérégrinations de deux "jeuniors" en vélo vadrouille.

7 Avril 2022 
Nous quittons Besançon sous une pluie battante. Nous avons un peu de répit en passant par le tunnel sous la citadelle. 
Canal et rivière viennent à se confondre au sein de cette vallée du Doubs dans une nature verdoyante. Nous apercevons des falaises, il ne manquait que le soleil pour faire resplendir le calcaire.
Longue étape pour cette première journée, mais nous savons qu’un excellent repas préparé par Bernard nous attend.

8 avril 2022
Peu après notre départ nous longeons le Près-La-Rose à Montbéliard. C’est le poumon vert de 10 hectares formant une presqu’île entre l’Allan et le canal du Rhône au Rhin. De nombreuses sculptures géantes et la fontaine de Galilée entres autres ravissent les promeneurs.
Il pleut, c’est le déluge ! Néanmoins nous rencontrons un couple de cyclotouristes. Ils sont partis d’Allemagne et rejoignent l’Atlantique. Nous nous comprenons par gestes et par quelques mots glanés en allemand  et en Anglais. Moment  d’échanges sympathiques. Nous nous reconnaissons ! L’Allemande et Jacqueline ont des vélos Farrahd TX 400. Les spéciaux cyclotouristes.
Nous dévalons une côte à toute vitesse, la tête dans le guidon sous la pluie battante. Heureusement un coup d’œil à gauche nous laisse pantoises devant l’échelle de 12 écluses  de 3 kilomètres située dans le Sundgau en Alsace.
Nous avons beaucoup de peine à éviter les escargots qui sont de sortie sur la piste. Nous arrivons tardivement au camping du canal à Kembs où Mathias nous accueille chaleureusement. 
Puis nous pouvons enfin nous abriter dans un charmant  bungalow qui nous offre tout le confort pour la nuit à venir après plus de 90 km de pédalage.

9 avril 2022
Nous enfourchons nos vélos sous 5 degrés ! Gants, bonnets, blousons,  nous sommes prêtes…  pour le ski ! On a dû se tromper de saison pour débuter notre saison à vélo ! Cette dernière nuit un vent violent faisait frémir notre frêle bungalow.
Nous traversons de jolis et coquets villages alsaciens proches du Rhin. C’est très troublant ! Il n’y a pas « âmes qui vivent » !
Nous apercevons au loin la centrale nucléaire de Fessenheim qui a fonctionné durant 40 ans et c’est dans ce village que nous nous restaurons bien au chaud.
Après avoir parcouru 70 km, la fatigue se fait sentir, et il nous reste encore 25 km pour arriver au Camping de la ferme des Tuileries à Rhinau. La journée est bien avancée, il fait de plus en plus froid. 
Ouf ! Le gardien du camping accepte de nous attendre. Néanmoins notre temps est compté. Il nous faut pendant ces 25 km appuyer comme des forcenées sur nos pétales. Patatras ! De nombreux arbres nous obstruent le passage. Nous devons quitter la digue et prendre des chemins boueux. À d’autres reprises il nous faut porter nos « poids-lourds » pour enjamber les arbres couchés sur la piste. C’est sportif ! Entraînée par son vélo, Chantal évite de peu de dévaler la digue et de tomber dans un bras du canal.
Mais nous sommes récompensées à notre arrivée, car un magnifique petit chalet chauffé nous attend pour le prix plus que modique de 15 euros. Le camping est magnifique ! Les arbres fruitiers en fleurs séparent d’immenses emplacements. 

10 avril 2022
Nous quittons le ravissant camping de la ferme. Aujourd’hui nous avons prévu une toute petite étape de 35 km afin d’arriver rapidement à Strasbourg. 
Fini la tempête, la pluie, le soleil nous réchauffe un peu !
Un magnifique paysage bucolique s’offre à nous durant ce parcours. Une majestueuse haie de platanes bordant le canal  nous honore à notre arrivée à Strasbourg. 
La piste est rectiligne à perte de vue et nous devons tenir notre droite car les cyclistes de vitesse strasbourgeois sont de sortie et pas toujours commodes.
La traversée de Strasbourg se fait sans encombre jusqu’au centre ville où nous sommes attendus par Benjamin le neveu de Chantal et Cédric.
Ils sont amusants, chaleureux et passionnés pas leur métier. Leur atelier est installé dans leur appartement. Nous sommes les bienvenues dans l’univers de James & ViviAnn du Fermoir-de-Monsac. 
Ils sont couturiers-modelistes et créés des robes de mariée. 
Ils nous racontent la réalisation de leurs rêves. Merci à eux pour ces moments de bonheur qu’ils nous font partager.

11 avril
Nous quittons Benjamin et Cédric. Une erreur de prise d’indices sur la carte nous fait faire un détour de 12 km à la sortie de Strasbourg.
Nous retrouvons avec soulagement le canal  de la Marne au Rhin. Nous le longeons jusqu’à Saverne où nous attend Nadine l’amie strasbourgeoise de Jacqueline. Elle est allée en éclaireuse au camping et a réservé un restaurant pour ce soir. 
Son aide nous a été précieuse pour le montage des tentes.  Chantal n’avait jamais monté de tente de sa vie et Jacqueline aguerrie au montage de tente durant ces dix dernières années était un peu circonspecte pour le montage de sa nouvelle tente ultra-légère Vaude. 
La soirée se termina pour nous trois dans une taverne alsacienne de Saverne à notre grand plaisir après une bonne journée de pédalage et quelques douleurs au pied.

12 avril
La sortie de Saverne est difficile car il faut monter sur le plateau de Marmoutier. 
Au passage nous traversons le village de Marmoutier, l’ancien monastère et son abbatiale Saint-Etienne fondés par des moines irlandais.
Nous sommes dans le Piémont vosgiens. Accaparées par les côtes nous passons à côté du cimetière israélite, du lavoir, de la fontaine… sans rien voir. Un monsieur nous dit qu’il peut nous faire une liste non exhaustive de cinquante lieux à visiter à proximité. Nous reviendrons !
La vue est splendide sur les Vosges et sur la forêt noire allemande. La neige a fondu.
Nous ne jouons plus dans la même cour ! Si la partie Est de notre tour d’Alsace suivant le Rhin possédait peu de relief, où pluie, vent violent et froid nous ont accompagnées, cette partie-ci de la veloroute des vins, datant de 2014, longe les contreforts des Vosges sur 140 km. C’est difficile ; les côtes sont bien raides, le soleil nous rougit la peau et la température est presque caniculaire (29 degrés). Néanmoins nous sommes récompensées par de belles descentes.
Nous progressons… nous ne mettons que peu pied à terre.
Le grès rose fait partie intégrante des paysages du territoire : églises, mairies…. Les villages ont beaucoup de caractère.
Tous les villages sont décorés nous faisant prendre conscience de ces fêtes de Pacques à v...

13 avril
Il faut s’atteler à la réparation !!! Jacqueline doit apprendre à démonter son vélo avant son départ au Cap- Nord. Elle retire une moitié du frein arrière de son Farrahd . Ce n’est pas très compliqué ! Elle enlève la chambre à air. Puis elle repère une minuscule épine fichée dans le pneu Marathon. Petites hésitations pour remettre la chaîne, puis tout est remis en place sans difficulté. Jacqueline vérifiera quelle gamme de pneu Schwable Marathon équipe son vélo «Farrahd » car ils sont normalement réputés pour leur anti-crevaison ! Son trek est équipé de pneus « Schwable  Marathon plus » qui lui ont évité ce genre de bévue sur des milliers de kilomètres. 
Il est à noter qu’un dégonflage progressif est dangereux car le pneu du Farrahd se met à vriller d’un côté et de l’autre avec une chute presque inévitable. La pompe, pourtant puissante, télescopique ne permet pas un gonflage suffisant…
Nous nous arrêtons pour une petite révision  de nos deux vélos chez l’agréable Jeremy « épi’cycles » à Mittelbergheim. Ensuite nous reprenons allègrement notre route. Les côtes obligent à forcer sur nos pédales. La vigne est toujours là ! À perte de vue ! Barr est la capitale viticole du Bas-Rhin. Nous sommes  vraiment cerclées par les vignobles. Le domaine s’étire entre le massif des Vosges et la plaine du Rhin. Les arbres fruitiers sont plus nombreux. 
Les village sentent le vin.
[justif...

Nous suivons en partie des chemins agricoles, nous longeons l’autoroute sur plusieurs kilomètres.
Puis ce sera assez sportif, gaillardement nous grimpons…
À  Rouffach un monsieur s’intéresse à  notre aventure. Pour terminer il dit à Jacqueline « Vois ne vous plaisez pas chez vous ! » lorsqu’il entend qu’elle partira seule au Cap-Nord !
Nous perdons notre direction vers Guebviller, ce qui n’est pas inédit car parfois un panneau est manquant, mal positionné… 
Nous quittons la Véloroute  du vignoble d’Alsace à Cernay. En direction d’Ensisheim les villages sont marqués par les activités industrielles et les chevalets des mines de potasse.
À Pulversheim l’hôtel restaurant Niemrich est le bienvenu. Nous avons besoin d’une bonne nuit réparatrice et d’un bon repas . Nos vélos sont eux aussi bien bichonnés, entreposés dans une salle de restaurant réservés à des séminaires !

15 avril
Nous quittons l’eurovelo5 à Mulhouse. Cette piste de 3200 km débute  à Canterbury (Royaume-Uni) et se termine à Brindisi (Italie).
L'itinéraire en Alsace alterne entre voies ferrées reconverties, ancienne voie romaine et petites routes à travers les vignes. Depuis la porte sud du vignoble, nous rejoignons Mulhouse véritable vitrine de l'industrie Alsacienne pour poursuivre sur l’eurovélo6 jusqu’à Besançon. 
Nous croisons Thorve d’origine allemande, mosellan d’adoption et très sympathique.Il fait du cyclotourisme depuis l’âge de 14 ans. Cette fois-ci c’est en VTT qu’il a fait une grande boucle en passant par le centre de la France, le Haut-Jura… 
Il a fait le tour du monde à vélo avec une incursion en Amérique latine. Il est déjà allé plusieurs fois en Norvège et jusqu’au Cap-Nord également. Quel plaisir d’échanger avec lui sur cette passion commune. Il me donne quelques informations. Si lui-aussi était inquiet pour la longue traversée sous la mer par le tunnel conduisant à l’île du Cap-Nord, il s’est avéré que  ses craintes étaient injustifiées. Cela me rassure aussi, car ce tunnel est ma « bête noire ».
Aujourd’hui nous avançons vite ! Il s’avère que le vent du Nord nous aide dans notre progression.
Nous arrivons en milieu d’après-midi à Colombiers-Fontaine après avoir parcouru 85 kilomètres sans difficulté.

16 Avril 2022
Tout à changé en 10 jours. Nous parcourons en sens inverse la vallée du Doubs. Le temps est ensoleillé. La nature s’est réveillée. Le soleil a chatouillé les arbres, les bourgeons ont éclaté et les tiges se sont couvertes de nouvelles feuilles d’un vert tendre.
Les fleurs colorent la nature. L’herbe est jeune et neuve d’un joli vert. 
Les Montbéliardes nous regardent passer.
La bise nous pousse fortement en avant et nous donne l’impression d’avoir accompli une prouesse de vitesse à notre arrivée à Besançon.
Nous sommes heureuses, ivres de liberté, ravies  d’avoir accompli ensemble ce tour d’Alsace à vélo. 
Chantal est enthousiaste, prête à recommencer une nouvelle escapade, elle est une bonne compagne de route.
En ce qui me concerne ce fut aussi un  excellent entraînement pour mon  prochain voyage. Je pars seule le 15 mai pour un long voyage de 6 000 km pour une durée de trois mois. 
Je suis très satisfaite de mon nouveau vélo « Farrahd ». Je dois néanmoins encore alléger mes bagages, cela compensera le poids relativement lourd de cette bicyclette. 
La tente UL Vaude est parfaite. 
Mon duvet de plumettes (- 11) n’est pas suffisamment chaud.
Mon nouveau GPS Garmin 830 n’arrive pas à fonctionner. J’ai mis plus d’une trentaine d’heures pour intégre...