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Home Sweet Home : bikepacking et parapente dans les Alpes

21 jours
600km
+19377m / -19280m
Anthony
Par Anthony
mis à jour 13 avr. 2023
3461 lecteurs
Coup de Coeur
Informations générales
Un vélo, un parapente, et trois semaines de voyage sans jamais s'aventurer à plus de 60 kilomètres de la maison : comment être dépaysé dans son jardin ?
Activité :
vélo de randonnée
 parapente vol-rando
Statut :
réalisé
Distance :
600km
DATE :
07/10/2019
Durée :
21 jours
Dénivelées :
+19377m / -19280m
Alti min/max :
719m/2910m
Mobilité douce
du pas de la porte au pas de la porte
Toutes les sections GPX , KML

Home Sweet Home : bikepacking et parapente dans les Alpes

Les étapes :

1
mise à jour : 13 avr. 2023
Christian Bobin affirme que “le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles” . Peut-on vraiment être dépaysé sans partir loin ? Tel un explorateur de jardin, j'ai voyagé à vélo et parapente, pendant 3 semaines, sans jamais m'aventurer à plus de 60 km de chez moi. Ce petit périmètre, que je croyais connu, a donné une merveilleuse réponse.

Ouvrir sa porte, enfourcher son vélo chargé du simple poids de la liberté – une maison et un aéronef, tout simplement –, partir pour un voyage aux mille découvertes sur terre et dans les airs, et atterrir à la maison. Home Sweet Home.

Ce voyage a donné lieu à mon tout premier film. En voilà le teaser.
2
mise à jour : 12 oct. 2021
Ce n’est ni par fidélité ni par nécessité que j’encense la beauté des environs. Regarder avec un œil neuf exerce à apprécier ce que l’on a. Bien piètre élève en la matière, c’est pour moi un défi de tous les instants, un contrepied de la lassitude en somme. Cette volonté, je la dois au plaisir de prendre des photos. Une forme d’expression dans laquelle la destination seule ne suffit pas à faire d’un cliché une œuvre. A contrario, j’applique plutôt ce conseil : « de la contrainte naît la créativité ». Cette maxime s’applique dans tout domaine où l’imagination est prépondérante, a fortiori dans nos voyages. Ma contrainte – si j’ose l’appeler ainsi – est toute trouvée : ne pas partir loin.

La chasse à la routine est un lieu commun chez tous les voyageurs de France et de Navarre. Cependant, même sans esprit guerrier, ne dit-on pas que la fuite est l’arme du lâche ? Gardons-nous d’indexer l’émerveillement sur l’éloignement, et adoptons le regard d’un étranger en visite dans nos contrées. Après tout, ne peut-on pas être dépaysé dans son propre pays ?
3
mise à jour : 12 oct. 2021
À vrai dire, j’ai l’impression de vivre depuis 10 ans dans le luxe. Celui-là n’est pas financier. Il est de pouvoir pratiquer toutes les activités que j’aime, dès le pas de ma porte. Comme il est aisé de toiser ceux qui, les pauvres riches, sombrent dans la possession. Ceux qui consomment sans réfléchir, étriqués qu’ils sont dans leur étroitesse d’esprit. S’ils savaient, ces béotiens, comme il est simple et gratuit de se ressourcer dans la nature.

En quoi mon attitude serait plus louable si, baigné dans ce luxe, je lui tournais le dos pour aller chercher là-bas, loin, une herbe plus verte. Un décor plus somptueux. Ne cédé-je pas aux mêmes sirènes du toujours plus ?

On se console en se murmurant que l’on consacre du temps à l’exploration des alentours. À qui veut bien l’entendre, on ne tarit pas d’éloges sur tel endroit voisin que l’on visite chaque année, le temps d’un bivouac. Chaque week-end, on se gave de sorties locales, s’écriant notre surprise de ne voir personne dans ce vallon sauvage, à deux pas de la maison. De surcroît, ces déconnexions temporaires ont la cote, elles sont une bouffée d’oxygène dans des rythmes de vie étouffants. Fi du smartphone, fi de la 4G, fi de l’aventure au bout du monde. Le temps d’une journée voire d’une nuit, la micro-aventure a le vent en poupe.

Toute cette gymnastique valide notre consommation raisonnée, à l’instar de notre régime alimentaire locavore. On coche ces comportements vertueux au quotidien. Toutefois, cette [...
4
mise à jour : 12 oct. 2021
On affirme souvent connaître son jardin comme sa poche. Paradoxalement, plus le temps passe, moins j’ai l’impression de le connaître, ledit jardin. L’explorer me procure la même sensation que l’apprentissage : plus on maîtrise un domaine, plus on réalise tout ce qui reste à apprendre. Répondez à une question et vous en trouverez deux nouvelles.

Combien de globe-trotteurs, après moult pérégrinations, rentrent convaincus que le bonheur se trouve dans leur jardin ! J’aime à penser que l’on peut s’emparer de cette conclusion sans passer par l’exploration individuelle (souvent carbonée !) des quatre coins de la planète.

Mais revenons en arrière. Enfants, tout juste bipèdes, nous explorions pas à pas les alentours. La découverte était progressive, le « loin » ne s’atteignait qu’après avoir accédé au « un peu moins loin ». Toute notre éducation adopte le même processus itératif, étape par étape. Et voilà qu’adultes, pleins de belles volontés, nous brûlons du pétrole et grillons des étapes, pour étancher notre soif de découverte devenue prégnante. Au point d’en oublier que là, tout près, il y a déjà tant de choses dont nous surestimons notre connaissance. À commencer par la richesse de notre jardin, et tous les secrets qu’il recèle !
5
600km
+19377m / -19280m
mise à jour : 12 oct. 2021

Le matériel

Bien que secondaire, un matériel judicieusement choisi est une des clefs pour mélanger deux activités au sein d’un même voyage. Dans de tels terrains alpins, certains compromis doivent être réalisés pour préserver le plaisir de chaque activité : VTT, marche et vol, sans favoriser l’une au détriment de l’autre.

Pour y parvenir, mon approche est minimaliste : certains objets sont allégés, d’autres simplement supprimés. Sans entrer dans le détail du modèle de brosse à dent choisi ni du nombre de slips emportés (indice : peu), je vais m’attarder sur quelques choix qui me semblent primordiaux dans cette démarche.

VOLER
Mon parapente est une Run&Fly 16 de Dudek. C’est une aile mono-surface de moins d’un kilogramme : 986g précisément ! Bien entendu, elle fait davantage de compromis que la UFO 18 que j’avais utilisée en Normandie, notamment avec un plané assez dégradé. Mais elle est si compacte qu’elle se fait pardonner : moins de 10L bien pliée.

La sellette est une Supair Everest. En matière de sellette string, ce n’est pas ce qui se fait de plus léger sur le marché (320g), mais j’apprécie le gain de confort en contrepartie : lors d’un tel voyage, le corps est un peu plus fatigué, le sac à dos un peu plus lourd, et je trouve que l’Everest soutient bien mieux le dos et les épaules. Un choix que je recommande volontiers.

Ainsi, tout le matéri...