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Traversée des Pyrénées

28 days
853km
+52271m / -48808m
Par Runner Gatinais
publié hier
30 lecteurs
Informations générales
Après avoir rejoint Hendaye en vélo en avril-mai, me voilà de retour pour traverser les Pyrénées en mode rando par le GR10
Un gros programme en respective avec environ 900km et 550000m D+
Activité :
tekking/hiking
Statut :
done
Distance :
853km
DATE :
6/23/25
Durée :
28 days
Dénivelées :
+52271m / -48808m
Alti min/max :
4m/2913m
Eco travel
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
Possible with bus
Download tracks and waypoints for the whole guidebook GPX , KML

Traversée des Pyrénées

Les étapes :

1
39km
+1985m / -1903m
updated : 02 Aug
Hendaye à Sare : faux départ et kilomètres en trop

La grande traversée des Pyrénées commence. J’ai passé la nuit à l’auberge de jeunesse d’Hendaye, fraîchement ouverte, encore un peu en rodage. À 6h30, petit déjeuner rapide, puis à 7h, je m’élance. Le sac est prêt, les jambes encore hésitantes.
Il faut d’abord retrouver la trace du GR10. Une fois sur le bon chemin, le début est doux, presque accueillant. Je passe Biriatou, les montées et descentes s’enchaînent tranquillement. Les premiers pottocks, ces petits chevaux basques, apparaissent, libres et indifférents. Le col d’Ibardin se profile.
Et là, première erreur : je prends vers le sud. Un aller-retour gratuit, 1,5 km dans les jambes pour rien. Je traverse les bentas du col, ces petites boutiques typiques, et m’arrête pour le déjeuner. Un sandwich, classique, efficace.
La suite traverse une grande forêt, fraîche, traversée par un ruisseau. Puis deuxième erreur : je devais quitter le GR10 pour rejoindre les crêtes menant à la Rhune. Mais je reste sur le balisage. La Rhune est bien en ligne de mire, mais le détour est long. Très long. J’ai le chic pour rallonger les étapes.
L’ascension de la Rhune est raide, malgré ses modestes 905 m. Le sommet est noyé dans les nuages, pas de panorama aujourd’hui. Je m’accorde une pause, grignote, bois un cola. Le corps réclame du sucre, l’esprit un peu de répit.
Je repars vers ...
2
41.6km
+2250m / -2185m
updated : 02 Aug
De la Rhune à Iparla : orages en approche et crêtes en feu

Départ à 7h30 du bivouac, après avoir fait sécher partiellement le tarp et avalé un petit déjeuner rapide. La météo annonce des orages : il faut revoir les plans. Deux options se dessinent — Bidarray ou, plus ambitieux, Saint-Étienne-de-Baïgorry. On ajustera en cours de route.
La première partie jusqu’à Ainhoa est tranquille. Quelques grondements de tonnerre au loin, des averses légères, rien d’inquiétant. À Ainhoa, pause bien méritée : jus d’orange et croissant. Le corps remercie.
Puis vient le col des Veaux, première vraie difficulté du GR. Avant cela, le sentier m’emmène devant la chapelle Notre-Dame de l’Aubépine et son calvaire. L’ambiance est étrange, entre soleil et nuages qui filent. La montée est raide mais le chemin reste praticable.
Au col routier, la pente se durcit. Je longe la frontière, contourne l’Artzamendi en passant par le col de Mihatché, puis celui d’Artzatey. La descente vers Bidarray est technique, longeant les falaises. Des rapaces planent au-dessus de moi, portés par les thermiques. Le corps fatigue, la tête rêve.
J’arrive à Bidarray vers 14h, rincé. Tout est fermé sauf un bar-restaurant. Je m’installe, commande un diabolo fraise, puis un cola. Le temps passe, j’attends l’ouverture du Spar et du gîte à 16h.
Vers 15h, Baptiste, rencontré la veille, réapparaît. On discute météo. Mau...
3
18.1km
+1137m / -1129m
updated : 02 Aug
Détours, crêtes et orteil cabossé

Départ tardif ce matin, à 9h. La journée semble tranquille sur le papier : 18 km et 1000 m de D+. Mais la gérante du gîte m’a prévenu : le début pique un peu.
Effectivement, dès la sortie de Saint-Étienne-de-Baïgorry, ça grimpe sec. Un parcours de trail en kilomètre vertical est balisé ici. L’ambiance est donnée.
J’avais prévu de contourner l’Oylarandoy par l’est, mais fidèle à mes habitudes, je suis les balisages rouge et blanc… et me retrouve à grimper dans une mer de fougères, sur un sentier à peine visible, large de 20 cm. Et comme j’aime les détours, je me trompe encore. Résultat : je fais le sommet. Juste pour le plaisir d’ajouter du D+ non prévu.
La descente vers le col routier de Leizarre est plus douce. Je fais le plein d’eau à une source bienvenue. Ensuite, le GR10 suit la route. Ça monte, mais ça passe bien.
Au col d’Urdanzia, c’est le début de l’ascension du Mendimotcha, puis du Mendibeltza, et enfin du Mendikoa (ou Menhoa selon les cartes). Une montée régulière, agréable, jusqu’à un peu plus de 1000 m d’altitude. Là-haut, le panorama est superbe malgré un ciel menaçant. Des chevaux en liberté, des rapaces qui planent. C’est sauvage, vivant.
Je tente de manger un peu, mais rien ne passe. Je commence la descente, raide au début, puis plus douce sur une piste. Ensuite, c’est 4 à 5 km de route goudronnée, en plein cagnar...
4
28.4km
+1858m / -1030m
updated : 02 Aug
Vers Okabé, entre fougères, cromlechs et forêt d’Iraty

Départ du gîte de Saint-Jean-Pied-de-Port. La nuit a été courte : les premiers réveils ont sonné à 4h30, et bien sûr, la discrétion n’était pas au programme. Un bon petit déjeuner plus tard, je me lance dans cette nouvelle journée.
Je traverse la ville en passant par la porte Saint-Jacques, puis par Caro. Pas de difficulté pour l’instant, mais à la sortie du village, le chemin quitte la route pour grimper dans un champ. Près de 3 km à 12 %, à travers les fougères. Typique du Pays basque.
Je rejoins une route goudronnée. L’ancien GR10 descendait par là, mais le nouveau parcours fait un détour de deux heures. Ma montre m’indique de prendre la descente. La journée est déjà bien chargée, alors je file directement vers Estérencuby.
Pause ravitaillement à Estérencuby, histoire de reprendre des forces. Là, je croise quatre copains tourangeaux venus faire un bout du GR. Ils partent devant, mais je les rattrape dans la longue montée, en partie sur goudron.
Après un replat, on atteint un col à cinq. Je profite de l’occasion pour manger mon sandwich. Mes compagnons m’offrent gentiment du fromage de brebis, mais ne s’arrêtent pas. Je repars seul vers une descente de 3 km pour rejoindre un ruisseau.
À partir de là, les choses sérieuses commencent. Une première montée de 2 km à 19 %, bien raide, me mène ...
5
35.6km
+1876m / -1609m
updated : 02 Aug
Hors GR, crêtes frontalières et quête d’eau

Départ de la zone de bivouac près d’Iraty. La nuit n’a pas été terrible : froid, humidité, réveils fréquents. Le petit déjeuner est expédié, le repli du matériel trempé prend du temps. Il est déjà tard quand je me mets en route.
Aujourd’hui, je quitte le GR10 pour explorer quelques sommets frontaliers. Je m’enfonce dans la forêt d’Iraty, ou du moins une partie, mais la trace GPS est difficile à suivre. Je finis par me rabattre sur un itinéraire de la HRP.
Je passe le lac d’Iraty, puis les chalets, où une somptueuse mer de nuages m’accueille. Je profite de ce passage pour refaire un vrai petit déjeuner et prendre un peu de ravitaillement. Direction la frontière.
À l’approche, ça grimpe sévère. L’objectif est le pic d’Orhy, à 2017 m. Je passe d’abord un sommet satellite, le Lazpigain à 1765 m, en longeant une crête un peu acérée. Là, je réalise que faire le sommet seul, sans personne autour, c’est risqué. Il faut remonter une brèche, suivre une crête… Je décide de redescendre et de contourner l’Orhy. Sage décision, mais gros détour.
Je descends à travers des éboulis sur des pentes raides, sans véritable chemin. Quand la pente s’adoucit, le sentier disparaît complètement. Je dépense beaucoup d’énergie pour rejoindre la route goudronnée menant au Port de Larrau. Il fait chaud, l’eau commence à manquer.
Deux options : descendre à Larrau pour finir la journée, ou tenter de rejoindre la cabane de C...
6
41.1km
+1847m / -2264m
updated : 02 Aug
Gorges, cols et sprint final vers Lescun

Réveillé avant même que le réveil ne sonne. Petit déjeuner express, encore une fois. Je trouverai bien de quoi compléter plus tard. Les deux Nantais sont déjà partis depuis 5h30.
Je remonte rapidement à la bergerie, 200 m plus haut, pour un brin de toilette et refaire le plein d’eau. Premier objectif du jour : rejoindre Sainte-Engrâce. Le début du parcours se fait sur le goudron, parfait pour s’échauffer. Une descente de près de 10 km m’attend.
J’alterne route et chemin, puis sur une portion de route que je viens à peine de rejoindre, le berger de la veille passe en voiture. Il me propose de me descendre jusqu’à Sainte-Engrâce - La Caserne. J’accepte volontiers : 4 km de descente économisés.
Il me dépose devant l’épicerie. J’en profite pour me ravitailler : sandwich, fruits pour ce midi, quelques abricots et un jus d’orange sur place. Je repars ensuite vers les gorges de Kakuetta, en suivant la route sur 2 km jusqu’à retrouver les marques rouge et blanche du GR10.
Quelques hectomètres plus loin, je retrouve mes deux compagnons nantais. On va faire un bon bout de chemin ensemble. On attaque une portion forestière, plutôt plane au départ. On se faufile entre d’énormes rochers, une végétation dense, presque tropicale. L’impression d’avoir changé de pays.
Le chemin s’élève peu à peu, direction la grotte de V...
7
30.1km
+2338m / -1226m
updated : 02 Aug
Le chemin de la Mature et la rencontre avec Jean-Pierre

Après un petit déjeuner rapide, je pars seul du camping. Pierre et Damien ne sont pas encore prêts. La journée s’annonce prometteuse : le mythique chemin de la Mature et l’arrivée dans la vallée d’Ossau, avec son célèbre pic.
Le début est doux, une légère montée, puis le sentier s’aplanit tranquillement. Quelques kilomètres d’échauffement, puis la première vraie montée arrive, à travers les fougères. Il fait assez doux ce matin, et l’ombre de la montagne rend l’ascension agréable.
La pente s’accentue en forêt, avec quelques passages plus techniques. Puis vient la descente, toujours en forêt, en slalomant entre les arbres. À la sortie, le spectacle est saisissant : face à moi, le pic du Midi d’Ossau, majestueux, reconnaissable entre mille. Il faisait partie des incontournables de cette traversée, et le voir là, sous mes yeux, me tire un sourire. Presque une émotion.
Je poursuis la descente vers Borce, à travers pâturages, bois, puis une belle portion ensoleillée au milieu des fougères. À Borce, je prends de l’eau fraîche à la source du village, puis un remontant à l’auberge.
Je repars sur le GR vers Etsaut, où je m’arrête pour déjeuner sur une aire de pique-nique. Devant moi, un panneau indique le chemin de la Mature. Après une salade de riz et un sandwich, je repars sous une chaleur écrasante. Sans doute la ...
8
31.3km
+1593m / -2243m
updated : 02 Aug
Lever de soleil sur l’Ossau et ascension vers la hourquette d’Arre

Le réveil n’a même pas le temps de sonner que je suis déjà debout. Réveillé à 5h30, sans humidité cette fois, j’en profite pour plier le campement. Direction le refuge pour un petit déjeuner. En attendant le service, prévu à 7h (pas très matinal pour un refuge), je prends le temps de photographier l’Ossau au lever du soleil. Un moment suspendu.
À 7h15, je me lance dans la descente. Je passe successivement les lacs Gentau, Miey et Roumassot, avant de plonger en forêt et d’atteindre le barrage de Bious Artigues en un peu plus d’une heure.
La descente se poursuit par la route, puis un sentier jusqu’à Gabas. Après la traversée du gave de Brousset, près d’Artouste, le chemin remonte doucement à travers la forêt. Je cueille quelques fraises des bois et myrtilles : un vrai régal.
Le sentier devient plus escarpé à l’approche de la corniche des Alhas, dans le vallon de Soussouéou. Ça grimpe fort, mais heureusement je suis à l’ombre. Je croise un couple qui s’apprête à faire du canyoning dans le gave.
La montée continue, raide, très raide par moments. Les arbres se font plus rares, la température monte. Enfin, j’arrive sur le plateau de Cézy, dominant la vallée sauvage du Soussouéou. Mais ici, pas d’ombre. Le soleil tape fort.
Au loin, j’aperçois des randonneurs. En m’approchant, je retro...
9
35.1km
+2458m / -2449m
updated : 02 Aug
Orage sur l’Ilhéou et descente précipitée vers Cauterets

Après le bon repas de la veille et une nuit réparatrice, je repars de bon pied. Objectif du jour : rallier Cauterets. Une belle distance à parcourir.
Je décolle à 6h20, direction le col de Tortes à 1799 m. Une montée directe pour bien commencer la journée. Puis une descente herbeuse me mène à une route que je traverse pour rejoindre un nouveau sentier. Ici, je change de département : je quitte la Nouvelle-Aquitaine pour entrer dans les Hautes-Pyrénées.
Je poursuis à travers le cirque du Litor, mais je perds rapidement la trace du GR10. Je coupe à travers champs, un peu au jugé, et après quelques belles pentes, je retrouve le sentier au col de Saucède (1525 m).
La descente, sans difficulté, m’emmène à Arrens-Marsous. Pause bienvenue. Mes deux compagnons de GR ont environ 45 minutes d’avance, eux aussi se sont arrêtés ici.
Je repars vers Estaing et son lac. La sortie d’Arrens grimpe bien, puis le dénivelé s’adoucit, voire descend jusqu’au bord du lac. Là, je retrouve Damien et Pierre, en pleine pause déjeuner. J’en profite pour faire de même et discuter un peu.
Mais la météo annonce des orages dans l’après-midi. Il ne faut pas traîner. La dernière difficulté du jour nous attend : le col d’Ilhéou, à 2242 m.
Le sentier s’élève d’abord en forêt, raide mais ombragé. Puis, à la sortie des arbres, la pente se calme. Un long passage plat permet de récupérer, jusqu’à la traversée du gave d’I...
10
30.7km
+1911m / -1192m
updated : 02 Aug
Hourquette d’Ossoue, grêle et bivouac dans les nuages

Après une bonne nuit de repos, une grosse journée m’attend. Mon objectif : rejoindre les granges d’Holle, près de Gavarnie. Mais plusieurs incertitudes planent. Pierre a été malade toute la soirée, il est encore faible. Et la météo annonce de nouveaux orages dans l’après-midi.
On quitte l’appartement en empruntant le chemin Demonzet pour rejoindre la Raillère, puis le chemin des cascades jusqu’au pont d’Espagne. On fait plusieurs pauses pour que Pierre récupère. L’occasion de prendre quelques photos et vidéos.
Arrivé au pont d’Espagne, je prends un jus d’orange en attendant mes deux compagnons, qui arrivent 15 minutes plus tard. Ils m’annoncent leur plan : rejoindre le refuge des Oulettes pour se reposer. On va donc se séparer après plusieurs jours de marche ensemble.
Je repars seul, direction le lac de Gaube. Je connais bien ce chemin maintenant. En 40 minutes, j’atteins le lac, étonnamment calme. Je le longe par la droite, puis suis le gave de Gaube. Le sentier grimpe par endroits, mais rien de méchant.
J’arrive sur le plateau des Oulettes. Je sais qu’une montée raide m’attend pour atteindre le refuge, mais cette fois, je la trouve plus facile qu’en mai. J’arrive au refuge des Oulettes vers 13h. Le ciel est incertain, mais pas menaçant. Je mange mon sandwich, vide un coca, puis demande à la gardienne les pré...
11
27km
+786m / -1701m
updated : 05 Aug
Mer de nuages, jambes lourdes et retour à Cauterets

Après une nuit compliquée, sans vrai sommeil réparateur, je prends mon petit déjeuner sous le tarp. Pas envie de sortir du duvet. Tout est humide, le tarp dégouline. Je réorganise mon sac tant bien que mal. Le ciel est gris, et moi, je ne suis pas au mieux.
Je descends la piste rejointe la veille. En contrebas, une mer de nuages recouvre Gavarnie. L’ambiance est belle, mais je sens que l’énergie n’est pas là. La descente est morose, les jambes traînent.
En bas de la piste, je bifurque à gauche vers le plateau de Saugé. Ça grimpe sans relâche. La journée, censée être tranquille, s’annonce plus rude que prévu. Heureusement, la vue me redonne un peu de baume au cœur : au-dessus de la mer de nuages, le cirque de Gavarnie émerge comme une île. Magique.
Le plateau est long, entre 1600 et 1900 m d’altitude. Je reste au-dessus des nuages, mais ça monte, ça descend, puis ça remonte encore. Je commence à en avoir plein les jambes.
Enfin, j’amorce la descente vers la centrale hydroélectrique de Pragnères. Forêt, estives, puis à nouveau forêt. La fin se fait sur la route, jusqu’à Pragnères, puis Sia.
Je pense que le plus dur est derrière moi. Erreur. À Sia, ça grimpe encore. Et le manque d’énergie se fait sentir. Pour couronner le tout, la pluie s’invite. Encore.
J’arrive à...
12
28.4km
+2055m / -941m
updated : 05 Aug
Orage, Néouvielle et fin de portable

Après une journée de repos, je repars depuis Luz-Saint-Sauveur, non pas du pont Napoléon où je m’étais arrêté, mais un peu plus haut, au château Sainte-Marie. Le ciel est couvert, et des orages sont annoncés en début d’après-midi.
Le chemin grimpe directement vers les ruines du château médiéval. Et comme souvent, je me trompe de sentier dès le départ. Demi-tour. Les balises me guident ensuite à travers plusieurs petits villages du Pays Toy : Viella, Saint-Justin, jusqu’à Barèges, le tout ponctué de petites montées.
De Barèges au pied du Tourmalet, le chemin est plutôt simple. Mais progressivement, ça grimpe, et l’air devient électrique. Vers 10h, les premières gouttes tombent, suivies d’une vraie pluie. Un éclair, puis un puissant coup de tonnerre. L’orage est là.
Les sentiers se transforment en ruisseaux. Pendant près d’une heure, je marche sous des trombes d’eau, sans aucun abri. Trempé, je finis par atteindre le refuge d’Aygue Cluses vers midi. Il ne pleut plus, et je commence même à sécher.
Autour du refuge, plusieurs personnes portent des dossards. Il s’agit d’un concours rando-pêche : trois jours à parcourir les lacs du Néouvielle, en cumulant les centimètres des prises pour établir un classement. Original.
Je prends quelques infos météo : orages annoncés vers 15h. Je repars rapidement, direction le col de Madamète. La réserve naturelle du Néouvielle est superbe : pins, rhododendrons, lacs partout, et...
13
21.6km
+1925m / -716m
updated : 02 Aug
Téléphone HS, cabane convoitée et soirée partagée

Départ du refuge de l’Oule après le petit déjeuner à 7h. Enfin… faux départ : j’ai oublié la GoPro. Demi-tour après 500 mètres. Je repars pour de bon, direction le col du Portet, hors GR10. Objectif de la matinée : rejoindre Saint-Lary avant midi pour acheter un nouveau téléphone.
La montée est raide au départ, puis je remonte tranquillement les pistes de ski jusqu’au col. Une nouvelle mer de nuages recouvre Saint-Lary. Là-haut, je croise deux rando-pêcheurs qui terminent leur concours. Je leur demande s’ils peuvent me déposer à Saint-Lary en voiture. Ils acceptent sans hésiter.
Ils me déposent à Bourisp, près du Carrefour Montagne. Pas de téléphone à vendre. Pas de chance. Prochaine opportunité : demain à Luchon. Je passe à l’office de tourisme pour passer un coup de fil et rassurer la famille, sans nouvelles depuis plus de 24h. Tout va bien.
Après un aller-retour de 2 km entre l’office et le Carrefour, je repars sur le GR10. J’en profite pour acheter une carte de la traversée des Pyrénées. On ne sait jamais.
La montée vers le col d’Azet (ou presque) n’est pas passionnante. Le sentier est moyen, la vue aussi. Au col, des aires de décollage pour parapentes et une belle vue sur Loudenvielle et Germ.
Germ est juste en face, mais il faut descendre toute la vallée jusqu’à Loudenvielle pour y remonter. La descente est rapide. Comme je suis en avance, je m’accorde une pause : glace et coca. Rem...
14
28.5km
+2047m / -3032m
updated : 02 Aug
Jour de brume et de lumière – Vers le lac d’Ôo

Après une soirée agréable et un repas léger, je quitte la cabane un peu avant 7h. L’air est frais, le ciel encore pâle. Pas le temps de s’échauffer : il faut grimper directement le Couret d’Esquierry et ses 2,6 km de pente à 28 % – du moins, c’est ce que ma montre m’annonce.
La montée est longue, raide, et le sentier étroit. La végétation est dense, gorgée d’humidité. Très vite, mes pieds sont trempés, chaque pas s’accompagne d’un petit bruit de succion dans la boue. Pourtant, la vue est sublime : les premières lueurs du jour caressent les crêtes, et la vallée s’éveille dans un silence presque sacré.
Une fois en haut du Couret, je change de vallée et redescends une bonne partie de ce qui a été monté. C’est le lot quotidien de chaque GRdiste : les montagnes ne se laissent pas traverser sans effort. La fin de la descente se fait à travers une petite forêt, où l’odeur de mousse et de bois mouillé enveloppe le chemin. J’arrive aux granges d’Astau. Petite pause bien méritée, et un petit déjeuner plus consistant que celui avalé à la cabane : crêpes tièdes, jus d’orange frais, et un morceau de fromage au goût bien prononcé.
Je repars à la quête des balisages blanc et rouge, sous un soleil franc. Direction un spot que je voulais voir depuis longtemps : le lac d’Ôo et sa fameuse cascade. La montée se fait bien, à travers les arbres. L’air est doux, chargé de l’od...
15
27km
+1735m / -1804m
updated : 03 Aug
Entre crêtes et frontières

Quelle nuit. Le confort a un prix, certes, mais le sommeil réparateur n’a pas de tarif fixe. Et ce matin, c’est un petit déjeuner royal qui m’attend : viennoiseries dorées, fruits frais, chocolat chaud… De quoi remettre les jambes en marche avec le sourire.
Je pars vers 8h, sous un soleil éclatant. Ça change tout. Le début du parcours est doux, presque plat, comme une mise en jambe bienveillante. Après trois kilomètres, la pente s’invite, direction Artigue. En chemin, quelques échappées visuelles sur les géants frontaliers : le Grand Queyrat, le Perdiguère, et même l’Aneto, sommet suprême des Pyrénées. Le panorama est à la hauteur de l’effort.
À Artigue, le répit est bref. Un passage plat, puis ça grimpe à nouveau. Les montées sont franches, mais régulières — le genre de pente qui permet de trouver son rythme. Le paysage aide aussi : bruyères en fleurs, lumière rasante, et cette sensation d’être suspendu entre deux mondes.
Je longe la frontière espagnole sur une longue portion. Du col des Taons de Bacanère, perché à 2192 m, jusqu’aux crêtes de Cigalères, je passe plusieurs bornes frontalières, témoins muets d’un tracé ancien. Le vent souffle par rafales, les crêtes s’étirent, et le sentier suit leur ligne avec obstination.
Au col d’Esclot Aoû, la descente commence. Elle sera longue, jusqu’à Fos. Le profil de l’étape est limpide : une mo...
16
29km
+2873m / -1794m
updated : 03 Aug
Trois cols, un lac, et des myrtilles

Le petit déjeuner au gîte de Fos est copieux, réconfortant. De quoi affronter une journée qui s’annonce dense : trois cols, 3000 m de dénivelé positif. Le départ se fait à 7h40, sous un ciel dégagé. Direction Melles, en douceur.
Les huit premiers kilomètres se déroulent tranquillement sur l’asphalte. Puis les balises m’invitent à quitter la route pour plonger dans la forêt. Les pentes se redressent, le souffle se cale. Objectif : le col d’Aueran, perché à 2176 m.
La forêt laisse place à un faux col, puis à un plateau de tourbières. Quelques passerelles en bois jalonnent le chemin, comme des traits d’union entre les tourbières. Non loin, la cabane d’Uls. Mais le sentier grimpe encore, jusqu’au Pas de Bouc, avec une vue spectaculaire sur l’Aneto et les sommets de plus de 3000 m qui l’entourent.
L’arrivée au col d’Aueran marque le passage en Ariège — terre de l’ours. La descente vers le lac d’Arraing est rapide, presque fluide. Le refuge Jacques Husson m’accueille pour une pause bien méritée : omelette, coca, et un hélicoptère qui frôle la surface du lac. Une gardienne m’explique que c’est EDF, propriétaire du barrage.
Je repars, repu, vers le barrage. L’hélico revient, récupère du personnel. Maintenance, sans doute. De l’autre côté du lac, le chemin grimpe à nouveau. Raide, en lacets, sous un soleil qui cogne. Quelques rapaces planent au-dessus des crêtes, indifférents à mon effort.
Le deuxième col du jour offre une vue s...
17
29.8km
+1999m / -2788m
updated : 03 Aug
Trois cols hier, deux cols aujourd’hui, et des pieds qui tirent

Une nuit en cabane, c’est toujours mieux que sous le tarp. Mais ce n’est pas encore le grand luxe. Le réveil sonne à 6h40. Préparation du sac, brin de toilette sommaire, petit déjeuner rapide. À 7h40, je suis sur le sentier.
Justine descend avec moi, les lacets s’enchaînent. On échange quelques mots, puis je lui souhaite une belle journée. La descente terminée, la montée s’annonce sans transition. Première difficulté du jour, longue, raide, et la nuit moyenne se fait sentir dans les jambes.
Petite pause à la cabane de Besset. Le soleil tape déjà fort, l’air est lourd. Le chemin contourne le Tuc du Coucou, passe le col de Part, puis remonte encore un peu avant d’amorcer la descente. À l’une des nombreuses cabanes — sans doute celle de l’Artigue — je trouve de l’eau. Remplissage des gourdes, rafraîchissement bienvenu.
La descente est claire, le chemin bien tracé. J’en profite pour prendre quelques raccourcis. Puis c’est l’arrivée au Pla de la Lau et à la maison du Valier. Ravitaillement express à l’épicerie : barres de céréales, compotes. Et pour le repas, une gaufre et un coca. Simple, efficace.
Je repars. Le chemin est difficile à repérer au départ, mais une fois les balises retrouvées, je m’élance. Enfin… doucement. La pente est raide, les lacets serrés. L’enthousiasme se calme vite.
Sorti de la forêt, le sentier devient étroit, la végétation dense. Il faut se frayer un passage. Je passe la c...
18
33.2km
+1801m / -1692m
updated : 03 Aug
Plateau, col, et chemin boueux

Une bonne nuit de récupération, et déjà le corps répond mieux. Le moral aussi. Aujourd’hui, une seule montée majeure à franchir, presque 2000 m d’altitude, et les 5 km à rattraper de la veille.
Les dix premiers kilomètres se déroulent sur le goudron. L’allure est rapide, presque mécanique. Je sens que je vais pouvoir recoller au programme. J’entre dans la forêt domaniale de Seix. Ma montre annonce une montée de 9 km à 13 % de moyenne. Rien de nouveau, mais ça reste long.
Heureusement, la première partie longe la rivière, avec un dénivelé plus doux. Je me doute que ça va se corser. Vers 1500 m, j’atteins un plateau facile à traverser, avant de replonger dans la forêt. Et là, changement de ton : grands lacets, pentes plus sévères, et un tapis de feuilles mortes qui absorbe les pas.
Sorti de la forêt, le sentier se resserre. Il faut se frayer un passage dans la végétation dense. Une habitude, presque. Avant d’arriver à la cabane d’Aula, le chemin devient plus praticable. De là, on aperçoit le sentier qui grimpe vers le col, en larges lacets.
Je fais le plein d’eau avant d’attaquer la montée : pas d’ombre, il faut anticiper. Au col, la vue est saisissante. Devant, l’étang d’Arreau ; derrière, le Mont Valier, toujours majestueux.
La descente commence. Longue, sans grand intérêt. Entre piste, chemin, et portions de rout...
19
30.4km
+1976m / -2167m
updated : 03 Aug
Deux cols, un orage, et une cascade méritée

La nuit a été moyenne. Un ronfleur dans le dortoir, et c’est tout le rythme du sommeil qui se dérègle. Réveil à 6h25, départ à 7h10 précises. Pas de temps à perdre.
D’entrée, une belle montée pour se remettre en jambes, direction Rouzé d’en Haut. 2,6 km de grimpette, avec une attaque bien raide, dans la continuité de la veille. Puis la pente s’adoucit, et le souffle se cale.
Au col de la Serre du Cot, à 1546 m, un panorama s’ouvre sur les sommets. La descente vers Saint-Lizier d’Ustou s’annonce : 6,5 km à faire chauffer les cuisses et les genoux. Elle se déroule en forêt, sans trop de lacets cette fois. Un rythme plus direct, qui me convient bien.
Le GR10 emprunte ensuite une piste, puis une route par endroits. À Saint-Lizier, arrêt à l’épicerie près du camping : deuxième petit déjeuner, fromage, et un œil sur la météo. Orages annoncés vers 13h30.
Je repars à l’assaut du deuxième col du jour : le col d’Escots. Comme ce matin, l’attaque est franche, sans détour. Puis la pente devient plus raisonnable, malgré quelques passages bien raides. Je sors de la forêt, longe le pic de Fitté, et aperçois la station de Guzet-Neige. Quelques lacets plus loin, j’arrive au col.
Pause rapide au chalet de Beauregard pour manger et boire. Il est midi, le ciel est encore clément. Mais l’orage approche.
Je descends vers le cirque de Casiérens. L’ambiance devient lourde, presque apocalyptique. Les nuages s’amoncellent, l’orage gronde....
20
27.3km
+1526m / -1178m
updated : 03 Aug
Brume, étangs de Bassiès et auberge chaleureuse

Le réveil pique un peu ce matin. Le petit déjeuner est pris dans la chambre, en silence. À 7h15, je suis prêt à repartir.
Pour la première fois, je commence la journée en pantalon et veste de pluie. Une petite bruine flotte dans l’air, les nuages sont bas, le décor est feutré. Premier objectif : rejoindre la Coumebière. La montée débute en forêt, avec quelques raidillons pour réveiller les jambes.
Arrivé au parking, le soleil perce enfin. Les nuages restent accrochés plus bas, comme suspendus. Direction le Port de Saleix, à 1793 m, par cinq grands lacets bien tracés. Puis cap sur le Port de Bassiès, à 1935 m. En chemin, je passe l’étang d’Alate, discret mais charmant.
Au Port de Bassiès, le spectacle est grandiose : à gauche, les étangs de Bassiès ; au centre, le refuge ; à droite, le ruisseau d’Escale qui dévale le cirque granitique, dominé par la Pique Rouge de Bassiès. Quelques rapaces planent au-dessus, ajoutant une touche sauvage à ce tableau déjà magique.
La descente vers le refuge se fait sur un sentier transformé en ruisseau par la pluie de la nuit. Par miracle, mes pieds restent au sec. Pause boisson au refuge, remplissage des flasques, puis je repars vers les étangs.
Je traverse le secteur par une passerelle en bois. L’eau est omniprésente. Je passe l’étang du Pla de Font, le Majeur, le ...
21
32.5km
+2019m / -2048m
updated : 04 Aug
Soleil, cols en série, et un 14 juillet sans feu 

Le petit déjeuner est copieux, partagé dès 7h avec les randonneurs rencontrés la veille à l’auberge d’Edron. Dehors, le soleil brille déjà fort. Une belle journée s’annonce.
Grâce au raccourci de la veille, j’ai une demi-journée d’avance sur le plan établi à Cauterets. Deux options : m’arrêter à la cabane de Ballédreyt comme prévu, ou continuer pour capitaliser sur cette avance. Je laisse la décision au fil du chemin.
Sorti de l’auberge, je prends à gauche, direction le col de Grail. Mais avant ça, passage par le col de Risoul sur un sentier paisible. Puis viennent le col Esquerus, le col de Grail, et enfin celui de Lercoul. La descente vers Siguer est tout aussi tranquille. Je m’autorise même quelques foulées pour grappiller du temps.
À Siguer, arrêt au gîte pour un sandwich et un jus de fruit. Pause rapide, efficace. Je repars vers Gestiès, en montée. Le panneau annonce 40 minutes, j’en mets 20 malgré quelques passages raides. Puis direction le col de Gamel. Là, les choses se corsent : la montée devient plus raide à travers la forêt domaniale de Sem. Depuis Siguer, ma montre affiche 7 km de montée continue.
Au col, je bifurque à droite pour grimper vers le plateau de Montcamp. Fini la forêt, place aux estives et au plein soleil. Le sommet à 1905 m est visible, mais encore loin, j’y arrive vers 13h15. Pause sandw...
22
32.9km
+1969m / -1914m
updated : 05 Aug
Cervidés, crêtes et une mer de nuages pour le final

La nuit à la cabane de Clarans n’a pas été mauvaise — et ça mérite d’être souligné. Le réveil sonne à 6h, la journée s’annonce longue. Un peu avant 7h, je débute cette 22ème étape.
Première mission : retrouver le GR10 à 500 m. Et comme souvent, ça commence par un détour. Puis j’entame la montée dans la forêt. Chaotique serait un euphémisme. Ma montre perd le signal GPS, les balisages semblent absents ou invisibles, je suis un peu perdu. Je sors le téléphone pour me guider, et tant bien que mal, je retrouve le GR.
La montée est raide, la brume ajoute une ambiance presque mystique. Soudain, un bruit. Je m’arrête, à l’affût. Et là, surgit un cervidé — chevreuil, biche, peu importe — qui traverse le sentier comme une flèche et dévale la pente à une vitesse que même Kilian Jornet ne pourrait suivre.
Je reprends la montée, longue de 7 km selon ma montre. En sortant de la forêt, quelques raidillons persistent, puis la pente s’adoucit. Je passe devant la cabane d’Artaran, puis suis une piste tranquille. Un élevage de chiens de traîneau apparaît, puis le plateau de Bielle. J’espérais y prendre un vrai petit déjeuner, mais rien n’est ouvert avant 9h30. Il est 8h45. Tant pis, je repars, le ventre un peu déçu.
Les petites montées s’enchaînent jusqu’au col de Finestres, où une belle grimpette m’attend. Derrière, la descente est plus douce, ave...
23
36.5km
+2503m / -2028m
updated : 16 Aug
Du col de Besines au sommet du Carlit, une journée pour marquer le pas

Le réveil est un peu raide ce matin, quelques courbatures se font sentir. Petit déjeuner avalé, je démarre à 7h30, directement en montée. Le sentier suit la rivière Nabre, alternant paliers et ressauts. Ça monte, ça s’adoucit, puis ça grimpe à nouveau. Le rythme s’installe.
Un virage à droite me fait quitter la rivière, et là, la pente se durcit jusqu’au Porteille de Besines, à 2333 m.
La descente vers le refuge de Besines est plus douce. J’y fais une pause rapide avant de repartir vers le col de Coma d’Anyell.Ce col marque une transition importante : fin de l’Ariège, début des Pyrénées-Orientales. 
Le début est tranquille, mais les éboulis s’invitent sur la fin. Au sommet, la vue s’ouvre sur l’étang du Lanoux, le plus grand lac des Pyrénées. Impressionnant.
Je descends rapidement vers la cabane de Rouzet pour une pause repas. C’est ici que le choix se pose : suivre le GR10 ou emprunter la variante que j’ai préparé depuis quelques jours. L’envie de rejoindre Bolquère aujourd’hui est forte. Ce sera une grosse journée, mais je sais que je regretterais de ne pas tenter cette option.
Je quitte donc le GR10, longe le Lanoux, puis bifurque à gauche pour rejoindre la HRP. Direction le Carlit, sommet des Pyrénées-Orientales à 2921 m. L’approche se fait bien, quelques raidillons à passer. Mais en arrivant au petit étang de Forats, les choses sérieuses commencent : environ 2 km de pente ultra raide dans ...
24
30km
+1873m / -1521m
updated : 06 Aug
Courbatures, cols et un parfum de Méditerranée

Malgré une bonne chambre, la nuit n’a pas été simple. Une gêne apprait, mais le chemin continue. Petit déjeuner tardif au gîte, je pars à 8h40, un peu à contretemps.
Première mission du jour : trouver un distributeur. Une quête devenue presque impossible. Je descends à La Cabanasse, tente ma chance à la Poste — réservée aux clients. Mais l’épicerie locale accepte les retraits Crédit Agricole. Un peu élitiste, mais je suis sauvé.
Dès cette portion de descente, je ressens une gêne persistante. Rien de très technique, mais le corps ne suit pas comme d’habitude. Je poursuis vers Planès, puis attaque la montée vers le Plas de Cedelles à 1911 m. Heureusement, la forêt offre un peu de fraîcheur face à la chaleur du jour.
Le sentier redescend vers la rivière Riberola, que je longe d'un côté puis de l'autre avant d’arriver au refuge d’Orri. Pause repas, remplissage des gourdes, tentative de récupération. Mais la gêne s’accentue, et l’allure ralentit.
Je repars vers le col Mitja, à près de 2400 m. La montée est longue, et dans mon état, elle semble interminable. La chaleur n’aide pas. Au col, une grande descente m’attend, serpentée, vers le refuge de la Ras de la Carança. Je prends quelques raccourcis entre les lacets pour gagner du temps. La douleur est moins présente, ou peut-être est-ce l’effet de l’ibuprofène. Mais je sens bien que ce n’est pas le top.
Petite halte au refuge, puis je repars vers le coll del Pall. Av...
25
6.3km
+288m / -795m
updated : 06 Aug
Derniers pas, derniers doutes, et une pause nécessaire

Ce matin, ce n’est pas beaucoup mieux que la veille. La nuit n’a pas été réparatrice, et le corps ne répond plus comme il le devrait. Je décide de me rendre à Vernet pour trouver une pharmacie et tenter de me remettre d’attaque.
Je range mes affaires, grignote à peine, et prends le sentier à 7h40. Il y a 22 km pour rejoindre Vernet — ça risque de piquer.
Dès les premiers pas, l’allure est faible. Je sens que ça va être une galère sans nom. Quatre kilomètres de descente vers Mantet, déjà laborieux. Je traverse le hameau, puis grimpe vers le col de Mantet à 1760 m. C’est encore plus long, plus compliqué. Il va falloir trouver une solution pour limiter les dégâts.
Au col, quelques voitures sont garées. Je pense au stop. Mais la route serpente longuement, bien plus que le GR10. Et les gens montent le matin, redescendent l’après-midi. Peu de chance de croiser quelqu’un dans mon sens.
Je choisis le GR. La descente n’est pas difficile en soi, mais dans mon état, tout devient compliqué. Par chance, le GR rejoint la route sur une portion, et une voiture arrive. Je tente ma chance. Elle s’arrête. Le conducteur habite Vernet. Il me dépose devant la pharmacie. Un coup de pouce du destin.
Il est 11h. J’ai de quoi me soigner, le temps de récupérer. Je me dis que tout va s’arranger. J’ai une journée d’ava...
26
34.5km
+2268m / -1826m
updated : hier
Retour sur le GR10 : Canigou, crêtes et gypaète

Quinze septembre. Presque deux mois depuis mon arrêt forcé, et me voilà de retour. Cette fois, direction Py – si le bus veut bien passer. Avec LIO, la surprise est toujours au rendez-vous. 7h30, rien. 7h35, j’hésite à appeler. Le temps de pianoter le numéro, le car pointe son capot. Soulagement. À 8h pile, me voilà déposé au cœur de Py. Bâtons en main, veste rangée : à 8h03, je repars pour de bon.
Premier objectif : le Canigou.
Le sentier commence par descendre doucement, sous une lumière spectaculaire, avant de remonter vers le col de Jou. De là, ça s’élève plus franchement, mais sans brutalité. Jusqu’au refuge de Mariailles, le chemin serpente sous la voûte forestière, avec partout le murmure de l’eau et cette végétation étonnamment verte pour la saison.
Après un arrêt éclair au refuge, je quitte le GR10 : cap sur le sommet. Les premiers mètres sont une marche d’approche tranquille, puis la pente se redresse. Je me fie aux balisages jaunes, jusqu’à suivre ceux qui m’envoient vers la crête Barbet. Mauvais choix : je m’éloigne du sommet. La carte confirme, demi-tour. Quarante-cinq minutes de perdues.
Cette fois, je prends le bon chemin, à travers un chaos d’éboulis. Des randonneurs m’indiquent que c’est « tout droit, vingt minutes ». Je range les bâtons : il va falloir poser les mains. Deux traileurs me dépassent ; l’un d’eux connaît ...
27
37.7km
+2000m / -1970m
updated : hier
Canigou – Perthus : Des crêtes embrumées à la frontière

Réveil à 6h30. Petit déjeuner avalé, sac sur le dos, je quitte le centre Sud Canigou à 7h27. Pas le temps de chauffer : après 500 mètres, la montée commence. Quatre kilomètres d’ascension franche pour réveiller les jambes.
Avant la prochaine difficulté, presque trois kilomètres de répit : j’en profite pour courir. La forêt est encore présente, bruissante de vie. À plusieurs reprises, j’entends des animaux détaler – sans doute des chevreuils – mais je ne vois jamais que les herbes frémir sur leur passage.
Au 7ᵉ kilomètre, une petite bosse m’oblige à ralentir – ou à récupérer, selon le point de vue. Puis je plonge vers le gîte du Moulin de la Palette, pause rapide pour une dose de sucre (coca obligatoire). La trace emprunte ensuite un bout de route en descente : parfait pour dérouler un peu les jambes. Au niveau du gîte de Faegassa, le GR10 bifurque à gauche et grimpe sec quelques mètres avant de se transformer en chemin roulant, idéal pour courir.
Alternance course/marche jusqu’à Montalba, puis une montée douce d’un kilomètre, une descente du même acabit et me voilà face à la grosse difficulté du jour : le Roc de France. L’ascension débute tranquillement jusqu’au col Cerdà, puis la forêt se referme et la pente se raidit. L’ambiance devient presque mystique, la brume s’invite et absorbe les sons. Je passe le Roc de France sans vraiment m’en rendre...
28
29.5km
+1375m / -1663m
updated : hier
De Perthus à Banyuls : le dernier souffle du GR10

Les jambes tiennent étonnamment bien après 80 km en deux jours. Aujourd’hui, c’est le dernier acte de cette traversée pyrénéenne. Départ tôt pour profiter du lever du jour.
7h15 : il fait à peine jour lorsque je traverse les rues encore calmes du Perthus. Je passe sous l’autoroute, et déjà le chemin s’élève vers le coll de la Comtessa. Derrière moi, le Canigou s’embrase de teintes orangées et rosées sous les premiers rayons du soleil.
Deux kilomètres plus tard, j’atteins le col et le terrain devient plus doux : parfait pour reprendre la course par alternance. Le sentier file le long de la frontière jusqu’au coll de l’Alzina, puis s’en éloigne progressivement pour atteindre le coll del Ras. Ce point marque la dernière vraie difficulté du GR10 : cinq kilomètres d’ascension pour rejoindre le Puig Neulos.
Je fais une courte halte au chalet de l’Albère pour recharger les batteries, puis la montée reprend, d’abord sous les arbres jusqu’au coll d’Ullat, ensuite dans une large zone herbeuse qui ondule jusqu’au sommet.
Au Puig Neulos, le vent souffle mais je prends le temps de m’arrêter. Devant moi, la vue se déploie : d’un côté, le massif du Canigou s’étend majestueux ; de l’autre, la Méditerranée scintille, promesse d’arrivée. Les antennes relais gâchent un peu le décor, mais rien ne peut vraiment ternir ce moment.
La de...