1 membre et 20 invités en ligne

Saute mouton sur l'Alpe

(réalisé)
4 semaines à vélo en solo pour traverser l’arc alpin de Ljublijana à Gap, par monts et par cols. Récit en 4 sections :
1-France/Slovénie/Autriche 
2-Italie
3-Suisse
4-France
vélo de randonnée / VTT
Quand : 11/07/18
Durée : 30 jours
Distance globale : 1194km
Dénivelées : +16137m / -15467m
Alti min/max : 298m/2300m
Carnet publié par La Tribu le 31 août 2018
modifié le 21 déc. 2018
Mobilité douce
C'est possible (ou réalisé) en bus
Précisions : En train de Gap à Marseille puis avec un autocar de la compagnie FLIXBUS de Marseille à Ljublijana (environ 50€, et...16 heures de bus!!!)
1119 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le compte-rendu : France! (mise à jour : 11 oct. 2018)

Mercredi 1er août 2018
Col de la Forclaz – les Praz/Chamonix
26 km 
Durée : ?
D+ : 580 m.
Vitesse moyenne ? km/h
TOTAL 1050 km
Je pensais qu’il suffisait maintenant de se laisser descendre…que nenni !!! Ca monte encore, jusqu’au col des Montets (ah ah… le bien nommé !!!). Nous y arrivons pour le pique-nique (après 2 pauses-café en 12 km tout de même…), et là, enfin, ça descend !!! Jusqu’au camping des Praz, 2km avant Chamonix. Le camping est très bien, le seul hic c’est que la base hélico de la gendarmerie est située juste derrière. Et l’été, à Chamonix, l’hélico, il fait des rotations toutes les 10 mn !!!
Ce soir, pas de menu pâtes-riz-purée. Le steak frites l’emporte sur la fondue, à l’unanimité !!!
Et comme d’hab à Cham, ce soir il pleut…
Celui-là, je ne sais pas d'où il sort...
Celui-là, je ne sais pas d'où il sort...
La France!!!
La France!!!
Arc en ciel sur les Drus
Arc en ciel sur les Drus
Jeudi 2 août 2018
Les Praz/Chamonix – Plan la Croix
30.74 km
Durée : 3h29
D+ : 547 m.
Vitesse moyenne 8.81 km/h
TOTAL 1080 km
Je laisse mes deux compères profiter de leur journée de repos à Chamonix pour poursuivre mon chemin, direction les Houches et le Prarion (en télécabine, je me ramollis…)
Le spectacle à l’arrivée est à couper le souffle, la vue sur la chaîne du Mont Blanc est tout simplement sublime.
La piste de descente aussi, et prudemment, je descends à pieds les passages les plus exposés. Au Col de Voza, je descends plein sud, direction le Champel et les Contamines, la piste est de plus en plus raide. Mon PB avant souffre, je dois en resserrer souvent les serflex… Une erreur topo plus tard, à Bionnassay, je me retrouve à démonter les sacoches afin de gravir le sentier pédestre, très abrupt, et sillonné de racines. Quelle journée !!! C’est dur à la montée, c’est dur aussi à la descente !!! Mais que c’est beau…
Au Quy, je traverse le torrent du Bon Nant et commence à remonter, Saint Nicolas de Véroce, c’est raide !!! Je compte les virages… Au 10e j’arrive enfin à Plan La Croix, et je tombe sur un charmant monsieur qui me propose de planter la tente dans son jardin, ses locataires ne devant arriver que dans quelques jours. Une aubaine, les terrains plats ne sont pas légion par ici… C’est un  peu la définition de la montagne, d’ailleurs… que du pentu ! et si c’était plat, ça se saurait...
Jacques Balmat, Horace Bénédict de Saussure...et moi!
Jacques Balmat, Horace Bénédict de Saussure...et moi!
C'est tellement beau qu'à chaque fois, j'en ai le souffle coupé...
C'est tellement beau qu'à chaque fois, j'en ai le souffle coupé...
Ah, encore un petit train rouge? On n'est pourtant plus en Suisse, mais au col de Voza...
Ah, encore un petit train rouge? On n'est pourtant plus en Suisse, mais au col de Voza...
Ouille ouille ouille, je sens que la suite va être difficile...
Ouille ouille ouille, je sens que la suite va être difficile...
Vendredi 3 août 2018
Plan la Croix – Col des Aravis
39.88 km
Durée : 4h02
D+ : 935 m.
Vitesse moyenne 9.88 km/h
TOTAL 1120 km
Il y a des jours où on ferait mieux de regarder la carte à deux fois avant de commencer à pédaler. J’aligne les erreurs topos comme d’autres s’enfilent des petits fours. Au lieu de monter directement au Mont Joli (ben oui mais ça mooonte) et de me laisser descendre ensuite sur Megève, j’oblique à la première bifurcation et me retrouve à faire du radada autour de la montagne, avec plein de montées (très raides) et de descentes (très raides aussi), jusqu’à Megève.
Puis la route est descendante (ouf…) jusqu’à Flumet, et là…ça monte jusqu’au col des Aravis, 10 km. Des lacets, La Giettaz, des lacets encore, et enfin le col, les vaches, et un bivouac pour la nuit, à côté de mes copines les vaches.
Un dernier coup d'oeil sur le Massif du Mont Blanc...
Un dernier coup d'oeil sur le Massif du Mont Blanc...
7%, ca va encore...
7%, ca va encore...
à 4 km/h, j'ai le temps d'admirer le paysage...
à 4 km/h, j'ai le temps d'admirer le paysage...
Ouf...
Ouf...
Col des Aravis
Col des Aravis
Je retrouve mes copines
Je retrouve mes copines
JSamedi 4 août 2018
Col des Aravis - Annecy
43.35 km
Durée : 3h19
D+ : 603 m.
Vitesse moyenne 13.06 km/h
TOTAL 1164 km
Mais elles ne dorment donc jamais toutes ces vaches ??? Ce matin, ce n’est plus vraiment mes copines… Leurs belles cloches ont sonné toute la nuit, quel raffut !!! Et diguedongue !!!
Enfin, bref, je pensais que ça allait être une journée cool, juste à me laisser glisser doucement jusqu’au lac d’Annecy... que nenni !!! J’ai fait un petit détour (descente 4 km) pour aller jusqu’au col de Merdassier (quel nom !!!) et plutôt que de remonter les 4 km par la route, j’ai eu l’idée lumineuse (ça m’arrive des fois) de passer par un sentier pédestre pour descendre sur Manigod. Quelle erreur ! La piste, elle était…verticale. J’aurais encore pu faire demi-tour ! Mais, toujours optimiste, j’ai pensé que ça pouvait passer, le vélo à la main. Dans un virage, j’ai perdu l’équilibre, le vélo m’a échappé, et il est parti vivre sa vie dans le ravin. Quelques tonneaux plus tard, il s’arrête enfin, contre un sapin providentiel. Grosse manip’ pour remonter les sacoches et l’engin sur le sentier. Deux jeunes randonneurs vraiment sympa se chargent de mes sacoches avant, qu’ils déposeront au parking.
Au bilan, le PB avant est bien tordu, j’ai perdu ma bannière avec mes précieux drapeaux, et ma roue avant est en 8. Des touristes anglais me prennent gentiment à leur bord et me déposent à Thônes devant une boutique de location de cycles. Ouf….
Deux heures plus tard, mon vélo est tout retapé, la gente tordue est changée, le PB est redressé, les gérants de la boutique étaient vraiment serviables. Dans ce genre de situation, on est vraiment contents de rencontrer des personnes aussi gentilles! Sinon, je n’aurais plu eu qu’a mettre mon vélo dans le train et à rentrer à la maison. 
Je reprends la route, le moral remonte mais je me jure que fini ! les pistes, c’est fini ! je reste SUR LES ROUTES !!!
Je rejoins Talloires, joli petit port et maisons coquettes, petits villages très chics, auberges et hôtels grand luxe, pas vraiment dans mon budget… puis Menthon Saint Bernard, et enfin Annecy, où je ne résiste pas au plaisir d’un petit bain. Et là, c’est la fête du slip. La fête du lac. Impossible de traverser la ville, je suis coincée en rive Est du Lac, et ma foi… j’y reste, je serai aux premières loges pour le feu d’artifice.
Le pétarfice fut vraiment grandiose. Plus d’une heure de spectacle, toute la ville et toute la région est là, c’est énorme.
Et finalement, je reste sur mon bout de pelouse pour bivouaquer, avec deux autre cyclos (Isabelle et Benoit).
C'est après que ça a commencé à merdassier grave...
C'est après que ça a commencé à merdassier grave...
J'ai pas tout compris mais ça a l'air sympa!
Si quelqu'un peut traduire?!!!
J'ai pas tout compris mais ça a l'air sympa!
Si quelqu'un peut traduire?!!!
Arrivée sur le lac d'Annecy
Arrivée sur le lac d'Annecy
No comment, le sourire parle tout seul
No comment, le sourire parle tout seul
Dimanche 5 août 2018
Annecy - Lescheraines
37.02 km
Durée : 3h04
D+ : 500 m.
Vitesse moyenne 12.05 km/h
TOTAL 1201 km
La nuit fut bonne tout de même malgré les jeunes qui se sont attardés longtemps sur les rives du lac, à profiter de la fraîcheur nocturne.
Ce matin, je flâne dans le vieil Annecy, c’est jour de marché, la ville est pittoresque, sorte de Venise alpine, avec ses canaux et ses ponts.
Les maraîchers, les locaux et les touristes ont investi le centre-ville, les ruelles, les passages et les ponts. Il est difficile de circuler avec mon vélo chargé, même s’il est tenu à la main ! Je croise à nouveau Isabelle et Benoît, qui profitent de l’ambiance joyeuse qui règne ici.
Soudain, un petit sifflement me rappelle que mes pneus ne sont pas si increvables que ça… Allez zou, je m’installe sur un banc, à l’ombre, et sors la trousse à outils. Alors que j’en finis avec ma réparation, qui vois-je arriver ? Les australiens ! C’est trop drôle, ces rencontres au hasard !!!
Nous décidons de pique-niquer au bord du lac avant de nous séparer, eux ayant décidé de faire escale une journée à Annecy.
Lorsque je repars, en milieu d’après-midi, je loupe l’embranchement pour le col de Semnoz. Zut, c’est dommage, il parait que la route est très belle. D’autant que maintenant, j’ai le rythme, les côtes ne me font même plus peur !!!
A la sortie d’Annecy, je fais halte au musée Paccard, fonderie de cloches depuis deux cents ans. En 1891, ils ont coulé la plus grosse cloche de France, la Savoyarde (18,8 tonnes, offerte par les diocèses de Savoie à la fin du XIXe siècle, à l’église du Sacré Cœur de Montmartre), et en 1998, la plus grosse cloche en volée du monde (33 tonnes ! commandée par un mécène américain pour le passage au 3e millénaire).
Je poursuis ma route dans le massif des Bauges, la chaleur de l’après-midi est accablante dans ces fonds de vallées, elle dépasse les 40°. Seule l’altitude me permet de gagner un air plus frais. Au col de Leschaux, c’est franchement plus agréable. Je me laisse glisser jusqu’à Lescheraines, où je passe la nuit (camping de l’Ile).
Ah ah! encore des vaches...
Ah ah! encore des vaches...
Annecy, la Venise des Alpes!
Annecy, la Venise des Alpes!
De drôles de poissons dans ce lac, tout de même!
De drôles de poissons dans ce lac, tout de même!
Où je retrouve le binôme australien. G'd day, mate!
Où je retrouve le binôme australien. G'd day, mate!
Fonderie de cloches Paccard
Fonderie de cloches Paccard
Camping de l'île, à Lescheraines
Camping de l'île, à Lescheraines
Lundi 6 août 2018
Lescheraines – Col du Granier
61.26 km
Durée : 5h34
D+ : 1470 m.
Vitesse moyenne 10,69 km/h
TOTAL 1262 km
Pluôt que de rester en fond de vallée où la chaleur est étouffante, j’écoute les recommandations avisées de ma copine Greewy qui me conseille de rester en altitude. Mieux vaut pousser sur les pédales que de cuire sur du plat.
Je bifurque donc vers Chambéry, par le massif des Bauges, direction le col de Plainpalais (10 km, alt : 1174 m.) avant de profiter de la sublime descente. La route et les paysages sont magnifiques, et j’arrive dans la capitale des Ducs de Savoie à l’heure de la fournaise, ça tombe bien, j’en profite pour faire une pause et aller flâner dans la vieille ville (sans oublier la glace…) :
-         la fontaine des éléphants (autrement appelée « les quatre sans cul »), érigée en 1838 afin de commémorer les exploits en Inde du Comte de Boigne ;
-         le château des Ducs de Savoie, dont l’origine remonte au XIe siècle, et qui abrite aujourd’hui les services de la Préfecture et du conseil départemental de Savoie ;
-         la cathédrale Saint François de Sales (XVe siècle)
Après la pause culturelle, je commence à remonter vers la Chartreuse afin de me mettre au frais pour la nuit. L’affaire s’annonce difficile, les coins campables sont rares… Finalement, j’arrive au col de Granier (1134m.) sous l’orage…. Je plante ma tente entre deux averses, entre les sommets du Mont Granier et de la Bornée.
Demain, il faudra que je pense à bifurquer à gauche en partant afin de redescendre sur la vallée de  l’Isère…
Petite réserve de bois... les hivers doivent être rudes, par ici
Petite réserve de bois... les hivers doivent être rudes, par ici
Joli trompe l'oeil
Joli trompe l'oeil
Ah pas facile...
Ah pas facile...
Chambéry, les quatre sans Q
Chambéry, les quatre sans Q
Chambéry, le Palais des Ducs de Savoie
Chambéry, le Palais des Ducs de Savoie
Entre les gouttes...
Entre les gouttes...
Mardi 7 août 2018
Col du Granier - Grenoble
45.86 km
Durée : 3h43
D+ : 1013 m.
Vitesse moyenne 12,28 km/h
TOTAL 1308 km
Les orages ont bien donné cette nuit encore, mais le ciel est clair ce matin.
Et avec ma mémoire de poisson rouge, j’ai oublié de bifurquer à gauche. J’enquille tout droit dans la descente, et ne me rends compte de mon erreur qu’une fois arrivée à St Pierre d’Entremont que je me dis que j’aurais dû jeter un œil sur la carte ce matin…. Me voilà donc à traverser le massif de la Chartreuse, avec de beaux dénivelés en plus…
Les lavoirs et les fontaines sont les bienvenus, je m’y trempe carrément pour me rafraîchir. Même en altitude, il fait bien chaud…
Je profite de ma pause de midi dans le hameau de la Martinière pour réparer une deuxième crevaison, puis je reprends la route, Chamechaude; le Charmant Som me rappelle de beaux souvenirs, nous étions venus y randonner avec les enfants. 
Deux cols plus tard (Cucheron, 1140m. et Col des Portes, 1326m), et après avoir passé St Hugues et St Pierre en Chartreuse, j’arrive enfin au-dessus de Grenoble. La ville s’étend tout en bas dans la vallée.
Enfin, enfin, il arrive un moment où la route ne monte plus, et même on dirait que ça descend ! Je passe (sans trop d’effort puisque c’est dans la descente) le Col de Palaquit, et alors que la route descend et que la température monte, j’avise une propriété à vendre. J’y vais au culot ! et demande à planter ma tente dans le parc… et ça marche ! Un immense bassin vient compléter le tableau, c’est royal. Les propriétaires sont vraiment adorables.
En fait, et je m’en rendrai compte le lendemain en partant, le château fait partie des Gîtes de France. C’est la grande Classe!
La Chartreuse, c'est beau, mais c'est dur...
La Chartreuse, c'est beau, mais c'est dur...
On rafraîchit le moteur
On rafraîchit le moteur
Camping grand luxe!
Camping grand luxe!
la pièce d'eau ... c'est royal
la pièce d'eau ... c'est royal
Mercredi 8 août 2018
Grenoble – St Julien en Vercors
76,18 km
Durée : 6h28
D+ : 1387 m.
Vitesse moyenne 11,77 km/h
TOTAL 1384 km
Je quitte à regrets mon petit paradis ce matin pour plonger dans la fournaise de Grenoble (D512), bien contente de ne pas avoir dormi ici !!! et remonte vers le Vercors (D106b) par Seyssins Pariset. La route est looongue jusqu’à la Tour sans Venin puis Saint Nizier du Moucherotte. 15 km, 950 m. de D+…. Ça secoue un peu, quand même !!!
La prochaine fois, il faudra étudier d’autres itinéraires. Je fais bien une tentative sur la Via Vercors, mais avec les sacoches, c’est un  peu galère, ça ressemble à des montagnes russes… le gravier en plus !!!
Une fois sur le plateau du Vercors, le profil de la route est beaucoup plus confortable. Cependant, tous les champs sont clôturés, et les coins campables sont rares.  J’arrive bientôt dans les Gorges de la Bourne, très belles.
Dommage que l’eau soit bien troublée (dû peut être à l’usine de traitement des eaux, en amont ?)
Puis après les Gorges commence la montagne et la forêt, le jour commence à baisser, lorsqu’enfin je trouve, après St Julien en Vercors, une aire de pique-nique, avec tennis, WC et lavabos. Evidemment, ce soir, ce n’est pas un Gîte de France, mais ça fera très bien l’affaire !
Je plante vite fait ma toile, et avant que le soleil ne se couche, je remonte 2 km en arrière afin de prendre une photo….dans un abreuvoir à vaches ! J’arrête une voiture et explique mon projet à la passagère. Du coup, elle est hilare, moi aussi !!!

Ah ben ici, les vaches, elles sont bleues?...
Ah ben ici, les vaches, elles sont bleues?...
Gorges de la Bourne
Gorges de la Bourne
Le petit bain du soir, c'est idéal pour se requinquer après une journée à pédaler!
Le petit bain du soir, c'est idéal pour se requinquer après une journée à pédaler!
Jeudi 9 août 2018
St Julien en Vercors - Die
24.36 km
Durée : 2h13
D+ : 574 m.
Vitesse moyenne 10.94 km/h
TOTAL 1410 km
Le temps est bien couvert ce matin, le tonnerre gronde au loin mais se rapproche rapidement, et les premières gouttes commencent à tomber alors que je prends la route. Je passe St Martin en Vercors encore au sec, mais dès St Agnan en Vercors, je ne suis déjà plus étanche, et à Rousset, je prends l’eau de toutes parts.
Sur la route, je fais la course avec les escargots… et je ne suis même pas sûre de gagner !!!
Le temps va de pair avec l’ambiance générale, puisque des mémoriaux aux résistants et martyrs jalonnent les routes du Vercors. Tristes périodes de notre histoire…
Arrivée au col du Rousset, j’ai à peine le temps de me réfugier au snack-bar, que les éléments se déchaînent. Il pleut des trombes d’eau,  et ça n’a pas l’air de vouloir se calmer… Un chocolat chaud et une crêpe beurre-sucre plus tard, le gérant me propose de me déposer au camping de Die, avec son estafette. Et hop ! J’économise 15 km de descente sous le déluge, mes nerfs me disent merci !!! Arrivée au camping de Chamarges, 2e coup de vent arrière : alors que je lui demande en rigolant un emplacement sec avec chauffage au sol, le gérant me propose un bungalow au prix d’un emplacement de tente ! (les clients, qui avaient réservé pour la semaine, ayant fui le déluge dès le matin)… comme quoi… tout finit bien !
Même les escargots vont plus vite que moi...
Même les escargots vont plus vite que moi...
passager clandestin!
passager clandestin!
Vendredi 10 août 2018
Die – La Roche des Arnauds
89.57 km 
Durée : 6h10
D+ : 1422 m.
Vitesse moyenne 14.52 km/h
Grand bleu ce matin !!! Je traverse Die, ses vieux quartiers, ses ruelles étroites et fleuries, tellement étroites que l’ombre y reste fraîche. Un couple s’attarde en terrasse devant le petit déjeuner, un chat s’étire dans un rayon de soleil…
Les derniers cyprès se mêlent aux noyers, on est en Drôme Provençale, ce n’est plus tout à fait la Provence, mais ce n’est pas encore les Alpes.
Puis vient Châtillon en Diois, où Jean Giono a implanté l’histoire de son roman « les âmes fortes ». La route remonte le long du Bez, traverse les gorges des Gâts où la rivière cavalcade jusqu’à Pont de Quart pour se mêler aux eaux de la Drôme. Les gorges, magnifiques, révèlent ici un vieux pont de pierre, là, un mas en ruine adossé à la falaise, noyé dans les herbes folles ; un jardinier facétieux a donné de drôles de formes aux buis… La route se raidit, le col se devine, encore au loin. 
« En fait de route, c’est un escalier qu’on devrait dire. En vingt-cinq kilomètres, elle grimpe au col de Grimone qui est quinze cents mètres plus haut que Châtillon. Et elle le fait avec des tourniquets, des hoquets, des coups de queue, des soubresauts, je ne vous dis que ça ! »(Jean Giono, Les âmes fortes)
Dans mon dos, la vallée se noie dans la forêt, seule une petite tâche ocre révèle les toits des derniers hameaux, au loin.
Je passe Grimone, endormie sous le soleil de midi et enfin, enfin, j’arrive au col, 1318m. pour une pause bien méritée.
Devant moi s’ouvre la vallée de Lus la Croix Haute, je reconnais le Roc et la Tête de garnesier, le Pic de Bure, l’Obiou, le Rocher Rond… Je suis chez moi !!! Je n’ai plus qu’à me laisser glisser vers Lus, Saint Julien en Beauchêne, La Faurie ; je ne pédale plus, je vole, le col des Eygaux (914 m.) n’est qu’une formalité. Veynes, je suis à la maison !
Enfin, le col de la Plaine (alt 921 m. ; D+ 1 m. !!!)juste avant d’entrer dans la Roche des Arnauds. Soudain, en centre bourg, des cyclistes me rejoignent en riant : Baptiste et Frédéri, Catherine et Enzo, Claude et Xavier, ils sont venus m’accueillir, quelle belle surprise ! La Clairette de Die est au frais, on remonte la route de Corréo jusqu’à la maison, telle l’échappée du Tour de France… ! Elle est pas belle, la vie ?
La boucle est bouclée, ce beau périple s’achève maintenant, les messages affluent sur mon portable, je suis heureuse d’être rentrée chez moi, au terme d’un si beau voyage. Et si j’aime tant partir, c'est parce qu'à chaque fois, je suis heureuse de revenir….
Die
Die
Bel hommage à Jean Giono
Bel hommage à Jean Giono
Dans les gorges des Gâts
Dans les gorges des Gâts
De beaux paysages à chaque virage
De beaux paysages à chaque virage
Et soudain! J'arrive "à la maison"! Devant moi, l'Obiou, laTête de Garnesier, le Pic de Bure...
Et soudain! J'arrive "à la maison"! Devant moi, l'Obiou, laTête de Garnesier, le Pic de Bure...
Bure, le seigneur des lieux
Bure, le seigneur des lieux
un dernier col... 1 mètre de dénivelée!
un dernier col... 1 mètre de dénivelée!
Le comité d'accueil! Une partie de mon fan club...
Le comité d'accueil! Une partie de mon fan club...
Et en guise de conclusion :
Distance totale : 1500 km tout rond
Durée cummulée de pédalage : 120 heures
Dénivelés : D+ 21848 m.
Nombre de nuits en camping : 13
Nombre de nuits en camping sauvage : 14
Nombre de Warmshower : 1
Nombre de nuits à la belle étoile : 2 (Annecy – Grenoble)
Nombre de chutes à vélo : 2 (Dovje) + 1 (Lienz)+ 1 (Massif de Fanes) +1 (Selva di Val Gardena) 
Casse de matériel : PB avant - roue avant voilée "grave"
Etape la plus longue : 89,57 km (le dernier jour !)
Etape la plus courte : 13.54 (traversée du massif de Fanes)
Plus gros dénivelée : 1422 m. (dernier jour ! Col de Grimone)
Nombre de cols gravis : 27. Plus quelques côtes bien bien raides!
Plus haut col : Furkapass (2436 m.)
Col le plus modeste : col de la Plaine (La Roche des Arnauds, D+ 1 m.)
Et 3 kilos en moins sur ma balance!

Commentaires
Philo 84 - 08 oct. 2018
1 messages
Quel récit passionnant. Je regrette d'avoir décliné de t'accompagner dans ton périple. Mais je suis certain qu'un jour on le fera..Ton récit m'a tenu en haleine mais maintenant il me faut dormir et aller bosser
Ne change pas
Ton vieux pote philippe

cloclo - 09 oct. 2018
1 messages
Je me suis régalée en lisant ce récit. Quelle belle aventure! On a presque (je dis bien presque) envie de participer la prochaine fois.
Un grand bravo, merci d'avoir partagé ces beaux moments et ces belles photos.
Claudia Teuma

Kali - 11 oct. 2018
1 messages
impressionnée par tes talents de mécanicien...
"Toi qui répares si bien"...
même au fond d'un ravin...
A toi, l'héritière de qualités que je connais bien...
Je dis "Bravo",bien calée dans mes coussins,
Mais , pendant un mois , ça c'est certain,
tu ne m'as pas l'aissé l'esprit bien serein....

Genevivo - 05 nov. 2018
1 messages
Que du bonheur à te suivre dans ce périple. Je connais quelques endroits mais en vélo,ils ont une autre saveur. J’attends avec impatience d’autres récits mais la Kali va m’en vouloir !!!!
À bientôt donc.