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Massif Central en vélo par les plus petites routes possibles

7 jours
306km
+6329m / -5227m
Par Stine
mis à jour 25 août 2020
1209 lecteurs
Informations générales
Je voulais revoir cette région de la France où enfant, j’ai passé quelques vacances d’été dans la maison de campagne de mes grands-parents, et où je n’étais plus retournée depuis.
Le vélo est devenu pour moi le mode naturel  et évident de voyage ; la carte sous les yeux, je suis irrémédiablement attirée par les routes les plus petites et les plus sinueuses, qui doivent garder leur charme secret, à l’abri des circuits touristiques. Je voudrais les visiter toutes. Mais la réalité revient vers moi me dire qu’il va falloir faire un choix.
Seule certitude, je partirai d’Aurillac au sud et arriverai à Clermont-Ferrand. Sept jours pour rejoindre ces deux villes étant plus que suffisant, j’ai le temps d’improviser et de m’écarter des itinéraires logiques. Le parcours s’est de fait, dessiné au fur et à mesure de ma remontée vers Clermont, selon la carte ou les paysages qui s’offraient à moi.
J’ai découvert un Massif Central d’un vert profond et apaisant en cette saison, aux larges horizons sur les plateaux, habités par des villages de pierre oubliés de nos mémoires et pourtant  encore bien vivants, même si, des volets fermés ici et là, témoignent d’un exode rural qui rongera plus tard la vitalité de ces grands espaces.
Le choix des petites routes blanches sur la carte, me réjouit et me fait croire à l’aventure. Tellement désertées, que j’ai dû attendre un jour que deux oies prenant le soleil au milieu du macadam, et défendant âprement leur territoire, me laissent enfin la voie libre.
Les gens sont parfois étonnés de me voir passer chargée, et j’ai reçu beaucoup d’encouragements spontanés. Ici, il y a très peu de « vélos sacoches » (je n’en ai croisé qu’un en sept jours), et je pense peut-être naïvement, que les habitants ressentent un plaisir ou une reconnaissance de savoir que leur terroir « mérite » un intérêt ?
Je ne peux m’empêcher de penser également, que l’isolement de ces plateaux et montagnes, un luxe de paix en cette saison, doit rudoyer ses habitants ou la faune l’hiver, qu’il doit falloir se forger un caractère résistant dont la vie, sans doute trop confortable de beaucoup d’entre nous, a lentement assoupi.
Seul regret de ce voyage, je n’ai pas réussi à aller bivouaquer au sommet d’un volcan, pari que je m’étais fixé. Les volcans accessibles, en dehors du Puy de Dôme sur-fréquenté, ne le sont que par des sentes discrètes, impossibles à parcourir avec un vélo, même à la main.
Activité :
vélo de randonnée
Statut :
réalisé
Distance :
306km
DATE :
18/06/2020
Durée :
7 jours
Dénivelées :
+6329m / -5227m
Alti min/max :
596m/1707m
Mobilité douce
C'est possible (ou réalisé) en train
Précisions : Départ de la gare d'Aurillac Arrivée à la gare de Clermont-Ferrand
Toutes les sections GPX , KML

Massif Central en vélo par les plus petites routes possibles

Les étapes :

1
18.1km
+413m / -197m
mise à jour : 28 juil. 2020
A la sortie de la gare à Aurillac vers midi, le temps est maussade, la pluie est annoncée pour l’après-midi. Je parie donc sur un temps de répit suffisant avant de me faire tremper. Un plat de lasagnes englouties sur une terrasse de restaurant, j’ai des réserves pour aborder les premiers kms de cette très belle vallée de la Jordanne. Lorsque la pluie me rattrape, je trouve un camping confidentiel à Saint Cirgues de Jordanne, à l’écart de la route principale et au sommet d’une côte qui m’obligera à pousser ma monture. Ca se mérite ! Je suis la première cliente de la saison, et ironie du sort, la gérante est la déléguée du Cantal de Mountain Wilderness, association de protection de la montagne dont je suis une fervente adhérente ! N’hésitez pas à y faire étape (route du Perrier).
2
45.2km
+1180m / -815m
mise à jour : 28 juil. 2020
La pluie s’est arrêtée ce matin, mais le ciel reste couvert. En remontant la vallée de la Jordanne, on aboutit au Puy Mary. Et chouette ! J’apprends que des travaux sur la route près du col, coupe la route aux voitures ; seuls les cyclistes et piétons ont le privilège de pouvoir traverser vers le versant Nord. Cet heureux hasard protège la route d’une circulation que j’imagine intense en été, et me permet de savourer le calme et les traversées de village en pierre. Arrivée au Pas de Peyrol, j’abandonne  mon vélo pour une heure, et me dépêche de faire l’aller-retour au sommet du Puy Mary, non encore envahis par les prochains vacanciers.
Mais motards et cyclistes commencent à se mélanger et à brailler à la terrasse du bar du col que je déserte rapidement. Un seul petit kilomètre et demi plus bas versant nord, dans une tranquillité absolue face au Puy de Sancy, un buron reconverti en restau-buvette me sert un plat local onctueux dont j’ai déjà oublié le nom. Il ne faut pas s’écarter bien loin pour trouver la sérénité autour de soi. 
Je poursuis la descente sur Dienne Saint Cirgues et quitte la départementale, pour suivre le cours torturé des routes secondaires, qui va me mener à la Boissonnière où il faut absolument aller rendre visite à l’atelier de poterie. J’irai ensuite poser mon bivouac près du lac du Pêcher.
Le paysage est d’un vert intense et ouvert au sud sur le massif du Puy Mary.
3
70.9km
+1207m / -1374m
mise à jour : 28 juil. 2020
La journée va être longue, et je pars tôt vers Neussargues, traverse l’Alagnon, et grimpe sur le plateau à l’Est que je vais remonter au nord avant de descendre sur Molompize par une petite route où l’on ne se croise pas ou presque. Bref, un parcours tortueux et des moins directs. Mais j'avais une intention ; je retrouve avec mélancolie la maison de mes grands-parents quelques kms plus loin à Peyreneyre. Depuis cette maison, le nom de Charmensac pour l'enfant que j'étais, créait un mythe, un village de montagne accessible uniquement par des chemins où nous n’étions jamais allés ; aujourd’hui sur la carte, une route permet de monter à ce village. Attirée par ce nom comme par un aimant, je m’ engage sur cette route, et endurerai les trois kms les plus difficiles de ce voyage. En réalité, il s’agit d’une route totalement défoncée, non goudronnée la plupart du temps, où je dois pousser mon vélo sous une chaleur qui devient écrasante. J’arrive à Charmensac sur les genoux, mais enchantée par ce village de pierre du bout du monde qui ne déçoit pas mon imaginaire. En réalité, il n’est pas (plus ?) un cul de sac, une route le rallie à Allanche que j'atteins dans l'après-midi. Une si longue journée, pour me retrouver à quelques kms seulement de mon précédent bivouac !
4
46.1km
+617m / -898m
mise à jour : 25 août 2020
Je remonte sur les plateaux soutenant le Mont Cézallier.
Encore une grande boucle agrémentée de dénivelée, totalement inefficace en termes de rapport distance parcourue /but à atteindre, où je suis allée me perdre dans les vastes étendues où paissent d’innombrables troupeaux de vaches, économie vitale de ce terroir.
Je descends rejoindre le camping de Condat pour profiter d'une bonne douche.
5
57.5km
+1013m / -805m
mise à jour : 28 juil. 2020
    6
    10.9km
    +866m / -189m
    mise à jour : 28 juil. 2020
    J’ai posé ma tente dans un camping et aujourd’hui sera une journée randonnée, trop attirée par les crêtes qui descendent du Puy de Sancy.
    J’atteins le col de la Croix Saint Robert à vélo, que j’abandonne le temps de ma randonnée. J’ai hésité à partir vers l’Ouest vers le Puy de Sancy, idée que j’ai vite délaissée suite à la fréquentation de ce sommet atteignable en téléphérique. Je lui tourne le dos et parcourrai la crête en AR jusqu’au Puy de la Tâche. Le paysage est merveilleusement ouvert, les yeux et les rêves se perdent dans ce paysage au vert intense.
    7
    57km
    +1033m / -949m
    mise à jour : 28 juil. 2020
    Chambon sur Lac -> Puy Chopine
    Montée au col de la Croix Morand, puis redescente vers le plateau. La chaîne des volcans qui borde Clermont Ferrand sur l’Ouest, étire ses multiples rondeurs, comme une ébullition figée  par le temps. Je longe cette chaîne par son plateau à l’Ouest ; je la traverserai demain pour rejoindre Clermont-Ferrand.
    Pas de petits restaurant typiques ici ni beaucoup de commerces. Je déniche pourtant à Aurières, une minuscule épicerie de village telle qu’il ne doit plus en exister beaucoup. L'épicière ferme boutique, mais réouvre pour moi son échoppe de 20m2 presqu’en sous-sol, et c’est tout juste si elle ne fait pas les additions à la main. Dernier commerce de ce type qui ne survivra pas à sa gérante.
    Ultime tentative pour aller bivouaquer au sommet d’un volcan. Je ne trouve qu’une minuscule sente autour du Puy Chopine, qui m’égare ensuite sur le Puy des Gouttes, envahies de moutons (mais sans patous ouf !)
    Dépitée, je rejoins plus bas mon vélo, et installe mon bivouac à l’abri des regards sous les arbres.
    C'est mon dernier bivouac. Demain, ne me restera plus qu'à descendre tranquillement vers Clermont à une quinzaine de kms de là, pour reprendre un train vers les Alpes.