L'Irlande ! La verte Érin, pour un tour complet à vélo.
L'irlande ! La Verte Érin... aux paysages verdoyants. Irlande, Irlande du nord, voilà mon projet de cette année 2025 pour un tour complet de trois mille kilomètres auquel il faudra ajouter ma traversée de la France de Roscoff à Besançon : mille-cinq-cents kilomètres.
Partir seule à vélo pour faire le tour de France, rallier Saint-Nazaire à la mer Noire ou encore pédaler de Besançon jusqu’au cap Nord, ce n’est pas simplement admirer des paysages, des villes, des musées et goûter à de nouvelles saveurs. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres cultures, de plonger dans des traditions inconnues et, peut-être plus que tout, d’apprendre à se connaître soi-même.
Partir seule à vélo pour faire le tour de France, rallier Saint-Nazaire à la mer Noire ou encore pédaler de Besançon jusqu’au cap Nord, ce n’est pas simplement admirer des paysages, des villes, des musées et goûter à de nouvelles saveurs. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres cultures, de plonger dans des traditions inconnues et, peut-être plus que tout, d’apprendre à se connaître soi-même.
When : 7/2/25
Length : 65 days
Length : 65 days
Total distance :
5613km
Height difference :
+19281m /
-19251m
Alti min/max : 0m/550m
Eco travel
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
Possible with
train
ferry
902 reader(s)
-
Global view
Guidebook : Section 3 du 17 au juillet 22 .. (updated : since 3 days)
Section distance :
425km
Height difference for this section :
+2002m /
-2027m
Section Alti min/max : 1m/300m
Report : Section 3 du 17 au juillet 22 .. (updated : since 3 days)
…
Jeudi 17 juillet - 16e jour
50 km / 162 m de dénivelé positif
Tralee, Lixnaw, Ballybunion
Ce matin, je fais la connaissance de Lionel, Grenoblois, parti pour trois semaines à vélo en Irlande. Il me précise : « C’est la première fois que je voyage seul ! » Il a commencé son voyage à Rosslare. Aujourd’hui, il prend le train jusqu’à Galway.
Il n’arrête pas de me féliciter en tant que femme seule à vélo. Il me demande mon âge. Lui a cinquante-deux ans. Sportif, il ajoute : « Qui ne l’est pas à Grenoble ! » Nous comparons notre matériel, un vélo Gravel pour lui et, pour moi, un spécial cyclo-voyage en acier. Il trouve que ma sacoche de guidon est bien rangée. Cela me rappelle « Les Garçons » en Norvège, cyclo-voyageurs comme moi pour le cap Nord, seule fille parmi eux, s’alliaient et riaient quelque peu à mes dépens. Paul l’Écossais s’exclamait : « Oh ! Regardez la sacoche de guidon de Jacqueline, tellement bien rangée, elle a emporté tous ses produits de beauté. C’est un bon souvenir. « Les Garçons », Français, Néerlandais, Espagnols, Écossais sont venus égayer, embellir, dynamiser la fin de mon voyage, durant plusieurs semaines.
Entre Lionel et moi, chacun y va de ses expériences de voyage. La Corse à vélo réunissant vingt-quatre membres de sa famille pour lui, et pour moi, le Tour de France, l’EuroVelo6 jusqu’à la mer Noire ou, ce qui fut mon plus long voyage, de Besançon au cap Nord.
Lionel travaille dans un organisme inhérent à l’environnement.
Puis Rémy, retraité depuis deux années, se joint à nous. Il nous raconte : « Cette année, pour la première fois, je me suis adonné au cyclotourisme de Nantes à Brest. Ce n’était pas facile ! J’ai eu très mal au postérieur ! » Nous le rassurons, car ce genre de douleur disparaît avec l’entraînement.
Puis il est temps pour moi de partir. J’aimerais trouver un vélociste pour réparer mon éclairage et, aussi, acheter un GPS vélo. J’ai tout tenté. J’ai suivi avec application les conseils donnés sur internet. Mais il est fichu ! Hors d’usage ! Et il n’a que trois ans ! Hélas, je l’ai déjà dit, les appareils électroniques ne me résistent pas, alors que je suis très soigneuse. C’est un véritable mystère !
Rémy m’accompagne dans la ville. Il veut visiter le musée sur l’Irlande. De fil en aiguille, il vient chez les vélocistes avec moi. Aucun n’est vraiment spécialisé. Entre les motoculteurs et le linge de maison, les vélocistes sont trop multi-fonction et ne sont pas des réparateurs vélo.
Et tout naturellement, nous allons prendre thé et café et, pour chacun, une délicieuse viennoiserie nappée de chocolat.
Rémy travaillait dans une haute école de la Marine, en Bretagne, dans le multimédia en tant que vidéaste, photographe et scénariste.
Les échanges sont faciles entre nous, de la philosophie en passant par nos vies personnelles.
Puis Rémy rejoint le musée et moi la zone commerciale pour l’achat du GPS. Ma démarche est nettement moins intéressante. Pour éviter le flot de voitures sur cette nationale, je pédale trois kilomètres sur le trottoir. Malheureusement, tout cela pour rien ! Car point de GPS dans les magasins spécialisés !
Cet instrument m’est devenu indispensable. Les cartes ne sont pas assez précises pour circuler à vélo. Google Maps m’envoie sur des traces fantaisistes, dans des forêts, des chemins de terre ou caillouteux, comme si je faisais une petite sortie VTT.
Par chance, tous les tracés de l’application de mon GPS sont enregistrés dans mon téléphone.
Évidemment, je suis l’EuroVelo1 dont les panneaux sont nombreux, mais parfois ils n’existent pas à certains points stratégiques.
Je réussis à quitter Tralee et l’important trafic de véhicules pour m’enfoncer dans des espaces agricoles. Tout un troupeau de vaches, vient à ma rencontre et m’observe depuis son champ. Les Kerrys me paraissent affectueuses, curieuses. Elles sont de toute beauté, noires, couleur d’ébène. Leurs yeux ont disparu dans ce noir intense. Elles paissent dans une pâture aux séneçons printaniers, petites marguerites jaunes. Ces bouquets de fleurs les cachent en partie. Le vert, le jaune et le noir se marient à la perfection. C’est une image champêtre parfaite.
Je découvre sur mon chemin de très anciennes bâtisses, en partie effondrées.
Je m’arrête et observe. Au milieu de nulle part, patiente une longue construction pour laquelle seuls les murs ont résisté de-ci de-là. Plus loin, à sa son extrémité gauche,
positionné perpendiculairement, un autre bâtiment en ruine, tout en longueur, présente une haute tour mince, s’effilant progressivement, située à une extrémité. Cette tour, pourtant très haute et fluette, est restée en parfait état. Pour compléter l’image, un petit château, partiellement
caché par de hauts arbres, s’est glissé entre eux deux. Cette construction semble encore solide. Mais est-il encore habité ? Je ne saurais le dire. Pour rien au monde je ne ferais du camping sauvage en ce lieu lugubre, certainement hanté par le passé.
J’arrive à Ballybunion. Je suis certaine qu’aucun des campings n’accueille les voyageurs à vélo. Néanmoins je me rends au premier qui est un village de mobil-homes. Dans une magnifique demeure, je suis aimablement accueillie par un monsieur, propriétaire des lieux. En
effet il ne peut m’accueillir.
Il appelle sa fille, parlant français, pour qu’elle me trouve une solution. Après quelques recherches, une seule solution est possible. Le bed and breakfast chez leur voisin Sean.
En attendant Sean, Niamh et moi avons le temps d’échanger sur la langue gaélique utilisée ici. En Gaélique la lettre V n’existe pas. Le prénom Niamh se prononce Niv. C’est le groupe mh qui devient [v]. Et le a ?
La discussion va bon train. Niamh a vécu en France dans les années 90. Elle est mariée avec un Américain originaire du sud de l’Italie et habite à New-York où elle travaille dans un lycée. Elle exerce la profession d’orthophoniste auprès d’adolescents autistes.
Mes aventures à vélo l’intéressent. Tout naturellement nous nous prenons en photo. Niamh est une personne rieuse et nos échanges le sont aussi.
Dommage ! Sean arrive trop vite. Niamh aurait pu me conter son Irlande. Mais mon voyage est loin d’être terminé et j’en apprendrai davantage au fur et à mesure des rencontres et de mes lectures aussi. Pour l’instant je n’en ai pas le temps. Lors de mes voyages, je me laisse
emporter, immerger, bercer par la nouveauté du pays. Lorsque je commence à m’intégrer, c’est là que je vais intellectualiser par des connaissances plus formelles.
La maison de Sean est spacieuse, meublée de bois. Une moquette épaisse recouvre
le sol de l’entrée, des chambres et du salon. Celui de la salle à manger est recouvert de fines lamelles de parquet.
Sean paraît vivre seul et le temps semble s’être suspendu comme après un
événement majeur. Il possède les
caractéristiques des Irlandais. Chaleureux, accueillant et bienveillant.
Il me propose un petit-déjeuner irlandais pour demain matin.
50 km / 162 m de dénivelé positif
Tralee, Lixnaw, Ballybunion
Ce matin, je fais la connaissance de Lionel, Grenoblois, parti pour trois semaines à vélo en Irlande. Il me précise : « C’est la première fois que je voyage seul ! » Il a commencé son voyage à Rosslare. Aujourd’hui, il prend le train jusqu’à Galway.
Il n’arrête pas de me féliciter en tant que femme seule à vélo. Il me demande mon âge. Lui a cinquante-deux ans. Sportif, il ajoute : « Qui ne l’est pas à Grenoble ! » Nous comparons notre matériel, un vélo Gravel pour lui et, pour moi, un spécial cyclo-voyage en acier. Il trouve que ma sacoche de guidon est bien rangée. Cela me rappelle « Les Garçons » en Norvège, cyclo-voyageurs comme moi pour le cap Nord, seule fille parmi eux, s’alliaient et riaient quelque peu à mes dépens. Paul l’Écossais s’exclamait : « Oh ! Regardez la sacoche de guidon de Jacqueline, tellement bien rangée, elle a emporté tous ses produits de beauté. C’est un bon souvenir. « Les Garçons », Français, Néerlandais, Espagnols, Écossais sont venus égayer, embellir, dynamiser la fin de mon voyage, durant plusieurs semaines.
Entre Lionel et moi, chacun y va de ses expériences de voyage. La Corse à vélo réunissant vingt-quatre membres de sa famille pour lui, et pour moi, le Tour de France, l’EuroVelo6 jusqu’à la mer Noire ou, ce qui fut mon plus long voyage, de Besançon au cap Nord.
Lionel travaille dans un organisme inhérent à l’environnement.
Puis Rémy, retraité depuis deux années, se joint à nous. Il nous raconte : « Cette année, pour la première fois, je me suis adonné au cyclotourisme de Nantes à Brest. Ce n’était pas facile ! J’ai eu très mal au postérieur ! » Nous le rassurons, car ce genre de douleur disparaît avec l’entraînement.
Puis il est temps pour moi de partir. J’aimerais trouver un vélociste pour réparer mon éclairage et, aussi, acheter un GPS vélo. J’ai tout tenté. J’ai suivi avec application les conseils donnés sur internet. Mais il est fichu ! Hors d’usage ! Et il n’a que trois ans ! Hélas, je l’ai déjà dit, les appareils électroniques ne me résistent pas, alors que je suis très soigneuse. C’est un véritable mystère !
Rémy m’accompagne dans la ville. Il veut visiter le musée sur l’Irlande. De fil en aiguille, il vient chez les vélocistes avec moi. Aucun n’est vraiment spécialisé. Entre les motoculteurs et le linge de maison, les vélocistes sont trop multi-fonction et ne sont pas des réparateurs vélo.
Et tout naturellement, nous allons prendre thé et café et, pour chacun, une délicieuse viennoiserie nappée de chocolat.
Rémy travaillait dans une haute école de la Marine, en Bretagne, dans le multimédia en tant que vidéaste, photographe et scénariste.
Les échanges sont faciles entre nous, de la philosophie en passant par nos vies personnelles.
Puis Rémy rejoint le musée et moi la zone commerciale pour l’achat du GPS. Ma démarche est nettement moins intéressante. Pour éviter le flot de voitures sur cette nationale, je pédale trois kilomètres sur le trottoir. Malheureusement, tout cela pour rien ! Car point de GPS dans les magasins spécialisés !
Cet instrument m’est devenu indispensable. Les cartes ne sont pas assez précises pour circuler à vélo. Google Maps m’envoie sur des traces fantaisistes, dans des forêts, des chemins de terre ou caillouteux, comme si je faisais une petite sortie VTT.
Par chance, tous les tracés de l’application de mon GPS sont enregistrés dans mon téléphone.
Évidemment, je suis l’EuroVelo1 dont les panneaux sont nombreux, mais parfois ils n’existent pas à certains points stratégiques.
Je réussis à quitter Tralee et l’important trafic de véhicules pour m’enfoncer dans des espaces agricoles. Tout un troupeau de vaches, vient à ma rencontre et m’observe depuis son champ. Les Kerrys me paraissent affectueuses, curieuses. Elles sont de toute beauté, noires, couleur d’ébène. Leurs yeux ont disparu dans ce noir intense. Elles paissent dans une pâture aux séneçons printaniers, petites marguerites jaunes. Ces bouquets de fleurs les cachent en partie. Le vert, le jaune et le noir se marient à la perfection. C’est une image champêtre parfaite.
Je découvre sur mon chemin de très anciennes bâtisses, en partie effondrées.
Je m’arrête et observe. Au milieu de nulle part, patiente une longue construction pour laquelle seuls les murs ont résisté de-ci de-là. Plus loin, à sa son extrémité gauche,
positionné perpendiculairement, un autre bâtiment en ruine, tout en longueur, présente une haute tour mince, s’effilant progressivement, située à une extrémité. Cette tour, pourtant très haute et fluette, est restée en parfait état. Pour compléter l’image, un petit château, partiellement
caché par de hauts arbres, s’est glissé entre eux deux. Cette construction semble encore solide. Mais est-il encore habité ? Je ne saurais le dire. Pour rien au monde je ne ferais du camping sauvage en ce lieu lugubre, certainement hanté par le passé.
J’arrive à Ballybunion. Je suis certaine qu’aucun des campings n’accueille les voyageurs à vélo. Néanmoins je me rends au premier qui est un village de mobil-homes. Dans une magnifique demeure, je suis aimablement accueillie par un monsieur, propriétaire des lieux. En
effet il ne peut m’accueillir.
Il appelle sa fille, parlant français, pour qu’elle me trouve une solution. Après quelques recherches, une seule solution est possible. Le bed and breakfast chez leur voisin Sean.
En attendant Sean, Niamh et moi avons le temps d’échanger sur la langue gaélique utilisée ici. En Gaélique la lettre V n’existe pas. Le prénom Niamh se prononce Niv. C’est le groupe mh qui devient [v]. Et le a ?
La discussion va bon train. Niamh a vécu en France dans les années 90. Elle est mariée avec un Américain originaire du sud de l’Italie et habite à New-York où elle travaille dans un lycée. Elle exerce la profession d’orthophoniste auprès d’adolescents autistes.
Mes aventures à vélo l’intéressent. Tout naturellement nous nous prenons en photo. Niamh est une personne rieuse et nos échanges le sont aussi.
Dommage ! Sean arrive trop vite. Niamh aurait pu me conter son Irlande. Mais mon voyage est loin d’être terminé et j’en apprendrai davantage au fur et à mesure des rencontres et de mes lectures aussi. Pour l’instant je n’en ai pas le temps. Lors de mes voyages, je me laisse
emporter, immerger, bercer par la nouveauté du pays. Lorsque je commence à m’intégrer, c’est là que je vais intellectualiser par des connaissances plus formelles.
La maison de Sean est spacieuse, meublée de bois. Une moquette épaisse recouvre
le sol de l’entrée, des chambres et du salon. Celui de la salle à manger est recouvert de fines lamelles de parquet.
Sean paraît vivre seul et le temps semble s’être suspendu comme après un
événement majeur. Il possède les
caractéristiques des Irlandais. Chaleureux, accueillant et bienveillant.
Il me propose un petit-déjeuner irlandais pour demain matin.
Vendredi 18 juillet- 17e jour
67,6 / 461 m
Ballybunion, Ballylongford, Tarbert, Killimer, Kilrush, Kilkee, Doonbeg
Sean me prépare LE véritable petit-déjeuner irlandais. Il me propose des céréales, du lait, des yaourts et des fruits, le tout disposé sur le meuble de la salle à manger. Les murs sont couverts de photos. Les événements majeurs d’une vie de famille. Mariage, anniversaires, enfants, petits-enfants.
Puis des effluves de friture me parviennent. Sean prépare le véritable petit-déjeuner traditionnel, alors que je pensais l’avoir terminé.
Sean m’apporte des toasts et du pain, le tout grillé, qui aurait pu nourrir toute une famille. Et il me sert une assiette copieusement garnie d’un œuf sur le plat, de quatre petites saucisses et de charcuteries diverses, tout à été frit. Je ne peux terminer ce repas gargantuesque et, tout de même, un peu trop frit pour la voyageuse à vélo.
Sean ne se met pas dans la peau d'une apprentie sorcière en élaborant une décoction dans laquelle on ajoute des clous de girofle et un bâton de cannelle. Le doux parfum de ce remède chasserait les odeurs de friture qui imprègnent toute la maison.
Sean est prévenant. Il est allé chercher la bicyclette dans son garage. Elle est sous le porche à l’abri de la pluie. Heureusement celle-ci cesse à mon départ.
Après un tel petit déjeuner, inutile de dire que les premiers kilomètres me sont difficiles.
La route secondaire qui m’entraîne à Tarbert, où je dois prendre le ferry pour traverser la rivière Shannon, sillonne encore une zone d’élevage. Certaines maisons cossues s’apparentent mal avec de petites maisons bien entretenues et d’autres abandonnées. Celles-ci témoigneraient-elles d’un passé de pauvreté et de misère qui ne veut pas tout à fait être oublié. Un passé qui a vu des milliers d’Irlandais quitter leur pays. Je reviendrai sur ce sujet.
Je traverse le village de Ballylongford et ce qui reste de son abbaye. Les maisons ont perdu les couleurs pétillantes du sud.
J’arrive au ferry. Je m’absente un instant et lorsque je reviens, ma bicyclette est entourée de motos aux immatriculations françaises. Ce sont des Londoniens. Ils ont acheté leurs motos en France car les taxes sont nettement inférieures.
Cette courte traversée est une petite diversion. Comme celles que j’appréciais particulièrement en Norvège.
Il m’est ensuite difficile de retrouver l’EuroVelo1 afin d’éviter la nationale 68 fort circulante. Les panneaux me sont parfois invisibles. Suis-je étourdie ? Ou alors ne sont-ils pas posés aux bons endroits ?
Ne plus avoir de GPS rend ma progression plus complexe. Je dois valser avec la carte, le tracé Garmin sur mon téléphone et Google Maps. Cela passera à un pas à quatre temps lorsque la pluie se joindra à ces trois danseurs amateurs.
Il est important pour moi de retrouver la signalisation, car elle me garantit plus de sécurité.
À kilrush, un gentil monsieur m'a remis en ordre mon éclairage. Il a simplement suivi les fils, les a remis dans l'axe pour certains, un travail de deux minutes, très minutieux avec ses grosses mains de travailleur, et cela fonctionne. Lorsque je lui ai dit qu'il avait des doigts de fée, cela l'a fait vraiment rire.
Je traverse ensuite une campagne qui ressemble étrangement à la Franche-Comté. Ici, aucune maison abandonnée et hantée. La route est bordée d’épaisses haies.
Je n’arrive pas trop tard à Doonbeg.
Beau record !
Le village est magnifique. Je retrouve les maisons colorées et plusieurs restaurants et surtout des pubs, dont l’un date de 1882 avec de multiples tonneaux de bière appuyés contre une des façades. La vie doit couler à flot comme la bière dans cette commune. Je me prévois déjà une soirée traditionnelle à l’irlandaise.
Le camping est situé à un peu plus d’un kilomètre du village.
Malheur ! Je reçois une fin de non-recevoir car je n’ai pas réservé. Et il est hors de question que je plante ma petite tente, hors d’un emplacement, me signifie un grand homme. Il est très bien habillé et porte un Panama blanc. Certainement pas un Irlandais ! Mon expression témoigne des grossièretés que je ne peux verbaliser.
Dépitée, énervée, je quitte les lieux en sachant que ma soirée au village, dans le pub datant de 1882, est totalement compromise.
Il n’est pas très tard. Je décide de continuer mon chemin en quête d’un hébergement.
Apres une vingtaine de kilomètres, une seule solution s’offre à moi. Le camping sauvage ! Les champs sont déjà occupés par les vaches ou les chevaux. Et les barrières sont solidement bouclées. Et il commence à se faire tard !
Par chance, deux paysans discutent du haut de leurs tracteurs arrêtés sur un grand emplacement au bord de la route. Lorsque je leur explique ma situation, ils me proposent de planter ma tente à cet endroit-là. Ils me cherchent une place herbeuse, non labourée par les pneus de leurs tracteurs. Puis rapidement, je monte mon campement. Et je me couche exceptionnellement tôt !
Toutefois, je ne suis pas passée inaperçue. Un léger son de sonnette de vélo m’avertit de la présence d’une personne. C’est une dame à la voix douce qui me demande si tout va bien. Je n’ose m’extirper de ma tente, à moitié nue que je suis. Je lui répond par l’affirmative, et la remercie de s’enquérir de mon bien-être. Puis elle repart aussi discrètement qu’elle était arrivée.
Que voulait-elle exactement ? Me proposer un hébergement ? Était-elle la femme d’un des agriculteurs ? Ne pouvait-elle envisager de laisser une femme seule dormir dehors ? Je ne le saurai jamais… et je remercie cette dame, que je n’ai pas vue, seulement entendue, de sa prévenance et de sa gentillesse.
67,6 / 461 m
Ballybunion, Ballylongford, Tarbert, Killimer, Kilrush, Kilkee, Doonbeg
Sean me prépare LE véritable petit-déjeuner irlandais. Il me propose des céréales, du lait, des yaourts et des fruits, le tout disposé sur le meuble de la salle à manger. Les murs sont couverts de photos. Les événements majeurs d’une vie de famille. Mariage, anniversaires, enfants, petits-enfants.
Puis des effluves de friture me parviennent. Sean prépare le véritable petit-déjeuner traditionnel, alors que je pensais l’avoir terminé.
Sean m’apporte des toasts et du pain, le tout grillé, qui aurait pu nourrir toute une famille. Et il me sert une assiette copieusement garnie d’un œuf sur le plat, de quatre petites saucisses et de charcuteries diverses, tout à été frit. Je ne peux terminer ce repas gargantuesque et, tout de même, un peu trop frit pour la voyageuse à vélo.
Sean ne se met pas dans la peau d'une apprentie sorcière en élaborant une décoction dans laquelle on ajoute des clous de girofle et un bâton de cannelle. Le doux parfum de ce remède chasserait les odeurs de friture qui imprègnent toute la maison.
Sean est prévenant. Il est allé chercher la bicyclette dans son garage. Elle est sous le porche à l’abri de la pluie. Heureusement celle-ci cesse à mon départ.
Après un tel petit déjeuner, inutile de dire que les premiers kilomètres me sont difficiles.
La route secondaire qui m’entraîne à Tarbert, où je dois prendre le ferry pour traverser la rivière Shannon, sillonne encore une zone d’élevage. Certaines maisons cossues s’apparentent mal avec de petites maisons bien entretenues et d’autres abandonnées. Celles-ci témoigneraient-elles d’un passé de pauvreté et de misère qui ne veut pas tout à fait être oublié. Un passé qui a vu des milliers d’Irlandais quitter leur pays. Je reviendrai sur ce sujet.
Je traverse le village de Ballylongford et ce qui reste de son abbaye. Les maisons ont perdu les couleurs pétillantes du sud.
J’arrive au ferry. Je m’absente un instant et lorsque je reviens, ma bicyclette est entourée de motos aux immatriculations françaises. Ce sont des Londoniens. Ils ont acheté leurs motos en France car les taxes sont nettement inférieures.
Cette courte traversée est une petite diversion. Comme celles que j’appréciais particulièrement en Norvège.
Il m’est ensuite difficile de retrouver l’EuroVelo1 afin d’éviter la nationale 68 fort circulante. Les panneaux me sont parfois invisibles. Suis-je étourdie ? Ou alors ne sont-ils pas posés aux bons endroits ?
Ne plus avoir de GPS rend ma progression plus complexe. Je dois valser avec la carte, le tracé Garmin sur mon téléphone et Google Maps. Cela passera à un pas à quatre temps lorsque la pluie se joindra à ces trois danseurs amateurs.
Il est important pour moi de retrouver la signalisation, car elle me garantit plus de sécurité.
À kilrush, un gentil monsieur m'a remis en ordre mon éclairage. Il a simplement suivi les fils, les a remis dans l'axe pour certains, un travail de deux minutes, très minutieux avec ses grosses mains de travailleur, et cela fonctionne. Lorsque je lui ai dit qu'il avait des doigts de fée, cela l'a fait vraiment rire.
Je traverse ensuite une campagne qui ressemble étrangement à la Franche-Comté. Ici, aucune maison abandonnée et hantée. La route est bordée d’épaisses haies.
Je n’arrive pas trop tard à Doonbeg.
Beau record !
Le village est magnifique. Je retrouve les maisons colorées et plusieurs restaurants et surtout des pubs, dont l’un date de 1882 avec de multiples tonneaux de bière appuyés contre une des façades. La vie doit couler à flot comme la bière dans cette commune. Je me prévois déjà une soirée traditionnelle à l’irlandaise.
Le camping est situé à un peu plus d’un kilomètre du village.
Malheur ! Je reçois une fin de non-recevoir car je n’ai pas réservé. Et il est hors de question que je plante ma petite tente, hors d’un emplacement, me signifie un grand homme. Il est très bien habillé et porte un Panama blanc. Certainement pas un Irlandais ! Mon expression témoigne des grossièretés que je ne peux verbaliser.
Dépitée, énervée, je quitte les lieux en sachant que ma soirée au village, dans le pub datant de 1882, est totalement compromise.
Il n’est pas très tard. Je décide de continuer mon chemin en quête d’un hébergement.
Apres une vingtaine de kilomètres, une seule solution s’offre à moi. Le camping sauvage ! Les champs sont déjà occupés par les vaches ou les chevaux. Et les barrières sont solidement bouclées. Et il commence à se faire tard !
Par chance, deux paysans discutent du haut de leurs tracteurs arrêtés sur un grand emplacement au bord de la route. Lorsque je leur explique ma situation, ils me proposent de planter ma tente à cet endroit-là. Ils me cherchent une place herbeuse, non labourée par les pneus de leurs tracteurs. Puis rapidement, je monte mon campement. Et je me couche exceptionnellement tôt !
Toutefois, je ne suis pas passée inaperçue. Un léger son de sonnette de vélo m’avertit de la présence d’une personne. C’est une dame à la voix douce qui me demande si tout va bien. Je n’ose m’extirper de ma tente, à moitié nue que je suis. Je lui répond par l’affirmative, et la remercie de s’enquérir de mon bien-être. Puis elle repart aussi discrètement qu’elle était arrivée.
Que voulait-elle exactement ? Me proposer un hébergement ? Était-elle la femme d’un des agriculteurs ? Ne pouvait-elle envisager de laisser une femme seule dormir dehors ? Je ne le saurai jamais… et je remercie cette dame, que je n’ai pas vue, seulement entendue, de sa prévenance et de sa gentillesse.
…
Samedi 19 juillet / 18e jour
75 km / 771 m
Doonbeg, Quilty, Lahinch, Liscannor,Doolin, Ailladie, Fanore, Black Head
Je me lève aux aurores. Je ne fais pas de vieux os dans mon camping improvisé. Je bats mon record de vitesse pour le rangement de mon campement. À savoir que je n’ai pas à me préoccuper de la recharge de ma batterie nomade, pas à me soucier de ma toilette et pas à me tracasser à chercher des vêtements dans ma sacoche, puisqu’ils sont tous à laver. Je remets donc des vêtements portés hier.
Il est 6h30. Je pédale dynamiquement en espérant, tout de même, trouver un camping ce soir. Je pourrai ainsi faire les corvées de lessive.
Je traverse Milltown Malbay.
Je retrouve dans ce village les caractéristiques typiques de l’habitat du sud de l’Irlande. Façades colorées pour d’étranges petites maisons étroites et collées les unes aux autres à l’architecture individualisée. Elles donnent l’impression de se protéger ou d’être en conciliabule perpétuel. Et pourquoi pas nous effrayer quelque peu par l’une d’elles, à la façade rose et verte, au rideau entrouvert par une tête de mort.
Il n’est pas encore neuf heures. À la boulangerie An Bácús, je déguste une excellente viennoiserie aux épices et couverte, sans parcimonie, de sucre glace. Mes bonnes résolutions s’envolent. Un petit coin salon est agencé avec une prise à disposition. Je recharge un petit moment la batterie nomade, car j’en ai un besoin cuisant actuellement. Mon téléphone se décharge assez rapidement puisque je suis obligée de l’utiliser pour me diriger.
Après ce bon moment de pause, je reprends ma route qui se transforme progressivement par une voie étroite coupée par une bande herbeuse. De magnifiques chevaux accourent à mon m’approche. Ils sont tranquilles. Juste curieux et intrigués par ma présence.
Leur intérêt m’honore. Ils viennent briser un moment de solitude. Puis, au loin, un
cyclo se manifeste par un bras levé. Il sera le seul que je croiserai aujourd’hui. Comme sans doute je serai la seule qu’il rencontrera aussi. Ce monsieur habite à une trentaine de kilomètres et emprunte régulière l’Eurovelo1 pour des entraînements hebdomadaires. Il est surpris par ma présence et encore plus étonné lorsqu’il apprend que je voyage seule pour un tour de l’Irlande. Il me demande mon âge et rit car nous sommes nés la même année. Il a la bonté et la gentillesse des Irlandais.
Je traverse des zones agricoles où les habitants des quelques fermes demeurent invisibles.
Le paysage n’est plus Franc-Comtois. Il est redevenu irlandais avec ses hauts murs de pierres bordant la route. Je suis admirative de l’empilement de ces pierres, soit elles sont plates et rangées à la perfection soit ce sont d’énormes cailloux entassés.
Tout à mes pensées, je l’entends arriver derrière moi… Je comprends que le chauffeur ne ralentit pas comme il le devrait. Le moteur trépigne. Et je m’enfonce dans les ronces. Heureusement que je suis vêtue de pied en cap !
La voiture me double et l’automobiliste ne me jette même pas sans un regard… un Français ! Je lève le bras, montre le poing, en espérant qu’il me regarde dans son rétroviseur.
Je pense que l’Éducation routière française devrait revoir le mode de dépassement des cyclistes.
Les routes sont fréquemment bordées de hauts buissons colorés aux fleurs orangées de crocosmia. Et c’est ainsi que j’arrive à Lahinch, réputée pour la mer ou l’on pratique le surf. Petit village à la base, mais grande station balnéaire. De nombreux cafés, restaurants et d’innombrables boutiques animent les rues. Les immenses cars déversent un flot continu de touristes pour une promenade le long de la baie, pour se restaurer aussi et peut-être dévaliser les magasins.
À la sortie de la ville, je longe sur plusieurs kilomètres un immense terrain de golf, apparaissant, disparaissant au gré des ondulations du sol couvert d’un épais tapis de verdure émeraude.
Je quitte ce village et je pousse mon vélo sur le trottoir sur plusieurs kilomètres afin d’éviter les automobilistes et les chauffeurs de cars qui n’ont aucun égard pour une cyclo-voyageuse.
Partie aux aurores ce matin, je vois arriver la fin de l’après-midi. Une petite recherche m’indique qu’un camping est proche. Il est donc temps de m’arrêter, surtout que je sens poindre une petite douleur à la hanche droite, sans doute due à mes différents mouvements pour descendre et remonter de mon vélo, ceci occasionné par les côtes et la prise de photos.
Je constate que c’est un véritable exercice physique.
J’espère que de nombreuses descentes termineront la journée pour reposer cette partie quelque peu douloureuse.
Au loin, le ciel vient à toucher la terre. Je sais, pour l’avoir expérimenté de multiples fois au cours de mes voyages, que je vais rapidement rentrer dans ces nuages qui me mouilleront considérablement.
En effet, je n’ai pas le temps d’arriver à temps malgré une descente spectaculaire rendue glissante par la pluie.
Une belle surprise m’attend ! À mon approche, au bout d’un pont rustique en pierre, une dame sort d’une maison et me crie : « Le camping est ici ! »
La maison aussi en pierre, aux petites fenêtres, doit être habitée par des sorcières ! Peut-être Edna en est-elle une. Mais une gentille ! Elle me fait visiter… la cuisine aux innombrables cuisinières ; la salle à manger à la lourde table en bois ; le salon aux confortables divans. Le sol m’intrigue. Il est couvert d’imposantes dalles de granit irrégulières et, surtout, j’ai l’impression qu’on y a déversé des seaux d’eau. Je me baisse et vient à le toucher. Il est sec, couvert d’un épais vernis.
Ça c’est sûr ! C’est une maison hantée !
Et il est hors de question que l’on touche aux machines à laver le linge. Edna s’en charge et prend les effets à laver.
Quelque temps après, des gens arrivent. Et l’on me renseigne : « La maison est répertoriée auberge de jeunesse. Elle possède deux dortoirs de six personnes sous les combles. »
Le terme d’auberge de jeunesse n’est pas très approprié, car je n’aperçois pas beaucoup de jeunesse parmi tous ces hôtes.
Le camping, petit champ en longueur, jouxte la maison. Il est bordé de murs de pierre et l’on y accède par une ouverture étroite. J’ai quelques difficultés à y faire passer mon vélo.
Je me hâte de monter mon campement, car le temps est compté entre deux averses.
Doolin est un petit village de deux-cents habitants, mais qui possède trois pubs.
Toutes les corvées terminées, je me rends dans l’un situé de l’autre côté du pont. Dès mon entrée, je suis assaillie par le bruit. Les clients parlent bruyamment. Quelques filles dansent devant un groupe de trois musiciens qui jouent de la musique traditionnelle irlandaise.
La fête a dû commencé depuis un bon moment. Quelle ambiance !
Je me fraie un passage un essayant de ne pas me faire écraser les pieds chaussés de mes tongs. Je suis tout de même vêtue de ma petite robe à paillettes, du boléro aux fils brillants et d’un blouson de vélo, car les soirées sont froides.
J’arrive enfin au bar où il faut jouer des coudes pour avoir une place. Et me voici, emportant une pinte de bière noire surmontée de sa crème à ras bord, sans qu’une seule goutte n’ait dégoulinée sur les parois du verre, rejoignant une salle à tranquille ou des familles finissent de dîner.
Ouf ! Je ne supporte pas le bruit !
Je suis bien ! Les sons sont atténués. Je ressens l’ambiance. J’entends la musique. Les serveuses sont à mes petits soins. Ce sera donc bière et dessert.
Il faut rentrer. Je n’ai que le vieux pont à traverser. J’aperçois dans la nuit la maison d’Amityville. Elle fait encore plus peur qu’en journée. Les petites fenêtres sont éclairées d’une lumière orangée occasionnant quelques reflets sur les murs.
Impressionnant ! Je ne pouvais pas mieux tomber ! C’est vraiment l’Irlande !
Sous la tente, je dormirai d’un sommeil de plomb !
75 km / 771 m
Doonbeg, Quilty, Lahinch, Liscannor,Doolin, Ailladie, Fanore, Black Head
Je me lève aux aurores. Je ne fais pas de vieux os dans mon camping improvisé. Je bats mon record de vitesse pour le rangement de mon campement. À savoir que je n’ai pas à me préoccuper de la recharge de ma batterie nomade, pas à me soucier de ma toilette et pas à me tracasser à chercher des vêtements dans ma sacoche, puisqu’ils sont tous à laver. Je remets donc des vêtements portés hier.
Il est 6h30. Je pédale dynamiquement en espérant, tout de même, trouver un camping ce soir. Je pourrai ainsi faire les corvées de lessive.
Je traverse Milltown Malbay.
Je retrouve dans ce village les caractéristiques typiques de l’habitat du sud de l’Irlande. Façades colorées pour d’étranges petites maisons étroites et collées les unes aux autres à l’architecture individualisée. Elles donnent l’impression de se protéger ou d’être en conciliabule perpétuel. Et pourquoi pas nous effrayer quelque peu par l’une d’elles, à la façade rose et verte, au rideau entrouvert par une tête de mort.
Il n’est pas encore neuf heures. À la boulangerie An Bácús, je déguste une excellente viennoiserie aux épices et couverte, sans parcimonie, de sucre glace. Mes bonnes résolutions s’envolent. Un petit coin salon est agencé avec une prise à disposition. Je recharge un petit moment la batterie nomade, car j’en ai un besoin cuisant actuellement. Mon téléphone se décharge assez rapidement puisque je suis obligée de l’utiliser pour me diriger.
Après ce bon moment de pause, je reprends ma route qui se transforme progressivement par une voie étroite coupée par une bande herbeuse. De magnifiques chevaux accourent à mon m’approche. Ils sont tranquilles. Juste curieux et intrigués par ma présence.
Leur intérêt m’honore. Ils viennent briser un moment de solitude. Puis, au loin, un
cyclo se manifeste par un bras levé. Il sera le seul que je croiserai aujourd’hui. Comme sans doute je serai la seule qu’il rencontrera aussi. Ce monsieur habite à une trentaine de kilomètres et emprunte régulière l’Eurovelo1 pour des entraînements hebdomadaires. Il est surpris par ma présence et encore plus étonné lorsqu’il apprend que je voyage seule pour un tour de l’Irlande. Il me demande mon âge et rit car nous sommes nés la même année. Il a la bonté et la gentillesse des Irlandais.
Je traverse des zones agricoles où les habitants des quelques fermes demeurent invisibles.
Le paysage n’est plus Franc-Comtois. Il est redevenu irlandais avec ses hauts murs de pierres bordant la route. Je suis admirative de l’empilement de ces pierres, soit elles sont plates et rangées à la perfection soit ce sont d’énormes cailloux entassés.
Tout à mes pensées, je l’entends arriver derrière moi… Je comprends que le chauffeur ne ralentit pas comme il le devrait. Le moteur trépigne. Et je m’enfonce dans les ronces. Heureusement que je suis vêtue de pied en cap !
La voiture me double et l’automobiliste ne me jette même pas sans un regard… un Français ! Je lève le bras, montre le poing, en espérant qu’il me regarde dans son rétroviseur.
Je pense que l’Éducation routière française devrait revoir le mode de dépassement des cyclistes.
Les routes sont fréquemment bordées de hauts buissons colorés aux fleurs orangées de crocosmia. Et c’est ainsi que j’arrive à Lahinch, réputée pour la mer ou l’on pratique le surf. Petit village à la base, mais grande station balnéaire. De nombreux cafés, restaurants et d’innombrables boutiques animent les rues. Les immenses cars déversent un flot continu de touristes pour une promenade le long de la baie, pour se restaurer aussi et peut-être dévaliser les magasins.
À la sortie de la ville, je longe sur plusieurs kilomètres un immense terrain de golf, apparaissant, disparaissant au gré des ondulations du sol couvert d’un épais tapis de verdure émeraude.
Je quitte ce village et je pousse mon vélo sur le trottoir sur plusieurs kilomètres afin d’éviter les automobilistes et les chauffeurs de cars qui n’ont aucun égard pour une cyclo-voyageuse.
Partie aux aurores ce matin, je vois arriver la fin de l’après-midi. Une petite recherche m’indique qu’un camping est proche. Il est donc temps de m’arrêter, surtout que je sens poindre une petite douleur à la hanche droite, sans doute due à mes différents mouvements pour descendre et remonter de mon vélo, ceci occasionné par les côtes et la prise de photos.
Je constate que c’est un véritable exercice physique.
J’espère que de nombreuses descentes termineront la journée pour reposer cette partie quelque peu douloureuse.
Au loin, le ciel vient à toucher la terre. Je sais, pour l’avoir expérimenté de multiples fois au cours de mes voyages, que je vais rapidement rentrer dans ces nuages qui me mouilleront considérablement.
En effet, je n’ai pas le temps d’arriver à temps malgré une descente spectaculaire rendue glissante par la pluie.
Une belle surprise m’attend ! À mon approche, au bout d’un pont rustique en pierre, une dame sort d’une maison et me crie : « Le camping est ici ! »
La maison aussi en pierre, aux petites fenêtres, doit être habitée par des sorcières ! Peut-être Edna en est-elle une. Mais une gentille ! Elle me fait visiter… la cuisine aux innombrables cuisinières ; la salle à manger à la lourde table en bois ; le salon aux confortables divans. Le sol m’intrigue. Il est couvert d’imposantes dalles de granit irrégulières et, surtout, j’ai l’impression qu’on y a déversé des seaux d’eau. Je me baisse et vient à le toucher. Il est sec, couvert d’un épais vernis.
Ça c’est sûr ! C’est une maison hantée !
Et il est hors de question que l’on touche aux machines à laver le linge. Edna s’en charge et prend les effets à laver.
Quelque temps après, des gens arrivent. Et l’on me renseigne : « La maison est répertoriée auberge de jeunesse. Elle possède deux dortoirs de six personnes sous les combles. »
Le terme d’auberge de jeunesse n’est pas très approprié, car je n’aperçois pas beaucoup de jeunesse parmi tous ces hôtes.
Le camping, petit champ en longueur, jouxte la maison. Il est bordé de murs de pierre et l’on y accède par une ouverture étroite. J’ai quelques difficultés à y faire passer mon vélo.
Je me hâte de monter mon campement, car le temps est compté entre deux averses.
Doolin est un petit village de deux-cents habitants, mais qui possède trois pubs.
Toutes les corvées terminées, je me rends dans l’un situé de l’autre côté du pont. Dès mon entrée, je suis assaillie par le bruit. Les clients parlent bruyamment. Quelques filles dansent devant un groupe de trois musiciens qui jouent de la musique traditionnelle irlandaise.
La fête a dû commencé depuis un bon moment. Quelle ambiance !
Je me fraie un passage un essayant de ne pas me faire écraser les pieds chaussés de mes tongs. Je suis tout de même vêtue de ma petite robe à paillettes, du boléro aux fils brillants et d’un blouson de vélo, car les soirées sont froides.
J’arrive enfin au bar où il faut jouer des coudes pour avoir une place. Et me voici, emportant une pinte de bière noire surmontée de sa crème à ras bord, sans qu’une seule goutte n’ait dégoulinée sur les parois du verre, rejoignant une salle à tranquille ou des familles finissent de dîner.
Ouf ! Je ne supporte pas le bruit !
Je suis bien ! Les sons sont atténués. Je ressens l’ambiance. J’entends la musique. Les serveuses sont à mes petits soins. Ce sera donc bière et dessert.
Il faut rentrer. Je n’ai que le vieux pont à traverser. J’aperçois dans la nuit la maison d’Amityville. Elle fait encore plus peur qu’en journée. Les petites fenêtres sont éclairées d’une lumière orangée occasionnant quelques reflets sur les murs.
Impressionnant ! Je ne pouvais pas mieux tomber ! C’est vraiment l’Irlande !
Sous la tente, je dormirai d’un sommeil de plomb !
….
Dimanche 20 juillet - 29e jour
76 km 385 m
Black Head, Ballyvaugnan, Kinvara, Kilcolgan, Oranmore
Galway
Je quitte le lieu hanté, mais fort sympathique.
Je ne pourrai arriver aujourd’hui à Galway. L’étape est trop longue et je dois suivre la route côtière où les montées sont rudes.
Je rejoins rapidement la région du Burren. Vaste région désertique, riche de paysages lunaires, dont l’un des bras droits de Cromwell dit : « c’est une région où il n’y a pas assez d’eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l’enterrer. »
Burren vient du gaélique Boireann et signifie « lieu de pierre ». Cette pierre est un lapis karstique.
Le Routard : « Les rochers abritent de nombreuses grottes, des courants d’eau se jetant dans des poches appelées « marmites de géants » et des lacs disparaissent durant l’été.
Le Burren fut très peuplé aux temps préhistoriques comme en témoignent les nombreux dolmens et mégalithes. » Que je ne verrai pas, car cela me demande de faire un détour.
Pour les randonneurs, des sentiers originaux : les green raods, routes qui furent tracées pendant la période de la Grande Famine. Ces grands travaux collectifs furent organisés par l’administration anglaise pour occuper les dizaines de milliers de paysans sans terre et leur permettre de gagner 5 pence par jour. »
La Grande Famine, est une famine de grande ampleur survenue en Irlande entre 1845 et 1852.
C'est le mildiou, maladie due à un champignon parasitaire, qui est à l'origine de la « famine de la pomme de terre ».
Un tiers de la population irlandaise dépendait des cultures de pommes de terre pour se nourrir. Des récoltes avaient déjà été mauvaises auparavant, mais pendant la famine, la maladie s'étendit à tout le pays et se reproduisit pendant plusieurs années.
Je parcours un paysage sauvage, tourmenté et chaotique, pris aux pièges entre les rochers et l’océan.
Je ne regrette pas mon arrêt prématuré d’hier soir sous la pluie. Cela me permet de découvrir, ce matin et sous le soleil, des panoramas éblouissants.
D’immenses plaques de roche calcaire semblent éclatées en une multitude de gros blocs dévoilant toutes les nuances de gris. La route côtière, étroite, est creusée dans la roche.
Quelle beauté naturelle !
Hélas ! Au cours de l’après-midi, la pluie m’attend ! Il pleut à seaux ! Une cataracte d’eau ! Le déluge ! Des trombes d’eau ! Une pluie diluvienne !
Tant de pluie !
Bon, tant que ça n'entame pas mon moral d'acier...
Après le premier seau d'eau, plus rien n'a d'importance ! Je retrouve des sensations d’enfant. Fillette, je sautais dans les flaques. Et tant d’années après, le ciel me les jette au visage, sur le dos… Ça surprend davantage, mais c'est moins fatiguant. Et je suis rincée, comme jamais je ne l’ai été…
Rien ne sert de s’arrêter. Où d’ailleurs ? Aucun abri n’est à ma disposition.
Pendant des kilomètres et des kilomètres, je me confronte à cette pluie diluvienne.
Au cours de la journée, j’ai repéré un camping à quelques dizaines de kilomètres de Galway. Mon objectif est de l’atteindre.
J’arrive enfin au Kitty’s Cosy Camping. C’est un petit camping écologique et familial original, situé au pied du parc national du Burren, dans le comté de Galway. Il dispose d'une cuisine commune chaleureuse et confortable, ainsi que d'un coin salon où nous pouvons échapper aux intempéries.
Et la magie opère ! Deux magnifiques roulottes sont encore disponibles. « À moitié prix, si vous n’utilisez qu’un lit ! » me propose Sheldon, la jeune fille de la famille. Évidemment, je ne vais pas me déquadrupler, puisque chaque lit est prévu pour deux personnes.
Je choisis la roulotte verte, coordonnée avec ma bicyclette.
Une famille de Colmar m’offre une partie de leur repas. Partie deux mois, elle circule en Van.
Puis je me réfugie dans ma coquette roulotte où une couette et une couverture viendront à bout du froid et de l’humidité.
76 km 385 m
Black Head, Ballyvaugnan, Kinvara, Kilcolgan, Oranmore
Galway
Je quitte le lieu hanté, mais fort sympathique.
Je ne pourrai arriver aujourd’hui à Galway. L’étape est trop longue et je dois suivre la route côtière où les montées sont rudes.
Je rejoins rapidement la région du Burren. Vaste région désertique, riche de paysages lunaires, dont l’un des bras droits de Cromwell dit : « c’est une région où il n’y a pas assez d’eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l’enterrer. »
Burren vient du gaélique Boireann et signifie « lieu de pierre ». Cette pierre est un lapis karstique.
Le Routard : « Les rochers abritent de nombreuses grottes, des courants d’eau se jetant dans des poches appelées « marmites de géants » et des lacs disparaissent durant l’été.
Le Burren fut très peuplé aux temps préhistoriques comme en témoignent les nombreux dolmens et mégalithes. » Que je ne verrai pas, car cela me demande de faire un détour.
Pour les randonneurs, des sentiers originaux : les green raods, routes qui furent tracées pendant la période de la Grande Famine. Ces grands travaux collectifs furent organisés par l’administration anglaise pour occuper les dizaines de milliers de paysans sans terre et leur permettre de gagner 5 pence par jour. »
La Grande Famine, est une famine de grande ampleur survenue en Irlande entre 1845 et 1852.
C'est le mildiou, maladie due à un champignon parasitaire, qui est à l'origine de la « famine de la pomme de terre ».
Un tiers de la population irlandaise dépendait des cultures de pommes de terre pour se nourrir. Des récoltes avaient déjà été mauvaises auparavant, mais pendant la famine, la maladie s'étendit à tout le pays et se reproduisit pendant plusieurs années.
Je parcours un paysage sauvage, tourmenté et chaotique, pris aux pièges entre les rochers et l’océan.
Je ne regrette pas mon arrêt prématuré d’hier soir sous la pluie. Cela me permet de découvrir, ce matin et sous le soleil, des panoramas éblouissants.
D’immenses plaques de roche calcaire semblent éclatées en une multitude de gros blocs dévoilant toutes les nuances de gris. La route côtière, étroite, est creusée dans la roche.
Quelle beauté naturelle !
Hélas ! Au cours de l’après-midi, la pluie m’attend ! Il pleut à seaux ! Une cataracte d’eau ! Le déluge ! Des trombes d’eau ! Une pluie diluvienne !
Tant de pluie !
Bon, tant que ça n'entame pas mon moral d'acier...
Après le premier seau d'eau, plus rien n'a d'importance ! Je retrouve des sensations d’enfant. Fillette, je sautais dans les flaques. Et tant d’années après, le ciel me les jette au visage, sur le dos… Ça surprend davantage, mais c'est moins fatiguant. Et je suis rincée, comme jamais je ne l’ai été…
Rien ne sert de s’arrêter. Où d’ailleurs ? Aucun abri n’est à ma disposition.
Pendant des kilomètres et des kilomètres, je me confronte à cette pluie diluvienne.
Au cours de la journée, j’ai repéré un camping à quelques dizaines de kilomètres de Galway. Mon objectif est de l’atteindre.
J’arrive enfin au Kitty’s Cosy Camping. C’est un petit camping écologique et familial original, situé au pied du parc national du Burren, dans le comté de Galway. Il dispose d'une cuisine commune chaleureuse et confortable, ainsi que d'un coin salon où nous pouvons échapper aux intempéries.
Et la magie opère ! Deux magnifiques roulottes sont encore disponibles. « À moitié prix, si vous n’utilisez qu’un lit ! » me propose Sheldon, la jeune fille de la famille. Évidemment, je ne vais pas me déquadrupler, puisque chaque lit est prévu pour deux personnes.
Je choisis la roulotte verte, coordonnée avec ma bicyclette.
Une famille de Colmar m’offre une partie de leur repas. Partie deux mois, elle circule en Van.
Puis je me réfugie dans ma coquette roulotte où une couette et une couverture viendront à bout du froid et de l’humidité.
…
Lundi 22 juillet - 21e jour
40 km
Ballyvaughan
Galway
La nuit n’a pas été suffisante pour sécher mes vêtements. Les manches gouttent encore au sol. Et je dois enfiler mes chaussures aussi mouillées que la veille. Ce sont deux éponges qui ont absorbé le maximum d’eau. Elles souffrent d’une hyperhydratation.
Je dois adopter la tradition des vieux briscards du cyclotourisme ; pédaler en sandales sous la pluie.
Mon GPS me manque cruellement. Je me perds ! Je fais un long détour ! Je passe au-dessus de l’autoroute grâce à un pont. Plus loin c’est un imbroglio de routes qui me reconduisent à l’autoroute pour trouver un autre pont.
En fin d’après-midi j’arrive à Galway, ville de 85 000 habitants, avec l’espoir de trouver le fameux objet qui me manque pour me diriger plus aisément.
Les grandes villes peuvent être faciles à traverser si l’on suit une rivière ou un fleuve. Mais ici, ce n’est pas le cas. Je roule sur le trottoir pour me mettre en sécurité depuis la périphérie de la ville.
Tous mes efforts pour trouver l’objet, devenu indispensable au fur et à mesure des années, se soldent par un échec.
Ces trajets inopinés d’ans la ville me permettent de longer l’embouchure du fleuve Corrib ; d’apercevoir des entrepôts de plusieurs étages, de remarquer la cathédrale achevée en 1965 et considérée comme la dernière grande cathédrale en pierre construite en Europe. Tout est gris, construit avec une pierre couleur de l’ardoise.
Au camping, situé à quatre kilomètres de la ville, je retrouve Rémy. Quel bel hasard ! Il a passé sa soirée d’hier dans un pub, et il est tout-à-fait d’accord de m’y accompagner.
Grace à un bus, nous voilà rapidement au centre de Galway. Remy connaît bien la ville pour y être venu à plusieurs reprises.
Chaque année, pendant deux semaines en juillet, c’est donc en ce moment, la ville se transforme en ville de festivals, avec de la littérature, du théâtre et des surprises improvisées qui sont présentés à l'occasion de plus de deux-cents spectacles. Je ne verrai que des spectacles de plein air.
Nous commençons par écouter un groupe de musiciens irlandais sur la place Eyre.
Et nous nous rendons à The Crane bar puisque c’est essentiellement la raison de notre venue en ville. L’un des premiers musics pubs de Galway.
Dès l’ouverture, le bar est comble. Ce soir, huit musiciens vont nous régaler de musique irlandaise. L’un, accompagné de sa guitare, nous offrît un moment solo par une chanson très émouvante. Chacun, et nous étions nombreux, retint son souffle.
Apres avoir quitté le pub, Rémy nous fait passer dans les quartiers essentiels de Dublin.
C’est certain ! Je viendrai visiter la ville demain.
40 km
Ballyvaughan
Galway
La nuit n’a pas été suffisante pour sécher mes vêtements. Les manches gouttent encore au sol. Et je dois enfiler mes chaussures aussi mouillées que la veille. Ce sont deux éponges qui ont absorbé le maximum d’eau. Elles souffrent d’une hyperhydratation.
Je dois adopter la tradition des vieux briscards du cyclotourisme ; pédaler en sandales sous la pluie.
Mon GPS me manque cruellement. Je me perds ! Je fais un long détour ! Je passe au-dessus de l’autoroute grâce à un pont. Plus loin c’est un imbroglio de routes qui me reconduisent à l’autoroute pour trouver un autre pont.
En fin d’après-midi j’arrive à Galway, ville de 85 000 habitants, avec l’espoir de trouver le fameux objet qui me manque pour me diriger plus aisément.
Les grandes villes peuvent être faciles à traverser si l’on suit une rivière ou un fleuve. Mais ici, ce n’est pas le cas. Je roule sur le trottoir pour me mettre en sécurité depuis la périphérie de la ville.
Tous mes efforts pour trouver l’objet, devenu indispensable au fur et à mesure des années, se soldent par un échec.
Ces trajets inopinés d’ans la ville me permettent de longer l’embouchure du fleuve Corrib ; d’apercevoir des entrepôts de plusieurs étages, de remarquer la cathédrale achevée en 1965 et considérée comme la dernière grande cathédrale en pierre construite en Europe. Tout est gris, construit avec une pierre couleur de l’ardoise.
Au camping, situé à quatre kilomètres de la ville, je retrouve Rémy. Quel bel hasard ! Il a passé sa soirée d’hier dans un pub, et il est tout-à-fait d’accord de m’y accompagner.
Grace à un bus, nous voilà rapidement au centre de Galway. Remy connaît bien la ville pour y être venu à plusieurs reprises.
Chaque année, pendant deux semaines en juillet, c’est donc en ce moment, la ville se transforme en ville de festivals, avec de la littérature, du théâtre et des surprises improvisées qui sont présentés à l'occasion de plus de deux-cents spectacles. Je ne verrai que des spectacles de plein air.
Nous commençons par écouter un groupe de musiciens irlandais sur la place Eyre.
Et nous nous rendons à The Crane bar puisque c’est essentiellement la raison de notre venue en ville. L’un des premiers musics pubs de Galway.
Dès l’ouverture, le bar est comble. Ce soir, huit musiciens vont nous régaler de musique irlandaise. L’un, accompagné de sa guitare, nous offrît un moment solo par une chanson très émouvante. Chacun, et nous étions nombreux, retint son souffle.
Apres avoir quitté le pub, Rémy nous fait passer dans les quartiers essentiels de Dublin.
C’est certain ! Je viendrai visiter la ville demain.
…
Mardi 22 juillet - 21e jour
Galway
Première tâche… rechercher un vélociste pour remplacer les patins de freins. Les cols, aux côtes rudes, ont pour principe de présenter des descentes vertigineuses. Même si la vitesse me griserait, la prudence l’emporte.
L’atelier vélo s’appelle An Mheitheal Rothard. Situé à deux pas de la cathédrale. Pas de vitrine ici. Un petit atelier tout en longueur. Trois jeunes hommes sont affairés dans la réparation de vélos. Anthony se charge du mien ; changement des patins, resserrer la vis du phare avant et opérer un réglage au niveau du frein droit qui vient en butée contre la poignée. Je reviendrai en fin d’après-midi. Je peux partir tranquillement pour une visite de la ville.
Galway est la porte d’entrée du Connemara. Port crée par les Anglo-Normands avec des liens commerciaux avec la France et l’Espagne dont il subsiste pas mal d’éléments dans l’architecture de certaines maisons bourgeoises. Un quartier bordé de nombreux restaurants et pubs a gagné le surnom de Latin Quartier. Certaines rues piétonnes sont animées.
Je déambule et me fixe des objectifs.
Trouver la statue d’Oscar Wilde. Elle est dans une rue incontournable du centre.
Dans une toute petite rue non fréquentée, j’observe les vestiges de ce que l’on considère comme la plus vieille maison de Galway. Elle est protégée par une baie vitrée. J’ai de la chance je peux y pénétrer. Hamlet, pièce de théâtre de William Shakespeare, est joué ce soir en ce lieu.
Un monsieur, responsable du site, se précipite pour illuminer des boîtes représentant différentes scènes de la pièce.
Ma visite se poursuit est m’entraîne à La Spanish Arch, appelée ainsi , car les échanges étaient importants avec les Espagnols. Puis à Lynch’s Castle pour admirer la plus belle maison de ville d’Irlande. Riche demeure du XVIe s occupée par une banque. Sur la façade quelques gargouilles et blasons.
L’intérieur de la banque est très moderne, mais une salle à l’entrée a été préservée avec une cheminée étonnante.
Et je fais comme tout le monde. Je me laisse tremper par la Drizzle (bruine) irlandaise ou parfois de bonnes averses pour ensuite sécher au soleil qui inévitablement alterne avec la pluie. Personne ne s’abrite d’un parapluie.
Ces masses d'air humide sont transportées au-dessus de l'Atlantique par les vents d'ouest dominants.
La vie est au coin de chacune des rues. Ici, des musiciens. Là, un jeune chanteur entonne un chant aux sons mélancoliques. Ailleurs, un danseur de hip-hop complique sa prestation grâce à un ballon. Il le lance, le fait rouler sur chacune des parties de son corps tout en dansant. C’est une véritable épreuve physique.
Plus loin, un garçon a créé sa marionnette à son effigie parfaite. Lui est aussi imperturbable que l’expression faciale de sa marionnette. C’est troublant ! Il la manipule afin qu’elle devienne, elle aussi, un violoniste. Le garçon, impassible, actionne son archet sur un système accroché à son poignet gauche. C’est tout a fait stupéfiant !
Galway est vraiment une ville qui bouge.
Pour revenir un peu plus terre à terre, je n’ai pas trouvé de GPS dans cette grande ville malgré mon acharnement. Toutefois, je m’achète des sandales. Ces derniers jours, sans quitter mes chaussures mouillées, mes pieds ont souffert. Â vélo, Je porterai les sandales lorsqu’il pleuvra.
À mon retour tardif de la ville, au camping, une dame française s’approche de moi et me dit : « je suis heureuse de vous rencontrer. Hier, je vous ai vu arriver avec votre vélo très chargé et je suis surprise que votre mari soit à moto. Et vous êtes arrivée une journée après lui. » Je l’informe de la réalité : « Rémy n’est pas mon mari. Je l’ai rencontré au camping de Tralee, et c’était une belle surprise de le retrouver ici. »
Elle poursuit : « Ah ! Je préfère ainsi, car je trouvais la situation très particulière. » Elle est son mari, camping-caristes sont
Niçois et visite l’Irlande pour la deuxième fois.
Il est temps de me coucher, mais je ne trouve pas le sommeil.
La soirée était glaciale et je me suis considérablement refroidie en discutant avec cette dame. Je ne possède pas véritablement de vêtements chauds.
Il est minuit, puis une heure du matin et deux heures…
Galway
Première tâche… rechercher un vélociste pour remplacer les patins de freins. Les cols, aux côtes rudes, ont pour principe de présenter des descentes vertigineuses. Même si la vitesse me griserait, la prudence l’emporte.
L’atelier vélo s’appelle An Mheitheal Rothard. Situé à deux pas de la cathédrale. Pas de vitrine ici. Un petit atelier tout en longueur. Trois jeunes hommes sont affairés dans la réparation de vélos. Anthony se charge du mien ; changement des patins, resserrer la vis du phare avant et opérer un réglage au niveau du frein droit qui vient en butée contre la poignée. Je reviendrai en fin d’après-midi. Je peux partir tranquillement pour une visite de la ville.
Galway est la porte d’entrée du Connemara. Port crée par les Anglo-Normands avec des liens commerciaux avec la France et l’Espagne dont il subsiste pas mal d’éléments dans l’architecture de certaines maisons bourgeoises. Un quartier bordé de nombreux restaurants et pubs a gagné le surnom de Latin Quartier. Certaines rues piétonnes sont animées.
Je déambule et me fixe des objectifs.
Trouver la statue d’Oscar Wilde. Elle est dans une rue incontournable du centre.
Dans une toute petite rue non fréquentée, j’observe les vestiges de ce que l’on considère comme la plus vieille maison de Galway. Elle est protégée par une baie vitrée. J’ai de la chance je peux y pénétrer. Hamlet, pièce de théâtre de William Shakespeare, est joué ce soir en ce lieu.
Un monsieur, responsable du site, se précipite pour illuminer des boîtes représentant différentes scènes de la pièce.
Ma visite se poursuit est m’entraîne à La Spanish Arch, appelée ainsi , car les échanges étaient importants avec les Espagnols. Puis à Lynch’s Castle pour admirer la plus belle maison de ville d’Irlande. Riche demeure du XVIe s occupée par une banque. Sur la façade quelques gargouilles et blasons.
L’intérieur de la banque est très moderne, mais une salle à l’entrée a été préservée avec une cheminée étonnante.
Et je fais comme tout le monde. Je me laisse tremper par la Drizzle (bruine) irlandaise ou parfois de bonnes averses pour ensuite sécher au soleil qui inévitablement alterne avec la pluie. Personne ne s’abrite d’un parapluie.
Ces masses d'air humide sont transportées au-dessus de l'Atlantique par les vents d'ouest dominants.
La vie est au coin de chacune des rues. Ici, des musiciens. Là, un jeune chanteur entonne un chant aux sons mélancoliques. Ailleurs, un danseur de hip-hop complique sa prestation grâce à un ballon. Il le lance, le fait rouler sur chacune des parties de son corps tout en dansant. C’est une véritable épreuve physique.
Plus loin, un garçon a créé sa marionnette à son effigie parfaite. Lui est aussi imperturbable que l’expression faciale de sa marionnette. C’est troublant ! Il la manipule afin qu’elle devienne, elle aussi, un violoniste. Le garçon, impassible, actionne son archet sur un système accroché à son poignet gauche. C’est tout a fait stupéfiant !
Galway est vraiment une ville qui bouge.
Pour revenir un peu plus terre à terre, je n’ai pas trouvé de GPS dans cette grande ville malgré mon acharnement. Toutefois, je m’achète des sandales. Ces derniers jours, sans quitter mes chaussures mouillées, mes pieds ont souffert. Â vélo, Je porterai les sandales lorsqu’il pleuvra.
À mon retour tardif de la ville, au camping, une dame française s’approche de moi et me dit : « je suis heureuse de vous rencontrer. Hier, je vous ai vu arriver avec votre vélo très chargé et je suis surprise que votre mari soit à moto. Et vous êtes arrivée une journée après lui. » Je l’informe de la réalité : « Rémy n’est pas mon mari. Je l’ai rencontré au camping de Tralee, et c’était une belle surprise de le retrouver ici. »
Elle poursuit : « Ah ! Je préfère ainsi, car je trouvais la situation très particulière. » Elle est son mari, camping-caristes sont
Niçois et visite l’Irlande pour la deuxième fois.
Il est temps de me coucher, mais je ne trouve pas le sommeil.
La soirée était glaciale et je me suis considérablement refroidie en discutant avec cette dame. Je ne possède pas véritablement de vêtements chauds.
Il est minuit, puis une heure du matin et deux heures…