Cyclo-rando en famille, en terre Kirghize - été 2015
5 semaines en vélo, en autonomie et en famille (Thierry et Véronique, et leurs 3 ados : Baptiste, 13 ans, Frédéri, 16 ans, et Yohann, 19 ans) au Kirghizistan en Juillet-août 2015
Quand : 24/07/2015
Durée : 31 jours
Durée : 31 jours
Distance globale :
1113km
Dénivelées :
+12854m /
-9644m
Alti min/max : 638m/3782m
Carnet publié par La Tribu
le 29 nov. 2015
modifié le 07 janv. 2016
modifié le 07 janv. 2016
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Vue d'ensemble
Le topo : 1-Bishkek - Karakol - Jeti Ogüz (mise à jour : 07 janv. 2016)
Le compte-rendu : 1-Bishkek - Karakol - Jeti Ogüz (mise à jour : 07 janv. 2016)
Printemps 2015
Eux : ….On va où, cet été ?...
Elle : …..Au Kirghizistan….
Lui et eux : ..… ???......
Lui : Mais pourquoi ?
Elle : Oui, pourquoi pas au Kirghizistan ?
Lui : Mais comment tu veux y aller ???
Elle : Ben, en vélo….. Nooon ! pas EN vélo jusqu’au Kirghizistan : juste on met les vélos dans l’avion, et arrivés là-bas, on pédale. Les montagnes, les prairies alpines, les lacs, les torrents, les chevaux….. et nous. En vélo.
Lui : n’importe quoi. (fin de la discussion).
Eux : ah ouais, ça va être géant !
Lui (quelques semaines/mois plus tard) : et ça donne quoi, les prix des billets d’avion, pour là où tu veux aller cet été ??
Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvés à s’occuper des préparatifs pour ce voyage au bout du monde, à savoir :
- Acheter des duvets (nos petits duvets d’été achetés il y a 15 ans en solde chez Décath, on oublie : il serait temps d’investir dans du sérieux…. Résultat : razzia chez Valandré, au rayon plume d’oie (un Bloody Mary pour Yohann et Fred, un Shocking Blue pour Madame)
- Acheter un réchaud multicombustibles : d’après les blogs des voyageurs, il s’avère difficile de trouver des cartouches de gaz compatibles avec notre réchaud actuel ; on a donc investi dans un superbe réchaud Optimus Polaris Optifuel : diesel, essence blanche, kérosène, gaz, vodka (à vérifier) …
- Abandonner les matelas mousse que plus personne ne veut et sur lesquels on dort super mal, et investir dans deux matelas Sea to summit gonflables et méga-épais, un vrai bonheur ! Les enfants dormiront sur nos anciens Term a Rest.
- Acheter une remorque pour Thierry : son vélo étant en carbone, il ne peut pas y fixer de porte-bagages. L’avantage de la remorque (Aevon) est qu’elle possède un bras qui vient se fixer sur la tige de selle, et qu’elle est mobile dans toutes les directions.
- Récupérer un vélo où l’on puisse fixer des porte-bagages, car le vélo de Fred est également en carbone, et que déjà une remorque, c’est cher, mais deux remorques, c’est…deux fois plus cher.
- Comparer les prix des billets d’avion,
- Finaliser l’itinéraire,
- Négocier avec le chef pour obtenir 5 semaines de congés cet été.
Véronique épluche les blogs de voyageurs pour récolter un maximum d’informations sur les itinéraires possibles en vélo. La carte est sillonnée de tracés dans tous les sens, tout lui plait, elle voudrait aller partout. Mais ce petit pays, grand comme deux fois la suisse, n’a pas un réseau routier formidable : une voie de chemin de fer de Bishkek au lac Issik Kul, et deux axes routiers : l’un, orienté Nord-Sud, et l’autre, orienté est-ouest. Plus les pistes, mais là, c’est l’aventure. Ce n’est que notre premier voyage, et il ne s’agit pas de dégouter les participants… !
Vendredi 24 juillet 2015
A 12h30, nous décollons à destination d’Istambul, puis de Bishkek où nous arrivons à 5h30 le lendemain matin. A bord, petit loukoum de bienvenue, repas appétissants, ça change des précédents voyages sur KLM !
Eux : ….On va où, cet été ?...
Elle : …..Au Kirghizistan….
Lui et eux : ..… ???......
Lui : Mais pourquoi ?
Elle : Oui, pourquoi pas au Kirghizistan ?
Lui : Mais comment tu veux y aller ???
Elle : Ben, en vélo….. Nooon ! pas EN vélo jusqu’au Kirghizistan : juste on met les vélos dans l’avion, et arrivés là-bas, on pédale. Les montagnes, les prairies alpines, les lacs, les torrents, les chevaux….. et nous. En vélo.
Lui : n’importe quoi. (fin de la discussion).
Eux : ah ouais, ça va être géant !
Lui (quelques semaines/mois plus tard) : et ça donne quoi, les prix des billets d’avion, pour là où tu veux aller cet été ??
Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvés à s’occuper des préparatifs pour ce voyage au bout du monde, à savoir :
- Acheter des duvets (nos petits duvets d’été achetés il y a 15 ans en solde chez Décath, on oublie : il serait temps d’investir dans du sérieux…. Résultat : razzia chez Valandré, au rayon plume d’oie (un Bloody Mary pour Yohann et Fred, un Shocking Blue pour Madame)
- Acheter un réchaud multicombustibles : d’après les blogs des voyageurs, il s’avère difficile de trouver des cartouches de gaz compatibles avec notre réchaud actuel ; on a donc investi dans un superbe réchaud Optimus Polaris Optifuel : diesel, essence blanche, kérosène, gaz, vodka (à vérifier) …
- Abandonner les matelas mousse que plus personne ne veut et sur lesquels on dort super mal, et investir dans deux matelas Sea to summit gonflables et méga-épais, un vrai bonheur ! Les enfants dormiront sur nos anciens Term a Rest.
- Acheter une remorque pour Thierry : son vélo étant en carbone, il ne peut pas y fixer de porte-bagages. L’avantage de la remorque (Aevon) est qu’elle possède un bras qui vient se fixer sur la tige de selle, et qu’elle est mobile dans toutes les directions.
- Récupérer un vélo où l’on puisse fixer des porte-bagages, car le vélo de Fred est également en carbone, et que déjà une remorque, c’est cher, mais deux remorques, c’est…deux fois plus cher.
- Comparer les prix des billets d’avion,
- Finaliser l’itinéraire,
- Négocier avec le chef pour obtenir 5 semaines de congés cet été.
Véronique épluche les blogs de voyageurs pour récolter un maximum d’informations sur les itinéraires possibles en vélo. La carte est sillonnée de tracés dans tous les sens, tout lui plait, elle voudrait aller partout. Mais ce petit pays, grand comme deux fois la suisse, n’a pas un réseau routier formidable : une voie de chemin de fer de Bishkek au lac Issik Kul, et deux axes routiers : l’un, orienté Nord-Sud, et l’autre, orienté est-ouest. Plus les pistes, mais là, c’est l’aventure. Ce n’est que notre premier voyage, et il ne s’agit pas de dégouter les participants… !
Vendredi 24 juillet 2015
A 12h30, nous décollons à destination d’Istambul, puis de Bishkek où nous arrivons à 5h30 le lendemain matin. A bord, petit loukoum de bienvenue, repas appétissants, ça change des précédents voyages sur KLM !
J1 - Samedi 25 juillet 2015
Le Mercédès Sprinter réclamé à l’hôtel Asia Mountains n’est pas là, et pour cause : Véronique s’est emmêlée dans le décalage horaire, et du coup, la chambre a été réservée pour hier, ça commence bien !!! Heureusement, Miss Gulnara nous aménage une chambre double avec des canapés-lits pour les enfants, tout va bien.
Le remontage des vélos et la préparation des sacs nous prendront une bonne partie de la journée, ponctuée pas des plongeons dans la piscine.
Au déballage des cartons, surprise : il manque l’axe d’une roue arrière : mal attaché, il a dû fiche le camp par une brèche dans les cartons suite aux manipulations (peu délicates) du personnel chargé de la manutention. Une boutique de vélo nous sauvera de la catastrophe, ils ont un axe de rechange ! Ouf !!!
Le Mercédès Sprinter réclamé à l’hôtel Asia Mountains n’est pas là, et pour cause : Véronique s’est emmêlée dans le décalage horaire, et du coup, la chambre a été réservée pour hier, ça commence bien !!! Heureusement, Miss Gulnara nous aménage une chambre double avec des canapés-lits pour les enfants, tout va bien.
Le remontage des vélos et la préparation des sacs nous prendront une bonne partie de la journée, ponctuée pas des plongeons dans la piscine.
Au déballage des cartons, surprise : il manque l’axe d’une roue arrière : mal attaché, il a dû fiche le camp par une brèche dans les cartons suite aux manipulations (peu délicates) du personnel chargé de la manutention. Une boutique de vélo nous sauvera de la catastrophe, ils ont un axe de rechange ! Ouf !!!
Le soir, nous partons dîner en ville à la recherche du Fat Boy, un resto introuvable pourtant cité dans le Petit Futé. Du coup, nous nous consolons dans un parc en centre ville, autours d’un plat de brochettes.
Nous rentrons à l’hôtel par le sentier des écoliers, afin de profiter du centre-ville. L’architecture rappelle toute la finesse et la délicatesse des monuments de l’époque soviétique; le Parc d'attractions Panfilov regroupe des divertissements d’un autre âge, rouillés et grinçants. Le dernier contrôle technique date de quand ???
Nous rentrons à l’hôtel par le sentier des écoliers, afin de profiter du centre-ville. L’architecture rappelle toute la finesse et la délicatesse des monuments de l’époque soviétique; le Parc d'attractions Panfilov regroupe des divertissements d’un autre âge, rouillés et grinçants. Le dernier contrôle technique date de quand ???
La rive Nord du lac Issik Köl
J2 - Dimanche 26 juillet 2015
Jane, qui travaille dans la petite agence de tourisme située au sous-sol de l’hôtel Asia Mountains, nous a réservé un minibus Sprinter pour nous conduire jusqu’à Cholpon Ata, et ainsi éviter la circulation dans la banlieue de la capitale et sur l’important axe routier qui traverse le pays d’Est en Ouest.
En route nous faisons un stop à la tour Burana (70 km de Bishkek), un minaret qui remonte au XIe siècle, derrière lequel on trouve un champ parsemé de statues funéraires (Balbal) datant du 6e au 10e siècle.
Pause de midi dans un restau routier local le long de la voie rapide. Nous prenons des plats au hasard, on verra bien !
J2 - Dimanche 26 juillet 2015
Jane, qui travaille dans la petite agence de tourisme située au sous-sol de l’hôtel Asia Mountains, nous a réservé un minibus Sprinter pour nous conduire jusqu’à Cholpon Ata, et ainsi éviter la circulation dans la banlieue de la capitale et sur l’important axe routier qui traverse le pays d’Est en Ouest.
En route nous faisons un stop à la tour Burana (70 km de Bishkek), un minaret qui remonte au XIe siècle, derrière lequel on trouve un champ parsemé de statues funéraires (Balbal) datant du 6e au 10e siècle.
Pause de midi dans un restau routier local le long de la voie rapide. Nous prenons des plats au hasard, on verra bien !
Arrivés à Cholpon Ata, nous faisons un petit tour sur un site regroupant des pétroglyphes. Pour y accéder, notre chauffeur remonte sur la piste de l’aérodrome désaffecté. Pour un peu, on aurait décollé avec le Sprinter ! Sur place, nous sommes un peu déçus : la chaleur, la fatigue de la journée, et les gravures disséminées et difficiles à trouver nous découragent.
Vladimir nous dépose à proximité d’une plage, l’endroit est miteux, près d’un immeuble désaffecté (à moins qu’il ne soit en construction ?), bref, on se sent un peu paumés. Un peu plus loin, à l’écart du passage, nous plantons les toiles pour notre première nuit kirghize. Thierry discute avec des locaux (en russe ????? et sans vodka). Trop fort.
Règle n°1 pour Thierry : toujours discuter avec les locaux. Ils ont toujours des bons tuyaux...
La musique disco jusque tard dans la nuit est un peu énervante, il faudra être plus vigilant pour nos prochains bivouacs.
Règle n°1 pour Thierry : toujours discuter avec les locaux. Ils ont toujours des bons tuyaux...
La musique disco jusque tard dans la nuit est un peu énervante, il faudra être plus vigilant pour nos prochains bivouacs.
J3 - Lundi 27 juillet 2015
Réveil à 6h30, pour profiter de la fraîcheur matinale. Nous allumons notre réchaud Optimus dont nous avons rempli hier la bouteille avec du gazole.
Ca pue, la flamme fait au moins 1 mètre de haut, puis diminue peu à peu. Ca promet !
Nous démarrons relativement tôt et faisons rapidement connaissance avec les routes kirghizes : des rubans de bitume au grain bien épais, parsemés de grosses galettes de raccords de goudron : les fesses vont souffrir, c’est sûr.
Les automobilistes, curieux, nous frôlent à grande vitesse, nous klaxonnent de loin, c’est angoissant. On nous demande souvent combien coûtent nos vélos, c’est stressant. Tout le monde nous fait signe, avec de grands « Hello ! », ça en devient fatiguant. Bref, une rude journée !
Pour échapper à la circulation intense et aux coups de klaxon, nous tentons de prendre une route secondaire, en bord de mer. Erreur ! La piste est pourrie, parsemée de trous, en terre battue, au milieu de nulle part : nous faisons demi-tour, un peu déprimés.
Dans quelques jours, ce genre de paysages ne nous surprendra plus, mais pour l’instant, c’est très (trop ?) dépaysant ! A chaque halte, nous en profitons pour boire et manger : il y a des épiceries partout, pas forcément bien approvisionnées, mais cela nous permet quand même de ravitailler en pain, snickers et fruits. Plus loin dans les montagnes, on ne trouvera dans certains « Magazin » que de la vodka, des snickers et des biscuits rassis.
Réveil à 6h30, pour profiter de la fraîcheur matinale. Nous allumons notre réchaud Optimus dont nous avons rempli hier la bouteille avec du gazole.
Ca pue, la flamme fait au moins 1 mètre de haut, puis diminue peu à peu. Ca promet !
Nous démarrons relativement tôt et faisons rapidement connaissance avec les routes kirghizes : des rubans de bitume au grain bien épais, parsemés de grosses galettes de raccords de goudron : les fesses vont souffrir, c’est sûr.
Les automobilistes, curieux, nous frôlent à grande vitesse, nous klaxonnent de loin, c’est angoissant. On nous demande souvent combien coûtent nos vélos, c’est stressant. Tout le monde nous fait signe, avec de grands « Hello ! », ça en devient fatiguant. Bref, une rude journée !
Pour échapper à la circulation intense et aux coups de klaxon, nous tentons de prendre une route secondaire, en bord de mer. Erreur ! La piste est pourrie, parsemée de trous, en terre battue, au milieu de nulle part : nous faisons demi-tour, un peu déprimés.
Dans quelques jours, ce genre de paysages ne nous surprendra plus, mais pour l’instant, c’est très (trop ?) dépaysant ! A chaque halte, nous en profitons pour boire et manger : il y a des épiceries partout, pas forcément bien approvisionnées, mais cela nous permet quand même de ravitailler en pain, snickers et fruits. Plus loin dans les montagnes, on ne trouvera dans certains « Magazin » que de la vodka, des snickers et des biscuits rassis.
Après 50 km de ce régime, les enfants sont fatigués. Nous les laissons à l’ombre des peupliers et rejoignons la mer afin de trouver un endroit « campable ». A côté du port (Pristan) de Grigor’s Yevka, nous trouvons une petite plage qui fera très bien l’affaire. Nous remontons ravitailler sur la route principale puis rejoignons la plage avec les enfants. Le petit bain après avoir monté les tentes fera du bien à tout le monde. Quelle journée !
J4 – Mardi 28 juillet 2015
Les chiens n’ont pas dû apprécier notre présence et se sont relayés toute la nuit pour aboyer. Comme hier, nous démarrons assez tôt, et comme hier, la circulation est difficile : les camions, voitures et mini-vans nous frôlent en klaxonnant, c’est de la folie.
Lorsque nous roulons sur le bas-côté, mélange de sable et de gravillons, les roues dérapent, déstabilisant l’équilibre précaire de nos vélos. Soudain, un camion nous oblige à rouler sur le bas-côté, Véronique cogne la sacoche arrière-gauche de Baptiste, et les voilà tous les deux par terre.
Plus de peur que de mal, mais une belle frayeur quand même qui stresse bien tout le monde. Du coup, nous faisons halte pendant une bonne heure pour reprendre nos esprits.
Et en plus, il pleut.
De nombreux automobilistes s’arrêtent, nous proposant de nous embarquer. Mais 5 cyclistes et 5 vélos, dans une voiture, forcément, ça ferait serré : nous déclinons les invitations. Une mamie nous invite même à prendre le thé chez elle, dans un anglais parfait !
Mais depuis la chute, l’ambiance familiale est un peu tendue…Du coup, nous repartons.
A Kuturgan (c’est facile à lire, ça l’est beaucoup moins à prononcer), une belle plage avec des parasols, façon club med, nous tend les bras : nous n’allons pas laisser passer l’occasion. Au Magazin local, une jeune fille nous renseigne en anglais sur la suite de notre itinéraire. Le moral revient.
Les chiens n’ont pas dû apprécier notre présence et se sont relayés toute la nuit pour aboyer. Comme hier, nous démarrons assez tôt, et comme hier, la circulation est difficile : les camions, voitures et mini-vans nous frôlent en klaxonnant, c’est de la folie.
Lorsque nous roulons sur le bas-côté, mélange de sable et de gravillons, les roues dérapent, déstabilisant l’équilibre précaire de nos vélos. Soudain, un camion nous oblige à rouler sur le bas-côté, Véronique cogne la sacoche arrière-gauche de Baptiste, et les voilà tous les deux par terre.
Plus de peur que de mal, mais une belle frayeur quand même qui stresse bien tout le monde. Du coup, nous faisons halte pendant une bonne heure pour reprendre nos esprits.
Et en plus, il pleut.
De nombreux automobilistes s’arrêtent, nous proposant de nous embarquer. Mais 5 cyclistes et 5 vélos, dans une voiture, forcément, ça ferait serré : nous déclinons les invitations. Une mamie nous invite même à prendre le thé chez elle, dans un anglais parfait !
Mais depuis la chute, l’ambiance familiale est un peu tendue…Du coup, nous repartons.
A Kuturgan (c’est facile à lire, ça l’est beaucoup moins à prononcer), une belle plage avec des parasols, façon club med, nous tend les bras : nous n’allons pas laisser passer l’occasion. Au Magazin local, une jeune fille nous renseigne en anglais sur la suite de notre itinéraire. Le moral revient.
Le beau fixe ne pouvait pas durer : le pneu de la remorque nous lâche. Une épine traitresse a eu raison du pneu. Heureusement que nous faisons étape ici !
Sur la plage, une dame et quelques gamins, dont Alien qui parle anglais, viennent entamer la conversation, se baigner avec nous, et prendre quelques photos. L’eau du lac est bonne, (environ 22°) car des sources chaudes l’alimentent, et légèrement salée.
On s’est rendu-compte que l’eau était chaude lorsque Fred est allé prendre une douche sous un captage d’eau rudimentaire : au bout de 45 mn, ne le voyant pas revenir, nous sommes allés le rejoindre : il n’avait pas bougé, et les nageoires commençaient à lui pousser sur le dos.
Sur la plage, une dame et quelques gamins, dont Alien qui parle anglais, viennent entamer la conversation, se baigner avec nous, et prendre quelques photos. L’eau du lac est bonne, (environ 22°) car des sources chaudes l’alimentent, et légèrement salée.
On s’est rendu-compte que l’eau était chaude lorsque Fred est allé prendre une douche sous un captage d’eau rudimentaire : au bout de 45 mn, ne le voyant pas revenir, nous sommes allés le rejoindre : il n’avait pas bougé, et les nageoires commençaient à lui pousser sur le dos.
J5 - Mercredi 29 juillet 2015
Hier soir, la pluie s’est invitée, elle a duré toute la nuit, et ce matin, il pleut encore. Nous petit-déjeunons sous les parasols qui ont l’air bien tristounets … Mais ce matin, c’est petit déjeuner de riches : nous avons de la confiture, trouvée hier dans un magazin lors de la pause de midi.
La leçon d’hier a porté ses fruits : désormais, nous faisons une pause obligatoire tous les 10 km, pour éviter la fatigue et le risque de chute.
Lors de la pause casse-croûte (chips, tomate, un mars et ça repart !), un ivrogne essaye de nous soutirer quelques pièces pour s’acheter son litre quotidien (il faut dire que la vodka coûte environ 3€..), afin de soulager son mal de tête (du moins c’est ce qu’on comprend…). Un autre type vient discuter avec nous, nous montre fièrement sa carte de militaire de l’armée rouge, puis repart avec sa bouteille de Vodka. Curieuses rencontres !
La route a bifurqué à angle droit vers le sud, et nous réserve deux montées à 12% (panneau à l’appui ; au cours du voyage, nous nous rendrons compte que toutes les montées un peu raides sont signalées d’un panneau « 12% ». Sans doute un budget insuffisant pour imprimer d’autres chiffres sur les panneaux ?). Réels ou pas, ces 12% nous cassent bien les pattes…et le moral.
Hier soir, la pluie s’est invitée, elle a duré toute la nuit, et ce matin, il pleut encore. Nous petit-déjeunons sous les parasols qui ont l’air bien tristounets … Mais ce matin, c’est petit déjeuner de riches : nous avons de la confiture, trouvée hier dans un magazin lors de la pause de midi.
La leçon d’hier a porté ses fruits : désormais, nous faisons une pause obligatoire tous les 10 km, pour éviter la fatigue et le risque de chute.
Lors de la pause casse-croûte (chips, tomate, un mars et ça repart !), un ivrogne essaye de nous soutirer quelques pièces pour s’acheter son litre quotidien (il faut dire que la vodka coûte environ 3€..), afin de soulager son mal de tête (du moins c’est ce qu’on comprend…). Un autre type vient discuter avec nous, nous montre fièrement sa carte de militaire de l’armée rouge, puis repart avec sa bouteille de Vodka. Curieuses rencontres !
La route a bifurqué à angle droit vers le sud, et nous réserve deux montées à 12% (panneau à l’appui ; au cours du voyage, nous nous rendrons compte que toutes les montées un peu raides sont signalées d’un panneau « 12% ». Sans doute un budget insuffisant pour imprimer d’autres chiffres sur les panneaux ?). Réels ou pas, ces 12% nous cassent bien les pattes…et le moral.
Vallée de Jeti Ögüz
J6 - Jeudi 30 juillet 2015
Le programme du jour promettait d’être cool : remonter la vallée de Jeti-Ögüz, au pied de la chaîne de montagne des Terskeï Ala Too (point culminant : le Karakolski, 5281 m.) et planter la tente. A peine plus de 30 km.
C’était sans compter les dénivelées.
En route, nous rencontrons un cyclotouriste espagnol avec qui nous échangeons quelques informations.
Nous croisons nos premiers chevaux, pour le plus grand bonheur de Baptiste.
Arrivés au village de Jeti Ögüz (2200 m), nous nous prenons en photo avec des aigles, sous le rocher dit « broken heart », une falaise rouge aux formes évocatrices de cœur brisé. Au-dessus du village, on peut admirer une ligne de rochers rouges, les « seven rocks bull ». La légende raconte que deux bergers se seraient battus ici pour une femme. Leur combat fut si terrible que les rochers auraient été éclaboussés de leur sang, et que le cœur de la belle en aurait été brisé.
J6 - Jeudi 30 juillet 2015
Le programme du jour promettait d’être cool : remonter la vallée de Jeti-Ögüz, au pied de la chaîne de montagne des Terskeï Ala Too (point culminant : le Karakolski, 5281 m.) et planter la tente. A peine plus de 30 km.
C’était sans compter les dénivelées.
En route, nous rencontrons un cyclotouriste espagnol avec qui nous échangeons quelques informations.
Nous croisons nos premiers chevaux, pour le plus grand bonheur de Baptiste.
Arrivés au village de Jeti Ögüz (2200 m), nous nous prenons en photo avec des aigles, sous le rocher dit « broken heart », une falaise rouge aux formes évocatrices de cœur brisé. Au-dessus du village, on peut admirer une ligne de rochers rouges, les « seven rocks bull ». La légende raconte que deux bergers se seraient battus ici pour une femme. Leur combat fut si terrible que les rochers auraient été éclaboussés de leur sang, et que le cœur de la belle en aurait été brisé.
Arrivés à l’embranchement avec la vallée de Teleti, nous plantons les tentes sur un promontoire herbeux qui nous offre un beau panorama, loin des yourtes et de l’agitation des troupeaux, bergers et véhicules. Le dîner chauffe sur le réchaud, super, on ne se couchera pas trop tard !
C’est là que les ennuis ont commencé :
2 jeunes filles arrivent à cheval, et nous font comprendre qu’on ne peut pas rester là. En effet, nous avons planté nos tentes sur … un cimetière ! En y regardant de plus près, quelques amas de cailloux parsèment la prairie, ce détail nous avait échappé. Les morts ont le meilleur emplacement, et ils n’en profitent même pas !!! Pour ne pas les froisser, nous déplaçons les tentes….
Puis le réchaud au gazole nous lâche en pleine cuisson du risotto Lustucru. Changement de la bouteille de gazole. Ca ne fonctionne toujours pas : les buses sont encrassées. A 21h00, dans la nuit noire, à la lueur des frontales, Frédéri, Yohann et Thierry vont démonter et nettoyer complètement le réchaud, souffler dans les buses (merci Fred !), et le faire redémarrer.
Le riz est tiède, on laisse tomber le maquereau à la moutarde, et enfin, enfin, on va se pieuter. Ouf !
2 jeunes filles arrivent à cheval, et nous font comprendre qu’on ne peut pas rester là. En effet, nous avons planté nos tentes sur … un cimetière ! En y regardant de plus près, quelques amas de cailloux parsèment la prairie, ce détail nous avait échappé. Les morts ont le meilleur emplacement, et ils n’en profitent même pas !!! Pour ne pas les froisser, nous déplaçons les tentes….
Puis le réchaud au gazole nous lâche en pleine cuisson du risotto Lustucru. Changement de la bouteille de gazole. Ca ne fonctionne toujours pas : les buses sont encrassées. A 21h00, dans la nuit noire, à la lueur des frontales, Frédéri, Yohann et Thierry vont démonter et nettoyer complètement le réchaud, souffler dans les buses (merci Fred !), et le faire redémarrer.
Le riz est tiède, on laisse tomber le maquereau à la moutarde, et enfin, enfin, on va se pieuter. Ouf !
J7 - Vendredi 31 juillet 2015
Ce matin, pain sec et thé-citron. Yohann a fini le pot de confiture hier soir ... Du coup ce matin au petit déjeuner, il y a eu quelques réflexions amères…
Des Kirghizes nous demandent à essayer nos vélos : c’est comique, et tout le monde rit de bon cœur.
L’après-midi nous nous laissons tenter par une balade à cheval jusqu’à des chutes d’eau. Thierry se sacrifie pour rester aux tentes
Un gamin accompagne chacun d’entre nous, et c’est l’occasion de rigoler des mésaventures de ceux qui n’ont jamais mis les fesses sur un cheval. Yohann et Fred s’en sortent quand même pas mal, à grand renfort de « choup ! choup ! » pour encourager les montures.
Ce matin, pain sec et thé-citron. Yohann a fini le pot de confiture hier soir ... Du coup ce matin au petit déjeuner, il y a eu quelques réflexions amères…
Des Kirghizes nous demandent à essayer nos vélos : c’est comique, et tout le monde rit de bon cœur.
L’après-midi nous nous laissons tenter par une balade à cheval jusqu’à des chutes d’eau. Thierry se sacrifie pour rester aux tentes
Un gamin accompagne chacun d’entre nous, et c’est l’occasion de rigoler des mésaventures de ceux qui n’ont jamais mis les fesses sur un cheval. Yohann et Fred s’en sortent quand même pas mal, à grand renfort de « choup ! choup ! » pour encourager les montures.
Hélas cette belle journée ne pouvait pas durer : à 19h00 nous nous hâtons de dîner et de nous réfugier dans les tentes : la pluie commence…
J8 - Samedi 1 août 2015
Il a plu toute la nuit et ça continue ce matin. Entre deux averses, nous démontons en vitesse et nous redescendons. Le temps de rejoindre la piste, la boue rouge s’accumule sur nos roues, nous laissant présager une descente des plus difficiles. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais toutefois « moins pire » que ce qu’on craignait.
Arrivés sur la piste, nous laissons la boue grasse pour trouver des cailloux et du gros sable. La descente demande néanmoins beaucoup d’attention. Fred casse un collier de serrage de son porte-bagages avant, ce qui nécessite une réparation de fortune, sous une pluie battante. Cahin-caha, nous arrivons à Jeti Ögüz.
J8 - Samedi 1 août 2015
Il a plu toute la nuit et ça continue ce matin. Entre deux averses, nous démontons en vitesse et nous redescendons. Le temps de rejoindre la piste, la boue rouge s’accumule sur nos roues, nous laissant présager une descente des plus difficiles. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais toutefois « moins pire » que ce qu’on craignait.
Arrivés sur la piste, nous laissons la boue grasse pour trouver des cailloux et du gros sable. La descente demande néanmoins beaucoup d’attention. Fred casse un collier de serrage de son porte-bagages avant, ce qui nécessite une réparation de fortune, sous une pluie battante. Cahin-caha, nous arrivons à Jeti Ögüz.
Un thé chaud et quelques pirachka (beignets à la pomme de terre) plus tard, nous retrouvons la route goudronnée et nous laissons glisser jusqu’à l’axe principal.
Le temps ne s’améliore pas, nous sommes trempés et transis. Nous demandons l’hospitalité chez des particuliers, et deux mamas adorables nous préparent du tchaï (thé noir), des pirachkas et un ashlanfo (soupe de pâtes, nouilles classiques et nouilles de riz gluantes, le tout un peu relevé : délicieux. Surtout quand on a faim) pour une somme dérisoire. D’autres personnes arrivent et nous nous mettons à discuter en anglo-kirghize à propos des acteurs de cinéma français tels que Jean Marais, Alain Delon, Gérard Depardieu, Louis de Funès...
Après quelques essais infructueux pour joindre la Jamila Guesthouse au téléphone (faux numéros…merci le Petit Futé), nous arrivons à réserver des lits pour ce soir, histoire de se refaire une santé, d’autant que la météo n’a pas l’air d’être de notre côté. Retour à la case départ, donc, mais au moins, ce soir on dort au sec !
Nous arrivons à Karakol trempés comme des soupes, c’est le ras-le-bol général contre ces véhicules qui nous frôlent à grande vitesse et nous arrosent en roulant dans les flaques d’eau noire. Arrivés chez Jamila, nous nettoyons les vélos et le matériel, et nous mettons à sécher les tentes.
Nous y rencontrons Florian et Solène, deux jeunes bretons de St Brieuc qui voyagent en transport en commun et dorment sous yourte. La soirée passée ensemble au restaurant sera très sympa.
Le temps ne s’améliore pas, nous sommes trempés et transis. Nous demandons l’hospitalité chez des particuliers, et deux mamas adorables nous préparent du tchaï (thé noir), des pirachkas et un ashlanfo (soupe de pâtes, nouilles classiques et nouilles de riz gluantes, le tout un peu relevé : délicieux. Surtout quand on a faim) pour une somme dérisoire. D’autres personnes arrivent et nous nous mettons à discuter en anglo-kirghize à propos des acteurs de cinéma français tels que Jean Marais, Alain Delon, Gérard Depardieu, Louis de Funès...
Après quelques essais infructueux pour joindre la Jamila Guesthouse au téléphone (faux numéros…merci le Petit Futé), nous arrivons à réserver des lits pour ce soir, histoire de se refaire une santé, d’autant que la météo n’a pas l’air d’être de notre côté. Retour à la case départ, donc, mais au moins, ce soir on dort au sec !
Nous arrivons à Karakol trempés comme des soupes, c’est le ras-le-bol général contre ces véhicules qui nous frôlent à grande vitesse et nous arrosent en roulant dans les flaques d’eau noire. Arrivés chez Jamila, nous nettoyons les vélos et le matériel, et nous mettons à sécher les tentes.
Nous y rencontrons Florian et Solène, deux jeunes bretons de St Brieuc qui voyagent en transport en commun et dorment sous yourte. La soirée passée ensemble au restaurant sera très sympa.
J9 - Dimanche 2 août 2015
Après une bonne nuit réparatrice, le réveil est matinal afin d’aller faire un tour au marché aux bestiaux de Karakol, le plus important du Kirghizistan.
Nous partons à bord d’un taxi Mercedes qui a connu des jours meilleurs (ça c’était avant !) et dont le chauffeur nous fait comprendre, à nous, français, que Napoléon Bonaparte s’est fait mettre bien profond par les russes (geste international à l’appui !)
Arrivés au Bâl Market, des centaines de bêtes (moutons, chèvres, vaches, taureaux, chevaux) se vendent, s’échangent, se jaugent, s’essayent, les billets changent de main, les bêtes partent avec leurs nouveaux propriétaires.
Baptiste rêve devant des selles en cuir à 4000 Som pièce (60 €), on a du mal à lui faire comprendre que ce serait dur à transporter sur le vélo…. Il essaye même de troquer son vélo contre un cheval, mais là, ce sont les parents qui mettent leur véto !!!
De retour en ville, nous trouvons un magasin de sport et faisons la razzia des cartouches de gaz : ras le bol du gazole-qui pue-qui fume !!
L’après-midi se passe tranquillement, à faire l’entretien des vélos
Après une bonne nuit réparatrice, le réveil est matinal afin d’aller faire un tour au marché aux bestiaux de Karakol, le plus important du Kirghizistan.
Nous partons à bord d’un taxi Mercedes qui a connu des jours meilleurs (ça c’était avant !) et dont le chauffeur nous fait comprendre, à nous, français, que Napoléon Bonaparte s’est fait mettre bien profond par les russes (geste international à l’appui !)
Arrivés au Bâl Market, des centaines de bêtes (moutons, chèvres, vaches, taureaux, chevaux) se vendent, s’échangent, se jaugent, s’essayent, les billets changent de main, les bêtes partent avec leurs nouveaux propriétaires.
Baptiste rêve devant des selles en cuir à 4000 Som pièce (60 €), on a du mal à lui faire comprendre que ce serait dur à transporter sur le vélo…. Il essaye même de troquer son vélo contre un cheval, mais là, ce sont les parents qui mettent leur véto !!!
De retour en ville, nous trouvons un magasin de sport et faisons la razzia des cartouches de gaz : ras le bol du gazole-qui pue-qui fume !!
L’après-midi se passe tranquillement, à faire l’entretien des vélos
J10 – Lundi 3 août 2015
Grosse déception ce matin : l’horizon est bien noir, et la perspective d’une étape pluvieuse nous rebute.
C’est décidé (à l’unanimité et sans trop d’hésitations), nous restons une nuit de plus à Karakol.
Nous occupons notre journée à balader en ville, au gré des éclaircies, et à visiter la mosquée chinoise, l’église orthodoxe et le musée local, où on trouve de tout, des lances préhistoriques aux animaux empaillés, des photos de responsables politiques aux objets anciens comme des rouets, des bouilloires, des machines à coudre (Singer), des tenues traditionnelles, ainsi que 4 éditions du livre d’Ella Maillart « des monts célestes aux sables rouges », retraçant son périple, en 1932, à travers l’Asie centrale jusqu’en Chine.
Ce soir au dîner, nous assistons à la préparation du dîner, un laghman-beef terrible (laghman = pâtes style spaghettis épais) : j’ai noté les ingrédients, de retour à la maison j’essayerai d’en faire autant !
Grosse déception ce matin : l’horizon est bien noir, et la perspective d’une étape pluvieuse nous rebute.
C’est décidé (à l’unanimité et sans trop d’hésitations), nous restons une nuit de plus à Karakol.
Nous occupons notre journée à balader en ville, au gré des éclaircies, et à visiter la mosquée chinoise, l’église orthodoxe et le musée local, où on trouve de tout, des lances préhistoriques aux animaux empaillés, des photos de responsables politiques aux objets anciens comme des rouets, des bouilloires, des machines à coudre (Singer), des tenues traditionnelles, ainsi que 4 éditions du livre d’Ella Maillart « des monts célestes aux sables rouges », retraçant son périple, en 1932, à travers l’Asie centrale jusqu’en Chine.
Ce soir au dîner, nous assistons à la préparation du dîner, un laghman-beef terrible (laghman = pâtes style spaghettis épais) : j’ai noté les ingrédients, de retour à la maison j’essayerai d’en faire autant !