Canaries : tour de l'Ile de La Palma par le GR130

Ayant atterri la veille au soir, nous avons dormi dans un AIRBNB tout confort à Brena Baja, avant d'attaquer la pente. En fait de pente il n'y en a qu'une sur l'île de La Palma, mais elle est partout. Tout est toujours en pente, ça commence par les maisons, cela finit par les routes, les forêts, les sentiers, sans oublier les aires à bivouac si on ne prend pas le temps de trouver l'endroit plat!
Nous rejoignons le GR130 en passant par des chemins piétonniers bordés de pierre de lave derrière lesquels sont cultivés principalement des bananiers et des avocatiers chargés de fruits pas encore assez mûrs pour être consommés.

A part la circulation un peu bruyante en début et fin de nuit, nous avons bien dormi. 
7h30, le soleil éclaire toute l'île, les nuages d'hier ont disparu mais reviendront envahir tous les sommet comme chaque jour ou presque à la mi-journée.
Nous quittons le GR130 pour suivre un sentier de petite randonnée, signalé PR sur le terrain, qui n'apparaît pas sur la carte pour autant ; il remonte le bord d'un ravin qui descend de la montagne, l'un des innombrables barrancos qui forment les plis géologiques de La Palma. Une habitante nous ravitaille en eau potable et nous remet sur le bon chemin : il faut dire qu'un pêcher cache le sentier avec ses branches en travers et nous arrivons directement dans le poulailler de la dame. 
Nous atteignons assez vite une forêt épaisse, où nous sommes attaqués plusieurs fois par les ronces qui pendent aux arbres ce qui est assez désagréable en soi, mais le sentier est à l'ombre et cette entorse au GR130 une bonne idée.
Suit une longue descente, marquée par des traces de VTT, qui nous emmène, via quelques belvédères, au cimetière de St Juan de Puntallana. nous ne donnerons que trois étoiles aux sanitaires de ce cimetière en raison de l'absence d'eau chaude au robinet. Nous en profitons pour faire lessive et toilette.
Il doit être 13h, nous passons par le Spar du village pour le ravitaillement. Pendant que nos fringues sèchent au soleil, nous ...

La nuit était un peu bruyante en raison des chiens qui ne dormaient et le faisaient savoir depuis la crête.
Nous commençons notre journée par la remontée du ravin au fond duquel nous avons passé la nuit, suivi de traversées de bananeraies qui nous semblent peu écologiques vu les bidons de produits chimiques abandonnés un peu partout... 

La nuit était extra-calme et totalement noire! Nous nous levons à 7h, il fait encore à moitié nuit ; nous déjeunons sous la tente et démontons dans la foulée avant le passage de rangers. 

Démarrage très tranquille en fin de matinée, c'est le jour du Seigneur...
Nous rejoignons le GR130 en une petite heure ; il plonge dans un premier ravin, puis juste derrière un second ; nous nous arrêtons manger dans la descente du second. La remontée en face est difficile, ventre plein, soleil de mi-journée bien chaud et une  pente un peu violente dans ces conditions. Heureusement, à l'arrivée sur la crête de Gallegos, le bar du village est ouvert et nous en profitons pour nous désaltérer.

Nous avons eu droit à un concert de grenouilles exotiques une partie de la nuit 

Aléa du bivouac, un rat a semble-t-il dormi sous notre tente, (pas avec nous, en dessous!) au chaud et au sec...
Le paysage est bien vert en début de journée, puis la végétation est plus rare. Nous arrivons sur une partie visiblement exposée de l'île, la pointe nord, où la houle est forte. Quelques maisons isolée apparaissent par endroits.
C'est un peu désertique jusqu'à Sante Domingo De Garafia. Nous mangeons dans l'un des deux principaux restaurants, le Sante Domingo, où nos étions seuls clients, mais nous n'avons pas choisi le bon... El Bernegal, à 300m de là est très certainement beaucoup mieux.

Nota : Nous n'avons à ce jour, toujours pas croisé un moustique, ce qui, cette nuit pourrait être justifié par la force du vent. (Les bâtons de marche et les gros cailloux utilisés à la place des sardines pour fixer la tente ont parfaitement rempli leur rôle)
Ce matin, nous serpentons entre pins dans l'herbe sèche, des fois sur sentier, d'autres sur une petite route qui monte entre des maisons plus ou moins isolées, très bien ou pas du tout entretenues. Quelques beaux dragonniers poussent par endroits.
Dans le barranco de Izcagua, nous faisons notre pause quotidienne. En face de nous trois jeunes faucons ébourrifés n'arrêtent pas de harceler leurs parents qui font ce qui peuvent!

Ce matin, nous slalomons entre les maisons, jamais très loin de la route. En une heure, nous atteignons Tijarafe, où dans un premier temps nous prenons une pause capuccino/patisserie, suivi d'un achat cartes postales. Après quelques kilomètres, nous faisons notre pause à la fontaine du taureau -fuente del toro- (je deviens bon en espagnol!) à El Jesus ; il s'agit d'une aire de pique nique avec barbecues, tables, évier avec eau courante... 
Les maisons sont un peu moins entretenues dans le secteur qui suit. 
Je réserve un logement AIRBNB pour cette nuit, car nous arriverons sur Llos Lianos d'ici quelques heures. Nous croisons le GR131 qui monte et suit les crêtes. Le paysage change encore une fois, nous  avons devant nous un dégagement jusqu'au sud de l'île et sur la Caldeira de Taburiente, (la chambre magmatique de 8km de diamètre au centre de l'île, parc national espagnol.) A nos pieds, le plus profond barranco de La Palma, 500m de dénivelé à descendre, plus 300m à remonter jusqu'à Los Lianos.

Les deux premières heures de marche, du centre de Los Llanos jusqu'à Las Manchas, n'ont aucun intérêt, il aurait été judicieux de prendre un bus pour cette liaison inintéressante au possible sur des pistes poussièreuses, le longs de propriétés surveillées par des chiens agressifs -bien que tous enfermés-.
A partir de Jedey, nous entrons dans la zone protégée de Tamancia où nous croisons une série de coulées de lave plus ou moins récentes ; un peu plus loin, les pins deviennent plus nombreux, toujours avec un tronc noirci par le feu et un environnement qui devient franchement minéral. Nous avons l'impression de marcher sur les pierres de lave d'un barbecue géant . 
Le sentier slalome entre les formes torturées de roches issues d'éruptions solidifiées sur place. Nous attend ensuite une bonne grimpette jusqu'au magnifique cratère de Hoya Frio à 900m d'altitude. 

L'accès au site du volcan San Antonio est payant (5 euros), comprend un espace musée/info ; nous faisons l'aller retour sur la crête 1/4 d'heure, et visitons le musée avec la torche d'un portable en raison d'une panne d'électricité...
Nous descendons jusqu'au phare de Fuencaliente, El Faro, par un sentier qui serpente entre cratères volcaniques et chemins de lave, assez récents, une  quarantaine d'années. Le paysage est lunaire, c'est très dépaysant. Nous croisons quelques touristes échappés de l'un des rares complexes hôteliers de La Palma, facilement reconnaissables à leur bracelet blanc, "Princess hotel".
A notre arrivée au phare, nous avons un petite heure devant nous pour pique niquer sur la plage et attraper un car pour remonter par la route à Los Canarios, car les 700m de dénivelés ne sont pas au programme. Comme le cap nord de l'île, l'océan remue bien de ce côté. Je crois qu'on est mieux qu'en kayak... les embarquements/débarquements doivent être chauds!!!!

Aujourd'hui, suite et fin du GR130, il alterne entre sentier, chemin empierré et petites routes et passe près de maisons toutes plus colorées et fleuries les unes que les autres. Le paysage est coloré. ce n'est plus le même qu'hier... A la mi journée, nous nous arrêtons à Mazo, puis terminons GR à San Pedro, la boucle est bouclée.
Nous passons les prochains jour dans le parc de la Caldeira De Taburiente et sur le secteur de El Pilar très jolis aussi