Quel vélo, quelle condition physique, quel poids, gérer la pluie et le vent, les sacoches, où partir, transports en commun et ressources utiles...
Le voyage à vélo a le vent en poupe et ça tombe bien, parce qu’on n’aime pas l’avoir dans le nez. Il existe désormais beaucoup de littérature à ce sujet que ce petit guide ne cherche pas à remplacer. Au contraire, à la question « comment voyager ? », il tâchera de répondre en paraphrasant Édouard Baer « y a-t-il vraiment une bonne ou une mauvaise manière de voyager ? ».
Dans nos colonnes, voilà bientôt 20 ans que des cyclistes de tous horizons racontent leurs voyages vers d’autres horizons. Notre constat est sans appel : tous sont différents. Si, dans leurs récits, on y trouve toujours inspiration, conseils, incitation à prendre la roue, chacun vit son expérience à sa manière, en composant avec ses envies et ses possibilités. Que l’on soit débutant ou expérimenté, il n’existe pas de recette toute faite du voyage à vélo. Il a cela de magique : protéiforme, il s’adapte et se bricole de toutes pièces. Je suis moi-même un de ces cyclistes-caméléon : un jour à vélo de route sur un asphalte billard, le lendemain à VTT sur des petits sentiers tortueux de montagne. Tantôt avec une remorque, tantôt avec un paquetage ultra léger. Et parfois avec un packraft ou un parapente accroché au guidon.
Tentons de mettre un peu d'ordre dans le puzzle.
1. Avec quel vélo partir ?
Si possible, celui que vous avez déjà ! Du vélo de route du grand-père au gravel moderne, en passant par le VTT récupéré dans une déchetterie, toute bicyclette en état de marche fait l’affaire. Et sinon, c’est l’occasion de mettre les mains dans le cambouis pour se former à réparer sa monture, parfait ! Bien entendu, certains vélos présentent quelques atouts pour l’itinérance : confort, résistance, possibilités d’équipements, etc. Mais il n’est pas nécessaire de s’offrir un modèle dernier cri pour voyager sereinement. Face à l’incroyable diversité des vélos, il serait vain de décrire en quelques lignes chaque type, ses avantages, inconvénients, possibilités… Alors voici quelques pistes de réflexion :
Critère primordial : le vélo doit convenir à votre morphologie. Une mauvaise posture entraînerait systématiquement de l’inconfort, voire des douleurs. Peu de chances d’apprécier le voyage à vélo dans de telles conditions… Donc, si vous devez acheter un vélo, prenez vraiment le temps de l’essayer voire de réaliser une étude posturale auprès d’un professionnel. Vous pouvez aussi décider de vous offrir un vélo sur mesure auprès d’un artisan cadreur.
Souciez-vous raisonnablement du poids du vélo. Pas besoin de chipoter pour 500 grammes de monture quand le cycliste peut se permettre d’en perdre le double, ce qui arrivera après quelques tours de pédales 😊. Blague à part, considérant le poids du matériel transporté dans les sacoches, il n’est pas nécessaire de se focaliser outre mesure sur celui de la machine. Toutefois, quelques équipements de piètre qualité peuvent alourdir inutilement. Par exemple, une fourche télescopique d’entrée de gamme ajoute un surpoids conséquent pour une efficacité… discutable ?
Tout vélo peut être bricolé à loisir, ce qui ouvre de nombreuses possibilités d’améliorations, parfois insoupçonnées ! Y compris avec des modèles du siècle dernier qui n’ont pas été pensés pour le voyage : on trouve toujours des parades. Il n’a pas d'œillets pour porte-bagages ? Des colliers de plomberie ou des sacoches de bikepacking (cf. question 9) font l’affaire ! Il manque de confort sur les petites routes cabossées ? Changement de pneus, de selle, de poignées…
En 2023, la sempiternelle question du « vélo à tout faire » et sa variante le « vélo de voyage idéal » n’est toujours pas réglée. Je prends peu de risques en affirmant que d’ici notre prochain dossier voyager à vélo, elle ne le sera toujours pas. En revanche, votre vélo de voyage répond à des besoins qui vous sont propres. Il existe tant de manières d’aborder le voyage (oui je radote !) qu’il serait dommage de se priver de partir parce que tel vélo est dépourvu de telle ou telle caractéristique.
2. Dois-je différencier cyclotourisme, bikepacking, gravel, VTT BUL… ?
Bien sûr que oui ! Choisissez un clan et cantonnez-vous y. Adoptez son style et ses codes, afin d’être reconnu par vos semblables. Si d’aventure vous êtes amenés à croiser un énergumène du clan adverse, daignez à peine le saluer. Pire, si vous devez lui adresser la parole, faites-lui aussitôt comprendre que son choix est discutable, tout en toisant sa misérable monture. Jugez-le sans limite de mauvaise foi, et n’allez surtout pas voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
3. Faut-il se préparer physiquement ?
Nul besoin d’être sportif. D’ailleurs, ça veut dire quoi être sportif ? Être capable de faire 30 flexions ? Ou grimper le mont Blanc à cloche pied sans être essoufflé ? Peu importe, tout le monde peut voyager à vélo, quelle que soit son habitude sportive. Pour certains, le voyage devient même une occasion de s’y mettre. Ils partent, pour quelques jours ou quelques mois, a priori sans endurance ni condition physique. Et tous font le même constat : on trouve assez vite son rythme, presque surpris de progresser aussi rapidement. Les premières côtes ne seront peut-être pas une partie de plaisir, mais soyez-en sûr, elles seront vite oubliées !
Au risque de rabâcher quelques poncifs, les conseils habituels s’appliquent : ne placez pas la barre trop haut et adaptez votre voyage au gré de votre forme. Pas la peine de se comparer à d’autres, chacun fait bien ce dont il a envie (cf. question suivante).
Savoir s'écouter semble être une compétence fondamentale : sentir la fatigue, jauger sa forme, s’arrêter à temps… À ce jeu-là, les plus sportifs ne sont pas toujours les plus doués !
4. Combien de kilomètres dois-je parcourir par jour ?
Minimum 42. En deçà, abandonnez, le voyage à vélo n’est pas pour vous ! Pour consigner méticuleusement toutes les données chiffrées de votre épopée, installez un compteur - GPS - calculateur de puissance dernier cri. Kilométrage, pente, vitesse moyenne et maximum… Si votre entourage ne le fait pas, félicitez-vous de chaque nouveau record.
Dès que votre moyenne kilométrique atteint les trois chiffres, vous entrez dans la catégorie supérieure : l’élite. Vous pouvez à présent toiser ces néophytes à deux chiffres qui se la coulent douce. De vrais cyclo-touristes ceux-là. Rappelez-vous toutefois que nous avons la chance d’utiliser le système métrique. De l’autre côté de la Manche, la barre des 100 miles demande quelques tours de roues supplémentaires. De quoi relativiser l’importance des chiffres ? Surtout pas !
5. Comment rester sec sous la pluie ?
Je vous partage d’emblée ma technique infaillible : ne pas rouler sous la pluie. Et voilà, problème réglé ! Ne me remerciez pas. Soit, ça ne se prête pas à tous les climats (cf. récit En famille, cycling in the rain).
Alors commençons par la protection du cycliste : n’espérez pas de miracles ! Sous une pluie régulière, on finit tôt ou tard trempé jusqu’aux os. Vestes, pantalons et chaussettes imperméables de qualité, capes de pluie vélo, surchaussures ne font que retarder l’échéance (et c’est ce qu’on leur demande). Le but est d’être humide mais chaud disons (bonne odeur garantie). De mon expérience, mieux vaut privilégier des vêtements à séchage rapide : à vélo, avec le vent relatif, ça peut aller vite. À l’instar des chaussures : quand c’est possible, je roule en sandales, et je mets une bonne paire de chaussettes lorsqu’il pleut. Trop moche ? Certains utilisent des Crocs…
En revanche (et peut-être d'autant plus que le cycliste lui-même finira souvent humide), on portera une attention particulière à garder au sec ses affaires – bivouac, doudoune, rechange – même après une journée entièrement pluvieuse. La solution la plus simple (mais la plus onéreuse), est d’utiliser des sacoches étanches. Tranquillité d’esprit assurée. Plus économiques, les sacs étanches enroulables sont une solution fiable. Ils permettent d’ailleurs de compresser et compartimenter ses affaires.
6. Comment avoir le vent dans le dos ?
La nature n’est pas si bien faite puisque nous constatons tous que le vent souffle toujours de face. Voici quelques astuces glanées au fil des kilomètres :
- Se renseigner sur les vents dominants (cf. récit En famille, cycling in the rain).
- Ne surtout pas aller en Patagonie.
- Être adaptable : à chaque carrefour, vous prenez la route la mieux orientée pour que le vent vous pousse. Avec le risque de tourner en rond.
7. Comment transporter ses affaires ?
Aujourd’hui, nous avons la chance de disposer d’une pléthore de possibilités, tellement qu’il devient difficile de s’y retrouver. De nombreux facteurs entrent en jeu, notamment le vélo lui-même, le budget, la facilité d’utilisation, le type de voyage… Ce dernier point, à lui seul, réunit moult paramètres : terrain, protection nécessaire contre les intempéries, volume d’affaires, etc. Pour rester dans la logique d’un guide incomplet, tentons une approche simplifiée :
Les sacoches classiques
Doit-on encore les présenter ? Le choix le plus économique parmi les systèmes présentés ici (sauf fabrication maison). Elles conviennent à la majorité des voyageurs, dès lors que leur vélo peut accueillir un (ou des) porte-bagages, et il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses (étanchéité, système d’accroche et de fermeture…). Généreuses en volume, on y range facilement toutes ses affaires en jouant sur leur taille et leur nombre : il en existe des petites (autour de 30 L la paire, plutôt utilisées à l’avant) et des grandes (autour de 50-60 L la paire, pour l’arrière). Avec 4 sacoches, le volume de rangement est conséquent… le poids du vélo chargé aussi ! De plus, selon les porte-bagages utilisés, on peut aussi fixer du matériel (tente, petit sac à dos, sac étanche cylindrique…) entre les sacoches. Étant donné le nombre de tours du monde effectués avec ce type de sacoches, leur fiabilité n’est plus vraiment à démontrer. Elles se solidarisent (et se retirent) des porte-bagages en quelques secondes, via un système d’accroche simple (soit par crochets rigides, soit par un système à élastique). Toutefois, la rigidité de l’ensemble est aussi son talon d’Achille : sur terrain accidenté, il est soumis à rude épreuve (d’autant plus si les bagages sont lourds) et on observe parfois quelques casses au niveau du système d’accroche, du porte-bagages ou même du vélo (tout dépend de ce qui fait fusible !). Aussi, sur ce genre de terrain, les vibrations sont plutôt bruyantes…
Les sacoches de bikepacking
Leur premier avantage est de corriger le problème évoqué ci-dessus ! Principalement fixées à l’aide de sangles et de velcro, elles restent solidaires du vélo en toutes circonstances, dans un parfait silence. Autre avantage, plus anecdotique pour les voyageurs : la prise au vent est réduite, ce qui permet d’arriver plus vite au bivouac. Ou d’aller plus loin paraît-il . Contrairement aux sacoches classiques de géométrie standard, les modèles de bikepacking sont par définition d’une infinie diversité, puisqu’ils se greffent au vélo… et que chaque monture est différente. Ceci est particulièrement valable pour les sacoches de cadre par exemple, mais aussi pour celles de guidon et de selle où chaque détail peut jouer sur la compatibilité (distance de la roue, passage des câbles, longueur de potence…). En revanche, ces systèmes sont souvent assez onéreux, pour une capacité de stockage bien en deçà des sacoches classiques (cf. encart). De plus, ce volume est divisé en de nombreux petits espaces aux formes diverses et variées, ce qui demande un minimum d’organisation et d’habitude avec le rangement des affaires.
La remorque
Le système XXL par excellence ! Idéal pour ceux qui aiment (ou doivent !) porter des charges lourdes : boîtes de cassoulet, caquelon, chien, enfant… D’autant que la remorque à vide pèse déjà un certain poids ! Il existe deux grandes catégories de remorques : mono-roues (plus légères et plus agiles) et à essieu (très grande capacité de portage), et différents systèmes d’attache au vélo (à l’axe de roue, à la tige de selle…). On retient surtout leur facilité d’utilisation : rangement des affaires, attache au vélo en un tournemain. En revanche, il faut composer avec une manœuvrabilité drastiquement réduite : convoi plus long (moins pratique pour faire demi-tour entre autres) et plus large (notamment pour les remorques à essieu). Quelques modèles mono-roues sont équipés d’amortisseurs, ce qui les rend un peu plus aptes au terrain accidenté.
Les systèmes originaux
Ceux qui n’entrent dans aucune case, ou plutôt sont entre deux. Comme le Tailfin AeroPack par exemple, un hybride entre un système de porte-bagages et des sacoches de bikepacking. Nous n’aurons pas la place de dresser une liste complète ici, mais pour avoir une idée de ce qui se fait, vous pouvez jeter un coup d'œil aux vélos présentés par les artisans-cadreurs lors des concours de machines (notamment l’édition 2020 dédiée au VTT).
Le sac à dos
Quand les systèmes précédents ne conviennent pas ou pour des usages spécifiques, on peut toujours recourir au bon vieux sac à dos. Voir question 8.
La fabrication maison
Je me permets de la distinguer bien qu’elle ne soit pas une méthode à part entière. Avec un peu d’ingéniosité, de temps et de motivation, il est possible de confectionner soi-même ses systèmes de rangement. Certaines solutions sont d’une facilité déconcertante ! J’ai moi-même « conçu » ma première sacoche de selle avec un sac de compression de duvet et deux sangles. D’autres bricolages demandent un peu plus de travail. Au bilan, ce sont souvent les systèmes les plus économiques, et les plus réparables !
Bien entendu, sauf si vous suivez à la lettre les conseils de la question 2, vous pouvez mélanger les solutions présentées pour obtenir la configuration qui vous convient.
Aujourd’hui, en matière de bagagerie, l’offre est pléthorique. C’est pourquoi il n’était pas envisageable de tester toutes les options ! Les sacoches classiques et remorques ayant peu évolué ces dernières années, nous nous sommes focalisés sur :
- des sacoches de bikepacking qui ont retenu notre attention,
- des fabricants français, dans la mesure du possible,
- des systèmes moins conventionnels et faits maison.
Les photos ci-dessus en donnent un rapide aperçu. Voir les tests détaillés.
Merci aux fabricants qui ont participé au test : La Sacoche Filante, La Virgule, Ortlieb, Mero Mero, Revelate Design, Riverside, Tailfin, Topeak, Vaude.
Notons aussi que dans l’Hexagone, de nombreux artisans conçoivent des sacoches de bikepacking, qui peuvent être adaptées sur-mesure à votre vélo.
8. Puis-je (trans)porter un sac à dos ?
Oui. Et voilà, je viens de perdre les puristes ! J’essaye de me rattraper en nuançant tout de suite : dans la mesure du possible, on s’en passe coûte que coûte. D’abord pour savourer le plaisir de sentir l’air glisser sur son corps et les vêtements flotter au vent. Mais surtout pour sauver son cul : le poids du sac à dos est naturellement reporté sur la selle, ce qui augmente la pression sur cette zone de contact étroite, et le risque de mal aux fesses avec.
Ceci étant dit, parfois, (trans)porter un sac à dos est envisageable, voire conseillé. Je distingue deux configurations :
Usage ponctuel : pour porter temporairement des courses par exemple, ou pour envisager des balades à la journée (visites ou randonnées) sans vélo. Dans ces cas-là, on peut avoir recours à un sac à dos sans armature : du modèle ultra compact qui tient dans le creux de la main à ceux de randonnée ultra légers.
À VTT sur sentiers techniques, dès que l’itinéraire impose de pousser ou porter le vélo sur de longues portions, le port du sac à dos reprend largement l’avantage. Sur un sentier accidenté, pousser un vélo chargé est difficile et inconfortable, le porter peut devenir impossible. Aussi, à la descente, la maniabilité d’un vélo « nu » est nettement meilleure ; plus de plaisir et plus de sécurité à la fois. Dans ce cas, je ne saurais que conseiller d’utiliser des sacs à dos à filet tendu, pour leur aération inégalable.
9. Que mettre dans les sacoches ?
Le strict minimum ! Qu’on se le dise : au moment de rassembler ses affaires à la maison, il est naturel de vouloir emporter plus que nécessaire. L’humain est ainsi fait, il pense « au cas où ». Sauf que là, vos jambes se rappelleront, à chaque coup de pédale, du poids de ce cas où… qui n’arrivera très probablement jamais ! On ne compte plus le nombre de voyageurs partis pour plusieurs mois qui, au bout de quelque temps, expédient en France tous les objets qu’ils n’utilisent jamais…
Parce qu’en voyage, l’humain a (retrouve ?) d’incroyables capacités d’adaptation : privez-le d’un objet et il trouvera des astuces pour s’en passer. Je m’en suis rendu compte maintes fois en perdant des choses en route.
La meilleure méthode pour limiter son chargement : ne pas avoir de trop grandes sacoches ! À mon sens, c’est un intérêt majeur des modèles de bikepacking qui imposent une certaine forme de minimalisme. Victor le dit lui-même dans son récit (Gravel Solo, à travers l'Europe sans date de retour) : plus on a de place, plus on s’encombre. Alors qu’un chargement léger rend le vélo plus agréable dans les montées, plus sûr dans les descentes, et toujours moins fatigant à déplacer.
Attention, il ne s’agit pas de faire l’apologie du matériel ultra léger : il ne convient pas à toutes les utilisations (usure prématurée et fragilité), ni à toutes les bourses. Des solutions simples font souvent l’affaire : vous n’avez pas de tente ? Essayez un tarp. Vous n’avez pas de réchaud ? Essayez sans ou bricolez un réchaud à alcool à l’aide d’une canette, etc.
10. Dois-je peser mes affaires avant de partir ?
Absolument, il est impératif de peser son vélo et ses bagages. Ne serait-ce que pour répondre à l’éternelle question des gens que vous croiserez en cours de route : ça pèse combien votre barda ? Au pire, inventez un chiffre, personne ne pourra vérifier. On distingue deux écoles :
- Ceux qui n’ont pas suivi les conseils prodigués à la question précédente. Eux auront tout intérêt à grossir le chiffre, rappelant à qui veut bien l’entendre que cela représente plus de la moitié du poids du pilote.
- Ceux qui ont coupé le manche de leur brosse à dents, chassant le moindre gramme superflu. Eux divulgueront le poids sans les consommables (eau, nourriture, PQ…).
Comment choisir le strict minimum ? Quel équipement pour bivouaquer ? Tente, matelas, sac de couchage, réchaud, vêtements... ? Comment s’alléger sans se ruiner ? Cartes ou GPS ? Etc.
Autant de questions auxquelles nous tâchons de répondre depuis des années sur expemag.com. Voir par exemple les Tests de matériel, Comment (p)réparer son vélo, Comment préparer son itinéraire ?
11. Dois-je prendre un antivol ?
Dilemme récurrent qui peut être formulé de manière espiègle : dois-je m’encombrer d’un item dont le poids (et le prix) est indexé sur l’appréhension, tout en espérant qu’il serve le moins possible ? En cours de voyage, on est amené à laisser son vélo sans surveillance, plus ou moins longtemps : au moment de faire des emplettes, au bivouac, en visite, etc. Voyage ou pas, il n’y a pas de méthode absolue contre le vol. Cela arrive, partout.
Mon expérience m’a amené à relativiser l’importance du cadenas : si un endroit « craint », je ne suis pas rassuré d’y laisser mon vélo, même accroché avec la plus grosse chaîne possible qui ne protégera ni les bagages, ni les pièces du vélo… Voilà pourquoi aujourd’hui j’ai tendance à croire que le meilleur antivol est… l’instinct ! Lui ne pèse ni ne coûte rien, mais vient avec l’expérience. Le propre du voyage étant d’aller vers l’inconnu, il est difficile d’estimer rationnellement le danger, encore plus dans des cultures dont on ne connaît pas les codes. Mais quitte à me tromper, au moindre doute, je passe mon chemin ou cherche des alternatives. Ma solution préférée demeure de demander directement à des gens si je peux leur laisser mon vélo : habitants, gérants de magasin, etc. Une bonne occasion de provoquer les rencontres ! Sinon, une multitude de petites astuces peuvent dissuader le vol rapide (le plus courant ?) : attacher son vélo à un hauban de tente la nuit, retirer l’axe de la roue avant (voire une pédale !), etc. Sabotez votre propre matériel en somme .
12. Dois-je impérativement partager mon voyage ?
Oui, quotidiennement ! Tenez un blog. Alimentez vos réseaux sociaux. Chaque soir, passez-y des heures, quitte à vous isoler de vos compagnons de voyage. Fuyez les lieux de bivouacs sans couverture 4G ! À votre retour, invitez votre entourage à partager une soirée photo, où vous montrerez pêle-mêle l’intégralité de votre œuvre, sans tri ni sélection préalable. Pour des conseils avisés, lisez De l'art d'ennuyer en racontant ses voyages ! Le manuel du parfait exploRaseur (M. Debureaux, éd. Cavatines).
13. Où partir pour un premier voyage ?
Vous me voyez venir avec mes gros sabots ? Depuis chez vous (évidemment ), vous serez sûrement surpris par la diversité des possibilités. Si, malgré le (de plus en plus) vaste réseau de véloroutes et voies vertes qui quadrille l’Hexagone, aucune ne passe près de votre porte, vous pouvez toujours rejoindre celle de votre choix par le train (meilleur ami du cycliste ?). Et pour les plus cartophiles, il y a de quoi s’amuser en concoctant un itinéraire adapté à son vélo et ses capacités : petites routes asphaltées, chemins de graviers, sentiers forestiers, cols de montagne, plat pays…
Voyager est un art, se préparer une nécessité, s’inspirer un plaisir. Les 71 numéros précédents de Carnets d’Aventures sont aussi là pour vous aider à trouver la voie.
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