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Projet kayak poético-absurde "Ramène ta fraise!" Le Mans-Pornic en kayak pour une glace à la fraise.

(réalisé)
  Si j’allais jusqu’à la mer pour voir?! Et puis, le film “Comme un avion” sort en salle. Incroyable ironie, le film a des similitudes avec mon vécu personnel! Je décide de contacter la prod. pour faire de la fiction une réalité : qu’avez-vous fait du kayak du tournage? Après plusieurs mails sans succès, je les appelle... Le kayak appartient à...Podalydès lui-même. Je n’insiste pas...
Le Mans-La mer, mais dans quel but? Je regarde une carte...Tiens Pornic! Petit, j’y mangeais de succulentes glaces à la fraise. Mon but, je l’avais : Le Mans-La Fraiseraie !
Je trouve un vieux kayak et je le transforme en kayak de voyage : le “Ramène ta Fraise!”.
Je pars le 19 septembre pour 350 km sur la Sarthe et la Loire. Je fais de nombreuses rencontres : un homme qui a descendu la Tamise avec son fils. Un pionner du BASE-Jump en pleine campagne. Un éclusier-musicien qui m’a joué “Rame” d’Alain Souchon, un pêcheur préparant sa traversée de l’Atlantique,...! Des villages pittoresques, Béhuard, etc, des bivouacs sur la Loire magnifiques... Et, à l’arrivée à Pornic, le 3 octobre, une glace à la fraise bien méritée! Travaillant sur Robinson avec sa classe de 5e A, Amandine Pineau-Meiche, professeur de français au collège Costa Gavras au Mans, m’invita pour présenter mon périple. Je voulais surtout leur dire qu’il est possible de voyager à moindre coût. L’aventure commence quand on ferme  la porte de chez soi. Il faut suivre ses rêves car ils connaissent le chemin !

Adrien Boulard.


kayak de rivière / randonnée/trek
Quand : 19/09/15
Durée : 14.5 jours
Distance globale : 340km
Carnet publié par hadnb le 18 sept. 2015
modifié le 11 févr. 2016
9973 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le compte-rendu : 01,02,03 octobre 2015 (mise à jour : 11 févr. 2016)

 
Jour 13 : jeudi 1er octobre 2015.
Départ : Indre (marée haute à 8h42) mise à l’eau à 8h20 mais départ 8h40 à cause de la marée trop présente !
Arrivée : Paimboeuf à 12h50.
Distance parcourue (en kayak et à pied pendant les escales) = 37 km

Je me lève vers 6h45. Depuis déjà une heure, le bac fait ses aller-retours pour amener des milliers de travailleurs de Basse-Indre à Indret ou inversement. Contraste du travailleur et du kayakiste au long cours. Le café me réchauffe les mains. En face, des usines et la DCNS. Cela me rappelle un tournage à la DCNS et au port militaire des sous-marins nucléaires de Toulon. J’y avais réalisé un film sur la sécurité intérieure du site. Je préfère l’innocence de ce côté.
La marée est haute à 08h42. Je me mets à l’eau à 08h20. Je vais me placer au milieu du fleuve pour prendre le bac en photo. Mais je dérive encore, 10 minutes avant la « pleine mer ». Le flux m’emmène une vingtaine de mètres en amont du quai. Il me faudra toute la force de mes bras pour revenir à l’endroit de départ, à l’abri du courant !
J’attends une quinzaine de minutes. Je ne peux pas lutter contre le courant. Même quelques minutes avant la pleine mer. Encore un exemple de la force de la nature.
L’étale de haute mer (moment où le niveau se stabilise pendant de longues minutes) est enfin là, je reprends mon périple. Mais les coups de rames ont été forts et intenses. Commencer aussi fort sans s’échauffer m’a « daubé ». Dans le jargon sportif, cela veut dire que mes muscles sont pollués, ils se sont remplis d’acide lactique qui fait durcir les muscles et empêchent leur bon fonctionnement. Je vais ramer toute la matinée avec difficulté car je ne laisse pas de temps de repos à mes muscles pour se refaire. J’essaie de boire beaucoup d’eau pour évacuer. Le cycle des marées est maintenant très présent et je dois composer avec. La Loire est maintenant de plus en plus large. Or, il ne faut pas que je me retrouve bloqué par la marée descendante ! Le temps de comprendre que le niveau de l’eau est très bas ne me laisserait pas le temps de rejoindre le bord. Je serais bloqué dans la vase sans pouvoir sortir de mon kayak pendant 7 heures ! (la vase fait plusieurs mètres d’épaisseur, si je sors du kayak, je m’enfonce complètement, c’est très dangereux !)
09h20. Je me fais doubler par un navire imposant de l’Ifremer. Le capitaine me salut et me prévient qu’un supertanker est arrive derrière moi...
L’IFREMER est en train de faire des relevés bathymétriques avec une sonde type Sonar (écho-sondeur acoustique)(vitesse du son dans l’eau : 1450 m/s en eau douce et froide à 1550 m/s en eau salée et chaude).
Finalement en vitesse réduite dans le canal, le supertanker ne crée que des grosses ondes molles. Je m’amuse à rentrer dedans.
09h39. J’arrive au niveau de « La maison dans la Loire » de Jean-luc Courcoult (fondateur de la compagnie Royal de Luxe créée en 1979). C’est une maison plongée dans le fleuve et qui penche pour signifier peut-être que les choses ou les idées ne sont pas toujours toutes droites. A pied, on peut l’observer depuis la ville de Couëron. Malgré sa mauvaise posture, elle me donne l’impression d’être animée. Pour une maison c’est paradoxal ; mais j’ai même comme de la sympathie pour elle. Elle semble lutter coûte que coûte contre la force du courant et de la marée. J’ai envie de monter sur son toit et de tendre un hamac entre ses deux cheminées. Ah ! On doit être bien là-haut éclairé par le soleil à lire un livre ou à laisser vivre les marais alentours.
Je m’approche pour la filmer sous tous ses angles et la prendre en photo. Mais je m’aperçois que l’eau s’engouffre par les fenêtres du bas. Je garde mes distances pour que la rêverie ne finisse pas en cauchemar.
09h42. Premier phare de mon périple en vue !
10h20. J’arrive au « bateau mou » au niveau de Le Pellerin. « Misconceivable » de l’artiste autrichien Erwin Wurm. Sorte d’élan impossible d’un voilier face à une aberration architecturale et navale : le canal de la martinière. 11 années pour le construire (inauguré en 1892, il ne servit que 20 ans) dans des conditions humaines et sanitaires atroces. Inachevée car devenu inutile. Ce voilier arrivera-t-il à sauter l’écluse et rejoindre le large pour partir à l’aventure ?
La Loire fait maintenant 400 mètres de large.
10h47. Je vois un épais nuage de fumée grise stagnant près du sol au loin. Et puis trois cheminées peintes en rouge et blanc...
Les bouées de balisage du canal deviennent des bouées métalliques de trois mètres de haut.
11h13. Toujours beaucoup de vent aujourd’hui. Je le reçois de ¾ face maintenant. C’est plus dur. A cet endroit, l’eau est très agitée. Ces deux facteurs ne me facilitent pas la tâche. La fraise sur la proue est souvent submergée, mais elle tient bon !
11h37. J’arrive au niveau des trois cheminées. Sur l’usine est inscrit « EDF ».
Je reconnais une imposante usine à charbon. Je comprends mieux cette brume grise...
Les structures de l’usine me protègent du vent pendant une quinzaine de minutes. Ca me soulage un peu.
11h49. Je vois une sorte de phare rouge et blanc avec une maison posée dessus. C’est très curieux. Sur internet, je découvre que c’est l’oeuvre « Villa Cheminée » de Tatzu Nishi (située sur la commune de Cordemais où se trouve l’usine EDF aux trois cheminées rouges et blanches). On peut la visiter et même y dormir pour une nuit. Cette oeuvre est aussi un gîte.
12h25. Un voilier me rattrape. Je demande au skipper si j’ai des chances de rejoindre Saint Brevin-les-Pins. Il me dit que ça risque d’être difficile. Je lui dis que je m’arrêterai donc avant, à Paimboeuf.
A posteriori : 23 km m’en séparait. Si j’avais tenté le coup, il me restait 2h30 avant que la marée soit basse. Après calcul : il fallait que je tienne la cadence de 9,2 km/h soit 1 km toutes les 6 minutes et 32 secondes. Mais comme je ne savais pas quel niveau d’eau il resterait dans l’estuaire...
Après coup, je pense que j’aurais pu le tenter mais j’étais quand même bien fatigué. Le vent aujourd’hui était contre moi.
12h40. J’arrive à Paimboeuf.
12h56. Je suis arrivé à terre juste après le bourg. J’ai trouvé une descente à bateau accessible, pas trop vaseuse. Il était temps que je m’arrête, la marée basse était déjà bien avancée.
Je plante ma tente derrière un petit talus en haut de la digue brise-lames pour me protéger du vent.
13h40. Je m’allonge dans ma tente pour me reposer un peu. Alors qu’il y a de grosses rafales de vent, je ne les ressens pas. Il fait très chaud, le soleil brille.
Je m’assoupis finalement 2 heures !
15h50. Je pars à la découverte du bourg de Paimboeuf. Puis je reviens sur mes pas. Derrière le parc où se situe ma tente, un restaurant/crêperie/bar où je prends un chocolat chaud. En face, se trouve le camping « l’Estuaire ». Je pars demander si ils font un forfait douche uniquement. La jeune femme à l’accueil me dit que c’est possible, ça coûte 3 euros. Je retourne à ma tente prendre serviette et trousse de toilette. C’est au fond du camping. Je rencontre près des sanitaires un vieux monsieur avec un vélo adapté en vélo de voyage. Il a plus de 70 ans. Il part jusqu’en Espagne. J’imagine pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il a une micro-tente une place (on ne peut pas mettre les bagages à l’intérieur).
18h00. La douche est chaude, ouf ! Ca détend les muscles, ça détend la nuque. Je constate mon bronzage agricole, pardon, mon bronzage kayakiste : mes avant-bras sont blancs, mes mains sont marrons foncées ! J’avais l’habitude du bronzage cycliste ou des marques de lunettes de soleil mais celui-là, je ne l’avais pas encore eu !

19h27. Guillaume m’appelle pour prendre des nouvelles. Il m’envoie par mail une carte détaillée de l’Estuaire. Elle indique tous les haut-fonds à éviter (zones peu profondes qui sont rapidement à découvert lorsque la marée est descendante). Je m’aperçois maintenant que sans cette carte et sans ses conseils, j’aurais peut-être pu me faire piéger. En effet, il me parle de 2 îles de sable à droite desquelles je dois passer. A gauche, ce n’est pas sûr qu’il y ait assez d’eau à marée descendante.
19h58. La nuit tombe. En face de mon camp, de l’autre côté de la Loire, je vois les usines pétrochimiques de Donges. Deux torchères crachent leur flamme dans le ciel.
20h15. Le centre-ville est un peu désert. Paimboeuf est une ville en crise depuis une quinzaine d’années suite aux fermetures consécutives des deux industries qui la faisaient vivre : pétrochimique et navale.
J’ai trouvé une pizzeria dans le centre-ville où manger. Au menu : pizza savoyarde accompagnée d’une bière blonde allemande : la Warsteiner. Elle n’est pas mauvaise.
22h09. Après-demain, jour prévisionnel de mon arrivée, après treize jours de soleil, la météo annonce de la pluie... ! Quel dommage !
Je me couche. Demain je navigue en pleine mer. Ca risque d’être une très grosse journée !


10 minutes avant la pleine mer, je n'arrive pas à contrer le si peu de courant "montant" restant...!
Pour prendre une photo, je dérive d'une vingtaine de mètres, je donne tout pour revenir près du rivage. J'ai les bras daubés! (terme de grimpeur ;) )
10 minutes avant la pleine mer, je n'arrive pas à contrer le si peu de courant "montant" restant...!
Pour prendre une photo, je dérive d'une vingtaine de mètres, je donne tout pour revenir près du rivage. J'ai les bras daubés! (terme de grimpeur ;) )
Un bâtiment de l'Ifremer en plein sondage. Il s'approcha dangeureusement de moi : c'était le capitaine qui voulait me saluer! Je passe à moins de 5 mètres de la poupe...
Un bâtiment de l'Ifremer en plein sondage. Il s'approcha dangeureusement de moi : c'était le capitaine qui voulait me saluer! Je passe à moins de 5 mètres de la poupe...
« La maison dans la Loire » de Jean-luc Courcoult (fondateur de la compagnie Royal de Luxe créée en 1979). Observable depuis la ville de Couëron.
« La maison dans la Loire » de Jean-luc Courcoult (fondateur de la compagnie Royal de Luxe créée en 1979). Observable depuis la ville de Couëron.
"Le bateau mou". Son vrai nom : « Misconceivable » de l’artiste autrichien Erwin Wurm. Sorte d’élan impossible d’un voilier face à une aberration architecturale et navale : le canal de la martinière. 11 années pour le construire (inauguré en 1892, il ne servit que 20 ans) dans des conditions humaines et sanitaires atroces. Inachevée car devenu inutile. Ce voilier arrivera-t-il à sauter l’écluse et rejoindre le large pour partir à l’aventure ?
La Loire fait maintenant 400 mètres de large.
"Le bateau mou". Son vrai nom : « Misconceivable » de l’artiste autrichien Erwin Wurm. Sorte d’élan impossible d’un voilier face à une aberration architecturale et navale : le canal de la martinière. 11 années pour le construire (inauguré en 1892, il ne servit que 20 ans) dans des conditions humaines et sanitaires atroces. Inachevée car devenu inutile. Ce voilier arrivera-t-il à sauter l’écluse et rejoindre le large pour partir à l’aventure ?
La Loire fait maintenant 400 mètres de large.
L'imposante usine à charbon d'EDF, il fait pas bon habiter dans les kilomètres à la ronde pour les bronchiolites!
L'imposante usine à charbon d'EDF, il fait pas bon habiter dans les kilomètres à la ronde pour les bronchiolites!
« Villa Cheminée » de Tatzu Nishi.
« Villa Cheminée » de Tatzu Nishi.
12h40. J'arrive à Paimboeuf.
13h00. Le bivouac est planté. Je fais une sieste abritée du vent et chauffé par le soleil.
La tente est placée au plus près du mur de pierres pour que le vent toujours fort passe au-dessus.
12h40. J'arrive à Paimboeuf.
13h00. Le bivouac est planté. Je fais une sieste abritée du vent et chauffé par le soleil.
La tente est placée au plus près du mur de pierres pour que le vent toujours fort passe au-dessus.
Curiosité en façade.
Curiosité en façade.
Détail.
Détail.
Le bronzage du kayakiste, encore différent du bronzage du cycliste! :)
Le bronzage du kayakiste, encore différent du bronzage du cycliste! :)
Guillaume m'a envoyé sur mon portable une carte de l'estuaire avec les zones de hauts fonds, bien pratique! Et me mis en garde sur le contournement de 2 îles.
Guillaume m'a envoyé sur mon portable une carte de l'estuaire avec les zones de hauts fonds, bien pratique! Et me mis en garde sur le contournement de 2 îles.
Les torchères brûlent.
Raffinerie et usines de Donges allument leurs néons de sécurité...Bonne nuit!
Les torchères brûlent.
Raffinerie et usines de Donges allument leurs néons de sécurité...Bonne nuit!
 
Jour 14 : vendredi 02 octobre 2015.
Départ : Paimboeuf à 09h13.
Etape : sous les piliers centraux du pont de Saint Nazaire à 11h00.

Arrivée : Préfailles à 15h21.
Distance parcourue (en kayak et à pied pendant les escales) = env. 40 km


07h00. Je me lève.
07h15. Je prends mon petit déjeuner : Muesli Energy Nature BIO (marque Mx3).
07h27. L’aube dévoile une bande de lumière rouge et bleu au-dessus de Paimboeuf, plus à l’Est, entre une mer noire et un ciel noir.

08h20. Le soleil est maintenant plus haut que le phare de Paimboeuf, c’est-à-dire pas encore très haut.
09h00. J’ai rangé une bonne partie du camp. Devant moi, un bateau de pêche avec une gueule ouverte de requin peinte sur la proue, part rejoindre le large.
(La marée haute est vers les 9h00)
09h13. Je m’installe dans le kayak le long de la pente en béton. L’eau vient frapper le côté du kayak et déborde dans l’hiloire. Il faut vite que je referme la jupe avant que l’intérieur ne se transforme en piscine !
C’est la journée la plus incertaine du voyage. On m’a dit que j’étais fou de passer en kayak sous le pont de Saint Nazaire. Il y aurait apparemment beaucoup de courants et de vagues. Les gens m’ont dit que c’était dangereux de passer avec tous les supertankers.
Je rame en prenant comme cap les torchères de Donges puis le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne. Devant Paimboeuf, la Loire fait 1500 mètres de large mais très vite, elle passe à 3000 mètres de large.
Je pense avoir un cap quasiment perpendiculaire à la côte mais, a posteriori, il est bien fléchi d’au moins 40° par le courant. Je suis obligé d’aller en face, au bord de la rive droite pour éviter la très grande zone de haut-fonds et rejoindre le canal maritime. Les bouées par endroit sont maintenant des cylindres en béton de 5 mètres de haut.
10h08. Après une heure à pagayer, j’ai parcouru 4,5 kilomètres seulement dû à ma progression en diagonale. Mais subitement, j’aperçois une île devant moi et sur ma droite. Mince ! C’est l’île dont m’a parlé Guillaume ! Il faut absolument que je passe à sa droite. C’est une île très plate, sableuse. Elle est déjà proche. Je m’attendais à une île plus haute, plus visible, c’est pourquoi je me fais surprendre. Je suis en train de dériver dans la zone à éviter ! Je change de cap rapidement pour la contourner à temps et ne pas échouer dessus, bloqué par le courant.
J’arrive à passer ! Je vois au loin le pont de Saint Nazaire. Comme un pied de nez à Guillaume qui ne pensait pas que j’allais passer entre les piliers centraux, je prends comme cap le centre de ces deux derniers. De toute façon, le canal maritime est dans cet axe...
Mon kayak ne démérite pas dans les eaux troubles de l’estuaire avec pour toile de fond les containers du port industriel !
10h52. Juste avant le pont, je passe devant le bateau de transports des mega-modules des avions Airbus : « l’Airbus on board » est en train d’ingurgiter le fuselage entier d’un long courrier en construction.
11h00. Un supertanker au couleur de mon kayak passe avec moi sous les piliers centraux du pont de Saint Nazaire. Il y a des creux de 50 cm pas plus.
Pas de remous spectaculaires mais j’ai de la chance d’avoir une météo très clémente.
Devant moi, le plus gros ferry du monde en construction dans le port de Saint Nazaire : l’Oasis of the Seas. Il a été commandé par une compagnie américaine. Il fait 360 mètres de long...
Un nouveau portique a été investi et construit pour permettre son assemblage. C’est le portique TGP (Très Grand Portique) rouge et blanc. Une masse de 5000 tonnes, une largeur utile de 130 mètres et une hauteur utile de 65 mètres... ! 65 mètres, c’est un mètre de plus que la hauteur de la tour de la cathédrale Saint-Julien au Mans, pour vous donner un ordre d’idée. Mettez-vous au pied de cette tour et regardez vers le haut, c’est impressionnant.
Alors que je regarde le pont et le port de Saint-Nazaire, un courant fort commence sérieusement à me faire dériver vers le large. Au début, je vise Saint-Brevin-les-Pins pour recoller à la côte mais je m’aperçois que je vais mettre beaucoup de temps. Tant pis, je verrais l’oeuvre « le serpent de mer » de Huang Yong Ping à Saint-Brevin-les-Pins une autre fois...Je vise ce qui me semble être la pointe Saint Gildas. La côte de la Loire Atlantique fait ici, au sud de l’estuaire, une grande cuvette ; et je me dis que si je coupe tout droit plus au large en visant la pointe Saint Gildas, j’aurais une chance de la passer avant la marée haute (avant le passage de cette pointe la marée haute je la subirais de face mais si je la passe, le courant sera de ¾ dos par rapport à mon kayak).
Un peu plus tard, j’appelle Christophe Mazaut le directeur de la Fraiseraie de Pornic. J’ai réfléchi. Je trouve malheureux d’arriver sous la pluie samedi après 14 jours de soleil. Je lui dis que je vais tout tenter pour arriver ce soir à la Fraiseraie. Pas de souci, il m’attend avec son équipe, me dit-il.
12h06. Comme à vélo. On peut compter sur les gens que l’on croise, que l’on rencontre. Je vois remonter à quelques centaines de mètres de moi un petit bateau à moteur. Sûrement un local qui revient de la pêche. Je lui fais de grand signe. Il arrive à mon niveau. Je lui demande confirmation de mon cap. Oui, c’est bien la Pointe Saint Gildas. Mais il me regarde de travers et me demande si je n’ai pas peur de m’aventurer sur la mer avec une telle embarcation ! Je lui dis que mon parcours c’est plus de 90% de rivières et de fleuve et que je ne reste sur la mer qu’un court moment en longeant les côtes. Et puis le temps est de la partie. J’aurais attendu un meilleur créneau si la mer était démontée. Il me prévient qu’il y a un grand parc d’huîtres en plein milieu du bassin, je ne pourrais pas tracer tout droit. Je le remercie de ce point de précision important. Je serais allé tout droit aux devants d’ennuis. La largeur du parc, une fois les piquets visibles, ne m’aurait pas laissé le temps de m’en échapper...Je serais allé m’encastrer dans ces coquilles tranchantes. Le canot en aurait fait les frais en premier...
Il repart malgré tout un peu médusé.
12h29. Je contourne le dernier « piquet à triangle noir » (délimite une zone dangereuse à plusieurs. Seul, il indique un danger isolé). Je salue les maraîchers qui travaillent sur leur barge.
12h34. 3 heures que l’intérieur de mon kayak se rempli progressivement d’eau par ma jupe poreuse. L’intérieur s’est transformé en baignoire. Jambes tendus, j’ai de l’eau jusqu’à mi-genoux. Je m’arrête écoper. Je décide d’abord de vider un fond de bouteille d’eau potable pour m’en servir de seau. Mais c’est trop long...Je récupère ma pompe manuelle. Je prends quelques minutes pour vider l’eau. J’en retire les ¾ et je continue. Je suis tout seul. Le courant et les vagues contraignent ma progression. Je commence à en avoir plein les bras. Je chante à tue-tête pour me motiver. De toute façon et heureusement, personne m’entends ! Je donne un rythme régulier à mes coups de rame que j’essaie de tenir. Pas trop fort pour éviter de m’épuiser et pas trop lent pour avancer efficacement.
Vers 14h40. Je passe la Pointe Saint-Gildas juste au moment où la marée commençait à remonter... ! (marée basse à 14h30).
Vers 15h00, je longe la côte rocheuse. Quelques criques isolées à l’accès difficile par les rochers découverts. Je dois faire une pause ! Ca fait six heures que je me retiens d’uriner... ! Je suis presque à me faire dessus tellement, je n’en peux plus !
15h21. J’arrive au coeur de Préfailles. Toujours beaucoup de récifs à fleur d’écume mais je crois voir un accès vers la plage principale. Je m’y dirige mais bientôt je vois très distinctement les rochers sous l’eau...Je suis encore à une quarantaine de mètres de la plage. Ca y est mon kayak s’immobilise sur un bloc rocheux. Je m’éjecte de l’hiloire ! Tant pis si il y a du monde sur la plage, les pieds dans l’eau, je soulage mon besoin naturel ! Grande bouffée d’air, détente !
J’essaie de sauter de rochers en rochers en tirant mes embarcations. Je finis à la nage. J’arrive sur la plage. Je fais une pause. Mais très vite je me dis que j’en ai plein les bras. Je fais un calcul mental rapide de ma progression moyenne et de l’heure éventuelle d’arrivée à Pornic : 19h30, 19h dans le meilleur des cas si ce n’est pas 20h selon les conditions de la mer. Le magasin ferme à 19h, ça risque d’être compliqué.
Vers 16h00, je rappelle Christophe Mazaut pour lui expliquer. Il est un peu déçu et me demande pourquoi je ne tente pas. Je lui dis autant être sûr d’arriver à une heure où le magasin sera ouvert demain matin ; et, la journée a été longue et dure physiquement avec la marée, le courant qui me repoussait vers le large et le vent.
Pour rentrer dans le vieux port où se situe le magasin, il faut que ce soit marée haute. Demain à Pornic, elle est haute vers 09h00. Mais le magasin ouvre à 9h30 et le journaliste ne sera pas là avant 10h. Nous convenons donc de cet horaire. La marée sera déjà en train de redescendre depuis ¾ d’heure mais il y aura encore suffisamment d’eau pour rentrer et amarrer dans le vieux port.
Je ne sais pas exactement combien de kilomètres il me reste  à faire mais je prévois au moins 3 heures de navigation. Ce qui fait que je devrais partir vers 6h30, de nuit.
Le kayak est en pente sur la plage. Je défais le bouchon de vidange situé à l’arrière. Et là... : l’eau sort en jet sans discontinuer pendant...5 vrais minutes !
Il y avait un certain volume d’eau à l’intérieur du kayak...
Vers 17h00. Ma tente est plantée, mes deux bateaux à côté. Sur l’esplanade, assis sur un banc, un couple de retraités. Je commence à discuter avec eux. Ils sont surpris que je m’intéresse à eux, qu’on ait une discussion aussi longue du moins. Ils me disent leur intérêt pour Préfailles. Ils ont une maison secondaire depuis des années ici. Et un appartement à Nantes. Mais depuis qu’ils sont en retraites, ils vivent entre ces deux habitations. Ce sont des gens simples. Ils ont vécu quelques temps au Mans. Ce morceau de terre, il l’a encore dans son coeur. Il me dit qu’il a souvent rencontré en Sarthe des personnes simples et sympathiques. Ils s’appellent Gérard et Christiane Touret.

Ils m’apprennent que Préfailles était la ville d’enfance d’Eric Tabarly. Le hasard m’a arrêté ici ! Il m’indique la maison où il a vécu à quelques centaines de mètres derrière moi. J’irais la prendre en photo à la fin de notre discussion. Il y a une plaque en son hommage dessus (d’ailleurs petite anecdote rigolote : une voiture est garée devant le garage de la maison. Elle est immatriculée en Sarthe).
Gérard était pilote en dehors de son travail. Il pilotait des Stampe, des avions biplans à hélice des années 30. Une fois en Sarthe justement, il était dans un bar avec un copain. Il parlait avec un autre homme. Son copain à la fin, lui demande si il sait qui est le type. Gérard ne savait pas. Il lui dit que c’était la dernière personne à avoir vue Antoine de Saint Exupéry de son vivant ! Il était son accrocheur, c’est-à-dire la personne qui prépare le pilote, le sangle dans l’avion et tourne l’hélice pour démarrer le moteur... ! Il ne le revit plus jamais.
18h24. Je vais prendre la maison d’enfance d’Eric Tabarly en photo.
Vers 19h00. Pendant que des jeunes, la vingtaine/trentaine, font du cerf-volant sur l’esplanade, je les observe assis par terre, en m’abritant du vent derrière un banc, à me faire à manger. Ce soir mon dernier repas lyophilisé : Pâtes Provençales (Real Turmat).
Le cerf-volant rangé et après un petit tour sur la plage, ils reviennent vers moi pour oser enfin me demander : pourquoi, comment...Les jeunes femmes sont surtout inquiètent sur le niveau de confort d’une telle nuit dans un tel bivouac. Je les rassure, on y dort bien ! Elles ne s’y voient pas du tout. Ils partent en me souhaitant plein de bonnes choses pour demain.
Le soleil déclinant, le froid arrivant, je me fais un thé à la menthe bien chaud pour me réchauffer avant de me coucher (vers 20h00).


L'aube à Paimboeuf.
L'aube à Paimboeuf.
Mon kayak de rivière a le pied marin!
Mon kayak de rivière a le pied marin!
Qui veut jouer au Lego?
Qui veut jouer au Lego?
L'Airbus on board. Des avions par bateau quoi! ;)
L'Airbus on board. Des avions par bateau quoi! ;)
Passage sous les piliers principaux du pont de Saint-Nazaire. (Guillaume ;) )
Passage sous les piliers principaux du pont de Saint-Nazaire. (Guillaume ;) )
Petit dèj' de nuit, il faut toujours profiter de la marée.
Petit dèj' de nuit, il faut toujours profiter de la marée.
15h20. Arrivée à Préfailles après une grosse journée de mer épuisante à lutter contre le courant qui m'écarte de la côte.
Bivouac dans le sable pas l'idéal mais sympa quand même! :)
15h20. Arrivée à Préfailles après une grosse journée de mer épuisante à lutter contre le courant qui m'écarte de la côte.
Bivouac dans le sable pas l'idéal mais sympa quand même! :)
Gérard et Christiane Touret, retraités. Gérard a vécu plusieurs années au Mans.
Les sarthois sont partout.
Gérard et Christiane Touret, retraités. Gérard a vécu plusieurs années au Mans.
Les sarthois sont partout.
Gérard est un ancien pilote de Stampe.
Il a rencontré l'accrocheur de Saint-Exupéry, le dernier homme à l'avoir vu !
Gérard est un ancien pilote de Stampe.
Il a rencontré l'accrocheur de Saint-Exupéry, le dernier homme à l'avoir vu !
Préfailles.
Préfailles.
La maison d'enfance d'Eric Tabarly. Aujourd'hui habitée par un sarthois!
La maison d'enfance d'Eric Tabarly. Aujourd'hui habitée par un sarthois!
 
Jour 15 : samedi 03 octobre 2015.
Départ : Préfailles à 6h45.
Arrivée : la Fraiseraie de Pornic à

Distance parcourue (en kayak et à pied pendant les escales) = 11 km

Réveil à 4h30 pour partir vers les 6h30 comme convenu avec Christophe Mazaut. C’est un peu dur de sortir de la tente : il fait nuit noire et le vent est assez frais. Je m’occupe tout de suite de bouillir de l’eau pour prendre mon petit déjeuner et un café bien chaud pour me réchauffer. Ce matin : Muesli Energy Chocolat BIO (marque Mx3).
Je range mes affaires et lève le camp. Je profite des  toilettes publiques automatiques à proximité.
Vers 6h45. Je tire mes embarcations vers le bord de l’eau et m’installe à bord du kayak. Il fait toujours nuit noire. Une sensation à la fois de calme et d’excitation m’envahit. Je donne mes premiers coups de rame. Il fait frais, j’ai mis mon k-way sans hésiter. La mer est noire, le ciel est noir, mon kayak gris-jaune. La mer est très calme, un vrai lac. La lune apparaît entre deux nuages et éclaire faiblement les falaises et les habitations à leur flanc.
Après une vingtaine de minutes, je trouve l’ambiance particulièrement calme : pas de vent, pas la moindre vague, pas le moindre bruit mis à part le clapotis de mes coups de rame. A ce moment précis, un souvenir récent ressurgit : mon amie Virginie m’avait publié un article sur Facebook il y a 3 mois de cela. Il informait qu’un requin blanc de 3 mètres avait été vu par un kayakiste au large de Saint-Brévin-les-Pins. L’espace d’une seconde, mon sang se glace. Je regarde autour de moi et me laisse prendre bêtement à une angoisse pas vraiment justifiée. Pourtant, l’eau est vraiment calme, trop. Je me dis que c’est idiot de croire que je peux subir une attaque de requin, je n’y crois pas et à la fois je reste sur mes gardes ; après tout, seulement 3 cm séparent mes fesses du monde aquatique non visible. Pas de bateaux en mer. Seulement les maisons et les lampadaires en haut des falaises. Je décide de me rendre plus visible au cas où. J’installe ma lampe frontale sur ma caisse étanche et dirige le faisceau lumineux en réflexion sur le panneau blanc où est collé le sticker de la glace à la fraise. D’abord, en flash car je me dis que je serais plus visible mais très vite, je me dis que ça peut-être interprété comme un appel au secours et je diffuse le faisceau lumineux en continu. Eclairé la fraise, apporte une touche rigolote sur fond de ciel noir et atténue un peu le stress idiot. Vous savez c’est la même sensation que lorsque l’on fait ces cauchemars débiles où nous tombons ou bien nous sommes poursuivi par un monstre, une créature, un animal sauvage, etc. Nous savons que c’est un rêve mais nous ne pouvons pas nous résoudre à ne pas rentrer dans la spirale de la montée de l’angoisse. De plus, le ciel s’éclaircit un peu. Moment de clair-obscur. Et là, je me rappelle que les squales préfèrent chasser à ce moment de la journée pour prendre leurs proies par surprise : je guette le moindre mouvement de l’eau. Deux minutes plus tard, un sillon dans l’eau juste devant moi. Je reste à l’affût près à frapper ma pagaie. Si je touche le premier, c’est gagné, les requins sont très peureux. Qui a pu faire ce sillon curieux ? C’était trop net pour que ce soit une trace laissée par le vent à la surface de l’eau...
Je continue et je me résigne un peu à penser à autre chose. Dans ces cas-là, on pense à plein de trucs diamétralement opposés pour chasser les idées noires. Bientôt le ciel s’éclaircit et quelques points lumineux au large indiquent la présence de bateaux de pêcheurs ou autres. Mes idées s’éclairent aussi.
08h22. Je m’arrête de ramer et profite quelques instants du levé du soleil au-dessus du pays de Retz. J’appelle Christophe Mazaut pour lui dire que j’aurai sûrement une grosse demie heure d’avance (finalement, je ne le serais pas...). Il me dit qu’il est en rendez-vous, qu’il ne sera pas là et que le journaliste non plus. Je lui dit que je vais attendre : j’attends à une bouée jaune pendant trois quart d’heure en somnolant à moitié. De temps en temps, je redonne des coups de rame pour revenir sur la bouée et éviter de partir vers les récifs au bord des falaises.

09h37. Je suis reparti depuis quelques minutes. Je croise un voilier. On se salue, il part en direction de Pornic. Il est au moteur, le vent ne s’est pas encore tout à fait levé.
10h14. La mer se creuse gentiment, au loin, des Hobie Cat 16 exécutent les manoeuvres dictées par deux Zodiac.
10h25. Je suis maintenant plus proche d’eux. J’appelle les zodiacs en criant et en utilisant mon sifflet de détresse. Comme ça fait des années que je n’ai pas revu Pornic, je veux être sûr de ne pas louper mon entrée ! Mais ils ne m’entendent pas ou font semblants, je ne sais pas trop. Tant pis, je continue.
On voit maintenant le mur d’enceinte du nouveau port. Au loin, des voiliers en régate en sortent.
10h31. La mer est bien formée (pour mon kayak), le vent est plus soutenu.
10h32. Je croise le premier voilier qui me confirme l’accès au vieux port.
10h35. Est-ce la digue du port qui amplifie le mouvement ondulatoire des vagues ? Les vagues se resserrent, je dois faire attention à mon équilibre. Je croise le dernier voilier : ils me regardent, me saluent. Je leur dis que j’aurais mérité ma glace. Ils me demandent d’où je viens. Du Mans leur dis-je. Ils me regardent encore plus fixement. Le voilier s’éloigne. Il a déjà une bonne vitesse !
10h42. Je franchis la première jetée qui protège le nouveau port. Près du feu vert d’entrée de port, une mouette me regarde passer. Je ressens subitement mes bras. Comme si mon corps avait compris que c’était la fin, j’avais le droit maintenant de ressentir l’effort physique sur mes avant-bras, mes bras, mes épaules.
10h46. Je distingue maintenant très nettement le château emblématique de Pornic. De mémoire, la Fraiseraie est juste à côté. Un aviron de mer avec une jeune fille et un jeune homme à bord me double. Je leur demande confirmation. Oui, c’est bien ça, accolée au château.
Je sens un stress monté. D’habitude, je fais mes voyages sans en parler vraiment autour de moi. Là, c’est différent, on m’attend.
10h48. Je commence à me faufiler entre les voiliers et autres bateaux à moteur au mouillage. Je souffle dans mon sifflet de détresse. Des sons stridents en sortent, sûrement ma timidité.
10h50. Je donne mes derniers coups de rame. Je distingue maintenant très nettement Christophe Mazaut, le journaliste et Virginie ainsi que des badauds curieux et intrigués par mon arrivée.
_ « Bonjour Pornic, bonjour la Fraiseraie ! »
_ « Tu l’as ramené ta fraise ! »
_ « Oui, maintenant je vais la ramener. »  Je lui réponds en rigolant.
   « Je veux bien une glace à la fraise ?! »
_ « Tu l’as mérité ! » Me lance Christophe Mazaut en souriant.
Des badauds me demandent d’où je viens.
_ « Du Mans. » leur dis-je.
_ « Du Mans.. ! » Répondent-ils interloqués.
Virginie se rapprochent d’eux et leur explique que c’est pour manger une glace à la fraise.
_ « Pour une glace.. ??! » disent-ils en choeur.
_ « Oui, je suis gourmand. » dis-je.
Je me dirige vers la descente à bateaux situé à ma droite.
10h52. Je racle le sol de Pornic avec mon kayak. Christophe me rejoint et tire le kayak hors de l’eau. Je mets pied à terre. Me voilà arrivé, après quelques 14 jours et demi et 350 km environ de navigation. Le journaliste me pose quelques questions auxquelles je réponds volontiers.
11h10. Devant la Fraiseraie, Christophe m’offre une superbe triple-glace à la fraise ! Florence Billet me la sert en disant : «  après l’effort, le réconfort ! Bravo ! Bravo ! Bravo ! »
Christophe m’offre un panier garni de leurs produits à base de fraise.
Et part en faire une pour Virginie.
En revenant, il nous invite à revenir manger le midi en terrasse de son restaurant à côté de la boutique. Je suis très gêné par tant de cadeaux. Je le remercie. Nous discutons un peu et il me propose de garder mon kayak, mon canot et mes affaires jusqu’à demain dans un de ses locaux. Nous restons jusqu’à demain matin, nous acceptons avec plaisir !
Lui et sa femme doivent repartir mais pas sans me dire que je dois le tenir au courant si je réalise une autre aventure ! :)
12h30. Je prends le kayak en photo devant la Fraiseraie.
Nous partons jusqu’au bout du vieux port avec Virginie pour discuter de mon voyage et redécouvrir Pornic.
Vers 13h45. Nous retournons à la Fraiseraie. Ils nous ont gardé la meilleure table en terrasse. La journée qui, il y a deux jours, devait être grise et pluvieuse, est belle et ensoleillée. Il fait chaud. Nous apprécions, la vue, la chaleur et moi, la fraise de mon cocktail...à la fraise !
Nous prenons des galettes au fromage le Curé nantais, spécialité pornicaise, jambon cru, salade et du vin pour accompagner le repas.
En dessert, je prends une crêpe chocolat et noix de coco et Virginie une beurre/sucre.
A la fin du repas, je passe par derrière et vais remercier personnellement toute l’équipe. Nous discutons un peu et Virginie immortalise ce moment en nous prenant tous en photo.
15h40. Le mur de la lèche en heure de pointe. Les enfants comme les grands se régalent. Nous faisons le tour du vieux port en marchant, grimpant le long de rochers, etc. Je retrouve le fameux mur d’escalade de Pornic. Je savais bien qu’il était là ! Deux jeunes remontent leur cata de compèt’. Ils se préparent pour une régate Redbull dans quelques semaines. Ils se la pètent un peu, ça me fait sourire. On sent qu’ils n’ont pas trimé pour avoir leur jouet.
Vers 18h00. Nous nous incrustons dans un cata habitable d’une famille du coin. D’extérieur le bateau est grand mais je trouve l’intérieur assez étroit mis à part les couchettes superposées qui sont spacieuses.

18h30. Je fais quelques plans de coupe de la Fraiseraie pour la video.
Le soir commence à tomber. Nous nous regardons...Pas envie de faire à manger de nuit dans le camion. Craquage : nous repartons au resto : le Sésame, couscous et tajines au 26 rue de la Marine. Nous repartons repus et sombrons de sommeil de retour dans la camionnette.


Le jour se lève avec l'activité maritime. Les fantômes des dents de la mer s'éloignent ahahah!
Le jour se lève avec l'activité maritime. Les fantômes des dents de la mer s'éloignent ahahah!
La pointe de la Madrague?
La pointe de la Madrague?
Un peu en avance par rapport au journaliste (sic), j'admire le jour se lever bien 3/4 d'heure à cette bouée.
Un peu en avance par rapport au journaliste (sic), j'admire le jour se lever bien 3/4 d'heure à cette bouée.
10h50. Arrivée à Pornic après 350 km en 14 jours et demi de navigation et environ 450 000 coups de rame. La Fraiseraie est juste en face de moi! Je sens déjà l'odeur de la fraise! :)
10h50. Arrivée à Pornic après 350 km en 14 jours et demi de navigation et environ 450 000 coups de rame. La Fraiseraie est juste en face de moi! Je sens déjà l'odeur de la fraise! :)
Bonjour Pornic! Bonjour la Fraiseraie!
"T'as ramené ta fraise!" me lance Christophe Mazaut amusé.
Bonjour Pornic! Bonjour la Fraiseraie!
"T'as ramené ta fraise!" me lance Christophe Mazaut amusé.
Après de longues années, me revoilà à Pornic.
Après de longues années, me revoilà à Pornic.
Depuis Le Mans...?! Pour une glace...?!
Mais pas n'importe quelle glace! Une glace à la fraise de la Fraiseraie! :)
Depuis Le Mans...?! Pour une glace...?!
Mais pas n'importe quelle glace! Une glace à la fraise de la Fraiseraie! :)
Christophe Mazaut, le directeur de la Fraiseraie, Virginie et moi devant la Fraiseraie et le château de Pornic.
Christophe Mazaut, le directeur de la Fraiseraie, Virginie et moi devant la Fraiseraie et le château de Pornic.
Christophe m'offre une triple glace à la fraise!!! Je ramène plus ma fraise, je la mange!
Christophe m'offre une triple glace à la fraise!!! Je ramène plus ma fraise, je la mange!
"Ramène ta fraise!" se sent chez lui. ;)
"Ramène ta fraise!" se sent chez lui. ;)
L'authentique du fruit.
L'authentique du fruit.
Christophe nous offrit un panier garni de leurs produits à base de fraise et...Le restaurant à la meilleure table de la terrasse!!! MERCI à lui et à toute son équipe pour leur accueil chaleureux!
Christophe nous offrit un panier garni de leurs produits à base de fraise et...Le restaurant à la meilleure table de la terrasse!!! MERCI à lui et à toute son équipe pour leur accueil chaleureux!
Cocktail à base de fraises pour moi. What else?!
Cocktail à base de fraises pour moi. What else?!
Une petite fraise pour la route. ;)
Je suis un peu rouge, non?
Une petite fraise pour la route. ;)
Je suis un peu rouge, non?
L'équipe de la Fraiseraie de Pornic.
L'équipe de la Fraiseraie de Pornic.
Il n'a pas plus pendant 14 jours. Il devait pleuvoir à mon arrivée mais la météo a été clémente avec moi et a repoussé la pluie au lendemain!
Il n'a pas plus pendant 14 jours. Il devait pleuvoir à mon arrivée mais la météo a été clémente avec moi et a repoussé la pluie au lendemain!
Un prochain voyage?
Un prochain voyage?
Cap à l'Ouest!
Cap à l'Ouest!
A bientôt Pornic, à bientôt la Fraiseraie!
Fin.
A bientôt Pornic, à bientôt la Fraiseraie!
Fin.
Commentaires
Vincent74 - 12 févr. 2016
3 messages
J'ai bien aimé ton trip décalé et ta façon de raconter les choses...
:)

13 févr. 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Il faut vivre ses rêves, Bravo!! un très bon délire.............

26 févr. 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
j'adore, ton parcours, tes rencontres et ta facilité à aller vers les gens
et en plus , j'adore les glaces

04 mars 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Très contente de t'avoir lue, car tu as fait (partiellement) le parcours que je souhaite faire (Orléans / Nantes), étant kayakiste mer et rando. Ton organisation candide m'a souvent fait rire. J'ai surtout apprécié ton carnet de bord, riches en détails qui me permettent de peaufiner ma propre préparation solo. Prévision de rando Loire en 2017.

11 mars 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Un grand merci pour ce trip, qui me donne envie de vivre ce genre d'expédition. je vais surement partir à l'opposé de toi en partant du coté de Chartres pour rejoindre Saint Nazaire.

Guillaume44 - 22 juin 2016
1 messages
Récit super ! Une véritable expérience et aventure !!! Bravo à toi !!! Je suis le Guillaume dont il parle dans son expé ! Pratiquant la Loire entre Angers et Nantes, si l'envie vous prenait, n'hésitez pas à me le dire, c'est avec grand plaisir que je ferai d'autres rencontres comme celle-ci !!!

bubba - 02 oct. 2019
1 messages
excellent, j'ai adoré parcourir tes pages, tes photos, tes récits... je me suis même demandé, c'est quand qu'il va couler? :) mais non, jusqu'au bout avec ton kayak de fou! bravo