Un hiver en pèlerinage – Partie 1 : Le GR65
54 jours


Le pèlerinage de Compostelle nous habitait depuis longtemps. Un rêve souvent évoqué. Mais on ne voulait pas le faire à moitié.
En ce début d’année 2023, la décision est prise : on fait nos paquetages — cette fois pour parcourir ce sentier mythique dans son intégralité. Du Puy-en-Velay à Santiago, puis jusqu’à Fisterra, là où la terre se jette dans l’océan.
L’idée est simple : mêler aventure et cheminement intérieur. Dans un monde où tout est maîtrisé, planifié, chronométré… on choisit l’inverse. Laisser de la place à l’inattendu. Essayer de lâcher prise. Faire confiance au chemin, à ce qui viendra.
Pas de chrono. Pas d’impératifs. On prendra le temps qu’il faudra.
Pour corser l’expérience, et lui donner un goût d’expédition, on choisit l’autonomie. Le bivouac, le plus souvent possible. Une longue marche, en plein hiver. Confrontés à la solitude, aux éléments… mais aussi à nous-mêmes.
Le 15 janvier 2023, après une bénédiction intime dans l’immense cathédrale du Puy-en-Velay, nous faisons nos premiers pas. Nous partons en aventuriers, espérant arriver pèlerins.
Environ 1 600 kilomètres à pied, à travers la France et l’Espagne, jusqu’à l’extrémité du continent. Plus de Cent jours de marche, et quelque quatre-vingts nuits passées dehors...
Des mois de lenteur, d’épreuves, d’exil, de rencontres et d’introspection.
Un chemin qui dépasse la marche. Un chemin qui ramène à l’essentiel. À ce qu’on est, vraiment.
En ce début d’année 2023, la décision est prise : on fait nos paquetages — cette fois pour parcourir ce sentier mythique dans son intégralité. Du Puy-en-Velay à Santiago, puis jusqu’à Fisterra, là où la terre se jette dans l’océan.
L’idée est simple : mêler aventure et cheminement intérieur. Dans un monde où tout est maîtrisé, planifié, chronométré… on choisit l’inverse. Laisser de la place à l’inattendu. Essayer de lâcher prise. Faire confiance au chemin, à ce qui viendra.
Pas de chrono. Pas d’impératifs. On prendra le temps qu’il faudra.
Pour corser l’expérience, et lui donner un goût d’expédition, on choisit l’autonomie. Le bivouac, le plus souvent possible. Une longue marche, en plein hiver. Confrontés à la solitude, aux éléments… mais aussi à nous-mêmes.
Le 15 janvier 2023, après une bénédiction intime dans l’immense cathédrale du Puy-en-Velay, nous faisons nos premiers pas. Nous partons en aventuriers, espérant arriver pèlerins.
Environ 1 600 kilomètres à pied, à travers la France et l’Espagne, jusqu’à l’extrémité du continent. Plus de Cent jours de marche, et quelque quatre-vingts nuits passées dehors...
Des mois de lenteur, d’épreuves, d’exil, de rencontres et d’introspection.
Un chemin qui dépasse la marche. Un chemin qui ramène à l’essentiel. À ce qu’on est, vraiment.
Activité :
randonnée/trek
Statut :
réalisé
DATE :
15/01/2023
Durée :
54 jours
Mobilité douce
Réalisé en utilisant covoiturage, autostop
Précisions :
Covoiturage de Fréjus au Puy-en-Velay.
Un hiver en pèlerinage – Partie 1 : Le GR65
Les étapes :
1
mise à jour : 30 mai
ULTREIA
Tous les matins nous prenons le chemin, Tous les matins nous allons plus loin. Jour après jour, St Jacques nous appelle, C’est la voix de Compostelle.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Chemin de terre et chemin de Foi, Voie millénaire de l’Europe, La voie lactée de Charlemagne, C’est le chemin de tous les jacquets.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Et tout là-bas au bout du continent, Messire Jacques nous attend, Depuis toujours son sourire fixe, Le soleil qui meurt au Finistère.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Quand l'amitié estompe le doute Dans un élan de fraternité On peut alors reprendre la route Et s'élever en toute liberté.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Tous les matins nous prenons le chemin, Tous les matins nous allons plus loin. Jour après jour, St Jacques nous appelle, C’est la voix de Compostelle.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Chemin de terre et chemin de Foi, Voie millénaire de l’Europe, La voie lactée de Charlemagne, C’est le chemin de tous les jacquets.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Et tout là-bas au bout du continent, Messire Jacques nous attend, Depuis toujours son sourire fixe, Le soleil qui meurt au Finistère.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Quand l'amitié estompe le doute Dans un élan de fraternité On peut alors reprendre la route Et s'élever en toute liberté.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
2
mise à jour : 21 juil.
14 Janvier — L'approche
David, notre covoitureur, nous dépose en soirée dans le petit village de Champclause, à une vingtaine de kilomètres du Puy-en-Velay.
On a réservé un petit chalet pour la nuit. Demain, il faudra rejoindre la célèbre cathédrale, première mise en jambe, première étape symbolique de ce grand voyage.
Il est déjà tard. Dernier coup d’œil au matos, dernières vérifications… Puis on se glisse sous la couette, le cœur qui bat un peu plus fort.
Demain, on entame notre grand pèlerinage.
David, notre covoitureur, nous dépose en soirée dans le petit village de Champclause, à une vingtaine de kilomètres du Puy-en-Velay.
On a réservé un petit chalet pour la nuit. Demain, il faudra rejoindre la célèbre cathédrale, première mise en jambe, première étape symbolique de ce grand voyage.
Il est déjà tard. Dernier coup d’œil au matos, dernières vérifications… Puis on se glisse sous la couette, le cœur qui bat un peu plus fort.
Demain, on entame notre grand pèlerinage.
3
mise à jour : 21 juil.
1er février – Conques, Café Monastique et Tarpologie
Ce matin, la grande salle commune de l’abbaye nous attend : c’est monumental. Une pièce d’un autre temps, où chaque pierre respire le Moyen Âge. La cheminée pourrait contenir un troupeau, la table nourrir un bataillon. Même la miche de pain est démesurée. Deux frères, jeunes et souriants, nous accueillent autour d’un café. Ils ont l’œil vif, l’âme tranquille. L’échange est simple, humain, très décontracté. Nous passons un bon moment à discuter, un instant intime et mémorable. C’est l’avantage de parcourir le chemin en hiver : pas un pèlerin, comme on dit !
Vient l’heure de repartir. 400 mètres de dénivelé positif dès la sortie du village : pas le temps de s’échauffer. Le ciel est bleu, et le soleil cogne. Nous grimpons en t-shirt, ruisselants. Là-haut, nous apercevons l’Aubrac au loin, encore couvert de blanc. Une semaine plus tôt, il nous malmenait sans pitié. Aujourd’hui, il nous salue de loin, mais je ne suis pas mécontent de m’en éloigner.
Les pauses sont de plus en plus régulières désormais. Un banc de pierre, un talus au soleil, un coin d’herbe pour le café. Nos corps s’habituent, s’accordent au rythme du chemin. Vers 15 h, l’appel du bivouac se fait sentir : le besoin de retrouver nos duvets, mais aussi l’excitation de tester un nouveau montage tarp, repéré chez Mimi sur Interne...
Ce matin, la grande salle commune de l’abbaye nous attend : c’est monumental. Une pièce d’un autre temps, où chaque pierre respire le Moyen Âge. La cheminée pourrait contenir un troupeau, la table nourrir un bataillon. Même la miche de pain est démesurée. Deux frères, jeunes et souriants, nous accueillent autour d’un café. Ils ont l’œil vif, l’âme tranquille. L’échange est simple, humain, très décontracté. Nous passons un bon moment à discuter, un instant intime et mémorable. C’est l’avantage de parcourir le chemin en hiver : pas un pèlerin, comme on dit !
Vient l’heure de repartir. 400 mètres de dénivelé positif dès la sortie du village : pas le temps de s’échauffer. Le ciel est bleu, et le soleil cogne. Nous grimpons en t-shirt, ruisselants. Là-haut, nous apercevons l’Aubrac au loin, encore couvert de blanc. Une semaine plus tôt, il nous malmenait sans pitié. Aujourd’hui, il nous salue de loin, mais je ne suis pas mécontent de m’en éloigner.
Les pauses sont de plus en plus régulières désormais. Un banc de pierre, un talus au soleil, un coin d’herbe pour le café. Nos corps s’habituent, s’accordent au rythme du chemin. Vers 15 h, l’appel du bivouac se fait sentir : le besoin de retrouver nos duvets, mais aussi l’excitation de tester un nouveau montage tarp, repéré chez Mimi sur Interne...
4
mise à jour : 21 juil.
16 Février – Philosophie et Désir D’ailleurs
Certains jours, on marche dans un silence presque sacré. Chacun dans sa bulle, à écouter les pensées qui défilent, le vent dans les arbres, ou simplement le bruit régulier de nos pas.
Ce matin pourtant, pas moyen de se taire. On parle sans arrêt, comme si le silence nous pesait, ou que les mots nous brûlaient les lèvres. Tout y passe : rêves de futures aventures, nouveaux horizons à explorer. C’est fou comme le voyage en appelle toujours un autre, comme si l’itinérance devenait un mode de vie qu’on ne veut plus quitter. À peine plongés dans cette marche, on rêve déjà d’océan, de montagnes, d’autres chemins. Et pourtant, il faut sans cesse se rappeler d’être là, ici, maintenant.
La Garonne nous offre ce matin une très belle étape, en longeant une piste cyclable bordée de platanes. Les arbres forment presque un tunnel naturel. On croise un Anglais installé sur une péniche : encore une rencontre qui donne des idées. Lui aussi vit en itinérance, sur l’eau cette fois. Chaque rencontre devient une étincelle, un appel à partir autrement.
Soudain, un bruit de pas rapides derrière nous, et un grand gaillard déboule : Hugo, un Corse en route vers Saint-Jacques. Il marche deux fois plus vite que nous et avale les étapes par deux. Mais il ralentit et prend le temps d’éc...
Certains jours, on marche dans un silence presque sacré. Chacun dans sa bulle, à écouter les pensées qui défilent, le vent dans les arbres, ou simplement le bruit régulier de nos pas.
Ce matin pourtant, pas moyen de se taire. On parle sans arrêt, comme si le silence nous pesait, ou que les mots nous brûlaient les lèvres. Tout y passe : rêves de futures aventures, nouveaux horizons à explorer. C’est fou comme le voyage en appelle toujours un autre, comme si l’itinérance devenait un mode de vie qu’on ne veut plus quitter. À peine plongés dans cette marche, on rêve déjà d’océan, de montagnes, d’autres chemins. Et pourtant, il faut sans cesse se rappeler d’être là, ici, maintenant.
La Garonne nous offre ce matin une très belle étape, en longeant une piste cyclable bordée de platanes. Les arbres forment presque un tunnel naturel. On croise un Anglais installé sur une péniche : encore une rencontre qui donne des idées. Lui aussi vit en itinérance, sur l’eau cette fois. Chaque rencontre devient une étincelle, un appel à partir autrement.
Soudain, un bruit de pas rapides derrière nous, et un grand gaillard déboule : Hugo, un Corse en route vers Saint-Jacques. Il marche deux fois plus vite que nous et avale les étapes par deux. Mais il ralentit et prend le temps d’éc...
5
mise à jour : 21 juil.
25 février : Un Nouveau Pas
Ce matin, je tombe sur une haie de bambous au bord du chemin. Après cinq minutes à fouiner dedans, j’en ressors avec la perle : un bambou parfait pour remplacer mes bâtons de rando. Léger, solide, multifonction — et surtout, il servira de mât central pour le tipi. Fini de chercher une branche bien droite chaque soir, souvent galère selon les endroits. Je laisse mes anciens bâtons sur place : peut-être feront-ils le bonheur d’un prochain pèlerin.
Direction Aire-sur-l’Adour, avec une pause à Barcelonne-du-Gers, sur une jolie place ensoleillée. Juste en face, un gîte. On échange un regard avec Ada : l’idée d’une douche chaude nous traverse l’esprit. C’est fermé, mais Florence, certainement la proprio, a laissé un numéro. Un coup de fil, et c’est réglé : elle nous ouvrira à son retour. Pas de bivouac à gérer ce soir, on a tout notre temps pour dégoter une paire de pompes pour Ada.
On file vers la zone industrielle, en dehors du Camino — un sacré détour, mais c’est notre seule chance. Finalement, c’est chez Sport2000 (et non Intersport) qu’on atterrit.
Ada trouve enfin chaussure à son pied : des Adidas Terrex à moitié prix. Je mets aussi la main sur une bâche de sol robuste, de quoi remplacer l’actuelle, rafistolée de partout. Vous auriez dû voir la tête d’Ada quand elle a enfil...
Ce matin, je tombe sur une haie de bambous au bord du chemin. Après cinq minutes à fouiner dedans, j’en ressors avec la perle : un bambou parfait pour remplacer mes bâtons de rando. Léger, solide, multifonction — et surtout, il servira de mât central pour le tipi. Fini de chercher une branche bien droite chaque soir, souvent galère selon les endroits. Je laisse mes anciens bâtons sur place : peut-être feront-ils le bonheur d’un prochain pèlerin.
Direction Aire-sur-l’Adour, avec une pause à Barcelonne-du-Gers, sur une jolie place ensoleillée. Juste en face, un gîte. On échange un regard avec Ada : l’idée d’une douche chaude nous traverse l’esprit. C’est fermé, mais Florence, certainement la proprio, a laissé un numéro. Un coup de fil, et c’est réglé : elle nous ouvrira à son retour. Pas de bivouac à gérer ce soir, on a tout notre temps pour dégoter une paire de pompes pour Ada.
On file vers la zone industrielle, en dehors du Camino — un sacré détour, mais c’est notre seule chance. Finalement, c’est chez Sport2000 (et non Intersport) qu’on atterrit.
Ada trouve enfin chaussure à son pied : des Adidas Terrex à moitié prix. Je mets aussi la main sur une bâche de sol robuste, de quoi remplacer l’actuelle, rafistolée de partout. Vous auriez dû voir la tête d’Ada quand elle a enfil...
6
mise à jour : 20 juil.
Équipements de base :
2 briquets
1 boîte d'allumettes
1 couteau Mora
1 scie pliante
4 combustibles Esbit (dé...
- Sac 70L de l'armée française
- 1 gourde 1,5L
- 1 réserve d'eau 1L
- 1 filtre à eau
- 1 kit pharmacie
- Une trousse de toilette
- 1 kit de réparation
- 1 téléphone plus chargeur
- 1 téléphone satellite (pour tester)
- 1 paire de crampons légers
- 1 pantalon
- 1 caleçon
- 2 collants mérinos
- 3 paires de chaussettes en laine
- 3 tee-shirts merinos
- 1 pull capuche mérinos
- Une doudoune plume
- Une veste coupe-vent
- 1 bonnet plus 2 buffs
- 2 paires de gants plus sur-gants de pluie
- 1 tapis de sol 3/4
- 1 matelas gonflable
- 1 duvet synthétique -8°C confort
- 1 sursac (bivy)
- 1 tarp 4,5m/3m
- 1 bâche de sol
- 20m de corde plus 7 piquets
- 1 brûleur
- 1 cartouche de gaz
- Une popote 1L
- Une popote militaire M52
- Une poêle plus une poignée amovible
- 2 mini-cuillères plus fourchette
- Une mini-spatule en bois
- Une mini-planche à couper
- 1 gobelet pliable
- 2 mugs
- 1 mini-réchaud à bois pliable
2 briquets
1 boîte d'allumettes
1 couteau Mora
1 scie pliante
4 combustibles Esbit (dé...