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Le Pic du Canigou par l'ouest (trek de 7 jours par les gorges de la Carença) 69 KMS

7 jours
71.2km
+5549m / -5475m
Par JC Nightpixels
mis à jour 29 mai 2023
1053 lecteurs
Informations générales
Fort d'une première expérience avec mon fils Lucas d'une escapade autour de Gavarnie, nous voulions rééditer l'expérience de trek en semi-autonomie avec bivouac tant nous avions apprécié.
Comme certains randonneurs, à 50 ans on puise dans le présent sans attendre l'avenir et on s'engage sans trop réfléchir. Une période de ma vie où je suis en haut de la crête...la montée avec "des hauts et des bas" et l'incertitude de la descente comme tout un chacun : sera t-elle plus courte??? plus escarpée, plus difficile???

Partager ces moments avec son fils, c'est ce que je souhaite à tout le monde.

Dans cette mini-aventure, on a souvent de grandes idées puis les impondérables de la météo et ses caprices font qu'on revoit à la baisse nos espoirs et nos projets. c'est aussi l'occasion de rencontrer des gens formidables, des imprévus....mais toujours ensemble.

Un ressourcement assuré...

Suivez notre périple de jour en jour en espérant qu'il vous donne des idées d'escapades
Activité :
randonnée/trek
 alpinsime
Statut :
réalisé
Distance :
71.2km
DATE :
06/05/2023
Durée :
7 jours
Dénivelées :
+5549m / -5475m
Alti min/max :
779m/2680m
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en train bus
Précisions : Train TGV depuis Paris - Gare de Lyon jusqu'à Perpignan puis TER jusqu'à Prades et bus jusqu'à Thues entre Walls
Toutes les sections GPX , KML

Le Pic du Canigou par l'ouest (trek de 7 jours par les gorges de la Carença) 69 KMS

Les étapes :

1
mise à jour : 28 mai 2023
Le carnet est complet. 
2
9.4km
+1100m / -154m
mise à jour : 29 mai 2023
nous sommes partis depuis ce matin à 06h00. Arrivés à la gare TGV de Perpignan, nous attendons sagement le TER jusqu'à Prades puis le bus jusqu'à Thues entre Valls. Et l'aventure commence. Dernière bière locale et une délicieuse omelette aux champignons.
Mais il est tard, presque 18h00.
On nous dit que pour rejoindre le refuge, il nous faudra environ 4h30 et un orage est prévu vers 20h00.
Nous avons la tente et sommes équipés contre la pluie.
Et puis nous avons hâte de commencer d'autant que les gorges de la Carença sont réputées en parties difficiles pour certains passages à gué ou ponts suspendus. Je vous rassure tout de suite : nous avons même croisés des enfants et si vous n'avez pas le vertige, c'est très sécurisant.
Les premières pentes sont rudes...normal, le corps doit s'habituer à la grimpette mais aussi à ce sac à dos que l'on trouve toujours trop lourd mais bien utile quand on veut être autonome.
Je suis assez surpris par la végétation assez verte dans les premiers lacets des gorges et le débit de l'eau des cascades. J'apprendrai plus tard que ce qui est apparent cache la misère et beaucoup de communes autour du Canigou sont déjà dépourvues d'eau potable et ce la inquiète tout le monde. Peu de pluie, plutôt quelques orages et mise à part au sommet du pic, quasiment pas de neige. Un hiver doux pour la région, pas de précipitation ou très peu. Mais je m'égare.
Au fur et à mesure, nous sommes à flanc de falaise qui devient de plus en plus abrupte. Le bruit de la ...
3
11.8km
+764m / -1010m
mise à jour : 29 mai 2023
Les premières lueurs du jour me réveillent, il est 5h30. Dès que je sors de la tente, je suis surpris ou plutôt nous sommes surpris par un izard qui remontait tranquillement s'abreuver en contre bas. Il est aussi interloqué que moi et s'enfuit avec élégance.
Le temps d'un café et repliage de la tente trempée extérieurement par la pluie, il est temps de repartir. Il fait frisquet, 6° à peine. A l'intérieur de notre duvet, c'est le grand luxe et nous ne nous rendons pas compte de la température extérieure. Je ne regrette pas le duvet en synthétique qui a l'avantage de réchauffer immédiatement et exempt d'humidité.
Nous sortons rapidement du bois par une pente assez douce. La végétation fait place à de grandes prairies herbeuses emprisonnées par le flanc des montagnes de part en part.
Nous arrivons au refuge de la Caren¢a qui n'était qu'à 30 minutes de marche de notre bivouac. Il est planté là dans une sorte de grande clairière qui nous fait penser à certains cirques rencontrés l'année dernière.
Nous croisons deux bergers et leurs patous qui jouent ensemble. Après quelques discussions, nous leur faisons remarquer que la carte placée sur le refuge est fausse et induit en erreur les randonneurs qui veulent poursuivre le GR 10. Ils admettent que oui.
«prenez le col del Pal, plus raide mais plus court. Attention, de l'orage est prévu en milieu d'après midi»
Nius traversons le pont puis nous debutons la pente assez raide en pierree. Le temps est magnifique et nous avons vite chaud...
4
mise à jour : 27 mai 2023
Nous nous réveillons sous un grand soleil.Nos chaussures sont encore trempées de la veille. Jean a lavé et séché tout notre linge.
On fait un point sur notre mésaventure d'hier.. 
Jean nous dit que nous n'étions pas forcément mal équipés mais que nius n'avions pas eu les bons réflexes en cas de pluie. «vous devez avoir une deuxième paire de chaussures, légères, souples et cramponnées. Pas de  chaussettes, en shirt ou en caleçon pour le bas. Le haut doit être protégé par une cape afin d'éviter que les vêtements du haut soient traversés par l'humidité. Le reste, on s'en fout. »
« Heureusement que vous ne vous êtes pas arrêtés. Certains font une pause, s'endorment et ne se réveillent jamais.»
Et de finir, «le renoncement est une forme de courage».
Il nous donne encore quelques conseils sur le portage du sac.
Nous profitons de cette journée pour faire une petite balade des environs. Mantet est appelé «le village du bout du monde» car jusque dans les années 80, aucune route ne menait à la plaine. L'électricité et l'eau potable est arrivé dans les années 90.
Aujourd'hui, il y a une dizaine d'habitants à l'année tout au plus. La mère de Jean a repris le gîte de son mari et s'est «emmourache» de ce village qu'elle ne quitte plus.
Nous goutons à la bière locale brassée au village et nous montons à la ferme chercher de la tomme de brebis. En redescendant au village, le troupeau remonte accompagné de deux borders colly qui travaillent sur le troupeau. Notre présence ne les dérange pa...
5
12.3km
+1099m / -927m
mise à jour : 27 mai 2023
Nous repartons ce matin à l'aube. Une belle journée s'annonce malgré des prévisions pessimistes en milieu de journée. Nous débutons par une petite montée pour rejoindre le haut du col et basculer derrière direction Py par le GR 10.
L'air est agréable, les premières lueurs de l'aube font place à un franc soleil.
Arrivés au col, nous basculons dans un dédale de petits chemins qui alternent avec la route principale en sous bois.
Nous arrivons à Py par une ferme en contre-haut et les fermiers s'affairent pour récolter le lait des vaches. Arrivés à Py, nous décidons de rejoindre directement le refuge de Marialles et de quitter le GR 10 pour emprunter le GRP (tour du Canigou).
Il faut se presser car c'est indiqué 4h15 pour le rejoindre et la météo s'annonce mauvaise.
Le dénivelé est assez prononcé. La montée est raide.
Arrivés au sommet, nous apercevons la tour de Goa, sorte de sentinelle qui protégeait les villageois des incursions espagnoles.
Nou arrivons à 14h et le ciel est très menaçant comme dimanche.
Le refuge est fermé mais la maison forestière plus haut est ouverte et déserte. Une grande salle, spartiate avec grande cheminée et des escaliers menant à l'étage avec des matelas.
Nous préférons la pièce attenante, deux paillasses avec aussi une cheminée mais plus petite.
Nous cherchons de l'eau et la source indiquée est à sec. Lucas ira en contre bas à environ deux kilomètres pour retrouver un filet d'eau. Il remplie les poches et les deux gourdes filtrées.
Je vais chercher...
6
7.7km
+114m / -912m
mise à jour : 28 mai 2023
Nous nous réveillons vers 8h ce matin. Nous en profitons car nous savons que la parcours d'aujourd'hui est simple. Peu de kilomètres et tout en descente. Nous croisons en partant du gîte un couple de randonneurs dans le sens de la montée. Ils font le canigou aujourd'hui.
La descente est assez rapide et simple et nous arrivons au camping de casteil vers 11h00.
Nous sommes accueillis et faisons vite connaissance. Nous sommes quasi seuls au camping, privilège du hors saison.
Après avoir posé la tente et effectué un petit ravitaillement à Vernet, nous profitons de la piscine avant une grande journée, certainement la plus éprouvante. 
Lucas veut absolument faire le sommet du Canigou, par la tranche difficile de Moura et la cheminée.
Je ne suis pas certain de tenir la cadence.
7
25.1km
+2186m / -2167m
mise à jour : 28 mai 2023
La veille, le propriétaire du camping et enfant du pays connaît comme sa poche le Canigou. Il en est d'ailleurs l'organisateur de la course depuis plus de 20 ans.
Il nous dit en quelques mots (ce qui n'est pas pour me rassurer) «le Canigou est trop méconnu et pourtant c'est l'un des pics les plus difficiles à gravir dans les Pyrénées. Beaucoup espèrent gravir ce pic et beaucoup y renoncent car ils le sous-estiment.»
Par le refuge de Mora, il y a pas mal de dénivelé. De toute manière, c'est simple, ça monte tout le temps. Il n'y a pas de répit.»

Nous partons à l'aube, quasi à la frontale. Nous sommes équipés uniquement d'un sac à dos pour deux. Les premiers dénivelés sont effectivement difficiles, il y a pas de pourcentage de pente. Mais avant d'arriver au refuge de Mora, nous traversons un versant en sous bois quasi à la verticale. Même avec les bâtons, c'est très rude. Nous ne sommes pas loin des 25%. D'autant plus que les feuilles ont recouvert le sentier et que les marques sont peu fréquentes. Vous pouvez rater le chemin alors qu'il est deux mètres plus haut.
Enfin le refuge de Mora où nous décidons de faire une pause.
Mais il est déjà tard et il faut continuer.
Nos traversons des eboulis puis des strates de calcaire. Les pieds en prennent pour leur grade et les batons aussi.
Nous apercevons en contre bas le refuge de Marialles....que nous sommes haut !!!!
Enfin Arago et pourtant c'est encore loin et interminable. Nous continuons à marcher coûte que coûte. Les pierres ...
8
4.9km
+286m / -305m
mise à jour : 28 mai 2023
Dernière balade avant de repartir définitivement.
Nous visitons l'abbaye de St Martin du Canigou en passant par la chapelle de St Benoît.
Cette chapelle était l'ancienne église et les restes des tombeaux des premiers moines sont enterrés dans l'ancien cimetière.
La fondation de l'abbaye date du 7ème siècle et a la particularité d'abriter deux cryptes imbriquées l'une sur l'autre.
Nous sommes reçu par une bénédictine qui est allemande mais parle couramment le français.

Je ne vous ferai pas l'affront de vous commenter la.visite et vous laisse le plaisir de la découvrir.

Cette abbaye résonne encore en moi et reste un emblème de cet imposant massif.

La.route qui y mène est sans difficulté mais nos jambes sont comme deux pieux rincés de notre périple de la veille.

Nous repartons le lendemain pour Prades sous la pluie battante qui durera plusieurs jours. Je pense que nous avons choisi le bon créneau côté météo.

Au revoir le Canigou

FIN