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GTJ raquettes

10 days
cirkapt
Par cirkapt
publié 02 Feb 2020
1214 lecteurs
Informations générales
Grande Traversée du Jura en raquettes, hiver 2019, de Metabief à Giron.
Activité :
tekking/hiking
 snowshoes
Statut :
done
DATE :
2/22/19
Durée :
10 days
Eco travel
Possible with train bus hitch-hiking
Details : TGV Paris Gare de Lyon Frasne puis bus jusqu'à Métabief. Retour Giron - Bellegarde en stop ou taxi, puis TGV Bellegarde - Paris gare de Lyon.

GTJ raquettes

Les étapes :

1
updated : 02 Feb 2020
J'ai préparé cette randonnée en commandant le petit topo très bien fait édité par l'Office du Tourisme du Jura : un guide pratique assez complet disponible à l'adresse suivante : https://www.gtj.asso.fr/boutique/

Je me suis servi de ce guide pour délimiter mes étapes et réserver gites, refuges et hôtels. J'ai fait mes réservations à Noël, ce qui est un peu tard car certains de mes premiers choix étaient déjà complets. NB : certains gites demandent un chèque de réservation, déduit du montant global ensuite.

Je me suis rendu jusqu'à Métabief par le train (TGV au départ de Paris Gare de Lyon) puis par le bus. Au retour, le mari de ma logeuse m'a descendu en voiture jusqu'à Bellegarde, où j'ai repris un TGV pour Paris, arrivée Gare de Lyon. Puis un TER jusqu'à chez moi, à Fontainebleau.

Côté matériel et vêtements, je détaille le contenu de mon sac (5,5 kilos) dans la section suivante.

Enfin, vous pouvez lire le récit détaillé - et davantage illustré - de cette magnifique traversée sur mon blog : https://fantaisies-buissonnieres.fr/rando-jura-hiver/

Bonne balade!
2
updated : 02 Feb 2020
Sur moi :

Mon pantalon de journée sur la GTJ était un vieux fuseau de ski alpin, en soft shell doublé polaire de marque Norway et je n’avais pas pris de guêtres (celles du fuseau suffisent). Pas de collant non plus, le fuseau est suffisamment chaud. Pour le haut du corps, un sweat synthétique léger de marque Duofold que je traine depuis vingt ans, un autre sweat en polaire très chaud, une polaire soft shell imperméable, tous les deux de marque Cimalp. Plus une doudoune ultra légère Uniqlo que je n’ai pas porté souvent. En accessoires : une casquette légère pour protéger mes lunettes de la pluie ou de la neige, un vieux cache oreille en polaire, des gants de ski alpin, un tour de cou en polaire décathlon. Sous-vêtements : un caleçon decathlon de running, ultra léger et qui sèche très vite, et des chaussettes de randonnée hiver de marque Monnet.

Mes raquettes sont des EVO 22, du fabricant MSR. Elles sont tout bonnement parfaites : légères et étroites, elles se font oublier et rendent la marche complètement naturelle, si ce n’est le bruit désagréable qu’elles font sur neige durcie – mais ce défaut est propre à toutes les raquettes. Leur accroche est exceptionnelle, particulièrement en descente un peu raide, et le système d’attache est manipulable avec les gants de ski.
Je les attache sur mon sac grâce à deux sangles larges en nylon, avec velcro, qui entouraient à l’origine un matelas Ikea et que j’ai raccourcies et données à recoudre à un cordonnier. Leur poids rajou...
3
updated : 02 Feb 2020
Première étape : Métabief-La petite Echelle, 23 février.

9h00. Un vent terrible souffle sur Metabief. J’opte pour le télésiège qui va me faire gagner 400 mètres d’un coup : je ne vois pas l’intérêt de monter entre les skieurs…
En haut, ça caille et ça vente. Je ne sais pas où je dois aller. Dos au vent violent, je déplie péniblement le plan confié par l’office du tourisme ; une grosse rafale me l’arrache des mains et je le regarde bêtement s’envoler. Ah. Tant pis! En avant.

C’est par là. A peu près. Mon appli IGN est un peu perdue. Heureusement, quelques jalons jaunes m’emmènent vers un lac. Puis j’atteins une sorte d’éminence dans le brouillard. Le Belvédère des chamois, tout un programme.
Le vent fait tomber les degrés et les gouttes du nez. Je perds ensuite la trace de la GTJ en longeant prudemment des barbelés : au-delà, je sais qu'il y a des falaises : pas envie de m’y précipiter.
Un temps, je retrouve vaguement une piste mais rapidement, je ne sais plus du tout où je suis. Je trace à la boussole, dans une ambiance à la Shackleton.

Au sommet du Mont d’Or, je m’oriente mal et finis par atterrir sur une ligne de crête, au pied d’une base d’envol de parapentistes. Peu équipé pour les jouer les hommes-oiseaux, je me reconcentre sur la carte et la boussole, perdu dans la purée de poids. Je rebrousse chemin dans la direction par laquelle je suis arrivé et puis, soudainement, le ciel se déchire et je suis enfin où je voulais être !
Dans des champs de neige ponctués...
4
updated : 02 Feb 2020
Quatrième étape : Chaux-Neuve - La Chapelle des Bois, 26 février.

Je quitte Chaux-Neuve de bonne heure, à la fraîche, pour m'en aller gravir les pentes du Grand Gît. Suée matinale garantie – de quoi éliminer la « morbiflette » d’hier soir : une succulente tartiflette au Morbier. Avec des rondelles de Morteau. 5000 calories la portion.
Au sommet, récompense : l’espace!

Je passe ensuite quelques habitations sans croiser âme qui vive, puis je m’offre une pause contemplative en forêt avant de redescendre en sous-bois et de retrouver la civilisation au Pré Poncet : des voitures et des gens. Grimaces de l’ermite.

Je ne m’attarde donc pas et j’entre dans une immense plaine. La Combe de Cive. Interminable. Je marche au soleil, dans une suave odeur de lisier et de purin mêlés – quelques fermes au loin – puis, à la fin bienvenue de ce long plateau, j’aperçois La Chapelle des Bois. Midi. Je grignoterais bien un truc avec une bière. Cap sur le bled.

Mouais, ça sent la ville fantôme. Tiens! Qu’est-ce que je disais? Le seul troquet de la place est fermé.

Un jour, je traverserai la France à pieds, comme Lacarrière en son temps. J’en ferai un livre, moi aussi. Ça s’appellera : à la recherche d’un bistrot ouvert.

Bon. Reprenons la trace sous le ciel bleu Klein, après une tranche de cake et deux gorgées d’eau. La piste longe en encorbellement un paysage de toute beauté, surplombant les lacs siamois de Bellefontaine et des Mortes, tout deux gelés, puis, sur le coup de 14 ...
5
updated : 02 Feb 2020
Septième étape : la Darbella - Lajoux, 1er mars.

Dès le départ à l'arrière de l'hôtel, au pied des pistes de ski alpin désertes, une pluie fine et glacée s’abat sur le paysage. Tout est gris.

A l’atteinte de l’isotherme, la pluie se change en neige. Je continue de grimper et j’atteins le chalet de la Frasse vers onze heures et demies. Trop tôt pour déjeuner – pas grave, je n’ai pas faim. Une bière suffira. Dehors, la neige s’intensifie. En sortant du chalet, je parcours environ un kilomètre en suivant une piste, 
un peu surpris cependant de ne plus voir les perches jaunes de la GTJ. Sur quoi, je trouve un panneau qui m’en explique la raison : 
je suis parti à l’opposé! Cretudjud’tain d’rogntudju.
Je sens monter une immense onde de colère et je pousse le plus formidable cri de rage que je n’ai poussé depuis longtemps. Avec des vrais morceaux de gros mots dedans. Le son résonne longuement entre les sapins. Lesquels s’en foutent. Je coupe par la forêt à la boussole, dans la poudreuse, en grognant à chaque pas que j’enfonce rageusement dans la neige molle. Cette espèce de bagarre ridicule avec les éléments m’apaise peu à peu. M’essoufle, aussi. Mais quand je retrouve la piste, j’ai le sentiment de m‘être en partie dépollué. Et j’entre avec le sourire dans la forêt du Massacre.

Je grimpe à travers les sapins, visière de la casquette baissée pour protéger les lunettes. La neige fraîche fait un bruit velouté sous les raquettes, dont le swoosh-swoosh contraste agréableme...
6
updated : 02 Feb 2020
Neuvième étape : refuge La Dalue - La Pesse, 3 mars

Au petit matin, le soleil est de retour. Allez hop. Un dernier coup d’oeil à la Dalue – où le repas était bon et où j’ai dormi comme un loir, fauché par la fatigue – et à nous les combes sauvages!

Je longe scrupuleusement les perches jaunes et mets mes pas dans les empreintes de raquettes. Sauf que, à un moment, je me rends compte que les balises me ramènent en arrière, dans la direction de Lajoux. Qu’est-ce à dire? Je grimpe sur une bosse pour faire le point. Panorama superbe sur les monts du Jura, au passage. Bon, réglons notre orientation. IPhiGéNie ne va pas mieux : faute de réseau, elle me fait des plaques grises et jaunes. En revanche, la boussole est formelle : c’est dans l’autre sens, chef. J’ai dû rater quelque chose là-haut, avant de redescendre vers cette ruine, pourtant portée sur mon plan.

Que faire? Deux options. 1/ Remonter une demi-heure de raidillons jusqu’à un croisement, sous les lignes à haute tension. Il se peut que j’ai loupé un truc à cet endroit. 2/ descendre plein pot la bosse et emprunter cette piste de fond qui semble contiguë au GR d’été pour filer ensuite au sud. Allez : courage, descendons. Sans se vautrer, belle perf. Je remonte ensuite la piste pendant plusieurs kilomètres. Parcourue de skieurs, de sorte que j’ai l’impression désagréable d’être au bord d’une route fréquentée. Un croisement me laisse un moment penser que j’ai rejoint la GTJ. Mais non. La trace est bien au-dessus, s...