Grande boucle du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin
Quand : 21/07/2021
Durée : 7 jours
Durée : 7 jours
Distance globale :
211km
Dénivelées :
+3839m /
-3803m
Alti min/max : 141m/467m
Carnet publié par Béryl
le 24 juil. 2021
modifié le 05 nov. 2021
modifié le 05 nov. 2021
Mobilité douce
Précisions :
Depuis toutes les grandes gares, direction Périgueux puis La Coquille.
1375 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : Jour 5 - Cheronnac / Dans les bois après St Cyr (mise à jour : 04 nov. 2021)
Description :
Indications GPS :
Distance : 34,14Km
Dénivelé positif : 600m
Dénivelé négatif : 548m
Temps de marche : 7h59
Temps d'arrêt : 1h02
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Distance : 34,14Km
Dénivelé positif : 600m
Dénivelé négatif : 548m
Temps de marche : 7h59
Temps d'arrêt : 1h02
Cliquez sur la trace pour faire apparaître le dénivelé.
Le compte-rendu : Jour 5 - Cheronnac / Dans les bois après St Cyr (mise à jour : 04 nov. 2021)
L'honnêteté ne paie pas toujours.
Lundi 19 juillet 2021
La nuit s'est très bien passée au bord de la Charente. Réveil à 4h45 ; grasse mat' !
Je décolle à 6h00 pétantes. J'avais dans l'idée de me poser dans un camping juste avant Rochechouard (le camping de la Météorite !), mais c'était avant mon étape marathon d'hier. J'ai pris pas mal d'avance et comme il est annoncé de la pluie pour la fin de semaine, il serait judicieux de la conserver.
D'un autre côté, cette même étape d'hier a laissé quelques traces. Le Voltaren a fait effet, mais je sens bien que ça tire encore un peu au niveau des cuisses.
Comme d'habitude, je ne tire pas de plan sur la comète. Sur la météorite non plus. On verra bien.
Lundi 19 juillet 2021
La nuit s'est très bien passée au bord de la Charente. Réveil à 4h45 ; grasse mat' !
Je décolle à 6h00 pétantes. J'avais dans l'idée de me poser dans un camping juste avant Rochechouard (le camping de la Météorite !), mais c'était avant mon étape marathon d'hier. J'ai pris pas mal d'avance et comme il est annoncé de la pluie pour la fin de semaine, il serait judicieux de la conserver.
D'un autre côté, cette même étape d'hier a laissé quelques traces. Le Voltaren a fait effet, mais je sens bien que ça tire encore un peu au niveau des cuisses.
Comme d'habitude, je ne tire pas de plan sur la comète. Sur la météorite non plus. On verra bien.
Le camping visé n'est pas sur le chemin. Un détour est nécessaire qui fait même éviter Rochechouart. Sauf que vers 9h15, quand je passe au-dessus de la Graine, la rivière locale, je sais que le camping est derrière. Bon, voilà, j'ai raté l'embranchement. Remarquez, je n'ai vu aucun panneau.
Je ne connais pas du tout Rochechouart, mais je m'attendais à une ville d'une certaine taille, voire d'une taille certaine. Ce n'est en fait qu'un gros bourg, une ville à taille humaine où on peut aller partout à pied. Ça me va très bien. J'en profite pour entrer chez un buraliste m'acheter une revue. Certains soirs sont un peu longuets sous la toile et la lecture me manque cruellement ces moments-là.
L'heure impose un petit café, aussi je m'installe à la terrasse d'un restaurant/bar qui donne sur la place principale. Je n'aurais pas beaucoup de temps à accorder à ma revue, les pieds à l'air. Le patron me déloge gentiment ("vous en avez pour longtemps ?") sous prétexte qu'il doit chasser les feuilles accumulées au sol. J'ai compris le message, me rechausse rapidement alors qu'il a déjà activé son souffleur électrique et je décampe de là.
Un passage à la pharmacie pour me recharger en Voltaren, entre autres, et une courte visite du château, me voilà reparti.
Je ne connais pas du tout Rochechouart, mais je m'attendais à une ville d'une certaine taille, voire d'une taille certaine. Ce n'est en fait qu'un gros bourg, une ville à taille humaine où on peut aller partout à pied. Ça me va très bien. J'en profite pour entrer chez un buraliste m'acheter une revue. Certains soirs sont un peu longuets sous la toile et la lecture me manque cruellement ces moments-là.
L'heure impose un petit café, aussi je m'installe à la terrasse d'un restaurant/bar qui donne sur la place principale. Je n'aurais pas beaucoup de temps à accorder à ma revue, les pieds à l'air. Le patron me déloge gentiment ("vous en avez pour longtemps ?") sous prétexte qu'il doit chasser les feuilles accumulées au sol. J'ai compris le message, me rechausse rapidement alors qu'il a déjà activé son souffleur électrique et je décampe de là.
Un passage à la pharmacie pour me recharger en Voltaren, entre autres, et une courte visite du château, me voilà reparti.
Le peu de bitume à la sortie de Rochechouart est vite oublié quand j'attaque un long passage dans les bois en direction de St-Auvent. Du velours pour les pieds et une ombre bienvenue sous le soleil qui commence à cogner fort. Je ne manque pas de tomber à un carrefour sur l'énorme chêne de Bramefan et ses 4,60m de circonférence ! Il tient son nom du fait qu'il a pris racine dans une mauvaise terre "où les bêtes bramaient de faim", selon la légende.
Plus j'avance, plus je dois passer sur les bords, dans les fossés, voire carrément un détour par les sous-bois afin d'éviter des ornières détrempées. J'en rencontre de plus en plus au fur et à mesure de mon avancée, et elles sont de plus en plus grandes. De vraies mares, par endroit !
Je peste contre les tracteurs qui passent ici - sûrement des débardeurs - et n'entretiennent pas le chemin. Je trouve l'explication à un autre carrefour : une grosse pancarte explique la création d'ornières artificielles - comprenez volontaires - afin de recréer le biotope du pitit simon, le crapaud à ventre jaune. Des mares en plein milieu du chemin, quoi !
Plus j'avance, plus je dois passer sur les bords, dans les fossés, voire carrément un détour par les sous-bois afin d'éviter des ornières détrempées. J'en rencontre de plus en plus au fur et à mesure de mon avancée, et elles sont de plus en plus grandes. De vraies mares, par endroit !
Je peste contre les tracteurs qui passent ici - sûrement des débardeurs - et n'entretiennent pas le chemin. Je trouve l'explication à un autre carrefour : une grosse pancarte explique la création d'ornières artificielles - comprenez volontaires - afin de recréer le biotope du pitit simon, le crapaud à ventre jaune. Des mares en plein milieu du chemin, quoi !
Arrivé à St-Auvent, j'en ai marre. 14h00 et plus de vingt-cinq kilomètres dans les pattounes, ça commence à tirer. Je me pose à la terrasse d'une auberge pour une petite mousse rafraîchissante. Un coup d'œil à ma carte : pas grand-chose dans le coin pour planter la tente.
Il y a bien une aire de camping-cars à l'entrée du village, mais bon, déjà que je les fuis sur la route c'est pas pour dormir parmi eux à la première occasion !
Après aération et massage des petons, me voilà finalement reparti. Les propriétaires de l'auberge, des Anglais, semblent n'attendre que cela et tournent l'affichette "Fermé" sur la porte désormais close.
Il y a bien une aire de camping-cars à l'entrée du village, mais bon, déjà que je les fuis sur la route c'est pas pour dormir parmi eux à la première occasion !
Après aération et massage des petons, me voilà finalement reparti. Les propriétaires de l'auberge, des Anglais, semblent n'attendre que cela et tournent l'affichette "Fermé" sur la porte désormais close.
Un peu avant St-Cyr, je passe devant un étang aux abords bien tondus. Je repère de suite un spot idéal de bivouac. Un fourgon est garé sur une des berges avec un couple assis sur des chaises pliantes, les cannes à l'eau.
Je m'avance et demande : "Bonjour, savez-vous qui est le propriétaire de l'étang ?"
L'homme me répond : "Pas particulièrement, c'est un groupement de propriétaires, une sorte de société de pêche.
- Ah... je cherche quelqu'un à qui demander l'autorisation de poser ma tente pour la nuit.
- Il faudrait peut-être appeler la mairie, ils vous renseigneront. Attendez, je cherche le numéro."
Le bonhomme est adorable. Mon petit téléphone ne capte rien ici et il me prête le sien. Ça sonne...
"Allo, bonjour madame, je suis un randonneur qui parcourt la boucle du Parc Naturel Périgord-Limousin et je voudrais savoir si je peux poser ma tente pour une nuit près de l'étang à l'entrée du village.
- C'est que je suis toute seule, là, je n'ai aucun élu à qui demander.
- Il suffit juste de me dire si je peux ou non. Je suis très discret et je repars le lendemain à l'aube.
- Oui, mais je n'ai personne à qui demander, je vous dis.
- Je comprends, mais peut-être pouvez-vous me dire, vous, si je peux ou pas.
- Non, je ne prends pas cette responsabilité, j'ai besoin d'un élu pour le permettre.
- Vous pensez vraiment que cela peut déranger ?
- Je ne sais pas, je ne vous connais pas.
- Vous n'avez jamais de randonneurs qui passent par ici ?
- Si bien sûr !
- Et vous avez déjà eu des problèmes ?
- Non, pas que je sache.
- Et bien voilà, je suis l'un d'eux, je vous assure que vous ne risquez rien, je ne suis pas un terroriste !
- On ne m'a jamais demandé de dormir à droite ou à gauche, et puis je ne vous connais pas.
- Je peux passer à la mairie si vous voulez, vous verrez bien comme ça.
- Non, pas la peine, je suis toute seule et j'ai du travail !
- Bon, je vous laisse dans ce cas. Au revoir madame."
Clic.
La meule de pierre administrative... Pas la force de la pousser.
Le gars est dépité :"Pfff c'est vraiment n'importe quoi. Fut un temps, on demandait pas, on se posait et basta !
- Oui, mais si je peux éviter les ennuis, je préfère.
- Quels ennuis ? Vous plantez votre tente, comme n'importe quel carpiste du coin. Qui va venir voir ?
- Bin, il suffit qu'un garde-pêche passe et puis la mairie est au courant, maintenant.
- Et alors, vous ne pêchez pas !
- Non, mais ils peuvent me faire tout démonter et m'envoyer balader ailleurs. Je préfère éviter. Merci quand même, c'était vraiment sympa de votre part."
Et me voilà reparti.
Je m'avance et demande : "Bonjour, savez-vous qui est le propriétaire de l'étang ?"
L'homme me répond : "Pas particulièrement, c'est un groupement de propriétaires, une sorte de société de pêche.
- Ah... je cherche quelqu'un à qui demander l'autorisation de poser ma tente pour la nuit.
- Il faudrait peut-être appeler la mairie, ils vous renseigneront. Attendez, je cherche le numéro."
Le bonhomme est adorable. Mon petit téléphone ne capte rien ici et il me prête le sien. Ça sonne...
"Allo, bonjour madame, je suis un randonneur qui parcourt la boucle du Parc Naturel Périgord-Limousin et je voudrais savoir si je peux poser ma tente pour une nuit près de l'étang à l'entrée du village.
- C'est que je suis toute seule, là, je n'ai aucun élu à qui demander.
- Il suffit juste de me dire si je peux ou non. Je suis très discret et je repars le lendemain à l'aube.
- Oui, mais je n'ai personne à qui demander, je vous dis.
- Je comprends, mais peut-être pouvez-vous me dire, vous, si je peux ou pas.
- Non, je ne prends pas cette responsabilité, j'ai besoin d'un élu pour le permettre.
- Vous pensez vraiment que cela peut déranger ?
- Je ne sais pas, je ne vous connais pas.
- Vous n'avez jamais de randonneurs qui passent par ici ?
- Si bien sûr !
- Et vous avez déjà eu des problèmes ?
- Non, pas que je sache.
- Et bien voilà, je suis l'un d'eux, je vous assure que vous ne risquez rien, je ne suis pas un terroriste !
- On ne m'a jamais demandé de dormir à droite ou à gauche, et puis je ne vous connais pas.
- Je peux passer à la mairie si vous voulez, vous verrez bien comme ça.
- Non, pas la peine, je suis toute seule et j'ai du travail !
- Bon, je vous laisse dans ce cas. Au revoir madame."
Clic.
La meule de pierre administrative... Pas la force de la pousser.
Le gars est dépité :"Pfff c'est vraiment n'importe quoi. Fut un temps, on demandait pas, on se posait et basta !
- Oui, mais si je peux éviter les ennuis, je préfère.
- Quels ennuis ? Vous plantez votre tente, comme n'importe quel carpiste du coin. Qui va venir voir ?
- Bin, il suffit qu'un garde-pêche passe et puis la mairie est au courant, maintenant.
- Et alors, vous ne pêchez pas !
- Non, mais ils peuvent me faire tout démonter et m'envoyer balader ailleurs. Je préfère éviter. Merci quand même, c'était vraiment sympa de votre part."
Et me voilà reparti.
Je sors de St-Cyr (ah !) et passe le hameau de La Bûcherie. La petite route à droite m'amène vers des prés à vache. L'un d'eux est fort accueillant, avec de l'herbe rase sous des arbres. Un agriculteur est en train de faucher un champ sur son tracteur. Manque de bol, il semble avoir terminé et repart vers un groupe de maisons au loin. Je le regarde s'éloigner et entrer dans une cour. C'est un peu loin, mais ça vaut le coup : j'y vais.
Manque de bol, le portail est fermé ; il est entré par-derrière. Pas de sonnette, j'hésite à frapper. Las, je fais marche arrière quand une grosse voiture noire arrive. Je m'écarte et fais signe au chauffeur de passer. Il s'avance vers le portail !
De suite, je l'interpelle alors qu'il descend ouvrir :
"Bonjour, vous habitez là ?
- Non, c'est chez mes parents.
- Ah. Le pré en bordure de route, là-bas, c'est à vous ?
- Non, c'est au père Machin."
Bon d'accord, c'est pas le père "Machin", c'est juste que je ne me souviens pas du nom qu'il m'a dit !
Je reprends :
"En fait, je randonne sur la boucle du Parc et je cherche un endroit où poser ma tente pour la nuit et ce pré est vraiment idéal. Je voudrais juste l'autorisation du propriétaire.
- Il habite plus haut à deux ou trois kilomètres.
- Oula, un peu loin à pied ! Vous n'auriez pas son numéro de téléphone, par hasard ?
- Ah non, pas du tout. On se côtoie assez peu à vrai dire.
- Bon, et vous pensez que ça peut poser problème si je m'installe juste pour la nuit ?
- Je ne sais pas, parfois il passe comme ça, et s'il voit quelqu'un dans son pré, je ne sais pas comment il va réagir !
- Bah tant pis, je vais continuer alors.
- Le pré en face, par contre, c'est à mon père. Lui ne verra pas d'inconvénient à ce que vous vous y mettiez !
- C'est gentil, mais il n'est pas fauché et dans les herbes hautes, non merci !
- Bon, bin désolé, alors.
- C'est pas grave, c'est juste la deuxième fois que ça m'arrive aujourd'hui ! Au revoir !"
Et me voilà re-reparti !
Manque de bol, le portail est fermé ; il est entré par-derrière. Pas de sonnette, j'hésite à frapper. Las, je fais marche arrière quand une grosse voiture noire arrive. Je m'écarte et fais signe au chauffeur de passer. Il s'avance vers le portail !
De suite, je l'interpelle alors qu'il descend ouvrir :
"Bonjour, vous habitez là ?
- Non, c'est chez mes parents.
- Ah. Le pré en bordure de route, là-bas, c'est à vous ?
- Non, c'est au père Machin."
Bon d'accord, c'est pas le père "Machin", c'est juste que je ne me souviens pas du nom qu'il m'a dit !
Je reprends :
"En fait, je randonne sur la boucle du Parc et je cherche un endroit où poser ma tente pour la nuit et ce pré est vraiment idéal. Je voudrais juste l'autorisation du propriétaire.
- Il habite plus haut à deux ou trois kilomètres.
- Oula, un peu loin à pied ! Vous n'auriez pas son numéro de téléphone, par hasard ?
- Ah non, pas du tout. On se côtoie assez peu à vrai dire.
- Bon, et vous pensez que ça peut poser problème si je m'installe juste pour la nuit ?
- Je ne sais pas, parfois il passe comme ça, et s'il voit quelqu'un dans son pré, je ne sais pas comment il va réagir !
- Bah tant pis, je vais continuer alors.
- Le pré en face, par contre, c'est à mon père. Lui ne verra pas d'inconvénient à ce que vous vous y mettiez !
- C'est gentil, mais il n'est pas fauché et dans les herbes hautes, non merci !
- Bon, bin désolé, alors.
- C'est pas grave, c'est juste la deuxième fois que ça m'arrive aujourd'hui ! Au revoir !"
Et me voilà re-reparti !
Je n'irai pas bien loin, en fait.
Je repère un endroit discret, dans un bois après les prés à vache. Personne aux alentours. Je m'enfonce un peu sous les arbres. On me voit à peine depuis le chemin.
Allez zou, je déballe, tant pis pour l'autorisation !
Je ne verrai personne, dormirai comme un loir et m'autoriserai même une méga grasse mat' !
Je repère un endroit discret, dans un bois après les prés à vache. Personne aux alentours. Je m'enfonce un peu sous les arbres. On me voit à peine depuis le chemin.
Allez zou, je déballe, tant pis pour l'autorisation !
Je ne verrai personne, dormirai comme un loir et m'autoriserai même une méga grasse mat' !