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De l'Atlantique à la Méditerrannée par la haute route des Pyrénées

31 jours
742km
+50740m / -51977m
PatG
Par PatG
mis à jour 24 juil. 2020
24362 lecteurs
Coup de Coeur
Informations générales
"Le monde hors des sentiers battus" est le titre du premier Carnet d'Aventure de juin-juillet 2005. Je viens de recevoir le 41eme et je n'en ai pas loupé un. Avant CA Il y avait même, "carnets d'expés"...
Beaucoup de voyages, d'aventures qui me font rêver et m'ont donnés envie de partir moi aussi.
Relier l'océan à la méditerranée, est un symbole une image, je ne sais comment le décrire, qui m'attire. Emprunter la haute route des Pyrénées (HRP) pour faire le lien : le top. La HRP est un superbe itinéraire d'altitude, d'environ 750km avec une variété de paysages insoupçonnés.
Départ d'Hendaye le 13/07/15 arrivée Banyuls le 12/08/15
Activité :
randonnée/trek
Statut :
réalisé
Distance :
742km
DATE :
13/07/2015
Durée :
31 jours
Dénivelées :
+50740m / -51977m
Alti min/max :
18m/3191m
Mobilité douce
Réalisé en utilisant covoiturage, autostop
C'est possible (ou réalisé) en train
Précisions : Covoiturage de Grenoble à Bayonne une seule voiture train de Bayonne à Hendaye pour l'aller. Train de Cerbère à Perpignan Covoiturage de Perpignan à Grenoble une seule voiture pour le retour
Toutes les sections GPX , KML

De l'Atlantique à la Méditerrannée par la haute route des Pyrénées

Les étapes :

1
mise à jour : 29 avr. 2020
Il existe plusieurs topos de la HRP (Haute Randonnée des Pyrénées) qui proposent cette traversée de 40 à 45 jours et plus si affinités.
La HRP est un itinéraire non balisé d’environs 750km et pas loin de 45000 mètres de dénivelée positive (50000m pour celui qui aime les variantes), qui emprunte des portions du GR10 et du GR11 mais qui globalement reste en altitude.
Georges Veron qui a édité les premiers topos, a recherché l’itinéraire restant le plus possible sur les crêtes : tantôt en France tantôt en Espagne. La Haute randonnée ou haute route porte bien son nom.
Après étude des topos de Georges Veron, Jérôme Bonneaux et d'itinéraires glanés sur le net, et compte tenu de mes disponibilités (pas de congé payés un artisan du bâtiment, quand il ne travaille pas il doit avoir un peu de réserve), je suis parti pour 31 jours (plus une semaine d’atterrissage à la maison).
De belles étapes en perspective, mais quand on aime on ne compte pas.


2
31km
+1907m / -1441m
mise à jour : 29 avr. 2020
13 juillet 2015

Départ d'Hendaye à 6h avec 6 jours d'autonomie, un sac un peu lourd mais motivé à bloc.
Marcher au milieu des rues désertes, traverser les ronds-points par le centre est un vrai plaisir. (Un vrai gamin)
Le premier objectif du jour est la Rhune à 905 mètre d’altitude. Sur les premières heures de marche je peaufine le réglage de mon sac, des chaussures, des bâtons. Je commence juste à m’imprégner de la marche, du calme et de la fraicheur du matin puis c’est le choc au col d’Ibardin : des caddies débordant d’alcool détaxée, qui remplissent les coffres de voitures. J’hallucine.
C’est ici que je quitte le GR 10. C’en est fini du balisage.
Pas de difficulté particulière cependant pour suivre l’itinéraire sur ces premières crêtes du pays Basque.
Le seul bémol : une douleur sur le coup de pied droit, contractée 10 jours avant en rando test  matériel.
3
31.5km
+1507m / -1611m
mise à jour : 29 avr. 2020
14 juillet 2015

Belle journée pour cette longue étape. Le soleil est au rendez-vous, la chaleur aussi.
Au col de Narbalatz un panneau indique Elizondo 9.7 km 5h40 : je m’interroge. 20 mn plus tard 18.5 km 5h20 : j’ai compris… Le petit philou qui a effacé le 1 du 19.7 km
Je ne croise qu’un seul randonneur aujourd’hui, ou plutôt, un futur HRPiste. Un espagnol qui finit la traversée d’Est en Ouest. Il semble en bonne forme et triste d’en finir. C’est mon deuxième jour, c’est son avant dernier.
 
A la pause casse-croute de midi j'essaie de remédier à ce mal sur le coup de pied en desserrant le bas de la chaussure. Résultat : une ampoule au talon...
 
Je traverse le joli village Basque Espagnol Elizondo où l’on peut se ravitailler en eau et en nourriture. Ne pas trop se charger en eau car on trouve une très belle source au plano de Amezti dans la montée vers Harguibel.
Même si les sentiers sont assez faciles dans ces paysages vallonnés et très verts du pays basque, les deux premières et longues journées de marche se font sentir. La douleur sur le coup de pied droit ne passe pas, j’arrive en boitant aux Aldudes.
Baignade dans l’eau glacé de la rivière et massage à l’huile essentielle de gaulthérie sont au programme.
Pour 3 € vous pouvez planter la tente derrière l’épicerie 2€ la douche.


4
31km
+1618m / -1233m
mise à jour : 29 avr. 2020
15 juillet 2015

Départ des Aldudes sous la couche de nuages qui se dégage assez rapidement.
Je ne croise personne avant le sommet de Lindus où je rencontre un couple de cavaliers qui randonne 5 jours sur ces magnifiques crêtes frontalières.
J’ai protégé mon coup de pied avec un mouchoir tissu, et miracle je n’ai plus mal. Reste mon ampoule au talon…
10 mn avant le col de Roncevaux, dans un virage sur la petite route, il y a une belle source. Faite le plein car après c’est fini.
Du col de Roncevaux jusqu'au col d'Arnostéguy je croise beaucoup de pèlerins marchant sur le chemin de Compostel. Ensuite c'est de nouveau le désert. Seul Guerart, un autrichien sur le même "trip" m'accompagne jusqu'au cabane d'Elhusaro.
Magnifique vallon verdoyant où je bivouaque près du ruisseau et me baigne dans une petite vasque. Belle source à deux cents mètres.

5
18.6km
+1346m / -918m
mise à jour : 08 nov. 2015
16 juillet 2015

Etape un peu tronquée aujourd-hui.
Au col d'Erozate, l'itineraire descend dans le fond du vallon avant de remonter sur les crêtes d'Urculu. Je prends l'option de continuer sur les crêtes à ma droite qui sont trop tentantes avec un détour à la clé, mais quand on aime...
Superbes paysages que ces crêtes verdoyantes au petit matin.
Superbe, mais j’en perds mes lunettes de vue... Impossible de lire la carte et la loupe de la boussole n’est pas d’une grande aide
Je poursuis mon tour, rejoins l'itinéraire, descends en stop à Saint Jean Pied de Port acheter des lunettes en pharmacie, remonte en taxi jusqu'au camping d'Iraty avant de rejoindre le col de Barguagui.
C’est certainement un classique sur une rando au long court : une petite galère de temps en temps.
Longue journée et bivouac sur l'aire de jeu au chalet d'Iraty. Au point de vue décor on fait mieux...
Il y a des sanitaires et du ravitaillement au col de Barguagui et la possibilité d’acheter un jeton au col Héguichouria (800 mètres) afin de prendre une douche au gîte.






6
28.7km
+2269m / -2201m
mise à jour : 26 oct. 2015
17 juillet 2015

La haute route des Pyrénées porte bien son nom, toute la journée sur les crêtes.
Départ 5h45 pour un lever de soleil depuis les crêtes d’orgambidesca : sublime.
Puis direction le premier sommet à 2000m de la traversée : le pic d’Orhy. Vue sur les crêtes à l’Est où je devine l’itinéraire passant par l’abri pastoral d’Ardane jusqu’au port de Belhay.
Rencontre de deux jeunes filles au pic d’Hory puis plus personne de la journée.
 
Dans mon enthousiasme à marcher dans ce superbe paysage, je sors de l’itinéraire, ce qui me vaut 2h aller-retour qui se ressentent le soir au bivouac. Il est à noter qu’environ 60% de la journée est hors sentier. Il faut rester concentré sur l’orientation et ne pas foncer sur un col sans faire un point carte :'(
Je bivouaque près d’un torrent et d’une source 150 mètres sous le Port d’Ourdeyté
18h premier orage : 50mn de pluie et de grêle combinées au vent, je ne suis pas fier. Un bon test pour la tente qui ne bouge pas.





7
22.8km
+1815m / -1345m
mise à jour : 26 oct. 2015
18 juillet 2015

4 heure du matin, superbe ciel étoilé Je traine un peu, puis levé 5h pour un départ à 6h30.
Habituellement j’ai un sommeil de plomb, mais depuis mon départ les nuits sont très entrecoupées. Certainement un mélange entre les efforts de longues journées de marche et l’excitation  de cette traversée
Je passe à côté de l’ancien refuge Belaga, refuge fantomatique tout droit sorti d’un film de Tim Burton où un groupe de randonneurs se prépare et charge des mules.
Je prends la direction le col d’Anaye et la table des Trois Rois.
ça gronde derrière moi sur l’itinéraire de la veille, mais pas d’inquiétude : devant c’est dégagé.
Erreur : en 1 heure il fait presque nuit, et déjà le vent et les premiers coups de foudre arrivent.
En zone boisée et sous la pluie, les éclairs claquent de plus en plus fort. Je devine un découvert au-dessus mais j’attends en contre bas. La foudre tombe pas très loin, j’ai les oreilles qui sifflent et me pose la question de mettre les boules quies…
L’orage s’éloigne Je reprends la marche. Cette zone karstique avec ses nombreux lapiaz et très surprenante et vaut vraiment le détour.
Le ciel est bien sombre et la pluie froide. La table des Trois Rois ne sera pas pour aujourd’hui.
Et pourtant…..Au col d’Anaye, un coin de ciel bleu apparait, puis un ½ heure plus tard, grand soleil. J’essore chaussettes et teeshirt… A moi la table des Trois Rois, le col d’Esqueste, le magnifique cirque des aiguilles d’Ansabere, et un superbe bivouac au bord du ...
8
31.2km
+1783m / -2071m
mise à jour : 26 oct. 2015
19 juillet 2015

Malgré toute l’attention que je prends à soigner mon ampoule au talon, c’est pas terrible.
Je n’ai plus de compeed…
Aujourd’hui, direction le col du Somport pour me ravitailler. Après le col de Pau, c’est à nouveau un bel itinéraire sur crête.  En passant par la cabane de Lapassa, je croise Manu la bergère avec ses deux ânes qui descend les fromages dans la vallée. Rencontre brève mais belle rencontre avec cette jeune femme pleine de vie… elle me dit de m’arrêter à la cabane et de me servir en compeed. Il n’y en avait plus. A force de gentillesse elle avait certainement déjà tout donné.
Arrêt au refuge d’Arlet pour un casse-croûte et achat de compeed. Même avec ce type de pansement la douleur au talon est croissante. Avec 8 heures de marche par jour la guérison est difficile. J’arrive en boitant au col du Somport. Ravitaillement dans une petite épicerie à Candanchu à 1km.





9
13.9km
+1413m / -983m
mise à jour : 08 nov. 2015
20 juillet 2015

Après une demi-heure de marche, rien ne va plus. Je m’arrête trois ou quatre fois avant le col des Moines afin de trouver une solution à cette douleur au talon.
La vue du col des Moines sur le Pic du midi d’Ossau et toute la chaine qui s’étire derrière est grandiose. On ajoute à ça les lacs, pâturages verdoyants et sonnailles….j’en oublie le mal au pied ou presque.
J’arrive à la traine en début d’après-midi au refuge de Pombie et décide de m’arrêter pour soigner cette ampoule. Tong, tulle gras,  petit pansement jusqu’à demain et on verra.
En une après-midi de repos et de soins la douleur s’estompe et une petite peau se reconstitue. Sous les compeed ça ne respire pas, donc ça ne guérit pas. (En deux jours, j’avais du pu qui coulait en bas du pansement)
Solution miracle pour tous les randonneurs au long cours :
Posez un morceau de tulle gras découpé légèrement plus large que l’ampoule, collez le compeed sur lequel vous avez découpé un trou de la taille de l’ampoule et finissez par un micropore sur le compeed. Le tulle gras soigne la brulure, le trou laisse respirer la plaie -et permet de désinfecter si besoin- et le micropore protège des impuretés.
Avec ce système j’ai pu serrer ma chaussure normalement et partir le lendemain sans plus aucune douleur. Deux jours après je n’avais plus de pansement et huit compeed de trop dans ma pharmacie.





10
18.3km
+1420m / -1288m
mise à jour : 08 nov. 2015
21 juillet 2015

Comme d’habitude, je pars tôt du refuge, et ce matin, avec Alicia, une américaine qui rejoint son petit ami dans la vallée.
En descendant on passe à côté d’un parc rempli de brebis que le berger est en train de traire, à la main, l’une après l’autre.
Vision d’un autre temps. 200 ou 300 brebis qu’il faut traire deux fois par jours !!! 
Alicia qui vit à Los Angeles est encore plus surprise que moi. J’effectue la traversée des Pyrénées uniquement pour me faire plaisir alors que ce berger travaille sans relâche à nous préparer des fromages. Un sentiment de malaise m’envahit.
 
Je laisse Alicia au fond la vallée et monte au refuge d’Arremoulit en passant par le passage d’Orteig puis, après un bon café au refuge, le col d’Arremoulit et la vallée de Respomuso où je bivouaque à l’Embalse de Campo Plano.
Ici, la plupart des sommets flirtent avec les 3000 mètres. J’avais de grosses ambitions dans ce secteur mais avec mon talon en convalescence je reste raisonnable et me réserve pour la suite.
 
Au alentour de 16h le temps se gâte puis l'orage. Fin d'après midi dans la tente repos et musique.

 





11
20.4km
+2147m / -1775m
mise à jour : 08 nov. 2015
22 juillet 2015
 
Aujourd’hui c’est la grande forme.
Mon ampoule est quasi guérie et ça me donne des ailes.
Je franchis le col de la Fache en laissant la grande Fache pour une autre fois, et descends sur le refuge du Vallon, dans un cadre très bucolique qui invite au bivouac.
Je continue au col d’Aratile en passant par le magnifique lac du même nom où la pause casse-croûte et cryothérapie s’impose.
Puis c’est le col des Mulets et la descente sur le refuge de Oulette de Gaube avec une vue impressionnante sur le glacier et la face nord du Vignemale. Ici, il y a foule, mais rencontre sympathique avec deux randonneurs basques qui projettent l’ascension du Vignemale. On se reverra sur les pentes de ce dernier le lendemain.
Enfin, la Hourquette d’Ossou et un superbe bivouac 200 mètres en dessous du refuge de Baysselance.





12
23.6km
+1596m / -2612m
mise à jour : 30 nov. 2015
23 juillet 2015
Encore une journée qui s’annonce sous le signe du beau temps. Depuis mon départ d’Hendaye 10 jours de beau temps sauf 3 heures d’orage près du col d’Anaye.
 
Objectif du jour le Vignemale. J’arrive 20 minutes trop tôt au pied du glacier. La nuit a été claire la neige est gelée et je n’ai pas de crampons. J’attends que le soleil dégèle tout ça et c’est parti. Traversée du glacier et montée un peu scabreuse dans les rochers pour une vue à 360° à classer dans les annales. Un temps clair, net, pas de brume, visibilité parfaite sur des centaines de km. Je profite longtemps de ce paysage avant l’arrivée des premiers randonneurs. Ensuite c’est la longue descente sur Gavarnie où je vais me ravitailler.  Je vais également prendre le colis envoyé en poste restante où m’attendent les cartes pour la suite de ma traversée. Les cartes déjà utilisées repartiront à la maison.
Je campe à côté du refuge de Hole et m’offre un restaurant à Gavarnie.



13
19.5km
mise à jour : 24 juil. 2020
24 juillet 2015
A l’ouverture de la poste à 9 heures, je rentre en même temps que Chantal, une québécoise, qui vient également récupérer des cartes et du ravitaillement, envoyés depuis le Québec. Rencontre incroyable : on est sur la HRP, à la même heure, dans la même poste, pour récupérer quasiment le même colis…
On se retrouvera quelques jours plus tard car j’ai prévu une variante sur l’itinéraire classique.
 
Des orages sont annoncés en soirée. Je ne vais donc pas bivouaquer à la brèche de Roland comme prévu, mais au refuge de Tuquerouye où j’arrive vers 14h sous un ciel menaçant. Un groupe d’espagnols  s’est déjà installé et  d’autres arrivent encore. Il n’y a pas de place pour tout le monde…
Surprenant ce refuge calé sur cette brèche avec vue imprenable sur le Lac glacé (Ibon de Marboré) en contre bas. Je repère l’itinéraire du Mont Perdu à la jumelle, notamment la cheminée donnant accès au pied du glacier.
A 16h le temps se dégage, le Mont Perdu également et je décide d’aller bivouaquer au Lac.
16h45 ma tente est montée et un coup de folie me prend. J’avale fruits secs et chocolat, fais mon sac léger et part pour le Perdido qui semble à portée de main.
19h20 je suis au sommet, le vent chasse les nuages en même temps que le risque d’orage. Les éclairages à cette heure-ci sur le Canyon de Anisclo Valle au sud sont splendides. Quel bonheur d’être ici, seul au monde…
Côté français le brouillard s’installe venant lécher la brèche et le refuge de Tuquerouye.
20h50h je sui...
14
10.5km
+1234m / -1314m
mise à jour : 08 nov. 2015
25 juillet 2015
 
Ce matin c’est "grasse mat" (lever 6h30). La nuit a été agitée après mon escapade au Perdido d’hier soir.
Journée plus tranquille pour rejoindre les lacs de la Munia. Je passe par le balcon de Pinéta pour la vue sur la vallée de Bielsa. Dans la descente, rencontre avec deux français qui sont partis ce matin de France sous la pluie. Ici c’est le grand bleu.
Pause casse-croûte et cryothérapie dans le torrent près du refuge de La Larri avant la montée raide au lac de la Munia.
Je bivouaque près de deux espagnols qui sortent de leur sac un drapeau de pirate. C’est plutôt inattendu et comique...
Fin d'après midi paisible au bord des lacs à scruter à la jumelle le pic de la Munia et ses environs





15
20.6km
+1338m / -2111m
mise à jour : 08 nov. 2015
26 juillet 2015
 
Réveil 5h15 et 55 minutes plus tard, départ pour le col de la Munia. Grosse motivation pour ce parcours sur les arrêtes de Troumouse que j’avais repéré deux ans auparavant.
Des dizaines d’isards traversent les pentes sous le col avant d’arriver sur la crête d’où ils se dessinent à contre-jour. Ce spectacle n’appartient qu’à ceux qui se lèvent tôt et c’est un vrai régal.
J’ai consulté un ou deux topos avant de partir. A priori pas de grosses difficultés, mais la traversée s’effectue généralement dans l’autre sens.
Pic de la Munia (3133) avec un pas de 3+ 4, Pic de Serre Mourene (3090), Pic de troumouse (3085), contournement, face nord, plus que tendu dans les pentes de schiste instable du Pic de Heid, puis progression sur une arrête gazeuse avec mon sac de 15kg jusqu’au petit Pic Blanc avant de prendre des sentes assez expo jusqu’au col de la Sede.
3h30 de concentration du col de la Munia au col de la Sede dans un cadre splendide.
 
Après une pause grignotage je rejoins le cirque de Baroude via la Hourquette d’Heas et de Chermantas où je découvre le refuge de Baroude…. détruit par un incendie.
Des morceaux de tôle ont été dispersés çà et là par le vent. Il n’y a pas de vent, pas de bruit, le ciel devient laiteux et ce spectacle de désolation plombe l’atmosphère.
Le cirque de baroude est superbe, mais je n’ai aucune envie de rester ici.
Je passe le port de Baroude et descends bivouaquer près du refuge de Barosa.





16
31.1km
+2252m / -1844m
mise à jour : 08 nov. 2015
27 juillet 2015
 
Étape de transition pour changer de massif. Je quitte le parc national et entre en Luchonnais Poset et Aneto.
Descente jusqu’à la nationale, avant de remonter, 11 km de piste sur 1000 mètres de dénivelée, jusqu’au Paso de Los Caballos avant d’atteindre les chalets de Viados.
Après ma pause casse-croûte du midi je suis rejoint par Chantal, la québécoise, et Elena, une française qui vit au Canada.
Je pensé avoir un bon rythme de marche et voilà que je suis rattrapé ! J’ai certes profité de ma pause pour faire ma séance de cryo. dans le torrent mais tout de même…
Nous marchons ensemble jusqu’à Viados, parlons de notre traversée et elles me racontent comment le stop s’est bien passé sur la nationale comme sur la piste avec un 4x4.
On dira qu’il y a les puristes et les autres…
Nous nous quittons au camping de Viados en nous souhaitant le meilleur et je poursuis jusqu’au plat de Arnes cruze. Je fais le choix de bivouaquer près du torrent mais la cabane du même nom, juste au-dessus, peut vous accueillir.





17
16.7km
+2038m / -1631m
mise à jour : 08 nov. 2015
28 juillet 2015
En montant au col D’Aygues-tortes je refais une partie des cairns qui ont quasi disparu dans ce pierrier.
Et de nouveau, au col, c’est le spectacle des isards dans les pentes herbeuses : les jeunes jouent, courent, sautent…. Je les observe longuement.
Après la descente à la cabane de Prat de Caseneuve et le très beau lac des Pouchergues, j’emprunte le sentier balcon, qui évite la descente à La Soula, jusqu’au lac de Caillauas.
Casse-croute et cryo. au Lac du Milieu avant le passage dans le superbe secteur du col des Gourgs Blancs.
J’apprécie une bonne douche et un vrai repas, mais l’après-midi au refuge du Portillon (Jean Arlaud) est un peu rude. Il y a des travaux d’étanchéité du barrage et un hélicoptère effectue des rotations toutes les 5 minutes. Les coins de bivouac en dessous du refuge et du barrage ne s’avèrent pas  non plus des plus sympathiques.
 


18
17.4km
+1001m / -1516m
mise à jour : 08 nov. 2015
29 juillet 2015
Petite étape aujourd’hui pour aller du plat d’Aigalute au pied de l’Aneto avec l’objectif d’être assez tôt sur ces pentes le lendemain.
Le temps est couvert mais pas de pluie annoncée. Je passe le col inférieur de Litérole (2983m) Descente en ramasse sur le névé avant d’être pris dans le brouillard. Première vraie partie d’orientation depuis mon départ … et c’est raté !  Je descends trop à droite et me retrouve du mauvais côté du pic de Remune. Lors d’une brève éclaircie j’aperçois une brèche 150 mètres au-dessus à gauche du Pic. Erreur : après une courte désescalade je dois admettre que ça ne passe pas. J’essaie celle plus loin à gauche, c’est un peu tendu mais je réussis à rejoindre le bon vallon et à descendre à l’Hospital de Benasque.
Le soleil est de retour pour cet après-midi de repos au plat d’Aigalute avec cueillette de myrtilles pour un goûter à la confiture que je finis dans un plat de polenta. Il faut savoir innover…





19
13.5km
+1042m / -1530m
mise à jour : 08 nov. 2015
30 juillet 2012

Réveil 5 heures et j’oublie tout de suite l’Aneto. Première goutte de pluie et l’orage qui approche. Ambiance….
Je me prépare mais reste dans la tente le temps que le gros de la pluie passe. L’eau s’infiltre sous le tapis de sol : je n’ai plus le choix et, à 8h45, je pars sous la pluie.
Une heure plus tard, je croise un couple d’un certain âge, peut-être des pays de l’est, avec les sandales aux pieds et les chaussures de marche autour du cou. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’ils me disent.
L’explication vient peu après. Le torrent est en crue et à plusieurs reprises il me faut traverser comme je peux. 2300 mètres, sous la pluie et dans le brouillard, pieds nus dans l’eau glacée, A vrai dire, je me serais bien passé de cryothérapie ce matin !
La pluie redouble d’intensité, l’eau ruisselle de partout, je suis trempé et mes chaussures sont imbibées…. Voilà, je connais maintenant les limites du goretex…
 
Une éclaircie me permet d’entrevoir, 300 ou 400 mètres plus haut, le pic et le col de Mulleres ainsi qu’une silhouette. Je mets le turbo et, peu avant le sommet, la silhouette, qui est en contre bas sur ma droite, me fait des signes. Rencontre avec Marcs, un jeune anglais de 18 ans, qui cherche le col avec son topo « Cicerone » dont les feuilles sont détrempées. Je pense être au col de Mulleres mais je préfère contrôler avec Iphigénie et descendre du bon côté. Deux barres de céréales, des fruits secs, et nous entamons ensemble la descente dans la vallée.
L’...
20
10.8km
+848m / -843m
mise à jour : 02 nov. 2015
31 juillet 2015

Incroyable et mémorable le petit déjeuner de Marcs. Durant une heure, il a englouti tout ce qui se trouvait sur les tables. : Tartines de confiture, biscuits, madeleines, jambon, fromage…et quand il n’a plus pu rien avaler, il s’est préparé 6 sandwichs, emballés rapidement dans son sac !!
« I’m very happy »« A cup of tea with milk » (en réalité il a dû en boire 5 ou 6, sans compter le jus d’orange) Avec son budget restreint, son grand gabarit et la dépense d’énergie quotidienne sur cette traversée, ça devait faire un moment qu’il ne s’alimentait pas suffisamment….
Il nous quitte sur cette parole de bienheureux :: « I ate for three weeks, thank you very much »
 
Je fais l’aller et retour à Vielha  (à 20 mn avec le bus du parc des Ancantats) pour me ravitailler.
Le bulletin météo annonce une accalmie pour l’après midi et, vers 15h, je pars pour rejoindre le refuge de la Restanca annoncé à 4 heures de marche.
Je croise, peu après mon départ, un couple de français aussi trempé que moi la veille, qui me déconseille de persévérer : il n’y a plus de sentiers, les torrents sont en crue.
20 minutes plus tard je suis trempé. Je continue la tête dans ma capuche, je franchis un torrent, effectivement en crue… L’orage éclate. J’arrive à un Lac et m’abrite un instant derrière un poste météo en me disant que si la foudre tombe, elle le fera sur l’antenne plutôt que sur moi...
J’entame le contournement du lac, mais quelque chose ne va pas. Je fais un point carte, erreur ...
21
21.7km
+2156m / -1448m
mise à jour : 08 nov. 2015
1 aout 2015
Il fait beau ce matin, petit miracle ! je quitte le refuge à 7h30. Les sentiers ne sont plus des ruisseaux, les torrents ont regagné leur lit. A 1 heure du refuge, sur les pentes montant au port de Rius, une femme sort d’un bivouac de fortune et m’interpelle. Ils sont deux, d’environ 65 ou 70 ans, habillés de couvertures de survie, transis de froid. Voilà deux jours qu’ils essaient de rejoindre le refuge de Conangles, mais une entorse à la cheville et la violence des orages durant ces deux jours en ont décidé autrement. La veille, j’ai franchi difficilement le torrent en crue, devenu cascade, non sans prendre de risques mais pour eux c’était trop. Ils ont passés la nuit, sous un rocher, avec une bâche comme protection contre les averses. Le soleil fait son apparition et réchauffe les âmes autant que les corps. Les larmes dans les yeux et les sanglots dans la voix elle me dit que leur voyage s’arrête ici. Je les rassure : le sentier est redevenu praticable, le refuge les attend à une heure de marche, puis Vielha à 20 minutes de bus, et enfin  la France en ligne régulière pour rejoindre leur famille à Toulouse.
Je leur propose mon aide qu’ils déclinent. Le retour du soleil et mon passage leur ont redonné suffisamment d’énergie pour envisager la descente
Je continue ma route en direction du refuge de la Restanca, et là c’est « coup de mou ».
Le sac est lourd, les jambes en plomb je n’avance plus, le moral tombe dans les chaussettes…. Je paie les efforts de la vei...
22
24.8km
+1540m / -2526m
mise à jour : 08 nov. 2015
2 aout 2015

11° dans la tente ce matin. 2300 mètres : il a gelé cette nuit.
Je quitte les Encantats au port de la Bonaigua et entre en Pallars Sobira. Changement de décor. Le contraste est saisissant entre l’univers assez minéral des Encantats, bien fréquenté, et le relief verdoyant et sauvage du Pallars Sobira. Je ne croise plus personne, il n’y a quasi plus de sentiers et moins encore de balises. Très bel itinéraire où l’on passe des cols, collets, lacs (baignade). Quelques sentiers apparaissent à l’approche du refuge d’Airoto puis s’estompent de nouveau. Après le col del clot Moredo, guère de sentier jusqu’au bordes de Moredo, puis un balisage jaune, mis en place depuis peu, pour atteindre Alos d’Isil.
Difficile de trouver un coin à bivouac dans cette vallée, je me rabats donc sur le nouveau gite où, pour 15 euros, on trouve tout le confort. Il y a de quoi se ravitailler en épicerie et quelques produits frais. Ce soir-là, 18 places pour moi tout seul !







23
28km
+2902m / -1953m
mise à jour : 08 nov. 2015
3 aout 2015
Aujourd’hui, je pars à 6h, quasi à la frontale. Du point de vue orientation, la première partie de l’itinéraire jusqu’au col de la Cornella n’est pas évidente. De plus, mes deux cartes espagnoles ne se joignent pas et  bien sûr,cette partie n’apparaît ni sur l’une, ni sur l’autre…. Seule une mauvaise photocopie du topo de Georges Veron pour m’aider. Je suis assez content de trouver le col rapidement.
Sur l’autre versant je croise Nico, un jeune ariégeois qui connait parfaitement le secteur et qui me donne des tuyaux sur l’itinéraire après le refuge du Enric Pujol (ou Mont Roig). Il y a des rencontres qui marquent. Nous avons parlé 10 ou peut-être 15 minutes mais j’ai senti en lui, dans son regard, une vraie générosité, une envie de partager son amour de la nature, de ses Pyrénées. Une poignée de main chaleureuse et nous nous quittons.
Je poursuis en pensant à cette rencontre et plus du tout à mon itinéraire. Résultat deux heures aller-retour sur un mauvais col.
Après le bon col de Calberante, je descends sur les Estany de la Gallina pour une pause casse-croûte et baignade dans de l’eau… glacée. Que c’est bon !!!
Je suis l’itinéraire indiqué par Nico, et, malgré un passage un peu pentu et boisé, j’arrive tranquillement sur l’Estany de Flamisella pour  rejoindre le GR11.
Quatre français m’informent rapidement sur la météo : des orages sont prévus ce soir. Les deux heures de marche supplémentaires effectuées le matin me manquent à présent pour atteindre le refuge...
24
15.7km
+773m / -1894m
mise à jour : 08 nov. 2015
4 aout 2015
Les nuits dont on se souvient longtemps et qui laissent des traces….. Hier, j’ai bu de l’eau pris à la mauvaise source. Je me suis vidé par le haut et par le bas 4 à 5 fois dans la nuit. Ce matin, ce n’est pas la forme. Par chance, j’avais prévu une petite étape jusqu’à Mounicou pour me ravitailler.
Un coca en guise de petit déjeuner et je pars, complétement vide. Je rencontre Julie avec qui je marche une grande partie de la journée. Elle est seule sur la traversée et gère sa rando avec une grande sérénité. Elle marche depuis peut-être trente jours et je la sens en parfaite harmonie avec son projet et elle-même.
On passe le col Lartigue ensemble, mais pour moi ça se joue au mental. Je n’ai plus de force.
Arrivé au gîte de Mounicou vers 14 h je récupère un colis de cartes et d’un peu de ravitaillement avant d’aller me coucher.
Deux heures plus tard je vais mieux. Encore un grand merci pour l’accueil des propriétaires du gîte qui m’ont transporté à Auzat pour quelques courses alimentaires.
Avec Julie, penchés sur les cartes, nous échangeons nos points de vue sur l’itinéraire, nos rencontres, nos motivations.
A 20h45 je suis couché pour récupérer de cette journée éprouvante.
 





25
22.5km
+2603m / -1723m
mise à jour : 08 nov. 2015
5 aout 2015
Mon après-midi de repos a été bénéfique et ce matin, je me sens mieux. Du fond de la vallée de Mounicou, j’entame les 1600 mètres de dénivelé menant au refuge de l’étant Fourcat. Après 2h30 de marche, je fais une pause grignotage. Depuis mon épisode gastro, et certainement une perte de poids, je n’ai plus de réserve : je dois m’alimenter régulièrement.
Le transite reste encore aléatoire, je passe les détails…
 
Je ne croise que deux randonneurs dans la montée et au refuge, c’est désert. Seul, le gardien et son aide sont là. Le cirque de l’Etang Fourcat est  magnifique et vaut vraiment le détour. Plus loin, l’Etang de la Goueille est une vraie invitation au bivouac. Où sont les randonneurs ?
Dans la descente du port de l’Abeille, je retrouve du monde à l’Estany de Tristaina. Il faut dire que l’accès est assez facile depuis un parking et la station de ski Arcalis. Il y des passages obligés dont on se passerait bien…
J’évite la descente à El Serrat en passant par le refuge de Besali et atteins le pied du Val de Sorteny.
J’installe ma tente près du torrent peu après le nouveau refuge.





26
29.6km
+2267m / -2763m
mise à jour : 08 nov. 2015
6 aout 2015
Ce matin, j’ai toujours le ventre à l’envers et ne sais comment m’alimenter. En réalité, je suis au ralenti depuis deux jours.
Encore une belle journée ensoleillée pour entrer en Andorre et arpenter ces belles vallées verdoyantes.
Connaissant le secteur du refuge de Rulhe, je décide de passer par le refuge Siscaro et les Estany de Baix. Mal m’en a pris, car après le port Dret, c’est une longue descente sans intérêt et pire encore, lorsque je m’approche de la route du col de Puymorrens, avec ses milliers de voitures, camions, et motos qui  montent et descendent dans un vacarme innommable.
Préférez le passage au col de l’Albe et l’étang de Couart, c’est superbe et sauvage.





27
41.7km
+2112m / -2000m
mise à jour : 08 nov. 2015
7 aout 2015
Après une bonne nuit et un vrai repas en gîte, j’ai retrouvé la forme pour cette longue étape.
L’itinéraire le plus simple, depuis l’Hospitalet jusqu’au Puig Carlit, se fait par le col de Puymorens. Mais je ne veux pas longer de nouveau la route et opte pour passer par le Lac et le refuge de Besines. Après le col de Coma d’Anyeil, je me dirige sur le maitre des lieux : Le Puig Carlit.
 
Une montée de près de 500 mètres de dénivelé, droit dans une pente de caillasse noire et fine avec un semblant de sentier. Vue magnifique du sommet, mais c’est la première fois depuis mon départ que la visibilité est brouillée par un voile de brume. Il est 14h et j’ai prévu d’être ce soir à Eyne.
18h30 à Bolquère, j’appelle le gîte de Eyne pour une nuitée et pour connaître l’horaire de fermeture des commerces. Il n’y a en réalité aucun commerce…. et plus de place au gîte. Celui de Bolquère est également complet et le camping est loin… ça ne s’annonce décidément pas comme prévu….Que faire ?....
D’un coup, je me souviens de la proposition de Bertrand, le cycliste rencontré au refuge Conangles.
Je l’appelle mais, me dit-il, c’est le seul jour où il se trouve absent de son domicile Aucun problème pour lui cependant : il ne revient pas sur sa proposition et m’indique où se trouve sa maison «  tu rentres par la porte de derrière qui est ouverte et tu t’installes comme chez toi »…
Je fais mes courses, descends sur la route départementale, dix minutes de stop et à 19h30 je suis  à Mont ...
28
19km
+1706m / -1072m
mise à jour : 08 nov. 2015
8 aout 2015
Je quitte le nid douillet de Bertrand à 8 h et me dirige à Mont Louis (village fortifié) pour acheter du pain frais. Au passage du pont, je découvre avec stupeur, dans les douves du château, les nouveaux envahisseurs. cf. photos.
J’ai parfois le sentiment de vivre dans un autre monde…
Après ma journée dantesque d’hier, et même si des orages sont prévus vers 11h, je remonte doucement la longue vallée sauvage d’Eyne jusqu’à l’Orri de Baix. S’en suit un parcours de crêtes, de  type montagnes russes, avec un va et vient de soleil, nuages et brouillard.
Derrière le col de Tirapitz, j’observe un moment de nombreux isards traverser le vallon, puis j’arrive au refuge…. deux minutes avant l’orage. Timing !!!
16h30 omelette catalane, biscuits, chocolat. Maintenant, je mange 4 à 5 fois par jour.
Je rencontre Xavier, un belge, également sur la HRP. Pour ses 40 ans, il a décidé de partir 40 jours( j'aurai due partir 51 jours;)). C’est sa dernière semaine de marche et peut-être la semaine de trop. Il n’a pas un moral d’enfer, et souhaite en finir.





29
28.3km
+1369m / -1285m
mise à jour : 08 nov. 2015
9 aout 2015
Ce matin, il y a un petit vent glacial. Bonnet et polaire sont sortis pour une grande partie de la journée. Voilà qu’il fait de plus en plus froid à l’approche de la méditerranée :(
Trois silhouettes apparaissent près du Porteille de Mantet et me rejoignent. Deux anglais et un polonais. Nous nous retrouverons près du refuge de Mariailles puis au bivouac ce soir.
Le brouillard monte et descend sur ce magnifique plateau entre le Porteille de Rotja et le Plat de Guillem. La vue est limitée mais cela crée une ambiance particulière. Le spectacle des  isards, qui détalent à contre-jour, ne me lassera jamais.
J’installe ma tente 15 minutes après la Cabane d’Arago. Les deux anglais en font autant.
Nous avons le même projet pour le lendemain : le lever du soleil au Pic du Canigou.





30
30km
+1072m / -3073m
mise à jour : 08 nov. 2015
10 aout 205
400 mètres de dénivelé pour atteindre, à 6 h, le sommet du Canigou et ne pas rater le lever de soleil. La température est de 3° avec un petit vent, il faut être motivé…
Luc et Matthew, les deux frères anglais arrivent peu après, puis Mickael le polonais. Un banc de nuages sur l’horizon retarde l’arrivée du soleil.
Nous apercevons maintenant la méditerranée pour la première fois de la traversée. Puis le soleil arrive enfin. C’est un grand moment d’émotion.
Luc prépare du café que nous buvons ensemble en nous souhaitant une bonne fin de HRP.(3 jours de marche pour eux et deux pour moi)
La descente rapide jusqu’au refuge des Cortalets permet de me réchauffer.
Après un petit casse-croûte et un changement de tenue, c’est la longue descente à Arles sur Tech :  -2800 de dénivelé.
Ici la température change : 3°au Canigou 25°au camping.
 





31
36km
+2101m / -2094m
mise à jour : 16 nov. 2015
11 aout 2015
Grosse étape aujourd’hui et météofrance annonce 30°. Je pars donc de nuit, à 5h30. Je suis le GR 10 jusqu’au gîte de la Palette et me renseigne sur un sentier repéré sur la carte. On me conseille de passer par le roc de San Salvador. 1h30 de marche sur un sentier raide, pour accéder au Roc avec un panorama sur de la forêt à perte de vue : mauvais conseil.
Je reprends le GR10 jusqu’au Roc de France et croise Xavier, rencontré deux jours plus tôt au refuge Ulldeter.
Il veut finir cette traversée au plus vite mais, seul, il n’avance plus comme il le souhaite. Un problème de baskets après 10 jours de marche l’a contraint à acheter des chaussures de qualité très moyenne au col du Pourtalet. Ses pieds sont bien fatigués…
Je lui montre où je veux être rendu ce soir : et puisqu’il en est d’accord, c’est ok on marche ensemble.
C’est l’étape la moins intéressante de la traversée : beaucoup de forêts et de pistes, peu de vue.
Nous bivouaquons à proximité des ruines romaines.





32
33.4km
+1565m / -1879m
mise à jour : 08 nov. 2015
12 aout 2015
Nous avons prévu de partir à 6 h et à 5h30 nous sommes quasi prêts. Nous n’avons pas beaucoup dormi. Pour ma part, c’est l’excitation de la dernière nuit, du dernier jour de marche.
Pour cette ultime étape, nous suivons le GR 10 jusqu’à Banyuls. L’itinéraire jusqu’au col de l’Ouillat n’est pas plus intéressant que la veille.
Un café, deux pains au lait tartinés de confiture au chalet de l’albère, et nous repartons direction le Pic Neulos.
Ensuite, c’est une succession de crêtes et de magnifiques hêtraies. Le sentier est facile et nous marchons d’un bon pas.
Xavier n’a pour tout pique-nique que des pâtes à cuire, je partage donc mon casse-croûte avec lui au pic de Sailfort.
13h50 nous entamons la descente dans la garrigue puis les vignes avant d’entrer dans les premières rues et de poser nos sacs devant la plaque fixée sur la façade de la mairie : GR 10 Banyuls-sur-Mer-Hendaye. Il est 15h45.
Trois jeunes viennent d’arriver également. Les parents les accueillent avec une sorte de champagne. Nous nous embrassons et buvons directement à la bouteille.
 
Mais le véritable lieu d’arrivée, c’est  la plage, 30 mètres de l’autre côté de la rue.
Xavier est rayonnant : il en a fini de ses 42 jours de traversée. Il quitte uniquement ses chaussures et se jette à l’eau avec ses bâtons de marche.
 
Je n’ai aucune envie de me baigner, je suis gagné par trop d’émotion.
Pour finir, je sors du fond de mon sac, le petit flacon d’eau de l’océan gardé précieusement durant 31 jou...
33
mise à jour : 08 nov. 2015
Bilan de ma HRP

En chiffres
31 jours de marche
752 km
49885 mètres de dénivelé (en théorie positif et négatif partant de zéro et arrivant à zéro) 
8 heures de marche en moyenne/jour sans les pauses
19 bivouacs
6 ½ pension en refuge ou Gîte
4 nuits en refuge ou gîte avec bouffe perso
1 nuit en studio

En météo

1 jour de pluie + 1 que j'aurai due éviter et 3 heures d'orage en journée sur 31 jours


En bobos
1 jour et demi de douleur sur le coup de pied droit dès le premier jour.
1 ampoule pendant 4 jours puis soignée en deux jours
Une vidange assurée par une eau de source impure
 
En prévention de bobos
Trois litres d’eau bus par jour,
Bain d’eau froide jusqu’aux genoux le plus souvent possible (ce que j’ai appelé ma cryothérapie)
Etirements et massages des jambes à l’huile essentielle de gaulthérie (cf. CA n° 41 sorti après mon périple)
 
En perte
Une paire de lunette de vue
Les sardines de la tente
Un caleçon qui doit encore sécher à la branche d’un arbre dans le Val Sorteny
Presque 4 kg de moi
 
En casse
Ma fourchette-cuillère plastique à 2€
 
En usure
Quasi plus de crampons sous mes chaussures Kayland modèle globo Nubuc
Pare- pierre avant usé jusqu’au cuir
Cela ne provient pas du modèle de chaussure mais de la semelle Vibram, certainement trop tendre,.qui s’est usée prématurément.
A noter que kayland est une des rares marques à proposer des petites tailles pour homme. Je chausse du 39 et à mon pied, elles s’avèrent de vraies pantoufles.
Parties en SAV au vieux Campe...