11 invités en ligne

Bay ST de ORU

par Anthony 02 juil. 2022 2354 lecteurs 1 commentaires Lecture 9 min.

Résumé :

Voilà un concept original ! Ceux qui aiment pagayer mais ne peuvent envisager un kayak rigide se tournent souvent vers deux alternatives : les modèles gonflables ou démontables. Eh bien voici un troisième choix : pliable ! Petite prise en main rapide de cette embarcation origami !

En bref

Poids total (constaté) : 11700 g

Prix approximatif : 1500 €

Toutes les caractéristiques

On aime

  • Bateau efficace et stable
  • Rapide à plier et déplier
  • Poids et volume plié très contenus
  • Ponté, donc utilisable avec une jupe

Améliorable ?

  • Pas de possibilité d'installer un gouvernail
  • Accès aux compartiments de stockage plus ou moins pratique 
Il ne s’agit ici que d’une rapide prise en main, car nous n’avons pas eu l’occasion de naviguer dans des conditions très différentes. Malgré tout, nous avons pu comparer assez facilement avec les kayaks rigides et gonflables que nous avons l’habitude d’utiliser.

Mise à jour 2023 : à la fin de cet article, vous trouverez un retour plus détaillé après un voyage à bord de ce kayak.
item photo

Un kayak origami

Commençons par le plus étonnant : le dépliage ! Quand j’ai consulté le tutoriel pour la première fois, j’ai à peu près pensé “oula il va falloir prendre du temps pour piger !”. Je l’ai donc monté pour la première fois dans le jardin, loin de toute possibilité d’embarquer, en prenant le temps de bien comprendre toutes les subtilités. On peut aussi le faire en intérieur d’ailleurs, à condition d’avoir assez de place ! 3m73 mètres de long l’engin déplié tout de même :) (un kayak de mer Rainbow Laser mesure 5m10)
De fait, à part ce premier montage, les suivants ont été un jeu d’enfant. Il suffit donc de le faire une fois doucement, au calme, et ensuite tout coule de source. Dès le deuxième montage, je mettais 8 minutes, sans avoir révisé le tutoriel au préalable :) Il doit être possible d’atteindre les 5 minutes avec peu d'entraînement !
Quant au pliage, les mêmes remarques s’appliquent : prendre le temps la première fois, pour prendre ses marques et comprendre le principe. Et ensuite, c’est un jeu d’enfant !
Replié, on a du mal à croire que c'est un kayak.
Replié, on a du mal à croire que c'est un kayak.
À peine ouvert, il prend forme !
À peine ouvert, il prend forme !
Au premier montage, il faut bien lire les instructions... surtout la première !
(Consultez un physicien avant de naviguer)
Au premier montage, il faut bien lire les instructions... surtout la première !
(Consultez un physicien avant de naviguer)
Vue vers la proue, avant "fermeture" du kayak. On voit la barre sur laquelle reposent les pieds.
Vue vers la proue, avant "fermeture" du kayak. On voit la barre sur laquelle reposent les pieds.
Système simple pour "fermer" le kayak : d'abord attacher le crochet...
Système simple pour "fermer" le kayak : d'abord attacher le crochet...
...puis faire glisser les rails. Une opération vraiment simple !
...puis faire glisser les rails. Une opération vraiment simple !
Seul le crochet placé derrière le siège demande un peu plus d'habitude (il sert aussi à maintenir le dossier).
Seul le crochet placé derrière le siège demande un peu plus d'habitude (il sert aussi à maintenir le dossier).
À chaque pointe, l'étanchéité est assurée par un joint bien placé...
À chaque pointe, l'étanchéité est assurée par un joint bien placé...
... et un bout de mousse à insérer avant de mettre la chaussette néoprène, sans quoi de l'humidité peut rentrer peu à peu.
... et un bout de mousse à insérer avant de mettre la chaussette néoprène, sans quoi de l'humidité peut rentrer peu à peu.
Montage terminé, l'embarcation est profilée ! (comme Potiron ?)
Montage terminé, l'embarcation est profilée ! (comme Potiron ?)
Il n'en revient pas.
Il n'en revient pas.
Moi non plus, ça semble si léger !
Moi non plus, ça semble si léger !

Fin Mosaic

Un kayak portable ou transportable ?

Plié, l’ORU Bay ST rentre dans un cube (enfin un parallélépipède rectangle pour être précis) aux dimensions relativement contenues. On est un peu à la frontière entre le portable et le transportable : c’est assez petit pour être glissé dans un véhicule, mais un tout petit peu moins pratique qu’un sac de kayak gonflable par exemple, ce dernier étant plus malléable entre autres.

En plus d’être assez compact, l’ORU Bay ST est également très léger : moins de 12 kg l’embarcation. Plié ou déplié, on le déplace sans se ruiner le dos ou les épaules donc.

Au catalogue, ORU propose un sac à dos adapté qui permet de transporter le kayak sur ses épaules. Nous l’avons testé et il s’avère assez confortable pour envisager une petite marche d’approche par exemple. Seul hic : une fois qu’on a glissé tout le nécessaire de navigation, je trouve qu’il manque d’espace (ou un compartiment facile) pour transporter des affaires supplémentaires. Quoi qu’il en soit, c’est une solution agréable pour porter son kayak !
item photo

Naviguer en kayak ORU Bay ST

Une fois monté, avouons que l’ORU Bay ST a une vraie tête de kayak ! Il suscite la curiosité avec sa forme d’origami, mais une fois sur l’eau, il n’a pas à rougir face à ses congénères ! En effet, en eau calme, ses qualités de navigation se ressentent dès les premiers coups de pagaie : quelle belle sensation de glisse ! On en oublie que tout cela tient dans une grosse valise ! Le kayak file droit, la stabilité est excellente. L’ensemble paraît bien rigide et ce qui procure une sensation de pagayage efficace.

Avec un système très simple, la position de navigation s’ajuste facilement à différentes morphologies. Le dossier et les cale-pieds se règlent en quelques secondes, et on trouve vite sa position idéale de pagayage. L’hiloire permet de naviguer avec une jupe pour se protéger des éclaboussures, du soleil… On se sent aussi bien que dans un kayak ponté rigide en fait !

Et la solidité de l’ensemble ? Bien entendu, le bateau est plus sensible aux chocs qu’un kayak rigide en polyéthylène, il n’y a pas de miracle :) Mais si l’on compare à d’autres embarcations portables (gonflables ou démontables), les kayaks ORU ne me semblent pas plus fragiles, bien au contraire. Je suis même plus rassuré dans ce Bay ST vis-à-vis des risques de percement et de déchirure que peuvent présenter ses homologues portables.
Quant à la fiabilité et durabilité, il est difficile de s’exprimer avec notre rapide prise en main. ORU revendique des milliers de pliage et dépliage possibles… ces zones de pliage deviennent-elles des points de faiblesse avec le temps ? Je ne pense pas, tant qu’il est manipulé avec soin, ce qui est toujours recommandé de toute manière pour ce type d’embarcation.

En conditions calmes (brise légère), nous avons pu constater que le kayak se comporte très bien : il n’abat pas, et ne lofe pas non plus. C’est idéal ! Il ne nous reste plus qu’à l’emmener en mer dans des conditions plus mouvementées pour valider ce comportement sain. De manière générale, je trouve que la navigation est bien plus agréable qu’à bord d’un kayak gonflable (je n’ai cependant pas encore testé de kayak gonflable en drop-stitch). Toutefois, ajoutons que les kayaks ORU ne disposent pas de dérive ni de gouvernail, contrairement à certains gonflables et démontables qui peuvent en être équipés.
L'avantage de ne pas avoir de dérive ni gouvernail, c'est qu'on ne craint pas de toucher le fond !
L'avantage de ne pas avoir de dérive ni gouvernail, c'est qu'on ne craint pas de toucher le fond !

Fin Mosaic

Voyager en kayak ORU Bay ST

Les kayaks ORU offrent des espaces à l’intérieur pour stocker des affaires, ce qui permet d’envisager des voyages sur quelques jours. En revanche, de par sa conception, comme ses homologues démontables, ces compartiments ne sont pas fermés bien entendu : il faudra donc bien ranger tout son matériel dans des sacs étanches en cas d’entrée d’eau.
Par rapport à un kayak rigide, accéder à ces affaires est un peu plus délicat, car on ne dispose pas de trappes d’accès sur le pont. Mais les rails centraux peuvent être retirés assez aisément, ce qui rend l’accès plus simple que sur un kayak démontable par exemple. Une opération qui ne prend pas beaucoup plus de temps que d’ouvrir/fermer un caisson sur un kayak rigide parfois ! Enfin, le pontage dispose d’élastiques pour mettre quelques affaires en accès rapide. Tout ceci en fait un kayak adapté à l’itinérance, en ayant bien en tête les quelques compromis inhérents à l’aspect pliable de l’ensemble !

Les accessoires

ORU propose quelques accessoires très bien pensés pour former un kit complet : pagaie démontable, sac de transport ajusté, gilet d’aide à la flottaison léger et des gonfles pour rendre le bateau insubmersible.
La pagaie démontable.
La pagaie démontable.
Très ajustable, elle conviendra à la majorité.
Très ajustable, elle conviendra à la majorité.
Petit kit fourni. Dommage qu'il ne contienne pas le nécessaire pour réparer un trou (vendu séparément).
Petit kit fourni. Dommage qu'il ne contienne pas le nécessaire pour réparer un trou (vendu séparément).
Le sac de portage en gris, comparé à un sac étanche de 80L.
Le sac de portage en gris, comparé à un sac étanche de 80L.
Prendre le train, avec un kayak sur le dos (et mes affaires de bivouac dans un sac séparé, cf. paragraphe "Mise à jour" ci-dessous).
Prendre le train, avec un kayak sur le dos (et mes affaires de bivouac dans un sac séparé, cf. paragraphe "Mise à jour" ci-dessous).

Fin Mosaic

Conclusion

Ce kayak ORU nous a très agréablement surpris : plaisir de navigation et facilité de pliage/dépliage, le tout dans un volume et un poids contenu. Voilà une nouvelle manière d’envisager de beaux voyages ! Comme toute solution transportable, le Bay ST fait quelques compromis, mais ils demeurent anecdotiques en regard du confort d’utilisation proposé. Ajoutons enfin que la marque ORU propose une belle gamme de bateaux, dont le modèle Coast XT, encore plus taillé pour l’aventure.
Un des plus gros freins pourrait être le prix d’achat : 1500 €. Mais c’est une somme tout à fait comparable à un kayak démontable (Nautiraid par exemple). Certes, les kayaks gonflables sont quant à eux bien plus accessibles, mais j’oserai dire que le plaisir de navigation n’est pas le même :)
Les conditions idéales pour profiter de l'excellente glisse du kayak ORU.
Les conditions idéales pour profiter de l'excellente glisse du kayak ORU.
Bivouac, la pagaie ORU sert à monter le tarp !
Bivouac, la pagaie ORU sert à monter le tarp !

Fin Mosaic

Mise à jour après une descente du Rhône

Après un petit voyage à bord de l’ORU Bay ST pour descendre une partie du Rhône, me voilà en mesure de vous livrer un retour encore plus complet. 
  • Glisse : je suis toujours comblé par le plaisir de naviguer à bord de ce kayak ! C’est même assez incroyable de profiter d’une telle glisse pour un modèle portable, si proche de celle d’un kayak rigide ! Je ne parle pas que de vitesse, mais aussi de sensations : le silence (grâce au faible tirant d’eau par rapport à une embarcation gonflable), le mouvement de pagayage efficace, la proximité de l’eau… Tout cela contribue à apprécier la navigation à son bord. 
  • Portages : j’en distingue deux types : les courts (franchir un seuil ou un barrage, moins de 500 mètres de distance disons) et les longs (marcher plusieurs kilomètres avec le kayak plié et rangé). Un domaine où les kayaks ORU excellent ! Avec un bagage léger (toutes mes affaires rentraient dans un sac à dos étanche de 60 litres), je faisais tous les portages courts d’une traite, le kayak sur l’épaule. Quant aux portages longs, je ne savais pas trop comment j’allais m’y prendre avant de partir ! Le sac de portage fourni est bien conçu, mais il ne laisse que très peu de place pour le reste des affaires (bivouac, nourriture…), même si on peut en glisser une partie dans le kayak lui-même (voir photos). J’ai donc marché, plusieurs kilomètres (d’une gare à l’embarquement, et du débarquement à une gare) avec le sac de portage derrière, et mon sac étanche de 60L devant : ça le fait !
  • Nettoyage : ça peut sembler un détail mais ceux qui ont déjà dû nettoyer l’intérieur d’un kayak rigide comprendront (spoiler : c’est galère) ! Avec un kayak ORU, comme la structure s’ouvre complètement, on peut nettoyer facilement les moindres recoins sans être contorsionniste. Très pratique après un embarquement vaseux, boueux, sableux…
  • Stabilité : largement testée sur des embarquements et débarquements peu ergonomiques ! Si la stabilité n’était pas au rendez-vous, je serais bien passé à la baille quelques fois… Un équilibre rassurant qui se ressent aussi bien en navigation, grâce au fond assez plat. Tellement rassurant que j’ai toujours gardé mon appareil photo en dehors de son sac étanche !
  • Usure et durée de vie : la plus grosse crainte de ce type de bateau. Une question récurrente des gens croisés en chemin : c’est résistant !? Alors oui, on observe des traces, des rayures… mais elles me semblent d’ordre cosmétique : au toucher, le matériau paraît toujours fiable. En revanche, les zones de pliage sont obligatoirement des points de faiblesse : cette embarcation n’est pas destinée à racler le fond, lors d’un embarquement ou débarquement par exemple ! Il s’agit d’être relativement précautionneux… comme on le serait avec un kayak gonflable en fait !  
  • Gestion des affaires : l’absence de caisson séparé et de trappe pour y accéder est certainement le seul inconvénient notable de ce type de kayak. En fait, c’est une habitude à prendre : faire glisser les rails pour ouvrir la structure et accéder aux espaces de rangement. Tout en prenant soin de ne pas forcer dessus (les rails), au risque de les fragiliser. L’espace ainsi accessible est très correct, et bien protégé malgré l’absence de cloison séparatrice (cf. paragraphe suivant).
  • Protection : naviguer en plein hiver exige de garder ses affaires au sec, sans quoi le froid s’immisce rapidement partout… J’ai donc pu tester à la fois la qualité de protection de la jupe et l’étanchéité globale de l’embarcation : elles sont très bonnes puisqu’à la fin de 5 jours de navigation, l’intérieur du bateau était quasi-sec (il aurait pu l’être si je n’avais pas fait une petite erreur de manipulation sur un débarquement!). Il faudra bien entendu garder ses affaires dans des sacs étanches, ne serait-ce que par sécurité ! Comme on le ferait avec un kayak gonflable d’ailleurs.
  • Comportement dans le vent et les vagues : sur le lac du Bourget, j’ai rencontré un vent de dos forcissant, avec des vagues de plus en plus creusées. Le comportement du bateau était très correct, et surtout, très stable à nouveau. Mais j’observais une petite tendance à lofer (kayak ardent dont la pointe remonte vers la direction du vent) : un comportement assez classique sur une embarcation sans dérive, corrigé par un pagayage légèrement asymétrique.
  • Pagaie : la pagaie ORU m’a paru de bonne facture. C’est un modèle léger aux pâles un tantinet molles, qui dissipe peut-être un peu d’énergie mais donne une sensation de préserver ses bras pour pagayer longtemps :)

Pour trouver les kayaks ORU dans l'Hexagone : kayak-pliable.fr
(le site du fabricant n'affiche pas forcément les bons tarifs)

Lorsqu'on retire le "chapeau" orange, on peut glisser des affaires de chaque côté du kayak plié, il y a un bon espace disponible. (notez la tête de chat qui dépasse ;))
Lorsqu'on retire le "chapeau" orange, on peut glisser des affaires de chaque côté du kayak plié, il y a un bon espace disponible. (notez la tête de chat qui dépasse ;))
Idéal pour rincer intégralement les recoins du bateau !
Idéal pour rincer intégralement les recoins du bateau !
Seule opération plus fastidieuse : pour mettre des affaires dans le kayak, il vaut mieux retirer les rails et le crochet pour ouvrir complètement le kayak.
Seule opération plus fastidieuse : pour mettre des affaires dans le kayak, il vaut mieux retirer les rails et le crochet pour ouvrir complètement le kayak.
Si on ne le fait pas, l'ouverture est étroite.
Si on ne le fait pas, l'ouverture est étroite.
J'avais de quoi bivouaquer en hiver : tente avec chambre, doudoune et sac de couchage chauds.
J'avais de quoi bivouaquer en hiver : tente avec chambre, doudoune et sac de couchage chauds.
Dessous l'embarcation : des marques visibles, mais indétectables au toucher.
Dessous l'embarcation : des marques visibles, mais indétectables au toucher.
Seules les zones de pli semblent sensibles.
Seules les zones de pli semblent sensibles.
Un matériau clef pour une embarcation légère : je la porte sans effort, alors que mes affaires de bivouac sont dedans !
Un matériau clef pour une embarcation légère : je la porte sans effort, alors que mes affaires de bivouac sont dedans !
Sur le lac du Bourget, le vent s'est peu à peu levé.
Sur le lac du Bourget, le vent s'est peu à peu levé.
À chaque barrage, il a été facile de porter l'embarcation. Plus besoin de charriot encombrant !
À chaque barrage, il a été facile de porter l'embarcation. Plus besoin de charriot encombrant !
Un vrai plaisir de naviguer à bord de ce kayak ORU.
Un vrai plaisir de naviguer à bord de ce kayak ORU.
Arrivé à Lyon, heureux non ?
Arrivé à Lyon, heureux non ?

Fin Mosaic

Caractéristiques générales

Poids total (constaté) : 11700 g

Pays de fabrication

Mexique
marque : ORU

Prix approximatif : 1500 €

Commentaires
Pagayeur2loire - 22 mai 2023
1 messages
Je suis l'heureux possesseur d'un Oru Inlet Qui n'est pas un kayak " mer " comme dit plus haut il me satisfait pleinement : plus de gonflage donc plus de crevaison ! Le poids : 9 kg permet de le porter facilement
Seul bémol : 950 €...

Voir tous les tests de la catégorie "kayak de mer"