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Vos récits de voyages

Trans Landes Trott's, une autre façon de voyager...

Franck Denaene - 18 janv. 2014
10 messages
Trans Landes Trott's 2013


Comme souvent, les idées naissent grâce aux discussions, aux rencontres. C'est à l'occasion de l'édition zéro de l'Ultra-Canal NB, course à pied de 348 kms en un seule étape, le long du canal de Nantes à Brest que j'ai rencontré Bernard Deniaud et sa drôle de machine.

Bernard, pour cette édition de reconnaissance, avait été autorisé à réaliser la course en Trottinette. Il parcouru alors la distance en tout juste quarante heures. Une très belle performance me laissant entrevoir les bénéfices de ce mode de transport.

Étant moi-même pratiquant de course à pied par étapes et autres ultra distances, j'ai alors acquis ma première trottinette. Quelques séances par semaine, en complémentarité de mes entrainements de course à pied ,afin de « faire du volume kilométrique » tout en limitant sensiblement les traumatismes liés aux impacts au sol.
Dès les premiers tours de roue je fus conquis. La pratique de la trottinette ne demande pas de qualité particulière. Au début, seul l'équilibre est important. Par la suite, il est très facile de progresser techniquement et le bénéfice physique ne se fait pas attendre longtemps.

En effet, certains diront à juste titre que la trottinette est à elle seule une salle de fitness. L'ensemble du corps est sollicité. En changeant régulièrement de jambe lors des poussées, celles-ci travaillent alternativement en dynamique puis en statique.
Les bras, le dos, les ceintures abdominale et scapulaire, le système cardio-pulmonaire sont également sollicités. La pratique de la Trottinette, pour peu quelle soit progressive, n'apporte que des bienfaits et s'apparente par certains aspects à un sport de glisse tel que le ski de fond.

Autres points positifs, la Trott' suscite la curiosité et facilite d'autant les rencontres. Et si l'envie de voyager vous titille, avec un minimum de préparation, les routes et chemins vicinaux s'ouvrent à vous...

C'est donc tout naturellement qu'après quelques années de pratique de la trottinette, pratique allant de quelques heures à quelques jours (au moment où j'écris ces lignes, Bernard Deniaud et Frédéric Benoist traversent l'Australie en Trottinette. 3 900 kms du Nord au Sud), Bernard et moi avons organisé une randonnée d'une semaine en autosuffisance. Cette remontée de l'Aquitaine, au plus prêt du littoral avec comme fil conducteur la piste cyclable baptisée « vélodysée ».

Le partage étant un de nos objectifs majeurs, un message laissé sur le forum des « Trottineurs » et quelques semaines plus tard, nous étions six à préparer ce périple.

Cette Trans-Landes Trott's 1ére du nom partira de Capbreton dans les Landes, l'arrivée finale ayant lieu à Soulac sur Mer en Gironde. Chaque participant évoluant à son rythme et les étapes de cette balade variant de 54 à 88 kms, il est indispensable que chacun soit autonome.
De ce fait, ration d'eau et de nourriture pour au moins 24 heures, tente et sac de couchage, matériels de réparation, tout cela devait être à bord de chaque Trott'.

Quatre trottinettes ont donc été équipées de remorque mono roue tandis que les deux autres voyageront en mode B.U.L. avec sac à dos et porte bagages.

Nous voilà fin prêt et la dernière semaine du mois de mai est choisie pour effectuer notre périple. Malheureusement, la météo très pluvieuse de ce printemps 2013 reste capricieuse.


La veille de la première étape une alerte orange au vent fort est présente sur le pays Basque et la façade Atlantique. Après une première nuit passée au camping municipal de Capbreton, notre petit groupe s'étire en centre ville non sans éveiller la curiosité des passants.

Le vent et quelques averses seront nos compagnons de voyage pour cette première matinée de « mise en jambe ». A la sortie de la ville, Les berges du lac d'Ossegor et le chemin sablonneux nous offrent un premier aperçu de ce que sera cette randonnée.
Après trois kilomètres, nous empruntons à nouveau la piste cyclable en bord de route mais une fois l'agglomération bien connue des surfeurs derrière nous, c'est en forêt que nous trottinons jusqu'à Vieux Boucau pour la halte du midi.

Arrêt buffet sur la place centrale et curiosité des personnes présentes. Il faut dire qu'avec Bernard (qui vient de participer à l'émission jeu Koh Lanta) cela n'est très difficile . Le patron du bar du centre nous offre spontanément le café et s'essaie à la pratique de la Trott'. Repas, discussion avec deux randonneuses à vélo et nous repartons plein Nord.

D'autres avantages de la Trottinette sont qu'il est possible de parcourir plus de distance qu'à pied et que nous ne sommes pas en position « bloquée » comme sur un vélo. En poussant à un rythme régulier, seul le bruit de nos pas, du vent dans les arbres et le chant des oiseaux nous accompagnent. Je me laisse quelques fois aller à la rêverie et les kilomètres défilent... Le lieu de bivouac n'étant pas défini, après avoir parcouru une bonne cinquantaine de kilomètres nous attendons que le groupe se reforme. Puis, après nous être enfoncé dans la forêt, à l'abri des regards et bercé par le bruit de l'océan caché par les dunes, nous plantons les tentes dans un par feu au beau milieu de la forêt de pins. La soirée sera douce le soleil étant enfin présent. Gilles ira jusqu'à franchir la dune pour confirmer que l'océan Atlantique, don nous entendions souvent le grondement des vagues est bien présent.

Deuxième jour et réveil humide après une nuit sous la pluie. Nous plions rapidement le bivouac Bernard et moi partons en « éclaireurs » pour trouver un endroit au sec afin de prendre le petit déjeuner.
C'est à Contis plage, sous le auvent d'un magasin fermé que nous attendons le reste du groupe et tentons malgré le vent de faire chauffer de l'eau pour le café. Mais là encore, nos Trott's provoquent les rencontres. Deux femmes venues de Nantes en vélo et logeant dans un gite à proximité nous propose un bon café frais. Nous acceptons cette offre avec plaisir.
Discussion, partage et stupéfaction de nos hôtes d'un instant lorsque nous leur apprenons que nous allons parcourir avec nos drôles de véhicules 350 kilomètres en cinq jours!!

Cet arrêt bien sympathique prend fin, nous reprenons la piste toujours plein Nord. Pluie et soleil alternerons toute la journée avec comme point commun un fort vent de face perturbant notre avancé. Mettre et défaire sans cesse la veste de pluie. Avancer avec toujours ce vent de face... Cette étape sera la plus longue. Ses interminables lignes droites en bord de route lors du contournement de Biscarosse laissent des traces au moral et c'est fatigué que nous planterons le bivouac après avoir parcouru 88 kilomètres.
La pluie arrive à nouveau nous obligeant à nous réfugier sous nos tentes sans pourvoir profiter de la soirée.

Je me couche perplexe et déçu. Ce mauvais temps ne nous permet pas de pouvoir profiter de la soirée. Le lieu du bivouac que j'ai soigneusement choisie est hautement symbolique à mes yeux.
Il s'agit du bivouac de l'étape de nuit de la regrettée course par étape 'La Trans Aq ' » imaginée par mon ami Gérard Caupène. Ce lieu est chargé de sentiments divers et d'émotions. De douleurs et de joie. De rêves réalisés. Bref, j'aime ce lieu au pied des dunes et au plus prêt de l'océan. Ce soir celui-ci ne nous a pas ouvert ses portes. Je reviendrai...


Le matin du 3éme jour commence sous de meilleurs auspices. Le vent poussant les nuages vers l'intérieur des terres, nous apercevons quelques coins de ciel bleu ce qui réchauffe les corps et les cœurs.

A proximité de notre bivouac, au pied des dunes, nous trouvons des douches. Certes, l'eau est froide mais cette douche, en plus de rincer les corps, apportera un peu de réconfort et en satisfera plus d'un.

Petit déjeuner, re conditionnement des chargements et nous voilà reparti sur la piste cyclable. Là, pour la première fois de notre périple, l'océan se dévoile à notre regard. Et qu'il est beau l'océan! L'écume des vagues valsant avec le vent et les courants, quelques oiseaux de mer profitant de cette aubaine pour se régaler de poissons, imprudents surfeurs téméraires de ces caprices de l'eau.
Au loin, la dune du Pyla, le banc d'Argan, le cap Ferret. C'est magnifique...

Arrivés sur un parking, nous croisons alors des pompiers en entrainements de sauvetage nautique. Certains nous regardent avec insistance. Nous comprendrons pourquoi lorsque, plus tard dans l'après-midi, traversant Arcachon, nous seront arrêtés par un véhicule rouge avec à son bord deux soldats du feu croisés le matin, fans de koh Lanta et avides d'une photo en compagnie de Bernard.

Cette journée, ponctuée d' un arrêt repas à la dune du Pyla s'achèvera par une soirée amicale à Arès. Herbergés par une amie à Bernard, ostréicultrice. Huitres, vin blanc, amitié et couché de soleil sur le bassin d'Arcachon clôturerons cette journée forte en émotion.

Les deux dernières étapes sont les plus sauvages. La vélodyssée empruntant pour quelques kilomètres la piste dite « piste des allemands », piste destinée à l'époque au ravitaillement en munition des fortifications du mur de l'Atlantique.
Aujourd'hui, nous sommes pratiquement les seuls à parcourir ces chemins. Au fond des bois de pins, l'océan à proximité mais caché par les dunes, en observant un peu, nous pourrions apercevoir le chevreuil aux aguets. Les traces de passage de nombreux sangliers coupent souvent notre route et, pour quelques instants magiques, nous sommes seuls au monde...
Les instants passés en forêt à pousser semblent parfois hors du temps. Nous sommes souvent à proximité de lieux habités et pourtant, le sentiment d'être par moment loin de tout provoque en moi un état de plénitude.

Nous croisons quelques cyclistes parcourant la Vélodysée dans le sens Nord Sud. Leurs regards incrédules en dit long sur leur suspicion par rapport à nos Trott's. Néanmoins, le dernier jour nous avons partagé le chemin sur plusieurs kilomètres avec un groupe de cyclo randonneur et là, constatant que nous avancions pratiquement au même rythme qu'eux, ils sont resté admiratifs des possibilités de nos Trott's.

Conclusion:

D'autres projets murissent dans nos esprits ou sont en cours de réalisation. Qu'il s'agisse de parcourir en quelques jours le chemin de halage du canal du midi, de parcourir le Bretagne au plus prêt de la côte ou de traverser la France, les participants à cette Trans-Landes Trott's sont déjà à travailler sur l'itinéraire et à peaufiner le matériel en vu de réaliser l'un ou l'autre de ces objectifs.

La randonnée en ligne impose un minimum de logistique. C'est pourquoi, nous avions tous rendez vous à Soulac sur Mer où nous avons laissé deux véhicules. Seul un participant 'est rendu au départ en train et à repris le train pour rejoindre son domicile.
L'ensemble du matériels et les participants ont pris place dans un fourgon afin de rejoindre Capbreton.
Une fois la rando terminée, nos « deux sudistes » sont repartis à bord d'un des deux véhicules laissés à Soulac afin de se rendre à Capbreton reprendre le fourgon laissé au départ, puis, retour au bercail!
Équipé d'un seul sac à dos ou de sacoches sur un porte bagages avant, il est très facile de voyager en train avec sa trottinette. Il suffit pour cela de placer la trott' dans une housse (type housse de vélo) et de porter ses bagages.

Le matériel:

l n'est pas évident de trouver dans le commerce ces trottinettes hormis sur internet, quelques rares modèles possèdent un minimum d'équipements de voyage tel que pneus anti-crevaison et porte bagages.

Site utile:
francefootbike.forumactif.com/

tonio35 - 18 janv. 2014
1 messages
Merci pour ton récit Franck, on s'y croirait. Et vive les trots'!!!:)

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