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V'Asie à Vélo

(réalisé)
V’Asie à vélo
 
Voyager au bout du monde, on en rêvait depuis longtemps, mais c’était peu conciliable avec notre volonté de ne plus prendre l’avion. Quand on s’est mis à faire de petites vacances à vélo, on a découvert combien c’était simple et plaisant, et aidés par la lecture assidue de Carnet d’Aventure, notre envie s’est concrétisée !
Nous enfourcherons donc Bucéphale et Éclair, nos fidèles destriers à pédales, le 29 août, pour un périple autour de l’Eurasie qui devrait durer 15 mois, sans carbone, sauf un bout de transsibérien pour éviter les grands froids. 
Notre intention : parcourir notre planète le plus simplement possible en évitant les impacts négatifs que peut engendrer le voyage. Malgré sa simplicité, notre voyage se veut joyeux et bon vivant : nous essaierons d’enrichir notre carnet de recettes de bivouac avec de petits plats « gastronomiques » au réchaud (pourquoi pas agrémentés de plantes sauvages), et d’ajouter à notre cahier de chants préférés ceux des personnes que nous rencontrerons.
 
Anabelle et Loris

Encore plus de détails sur https://vasieavelo.worpdress.com . Des photos, des poemes, des videos, des recettes et des astuces ! Venez donc faire un tour ;)
vélo de randonnée
Quand : 29/08/16
Durée : 550 jours
Distance globale : 18886km
Dénivelées : +173729m / -170297m
Alti min/max : 0m/4753m
Carnet publié par vasieavelo le 18 août 2016
modifié le 30 mars 2018
2412 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Trains et bus (mise à jour : 23 août 2020)

Distance section : 59.7km
Dénivelées section : +245m /
Section Alti min/max : 5m/1928m

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Le compte-rendu : Trains et bus (mise à jour : 23 août 2020)

1-Halte aux pays baltes !

L'hiver nous a rattrapés. En effet, la neige est venue saupoudrer les pays baltes depuis notre arrivée à Kaunas. Notons que, comme début octobre en Slovaquie, c'est une situation exceptionnelle, la neige arrivant rarement avant mi-décembre dans le coin... Il nous est donc impossible de continuer (à vélo).
En effet, alors qu´il aurait été possible de continuer à pédaler dans un pays où les routes secondaire sont bien faites, ici où nous avons le choix entre des "voies express " pleines de sel, très fréquentées, et des voies secondaires en terre battue, cela s'avère beaucoup plus compliqué !
Zizanie en Lituanie...
Nous arrivons en Lituanie en fin d'après-midi, juste à temps pour voir le soleil se coucher une dernière fois en Pologne. A 16h...  Car oui, malgré que la Pologne soit beaucoup plus à l'Est et au Nord que la France, nous n´avions pour l'instant pas changé de fuseau horaire. Heureusement, quelques mètres plus loin, une fois la frontière passée, il est déjà 17h ! C'est meilleur pour le moral ! Le changement d'heure ayant eu lieu la nuit précédente, c'est comme si nous ne l'avions pas eu :).
Nos débuts en Lituanie sont comparables à notre fin de traversée de Pologne : paysages de campagne, routes qui sont parfois des chemins (une fois, tellement de boue s'accumule dans les gardes-boue que la roue ne veut plus bouger, impossible même de pousser les vélos), quelques gouttes de pluie, peu de soleil,  et beaucoup de froid. Le mauvais temps et les quelques galères créent des fois quelques tensions qu'il faut s'efforcer de gérer. Par contre, c'est plus valloné, ce qui n'est pas pour nous déplaire après tout ce plat.
Un matin, on se réveille avec la tente complètement gelée et l'eau dans les gourdes qui étaient restées sur les vélos aussi (ainsi que les selles, les casques,...) ! Ce jour-là, ça ne dégèle pas avant au moins midi. Heureusement, dans l'après-midi, en traversant un village, un homme nous invite chez lui à boire le café, nous offre à manger, essaie de discuter avec nous malgré qu'il ne parle pas du tout anglais (sa belle-fille traduit). Comme d'habitude, nous repartons bien réchauffés !
*** Images externes non autorisées utilisez le bouton 'ajouter photos' ***
Ce soir-là, nous n'avons pas envie de dormir dans le froid encore, surtout que la tente doit être mouillée maintenant qu'elle a dégelé. En fin d'après-midi, on atteint une ville et on essaie de trouver un hébergement (hôtes, hôtel, auberge de jeunesse) mais il n'y en a pas du tout. Après le plein de calories au resto (en Lituanie, une leurs spécialités consiste à faire frire des lamelles de pain grillé dans de l'huile, et à servir ça avec du fromage fondu et de l'ail), nous partons donc dans la nuit et sous la neige qui s'est mise à tomber à gros flocons, en direction de la forêt la plus proche pour y installer notre petite maison ambulante. Le temps de planter et de tout rentrer à l'intérieur, elle est déjà recouverte de neige et nous nous demandons si elle pourra en supporter le poids si cela tombe toute la nuit... Mais après une heure environ, la neige se change en pluie. Nous sommes à la fois soulagés et un peu déçus : on aurait pu prendre une sacrée photo demain matin si ça avait continué. :)

Nous arrivons ensuite à Kaunas, 2ème ville de Lituanie, tout ce qu'il y a de plus classique, "riche" et occidentale, qui sonnera le glas de notre itinérance à pédales. En effet, après 2 jours dans cette ville et une petite mésaventure avec un hôte, puis un bus qui refuse de nous prendre avec les vélos alors qu'il était écrit sur le site de la compagnie (écolines pour ne pas les citer) qu'ils les acceptaient :(, nous prenons enfin (et pour la première fois) un bus pour rallier la Lettonie !

Arrivée à Riga, sans dégâts
En arrivant à Riga à midi, nous nous rendons compte que la neige qui avait commencé à tomber ce matin en Lituanie ne s'est pas arrêtée à la frontière. La ville en est entièrement recouverte, et cela nous enchante ! 
Nous la trouvons magnifique (malgré qu'elle soit très peu adaptée aux vélos). Nous attirons beaucoup les regards, dans cette capitale touristique. Alors qu'on se réchauffe dans un café, les vélos posés derrière la vitrine pour qu'on puisse les surveiller, plusieurs personnes s'arrêtent poue les prendre en photo, et 2 d'entre elles, nous voyant derrière la vitre, rentrent dans le café pour discuter avec nous ! Ca nous fait ensuite beaucoup rire de voir les gens nous regarder avec des yeux exhorbités quand ils nous croisent dans la rue. Peut-être qu'ils ont raison, et que nous sommes un peu fous ?
A Riga, alors que nous n'avions pas désepéré de refaire un peu de vélo le long de la mer baltique pour rejoindre l'Estonie, notre hôte nous le déconseille car les routes, d'après lui, ne seront pas déneigées, ou alors fréquentées par trop de camions. Nous changeons donc de façon de voyager pendant quelques temps, et avons conscience que cela va durer un moment. En effet, nous avions prévu d'arrêter de pédaler en Russie pour rallier la Chine en train. Nous sommes un peu déçus mais nous y résolvons de bon coeur quand même. Ce sera agréable d'être au chaud, et ça nous permet également de plus rester chez nos hôtes ou dans les grandes villes pour visiter.
Du coup, on reste un moment chez Karlis, Agnes et leurs enfants, et on goute à quelques expériences intéressantes, et aussi à une spécialité lettonne : la soupe de pain. C'est un plat sucré à base de pain noir, de sucre et de lait, que nos hotes mangent avec de la glace à la vanille. Pas mauvais !
Karlis, qui travaille au musée de l'occupation (pas allemande mais soviétique, même s'ils ont connu les 2, car la seconde a duré beaucoup plus longtemps et a beaucoup plus marqué les lettons), nous fait un petit cours d'histoire sur son pays, et on se rend compte, encore une fois, qu'on est vraiment mauvais en histoire internationale ! Il nous explique donc que les pays baltes  ont vraiment souffert de cette occupation, d'une part, parce qu'ils manquaient de tout car la plupart des aliments étaient réservés aux soldats, et d'autre part, parce qu'ils étaient obligés de parler russe, de participer à des entrainements militaires dès le plus jeune âge... De plus, des milliers de lettons ont été déportés en Sibérie et des russes ont été envoyés en Lettonie pour "coloniser". 
A Riga, il y a d'ailleurs plus de russes que de lettons. Ainsi, tandis que  les lettons fêtent la libération de la Lettonie (leur inidépendance, le départ des soviètes), les russes fêtent le jour de la libération de la Lettonie des nazis, par les soviètes (à la fin de la seconde guerre mondiale), à grand coup de défilés, et de vodka. Des marrées humaines se forment dans les rues, recouvertes de drapeaux russes et de photos de Poutine...
Des paysages de la Lettonie, on ne connaitra donc que Riga, et si l'on a appris une chose depuips le début de ce voyage, c'est bien que la capitale (et les grosses villes) n'est en général que la vitrine du pays. Cela nous donne une bonne raison de revenir ici à la belle saison pour explorer ce petit pays à dos de canasson.
En Estonie
On prend ensuite encore un bus pour Tallinn, capitale de l'Estonie.
Là-bas, même impression qu'en arrivant à Riga, en encore plus... tout ! Plus de neige, plus au Nord, plus joli ! On adore cette vielle ville médiévale, perchée sur une colline, et dont les remparts n'ont pour une grande partie pas été démolis. 

On reste 3 jours ici, et on ne se lasse pas d'arpenter les ruelles, la "short leg" et la long leg", on va voir la mer depuis le quai construit pour accueillir la partie nautique des JO de Moscou, on achète de la laine et des aiguilles pour tricoter dans le transsibérien, et un bouquin traduit de l'estonien. On fait une visite guidée, un "free walking tour"*, du centre historique où on apprend plein de choses sur l'histoire de l'Estonie. La guide nous dit notamment que les estoniens étaient un des derniers peuples païens, et que contrairement à leurs voisins, ils n'ont pas vraiment adopté la religion chrétienne. D'ailleurs, la fête du solstice d'été est pour eux aussi importante que Noël. Qui a son importance, car ils se sont auto-proclamés inventeur du sapin de Noël. On apprend également qu'ils sont un peuple de chanteurs, et qu'ils ont chassé les soviétiques de leur pays en chantant (il ont fait beaucoup de rassemblements chantés, et notamment une chaine de plusieurs millions de personnes à travers les 3 pays baltes pour réclamer leur indépendance).

En Estonie, nous rencontrons Kristi, qui nous accueille plusieurs jours chez elle à Kivioli, le temps que nous recevions quelques colis... Le premier, contenant des accessoires pour lutter contre le froid (chaussettes et gants très chauds, étanches) ainsi que nos passeports avec nos visas pour la Chine et la Russie, arrive en même temps que nous. Il a pourtant été posté seulement la veille de France. Quant au 2ème, qui contient un matelas de rechange pour Loris, il n'arrivera jamais. Le service après-vente du Vieux Campeur, qui nous avait pourtant garanti qu'il l'avait envoyé depuis plus d'une semaine, n'en a rien fait, et nous devons nous résoudre à se le faire envoyer en France, car nous ne voulons pas rester une semaine de plus ici. En effet, nos visas pour la Russie commencent le lendemain, et la ville de Kivioli n'est pas l'endroit rêvé pour attendre. Ancienne ville minière, son unique curiosité est son terril de 115 mètres de haut environ, reconverti en station multisports (fermée actuellement). La compagnie de Kristi et de sa fille Ines est très agréable, mais nous ne voulons pas perdre du temps sur notre visa russe, qui n'est que de 30 jours.
Mardi 15 novembre, nous nous rendons donc à Narva, ville frontière avec la Russie, d'où nous nous apprêtons à quitter l'Union Européenne pour un bon bout de temps !
* Les free walking tours sont des visites guidées de la ville. Ils sont gratuits, effectuées par des locaux, souvent des étudiants (mais desfois ce sont aussi des guides de métier), et durent 1 à 2 heures. A la fin du tour, vous pouvez donner un pourboire plus ou moins important suivant comment vous avez apprécié le tour, mais rien d'obligatoire. Les guides sont donc souvent très motivés et très intéressants !
PS:
  • Toutes nos photos de Lituanie : Ici
  • Toutes nos photos de Riga : Ici
  • Toutes nos photos de Estonie : Ici

2-Brèves des pays baltes  : Une expérience inattendue

A mes fans les plus attentionnés - Loris

"Jour 69 - Dimanche 6 novembre
Riga - 0km - météo : neige
Aujourd'hui nous restons chez Karlis et Agnes et déjeunons  d'un croque monsieur veggie confectionné par Mikus* puis commençons "l'entrainement" ! Pour quoi, l'entrainement, vous demandez-vous ?

Pour aller nager dans un lac gelé pardi** ! ;) Cela consiste à faire 1 minute 30 de respirations profondes puis à retenir sa respiration le plus longtemps possible. L'opération fait ressortir un mal d'estomac à Anabelle qui doit arrêter. Elle ne connaitra pas la joie d'aller patauger dans l'eau glacée sous la neige ! Nous partons en voiture pour le lac, avec les gamins. Arrivés là-bas les gens sont déjà dans l'eau, à l'endroit où ils ont cassé la glace(...), en maillot avec un bonnet. On se deshabille rapidement avec Karlis (en gardant les bonnets), quelques pompes (pour réchauffer les épaules), et hop, à la flotte ! L'entrée n'est pas trop dure. Jusqu'à la poitrine. Après, la descente jusqu'aux épaules est un peu plus ardue. Respirer profondément permet de tenir. Mais après quelques minutes, le froid commence à se faire sentir. (Notons que Karlis est quand même resté beaucoup plus longtemps). Une sensation sur le haut du corps, comme une chair de poule puissance2 ou 3, indique qu'il faut sortir. Il faut alors se rhabiller, et c'est peut-être la  partie la plus compliquée. Les doigts de pieds sont quand même bien gelés (surtout à cause de la neige en marchant pour sortir de l'eau). Les mains vont encore. Le chaud revient très rapidement dans le corps (à part les toes ). Cela était très tonifiant ! Et beaucoup plus sympa qu'il n'y parait. Anabelle prenait les photos, et gerait les vêtements de Lolo, ce qui a bien aidé à gérer la sortie. :) 
Nous rentrons manger un petit truc avant de repartir faire de la luge dans un parc non loin avec des petites collines. C'est fun et joli avec la neige. Nous croisons un connard qui jette un sac plastique dans ce décor immaculé, sans scrupules...
Nous rentrons vers 16h pour le gouter. Anab aide Karlis à déblayer la cour. Nous vaquons à nos occupations. Puis nous mangeons une soupe de pain sucrée avec de la glace. Un plat traditionnel Letton. Miam ! Nous jouons ensuite à 2 jeux avec Karlis et Mikus. Puis, après réflexion, nous décidons de rester une nuit de plus. Par contre, nous allons devoir arrêter le vélo pour un bon moment. Snif, cela nous manque déjà."
* Le gamin a 8 ans et est déjà très "débrouillard".
** Ce n'est pas un truc complètement insenssé, comme on pourrait le croire,  c'est une méthode mise au point et auto-testée par Wim Hof.

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