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Rêver à vélo le long de la Somme

7 jours
Par Jacqueline25
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Rêver à vélo le long de la Somme

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Mise à jour section : hier

De Besançon à Saint-Quentin par le train avec une traversée de Paris à vélo

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25 octobre 2025 - 1er jour
Train - Traversée de Paris à vélo - parcours pour rejoindre le camping
Dijon / Paris / Saint-Quentin

Gaël, huit ans, est aguerri  au cyclotourisme depuis ses trois ans. Il m’accompagne, moi, sa grand-mère pour deux voyages chaque année. L’un au printemps, l’autre en automne et, très souvent, durant la première semaine lors de mon voyage annuel au long cours.
Cet automne, notre projet est de longer la Somme depuis sa source jusqu’à son estuaire. Chaque jour, nous progresserons d’une cinquantaine de kilomètres.
Nous entendons bien souvent : « Oh ! Ce petit a de la chance de voyager à vélo avec sa grand-mère ! » Gaël et moi, sommes fiers et heureux de partager ces moments inédits. Nous sommes tous les deux chanceux. Nous formons un excellent duo. 

Le grand jour est arrivé !
Debout dès six Heures.
C’est un peu fatigués que nous traversons en partie la ville de Dijon encore plongée dans les ténèbres. Les puissants phares de nos vélos percent l’obscurité de certaines rues et du parc de l’Arquebuse, parc botanique, totalement plongé dans le noir.
Notre déplacement pour cette première journée se fera essentiellement en train, hormis notre traversée de Paris et le parcours pour rejoindre le camping situé à une dizaine de kilomètres de Saint-Quentin.
Nous prenons le train qui nous transporte à Paris. Nos deux vélos trouvent leur place et restent posés sur leurs roues et, heureusement, il n’est pas nécessaire de décrocher nos multiples sacoches. Neuf au total.
Un peu de lecture, de jeux de cartes et nous arrivons à Paris Bercy sans avoir vu le temps passé.
Une traversée de dix kilomètres dans Paris est nécessaire pour rejoindre la Gare du Nord. Je dois assurer la sécurité de Gaël. Nous ne pouvons pas rouler sur les pistes cyclables, car il faut sans cesse s’arrêter aux feux, repartir à toute vitesse pour traverser les rues ou les carrefours. Impossible ! C’est trop dangereux pour un enfant de huit ans.
Notre seule possibilité est de pédaler sur les trottoirs lorsqu’ils sont très larges et sur les espaces arborés en bordure de canal. Autant dire que nous entamons une longue marche dans Paris en poussant nos vélos.
Nous mettrons plus de deux heures de gare à gare !
Nous admirons, place de la Bastille, la colonne de juillet surmontée du Génie de la Liberté qui scintille dans le ciel bleu. Nous longeons le canal Saint-Martin.
Nous sommes obligés de faire un grand détour pour accéder à la Gare du Nord, car Google Maps a tenté de nous faire passer par une rue fermée par une grille de plusieurs mètres de haut. Nous passons auprès de centaines de tentes posées sur le béton et sous un pont de voies ferrées. Gaël exprime son étonnement : « C’est curieux toutes ces tentes ! Pourquoi ces garçons n’habitent pas dans des maisons ?» Il est triste d’apprendre que les personnes vivent là car elles n’ont pas de maison, pas de famille à proximité. Il continue : « J’ai vraiment beaucoup de chance ! Toute ma famille possède des maisons. Et nous deux, on part en vacances à vélo ! » 
Oui ! C’est bien triste toutes ces inégalités sur terre.
Peu après, nous admirons au loin Montmartre sur sa butte et nous arrivons enfin à la gare.
Cette traversée était un parcours du combattant pour moi. Monter sur nos vélos pour en redescendre peu après, marcher, ne pas se tromper de direction, ne pas perdre de temps. Quant à Gaël, il ne ressent pas la difficulté comme moi. Il a compris que lorsque nous partons en voyage à vélo, il doit accepter toutes mes injonctions : à droite, à gauche, stop, marcher, pédaler, au bord…
Puis nous prenons place dans le train qui va nous conduire à Saint Quentin. Mais je dois suspendre les vélos après avoir retiré nos multiples sacoches. Je soulève le vélo de Gaël avec son aide et nous l’accrochons sans difficulté. Mais je sais que je ne peux porter le mien. Un homme vient m’aider.
Avant Saint Quentin, je décroche les vélos et repositionne une partie des sacoches pour descendre du train le plus rapidement possible. 
Nos vélos sont installés en direction de la porte par laquelle nous sommes entrés et malheureusement ce n’est pas la bonne, nous devons sortir par celle derrière nous en reculant. Hélas, nos vélos s’entremêlent, et grâce à l’aide de deux passagers nous réussissons à démêler cet imbroglio de ferraille et rejoindre le quai sous une pluie battante qui  nous trempe jusqu’aux os.
Une autre surprise nous attend !
Les ascenseurs ne sont pas encore en service et nous devons emprunter les escaliers. De nouveau, les neufs sacoches sont à décrocher et à descendre d’un étage.  Puis c’est au tour des vélos. Les marches très profondes me facilitent la tâche, tout en freinant, l’opération est facilement réalisable. Puis cela se corse lorsque je dois remonter les escaliers pour rejoindre le hall de gare. Par chance, trois militaires me viennent en aide et c’est avec une facilité déconcertante que deux d’entre eux s’emparent de nos vélos et le troisième porte presque la totalité du monceau de sacoches. 
Ouf ! Opération réussie !
Le camping est situé à sept kilomètres. Après avoir circulé sur une agréable piste cyclable au revêtement de gravillons collés les uns aux autres, nous empruntons une départementale peu circulante.
Patatras ! Privée de batterie, le téléphone s’éteint. J’introduis trois codes erronés les uns à la suite des autres.
Quelle maladresse ! Quelle étourderie ! Le téléphone est bloqué ! Plus de possibilité de me référer au parcours initialement tracé. Par chance, je me souviens à peu près où se situe le camping et nous réussissons sans embûche à le dénicher, malgré le peu de panneaux de signalisations.
Nous sommes grandement récompensés à notre arrivée, car le camping est construit autour d’une mare et nous pouvons admirer de nombreux canards, cygnes, poules d’eau, avec de petits abris posés sur l’eau. 
Gaël prend plaisir au jeu de balançoire. Quant à moi, assise sur un banc, je réalise que, sans téléphone, notre petite expédition va se complexifier.
Voici mes constats : difficulté à suivre le parcours planifié, impossibilité de faire des photos, incapacité de rester en lien avec la maman de Gaël, empêchement de contacter Michèle et Gérard qui nous hébergent une nuit, incapacité à trouver des hébergements confortables si toutefois la météo se dégrade. Et j’ai la nette impression que la liste est encore très longue.
Le gérant du camping a tenté de me venir en aide en téléphonant à mon opérateur téléphonique, mais sans succès.
Mon voisin de mobile home me prête son téléphone et, tranquillement, je réussis à entrer en contact avec une opératrice qui après m’avoir demandé de multiples renseignements, jusqu’au montant de ma facture téléphonique, me redonne le code puck qui débloque mon téléphone. Quel souci en moins !
Pendant tout ce temps, Gaël est aux anges, car cela lui a laissé du temps pour regarder en partie un match de foot à la télévision.
Apres cette journée bien remplie, il est temps d’investir notre petit habitat par quelques jeux : skyjo, petits chevaux, un peu de lecture et un repas des plus simples pour cyclistes et évidemment une nuit de repos bien méritée.
Notre aventure a commencé dès l’aurore et tout est bien qui finit bien !
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