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Laponie de refuges en refuges entre amis

14 days
JB_Dijon
Par JB_Dijon
publié 22 Apr
354 lecteurs
Informations générales
Cette randonnée à 200km au-dessus du cercle polaire est l’association de deux amis. L’un en raquettes, l’autre en ski. L’un débutant dans les sports hivernaux, l’autre atteint de la maladie de Crohn. Une alliance où les différences se complètent pour concrétiser leurs rêves.
Itinéraire prévu : Saltoluokta => Kvikkjokk (Kungsleden) => Ritsem
Itinéraire réalisé : Saltoluokta => Kvikkjokk (Kungsleden) => Samarlappa (aller-retour)

Pas de trace GPS. A l'ancienne : carte papier + boussole. Le GPS est utilisé à la rescousse en cas de difficulté à se repérer, pour retrouver sa position sur la carte papier.

Film - Reportage : A venir
https://www.youtube.com/channel/UCnkL_-ZY-08DOjwy-pzbTYg?sub_confirmation=1

https://www.facebook.com/72rayonsdespoir

https://www.instagram.com/72.rayons.despoir
Activité :
nordic skiing
 snowshoes
Statut :
done
DATE :
3/10/25
Durée :
14 days
Eco travel
Possible with train
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Laponie de refuges en refuges entre amis

Les étapes :

1
updated : 22 Apr
Une nouvelle randonnée en Laponie débute. Gilles, un ami de mes années collège-lycée, m'accompagne dans cette aventure. Au-delà de notre amitié, je lui ai proposé car il n'est pas accoutumé aux sports d'hiver, et cette expérience lui sera, j'espère, particulièrement enrichissante. Habitué à voyager seul, peut-être aussi avec le cap de la quarantaine passé, je ressens le désir de partager mes connaissances et aussi la découverte de ce milieu si différent du nôtre. Pour Gilles une formation éclair avec deux sorties raquettes dans le Jura, un itinéraire retenu pas trop technique et sans nuit en tente, nous voilà prêt pour notre projet de deux semaines d'itinérance à 200km au nord du cercle polaire, en Laponie suédoise, dans les parcs du Sarek - Padjelanta. Peut-être parce que je ne suis pas seul, et que les conditions sous ces latitudes peuvent se montrer exigeantes, j'ai passé beaucoup de temps à la préparation de ce voyage. Nous irons de refuge en refuge. Une moitié sera gardée, une autre non, mais faute de ravitaillement fiable il nous faudra une bonne autonomie de nourriture. Nous prendrons donc ma pulka pour transporter cette charge. Les photos sont commentées.
2
updated : 22 Apr
Avant le départ c'est le doute qui m'habite. Les paysages seront-ils à la hauteur ? Les 50-60kg de la pulka à tracter ne sont-il pas un peu trop face à  mon manque d'entraînement ? Je redoute la douleur articulaire. Gilles est pensif. Je crois qu'il se demande si la Laponie n'est pas un terrain de jeu un peu trop ambitieux pour une première saison d'apprentissage des sports d'hiver. J'ai confiance en sa résistance mentale et physique. Une journée et 22 kilomètres plus tard quelques douleurs sont apparues, mais la satisfaction apportée par les paysages et la sensation agréable du froid sur les joues l'emportent sur notre moral. La deuxième journée, nous avons une courte étape de 12 km, et le troisième jour nous nous reposons. Ralentir le rythme pour m'inscrire dans le présent ne m'est pas aisé. D'un côté je pense nécessaire de sortir du mouvement perpétuel d'une fuite en avant, de l'autre le goût à l'effort me procure le sentiment d'être vivant et de mieux me connaître. Finalement tout est question d'équilibre, comme souvent. Le 4ème jour nous évoluons souvent dans une forêt de conifères, puis nous traversons un lac qui n'est pas plat ! Son exploitation par l'homme a génèré des monticules de glace dues aux variations de niveaux de l'eau. Diversité : c'est le mot qui ressort de cette randonnée et je l'apprécie. Le cinquième jour est la descente vers Kvikkjokk synonyme pour nous de confort avec électricité, douche chaude, et ravitaillement. Mais pas vraiment le temps de me re...
3
updated : 22 Apr
De Saltoluokta à Njunjes l'ambiance change. Il s'agit de notre meilleure étape depuis le départ. La journée suivante jusqu'à Sammarlappa, nous avançons sur une rivière gelée, et traversons plusieurs lacs où précipitations de neige et vent s'associent pour sublimer une nature en mouvement. Le lendemain, huitième jour de notre voyage, alors que nous pensions nous reposer au refuge de Sammarlappa, le vent est moins fort qu'annoncé et nous décidons de partir. Il est déjà 10:30, mais les 15km de l'étape ne nous affolent pas particulièrement. Nous nous enfonçons dans la poudreuse, et le trajet comporte trop de passages délicats avec la pulka pour arriver avant la nuit à notre prochain refuge, non gardé. Nous renonçons et retournons au refuge de Sammarlappa, où un groupe de belges en voyage organisé avec guide nous rejoint en fin de journée. Ils ont fait le trajet en sens inverse en partant plus tôt que nous, alors qu'ils bénéficiaient de la descente. Les contraintes appliquées sur le matériel étaient si fortes, qu'ils ont brisé deux brancards de pulka, et cassé une fixation de skis. Il s'agit pourtant de matériel d'expédition, particulièrement robuste, identique au nôtre. Le lendemain, une tempête est annoncée. Le choix de rester au refuge s'impose. Finalement ce sera un redoux et de la pluie, ce qui pour skier n'est guère mieux. Les belges se font rapatrier en scooter des neiges. Avec ces deux journées perdues, ce serait joueur de continuer sans prévisions météorologiques fiabl...
4
updated : 22 Apr
La Laponie connaît depuis quelques semaines des vagues successives de chaud - froid, et nous subissons depuis peu un redoux avec des températures en journée autour de 0°C. Si les prévisions météorologiques ne nous avaient pas induites en erreur, nous aurions pu achever notre boucle au lieu de faire demi-tour. Cela aurait été sans la satisfaction de revenir sur nos pas, à l'encontre du toujours plus, et du toujours différent. Je le perçois comme un cheminement intérieur qui consiste à revenir au point de départ pour parachever la transformation opérée par le voyage. Au fil de nos journées, tout me paraît à la fois différent et familier. Les paysages changent de point de vue, mais aussi la perception que je peux en faire. Je n'éprouve plus l'enjeu de l'inconnu et ses éventuels aléas. La place est laissée au bonheur de profiter de chaque moment. Nous avons aussi plaisir à revoir les mêmes gardiens de refuge, et à croiser d'autres skieurs déjà rencontrés. Paradoxalement ce retour en arrière est un moyen d'aller plus loin. Je poursuivrai l'alternance de voyages seuls et accompagnés. J'aime la diversité, elle est source de richesse. Malgré la maladie pour l'un, l'inexpérience dans les sports hivernaux pour l'autre, notre duo ski - raquettes nous a montré qu'en faisant preuve d'adaptabilité, de volonté et d'une pointe de modestie face aux forces de la nature, il est possible de toucher ses rêves du bout du doigt, et de tendre vers un sentiment de plénitude. Les photos sont commen...