Haut Forez - Col du Béal - Monts de la madeleine
Le Haut-Forez et son GR3, aux différents visages si originaux, gagne à être connu... Paysages au caractère si particulier, ni tout à fait Auvergnat, ni tout à fait Stéphanois, ni tout à fait... Une ambiance de frontières, quoi !
Quand : 15/07/2014
Durée : 4 jours
Durée : 4 jours
Distance globale :
90km
Carnet publié par Paul Bardot
le 03 avr. 2016
Mobilité douce
Précisions :
LAutoroute A89 traverse cette région. Depuis l'A71 à Clermont-Ferrand ou l'A89 à Lyon ou la N88 au Puy-en-Velay, vous arrivez au moins d'une heure au cœur de cette région.
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Vue d'ensemble
Le compte-rendu : Jour 2 : Chabreloche/Col du Béal (mise à jour : 04 avr. 2016)
- Jour 2 : Chabreloche/Col du Béal. 42km (oui je sais, c'est pas raisonnable)
Au matin, je constate que bien m'en a pris de m'installer plus haut : un brouillard nappe la surface du plan d'eau comme dans un cliché de film d'épouvante, et le temps d'y passer dans l'herbe mes jambes sont trempées par la rosée. Encore une journée sans nuage ! Après avoir acheté deux/trois douceurs à la supérette du coin, je passe sous l'autoroute et remonte dans les bois, le bruit des camions est vite étouffé.
Mais c'est pour retrouver plus tard un bruit de moteur rugissant, qui n'en finit plus de s’amplifier à mesure que j'avance. Pas de doute, un tel vacarme, c'est un engin forêstier. C'est un peu inquiétant, car je l'entend maintenant comme si j'étais juste à côté, pourtant je ne vois pas l'engin. Les arbres craquent et chutent dans un bruit de fin du monde, et je retrouve nez-à-nez avec un monstre de métal qui recule vers moi, semblable à une mente religieuse géante à laquelle on aurait ajouté des chenilles.
J'effectue un large détour pour l'éviter, n'ayant même pas vu le conducteur et lui non plus. Le bruit s'estompe petit à petit, sur un chemin qui a du être bien joli, seulement il a été défoncé par cette machine, des pierres énormes semblent avoir littéralement éclatés sous son poids !
Je redescend dans un joli vallée aux champs d'herbe haute qui respire la tranquillité, ne croisant pas un chat malgré la proximité des hameaux. à chaque fois que je remonte une colline (appelés ici un puy, l'Auvergne n'est pas loin) , je retourne dans les bois de hauts sapins. S'ensuivent à chaque fois une bonne grimpette puis une descente dans des chemins caillouteux. Mon idée saugrenue de faire des étapes de plus de 30 km par jour en prends un coup, j'ai mal aux pieds...
Cependant la pause de midi en vaut la peine à Notre Dame de l'Hermitage, un grand batîment qui semble être un ancien couvent jouxte une eglise. Juste à côté un grand rocher avec un calvaire me permet de profiter d'un panorama magnifique sur la vallée pendant mon pique-nique.
Après avoir quitté la forêt, une nouvelle portion de goudron pour mes pieds endoloris, décidément ils n'aiment pas ces revêtements... La route est vite évité pour un sentier qui passe par Le Goutterin, un lieux dit aux bâtiments sans charme, mais situé dans une vallée enchenteresse, qui semble hors du temps. Les papillons survolent les coquelicots, les boutons d'or et toutes sortes de fleurs sauvages chatoyantes dans les hautes herbes, des prairies sans barrières et des forêts de sapins qui semblent ne jamais avoir étés exploités...
C'est avec une remontée dans ce décor qu j'arrive au Col de la Loge, à partir duquel le paysage change pour laisser la part belle aux rhododendrons, plants de myrtilles et autres plantes d'altitude. En attendant, je profite d'un restaurant encore ouvert (mais deserté par les touristes lui aussi)pour boire une bière locale méritée.
C'est avec une remontée dans ce décor qu j'arrive au Col de la Loge, à partir duquel le paysage change pour laisser la part belle aux rhododendrons, plants de myrtilles et autres plantes d'altitude. En attendant, je profite d'un restaurant encore ouvert (mais deserté par les touristes lui aussi)pour boire une bière locale méritée.
Bien hydraté par le doux breuvage, je me sens pousser des ailes et en oublie mes pieds qui font mal (et pourtant pas d'ampoules), et je continue dans un paysage qui a définitivement changé pour laisser place aux hautes chaumes. D'abord des sapins de plus en plus clairsemés, puis des boulots nains, puis la bruyère. Le sentier est beau et agréable, ouaté, mes pieds en sont encore plus heureux. Je passe au milieu d'un troupeau de vaches Abondance qui semblent contentes de me voir, elles me suivent un instant comme leur berger, mais comprennent vite que je ne vais pas les emmener là où l'herbe est plus vertes.
Encore quelques pas, et j'arrive au Col du Béal, non sans avoir jeté un coup d'œil à une table d'orientation où la vue porte à 360°. Montage du tarp dans une prairie, avec vue sur les volcans d'Auvergne. C'est dans ces situations qu'il est si agréable d'avoir un tarp!
Quand même bien fatigué par cette journée(42 km!), je m'offre un petit repas a l'auberge du Col, un vrai menu Auvergnat, très bon et réparateur ! Je me dépêche quand même de finir, car le coucher de soleil est si beau que je tiens à monter jusqu'aux collines de rochers qui surplombent le Col du Béal !
Sitôt le repas fini, je me dépèche de payer et sors en courant à perdre haleine pendant toute la montée, la lumière devient de plus en plus belle et j'essaye d'aller plus vite que les ombres qui s'allongent... La course contre le soleil valait le coup : arrivé en haut, un vent puissant sévit, je ferme toutes les écoutilles du blouson et assiste à un festival de couleur d'un bout à l'autre de l’horizon. D'un côté le ciel est bleu émeraude, puis rose et violet vif, de l'autre le ciel paraît en feu. Des myriades de fleurs jaunes dans la bruyère sont baignées d'une lumière irréelle dans le couchant,. Tout celà avec un panorama exceptionnel, d'où on voit toute la chaîne des Puys. Et tout là-bas, au Nord, mon chez-moi ! Et ces merveilles sont à 2 jours de marche de chez moi...
Sitôt le repas fini, je me dépèche de payer et sors en courant à perdre haleine pendant toute la montée, la lumière devient de plus en plus belle et j'essaye d'aller plus vite que les ombres qui s'allongent... La course contre le soleil valait le coup : arrivé en haut, un vent puissant sévit, je ferme toutes les écoutilles du blouson et assiste à un festival de couleur d'un bout à l'autre de l’horizon. D'un côté le ciel est bleu émeraude, puis rose et violet vif, de l'autre le ciel paraît en feu. Des myriades de fleurs jaunes dans la bruyère sont baignées d'une lumière irréelle dans le couchant,. Tout celà avec un panorama exceptionnel, d'où on voit toute la chaîne des Puys. Et tout là-bas, au Nord, mon chez-moi ! Et ces merveilles sont à 2 jours de marche de chez moi...
J'en suis si ému que je rate toutes mes photos ! Je vous les soumet malgré tout, bien qu'elles n'arrivent pas à retranscrire la magie du moment. Je reste là, seul, en plein vent, jusqu’à la nuit. Instant magique et propice à la philosophie... La descente jusqu'à la tente me paraît interminable et je me demande comment j'ai pu tenir au pas de course pendant toute la montée. Sûrement la promesse d'un instant inoubliable ! Je n'ai pas été déçu...