Grande traversée des Balkans à pied
Je suis rentré il y a quelques jours d’une traversée pédestre en solitaire des Balkans à la croisée des différents pays d’ex-Yougoslavie : de la Croatie à l’Albanie en passant par la Bosnie, le Monténégro, le Kosovo et la Macédoine du Nord. Au total j’ai marché 39 jours et parcouru 1300 km pour environ 60 000 m de dénivelés avec le minimum dans mon sac à dos (3,8 kg). L’idée était de prendre le pouls de ces jeunes pays qui gardent encore bien en tête les guerres d’indépendance terminées depuis 25 ans seulement. J’ai traversé des zones minées et des frontières interdites bien loin des sentiers battus. J’ai rencontré l’ours alors que j’étais seul en montagne. J’ai gravi les points culminants majeurs des différents massifs tel le Maja e Jezerce en Albanie quand l’hiver tardif en rendait difficile l’ascension. J’ai rencontré des locaux au cœur sur la main toujours là pour me venir en aide ou pour m’accueillir comme ce fut le cas par exemple en Albanie alors que j’étais cloué au lit et perfusé, affaibli par une dysenterie. J’ai vécu des moments formidables, catalysés par le fait d’aller seul, dormi et soupé chez l’habitant à de nombreuses reprises, passé des montagnes où le plus dur était d’arriver à s’arracher au paysage pour finalement débarquer à Tirana comme si j’émergeais d’un long et doux cours d’histoire géographie. On a tendance à amputer les Alpes du côté de la frontière slovène. Erreur ! Les pays balkaniques ne sont pas gangrénés et le massif se prolonge tout en beauté et en culture le long de la mer Adriatique.
Carnet publié par jerem38
le 30 juil. 2021
modifié le 07 janv. 2022
modifié le 07 janv. 2022
Mobilité douce
Précisions :
22h de bus pour faire Grenoble - Senj
Pour le retour il est possible de prendre un ferry pour l'Italie puis un bus pour la France ou bien tout faire en bus depuis Tirana jusqu'en Croatie puis en France.
Coup de coeur !
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Vue d'ensemble
Le topo : Prérequis (mise à jour : 07 janv. 2022)
Description :
Depuis ma HRP en 2020 et ma traversée de l'Himalaya népalais en 2018, je souhaite partir à nouveau sur plusieurs semaines. Lors de marches long-courriers, j’ai la sensation de muer après une dizaine de jours, comme si je laissais ma carapace casanière à la maison pour devenir nomade. Cette sensation est magnifiée par le fait de me déplacer avec un petit sac : moins de dépendance, plus de liberté et la sensation de tenir l’éternité dans la paume de ma main.
Je me blesse au genou à l’hiver 2021 sans trop savoir ce qu’il m’arrive et malgré les nombreuses séances de kiné, la douleur a du mal à disparaître à la marche. Je sais que j’ai deux mois de libres à partir de début juin alors je commence à faire des plans sur la comète. J’ai en tête depuis quelque temps la Via Dinarica White Trail, jeune sentier longue distance européen à travers les Alpes Dinariques de la Slovénie à l’Albanie. La question est : mon genou me laisse-t-il envisager une telle marche ?
Mi-mai, je sens que je tiens le bon bout et je commence sérieusement à faire des recherches sur cet itinéraire. En parallèle, une connaissance s’est élancé sur le tracé depuis déjà quelques semaines et je profite de ses infos fraîches ! Il me déclare alors :
Je prends ses conseils à la lettre et prends un bus pour Senj en Croatie. Nous sommes alors le 5 juin 2021 et je croule sous les doutes : itinéraire méconnu, champs de mines, COVID et frontières, ours, genou… Mais bon, à trop douter on finit par rater l’appel. Je me fixe un objectif d’une semaine pour faire un point physique ! 45 jours plus tard (39 jours de marche), j’arrive sur la place centrale de Tirana après 1300 km et 58 600 m de dénivelé.
Je me blesse au genou à l’hiver 2021 sans trop savoir ce qu’il m’arrive et malgré les nombreuses séances de kiné, la douleur a du mal à disparaître à la marche. Je sais que j’ai deux mois de libres à partir de début juin alors je commence à faire des plans sur la comète. J’ai en tête depuis quelque temps la Via Dinarica White Trail, jeune sentier longue distance européen à travers les Alpes Dinariques de la Slovénie à l’Albanie. La question est : mon genou me laisse-t-il envisager une telle marche ?
Mi-mai, je sens que je tiens le bon bout et je commence sérieusement à faire des recherches sur cet itinéraire. En parallèle, une connaissance s’est élancé sur le tracé depuis déjà quelques semaines et je profite de ses infos fraîches ! Il me déclare alors :
« À ta place, je commencerais en Croatie par le massif du Velebit et du Dinara et passerais plus de temps à l’est dans les Peaks of the Balkans ou bien sur le High Scardus Trail. »
Je prends ses conseils à la lettre et prends un bus pour Senj en Croatie. Nous sommes alors le 5 juin 2021 et je croule sous les doutes : itinéraire méconnu, champs de mines, COVID et frontières, ours, genou… Mais bon, à trop douter on finit par rater l’appel. Je me fixe un objectif d’une semaine pour faire un point physique ! 45 jours plus tard (39 jours de marche), j’arrive sur la place centrale de Tirana après 1300 km et 58 600 m de dénivelé.