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Grande boucle du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin

7 days
211km
+3839m / -3803m
Par Béryl
mis à jour 05 Nov 2021
1957 lecteurs
Informations générales
Activité :
tekking/hiking
Statut :
done
Distance :
211km
DATE :
7/21/21
Durée :
7 days
Dénivelées :
+3839m / -3803m
Alti min/max :
141m/467m
Eco travel
Possible with train
Details : Depuis toutes les grandes gares, direction Périgueux puis La Coquille.
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Grande boucle du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin

Les étapes :

1
211km
+3839m / -3803m
updated : 05 Nov 2021
Le Périgord, je suis né au pas de sa porte, j'y ai grandi et, après un exil à la grande ville et en pays Gabay, j'y suis revenu poser ma maison.
Périgordin, donc. Oui, de l'école de Maguelonne Toussaint-Samat et autre Eugène Leroy qui font bien la différence entre Périgourdins (les habitants de Périgueux) et Périgordins (les habitants du Périgord).
Dordognot, si vous préférez.
C'est en Dordogne, en effet, que cette boucle démarre et revient. Enfin, la trace que j'ai parcourue, car libre à vous de la démarrer d'où vous voulez. La Dordogne : certainement le plus beau département de France. N'y voyez aucun chauvinisme, c'est le site perigord.com qui le dit !
Mais nous passerons aussi en pays limousin où le granit se fait plus présent. Pays soi-disant plus "dur", mais vous n'y trouverez pas grande différence. Les vaches, même si elles n'ont pas la même couleur, ont toujours le regard aussi doux.

Voilà un moment que le petit fascicule édité par le conseil départemental de la Dordogne en partenariat avec le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin attend sagement son heure dans un des tiroirs de mon bureau. Une pépite, ce petit fascicule. Écrit par des passionnés, des gens du cru (élus, associations et habitants), membres du groupe de travail occitan du Parc, il guide le randonneur tel un topoguide et distille de précieux conseils et autres histoires ou légendes locales pour chaque étape.
Je ne saurais trop vous conseiller d'aller faire un tou...
2
25km
+363m / -449m
updated : 16 Aug 2021
Des amis pas très potes
Jeudi 15 juillet 2021

J'aurais dû partir depuis une semaine, déjà. J'aurais même bouclé la boucle à cette heure, mais la météo en a décidé autrement. Si je peux éviter la pluie, surtout en bivouac, autant le faire. J'ai donc différé mon départ d'une bonne semaine.
Je sors de la gare de La Coquille à 14h15, ce jeudi. L'objectif est un petit camping juste avant Saint-Saud-Lacoussière à une vingtaine de kilomètres. C'est le premier jour, je démarre tranquille, d'autant plus que je pars tard dans la journée.
Non, en fait l'objectif c'est de prendre du plaisir, d'en prendre plein les yeux, plein le nez, plein les oreilles et, oui aussi plein les jambes !
Les premiers jours de baroud, je sais que le corps doit se mettre au pli et pour cela, je vais souffrir un peu. Si je veux que cela reste tout de même un plaisir, sans tomber dans un masochisme malvenu, il faut que je me ménage.
20km, c'est une petite étape tranquille. Sans dénivelé dantesque et avec une pause, je les avale tranquillou. Même sans pause d'ailleurs, suivant le chemin. C'est le bitume que je redoute le plus, bien plus que le dénivelé ou la longueur, en fait. Je préfère nettement avaler 20km de chemin que 2km de goudron. Rien de tel pour me casser les pieds au sens propre comme au figuré.
Sur cette étape, j'en ai un peu de prévu, mais rien d'insurmontable.
Sauf que des amis en ont décidé autrement...
3
+267m / -380m
updated : 16 Aug 2021
Faire le nécessaire
Vendredi 16 juillet 2021

Qui veut voyager loin ménage ses pieds ! Du moins en rando.
Les miens font nettement moins les malins qu'hier. Pied gauche avec ampoule sous gros orteil et talon mâché. Saloperie de bitume !
Saloperie de moi, aussi... Je n'ai même pas remarqué que mes semelles intérieures étaient en fin de vie. Surtout la gauche, justement, qui est tellement creusée au niveau du talon qu'elle en est percée.
Il faut dire qu'elles ont pas mal de kilomètres dans les... semelles ! Tout comme les chaussures, dont la gauche n'est toujours pas étanche depuis ma traversée des Pyrénées. J'avais déjà ces semelles-là pour ce trek. En observant de près mes chaussures, je vois des coutures qui commencent à lâcher. Ah bravo la préparation !
Bon, tant pis pour moi, je n'avais qu'à faire attention.
Le moral prend un petit coup, mais c'est pas le pire.
Pourquoi ? mais expliquez-moi pourquoi le clocher de certains villages sonne les heures TOUTE LA NUIT ?! Celui-ci les sonne en double en plus à une minute d'intervalle ! Comment les gens qui vivent dans le village ne deviennent-ils pas fous ? Ou alors, ils sont tous sourds !
Bref, vu que j'ai choisi ma tente pour plein de qualités, mais pas son insonorisation, j'ai entendu toutes les heures de la nuit passer. J'ai bien somnolé un peu sur la fin, puisque je me souviens avoir rêvé, mais la cloche m'a définitivement réveillé à 5h00.
Pas besoin de vous faire un dessin : le départ est poussif.
4
+633m / -552m
updated : 05 Nov 2021
Je veux juste dormir !

Samedi 17 juillet 2021

Réveil 4h30. J'ai beaucoup mieux dormi que la veille. Pas trop difficile, cela dit !
De suite, je file aux sanitaires où j'ai pris soin de repérer hier la présence de prises électriques. J'y branche mon chargeur de téléphone et mon appareil photo. C'est un réflexe dès que je me pose dans un camping : jamais bien loin des sanitaires !
Un petit-déjeuner roboratif, comme prévu, et je démarre à 6h00. Mes pieds semblent avoir bien apprécié les soins que je leur ai prodigués. Il n'y a plus qu'à espérer que le bitume se fera discret sur cette étape.

Très vite je me heurte à ce qui semble être une constante sur nos chemins : l'arbre en travers. Je ne me souviens pas avoir fait un trek de plusieurs jours sans en avoir rencontré. Souvent plusieurs, même. Comme sur cette boucle.
C'est à croire qu'un petit lutin - voire une bande, même ! - s'ingénie à empêcher le paisible randonneur de flâner sur les chemins le nez en l'air. Certains obstacles seront si périlleux à passer qu'il me faudra prendre des taillis de ronces et d'orties jusque sous les bras pour les contourner ! Pas très pratique avec le sac à dos. Et bien souvent, j'entendrai leur rire grinçant qui ressemble étrangement aux bois qui se frottent quand souffle une légère brise. Les coquins !

5
+809m / -756m
updated : 05 Nov 2021
C'est ici qu'elle est tombée la météorite !
Dimanche 18 juillet 2021

Extrait de mon petit carnet de notes :
"Ah le camping de beaufs ! Boucan jusqu'à pas d'heure (gosses en colo), voisins qui s'engueulent à cause des chiens, discussions enflammées jusqu'à 2h du mat', bref bouchons dans les oreilles. Lever à 4h00 ; envie de fuir ce repère de casse-couilles..."
Ambiance !
Je file mettre mon téléphone en charge discrètement. Pas comme certains qui viennent de se lever, vont aux toilettes en claquant bien les portes à l'entrée et à la sortie et qui tapent la causette comme s'il était 4h00 de l'après-midi.
Je démarre à 5h30, à la frontale, avec l'envie de hurler le titre du dernier film d'Albert Dupontel.
Je ne sais pas où je vais dormir ce soir. Je vise Maisonnais-sur-Tardoire à une trentaine de kilomètres.
Ma frustration d'être privé de petit café matinal est vite oubliée quand le soleil commence à montrer sa face toute rougeaude d'avoir été réveillé une fois de plus à l'aube.
À Piégut-Pluviers, où j'arrive par la voie romaine, tout est fermé. J'ai beau tourner, aller et venir dans le village, rien ne bouge.
Je pousse jusqu'à Saint-Barthélémy-de-Bussière, mais le chemin est trop excentré et ne passe pas par le village.
Bon, tant pis, allez ardich pitit ! faut que les talons claquent !
6
+600m / -548m
updated : 04 Nov 2021
L'honnêteté ne paie pas toujours.
Lundi 19 juillet 2021

La nuit s'est très bien passée au bord de la Charente. Réveil à 4h45 ; grasse mat' !
Je décolle à 6h00 pétantes. J'avais dans l'idée de me poser dans un camping juste avant Rochechouard (le camping de la Météorite !), mais c'était avant mon étape marathon d'hier. J'ai pris pas mal d'avance et comme il est annoncé de la pluie pour la fin de semaine, il serait judicieux de la conserver.
D'un autre côté, cette même étape d'hier a laissé quelques traces. Le Voltaren a fait effet, mais je sens bien que ça tire encore un peu au niveau des cuisses.
Comme d'habitude, je ne tire pas de plan sur la comète. Sur la météorite non plus. On verra bien.
7
+670m / -620m
updated : 05 Nov 2021
Voleurs de jimbourra
Mardi 20 juillet 2021

La chaleur étouffante sous la tente m'a fait craindre une nuit passablement courte, hier soir. En fait, j'ai dormi comme un bébé. Un bébé qui dort bien !
Allongé sur mon matelas, je pense à la journée qui s'annonce. Je ne suis toujours pas décidé à m'arrêter au camping de Champagnac. En poussant plus loin, je peux finir mercredi, avec un jour d'avance donc. Non pas qu'il me tarde, mais vu la dégradation météo annoncée, c'est une option à ne pas négliger. D'un autre côté, une douche et une lessive ne seraient pas du luxe !
Debout 5h25 : grasse mat' record !
Le manque d'eau m'a fait limiter le repas du soir et je prends le minimum pour le petit-déjeuner ce matin. Pas de lavage de dents, non plus, ce qui me manque le plus finalement.
6h10, un dernier tour de bivouac à la frontale histoire de vérifier que je ne laisse rien, et je démarre. L'avantage des bois, c'est que la tente est sèche. L'inconvénient, c'est l'obscurité qui ne me fait pas remarquer le passager clandestin qui s'est glissé dans mes affaires.
8
+497m / -498m
updated : 05 Nov 2021
Deux regrets pour Compostelle
Mercredi 21 juillet 2021

Mal dormi cette nuit, la chaleur était suffocante et les grenouilles de l'étang derrière ont fait un raffut de tous les diables.
J'émerge à 4h08. Franck, mon frère, a proposé de venir me chercher et m'invite au restaurant, aussi je calcule pour arriver à La Coquille sur le coup de midi. Je compte vingt-cinq kilomètres, c'est largement jouable.
De toute façon, j'avais déjà calé mon arrivée comme cela ; j'ai un train à 12h20 et je ne compte pas poireauter deux heures pour le suivant.
Je me prépare un bon petit-déjeuner que je déguste tout en regardant le ciel blanchir. Les grenouilles semblent enfin roupiller après une nuit de débauche. Tout est calme. J'apprécie ces moments où, à contre-courant de la majorité, j'ai l'impression d'être seul au monde. Je fais durer ce petit plaisir et ne me presse pas.
La vaisselle et ma toilette de chat terminées, je range mes affaires lentement. Maintes fois répétés, les gestes sont sûrs et précis, même sous le faible éclairage rouge de ma frontale. Je fais tout de même attention à ne pas embarquer de passager clandestin, ce coup-ci !
Je quitte l'abri des châtaigniers à 5h18, dans la nuit qui agonise, profitant encore du voile bleu qui recouvre le monde. Seul le faisceau de la lampe vissée sur mon crâne me trahit.