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Atteindre la Maurienne en train et vélo pour la parcourir à pied

14 days
107km
+11012m / -7920m
Par Stine
mis à jour 04 Aug 2020
626 lecteurs
Informations générales
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Atteindre la Maurienne en train et vélo pour la parcourir à pied

Fin d'un voyage réussi..

updated : 04 Aug 2020
Nous attendons mon vélo et moi, le train de 10h51
Nous attendons mon vélo et moi, le train de 10h51
Partout, des roches, des crêtes, figées dans leurs élancements
A cette altitude, de très nombreuses fleurs sont encore pleinement épanouies au mois de juillet

LE TOPO : Fin d'un voyage réussi.. (updated : 04 Aug 2020)

Que dire de cette quinzaine ?  Suis-je courageuse, incroyablement en forme comme plusieurs personnes croisées me l’ont dit ?

Je crois que non. Il s’agit avant tout d’accepter de changer de rythme de pratique, de bousculer des habitudes. Physiquement, quelle est la différence entre une journée où l’on monte 850m de dénivelée avec un vélo chargé, et une journée où l’on crapahute 1400m en altitude ? Il y a eu des journées vélo, et d’autres randonnées.
Certes, je n’aurai pas réalisé 14 courses de montagne en 14 jours ; déjà, une petite dizaine de randonnées, me donnent la sensation d’avoir profité pleinement du soleil de  Maurienne.
Je pédale en montagne ; à chaque épingle à cheveu, je prends un peu d’altitude, doucement, je m’adapte à ce temps. Avec de la persévérance, je serai au bivouac cet après-midi, et non pas dans la demi-heure qui suit. Le paysage passe lentement, j’ai le temps d’imaginer la vie d’autrefois dans ce hameau en face, qui m’aurait échappé sinon. J’ai le temps d’observer cette crête qui se dévoile doucement, et d’imaginer des projets de parcours, d’attendre la prochaine épingle pour savoir si le départ est « jouable ». Je suis vivante, prend les émotions en pleine face, et elles prennent le temps de m’envahir à petite dose, je ne me sens pas comme un intrus qui entre en  force, mais qui s’apprivoise peu à peu à l’altitude et la rudesse du milieu.

Aujourd’hui, nous le savons, nous n’avons plus le choix, il faut de toute urgence changer notre façon de consommer, de nous déplacer. Il faut que ces intentions prennent corps, et ne restent pas dans les mots. Le plus dur est de franchir le cap, de ne plus se laisser mener par la facilité, et d’accepter de réduire le contrat que l’on a dans nos ambitions. C’est le premier pas.
Je ne prétends nullement que cette façon de voyager est accessible à tout le monde (famille avec enfants, personnes en santé précaire, …) Nous pouvons chacun à notre niveau, aller vers plus de sobriété de consommation, plus de respect de notre environnement.
Cependant, si l’urgence climatique ne nous menaçait pas, je me tournerais de la même façon vers un ralentissement, vers un changement de comportements et de rapports à la montagne. Ce ralentissement est incroyablement bénéfique. La surconsommation (des transports, et autres) n’est pas seulement nuisible à l’environnement, elle anesthésie notre cerveau, nos émotions, nos instincts. Peut-être voulais-je surtout les réveiller ?

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