Ambiances Vertacomicoriennes, ou comment pédaler "au frais" en temps de canicule

Prendre le premier train de Gap, direction Valence afin de profiter de la "fraicheur" matinale le plus longtemps possible, voila que le réveil pique un peu, pour être en gare à 6h20.
Je somnole les deux heures de trajet et prends tout de même le temps d'une pause boulangerie/ café sur Crest avant de prendre la route. 

J'ai choisi de "rentrer" dans le massif par la vallée de la Gervanne et les gorges d'Omblèze afin de m'éviter de gravir le col de Rousset en temps de canicule... 
Et puis soyons honnête, j'aime me mettre en jambe en douceur !
Et puis dans l'idée, j'ai envie d'orienter ce voyage autour de prendre le temps, avec moins de dénivelé et plus d'adaptabilité.

La vallée du Diois enfin quittée, les gorges d'Omblèze offrent une pause fraicheur de qualité, ou la sieste en bord de rivière est bienvenue.
Puis je monte en direction du lieu-dit du Pecher, pour rejoindre Léoncel par une première section de piste de qualité, ombragée et très roulante.

Premier bivouac de ce voyage derrière le cimetière de Léoncel, ou il est possible de poser la tente dans le parc de l'abbaye.

Je quitte Léoncel au petit matin par la route.

Nous sommes la dernière semaine de Juin et j'ai la joie de découvrir que les routes sont merveilleusement tranquilles, même en weekend.
La montée au col de la Bataille se fait en face ouest, bien ombragée en matinée, sous une forêt bien dense. La fraicheur est au rendez-vous et j'en suis ravie. Ça sent la forêt humide des alpes du nord, fraises de bois, fougères, orties.

Le passage du col me donne à voir sur le village d'Omblèze et la vallée ou je me trouvais la veille... 
Magie du voyage à vélo, qui offre un joli contraste entre la lenteur permettant d'observer tous les détails des paysages traversés et la rapidité qui donne à voir tous les changements qui s'opèrent en même temps.
 
Plusieurs sources croisées me permettent de faire le plein d'eau avant de rejoindre la très belle forêt de Lente. Encore une forêt différente... et ce n'est que le début !
Après une belle pause au frais, au col de la Machine, je descends dans le Royan pour profiter de cette magnifique route sculptée à flan de falaise, dévoilant une partie des faces Ouest de la forteresse.
Là encore, j'ai bien délibérément choisi de descendre cette route et non de la monter (les grand cols des Alpes à vélo et bien chargée m'ont servi de leçon l'an passé ).

La chaleur dans le Royan est suffocante, et après quelques galères de franchissement je trouve enfin la fraicheur du Cholet.
Je bivouaque sous le pont du tram, définitivement fermé et qui m'aura po...

Je pensais assez naïvement pouvoir rouler les grands goulets à vélo... et bien non, la route est bel et bien définitivement fermée et les grilles sont infranchissables. Ce sera donc tunnel et 1,7km de fraicheur dans ce que les locaux appellent "le frigo".
Bien que la vallée de la Vernaisson soit plutôt jolie, la route est assez passante et rend la remontée sur le plateau moins agréable que les jolies routes de la veille. Faite une fois, je préférerai un autre accès pour une prochaine fois.

L'idée de cette journée est de se ravitailler à la Chapelle en Vercors, en visitant la cour et le mur des fusillés. Puis de reprendre la route pour trouver un endroit ou m’arrêter après Saint-Martin.
Je décide finalement de monter jusqu’au col d'Herbouilly, déjà visité ce printemps lors d'un excursion à la journée.

Une magnifique forêt (encore une, encore une fois différente des précédentes) m'accueille. 
Les nuages d'orage défilent et grondent mais me laissent au sec pour la fin de journée.
Chouette coin bivouac bordé d'orchidées, forêt habitée d'oiseaux et de créatures nocturnes pour une nuit enchantée

J'ai dans l'idée de faire une plus petite étape pour me reposer, les jours qui suivent vont m'amener à rouler majoritairement sur les pistes forestières.
Je prends donc le temps de descendre tranquillement d'Herbouilly direction le bas Méaudret.
Malheureusement, je rate l'arrêt à Valchevrière (mais bon, je sais déjà que je reviendrai).

Les gorges du Méaudret offrent un très joli aménagement cyclable, en dehors de la route, entre platelage bois au dessus des zones humides et petites pistes de graviers, très agréable.

Le temps d'une vraie belle pause en terrasse à Méaudre, et me voila repartie direction le refuge de Gève, par les pistes. Si la montée ne présente aucun intérêt (la piste présente des sections bien raides et aucune vue) la seconde portion, à partir de la route forestière des Épérières est bien plus plaisante et jolie.

J'arrive tôt au refuge de Gève. Deux petites sources qui coulent en gouttes à gouttes sont présentes autour du site. Patience pour faire le plein d'eau mais au moins, il y en a. Les sources commencent à se faire rares et je suis bien heureuse de les trouver, le refuge étant fermé à cette époque.

Plaisir de partir au petit matin par les pistes forestières, vêtue d'une polaire !
Dont je me dévêtirai rapidement néanmoins 

Le Vercors est un haut lieu de ski nordique, et j'emprunte ce jour une piste de ski de fond pour rejoindre la magnifique crête de la Molière. 
Rouge, la piste, et si les portions de côtes sont courtes, elles n'en sont pas moins raides !
Mais l'ambiance forestière est magnifique, et les portions roulantes très agréables. Les blocs calcaires caractéristiques font leurs apparitions peu de temps avant que je ne rejoigne le haut du plateau ! Et me voici l'espace d'un instant, surplombant le Grenoblois, face à la Chartreuse.

Le paysage s'ouvre enfin pleinement en arrivant au sommet de la station de ski d'Autrans - La Sure.
Je chemine sur la ligne de crête et rejoins ainsi la crête de la Molière, ou plutôt la piste qui la longe sur sa face est. 
Le temps d'un apéro au refuge de la Molière et voici que je retrouve le confort de la route et me laisse glisser au hameau de Blancs, sur la commune de Lans en Vercors. 

Joie de retrouver mon amie Marine pour une nuit en lit et une douche bien fraiche !  

Jour de pluie, jour de kaway (chic me dis-je, je ne l'aurais pas promené pour rien !).
Je prends ainsi vêtue la route, direction Corençon-en-Vercors, chemin que je connais bien pour l'avoir emprunté ce printemps. 

Une fois la traversée du golf de Corençon faite, je m’élève par une piste forestière (encore une), direction le haut plateau. 
Sa traversée est interdite à vélo, je compte donc emprunter l'itinéraire de la Grande Traversée du Vercors à VTT. 

La forêt s'ouvre peut à peut en arrivant sur le plateau et laisse place à des prairies fleuries.
Et la vue devient absolument incroyable, sublimée par le contraste entre l'ambiance fermée, sombre et raide, tout juste traversée et ce paysage ouvert et fleuri ou les yeux se perdent dans le lointain. 
Joie de me sentir si privilégiée de profiter de ces lieux incroyables, seule au milieu des montagnes

Je retourne sur la Vernaison en empruntant une bien jolie petite route bitumée.
Les gros cumulus d'orage et la fatigue me font raccourcir l'étape et je choisi de poser ma monture et ma tente au camping municipal de Saint-Agnan. 

Dernière journée et passage obligé par Vassieux-en-Vercors et son musée de la résistance. 

Je quitte Saint-Agnan par un petite route qui mène au col du Souillet et me permet de visiter le plateau de Vassieux en empruntant des pistes de qualité. 

Après une pause boulangerie (excellente adresse par ailleurs) et culturelle (musée hautement recommandé), je prends le temps de visiter le bord nord de la forêt communale de Die, avant de rejoindre le col de Rousset par le col de Saint-Alexis. 

Une longue descente vers le pays des lavandes se profile.
Et je quitte le Vercors avec un furieux goût de reviens-y !