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Volcanique 20 ans de Carnets !
Johanna
par Johanna
publié le
12 mars
64 lecteurs
Lecture 2 min.

I believe I can't fly

C’était un soir de juin 2008. Avec notre barda pour deux mois sur le dos, nous nous étions rendus à la petite gare de Chorges, où nous résidons, et étions montés dans le train de nuit Briançon-Paris – l’un des deux uniques ayant perduré, avant l’actuelle et réjouissante réouverture d’autres lignes. Le lendemain dans la capitale, nous avions flâné sur les quais de Seine baignés de l’ambiance détendue d’un après-midi d’été.
Puis, un bus Eurolines nous avait fait traverser des frontières et gagner des degrés de latitude en même temps que des heures de jour. À Aalborg, au nord du Danemark, un autre bus nous amenait encore un peu plus loin vers le septentrion, dans la petite bourgade portuaire de Hirtshals. Au-delà, la mer.
Notre odyssée allait se poursuivre dans un navire, celui qui achemine fret et passagers entre le Danemark et l’Islande. Dans la pinède dominant le port, nous avions monté notre tente pour un bivouac aux allures landaises, le soleil de 23h (et quelques tiques) en plus. Le matin, nous avions embarqué à bord du MS Norröna.
À l’époque, avant de faire escale aux Féroé, il passait d’abord par Bergen en Norvège, ce qui ajoutait une troisième nuit à la navigation. Notre petite vie à bord alliait lecture, sauna, et longs moments contemplatifs sur les ponts extérieurs que la clarté croissante du jour prolongeait tard dans la « nuit ». Serpenter entre les îles féroïennes nous avait émerveillés. Sous un ciel plombé, les sombres falaises basaltiques, coiffées de prairies au vert éclatant des climats humides, surgissaient de la brume pour disparaître à nouveau, emportant leur part de mystère.
Le matin suivant, d’autres parois fantomatiques se dressaient devant nous. Il fallut du temps pour que le navire remonte le long fjord de Seyðisfjörður et parvienne à quai. Près d’une semaine après avoir quitté notre foyer haut-alpin, un sourire ému aux lèvres, nous prenions pied en terre islandaise.
Le début de belles aventures à la saveur toute particulière. En Islande, où nous sommes retournés depuis, toujours à bord du Norröna, mais aussi en Norvège et en Suède via divers moyens terrestres et maritimes.

Progressivement voir les paysages évoluer, la végétation changer, l’environnement se transformer, le jour s’allonger… prendre la mesure des mesures de notre planète. Oui, le Grand Nord est accessible sans avion (et pas que lui d’ailleurs).
Le voyage commence page 14.

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