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Comment choisir sa pompe vélo ?

par Anthony 22 sept. 2021 2856 lecteurs Soyez le premier à commenter Lecture 6 min.

Résumé :

Quand j’ai commencé à voyager à vélo, j’ai vite réalisé que l’outil capital, indispensable et irremplaçable, c’est la pompe. Selon la maxime de Murphy appliquée au vélo : on ne crève jamais au bon moment ! Dans ces circonstances pas forcément commodes, mieux vaut avoir une pompe fiable et efficace.
Ces articles complètent le dossier "(P)réparer son vélo" publié dans Carnets d'Aventures #65 :
- Quels outils emporter à vélo
- Comment choisir sa pompe vélo ? (celui-ci)
- Quel multi-outils choisir pour son vélo ?

Voyons d’abord ensemble les caractéristiques auxquelles on prêtera attention. Ensuite, on a fait un petit protocole de test simple pour tester plusieurs pompes. Prêt à brasser de l’air ?

Les caractéristiques importantes

Poids

Les pompes ultra-légères et ultra-compactes, c’est attrayant, mais automatiquement, ça déplace moins d’air ! De 80g à 240g, le poids quadruple, mais le temps pour gonfler un pneu diminue par 4 voire davantage. Bien qu’on ne soit pas pressé par le temps en voyage, une crevaison peut se produire dans un contexte où l’on ne dispose pas de toutes ses capacités : fatigue, froid, humidité, nuit qui arrive… C’est pourquoi je préfère privilégier des modèles qui demandent moins de temps et d’énergie pour gonfler correctement son pneu.
(Trop rare) cliché de crevaison en situation agréable : route peu empruntée, ombre douce et brise légère.
(Trop rare) cliché de crevaison en situation agréable : route peu empruntée, ombre douce et brise légère.

Volume

Certaines pompes vélo sont indiquées pour les hautes pressions, d’autres pour les grands volumes. Pour simplifier, un pneu de vélo de route entre dans la première catégorie, alors qu’un pneu de VTT dans la seconde. De fait, il faut surtout s’assurer que le volume soit suffisant pour le type de pneu à gonfler : ceux qui ont essayé de gonfler un pneu de fatbike avec une “mini-pompe” s’en souviennent :). Personnellement, j’utilise une Road Morph G de Topeak depuis des années et bien que son nom semble la préconiser pour la route, j’atteins assez facilement les 2 bars sur mes pneus de VTT. Toutefois, notons que les “mini-pompes” demeurent réservées aux pneus de petite section, alors qu’une pompe plutôt typée VTT (comme la Mountain Morph) pourra souvent gonfler un pneu de route à 6-7 bars.

Notons aussi que les pompes annoncent souvent des pressions maximum qu'il est difficile d'atteindre. La qualité de fabrication est importante, mais c'est aussi l'ergonomie qui permettra de monter en pression dans le pneu, car au-delà de 4-5 bars environ, ça devient toujours un peu physique (oui j'ai des petits bras :)).

Types de valve

Aujourd’hui, la majorité des pompes vélo sont compatibles avec les valves Presta et Schrader. Il suffit souvent d’une petite manipulation facile et rapide pour passer de l’un à l’autre. Pour davantage de flexibilité, je conseille de choisir un modèle qui accepte les deux types de valve.
Sur les pompes Topeak, basculer d'un type de valve à l'autre ne prend que quelques secondes.
Sur les pompes Topeak, basculer d'un type de valve à l'autre ne prend que quelques secondes.
Schrader (gauche) versus Presta (droite).
Schrader (gauche) versus Presta (droite).

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Manomètre

Que ce soit pour le confort ou pour la sécurité, j’apprécie la présence d’un manomètre, même basique. La mesure est approximative mais nettement plus précise qu’en pressant son pneu avec le pouce ! En voyage, je trouve rassurant de savoir que l’on repart avec une pression contrôlée. Chez certains fabricants comme Topeak, une partie de la gamme peut être choisie avec ou sans manomètre (version avec ou sans "G"), pour un surpoids modéré : c’est vous qui voyez !
Dès 150g environ, on trouve des pompes avec un manomètre basique intégré. Et ça marche !
Dès 150g environ, on trouve des pompes avec un manomètre basique intégré. Et ça marche !

Position de gonflage

Les pompes équipées d’un tuyau, d’un pied escamotable et d’une poignée ergonomique (en T) sont nettement plus faciles à utiliser. Après y avoir goûté, on ne s’en passe plus ! En effet, avec ces modèles on gonfle dans une position confortable, et on ne risque pas d’abîmer l’obus de valve en le tordant (sur les valves Presta).
Position parfaite pour profiter du coucher de soleil tout en regonflant son pneu.
Position parfaite pour profiter du coucher de soleil tout en regonflant son pneu.
Les modèles qui se fixent directement sur la valve sont compacts mais demeurent moins faciles à l'emploi.
Les modèles qui se fixent directement sur la valve sont compacts mais demeurent moins faciles à l'emploi.

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Système d’accroche

Certaines pompes sont vendues avec un système permettant de la fixer sur un cadre de vélo. C’est intéressant pour qui souhaite gagner un peu de place dans ses bagages. Néanmoins, cela expose la pompe à quelques dommages directs (chute ou vélo mal rangé) et indirects (pluie et rayons UV qui peuvent, à force, détériorer ses composants). À vous de voir ce qui vous convient aussi !
Pour les modèles de pompes plus volumineuses, Topeak fournit un système qui s'installe partout sur son cadre via des colsons, ou qui se visse directement sur un emplacement pour porte-bidons.
Pour les modèles de pompes plus volumineuses, Topeak fournit un système qui s'installe partout sur son cadre via des colsons, ou qui se visse directement sur un emplacement pour porte-bidons.
Le système d'accroche avant montage : c'est simple à installer, et ça ne bouge pas en roulant.
Le système d'accroche avant montage : c'est simple à installer, et ça ne bouge pas en roulant.

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Entretien et durabilité

Une bonne pompe peut être en partie démontée et entretenue (notamment en graissant la chambre et la tête). Certaines marques comme Topeak proposent des pièces de rechange : tête de gonflage, joints… Idéal pour garder sa pompe vélo pendant des années.
Opération à coeur ouvert sur ma Road Morph G que je chéris depuis des années !
Opération à coeur ouvert sur ma Road Morph G que je chéris depuis des années !

Nos tests

Le protocole

Pour contrecarrer la loi de Murphy, nous avons voulu tester ces pompes dans des conditions idéales : températures estivales, glaces et boissons fraîches à proximité, léger fond musical sans concurrencer les grillons, Potiron dans les parages. I-DÉ-AL. On a alors sorti le chronomètre et un manomètre précis (Topeak Shuttle Gauge Digital) pour évaluer précisément la facilité de gonflage.

Les pneus testés

Les pompes ont été mises à l’épreuve sur des pneus de différentes tailles : VTT (27.5x2.40), route (700x23C), et un intermédiaire (26x2.2). Pour chaque taille, nous avons visé une pression adéquate.

Sur chaque pneu, nous avons effectué la mesure plusieurs fois avec la même pompe. L'idée était d'y mettre plus ou moins d'énergie pour voir si même en transpirant, on explosait le chrono établi ! Et entre chaque mesure, une petite pause pour éviter d'avoir les bras fatigués pour la mesure suivante. Autant dire qu'on a brassé de l'air pour vous donner des mesures précises ! 
Potiron veille au grain.
Potiron veille au grain.
Utiliser le même manomètre précis pour comparer sur un pied d'égalité, indépendamment des manomètres intégrés (un peu moins précis, c'est bien normal !).
Utiliser le même manomètre précis pour comparer sur un pied d'égalité, indépendamment des manomètres intégrés (un peu moins précis, c'est bien normal !).

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Les résultats

Ils sont sans appel et conformes à ce qu’on pouvait imaginer : plus la pompe est volumineuse (et lourde), plus c’est facile ! Mais alors pourquoi sortir le chrono et le manomètre pour un résultat si logique ?!? Eh bien il est intéressant de se placer dans les mêmes (bonnes) conditions pour tenter d’atteindre exactement la même pression. Chaque crevaison étant différente, sur le terrain, on peut avoir la sensation que ça se passe vite et bien ou à l’inverse, que c’est un calvaire. Pas de biais cognitifs ici, on dégonfle le pneu plusieurs fois et on recommence, pour avoir une mesure précise et objective.

Pour présenter les résultats chiffrés de manière simplifiée, voici ceux obtenus sur le pneu de 26", de section 2.2". Pour une mesure précise, nous visions une pression de 2 bars. Voici les temps mesurés, de la plus volumineuse à la plus compacte :
- Mountain Morph : 1 minute 20
- Road Morph G : 1 minute 30
- Mini Morph G : 1 minute 45
- Pocket Rocket : 4 minutes 30
- Hybrid Rocket RX : 6 minutes !

On distingue aisément les facteurs qui facilitent le gonflage :
- l'ergonomie de la pompe
- le volume de la chambre, comme on pouvait s'en douter !
Il convient alors de trouver le compromis idéal pour améliorer ces deux facteurs sans trop alourdir la pompe. Notons aussi que ces résultats peuvent sembler "injustes" pour les 2 plus petites pompes car je présente les résultats du pneu VTT : il n'en est rien, les différences se reproduisent sur les autres pneus.

En conclusion

Le choix reviendra évidemment à chacun selon sa pratique et ses besoins de compacité. Personnellement, mon choix se porte sur les pompes intermédiaires (comme la Topeak Road Morph ou la Mini Morph) qui sont de très bons compromis et adaptées à tous les pneus, tout en restant relativement compactes et légères. Et vous ?
Les Dalton, version pompe vélo.
Les Dalton, version pompe vélo.
Les Dalton, version pompe vélo.
Les Dalton, version pompe vélo.

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Voir les fiches des éléments de ce dossier :

Hybrid Rocket RX Topeak
78 g 43 €
Pocket Rocket Topeak
107 g 20 €
Mini Morph G Topeak
176 g 38 €
Road Morph G Topeak
220 g 40 €
Mountain Morph Topeak
241 g 35 €

L'auteur et testeur de ce dossier :

Anthony Anthony
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