Voilà un packraft tout récent qui a vu le jour en 2022 ! Nous avons eu la chance de le tester dès sa sortie. Dans
le dossier packraft du CA68, je décrivais 3 grands types de bateaux : minimalistes, pontés et auto-videurs. Eh bien celui-ci est l’exception qui confirme la règle : l’
Anfibio Revo CL est une sorte d’hybride entre minimaliste et auto-videur. En pratique, il peut être configuré soit en auto-videur, soit en minimaliste. Comment ? Grâce à un orifice placé à l’arrière du bateau, qui peut être soit ouvert soit fermé par enroulement, comme un sac étanche. Selon la configuration souhaitée, on installe l’intérieur du bateau de manière adéquate : avec le fond gonflable intégral pour le mode auto-videur, et l’on a le choix entre plusieurs assises ensuite.
Tout modèle hybride se confronte au même défi : comment faire les bons compromis pour qu’il convienne aux deux types d’utilisation ? Voyons chaque utilisation :
- Mode minimaliste : on obtient un bateau léger, à peine plus lourd que l’Anfibio Delta MX que nous avons testé également. Une fois plié, il est à peine plus volumineux, mais semble aussi légèrement plus véloce en navigation.
- Mode auto-videur : le bateau devient prêt à naviguer en eau vive. Toutefois, c’est dans cette configuration que les compromis deviennent perceptibles : d’abord, le drainage de l’eau ne s’effectue pas aussi bien que sur un bateau auto-videur classique. Ça fonctionne, mais moins vite, ce qui devient pénalisant dans des rivières techniques. Aussi, la position du pagayeur est un peu moins confortable qu’un bateau conçu pour l’eau vive : le dossier flexible et l’absence de cale-pieds rendent le packraft un peu moins joueur, et plus difficilement réglable à sa taille.
Bien entendu, ces critiques sont à prendre avec des pincettes : on parle d’un modèle hybride qui, par essence, doit faire des concessions ! Pour qui cherche à n’avoir qu’un seul bateau polyvalent adapté à plusieurs types de navigation, ce choix peut s’avérer pertinent, à condition de bien cerner les limitations.
La pointe arrière du bateau arbore un dessin unique, supposé apporter un meilleur contrôle de sa trajectoire. Avouons toutefois que le gain est difficilement quantifiable en pratique.
Autre choix original :
il n’y a pas de zip étanche à l’arrière. Sur le Revo CL, Anfibio a plutôt choisi de placer deux compartiments étanches de part et d’autre du pagayeur, chacun muni d’un zip étanche. Ce système, nommé
TubeBags, n’a pas pu être testé par nos soins (nous avions le modèle sans zip étanche), mais voici quelques suppositions à son égard :
- Système pratique pour glisser directement ses affaires et qu’elles ne bougent pas pendant la navigation. Le positionnement central permet de ne pas déséquilibrer le bateau.
- Cela nécessite un zip étanche supplémentaire, ce qui ajoute du poids et un point de faiblesse. Le modèle avec TubeBags ajoute d’ailleurs 500g d’embonpoint par rapport au modèle sans !
- Il devient impossible de glisser un sac à dos avec armature de taille raisonnable. En bikeraft, je glisse par exemple régulièrement mon Vaude Bike Alpin 32+5 à l'arrière de mon bateau, chose ici impossible !
Notons que
ce modèle est décliné en une version encore plus grande : le Revo XL, qui gagne 10cm de longueur interne et 1cm de diamètre de boudin, ce qui devrait convenir aux grandes morphologies.
Comme tous les bateaux de la marque Anfibio et MRS,
il est possible d’ajouter une petite dérive sous le bateau. Elle ne pèse que 85g et rend le bateau un peu plus directeur entre 2 coups de pagaie. Si elle peut s’avérer utile lorsque le bateau est à vide (pas de bagage, juste le poids du pagayeur), le gain en vélocité reste minimal en conditions de voyage. Avantage notable : quand on arrête de pagayer, le bateau conserve mieux sa direction, ce qui est pratique pour prendre des photos

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