MT900 UL de Simond

Le volume annoncé pour cette version allégée est légèrement inférieur (50 L contre 50+10 L). Peut-on réellement le regretter ? Dans une logique d’allègement, le matériel transporté tend de toute façon à être réduit, et donc moins volumineux. Par ailleurs, alléger la structure entraîne une moindre rigidité, et le confort de portage serait compromis avec une charge trop importante ou déséquilibrée. Résultat : le MT900 UL affiche un gain de poids spectaculaire : près de 35 % (860 g contre 1 320 g), ce qui est considérable, d'autant plus que le volume du compartiment principal est quasiment identique (validé avec notre protocole de test de balles habituel).

Alors, où sont les concessions ? Essentiellement dans la conception. Le volume de rangement principal se limite à un compartiment unique, avec fermeture par enroulement (roll top), sans poche sommitale – à l’instar du Haglöfs L.I.M Airak 38 par exemple. Seule une poche interne, d’assez petite taille (plate, 23x15cm environ), permet de stocker quelques affaires séparément. Le MT900 UL est dépourvu d’accès secondaire (aucun zip pour accéder au compartiment principal par dessous ou par le côté, contrairement au MT900 50+10 qui dispose d’un grand zip frontal). Pas de housse de pluie non plus. Ces choix, fréquents dans l’univers de l’ultra-léger, s’expliquent : les utilisateurs ont l’habitude de compartimenter leur matériel dans des sacs étanches individuels. En revanche, l’absence de porte-bâtons et de porte-piolet surprend davantage, car ces accessoires paraissent essentiels pour un usage trekking, pour quelques grammes économisés… Enfin, dernière concession : on ne compte qu’une poche de ceinture sur cette version.

Malgré les concessions évoquées plus haut, Simond (Decathlon) a conservé certains atouts essentiels. Le MT900 UL se distingue notamment par ses poches externes, très généreuses et conçues en tissu plein. Ce choix diffère du mesh couramment utilisé, plus souple mais aussi plus fragile et sujet à l’usure, notamment en perdant de son élasticité avec le temps. Les poches sont divisées en trois zones (une centrale et deux latérales). Seule la poche latérale gauche bénéficie d’un double accès, permettant de récupérer du matériel sans ôter le sac et d’y loger un volume important : jusqu’à 3 litres d’eau dans mon cas !

Côté portage, le sac intègre un système de réglage du dos destiné à s’adapter à différentes morphologies. La mise en place est simple : un mousqueton se fixe sur une daisy chain, offrant une grande amplitude et une bonne stabilité une fois réglé. Du haut de mon mètre 76, j’ai opté pour la taille M. Le réglage XS, en revanche, paraît un peu ambitieux : avec un sac bien chargé, l’équilibre est perfectible et les rappels de charge arrivent en butée. Enfin, notons qu’il n’existe pas encore de déclinaison féminine de ce sac.

Venons-en au terrain : le MT900 UL a été testé, entre autres, lors d’une randonnée-bivouac dans le Dévoluy, un massif karstique où les sources se font rares. Commençons par ce qui a motivé le test de ce sac : le filet tendu. Celui-ci est plutôt souple, si on le compare aux sacs testés l’an dernier. Compte tenu de la hauteur du sac, l’écart entre le dos et le compartiment principal reste relativement étroit, ce qui peut réduire l’efficacité du flux d’air. L’aération se révèle ainsi correcte, mais sans excès. 
Chargé raisonnablement, le sac est globalement confortable. On touche ses limites en le chargeant davantage, comme lorsqu’il a fallu porter 5 litres d’eau en prévision du bivouac ! Un comportement conforme aux spécifications du sac : Simond recommande de ne pas dépasser 12 kg. Une limite classique pour un sac ultra-léger, prévu pour être utilisé avec un équipement de bivouac léger également, donc dans une plage de chargement modérée. Avec la structure légère et la fermeture roll top, il devient plus que nécessaire de placer les objets les plus lourds/denses au fond du sac, pour réserver la partie haute aux éléments plus légers (ce que l'on conseille dans tous les cas par ailleurs !).

Un point d’attention concerne le système de compression latéral : deux ficelles qui “lacent” chaque côté peuvent se trouver tirées involontairement lorsqu’on utilise les poches latérales, réduisant l’ouverture du sac. Enfin, j’ai noté une légère sensation de contact au niveau du haut des omoplates, probablement liée au mousqueton de réglage de la taille ; cela ne pose toutefois pas de problème et pourrait être ajusté avec un système alternatif plus souple.

En définitive, le Simond MT900 UL affiche un rapport poids-volume remarquable dans la catégorie des sacs à dos aérés, idéal pour les adeptes de minimalisme. Côté tarif (250€), il se positionne plus haut que les gammes habituelles de l’enseigne (le MT900 50+10 est proposé à 150€) et rejoint des références concurrentes telles qu’Osprey (comme l'Exos Pro 55, aux caractéristiques assez proches, proposé à 260€).