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Voyager sur l'eau 10

Kayakerie hivernale en Corse du sud

boutdevie - 04 janv. 2011
22 messages
La brise est dans le bons sens et la nuit enveloppe le kayak rouge et son équipage en quête de liberté. Un air de Yukon me berce dans cette nuit hivernale. Lever le camp pour un autre horizon. Ma belle, de retour de son rendez-vous familial pour la Noël, m’a susurré un désir : Et si nous redevenions des nomades pendant quelques jours. L’étincelle qui jaillit dans mon âme d’errance reprend de la force. Un nouveau conte à vivre.

La tâche ne sera pas simple pour ma co-aventurière, mais c’est elle qui en a défini les règles. Avec Immaqa ( nom de mon kayak qui signifie : peut-être en groenlandais) je file vers un cap très isolé et elle me rejoindra à pied. Je sais que pour elle la route sera parsemée d’embuches. Avec mon véhicule tout terrain elle prendra une route en terre qui fini en cul-de-sac et devra trouver un sentier qui sera coupé par des cours d’eau bien gonflés par les pluies récentes. Le seul moyen de les traverser sera pieds-nus en espérant de ne pas passer dans une fosse.
Juste avant que le soleil pointe son nez un goéland me prend pour cible, tient donc, cela faisait longtemps que ces sales bestioles n’étaient pas venu me harceler ! Filouterie « Caborchadesque » je fais le mort et laisse mon « piaf » se poser en proue de kayak, je prends mon élan avec ma pagaie et KO le plumeux dévoreur de cerveau baladeur !

Je suis heureux du moment présent, ni hier, ni demain compte, seulement maintenant.

La brise fraîchit, c’était prévu, un arrêt café sans vérifier si un grizzly me mettra à son menu et je reprends la mer. Je ris car j’imagine ma « Vrai » en train de démarrer mon 4X4, je lui ai fait la surprise de lui mettre Jo Zef (ma mascotte) comme co équipier avec la carte IGN qui devra l’amener à ma « terra incognita ».
Les moutons viennent à ma rencontre, heureusement qu’ils ont la bonne idée d’aller dans mon sens.
A la limite du coup de vent je suis trop tenté. Soyons fou, j’envoie mon cerf-volant. Que les cap-horniers se tiennent à carreau !
Seul, personne en mer, même pas un cargo. Je ne sais pourquoi, mais me savoir si isolé me rend serein, aucune autre situation m’offre cette harmonie avec mes pensées. Je suis en phase avec ce monde qui tourne au ralenti quand on s’en éloigne.
Presque 6 heures que je pagaye et concentré sur les déferlantes qui me doublent je sens une présence sur le promontoire de granit face à moi. Un point rouge, ma « Vrai » arrive en même temps que moi…
4 jours de vie de Robinson. Sur la carte un puits abandonné est encore mentionné, Véro devra le débusquer. Un topo, un compas et un GPS et nous allons avoir de l’eau douce pour la confection du pain, du gâteau et des fameuses crêpes au feu de bois. Tout un programme…
Ici pas de réseaux, de PC ni même de poste de radio, seul en paix avec les éléments…
Le 31 nous avons savouré un calme qui m’a rappelé le silence du grand fleuve. Autour de mon cou, un galet veille sur la bonne route à suivre et ramené de la « Brown cabin » un bâton de bouleau pour le piégeage du saumon me tient en lien avec cette période de ma vie si incroyable…
Tiens, une bouteille à la mer sur la plage ! Une bande d’amis turcs ont envoyé ce présent le 16 octobre 2010 quelque part en Méditerranée, un mot que je vais déchiffrer et surtout garder comme offrande le briquet rouge marqué du croissant et de l’étoile. J’ai vécu dans ce pays et appris les bases de leurs langues. Un sacré cadeau d’anniversaire !
Maintenant à mon tour de vous dire merci, de vos messages. J’ai reçu beaucoup de courriers suite à mon expédition en solo sur le fleuve Yukon.
Je vous remercie beaucoup car je sais que je suis un peu sauvage voire froid par moment. Promis j’essaie de me rendre plus sociable mais ce n’est pas toujours facile quand on a du sang d’ours !
Je vous souhaite plein de bonheur, de découverte, de passion, d’amour, d’échange et que cette année soit comme un rayon de soleil qui réchauffe le pèlerin fatigué. Énergisant et lumineux.
Pace e salute !
Frank Bruno aventurier unijambiste à temps plein !

http://www.boutdevie.org/categorie/blog-frank-bruno/

PS: Merci à Johanna et Olivier pour avoir passé un petit article sur ma "Yukonnerie" dans leur magazine Carnet d'aventure

BM - 04 janv. 2011
106 messages
boutdevie :
Juste avant que le soleil pointe son nez un goéland me prend pour cible, tient donc, cela faisait longtemps que ces sales bestioles n’étaient pas venu me harceler ! Filouterie « Caborchadesque » je fais le mort et laisse mon « piaf » se poser en proue de kayak, je prends mon élan avec ma pagaie et KO le plumeux dévoreur de cerveau baladeur !

Mais c'est complètement con, ça !

Nénette - 04 janv. 2011
5 messages
Tu t'es sûrement senti très fort et très malin (puisque tu en parles ici) après avoir blessé ce goéland. C'est beau le respect de la nature, hein ? On dégomme ce qui nous dérange, quoi de plus normal ? Pfff... Avoir réussi cette très belle aventure sur le Yukon (et cette jolie balade en Corse) ne te donne pas tous les droits.

mad - 04 janv. 2011
981 messages
Je serais un tout petit peu plus modéré dans mes commentaires ;) ...
Je n'imagine pas Frank en dégommeur sadique de piaf, et il faut avoir été une fois la cible d'un goéland hystérique pour comprendre que ce n'est pas drôle. Surtout en kayak, où les possibilités de mouvement sont plus réduites, et où les risques de se prendre une belle balafre ou un oeil crevé ne sont pas nuls ...

Et belle virée, une fois de plus! Une ou deux photos sur le site, et pas seulement en lien ?

Nénette - 04 janv. 2011
5 messages
Ca ne se voit peut-être pas mais j'ai essayé de me modérer !
Vivant en bord de mer et passant depuis 45 ans mon temps libre soit sur soit à côté de la mer, jamais jamais je n'ai eu de souci avec les goélands, ce qui n'est pas le cas avec les cygnes... Mais au lieu de les dégommer à coup de pagaie je m'en éloigne. Pour moi le problème, c'est : pourquoi blesser ou tuer une bête quand la faire fuir aurait suffi ?
J'arrête là, je ne veux pas que ce fil parte en c... euh, en live comme ç'a été le cas dernièrement. Seulement ça me choque, oui, ça me choque, de lire ce genre d'attitude. Même sur un site de viandards ça m'aurait choquée, mais encore plus sur un site où il me semble (il me semblait) que les gens appréciaient la nature, même celle qui ne fait que ce qu'on aime.
Sujet clos pour moi.

paleo_philou - 04 janv. 2011
377 messages
quand la faire fuir aurait suffi ?

ben justement, ils ne fuient pas toujours, surtout si ils pensent pouvoir bouffer quelque chose.

le goéland est une espèce en voie de prolifération et qui pose beaucoup de problèmes et pas seulement aux humains.
le goéland ne fait pas partie des oiseaux protégés

Nous sommes dans une société qui me fait vraiment sourire, il faut faire attention à tout et y compris à un goéland qui a choisit d'attaquer un humain et à priori sur un kayak Boutdevie était loin de son nid ( et je ne parle même pas de la période qui n'est pas celle de la nidification)

Un goéland de plus ou de moins ne va pas perturber la biodiversité, et dans ce cas il y a eu légitime défense et qu'il est question d'un ko (bon je ne suis pas trop dupe non plus)

Ce n'est pas un coup de pagaie sur un piaf qui va diminuer l'estime que j'ai pour Boutdevie notamment et surtout pour le temps et l'énergie qu'il consacre à aider des personnes à se reconstruire, notamment à travers la plongée.
Pour moi le sujet est également clos mais nous n'avons pas les mêmes valeurs.

Ps je retiens la ruse pour 'paffer' un goel

boutdevie - 04 janv. 2011
22 messages
Salut les progoelantistes et mes défendeurs

Eh bien que de mots de maux.
Je vous rassure les aventuriers, je l’ai juste un peu sonné histoire qu’il ne me découpe pas le crâne. Que de rancœur dans vos propos. Il est reparti 32 secondes après sans avoir perdu la moindre plume. Juste en se promettant de ne plus tenter de gouter du corse unijambiste.

La nature j’en suis un grand épris, je vis sur un bateau qui navigue. Pas un bout de plastique amarré à quai. Il m’est arrivé d’en prendre à la traîne aux quatre coins du monde et des océans. J’ai toujours bataillé pour les relâcher. Des anecdotes où j’ai sauvé des bestioles j’aurai de quoi écrire un pavé énorme… (voir mon premier livre d'ailleurs)

Quand j'ai traversé l'Atlantique à la rame un petrel tempête m'a tenue compagnie pendant 54 jours. Je l'avais surnommé mademoiselle L car sans L je ne pouvais survivre. A quelques milles de l'arrivée aux Antilles elle a effectué un grand tour autour de ma yole et est reparti au large. J'avais de l'eau salé sur mon visage...

Je ne voulais pas soulever une polémique.
Rien que pour Nénette : Sur ma balade au Yukon je n’ai pas pris d’arme alors qu’à Whitehorse tout les locaux étaient prêt en m’en offrir une. Quand je randonne je vérifie même qu’il n’y a pas de fourmis où je pose ma prothèse.
Quelle chance de vivre seul si longtemps dans toutes mes aventures, seul, loin de ceux qui pensent, qui jugent.

Oups je m’égard, je vais repartir au bord de la grande rivière, elle m’a tellement donné…
Dans son lit, j’ai repensé à cette drôle de guerre où j’y ai laissé un bout de jambe, où j’y ai vu l’homme tué, torturé pour une autre manière de pensée…

La vie est trop courte, trop belle, trop infinie pour que les nuages puissent l'obscurcir.

Merci à mes défenseurs vous êtes un lien avec le monde des hommes que je fuis de plus en plus…


Avant de juger son frère il faut avoir marché plusieurs lunes dans ses souliers.

Proverbe athapascan

koda - 04 janv. 2011
189 messages
boutdevie :
Avant de juger son frère il faut avoir marché plusieurs lunes dans ses souliers.

Proverbe athapascan

:+1: :canon:

koda

yoso - 04 janv. 2011
4 messages
excellent, le bourre-pif dans la gueule du goéland ,mort de rire....:snif:

paleo_philou - 04 janv. 2011
377 messages
Proverbe athapascan

et voila, encore un truc que je ne connaissais pas :+1:

Azraq - 04 janv. 2011
40 messages
Boutdevie, je te découvre sur ce sujet ... Tu écris bien, tu es posé et réfléchi et tu as du bon sens. Tu ne t'emballes pas, ne te braques pas. Tu sais répondre et expliquer sans brusquer.

Tu bouges, tu vis ... Quelles belles aventures.

Un jour si je te croise, je pense que je pourrai te reconnaitre. Respect !

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