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N°6 : Descente de la Lena

Olivier - 27 oct. 2006
2251 messages
Vos questions à Philippe Sauve

Philippe Sauve - 09 nov. 2006
4 messages
Bonjour à vous tous...

Merci d'abord à Olivier Nobili de nous offrir ainsi un moyen de communiquer notre passion du voyage et de la navigation en canoë. J'ai effectué en 1993 la traversée du Canada en canoë, de la ville de Winnipeg ( Manitoba ) à la ville d'Inuvik ( Territoire du Nord-Ouest ), et en 2005, à bord d'un canoë en toile, j'ai descendu l'immense et magnifique fleuve Lena de Siberie. Je serais heureux de partager mes expériences avec vous... ( Si vous avez des questions ou des aventures maritimes à nous conter... )

Philippe Sauve

Pierre - 10 nov. 2006
56 messages
Bonjour Philippe,

Merci de te mettre à notre disposition si gentiment !

Je n'ai lu, pour l'instant, que le récit de ton voyage dans le magazine et ... bien sur, je l'ai terminé la tête plein de rèves et l'envie d'en savoir plus. Ton livre est la prochaine étape ;)

D'où une première question très matérielle : il y a t'il un moyen de te l'acheter directement avec une dédicace ... bien sur :D

Sinon j'aurais des questions sur le matériel que tu as emmené et le choix du bateau qui si j'ai bien compris c'est fait un peu par obligation... mais peut être que les réponses sont dans ton livre ?

Au plaisir de te lire .

Pierre

Philippe Sauve - 12 nov. 2006
4 messages
Salut Pierre,

Merci pour ton message. Pour une commande du livre "Siberia" avec une signature, je t'invite à taper le lien suivant : http://www.expe-siberia.com

Quand je suis arrivé à Irkoutsk, j'espérais trouver une embarcation traditionnelle, en bois, mais aucune silhouette à l'horizon, sur l'Angara, ne semblait naviguer sur une telle embarcation. J'ai vite réalisé que les russes n'avaient pas le coeur assez léger pour profiter des joies de la navigation. Et puis, j'ai trouvé rue Karl Marx un magasin de sport. Même au fin fond de la Sibérie, les magasins de sports sont équipés de matériel hightech. Il y a des cordes et des mousquetons pour les grimpeurs, des tentes et des bons duvets pour les campeurs... et un seul modèle de canoë de type démontable, avec une coque en toile. Il me paraissait capable de s'engager sur le fleuve Lena. J'ai bâti l'engin avec l'aide d'un paysan et dès le montage j'ai déchiré la toile. La notice était peu fiable. Ensuite, j'ai effectué un essai totalement déstabilisant. Je ne croyais plus à la possibilité de ne pas couler rapidement. Il m'a fallut une semaine de péripéties, la semaine la plus dangereuse de mes quatre mois de progression, pour me sentir doucement à l'aise. Mais l'inconfort que j'ai maîtrisé tant bien que mal a eu raison de mon dos. Mal positionné, je souffre aujourd'hui d'une belle ernie disquale. C'est un des revers de la médaille de "l'extrême"...

Pierre - 15 nov. 2006
56 messages
Merci Philippe pour les infos, et je vais faire le nécessaire pour le livre, grace aux instructions de ton site ;)

D'autre part, pourrais tu nous en dire plus sur le matériel que tu avais embarqué:
Abris, couchage, premier secours, sécurité ...
et nous dire ce dont tu as été satisfait et ce que tu regrettes.

Le but n'est pas de critiquer mais plûtot de partager ton expérience sur une telle durée et de nous éviter des erreurs .

Merci d'avance. :)

A+
Pierre

Philippe Sauve - 16 nov. 2006
4 messages
Je suis parti un peu les mains dans les poches pour traverser cette grande Sibérie, mais c’est ainsi que j’aime voyager. A mon départ de Toulon, j’avais un sac à dos pesant moins de dix kilos et l’équipement photo et vidéo prenait tout le poids, puisque je n’avais qu’un rechange vestimentaire ( de type ville ). A Irkoutsk, j’ai acheté deux sacs étanches, un duvet bon marché et une tente un peu étroite qui au fil du voyage s’est améliorée de ficelles et de piquets de bois. Je me suis obstiné à progresser sur le fleuve avec mes chaussures de marche, alors que les habitants portaient tous de longues cuissardes. Finalement, on m’a offert une paire de bottes et une hache. Ces deux objets ont révolutionné mon confort au camp. J’avoue que ma pharmacie ne se composait que de quelques pansements et d’aspirines. Lors des grands froids, j’avais tout de même une veste coupe vent de qualité et de multiples bonnets. Je n’avais pas de réchaud. Et dans ce cas, on dépend entièrement du feu de bois. On ne mange donc pas durant les intempéries de pluie qui s’acharnent plusieurs jours. Mais j’aime bien cette dépendance au feu. Le combat premier contre ce type d’expédition maritime est celui que l’on mène contre l’humidité. Lors de ma remontée vers l’Arctique, je me suis procuré une grande superficie de bâche et du diesel pour allumer plus rapidement le feu. Je ne regrette rien dans ma démarche. Mais pour le prochain voyage je complèterai mon matos d’un jeu de fusée de détresse. Car elles auraient pu en Sibérie signaler un éventuel naufrage aux bateaux de la marines russes et me protéger d’un ours affamé...

Christian - 06 déc. 2006
5 messages
Bonjour Philippe,

je suis un passionné d'aventures en tout genre, mais avant tout, je vis mes aventures aux travers de celles des autres, notamment de la tienne.

Dans ton article, tu mentionnes "ta peur" principalement face à l'humain... comment fais-tu pour gérer ton mental afin de passer outre cette phobie ?

Qu'en est-il de la peur de l'inconnu et l'insécurité en général, comment arrives-tu à gérer ces facteurs ?

Je ne suis pas en train de dire que je suis un peureux de nature, mais il est vrai que l'insécurité au sens général me fait hésiter d'emprunter tel ou tel chemin, ou visiter tel ou tel pays.

Merci par avance et bonne continuation pour tes futurs projets.

alcyone - 08 déc. 2006
43 messages
Salut Philippe,
Je n'avais pas vu ce post, moi aussi bien sur j'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'article de carnet d'aventure, j'aime beaucoup le canoë, j'en ai fait pas mal au Canada et surtout je lis toujours avec beaucoup de passion les récits des "voyageurs", ces aventuriers d'un autre siècle qui parcouraient le Canada sur les rivières et lacs qui parsèment le pays.
Tu dis que tu as traversé le Canada de Winnipeg à Inuvik, y aussi quelques milliers de kilomètres, non ?
Tu as mis combien de temps et par où es-tu passé ? Tu avais quoi comme type de bateau, là aussi tu étais seul ?
Je me demande aussi, sur ce type qu'expédition au Canada ou sur la Léna, comme te ravitailles-tu ? Comme réussis-tu à maintenir un équilibre alimentaire avec un effort physique de cette importance ?

Mes questions sont un peu en vrac...mais une petite dernière (qui peut, bien sur, rester sans réponse); as-tu d'autres projets ? (à part, peut-être, d'emmener des touristes sur la Léna ;))

Merci de partager ici ton expérience, bien à toi,

Alcyone

Philippe Sauve - 13 déc. 2006
4 messages
Voici ma réponse à Christian. D’abord merci d’être intervenu sur ce post et de me lancer sur des sujets qui me passionnent. « La peur » est l’obstacle qui nous empêche d’avancer, mais elle est aussi le garde fou qui prévient des dangers, qui nous entraîne à la prudence. J’évoque plus souvent la peur de l’homme dans mes récits car la folie humaine dépasse en danger les instincts des animaux tels que les ours. « Un ours reste éloigné du camp avec un bon feu, l’homme ivre marche sur les braises… » Pourtant, dans mon voyage en Sibérie, même si j’allumais des feus géants, j’avais une frousse insupportable en songeant aux ours qui rôdaient dans les bois. Une arme aurait sans doute calmait ma conscience. Dans les villes, je me promène toujours armé d’un poignard et je réfléchis souvent à la possibilité de tuer un homme par autodéfense. La solitude dans des pays « étranges » te pousse à envisager les pires scénarii. Le voyage décuple tes sens car tu es aux aguets constamment. Tu apprends à t’éloigner de la sécurité confortable que nous offre nos routines occidentales. Même si celles-ci me paraissent parfois plus dangereuses qu’une descente en canoë de la Lena. Je ne sais pas si j’ai des aptitudes à gérer le stress face aux peurs, mais en tout cas j’ai appris à les affronter. Et je me suis rendu compte que j’avais souvent peur d’un inconnu inoffensif, tandis que le vrai danger rôdait silencieux, sournois…

Philippe Sauve - 13 déc. 2006
4 messages
Bonjour Alcyone.

Nous nous retrouvons sur ce post, mais je m’apprêtais à poursuivre notre enrichissant débat sur le tourisme dirigé vers les populations amérindiennes…
Il est vrai que j’ai traversé le Canada en canoë de Winnipeg à Inuvik, durant l’été 1993. J’ai commencé ce périple, si je me souviens bien des dates, en mai et je l’ai terminé le 30 septembre. La première section s’est effectuée en compagnie d’un ami caméraman, sur le Lac Winnipeg. Je me souviens que le lac était encore gelé et que nous avions confectionné un chariot à roulettes pour le transporter pendant dix jours, en attendant le dégel. Mon ami est resté un mois au Canada, puis il m’a laissé au village de The pas. J’avais ensuite 4 mois de progression pour rejoindre l’Arctique. J’ai revendu le grand canoë deux places que nous avions acheté et j’ai marché environ trois semaines pour rejoindre le village de Fort Mac Murray. J’évitais ainsi une difficile section où je devais affronter des rivières à contre courant. Puis, j’ai acheté un autre canoë, une embarcation robuste en Kevlar, et de Fort Mac Murray, j’ai emprunté la rivière Athabasca, le lac Athabasca, puis la rivière des Esclaves et le lac du même nom et j’ai terminé sur le magnifique fleuve Mac Kenzie qui se jette dans l’océan arctique. C’est d’ailleurs ce voyage qui m’a donné envie, en 2005, de faire la Sibérie. Le voyage ne s’est pas terminé ainsi, puisque j’ai séjourné ensuite un hiver chez les Inuits d’Inuvik et le 3 février 1994, j’ai entrepris une traversée hivernale de l’Alaska à pied, qui m’a conduit à Anchorage. Ouf ! C’était un voyage époustouflant que je souhaite à tout le monde de réaliser un jour. Tout au long du fleuve Mac Kenzie, il y a de nombreux villages et il n’est pas difficile de s’approvisionner en nourriture. Le canoë permet de transporter plusieurs semaines d’autonomie. Je me souviens aussi que les indiens m’offraient souvent de la viande crue de caribou que je faisais sécher sur mon embarcation. C’était un délice !

Pour ce qui concerne les projets futurs, je t’invite à taper le lien suivant. Tu verras que notre débat sur les amérindiens reste ouvert…

http://iciouailleurs.monsite.wanadoo.fr/index.jhtml

Bien à toi…

grossel - 14 déc. 2006
3 messages
Bravo de se prêter au jeu des questions.
J'ai acheté Siberia à Toulon, ne l'ai pas encore lu car j'ai fait passer Sylvain Tesson avant. Dans ma note de lecture, je cite Siberia, note envoyée sur zaziewweb, critiques libres...Je ferai une note plus tard après lecture.
http://les4saisons.over-blog.com/article-4875910.html

alcyone - 15 déc. 2006
43 messages
Salut Philippe,

Merci pour ta réponse. Impressionnant ce voyage...
Tu parles de ta peur des ours en Sibérie, cette expérience Canadienne ne t'avait-elle pas un peu familialisé à partager tes jours et tes nuits avec eux ?

J'ai regardé le lien que tu m'as laissé, ta connaissance des indiens est indubitablement beaucoup plus profonde que la mienne. Sache que je ne suis pas du tout pour un tourisme dirigé vers les populations améridiennes, ce n'était pas mon propos...
Je sais bien qu'il y a beaucoup d'Européens qui imaginent retrouver dans les réserves, les indiens tel que la représentation de leur enfance. Non seulement leur représentation est fausse mais en plus la réalité des réserves est tout autre. Il ne saurait être question d'aller voir des indiens comme des animaux dans un zoo. Mais il y a quand même d'autre manière de rencontrer des indiens et là aussi tu en sais quelque chose

Je suis peut-être naïve mais j'espère toujours que les indiens réussiront à trouver un mode d'adaptation qui conserve leur identité tout en suivant le train de la modernité. Mais la situation, et tu en sais quelque chose, est complexe, les reserves, l'alcoolisme, les systèmes d'aide, la culpabilité des "blancs", la lourdeur de l'histoire, l'inextricable voie de la politique indienne...tout cela contribue à enliser durablement la question indienne....

Mais bon, le débat me dépasse un peu et il me manque bien des élèments.

La peur, je peux la comprendre, moi qui suis solitaire, je trouve que l'expérience de la rencontre est tout aussi aventureuse que l'isolement dans des contrées lointaines. Par contre, porter des armes, je crois que je m'y refuserai toujours....

Tiens nous au courant de l'évolution de tes périgrinations.
Bien à toi
Alcyone

Christian - 21 déc. 2006
5 messages
Merci de ta réponse Philippe. Je te rejoins pleinement dans tes propos, mais de mon côté j'ai beaucoup de mal à dépasser le cap et de partir comme tu le fais.
Nos voyages se bornent à prendre mon bus et rouler ou l'envie me porte, si possible loin de la civilisation mais à proximité d'une route plus ou moins fréquentée.
En 2003, nous avons fait la route du Nord depuis Québec jusqu'à Radisson (1'600km en voiture)... nous avons dû croiser quelques camions et 2 ou 3 voitures. Mais la peur n'était pas présente, car nous avions l'impression d'être protégés et invicibles à bord de notre véhicule.
La peur serait probablement arrivée si nous étions tombés en panne (je touche du bois). Je précise qu'il s'agit uniquement de la peur de l'homme, car même les ours sont moins dangereux.
J'ai commandé Sibéria et je me réjouis de te lire. Merci d'avance de partager ton vécu avec nous et je te souhaite que du bonheur pour la suite de tes aventures.

amitiés
Christian

Christian - 20 mars 2007
5 messages
Bonjour à tous,

jeudi passé, soit le 15 mars 2007, mon épouse et moi avons eu l'honneur de voir une conférence de Philippe à Bulle en Suisse, avec un film à la clé sur son fabuleux voyage.

Je trouve que son livre est passionnant, et le fait de voir le film donne un effet encore plus "aventureux" à son voyage.

Philippe est un personnage plein d'humour et d'humilité, et bien entendu doté d'une énorme gentillesse.

Merci Philippe de partager avec nous (tes lecteurs) tes aventures et mon épouse et moi avons eu beaucoup de plaisir de te rencontrer et de te parler.

Bonne continuation

Philippe Sauve - 25 avr. 2007
4 messages
Christian,

Je retrouve le forum avec plaisir et découvre ton message. Merci pour ta venue avec ta compagne au Festival de Bulle. Ce fut un moment magique pour moi, car c'était la première projection du film SIBERIA. Je pense que le partage du vécu est essentiel pour soi et c'est ainsi que je poursuis mes travaux de conférences. Le Festival en Suisse m'a offert aussi d'autres moments magiques, comme cette rencontre avec 400 enfants d'une dizaine d'années à qui j'ai présenté mon ami l'ourson Slava ( "héros avec moi du livre Siberia" ) Slava est passé entre plus de 300 mains d'enfants, fascinés de voir se matérialiser sur scène ce héros en peluche qu'ils venaient de voir dans le film.
Alors merci à mes lecteurs et au public de m'apporter autant de joie. Je reprends mes interventions sur le forum jusqu'au 2 mai, ensuite je pars dans le Dakota retrouver un ami indien sioux. Je vais aussi intervenir sur une autre page du forum au sujet du voyage/tourisme...

A bientôt Christian

Philippe Sauve - 25 avr. 2007
4 messages
Voici le lien pour aller bavarder au sujet de l’ « encadrement pro voyage sportif » : /voyage/viewtopic.php?id=392&p=1


Et le lien suivant si vous souhaitez découvrir le projet sur lequel je travaille actuellement : http://iciouailleurs.monsite.wanadoo.fr/index.jhtml

A ++ Philippe

wildtrekker - 03 mai 2007
46 messages
Salut Philippe,

J'ai aperçu le nom "Philippe Sauve", du coup j'en ai profité pour lire tes écrits.
Félicitation pour ton parcours...
Au fait : "merde merde" pour le PRIX PIERRE LOTI...

A bientôt

Johanne.

Philippe Sauve - 25 mai 2007
4 messages
Merci Johanne pour ton soutien qui a payé car j'ai reçu le Prix Pierre Loti a Hendaye 2007. Je dois dire que cela fait plaisir, car je travaille depuis pas mal d'années l'écriture et quand celle-ci est modestement reconnue, cela me donne l'envie de persévérer. Et j'ai aussi envie d'évoquer l'idée qu'il ne faut jamais lâcher prise lorsque l'on est passionné, je dis ça pour les jeunes auteurs qui se trouvent face à l'impitoyable marché de l'édition, car le travail à long terme permet de s'améliorer et d'accéder au statut que l'on souhaite. Je dédie donc tout naturellement ce prix aux jeunes auteurs, que je suis encore... Et je m'en vais profiter de mon Prix, une semaine de Thalasso à Hendaye. Le sibérien que je suis devenu en traversant la Sibérie en canoë le mérite bien ( hi ! hi )

wildtrekker - 28 mai 2007
46 messages
Salut Philippe,

Je reprends ton bouquin pour la 4 fois !!!

Tu le mérite ton prix... et encore merci pour ton aide dans mon expé.

bonne journée "Parrain".

Chris.

yvanquoi - 20 janv. 2008
110 messages
petite pub pour philippe sauve, son bouquin est superbe!!

voici la bande annonce de sa video

Volo - 22 janv. 2008
39 messages
Très bon film (et livre evidement) , je confirme !

Foncez le lui commander ;)

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