Toulouse - Bordeaux en Kayak par la Garonne
4.5 jours
283km

Fin 2015, lors d'une conversation au boulot, un collègue lance "ha on a eu une idée stupide à l'apéro ce week end : faire Toulouse - Bordeaux en canoë". DAMN !! j'avais ça en tête depuis des années !! Ce fut l'élément déclencheur. J'en parle à 2-3 amis et 1 mois plus tard les kayaks sont achetés ! Quelques entraînements et un peu de logistique plus tard c'est l'heure du départ. Ce compte rendu se veut un peu topo, les infos n'étant pas très nombreuses sur le net. Bonne lecture !
Activité :
kayak de rivière
Statut :
réalisé
Distance :
283km
DATE :
13/05/2016
Durée :
4.5 jours
Toulouse - Bordeaux en Kayak par la Garonne
Les étapes :
1
60.7km
mise à jour : 21 mai 2016
Vendredi matin, rendez-vous 7h à la maison avec Lolo et Matt pour finir de préparer les affaires. Après un adieu à la femme qui reste au port, portage direct depuis la maison jusqu’à la Garonne pour une mise à l’eau dans le parc des ramier. Face à nous le World Wild, les flots bouillonnants et l’inconnu ! Le niveau de l’eau est assez haut et il y a pas mal de débit, on se dit qu’on sera surement à Bordeaux le lendemain. Prise en main de nos bolides en mode cargo : Ça semble aller, les planchettes-dossier fabrication maison fonctionnent à merveille. Cette première section du périple est la plus sportive en terme de nav avec quelques rapides dont 2 où il faut commencer à se poser des questions (km 7 et 22). Les kayaks de rivière et les jupes sont bienvenus avec ce niveau d’eau. Nous sommes agréablement surpris du caractère sauvage des abords de Garonne, la végétation est très dense il y a des oiseaux partout + quelques ragondins. Vers 19h30 – 20h on stoppe à proximité de l’abbaye de Belleperche dans le royaume des limaces.
2
39.2km
mise à jour : 21 mai 2016
Samedi matin. Le délicat vert émeraude de la Garonne c’est mué en marron boue façon Amazonie. Le niveau d’eau reste similaire. Gain de temps sur la préparation, les limaces ont fait la vaisselle – merci les copines. On reprend la nav vers 10h45. Passé le pont de l’autoroute le flot tumultueux se change en un large delta où paissent 1000 oiseaux sauvages. Splendide. 0 courant et vent de face. Le passage de la ligne de partage des eau Tarn / Garonne nous fait perdre un temps considérable. Km 21 en amont d’un pont nous débarquons sur une berge à pécheurs pour réembarquer dans le canal. On pagaye, on pagaye. Stop mémorable à Malause, qui sonne étonnamment comme malaise après certaines rencontres inracontables. Bref on pagaye on pagaye, passage fébrile d’une écluse (il faut tourner le truc qui pend), Laurent déclamera un vibrant "c’est le plus beau jour de ma vie". On continue de pagayer avec ce fucking vent de face jusqu’enfin la Barguelonne, petit cours d’eau qui rejoint plus directement la Garonne. On sort enfin du canal pour enfin retrouver l’eau vive. Merci Tancrede pour le bon plan ! (et RIP…) Le kayak de Lolo, vif comme une anguille, en profite pour nous échapper des mains lors du portage, ouvrant une petite voie d’eau…. La petite section est bien navigable mais comporte quelques rapides pas très méchants. On rattrape vite la Garonne, il est tard, on trouve un bivouac après Lamagistère. Séance colmatage de kayak au coin du feu à la colle néoprène et grillade saucisse.
3
73.7km
mise à jour : 21 mai 2016
Ça va plus. On a pris 20km de retard dans les dents, la perspective d’une Garonne lisse et sans courant vers Bordeaux nous fait craindre le pire sur les chances de réussite de notre entreprise. Le moral est au plus bas, seul la vue de nos planchettes arrive encore à nous arracher un sourire. Va falloir se bouger. Réveil plus matinal, efficacité dans la préparation du matos et gestion de l’effort. Abstraction du froid et de la douleur seront nos letsmotiv pour la journée. C’est reparti et ça avance, la Garonne nous porte bien d’autant plus qu’elle est ici grossie par le Tarn puis plus tard par le Lot. Le vent de face est toujours bien présent mais se fait moins pénible du fait du courant. Km 19 on voit arriver la baston au niveau de vieilles piles de pont …. C’était pas prévu, ça a l’air costaud. Par prudence on se range en rive gauche et on tombe sur un canal un peu caché par les arbres qui passe nickel. Une fois passé et vu d’en dessous ça remue bien, c’est peut-être le passage de la descente où il ne faut pas se louper. Pause ravito à Agen. Pause repas à l’embouchure de la Baise. Passage à Tonneins qui prend des allures de cité antique tout droit sortie d’Inde. Puis pagayage jusqu’à ce que le soleil qui nous a enfin rejoint commence à décliner. Bivouac en mode confort-papi au lieu-dit carrefour des rêves (Garonne / canal latéral) avec tables en bois et soleil couchant sur la Garonne. On a fait plus de 70 bornes dans la journée, un nouveau jalon est posé dans l’hi...
4
77.5km
mise à jour : 21 mai 2016
Re-départ matinal avec une Garonne toute lisse et un peu de courant, super agréable à naviguer. Arrêt ravito à Marmande. On sait que l’influence de la marée commence à la Réole. Selon nos calculs de la veille (basés sur les courbes de débit) on aura marée descendante à partir de 18h. Attention les horaires de marée ne sont pas les mêmes aux différents points de la Garonne, elle commence à Bordeaux plus tôt et avec des amplitudes plus importantes. On arrive à la Réole vers 15-16h pour la pause repas. La fin et début de marée ne se fait presque pas ressentir. Bivouac pépère à Podensac petit feu avec la perspective de finir le lendemain.
5
31.9km
mise à jour : 21 mai 2016
Aujourd’hui la marée sera haute à 13h20 à Bordeaux, on se lève donc plus tôt pour pouvoir naviguer uniquement à marée descendante (5h). Les berges se font de moins en moins sauvages, il y a de plus en plus de pécheurs et les maisons se rapprochent. L’étape est courte, nous pagayons léger, le vent est enfin à peu près tombé et il fait beau, ça sent la fin. Le lit de la Garonne s’élargit, on commence à croiser quelques bateaux échoués. Il y aura d’ailleurs eu très peu de trafic sur l’ensemble de l’épopée. A part 2-3 bateaux de pécheurs et la péniche de l’A380, nous n’avons croisé aucunes autres embarcations. De loin nous commençons à distinguer les fans qui nous attendent sur le pont de la rocade. Emus nous allumons des fumigènes bleu blanc et rouge à l’arrière de nos kayaks. Pluie de confettis, hourras rettentissants. A quai Juppé nous tend des serviettes propres. Bon ça s’est pas passé exactement comme ça. En tout cas on a débarqué à côté du miroir d’eau par un escalier en pierre assez raide et on a quand même eu droit à quelques questions étonnées et des regards sceptiques quand on a dit qu’on arrivait de Toulouse. Voilà fin de l’aventure, sur le retour on s’arrête dans un chateau prendre quelques cartons de vin, histoire de pas avoir fait la route pour rien ……….